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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Rathram
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 La croisière s'amuse [Terminé]

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyLun 18 Mar - 9:00
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Ces derniers temps, le calme était revenu dans la vie du colosse. Par « calme », il faut entendre la diminution des pillages, des meurtres, des attaques et des destructions diverses et variées. Eylohr passait son temps à naviguer en mer, et à picoler à terre. Et en mer, aussi. Il ne fallait pas trop déconner. L’avantage lorsque l’alcool se fait trop présent dans les veines, une fois en mer, c’est qu’on ne sait pas réellement si la tête tourne à cause de l’alcool, ou à cause des remous. Et lorsque les deux se potentialisent, cela donne droit à des situations rocambolesques. Vous voudriez voir un équipage vomir tripes et boyaux par-dessus le bastingage, ou encore voir un colosse comme Eylohr ne plus réussir à mettre un pied devant l’autre et rouler en boule dans les cales lorsque les remous s’ajoutent à son ivresse, juste pour l’hilarité que cela procure. Trop de vertiges, ça ne fait jamais du bien. Jamais.

    Mais il était temps de se remettre en chasse. Les beaux jours étaient revenus dorénavant, et les flots étaient maintenant parcourus par d’énormes convois marchands, des bâtiments privés et des navires de croisières. Certains riches Daënars organisaient des séminaires, des conférences, ou simplement des voyages de croisières sur d’immenses voiliers et autres vaisseaux bourrés de technologies. Dans de tels cas, la plupart des plaisanciers possédait de grandes quantités d’or, de bijoux et d’argent. Ils emmenaient avec eux quantité d’objets précieux afin de pouvoir se montrer plus riche, plus opulent que le voisin. C’était très rigolo à voir, bien que très décevant. Alors déposséder ces individus de leurs bibelots et autres brocailles clinquantes était une option fortement agréable, ne serait-ce que pour leur donner une bonne leçon.

    Les corsaires usèrent d’intelligence pour une fois. Il faut dire qu’au cours des derniers mois, la politique de la terre brulée commencée par Eylohr avait démontrée ses réussites mais également ses failles. Les assauts amphibies avaient l’avantage d’être rapides, impitoyables et redoutablement efficaces, mais attaquer tête baissée provoquait d’énormes dégâts dans les rangs des corsaires, et Eylohr, qui n’était pas capitaine, avait dû composer avec les pertes de ses supérieurs à cause de ses projets à lui. Il avait beau ne pas être le plus investi des corsaires de la Flamme Noire dans cette organisation, il y avait des choses obligatoires auxquelles il devait se plier. Il devait donc, non pas se racheter, mais montrer suffisamment « patte blanche » pour ne pas se faire débarquer à la première île en vue. Et pour ce faire, il décida de ruser, usant un peu plus de son cerveau que de ses bras. Et cela pourrait en surprendre plus d’un, dont lui-même, s’il était capable de s’auto-critiquer. Quel exercice difficile qui… Commençait à faire son bonhomme de chemin dans l’esprit étriqué du colosse constamment énervé.

    Pour ce faire, ils décidèrent de planquer. Comprenez qu’ils se firent passer pour des pêcheurs en cachant les oriflammes sombres et en arborant de faux pavillons. Installés à proximité du couloir maritime sécurisé, loin des eaux où d’immenses créatures sombres, dangereuses et impitoyables rôdent, ils observent durant plusieurs jours les allers et venues des différents navires de croisière. Ils voyaient de tout : navires personnels de riches entrepreneurs, bâtiment de plaisances de toutes les tailles et, bien-sûr, les grands navires de croisière possédant, pour certains, jusqu’à 5 ou 6 mats, des doubles coques, des compartiments insubmersibles et des mercenaires pour garder le tout. Sur de tels navires, le luxe était omniprésent : piscines, pièces de détente à chaleur sèche ou humide, banquets aux mets fins et raffinés… Et de l’or, des irys, des bijoux et des richesses à n’en plus finir. L’un d’eux, un gigantesque 6 mâts bien plus grand que le trois-mâts des boucaniers et qui fut sobrement baptisé « Richesse », voguait au large des côtes de Rathram et passait deux fois par semaines dans les environs de la planque choisie par les corsaires : une fois pour rallier le Nord de la région, et une seconde fois pour le Sud, tout en chargeant et déchargeant des plaisanciers fortunés. Le choix d’une cible était donc tout trouvé. Mais comment monter à bord, ça, le colosse devait convaincre les corsaires du bien-fondé de sa tactique, lorsque le navire repasserait à proximité, dans deux jours. C’est là qu’ils attaqueraient. Eylohr trouverait là de quoi sauver sa tête aux yeux de la Flamme Noire, le capitaine pourrait renflouer ses caisses, et tout le monde serait content. Ou presque…


Dernière édition par Eylohr Lothar le Sam 11 Jan - 16:24, édité 1 fois

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptySam 23 Mar - 17:29
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
Je me levais, ignorant les remous du navire pour me diriger d’un pas ferme vers le bureau du capitaine. J’esquivais un serveur maladroit sur le chemin et pris le temps d’adresser un signe de la tête à chaque personnalité qui je reconnaissais. Voilà plus de 3 jours que nous aurions dû être à terre mais je n'apercevais aucun port à l’horizon, seulement les quelques navires qui croisaient de temps en temps notre chemin. Lorsque je parvins devant la cabine du commandant de bord, les deux mercenaires de garde me firent un sourire entendu. Tout à coup, je les détestais d’être si grands et si stupides, de gagner leur vie grâce à leurs seuls muscles. Ils croyaient que ce serait toujours suffisant, mais je n’étais pas dupe. J’eus envie de les saisir à la gorge, de cogner leurs visages souriants l’un contre l’autre, de sentir leurs crânes se défoncer mutuellement, os contre os. J’eus envie de sentir leur trachée s’écraser sous mes doigts, d’entendre leur dernier soupir fuir de leurs gorges broyées. J’étais de mauvaise humeur. Je leur rendis leur sourire. Ils me regardèrent et leurs sourires se muèrent en rictus gênés. Enfin, ils me laissèrent monter en se ratatinant presque, et s’écartèrent de la porte afin que je passe.


Le capitaine se leva d’un air indigné en me voyant pénétrer tel un ouragan dans sa suite. Sans sourire ni proposer un siège, il demanda simplement :


-Monsieur Harmony, que puis-je pour vous ?


J’abattis brutalement ma paume sur la table et il bronchât sous le bruit soudain.

-Trois jours que nous devrions être à terre ! Qu’essayez-vous donc de faire ?

Je m’attendais à ce qu’il bredouille une excuse ou s'aplatisse devant moi comme le faisait le reste des matelots. Il n’en fit rien :

-Silence imbécile. Si vous croyez m’intimidez par votre indignation puérile, vous en êtes loin. Je suis le capitaine de ce navire et c’est moi qui dirige ici, quel que soit votre lignée ou votre rang.

-Je me fous de tout ça, j’avais rendez-vous il y a trois jours de cela avec le haut-général Flemming. J’aimerais y parvenir avant qu’il ne s’impatiente et qu’il quitte la ville, si ce n’est pas déjà le cas.

-Nous avons évité, selon les conseils de nos amis les mercenaires, une zone infestée de pirates. C’est l’unique raison de notre retard. Mais peut-être auriez-vous préféré finir cette croisière en beauté par un combat sanglant au beau milieu de la mer ?

Je lui adressais un regard meurtrier mais il ne baissa pas les yeux. J’en étais à la fois satisfait et contrarié : au moins ce n’était pas un de ces stupides marins qui se laissent marcher sur les pieds. Sans un mot d’excuse, je quittais la pièce en claquant derrière moi la lourde porte de bois. Je l’entendis grogner contre moi mais ne m’arrêtais pas.

En moins d’une minute, j’étais à la proue du navire. Le “Richesse” portait très bien son nom. C’était un gigantesque vaisseau qui pouvait accueillir quelques 300 personnes. Destiné à la croisière, il remplissait son rôle à la perfection. Voilà plus d’une semaine que je naviguais dessus et jamais je n’avais vu un tel étalage de luxe. Les gouverneurs et les Astraux rivalisaient de créativité pour montrer à tous à quel point leur richesse était immense. Je ne participais pas à ce petit jeu. D’ailleurs, la seule raison de ma présence ici était la volonté de mon Père de me voir lier des relations importantes pour la famille. Je le soupçonnais également de vouloir que je rencontre une femme digne de porter le nom des Harmony mais cela ne faisait définitivement pas partie des mes priorités.


Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyMer 27 Mar - 12:09
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Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Jeter des filets de pêche, relever les lignes, renforcer les cannes, pêcher et relâcher ou pêcher pour manger, voilà un quotidien bien innocent qui commençait à provoquer colère et frustration chez les corsaires. Ils ne s’étaient pas engagés dans la Flamme Noire pour mourir en attaquant un village côtier, et encore moins pour devenir pêcheur gratuitement. Gratuitement ! Rendez-vous compte ! Troquer lames et fusils pour des cannes et des filets de pêche ! Mais quelle absurdité. Eylohr sentait poindre un peu plus à chaque moment, les regards acérés des flibustiers désabusés. Etaient-ils bon pour assouvir les ambitions d’un colosse, ou pour faire leur travail de pirate ?! Qu’est-ce donc que cette saloperie !

    - Eylohr ! Sacré bon sang d’s’aloperie ! Eylohr ! Maugréa le capitaine qui n’en pouvait plus non plus d’attendre pour quelque chose qui n’était pas de son projet. Qu’est-ce qu’on fou ici bordel d’merde ! T’nous avais promis un sacré butin, et on s’retrouve à jouer les pêcheur, bordel !Ajouta-t-il en plaçant une main ferme sur la grande épaule du colosse qui le dépassait bien de trois têtes.
    - Toi t’me touche pas où j’me fais des chartelles avec tes tripes ! Répondit le colosse visiblement sur la défensive.
    - L’cap’taine a raison l’géant. Qu’est-ce qu’on fou ici ?! On s’fait trouer la peau un partout parc’qu’ta toujours un nouveau projet, et là, v’la qu’on joue les pêcheurs ! Qu’est-ce qu’c’est c’bordel ! T’veux qu’on t’débarque ? Ou pire ! Qu’on t’fasse rencontrer les profondeurs des océans ?!Répondirent plusieurs corsaires irrités.

    L’Ours du Nord grogna sourdement et s’apprêta à saisir par la gorge un des corsaires les plus proches de lui. Il se voyait déjà l’éventrer, prendre ses boyaux et pendre le capitaine avec jusqu’à-ce que mort s’en suive. Mais une voix forte et provenant de haut au-dessus d’eux calma la fureur du colosse. Le nid-de-pie venait de s’animer, et la sentinelle qui veillait au grain grâce à sa vue parfaite, vit revenir le navire tant convoité.

    -Navir’en vue ! C’le Richesse !

    Sur le navire, tout était arrêté. Le colosse faisait face au corsaire qu’il prévoyait d’écharper, lequel se trouvait en tête d’un petit groupe de flibustier, à côté duquel se trouvait le capitaine. Durant quelques secondes, qui parurent des heures longues et douteuses, tous se regardèrent dans le blanc des yeux. Qu’allait-il se passer ? Allaient-ils s’entretuer, ou allaient-il couper court aux insultes et aux argumentations douteuses pour mettre à bien ce projet. A cela, le capitaine trouva une issue.

    - M’ttez vous en place, bande de buses !

    Tous se préparèrent. Le jeu était simple, si l’on pouvait toutefois appeler ça un jeu. Les trois barques devaient être jetées à la mer. L’une devait être peu remplie, et un corsaire, à qui l’on avait volontairement entaillé le bras, devait jouer une victime d’un accident de pêche, et ladite barque devait être en déroute. Les autres barques, elles, étaient dispersées, devaient appeler à l’aide le navire le plus proche, à savoir, le fameux navire « Richesse » tandis que le navire des corsaires s’éloignait au grès des flots. Un tragique accident mêlé à une erreur de débutant, mais tout serait calculé. Le but de cette mascarade était de voir monter à bord le corsaire blessé, et ceux de sa barque, tandis que les autres barques alentour devait monter discrètement à bord grâce à de bons vieux grapins de cordes. L’assaut devait être lancé par l’arrière du navire, tandis que le trois mâts des pirates devait se rapprocher. Les miliciens allaient devoir être neutralisés le plus rapidement possible, les plaisanciers rassemblés dans une salle facile à surveiller pendant que les bijoux, les devises, les pierres précieuses et tout ce qui pouvait se fondre ou se revendre, seraient embarqués dans les cales du navire des corsaires. Enfin, ça c’était le temps. Maintenant, la théorie serait toute autre…

    Les barques se mettaient en place alors que le navire « richesse » s’approchait inexorablement. Toutes situées à une bonne distance les unes des autres, cela semblait désormais normal qu’un tel navire soit plus prompt à venir en aide aux pauvres pêcheurs, plutôt que de faire converger les barques vers celle en difficulté. Le navire pirate, lui, faisait voile dans l’autre sens et était déjà bien éloigné. La platitude de la terre rendait toujours visible le navire des corsaires, mais la distance qui le séparait des barques était plus grande que celle qui qui séparait le « Richesse » des faux pêcheurs. Eylohr était dans une des barques bondées, bien loin des « acteurs » qui allaient entrer en scène.

    De l’autre côté, on simula une barque en difficulté. Un corsaire tomba à l’eau, bientôt suivi par un autre. Les deux restant dans la barque tentaient de les récupérer, alors que cela devenait une entreprise risquée. Tout le monde levait les bras en l’air pour capter l’attention de la vigie du « Richesse » et que celui-ci leur vienne en aide. On indiquait la direction de la barque en difficulté, et les indications funestes : des hommes à la mer ! Dans de tels cas, tous les marins étaient censés faire leurs possibles pour aider les pauvres âmes en détresse, et lancer cordages et bouées afin de les remonter à bord. Lorsque le navire serait assez proche, un des corsaires s’ouvrirait lui-même le bras, accentuant alors le sentiment d’urgence et de danger. La pièce était lancée, les trois coups avaient résonné, tout était en marche. Advienne que pourra.

Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptySam 6 Avr - 21:58
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Daënar +1
Un navire de luxe pour permettre à ces fainéants d’assouvir leurs pulsions orgueilleuses. Elle était belle l’élite de la nation ! Un ramassis de dignitaires à moitié obèses dont la seule activité se résumait à profiter de la fête jusqu’à ce que leur ventre soit plein et leurs couilles vides. Les prostituées étaient d’ailleurs bien trop nombreuses à mon goût sur ce navire. Les rares qui avaient osé affronter mon humeur noire pour venir se frotter contre moi avaient dû subir mon déluge d’insultes. J’avais donc gagné petit à petit au fil du voyage la réputation de ne pas aimer les femmes. Advint ce qui devait arriver parmi ce périple de la débauche : un soir, un homme nu m’avait attendu dans ma cabine. Quelques instants plus tard, la milice me retenait de massacrer le pauvre garçon qui avait pris ses jambes à son cou devant ma fureur et mon épée.

Ce ne fut ni le premier ni le dernier des incidents que je provoquais sur ce navire et le capitaine avait fini par m’attribuer deux mercenaires, des chiens de gardes qui gardaient un oeil sur moi sans trop m’importuner. Ils avaient d’abord essayé de le faire discrètement, mais s’y étaient pris avec la discrétion d’un cachalot. Lorsque j’avais découvert les précautions du maître du galion, je m’étais d’abord insurgé. Puis, je finis par réaliser que ces deux hommes étaient finalement bien plus intéressants que tout le reste des passagers. Je les écoutais conter leur bataille et leurs périples à travers tout Daënastre et jouais même avec eux aux dés. Ma chance me permit de remporter une lame magnifique dont l’acier était de haute qualité. Le mercenaire qui me l’avait cédé avait maugréé toute la soirée à propos de ma maudite fortune qui lui avait arraché une arme parfaite. Mon voyage se passa sans trop d’autres soucis à partir de cette rencontre avec les miliciens, si ce n’est que nous étions largement en retard.

Un jour, cependant, alors que nous n’étions plus qu’à quelques jours du port d’arrivée, des naufragés firent leur apparition. C’était en tout cas l’image parfaite que l’on aurait pu se faire de ces marins qui agitaient leurs mains en demandant de l’aide. Il y avait trois barques. Aussitôt aperçues, la totalité de l’équipage du “Richesse” se rua sur le ponton pour observer cette “aventure extraordinaire”. Rien d’exceptionnel en somme, mais ces abrutis attendaient avec excitation le moindre bouleversement dans leur vie. Ils ne se doutaient pas le moins du Monde de ce qui allait leur tomber dessus. Moi-même, j’eu quelques soupçons à ce propos : ces marins n’avaient pas la stature de simples pêcheurs, ni l’apparence. Comme cela n’intriguait aucun autre, je finis par me persuader que j’étais paranoïaque. J’aurais dû me douter que ces imbéciles étaient incapables de discerner quoi que ce soit. Les barques s'approchaient toujours et nous jetâmes l’ancre pour immobiliser le navire avant de leur descendre une échelle de corde. Le premier à grimper fut un gigantesque colosse, un homme qui faisait bien une tête de plus que moi et dont je doutais qu’il puisse pénétrer dans une des cabines sans se positionner de biais. Malgré la situation, je ne pus m’empêcher de resserrer mes doigts sur le pommeau de mon épée lorsque son regard croisa le mien. Le capitaine lui adressa des paroles de bienvenue et l’empressa de lui expliquer quel était leur malheur alors que les riches voyageurs murmuraient entre eux d’un air enchanté.

-Soyez les bienvenus à bord du “Richesse”. Que vous est-il arrivé ? En tant que marins, nous vous aiderons autant que faire se peut.

Je me demandais, un peu trop tard, s’il n’aurait pas fallu les interroger d’abord depuis le bastingage.

Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyDim 7 Avr - 0:57
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  • Le plan semblait porter ses fruits. Le navire de croisière de luxe s’approchait de la scène de chao sans battre aucun pavillon, ni sans montrer de signes d’agressivité. D’ailleurs, les miliciens qui se présentèrent aux bastingages et qui lancèrent les cordes et les bouées ne portaient pas leurs fusils sur eux. Ils étaient complètement obnubilés par la scène et le besoin d’aide en urgence, tout comme les riches badauds qui voyaient là un spectacle bien différent de ceux auxquels ils étaient habitués. Le corsaire blessé auquel on avait volontairement entaillé les bras fut hissé le premier, suivi du second qui était soi-disant accidentellement tombé à la mer. Puis vinrent les deux autres corsaires de la barge, laquelle fut arrimée au bastingage pour éviter de la voir s’enfuir. Le jeu d’acteur n’était pas le plus compliqué lorsque l’eau manquait de les noyer, et que le sang manquait d’attirer les pires bestioles des coins. Mais maintenant qu’il fallait jouer devant un public attentif, le spectacle était tout autre. Nul doute qu’un milicien chevronné, ou qu’un superviseur zélé pourrait très vite voir que les pêcheurs n’en étaient pas réellement. Et nul doute que la situation deviendrait potentiellement explosive. Il fallait faire vite. Car Eylohr le savait, Rudolph Knütt, un grand pirate de deux mètres de haut, n’était pas très à l’aise quand il s’agissait de parler. Son domaine d’expertise c’était les armes… Et les armes ne permettent pas vraiment de parler, si vous voyez ce que je veux dire.

    Lorsque le gros du troupeau était amassé sur le côté bâbord du navire, trop excités à l’idée de faire face à un évènement urgent et à l’adrénaline procurée, les deux autres chaloupes se rapprochèrent par l’arrière. L’une accosta directement à la poupe, tandis que l’autre s’arrima côté tribord vers la poupe. Un mouvement en étau devait être opéré, afin de rassembler tout ce petit monde dans la salle de balle – il devait forcément y en avoir une – et de neutraliser les miliciens un peu trop rebelles. Enfin, ça, c’était la théorie. La pratique, elle, était souvent capricieuse…

    Eylohr posa ses mains sur la coque du « Richesse ». L’espace d’un instant, il put mesurer le niveau de luxe de cette bâtisse sur mer. Les matériaux utilisés pour construire cette forteresse marine étaient aussi résistants qu’ils étaient d’un luxe couteux. L’eau glissait dessus comme passe le vent dans un champ de blé : sans laisser une marque, et sans un bruit, maximisant les mouvements et les vitesses. Heureusement que les la taille du navire ne permettait pas d’aller trop vite non plus, sinon, un tel navire pourrait distancer n’importe lequel des bâtiments Daënars. D’un geste assuré, il balança un grappin de corde qui alla se ficher de l’autre côté du bastingage. Une traction de tout son poids – un double quintal ce n’est pas rien – lui assura l’entière résistance du dispositif et une bonne mise en place. Il s’élança le premier. Ses gros bras tirèrent son poids vers le haut tandis que ses jambes placées de part et d’autre de la corde permettaient un sérieux appui et poussaient en direction du navire. Une brassée, deux brassée, trois brassée, un passage de main sur la rambarde, puis les jambes et voilà. Il est à bord. C’est la première fois qu’il voit un parquet lustré et d’une telle qualité sur un navire. Nul doute que toute cette débauche de luxe était un moyen de compenser une vie monotone. Ou un manque cruel de virilité. Au choix.

    Un rapide coup d’œil alentour permit au colosse et au deuxième gars qui l’avait rejoint de s’assurer que personne ne se trouvait dans le coin. Ils montèrent tous, se retrouvant bientôt à une douzaine de corsaires prêts à exécuter un plan peaufiné depuis… Pas très longtemps en fait. Le colosse était un guerrier et un tueur, pas un stratège. Bien qu’il tentât de retenir ses pulsions, cessant ainsi d’être une brute ambulante pour devenir un calculateur efficace. Par calcul, comprenez stratège. Eh oui, le colosse prit tellement de revers ces derniers mois qu’il dût se rendre à l’évidence : foncer tête baisser c’est excitant mais c’est également très dangereux. Et il avait déjà énormément subit de revers, aussi fallait-il qu’il pose son jeu et revoit ses modes d’actions. Le plan était prêt. Six pirates armés jusqu’aux dents arriveraient par la droite, tandis que six autres se faufileraient jusqu’à l’attroupement. Le but était de prendre tout le monde de cours, de tirer quelques coups de feu en l’air et de neutraliser tout ce petit monde pour pouvoir leur faire les poches. Et le sort voulait que le capitaine du navire, l’homme le plus important sur ce rafiot, se trouve dans ladite cohue d’individus curieux. Parfait.

    L’étau se resserre. Eylohr reste quelque peu en retrait, afin de donner des indications plutôt que de prendre une balle malencontreusement tirée par un milicien trop impétueux. Les forbans avançaient. L’un d’eux neutralisa un plaisancier retardataire. Une main sur la bouche, un bras autour de la gorge, une bonne poigne et le tour était joué. Il n’était pas mort, mais il mettrait quelques minutes à se réveiller et avec un sacré mal de crâne en prime. Puis vint l’heure de la confrontation.

    Des coups de feu furent tirés en l’air. A bâbord comme à Tribord, on prit d’assaut les badauds et les effectifs miliciens. Une salve fut tirée, emportant quelques miliciens dans la tombe. Le capitaine fut immédiatement pris en otage et les corsaires pointaient leurs armes, plaçaient leurs lames sous les gorges et balançaient menaces et insultes afin de s’assurer que tout le monde resterait calme. Un brouhaha impossible, mais qui ne laissait découvrir qu’un seul message : que personne ne bouge, et tout ira bien. Mains sur la tête et à genoux. Oui, pas très original, mais diablement efficace. Du moins normalement. Eylohr ne se montrait pas encore, il comptait faire son apparition une fois que tout le monde serait calmé, ou alors, lorsque le besoin de choquer les esprits se ferait ressentir.

Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyLun 8 Avr - 22:06
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Je ne compris que trop tard que mes soupçons n’étaient pas infondés. Les soi-disants marins n’étaient que de misérables pirates. Misérables, peut-être, mais pour longtemps : avec la quantité de richesses que transportait ce navire, ils pourraient s’offrir une vie bien meilleure. Et s’ils prenaient la peine de faire des otages pour demander des rançons, ils en tireraient des sommes exorbitantes. Je n’eus pas à réfléchir longtemps pour comprendre ce qui allait se passer.

Le capitaine avait été le premier à être pris en otage et le reste des plaisanciers grassouillets avait suivi avec des couinements terrifiés. Les miliciens présents hésitèrent un instant devant les pirates, plus nombreux et beaucoup plus impressionnants. Alors que la plupart renonçaient au combat. Alors que les pirates se rapprochaient de moi et mes deux compagnons de voyage, seuls encore debouts, mon sang ne fit qu’un tour. Le premier à tomber fut un jeune homme de moins de vingt ans. Je me rappellerai toujours sa surprise lorsque je tranchais son avant-bras. Il avait fait l’erreur de croire que mes tremblements étaient provoqués par la peur. J’étais dans un rage noire, et le plus surprenant était que celle-ci était dirigée vers les plaisanciers autant que les pirates. Ces lâches se rendaient sans se battre, se laissaient traiter comme des chiens. J’eus soudain envie de tuer autant de pirates que possible, aussi vite que possible, d’entendre mes muscles craquer à chaque coup porté, de me jeter dans une marée d’âmes dépossédées, de piétiner le corps des pirates tombés.

Et c’est ce que fis.

Avant qu’aucun n’ait le temps de réagir, je dépassais le manchot hurlant au sol et tranchait la gorge d’un deuxième ennemi, dont le sabre était resté empêtré dans sa cape. Une erreur stupide qui lui aura valu la mort. J’ignore ce qu’il advint des deux miliciens qui me suivaient, peut-être ont-ils été fauchés par la pluie de balles qui avait suivi ma rébellion. Dès lors que les coups de feu avaient retentis, tous les otages qui n’avaient pas de lame placée directement sous la gorge avaient fuis sans se soucier du reste. La bousculade que leur panique provoqua me permit d’échapper un instant au regards des pirates. De nombreuses personnes trouvèrent la mort dans leur fuite désorganisée. Mes ennemis n’avaient pas prévu un tel résultat et la plupart criaient des ordres en tirant sans que personne ne les écoute. Lorsque l’un d’eux m’aperçut enfin, il était trop tard pour lui, je frappais d’un coup rapide son abdomen d’où perça un large jet de sang. Je connaissais les légendes des berserks. Je ne voyais en ces guerriers pris de folie que des brutes bestiales animées par la soif du sang, insensibles aux massacres qu’elles perpétraient. Mais peut-être, à l’inverse, ces hommes étaient-ils victimes d’une sensibilité brusquement excessive, incapables de protéger leurs esprit contre les émotions qui déferlaient en eux et les contrôlaient, incapable d’écouter les messages de douleur que leur envoyait leur propre corps. Je n’en sais rien.

J’ai entendu des histoires, et même une chanson, sur ce que j’ai fais ce jour-là. Je ne me rappelle pas avoir poussé de rugissements, l’écume à la bouche, pendant que je me battais. Mais je ne me rappelle pas non plus le contraire. A cet instant, il eut été très difficile de faire le lien entre le digne fils Harmony, passionné de sciences et de botanique, et le guerrier assoiffé de sang qui se jetait dans la bataille en hurlant.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyLun 15 Avr - 0:11
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Pérégrins -2

  • Le moins qu’Eylohr puisse dire à ce moment-là, c’est qu’il ne s’attendait pas à ce que des bourgeois réagissent autrement qu’en pestant, criant, insultant et soufflant. Il était loin de se douter que l’un de ces bourgeois était un fin épéiste, et qu’il se débrouillait plus que convenablement. Il aurait aimé que ce riche jeune homme fasse parti des premières victimes d’intimidation, au moins, il n’aurait pas perdu quelques-uns de ses hommes pour rien. Le mot d’ordre de cette mission était d’éviter un massacre, c’est-à-dire, éviter de reproduire sur ce navire ce que le colosse avait réalisé à deux ou trois villages durant ces derniers mois : tuer, piller et détruire. Cela choc, cela marque les esprits, mais cela fait naître la colère chez les mauvaises personnes. S’il veut recruter dans ses futurs rangs, il doit déclencher la colère des autres, afin que ceux-ci le rejoignent. Et non seulement la colère contre lui. Alors, la tactique était de tout dévaliser pour financer ses actions et celles de la Flamme Noire, puis, de remorquer le navire afin de le désosser, ou alors, de le revendre tel quel. Et pour les esclaves, même sentence, à peu de choses prêts.

    Sauf que ce nobliaux-là était plus qu’horripilant. Il frappe, avance et tranche. Cruellement efficace, et extrêmement insupportable. Un sifflement strident se fit entendre. C’était Eylohr. Par ce long sifflement, il fit comprendre à ses hommes qu’il fallait neutraliser le plus de monde sans tuer. Comprenez que n’importe qui, qu’importe l’âge, la santé ou le sexe, allait recevoir un coup de crosse dans la tempe ou à l’arrière du crâne. Le but était bel et bien de neutraliser, afin que les pirates puissent avoir les mains libres et passer à une prochaine victime. Et si les pirates ne sont pas les plus disciplinés ni les plus organisés, ceux qui se trouvent sous les ordres du colosse savent que leurs survies ne tiennent parfois qu’à un fil, et que celui-ci se résumait très simplement : exécutez les ordres.

    Alors, ils exécutèrent. Le capitaine prit un coup de crosse à l’arrière du crâne et s’effondra, un mince filet de sang s’échappant de l’endroit de l’impact. Puis vinrent les miliciens survivants, les hommes d’équipages, et les quelques plaisanciers qui ne fuirent pas ou qui furent récupérés par les pirates. De toute manière, ils n’avaient nulle part où aller, sinon par-dessus bord. En revanche, le cas de ce noble impossible à arrêter commençait à grandement énerver le colosse qui avait tout vu depuis sa cachette. Si tout le reste de la mission se déroulait presque sans encombre, ce riche bonhomme était une grosse épine dans son pied. Alors, il eut une idée.

    Il abandonna les pirates qui furent happés par le tourbillon de colère de ce noble récalcitrant. Peut-être s’en occuperait-il plus tard, s’il avait le temps. Sait-on jamais. Il se hâta de prendre un chemin perpendiculaire à celui emprunté par le noble, qui était toujours aux prises avec quelques corsaires qui, cette fois, étaient prêts à se défendre. Il fit tout son possible pour aller vite, mais déplacer une telle masse n’était pas chose aisée, vous l’imaginez bien. En chemin, il rencontra d’autres plaisanciers qui sortaient des étages inférieurs, ameutés par tout le raffut dehors. L’un d’eux rencontra le poing massif du colosse, mais les autres purent échapper à cette sentence, car il n’était pas assez rapide pour pouvoir armer un autre coup, et surtout, il avait autre chose en tête. Il arriva enfin là où combattait le nobliau horripilant. Dévoilant tout son jeu, Eylohr se plaça de trois quart. Comprenez qu’il était légèrement de profil, mais son visage était bien en face. De cette manière, il faisait une cible plus petite, tandis qu’il pouvait parfaitement ajuster sa mire, chose qu’il fit rapidement. Il pointait son revolver de calibre 44mm vers Raziel, le noble pour l’instant inconnu du colosse. Il se redressa de toute sa hauteur, arma le chien et laissa sa taille et son imposante musculature camouflée par un long manteau de fourrure et des vêtements de cuir, faire le reste.

    - STOP ! Hurla-t-il de sa grosse voix grave et sinistre. Dépose tes armes s’tu veux pas nourrir la poiscaille ! Et ta intérêt d’faire fissa, ou j’te jure qu’tu r’grett’ra d’êt’ né !

Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptySam 20 Avr - 23:09
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Mes prochains adversaires étaient prêts à me recevoir. Le fracas du combat fit fuir les derniers otages qui n’avaient pas encore pris leurs jambes à leur cou par peur des représailles. Je pouvais gagner, je le savais : ils étaient beaucoup plus lents, et bien moins agiles que moi. Ils frappaient comme des brutes, ravageant le pont du navire. Patauds, certes, mais plus nombreux. J’attendais l’occasion de percer leur défense maladroite et les punir de mort pour leur faiblesse. L’espace d’un instant, je me demandais ce qu’il adviendrait de moi si je mourrais ici, quel souvenir garderait-on de moi ? Je ne mourrai pas.

Je profitais de ce délicieux combat qui me tendait les bras, j’affichais un visage concentré mais mes ennemis les plus observateurs auront remarqué mon sourire en coin. Le bonheur de tuer. L’ivresse du combat me prenait à nouveau, ces hommes allaient mourir parce que je l’avais décidé. Ce pouvoir de vie et de mort était grisant. Pas vraiment honorable, certes, mais si délicieux. Enfin je la vis, la faille qui m’ouvrait au massacre. Parade, attaque, un pirate hurle, s’écroule, mort, parade, esquive, le sang coule, je frappe encore, sang, rouge, mort, hurlements, agonie, ce rouge, cette douce saveur, souffrance,pont vermillon, rage noire, esquive, je tranche, sang rouge, mort, jubilation, violence, bleu.

Bleu ?

Bleu. Deux yeux d’un bleu profond qui me fixaient d’un regard glacial, les yeux d’un colosse. Il cria quelque chose et je mis plusieurs longues secondes à revenir à la réalité, un de mes ennemis encore embroché, cloué au sol par ma lame. Il me hurla de lâcher mes armes et de me rendre. Je fixais d’un regard vide son revolver pointé sur moi. Par besoin d’avoir une grande expérience des combats pour savoir qu’à cette distance, n’importe quel idiot armé d’un revolver et sachant un minimum viser peut abattre son ennemi sans difficulté.  

L’espace d’un instant j’hésitais : pourquoi pas ? On pourrait en finir maintenant. Mourir en combattant, une idée pas si déplaisante, et une mort pas moins honorable qu’un autre. Pourtant, d’un geste rageur, je retirais ma lame, arrachant un gémissement au pirate gisant à mes pieds, puis la jetais au sur le pont. Voilà, je m’étais rendu, qu’allait-il m’arriver maintenant ? Avec un peu de chance, ce pirate préférerait l'appât du gain à la vengeance de ses frères d’armes. Sinon, et bien j’allais certainement mourir sous peu, en espérant que ce soit une mort rapide et propre. Je ne pouvais plus compter sur personne d’autre. Si certains mercenaires s’étaient battus, ils ne l’avaient en tout cas pas fait ici.

Je priais les Architectes de m’accorder une mort douce, j’avais laissé passer ma chance d’en faire une mort honorable. Je n’étais pas un homme pieux, mais peut-être que sur un malentendu, un de ces dieux pourrait juger utile de me sauver la vie. Je jurais de me renseigner sur eux s’ils me laissaient vivre encore quelques années supplémentaires.


Dernière édition par Raziel Harmony le Jeu 5 Déc - 13:40, édité 1 fois

Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyDim 28 Avr - 18:28
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  • Le nobliaux se rend. Quelle douce victoire. Enfin… Si par victoire, vous entendez le fait de faire déposer les armes à un homme encerclé faisant face à plus fort que lui, c’est une victoire en effet. Mais l’arrière-goût amer laissé dans la bouche du colosse ne tarda pas à faire son apparition, et s’il baissa effectivement les armes, Eylohr ne se sentait encore pas en position de force ou de domination. Et il détestait cela.

    Le noble retira son épée au fil si effilé des entrailles d’un pirate malchanceux, ou trop faible, ou trop bête pour pouvoir éviter la menace de cet homme. Les autres pirates tinrent le noble récalcitrant en joug, tandis qu’Eylohr baissa son revolver pour avisa belle lame qui venait de chuter au sol. Le forgeron qu’il était pu aisément reconnaître le travail d’un forgeron patient et méticuleux, doté à la fois d’un grand sens artistique et d’une maîtrise parfaite des alliages et du forgeage. Lorsque le colosse ramassa doucement la lame – d’une douceur presque insoupçonnable au regard de la masse et de la rudesse du colosse – il scruta, quelques secondes durant, les contours et les pourtours de cette arme étincelante, le sang sur la lame rajoutant à cette perfection. Quelque part, loin dans son esprit, le colosse se souvint d’une lame similaire pour laquelle il avait dépensait énormément d’or et de temps, afin d’en faire une épée fine, tranchante et parfaite pour l’estoc. Il l’avait prêté à cette ombrageuse magicienne à moitié folle, et elle termina fondue dans un incendie incontrôlable. Cette remembrance vint piquer l’orgueil et le cœur du colosse ou ce qui en restait. Alors, il avisa le noble épéiste maintenant désarmé, et enfonça ladite épée dans son flanc gauche. Certes, le colosse n’était pas un médecin ou un chirurgien, mais ses multiples expéditions dans le continent glacial du Nord en plus de tout les combats déjà menés, lui permirent d’apprendre quelques rudiments d’anatomie et de physiologie. Taille d’estoc dans le flanc gauche, c’était risquer d’atteindre la rate si l’on vise un peu haut, et le rein si l’on vise au centre. Mais en visant plus bas, il était possible d’éviter le rein, de sectionner quelques vaisseaux sans pour autant que le menace soit extrêmement dangereuse. La douleur serait là, le sang aussi, l’incapacité également, mais la mort… Resterait encore loin. La lame du nobliau était toujours enfoncée dans son flanc lorsqu’Eylohr décida de le neutraliser un peu plus violemment.

    Solide sur ses appuis, Eylohr porta son corps vers l’arrière ainsi que sa jambe droite. Et d’un bond, il arma ladite jambe et balança le pied dans le ventre du noble pour le projeter en arrière. De cette façon, ses prochaines minutes seraient vouées à se rétablir et à faire face à la douleur, et non à mettre des bâtons dans les roues au projet du colosse.

    - Emm’nez c’batard dans l’grande salle, avec les survivants. T’nez les bien en joug. Les autr’, volez tout : bijoux, irys, pierres précieuses, technologie, alcool précieux… C’nobliau, j’le veux pour moi. J’veux les miliciens survivant aussi. Faites vite.

    Que le sabbat commence.

Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyLun 6 Mai - 2:49
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Je répugne à me rappeler cet instant. Un coup me projeta, titubant, au milieu des pirates restants alors que ma propre épée perçait mon côté.. Je n’avais pas le temps d’établir une stratégie :si je répliquais, c’était la mort assurée. J’aurais voulu me laisser aller, libérer ma fureur et me jeter sur lui pour le cogner par tous les moyens possibles, mais c’aurait été renoncer à la vie. Non : il me fallait garder mon sang-froid et rester stoïque. Je n’avais plus qu’une alternative : encaisser et endurer. L’horreur de la situation était qu’il retenait ses coups et que je le savais : il ne m’avait blessé que pour faire mal et m’infliger des dommages mineurs. Ce fut une douleur insoutenable, une souffrance si intense que je n’eus soudain plus conscience d’aucune autre. Je perdis connaissance. J’ignore combien de temps je demeurai évanoui, à errer aux frontières du réveil. Quelqu’un m’avait retourné sur le dos, puis s’était redressé après m’avoir examiné. j’entendis des voix parler de moi, puis des mots s’en détachèrent et enfin le sens revint aux mots :

- Emm’nez c’batard dans l’grande salle, avec les survivants. T’nez les bien en joug. Les autr’, volez tout : bijoux, irys, pierres précieuses, technologie, alcool précieux… C’nobliau, j’le veux pour moi. J’veux les miliciens survivant aussi. Faites vite.


Quand je me réveillai, j’étais étendu par terre. C’était un bruit effrayant, à la fois gargouillant et sifflant, qui m’avait tiré de l’inconscience : le bruit de ma respiration. Je demeurai quelque temps sans bouger, puis je levai la main et, à tâtons, tirai ma veste sur moi, après quoi je restai immobile. Les pirates avaient suivi les consignes du colosse. Celui-ci ne m’avait infligé que de la souffrance. Je ne risquais pas de mourir. Je m’approchai en rampant du mur ; je ne décrirai pas le supplice que j’endurai à m’y adosser.

Ainsi installé, une main plaquée sur mon côté pour empêcher le sang de trop se répandre, je contemplais le groupe d’otages qui s’était formé dans la grande salle. La simple vue du sang les avaient terrorisé. Leurs visages pâles et leurs tremblements trahissaient leur peur devant cette violence qui venait bouleverser leur petite vie tranquille. Le groupe d’otages avait les yeux fixés sur moi, horrifié par ma blessure. Je crachais à leurs pieds :

-Ça, c’est pour vous, grondais-je, et pour la vie que vous avez mené, toutes les heures, tous les jours que j’ai passé sur ce rafiot : il aurait mieux valu que vous vous étouffiez avec votre vin au milieu des putes et que vous mouriez avant d’en arriver là ! Moi, on va me tuer.J’ai buté plusieurs pirates et on ne me laissera pas repartir facilement. Ma mort sera douloureuse et pénible. Puis mon cadavre sera sûrement jeté par dessus bord. Personne ne retrouvera quelque chose à enterrer. Mais je me serais battu jusqu’à la fin, on ne pourra pas dire de moi que je suis un lâche ou que j’ai renoncé. Toute ma vie j’ai vécu avec honneur, je mourrais avec honneur. Vous, vous êtes des lâches : mieux vaut vous allonger par terre et mourir là où vous êtes.

Les pirates paraissaient amusés de ce petit spectacle alors que les riches plaisanciers poussaient des exclamations, outragés par mes paroles. Ils n’eurent pas même le courage de me répondre.Chaque inspiration m’arrachait une grimace de douleur. Je ne mourrais pas de cette blessure-là, mais j’en souffrirais encore longtemps.

Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyLun 27 Mai - 14:31
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  • Tout se déroulait selon le plan. Bon, bien sûr, Eylohr n’avait pas prévu une résistance acharnée de la part d'un noble. Il s'attendait à rencontrer des miliciens, des mercenaires, peut-être même des gardes du corps, mais pas de noble aux mœurs bélliqueuses. Le fait que plusieurs corsaires soient tombés ou aient été blessés par une lame tenue par un bourgeois endimanché énervait profondément le colosse. Ceux qui furent tués… Eh bien ils étaient morts, donc d’aucune utilité à aucun moment. En revanche, sur les quelques blessés, il en eut un qui avait tiré Eylohr de sa torpeur. Un grand costaud, bien en chair et bien musclé qui, d’habitude, ne faisait qu’une bouchée de ses adversaires. Mais là, le petit nobliau avait eu le dessus sur lui, car le ce grand gaillard était bien trop sûr de lui. Personne ne peut l’en blâmer. En comparaison de ce noble, il faisait bien 50 kilos de plus et au moins une tête en plus également. N’importe qui aurait parié sur le grand bonhomme, mais c’était le noble qui avait su tirer son épingle du jeu. Décevant… Alors, Eylohr décida de marquer un grand coup devant tous les nobles, mais également devant les autres corsaires.

    Le grand costaud blessé avait été amené dans la salle commune où se trouvaient les otages apeurés. Bien que blessé, il était toujours debout, les côtes saignantes et un mince filet de sang coulant depuis la commissure des lèvres. Il était blessé plus gravement qu’il le pensait. Sans prise en charge médicale, ou sans soins de premier secour, il allait mourir aussi surement que la suite des évènements de ce jour allaient être sombres et sanglants.

    Eylohr, qui était bien plus grand et plus large encore, se plaça aux côtés du gaillard blessé. Les deux se regardèrent dans les yeux, un message inaudible mais bien palpable passant dans leurs regards. Le grand blessé écarquilla les yeux. Il savait ce qui allait se passer. Eylohr lui, ne lui laissa pas le temps de réagir ni de bouger. Il lui asséna un grand coup de crosse derrière le crâne, ce qui envoya l’autre corsaire au tapis. Mais ce n’était pas suffisant. Eylohr se pencha sur le corps inanimé du corsaire envoyé au tapis, et fit pleuvoir une énorme quantité de coups, tous plus violents les uns que les autres. Le bruit des phalanges du colosse heurtant le visage du supplicié était un spectacle horrible pour quiconque n’y était pas habitué. Les es craquaient, le sang coulait et le visage tuméfié commençait à arborer des couleurs et des déformations ô combien dégoutantes. Le colosse marquait plusieurs points : il montrait à ses hommes que l’erreur n’était pas permise, il montrait aux nobles que personne ne pourrait bénéficier d’une quelconque pitié, et il incrustait au fer rouge dans l’esprit des témoins, quel monstre « l’Ours du Nord » pouvait être.

    Une fois son forfait réalisé, il retourna aux affaires en cours. Les corsaires fouillaient le navire de fond en comble, retournant tous les meubles, la literie et les fonds de cales. Au sol, au milieu de la grande salle où se trouvaient les otages, les pirates vidaient leurs butins devant les pieds du colosse tranquillement assis sur une chaise. Tout y passait : argenterie, petite monnaie, grosse coupure, bijoux, bons aux porteurs, actions, même des meubles dorés et autres faïences dorées à la feuille. Tout y passait. Les yeux du colosse contrôlaient tout, s’assurant de la qualité du butin et imaginant la suite des évènements : qui allait pouvoir acheter ça ? Quelle quantité serait fondue ? Echangée ? Vendue ? Bref, tout pour obtenir plus d’or et d’irys. Le cambriolage à main armée dura presque une heure complète, heure dans laquelle certains blessés rendèrent leurs derniers soupirs devant des corsaires impitoyables. Eylohr entendait les mots acerbes et tranchants comme une lame éfilée que le nobliau adressait aux autres riches apeurés. Cela le faisait rire, mais il avait autre chose de prévue pour ledit noble. Quelque chose de très douloureux.

    - Envoyez un pigeon d’détresse, qu’les renforts viennent jusqu’ici. Nous, on s’ra parti d’puis belle lurette. Ensuite, j’veux qu’on laisse un message à tout l’UNE, et c’message… Il tourne son visage ensanglanté vers Raziel. C’s’ra toi.


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Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyMar 25 Juin - 1:22
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Ce qui semblait être le capitaine de ce navire fit venir l’un de ses hommes dans la grande salle. Je le reconnus, c’était le premier pirate à avoir grimpé sur le navire. D’une stature impressionnante mais pas assez rapide : sa maladresse lui avait valu un coup d’’estoc de ma part. Sa constitution lui avait permis de survivre jusque là mais je ne donnais pas cher de sa peau. Une telle blessure avait provoqué des saignements assez impressionnants. A chaque pas de sa part, un filet de sang s’échappait de son côté. Ses dents serrées trahissaient sa douleur évidente. Malgré sa grande taille, il paraissait presque ridicule face au colosse qui lui faisait face.

Ils échangèrent un long regard silencieux, et les yeux du blessé s’écarquillèrent. Sûrement avait-il compris ce qui allait se passer mais il ne cilla pas lorsque la main du colosse s’éleva pour frapper. Ce dernier ne ménageait pas sa force. La pluie de coups qui s’abattit sur le blessé m’arracha une grimace, malgré ma propre douleur.

Swain m’avait un jour décrit le bruit qu’il avait entendu quand il s’était fait casser le nez au cours d’une bagarre, mais les mots ne rendaient pas justice au fait lui-même : ce fut un bruit à soulever le cœur. Le blessé perdit connaissance et s’écroula à terre. Le colosse avait certainement voulu rappeler à tout le monde de quelles horreurs il était capable. Commander par la peur… Une erreur monumentale, je le savais. Outre le fait que ces agissements étaient ignobles, il finirait poignardé par l’un de ses propres hommes. Non, il faudrait plusieurs poignards pour abattre un tel monstre.

D’un air satisfait, il s’installa sur une chaise comme s’il s’agissait d’un trône et attendit calmement que ses sbires déposent à ses pieds la totalité des biens précieux qu’ils pouvaient trouver sur le navire. Alors que ce petit manège durait depuis une heure déjà, le colosse se tourna vers moi d’un air moqueur :

- Envoyez un pigeon d’détresse, qu’les renforts viennent jusqu’ici. Nous, on s’ra parti d’puis belle lurette. Ensuite, j’veux qu’on laisse un message à tout l’UNE, et c’message…
Il tourna son visage ensanglanté vers moi. C’s’ra toi.

Je n’étais pas assez stupide pour répondre à sa provocation. Je fis simplement mine de pas l’avoir entendu. Si je ne lui prêtais pas attention, peut-être allait-il se lasser de jouer avec moi. Qu’il me tue rapidement et cesse de m’utiliser pour ces jeux de psychopathe dérangé, c’était tout ce que je souhaitais. Si seulement j’avais eu le temps de tuer tout le premier groupe de pirate avant son arrivé, j’aurais peut-être survécu… Je maudis ma faiblesse. Ma vie allait être définitivement écourtée à cause de mes erreurs, la première ayant été de participer à cette stupide croisière. Même les otages indemnes tremblaient de peur devant les pirates. Quel gâchis !

Stoïque, je réfléchissais aux solutions qui s’offraient à moi. Je pouvais essayer de me donner la mort avant que le colosse ne le fasse d’une façon moins clémente, ou tenter une attaque suicide inutile… Dans les deux cas il fallait que je m’empare d’une arme. La seule chose qui me semblait envisageable, c’était de passer à l’action lorsqu’un des pirates m’approcherait pour me relever, en espérant que cette tâche ne revienne pas au colosse lui-même. Il pouvait me tuer d’un seul coup de poing, surtout dans mon état, je le savais après avoir vu quel sort il réservait à ceux qui échouaient. Ce plan était ridicule et ses chances de réussite étaient bien maigres mais je n’en avais pas d’autre. Je me redressais délicatement pour ajuster ma position et ce simple mouvement m’arracha un gémissement de douleur. Une large fleur de sang s’épanouissait sur ma chemise, là où le colosse avait planté mon épée.

Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyMar 25 Juin - 9:03
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  • La suite des évènements allait être d’une violence et d’une horreur inouïe. Eylohr avait bel et bien une idée du destin du nobliaux, qu’il voulait voir mourir et souffrir pour s’être battu contre eux, malgré le fait que cela fut une belle bagarre. Au moins avait-il délesté les rangs des corsaires de quelques incompétents. Sans doute devrait-il le remercier. Mais l’heure de Swenn n’était pas encore arrivée.

    La totalité du butin raflé pendant cette heure de pillage fut emportée sur le navire des pirates, lequel s’était approché et avait préparé les échelles de bordée pour pouvoir transporter les trésors et les butins sans risquer de chuter par-dessus bord, ou de faire tomber le magot. La quantité de richesses à transporté nécessita plusieurs allers et retours de la part des flibustiers, qui passaient tantôt devant les nobles pris en otage, tantôt devant les miliciens parqués autre part. La curiosité finit par prendre le dessus dans l’esprit du colosse : qui était ce noble aux mœurs guerrières et aux habilités martiales ?
    Il prit sa chaise et s’installa prêt de lui, à environs 1 mètre 30 de distance. Le géant fouilla dans les poches intérieures de son armure de cuir et d’acier, et il sortit deux cigarettes au tabac sauvage et fort. Le colosse alluma d’abord la sienne, puis la seconde avant de la proposer à Raziel. Et tandis qu’il tendait la main en attendant qu’il saisisse le cadeau qui était fait, il lui posa une question qui brûlait ses lèvres.

    - T’me fais penser à un aut’ gars d’ton genre. Un type qu’s’prennait pour un détective. Swenn qu’il s’appelait j’crois ! Ah ! C’pauv’ type voulait chercher d’marchandises pas légales, s’tu vois c’que j’veux dire. Mais manque d’bol, c’qu’il surveillait, c’tai ma cargaison. J’lai massacré c’type là. J’te jure. Il prend un grande bouffée sur sa cigarette qui s’illumine d’une lumière rougeâtre incandescente. J’l’y ai mis deux balles j’crois, et j’l’ai massacré un peu comme l’pauv connard là, qu’est encore étendu d’vant toi. Il expire un grand nuage de fumée en indiquant le grand bonhomme massacré plus tôt, d’un signe de tête. Et t’sais c’quoi l’plus beau là-d’dans ? C’que l’bonhomme, il bosse pour moi maint’nant ! Ha ! Hahahahaha ! Son rire est sombre et glauque. Alors, l’noble, j’vais t’proposer qu’qu’chose ! Mais avant, j’veux savoir qui t’es et d’où qu’tu viens !

    Eylohr avait plusieurs idées derrière la tête. Nul doute que garder auprès de lui un homme de la trempe du nobliau était un avantage certains. Il pourrait entrainer les futures recrues qui composeraient tantôt l’armée du colosse, si tant est qu’elle voit un jour le jour. Son expertise martiale, sa connaissance du monde technologiste, seraient des atouts non négligeables. Et tandis que le colosse tentait d’amadouer ce qui serait peut-être un allié de dernière minute, une autre scène s’apprêtait à se jouer dehors, sur le pont.

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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyDim 1 Déc - 22:01
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Je m’efforçais de rester stoïque lorsque le Colosse vint s’assoir à mes côtés. Il était encore plus impressionnant de près, c’était à se demander s’il était réellement humain. Cela ne m’aurait pas étonné que son armure fasse le même poids que moi.

Je me redressais contre le mur, retenant une grimace de douleur, puis acceptais sans un mot la cigarette qu’il me tendait. S’il avait voulu me tuer, il n’aurait pas pris la peine de m’empoisonner : un coup de poing en plein visage était tout aussi efficace et moins cher. Et s’il ne s’agissait non pas de tabac, mais d’une quelconque drogue, ma foi, je n’avais plus grand-chose à perdre. L’espace d’une seconde, je songeais à lui planter la cigarette ardente dans l’œil. Mais j’écartais vite cette possibilité : je n’étais pas assez rapide, je n’étais sans doute même pas capable de déplier entièrement le bras, et cela n’aurait fait que le mettre en rogne. Même en imaginant que je le rendre aveugle quelques secondes, le navire était rempli de pirates sanguinaires, et je n’irais pas bien loin à la nage. Par réflexe, je le remerciais avant de sourire amèrement devant ma propre cordialité.

Lorsque le Colosse me raconta cette anecdote tout en fumant son tabac, je compris de qui il était question : Swenn Milazzo. La description de son comportement lui correspondait parfaitement. Je blêmis encore plus lorsqu’il annonça lui avoir collé deux balles. Je n’avais jamais été en bons termes avec Swenn, mais je pense que l’on respectait chacun le travail de l’autre et cela restait un collègue fiable, ce qui était rare dans le milieu scientifique en Daënastre. J’appris avec soulagement qu’il était encore vivant, même s’il travaillait désormais pour une ordure comme ce pirate. J’avais d’ailleurs du mal à croire à cette dernière information. Swenn m’avait l’air d’un type bien. Avec un mauvais penchant pour les drogues selon les rumeurs, mais bien tout de même. Je le voyais mal travailler avec un psychopathe en puissance. Si c’était le cas, j’allais moi-même mener ma petite enquête une fois sorti de cette situation délicate, si j’en sortais un jour.

Je tirais une grande bouffée sur la cigarette avant de répondre au Colosse, avec une grimace de dégoût en entendant ma propre voix éraillée :

-Raziel Harmony, un simple curieux qui écume le Monde à la recherche de quelque chose d’intéressant à découvrir. J’aurais aimé pouvoir vous dire que c’est plaisir de vous rencontrer, mais ça ne l’est pas. Je viens de Joründ. Et vous ?

Je n’avais aucun intérêt à lui cacher quoi que ce soit, ce serait certainement bientôt terminé quoi qu’il arrive. Par réflexe, j’omis tout de même de mentionner ma parenté avec le gouverneur Daisen Harmony, mon père. Nous étions ridicules à discuter en fumant comme si nous étions sur le point de conclure une affaire honnête, alors qu’il venait à peine de me planter une épée au travers du corps quelques instants auparavant.

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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyMer 4 Déc - 22:22
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Pérégrins -2
Dehors, quelque chose d’odieux se tramait. Des cordages étaient rassemblés, les voiles étaient affalées, un petit drapeau – signe d’une détresse évidente – était dressé sur le perroquet. L’appel de détresse avait été effectué, et on avait assuré qu’une aide allait bientôt être envoyée. Nul doute qu’il allait y avoir encore quelques heures de battement entre l’appel et l’arrivée de renforts, mais Eylohr ne voulait pas trop tirer le taureau par la queue. Aussi, toute cette pièce de théâtre allait bientôt connaître sa scène finale. Alors que Raziel répondait au colosse venu du Nord, un groupe de pirates fit irruption et arracha les miliciens survivant à leur répit de courte durée. Ils furent emmenés sans violence jusque sur le pont du navire, sous les yeux quelques peu inquiets des nobliaux tenus en joug. Eylohr laissa volontairement la scène dans toute son entièreté : il ne répondit pas à Raziel et ne fit aucun bruit, sinon quelques bouffées sur sa cigarette au tabac quelque peu irritant. Après une ou deux minutes de ce silence étouffant, il prit enfin la parole, conscient de ce qui allait se passer.
- Moi ? J’viens d’Als’kholyn. La ville d’Aildor. T’connais ? A peine eut-il terminé sa question qu’une forte détonation ce fit entendre du dehors. Eylohr reprend, sans laisser à Raziel le temps de répondre. C’t’une ville d’criminel. Là-bas, y-a pas d’gouvern’ment, juste des parrains qu’contrôlent des quartiers d’la ville et qu’exécutent quiconque s’foutent contre eux. Une autre détonation se fait entendre. Toi qu’écume l’monde pour chercher des trucs intéressants, t’as jamais entendu parler d’Aildor ? Une troisième détonation. T’as p’t’être entendu parler d’ce truc ouais. Et t’as p’t’être même entendu parler d’moi, l’Ours du Nord. Nan ? Trois détonations se succèdent, puis plus rien. Dis moi c’que t’sais. Et si t’sais rien, c’pas grave. T’es d’jà dans la merde d’toute façon.

Eylohr voulait à la fois semer le doute et l’angoisse dans le cœur de son interlocuteur, mais aussi préparer le terrain afin que Raziel puisse délivrer un message aux autorités de Rathram : L’Ours du Nord était en chemin. Et pour être certain que ce message serait correctement délivré, mais aussi correctement compris, Eylohr n’allait pas hésiter sur les moyens. Cette petite mise à scène à base de détonations et de suspens morbide, n’était qu’un prélude à ce qui se passerait ensuite. Pauvre, pauvre Raziel. Nul doute qu’en comparaison, Swenn avait bénéficié d’un traitement de faveur. En quelque sorte. Peut-être… Ou pas.

Raziel Harmony
Raziel Harmony
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptyJeu 5 Déc - 14:16
Irys : 456686
Profession : scientifique fou
Daënar +1
Je partis dans un fou rire nerveux en entendant chacune des détonations ponctuées par le bavardage du Colosse. C’était un rire froid, morbide, rauque. Puis j’adressais un regard moqueur à mon tortionnaire, entre deux grimaces de douleur :

-On dirait bien que l’Ours du Nord aime la mise en scène, hein ? Le surnom, le discours et les exécutions, tu l’as répété combien de fois avec tes hommes pour que cela soit parfait ? On entendrait presque la musique dramatique de ma montée vers l’échafaud. Comment est-ce que tu t’appelles réellement ? Eustache ? Je miserais définitivement sur un Eustache.

C’était une mauvaise idée d’énerver le pirate, je le savais, mais je ne pouvais pas m’empêcher de trouver la situation risible. Briser la mise en scène de quelqu’un qui a le pouvoir de vie et de mort sur vous n’est jamais une bonne chose. Mais qui cherchait-il à impressionner ? Pas moi, je l’espérais, sinon c’était raté. J’étais déjà terrifié de toute façon.

Je terminais ma cigarette et l’écrasais sur les planches de la grande salle. Puis avec un soupir, tout mon sérieux retrouvé, je dis simplement :

-Merci pour la cigarette et le divertissement, ça faisait longtemps… Tu devrais rire un peu plus souvent toi aussi, je suis sûr que ça te dériderait un peu le visage.

Et je lui adressais un sourire innocent, avec la nonchalance d’un homme qui n’a plus rien à perdre. Je n’en avais absolument plus rien à foutre, j’étais un homme mort quoi qu’il arrive. Et c’était avec sérénité que j’accueillais cette nouvelle. Mon côté m’élança à nouveau :

-Finissons-en, tu veux bien, j’en ai assez vu.

Les moutons rassemblés à l’autre bout de la pièce nous dévisageaient, terrorisés, comme si mon insolence allait leur retomber dessus d’une façon ou d’une autre. C’était peut-être bien le cas, mais cela m’était égal. Mon sang commençait à couler doucement et à s’infiltrer dans le bois du navire. Malgré ma main qui pressait ma blessure, je ne pouvais pas empêcher l’hémorragie. Et dire que c’était ma propre lame qui avait transpercé mon côté, une lame de bonne qualité comme j’avais pu m’en assurer, et fraîchement gagnée aux jeux qui plus est. Je songeais un instant aux deux mercenaires avec qui j’avais passé mes soirées à jouer. Ils gisaient certainement à quelques mètres de moi sur le pont principal, la cervelle éparpillée sur le sol. Je me surpris à ne ressentir aucune peine : aucun d’entre eux ne méritaient de mourir de cette façon, et pourtant leur mort était certainement plus douce que celle que me réservait le Colosse. J’avais osé me battre, le châtiment allait être exemplaire.

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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La croisière s'amuse [Terminé] EmptySam 11 Jan - 16:23
Irys : 401379
Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2
Le nobliau était très insupportable. Sa manière d’être, sa manière de répondre, sa façon d’agir de façon totalement désintéressée… Sans doute sont-ce là des résidus de son éducation faite dans de beaux et confortables châteaux, servi qu’il devait l’être par une armée de domestiques tous plus dociles les uns que les autres, dormant dans une draperie de soi changée tous les jours, mangeant à sa faim, ses doigts toujours propres, sauf peut-être lorsqu’un pot à encre tombait sur son vélin. Oh, de l’encre bleue sur les doigts, pauvre enfant…

Eylohr était habitué à de telles situations. Les nobles avaient plusieurs manières de réagir : soit ils pleuraient – ce qui était la réaction la plus commune comme pour ceux présents dans la cale de ce navire – et offraient d’immenses quantités d’or pour avoir la vie sauve, parfois, offrant même leurs filles ou leurs femmes pour peu qu’ils puissent reprendre leurs vies normales, soit, ils relevaient le menton dans le but de toiser l’ennemi et de paraître brave. Ces nobles-là, Eylohr appréciait les tuer sans autre forme de procès. Rien n’est plus insupportable qu’un noble, sauf un noble trop sûr de lui.

Nul besoin de répéter une quelconque pièce macabre, tout s’articulait de manière simple et précise, sans aucune forme de travail préalable. Aussi, le colosse ne répondit rien, se contentant d’accéder à la demande du noble d’en finir rapidement. Se relevant de toute sa hauteur, il prit sa victime par le bras et l’emmena vers le pont supérieur, là où s’était jouée cette « pièce » un peu plus tôt. Le spectacle était tout bonnement horrible.

Les miliciens avaient été exécutés de la plus violente des manières. Un premier avait été empalé sur une pique clouée dans le sol, de bas en haut, la pique sortant au niveau du visage, à travers la joue droite, une partie la mâchoire ayant été décrochée à cause de la violence de l’acte. Un autre avait été cloué au mat, grâce à de grands clous d’aciers servant à riveter les planches du navire : 45cm d’acier trempé, enfoncés dans la chaire à grands renforts de coups de marteaux, des dizaines d’autres similaires enfoncés depuis le cou jusqu’au nombril, pour faire tenir le cadavre du supplicié. Une balle dans la tête paracheva l’œuvre. Les autres, eux, furent tous pendus aux poutres transversales du mat, dansant ensemble, leurs mouvements insufflés par les vents marins. Et enfin, il y avait une dernière place, centrale, qui viendrait à coup sûr donner le dernier coup de pinceau à cette œuvre… Apocalypse.

Le nobliau fut alors attaché par des cordages, un à chaque main, et un aux deux pieds. Par un ingénieux système de poulies et cordages, le noble fut porté haut dans les airs, complètement nu, sa peau préalablement lacérée par de petits coups de dagues de pirates trop heureux de pouvoir infliger peine et souffrance sans rien risquer en retour. Une fois arrivé à son zénith, offert aux éléments tels que les chauds rayons du soleil brulant sa peau non protégée, l’air marin chargé en sel qui ne tarderait pas à assécher sa bouche, sa langue, ses yeux, achevant la déshydratation de son corps que le soleil aura commencé. Une dernière attention cruelle : un coup de lance. Un coup de lance dans son flanc, assez fort pour y passer l’entièreté de la lame, mais pas assez violent pour provoquer une mort immédiate, suivie, quelques secondes après, par une cautérisation à vif faite par l’approche jusque sur la plaie d’une torche incandescente.

Laissé là, pour mourir, ou pour délivrer un message glaçant de l’attaque et des vols perpétrés ici, jusqu’à-ce que les renforts de l’Union arrivent, s’il réussissait à survivre jusque-là.

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