Revenir en hautAller en bas
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Chroniques d'Irydaë
Bonjour, et bienvenue sur les Chroniques d'Irydaë. Déjà inscrit ? N'attends plus, et connecte-toi dès maintenant en cliquant sur le bouton "Connexion" ci-dessous !

Vous êtes nouveaux, que ce soit sur ce forum ou dans le monde du RPG ? Le choix d'un forum sur lequel vous pourrez vous épanouir n'est pas anodin, et il vaut mieux pour cela connaître l'univers dans lequel vous vous trouvez ! Nous avons pensé à vous, en vous préparant un guide qui vous permettra de découvrir pas à pas le monde des Chroniques d'Irydaë.

Si malgré cela, des doutes subsistent, n'hésitez pas à adresser vos questions aux Administrateurs.

En vous souhaitant une agréable visite !
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €




 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Le Tyorum
Page 2 sur 2
Aller à la page : Précédent  1, 2


 Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin]

Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyDim 3 Nov - 18:58
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Il l'avait un peu prévu, mais Laurelin ne réagit pas vraiment comme ce qu'il aurait souhaité, au moins elle semble avoir déjà pris ses dispositions pour le voyage vu qu'elle rechigne à porter ce qu'il lui a apporté. Ptet que la couleur ne lui convenait pas ? Quoi qu'il en soit ça fera quand même des rechanges à rab pour le voyage, c'était toujours ça de prit.
Mais évidemment, elle a du mal à accepter ce qu'il lui demande, elle cherche d'autres solutions, essaie d'argumenter avec des « mais » et des « si ». Mais Chafouin secoue la tête à sa première remarque.

-Même s'ils ne nous reconnaissent pas, moi ils me connaissent et qui d'autre aurait pu voir cette femme qu'ils emmenaient selon eux ?

Puis elle essaie de le convaincre, elle argumente sur ses pouvoirs, elle semble convaincu de pouvoir les faire changer au fond d'eux-mêmes, l'espace d'un instant Chafouin se demande si elle n'aurait pas essayer de faire la même avec lui l'autre nuit, cette idée le répugne rien que d'y penser. Quant à ses pouvoirs, certes c'est une illusionniste de talent, il a pu s'en rendre compte à de nombreuses reprises, mais la vérité est quelle n'a pas l'air de s'en être servi autrement que pour fuir, de plus vu les précédentes nuits qu'ils ont passés, il a un doute sur la maîtrise total de ses pouvoirs.  

-Tu sais Laurelin, manier une arme c'est bien, mais c'est encore mieux quand on ne se met pas le canon contre le visage.

Il se rendit compte que cette pique n'était ni utile ni vraiment constructive, mais bon il s'en fichait un peu. Le fait est que Laurelin était convaincue que sa façon de faire était la meilleure et il était lui-même convaincu que son idée de base était la plus sensée. Elle était fin prête à partir alors qu'elle affichait sa détermination en portant à son épaule son sac de voyage. Chafouin fit de même en portant le sac qu'il avait préparé pour le voyage qui faisait sans doute le double de ce que portait Laurelin. Une manière peu subtile de lui montrer sa supériorité ? Peux être, quoi qu'il en soit, Chafouin ne perdit pas plus de temps et souhaita bon courage pour la suite à la vieille Gendva sans faire de longues palabres ou de sentimentalisme, ce n'était pas vraiment son genre. Il attendit dehors que Laurelin fasse ses propres adieux.
Après que la jeune fille soit sortie, Chafouin ajouta quelque chose, vu qu'il avait eu du mal à trouver ses mots pour répondre à Laurelin au sujet des harponneurs.

-Vouloir agir pour les faire changer c'est une chose, mais je suis pas sûr que tu voudras les voir changer quand tu te rendras compte de quoi ils sont capables.

Puis ils commencèrent leur longue marche. Les premières heures se déroulèrent sans grands problèmes notables. Chafouin ne pipait mot et préférait garder ses forces pour la marche. Étonnamment Laurelin n'avait aucun mal à le suivre malgré sa blessure, elle devait sans doute utiliser sa magie du vent pour alléger au maximum la charge de son pied. Et elle n'avait aucun mal à suivre le rythme de marche assez intensive que gardait Chafouin, il se dit qu'il avait eu tort de douter de ses capacités à survivre en milieu hostile finalement. Ils quittaient ce qui était appelé comme le croc du serpent. Une bande de terre avec rien de bien notable à part le fort Felsberg. Le peu de boiserie entourant le fort laissa place à des territoires bien plus rocailleux, que Chafouin avait déjà parcouru pour savoir qu'ils recelaient parfois des grottes assez accueillantes, si les occupants ne les infestaient pas bien sûr. Il lâcha très peu d'anecdotes sur la région, à vrai dire les terres autour de fort Felsberg n'avaient rien de vraiment notables. De grandes bandes de collines et de terrains vagues, les côtes étaient plus accueillantes pour les pécheurs et ceux qui souhaitaient vivre dans le coin. Le seul intérêt de la région résidait dans son climat, qui restait assez doux malgré l'hiver, c'est pourquoi Chafouin et Laurelin n'avaient pas besoin de vêtements forcément très épais pour voyager.

Pas d'animaux notables en vue aussi, tant mieux, certains pouvaient se révéler assez dangereux, mais les pires de la région vivait tous dans cette bonne vieille jungle de Carter, une jungle remplie de saloperie, comme préférait la désigner Chafouin. Ils ne firent pas de halte pour éviter de perdre du temps durant la journée. Mais à l'approche de la nuit, l'homme aux cheveux cendrés décida de trouver un coin un peu surélevé et à l'abri du vent pour la nuit, n'ayant pas trouvé de grotte, ils dormiraient à la belle étoile, avec des piles de vêtements chauds et de peau de bête pour seule couverture.
Pour Chafouin, cela lui donnait l'impression de revenir aux marches de manœuvre de son entraînement militaire, pas vraiment la meilleure partie qu'il préférait à l'armée, mais bon, cette fois la compagnie était un peu plus charmante que des bleusailles moches comme des crapauds, et illettré pour certains, c'était toujours ça. Il s'occupa d'allumer le feu et de faire cuire la viande qu'il avait gardé pour le voyage, ne resterait ensuite que les rations qu'il avait chipé à quelques hommes de l'armée. Ils mangeraient ça s'ils ne prenaient pas le temps de chasser au passage. Alors qu'il fredonnait, Chafouin vit quelques lucioles apparaître autour d'eux, il oublia momentanément la nécessité de paraître discret en terrain hostile, ces terres n’étaient pas les plus peuplés en animaux, particulièrement avec la présence des militaires. En voyant le petit tour de Laurelin, il voulut un peu agrémenter le repas d'une discussion, à vrai dire il avait peux être été dans sa tête, mais il ne connaissait pas vraiment la jeune femme à proprement parler. Il interrompit son sifflement.

-Les lucioles c'est vraiment ton truc hein ? Ça vient d'où au fait ? Après avoir entendu sa réponse il eut envie d'en apprendre plus, histoire de ne pas rester dans un silence gênant. Et à l'origine tu viens d'où ? Tu as déjà eu des proches qui t'ont aidé ? Après le... Enfin tu sais quoi.

Laurelin
Laurelin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyMer 13 Nov - 15:09
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

Il fallait dire aurevoir dorénavant. Aurevoir à la vieille dame qui avait été à la fois si charmante et si austère, deux façons d’être très différentes mais qui semblaient s’associer de manière très charmante chez cette personne. Elle était charmante par son sourire, par sa manière d’être et surtout par le fait de faire bon accueil à une magicienne et une anomalie qui plus est. Quelque peu austère, car elle possédait la manière d’être et d’agir d’une personne vivant seule, d’une vie difficile qui ne laisse que peu de place à la faiblesse.

S’en suivit une magnifique randonnée. Les vêtements courts et ajustés étaient agréables dans ces situations, car ils ne se prenaient ni dans les ronces ni dans les branchages, ils ne limitaient aucun mouvement, et surtout, ils permettaient aux légères brises de rafraichir ma peau qui se réchauffait à mesure de cette randonnée. La forêt dense, luxuriante, laissa place à un territoire beaucoup plus rocailleux. J’étais toute à mon imagination et à profiter de chaque brise, de chaque rayon de soleil, de chaque démonstration de vie, quand je mis le pied sur un rocher trop petit pour servir d’appui. Ma cheville fit donc une grande flexion, et malgré ma magie, mon poids fut forcément transféré et ainsi la douleur se réveilla violemment. Les mains serrées autour de ma cheville et de mon mollet, une larme perla au bord de mes paupières avant de chuter sur ma main droite. Ouvrant les yeux, je ne pu que me rendre à l’évidence : les douleurs trahissaient une faiblesse musculaire et structurelle qu’il faudrait prendre en compte encore longtemps, et je ne serais pas à 100% de mes capacités face aux harponneurs…

Je n’ai plus envie de rire. Je continue de marcher, mais de manière non vivante, comme le feraient les horribles machines de Technologie. Je suis concentrée sur ce mince coussin d’air qui soulage mes douleurs, et je me rends compte de la quête vers laquelle je me suis engagée. Faire face à des corsaires, des contrebandiers, sans âme et sans cœur… Etais-je plus folle que ce que je croyais ? Regardez-moi… Incapable de faire le moindre mal à mon prochain, incapable de lire entre les lignes, incapable d’user de violence, et je me jette dans la gueule du loup… Incapable ? Pourtant, dans cette vieille cabane aux couleurs dépareillées, lorsqu’un piège pourtant prévisible détruisit ma jambe… La colère m’avait envahie en cet instant… La colère, la rancœur, l’incompréhension, la frustration… J’aurais été capable d’enfoncer ma dague dans la chaire de quiconque serait venu pour m’achever… Je le sais, je le sens… Que m’arrive-t-il ?

Le soleil brilla des heures durant, culminant à son zénith avant de retourner vers le centre de la terre, et de laisser place aux lunes. Ce moment était le plus beau d’entre tous. Un coucher de soleil et un lever de lune, cela produisait des couleurs divines et exceptionnellement riches et puissantes. D’aucun se sentirait à la fois si petit, et si béni, face à un tel spectacle. La randonnée dura toute la journée jusqu’au tout début de la soirée, moment choisit par Chafouin pour se mettre au repos. Un feu fut allumé, de la viande fut grillée, et un bivouac fut monté. Fidèle à moi-même, je préparais un tapis de branchage sur lequel j’étais une de mes deux couvertures, qui me servirait d’isolant. Les nuits peuvent être si fraiches parfois. Le bivouac était finalement assez confortable. Pour faire face à la fraicheur de la nuit, je portais un épais manteau en plus de ma tenue de ce matin, et je ne restais jamais loin du feu. Les flammes dansantes m’aidèrent à oublier toutes mes inquiétudes qui me maintinrent fermée et peu joviale jusqu’alors. Pourtant, inquiète je demeurais. Ouvrant la main, quelques lucioles dansaient dessus et autour de moi. Très peu. Juste pour moi, pour m’apaiser. Pour ne pas sombrer dans la détresse et la tristesse.
-Les lucioles c'est vraiment ton truc hein ? Ça vient d'où au fait ? Après avoir entendu sa réponse il eut envie d'en apprendre plus, histoire de ne pas rester dans un silence gênant. Et à l'origine tu viens d'où ? Tu as déjà eu des proches qui t'ont aidé ? Après le... Enfin tu sais quoi.

Je ne m’attendais pas à cette question. Et en premier lieu, je ne savais pas réellement quoi lui répondre. Pauvre Chafouin. Je n’avais jamais été d’aucune aide pour lui, et pourtant, il faisait son maximum pour m’aider. Plus je passais de temps à ses côtés, et plus je sentais que quelque chose changeait chez lui et chez moi. Comme deux vasques remplies de deux liquides différents s’échangeant pour finalement se mélanger dans une parfaite harmonie. Serais-je d’une quelconque influence sur George ? Serait-il d’une quelconque influence ?
- Je ne saurais pas vraiment l’expliquer. J’ai… J’ai toujours été distraite, à flirter avec les illusions et le réel, à m’imaginer un monde qui n’appartenait qu’à moi. Quand… Quand ma famille fut détruite, et quand ces… Vils païens souillaient mon âme et mon corps… Une luciole est venue se posée sur moi alors que tout autour de moi n’était que ténèbres. Je ne sais pas si elle était réelle ou non, mais c’était la seule chose qui pouvait diminuer mes douleurs et ma détresse. Elles font partie de moi. Je ne sais pas s’il trouve un quelconque argumentaire fondé. Après tout, je suis folle. Chafouin pose d’autres questions qui me plongent à nouveau dans des souvenirs joyeux, et d’autres beaucoup moins. Je décide de m’aider d’illusions, encore une fois. Je viens de la région de Khurmag, près du grand village de Tarluru, au Sud. Ma famille possédait une modeste demeure dans ce petit hameau à quelques kilomètres de la mer, et un cabanon de pêche au bord de l’eau. Mon père et mes frères pêchaient et chassaient tandis que mes sœurs et moi, nous nous occupions du logis, de la nourriture et de l’éducation de tout ce petit monde. Khugatsaa possède une place importante dans notre famille…  A mesure que mes mots s’alignaient, j’illusionnait un hameau riche de ses habitants toujours souriants, et une demeure de brique et de bois dans laquelle s’agitait toute une famille pleine d’amour. Puis vient une petite cabane en bord de mer, à laquelle est amarré une barque de bois que des hommes utilisent pour pêcher. Et moi, je suis là, debout dans une robe blanche sur une levée de galets. L’illusion s’effondre alors. Je n’ai connue qu’une seule personne depuis… Depuis ce jour… Maître Visïr Rökov, disciple de Khugatsaa. Il m’a recueillie sur la plage où j’avais échoué, et m’éleva comme sa fille. Jusqu’à-ce que… Que mes cristaux ne deviennent trop dangereux. Je suis seule depuis quatre ans.

Une petite illusion étayait mon propos : un grand homme vêtu d’une grande toge noire aux côtés d’une petite femme vêtue d’une toge verte. Point de visage, ni le sien ni le mien. Juste une illusion qui s’évapora rapidement. Pourquoi lui ai-je dis tout cela ? Je ne sais pas… Une ébauche de confiance, peut-être ?

Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptySam 16 Nov - 16:16
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Chafouin l'écouta attentivement parler de son passé, ce qu'elle lui décrivit, son village, ses parents, ses proches. Il lui semblait qu'il avait déjà bien vu tout ça, dans les souvenirs douloureux qu'il avait partagé malgré lui avec elle lorsqu'elle avait montré le sac de son village par les pirates. Cependant, maintenant qu'elle en parlait en utilisant son don de Khugastaa pour faire apparaître tout le village autour d'eux, Chafouin y voyait bien plus clair dans l'enfance de Laurelin. Ce hameau semblait vraiment paisible. Pas étonnant que des types comme Pedzouille se sentaient investis d'une mission divine en se disant que leurs actions protégeaient des villages comme celui-ci. Pour Chafouin ce genre d'idée c'était des conneries, on ne pouvait pas prédire ce genre d'attaque, elles arrivaient, c'était tout. Le mieux à faire c'était de châtier les attaquants quand on en avait l'occasion, les victimes elles, n'avaient que l'option de se défendre elles-mêmes, c'est pour ça que Chafouin n'avait jamais vraiment aimé la protection que proposait l'UNE, pour lui ce n'était que de la poudre aux yeux.

-Et les lucioles, c'est ce qui t'a fait tenir en quelque sorte  ? Je vois, tout le monde à besoin de se raccrocher à quelque chose pour s'en sortir faut croire.

Elle continua en lui parlant succinctement de l'homme en simulant sa présence, elle ne lui donna pas de forme particulière, juste un grand homme en toge noire. Étrange, elle ne semblait pas avoir de mal à simuler les autres personnages.

-Et ce Visïr Rökov ? Qu'est-ce qu'il est devenu aujourd'hui ? Elle ne semblait pas trop le savoir évidemment, elle était sans doute partie quand la présence de son régisseur s'était fait sentir. Chafouin décida de parler un peu de lui.

-Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été seul, pas de famille ou de personnes pour m'éduquer. Chaque jour j'étais sur le fil du rasoir, je devais voler, arnaquer et même parfois... Tuer pour trouver de la nourriture ou un endroit où dormir. Et, naïvement et peux être par orgueil je me suis dit qu'on étaient pareil toi et moi, qu'on avait connu les mêmes galères, mais c'est différent en fait. Toi, tu as eu une famille et un vrai lieu de vie pour grandir, mais au fur et à mesure tu as fini par tout perdre, moi c'est le contraire finalement. Je n'ai grandi avec rien et j'ai dû me battre d’arrache-pied pour obtenir les moindres besoin vitaux. Mais au fur et à mesure j'ai réussi à obtenir ce que j'avais toujours désiré. Un toit où dormir, une vie, bon pas vraiment stable si on considère les standards du genre, mais au moins suffisante pour vivre décemment. Alors je me suis laissé dire que ton parcours ressemblait un peu au mien en inversé, mais en fait c'est des conneries. Sur ma route je n'ai jamais croisé une difficulté comme celle d'un régisseur, et même avec toutes les conneries que je pourrais faire, je pourrais jamais me mettre à dos un adversaire aussi fort et motivé qu'un régisseur. Même avec mes contacts et mes aides, ma petite baraque volerait en fumée avec ma cervelle au passage si je devais en affronter un à nouveau un jour. Toi tu dois vivre avec cette peur constante au quotidien.

Il fit une petite pause dans sa tirade pour chercher une cigarette, la dernière qu'il gardait et l'alluma, il savoura avec un plaisir décuplé les premières bouffés avant de poser une question.

-On nous as toujours dit que les anomalies sont des monstres qu'il faut expulser ou tuer si on veut éviter le malheur. Mais le vrai problème c'est qu'on est incapable de vous soigner de votre affliction. Dit Laurelin, ça fait quoi de vivre en tant qu'anomalie, de se lever chaque jour et de se rendre compte qu'on ne verra peux être pas le lendemain et que personne ne sera là pour nous aider ?

Laurelin
Laurelin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyJeu 21 Nov - 18:03
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

Chafouin semblait intéressé par ce que j’avais à dire. Non pas que cela était étonnant d’une quelconque façon, lui et moi avions l’habitude de beaucoup discuter ces derniers jours et avons appris à nous connaître. Mais cette fois, je le sentais… ouvert d’esprit. Il ne voulait pas uniquement apprendre à connaître qui j’étais aujourd’hui et où je me trouvais dans ma vie, il souhaitait également comprendre, mesurer et appréhender. Une nouvelle facette de la personnalité de Chafouin qui, jusqu’ici, était plus souvent dans une écoute factuelle qu’une écoute active. Serais-je en train de le changer ? Et si tel est le cas… Suis-je également en train de changer ? Je deviens alors curieuse, et alors que je l’écoute poser ses questions, acquiesçant lorsqu’il dit bien innocemment que les Lucioles sont en quelque sorte mon garde-fou, je me prends à imaginer ce que Visir avait bien pu devenir aujourd’hui.
- Je ne sais pas. C’est un puissant magicien, maître des arts de Khugatsaa, enfant du Griffon. J’imagine qu’il est retourné dans la région de Khurmag. J’espère.

Il ne réagit pas. Sans doute s’attendait-il à une telle réponse. Il faut dire que ma vie de vagabonde sans attache ni point d’ancrage ne permettait pas d’entretenir une quelconque correspondance, ni aucun véritable contact de manière pérenne. C’est alors que Chafouin semble vouloir se confier à moi et ouvrir son esprit. Tout d’abord, il parle de son passé et des difficultés qu’il a pu rencontrer, des choses vécues, puis il dévie vers mon passé et compare nos deux vécus. Le lien télépathique, déjà bien établi depuis plusieurs jours, me permet également de déceler une pointe d’empathie et de compassion, ainsi que de la pitié. Pas de la pitié comme celle que l’on ressent pour un sans abri qui quémande pour son souper, mais celle que l’on ressent pour quelqu’un ayant vraisemblablement une vie si difficile qu’essayer de se l’imaginer peut-être extrêmement perturbant. Quant à la rencontre avec mon régisseur… Disons que cela semble l’avoir plus perturbé encore que moi. Le pauvre. Cependant, je ne peux qu’être touchée par cette soudaine capacité à être empathique et à prendre sur soi… Chafouin semble plus humain soudainement. Sa présence devient soudainement plus chaleureuse que toutes celles que j’ai pu connaître ces dernières années. Un large sourire illumine alors mon visage, alors que je plonge mon regard dans celui de l’ancien militaire. Je me sens alors… Comprise, et face à un ami. C’est bien la première fois…

Mon sourire disparaît soudainement alors qu’il enchaine sur sa seconde réplique. Puis vient la désillusion dans mon regard s’assombrissant à mesure que l’étendue de la réalité de ma condition se révèle à nouveau à moi. Je me fige durant quelques secondes alors que tout le poids de cette terre semble à nouveau peser sur mes épaules. Jusqu’alors penché en avant, je bascule vers l’arrière tout en me redressant, avant d’appuyer mes coudes sur mes genoux et de baisser le visage, pendant que mes cheveux tombent en cascade, cachant mon visage. Quels effets sont produits en mon esprit, que suis-je en train de penser, quelles sont mes pensées tous les jours face à cette immuable condition qui fait que ma mort arrivera forcément un jour ou l’autre, tôt ou tard… Peut-être plus tôt que plus tard, qui sait ? Pas moi en tout cas, et cela me peine grandement.

Les branchages et les feuilles se mouvèrent alors tandis qu’une légère et douce brise se glisse entre toutes les plantes qui s’animent autour de nous. Mes cheveux se mettent alors à se balancer, battant la mesure de cette musique silencieuse que quelques sifflements trahissent occasionnellement. La forêt toute entière semble s’animer d’une vie qui ne connait plus le silence : branches qui grincent, feuilles s’entrechoquant, bruits irréguliers d’animaux marchant à proximité et cris d’animaux nocturnes se mêlent alors à l’écho des vents chatoyant nos visages. Une larme naît au coin de mon œil, grandit, s’échappe puis tombe alors que ma peau ainsi humidifiée semble se pétrifier sous l’assaut de la fraicheur nocturne. Attendait-il une réponse ? Son silence semble être une réponse, d’une certaine manière.
- Ce que ça fait… Que puis-je répondre… Ca fait que l’on se sent, que l’on vit et que l’on devient comme moi : une âme seule, dévorée par une douce folie inexpugnable, vivant entre deux mondes, sans aucun avenir, sans aucun amour, sans aucun foyer…

Je me lève alors. S’en est trop pour moi. Je me dirige vers mon bivouac quelque peu éloigné – sans trop l’être, la chaleur du feu étant nécessaire pour ne pas mourir de froid – et m’y engouffre sans demander mon reste.


Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyVen 29 Nov - 18:36
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Se rendant compte qu'il a peut-être été un peu fort avec cette dernière question envers Laurelin, il marque un temps d'arrêt, observant la jeune femme qui semble de plus en plus abattue à mesure que les secondes s'écoulent. Il a presque envie de lui dire que si elle n'a pas avant de répondre, ce n'est pas si grave finalement. Mais, elle lui répond, Chafouin, conscient que sa question la remué, se lève à sa suite lorsqu'elle file dans son bivouac pour se coucher. Elle n'a pas aimé y répondre c'est clair, en même temps la mettre en face de sa condition d'anomalie n'était pas la meilleure chose à faire en ce moment. C'est en réalisant cela qu'il se stoppe devant le bivouac de Laurelin, il ne sait pas s'il pourra rattraper sa bourde, mais ce n'est clairement pas le moment pour ça. Se résignant il alla rejoindre sa couche, les mots de réconfort ce n'était pas vraiment son truc de toute façon.

*Tu n'es pas toute seule.* Pensa-t-il cependant avant de s'endormir.

La nuit fut bien plus agitée que ce qu'il aurait voulu, peu avant son réveil, de mauvais souvenirs sous forme de crocs et de griffes vinrent agiter son imaginaire, il se mit à trembler avant de pousser des grognements et de se réveiller dans un cri de terreur. Il regarda autour de lui en assimilant où il se trouvait et croisa le regard de Laurelin, déjà réveillée et passablement inquiète de l'état dans lequel il se trouvait le matin. Il se débarrassa du plaid lui servant de couverture et grogna.

-C'est bon c'est rien t'occupes. Elle ne semblait pas convaincu par le piètre acteur que faisait Chafouin. J'ai dit que c'était bon, mêle toi de tes fesses ! Mais clairement ça ne suffirait pas à gagner le calme entre les deux personnages. Je vais pisser, t'avise pas de me suivre.

Voilà, une bonne façon d'obtenir le calme, Chafouin s'éloigna pour se soulager, il sifflota pour réveiller son esprit embrumé. Cela faisait quelques jours que ses cauchemars nocturnes ne s'étaient pas manifestés, ironiquement, les derniers qu'il avait eus dataient de la journée où il avait rencontré Laurelin. Il n'avait jamais vraiment cherché à comprendre comment soigner ces terreurs, il avait plutôt appris à vivre avec. Mais il détestait afficher cette faiblesse comme cela envers une autre personne, c'était pour ça qu'il avait réagit de façon si négative aux inquiétudes de sa partenaire de voyage. Une pensée lui vint en tête, Laurelin ne pouvait sans doute pas lui faire avouer de sa propre volonté, mais si elle était capable de lire ses pensées ou ses souvenirs ? Ils n'avaient pas vraiment discuté de l'étendue des pouvoirs de la jeune femme et il y avait encore beaucoup de points qu'il ignorait sur les réelles capacités de la my'träne. Et s'il n'avait aucun moyen de se défendre contre l'intrusion dans son esprit ? En finissant sa besogne et en remontant, il réfléchit à un moyen de défense, et s'il imaginait une image mentale pour bloquer ses pensées ? Aucune idée de si ça marchait réellement, mais ça valait le coup de tenter, il fallait dire qu'il n'avait pas trouvé ça correct que Laurelin cherche à s'introduire dans son esprit la première fois. Il lui en voulait toujours un peu d'ailleurs, il ne trouvait pas ça correct, et hors de question qu'elle se mette à lui voler par la pensée ce qu'elle n'avait pu obtenir par la parole.

Il se mit à imaginer quelque chose d'assez déroutant pour bloquer ou au moins décourager à forcer le passage. Une représentation de lui-même en train de se soulager contre un arbre, comme il venait de le faire. Ça devrait largement suffire, au moins pour la déconcerter. Il revint au campement alors que Laurelin avait déjà débarrassé son barda. Il rangea ses affaires et s'assit sur une bûche pour croquer dans un morceau de pain. Il indiqua à Laurelin qu'ils reprenaient la route dans cinq minutes.
Durant son petit casse-croûte, il ne lâcha pas de vue les réactions de la jeune femme tout en visualisant toujours sa propre image en train de pisser. Il ne savait pas si ça avait un réel impact, mais son subconscient semblait le convaincre lui-même que ça faisait effet. Il se rendit compte qu'il devait lui dire quelque chose tout de même.

-Désolé pour hier soir, c'était pas très correct de te dire ce que j'ai dit.

Il ne savait pas trop comment formuler la suite, les excuses c'était pas son fort non plus alors il s'en contenta. Ils se mirent ensuite en marche. Il leur restait une bonne grosse journée de marche et ils arriveraient à Heirokil en matinée du jour suivant. De quoi se préparer mentalement pour le jour suivant. Durant le trajet, Chafouin maintenait son image mentale biscornue pour démotiver Laure à titiller son esprit. La marche était relativement silencieuse, mais la brune finit par remettre le sujet de ses terreurs nocturnes sur le plateau.

-Je t'ai pas dit de te mêler de tes fesses ? Il marcha encore un peu avant d'ajouter, de bonne grâce. C'est juste quelque chose qui revient de temps en temps, tu as tes démons, j'ai les miens.

Si elle voulait en savoir plus, elle allait devoir se montrer persuasive, à un moment donné, ils firent une petite halte. Chafouin avait décidé, même si la situation était un peu tendue entre eux deux, qu'il fallait discuter d'un point important pour lui.

-Bon Laurelin, vas y pose toi deux secondes. Si on parlait un peu baston. Pas de comment va se passer le combat contre les harponneurs, mais plutôt de bagarre en général. Tu vois j'ai déjà vu pleins de types comme toi, des pieds légers, des voleurs quoi. Plus habitués à fuir qu'à se battre, et ça se vérifiait à chaque fois qu'ils se faisaient gaulés, invariablement, ils finissaient par terre et rués de coup. Et je mentirais si je disais que tu me fais pas un peu penser à ces freluquets. Il sembla chercher ses pensées. Parce que réfléchit bien, quand on sera en face des harponneurs, il ne faudra pas seulement esquiver ou fuir, il faudra donner des coups et les rendre. Par exemple, si on devait se battre, juste là maintenant ? Qu'est-ce que tu ferais ?

Son ton était calme et pourtant alors qu'il parlait, sa position changea, presque imperceptiblement, comme s'il préparait un coup fourré. Il voulait voir comment Laurelin réagirait en cas de combat où elle n'aurait pas le choix de la fuite.

plop:

Laurelin
Laurelin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptySam 30 Nov - 15:43
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

Un semblant d’existence, un semblant d’importance, un semblant d’humanité, un semblant de sentiment. Alors que je m’emmitouflais dans mon hamac suspendu entre deux arbres et sous une toile de tente, je sens que la présence de Chafouin se fait de plus en plus pesante, et pourtant, de moins en moins envahissante. Je ne veux pas le regarder, je ne veux pas le voir. Je sais que ce n’était pas réellement sa faute s’il avait eu envie de poser toutes ces questions, même les plus douloureuses… Mais toute la bonne volonté et l’innocence du monde ne pouvait effacer la douleur en mon cœur, en cet instant. Tout cela disparaîtra tôt ou tard.

Je sens alors en son esprit qu’une phrase, plus douce que les précédentes, s’illumine en lettres dorées. Malheureusement, je suis effectivement seule.

La nuit se passe, et malheureusement, elle n’est ni agréable ni reposante. Le rapide abandon dans les limbes du sommeil devint tout aussi rapidement, un voyage jusqu’au cœur de la violence et de la tristesse. J’entends des cris, j’entends des pleurs. J’entends les supplications de pauvres âmes en détresse. Puis viennent les images. Des flashs, tout d’abord, de couleur blanche, puis jaune et enfin rouges. Les flashs rouges se transforment en des giclées de sang dont les gouttes poisseuses s’écoulent lentement sur une vitre invisible, dessinant d’immondes sillons carmin. Les flashs jaunes, eux, se transforment et d’immenses explosions et autres détonations fulgurantes. Et, pour parachever cette œuvre de mort et de destruction, un cri si fort, si horrible, si puissant, s’élevant du tréfond des abymes, arrive à me réveiller de ce cauchemar. Ce réveil fut si violent, ma rêverie, si secouée de spasmes et de mouvements involontaires, que mon visage se retrouve au sol immédiatement après l’impulsion du réveil.

Il me faut alors quelques secondes pour me réveiller totalement, et me rendre compte de l’affreuse vérité. Un autre cauchemar, et encore une fois, sous cette tente, je suis seule. A plat ventre sur ce sol herbeux, le visage relevé vers la sortie de ma tente, je parviens enfin à me détendre et à me calmer. Un soupir de soulagement s’échappe de ma bouche alors que je colle ma joue gauche sur le sol, avant de me détendre. Je suis peut-être seule, mais pour le moment, je suis en paix.

Je décide alors de sortir de ma tente. Il doit encore être tôt le matin, car la course du soleil est à peine débutée et la forêt alentour reste encore largement baignée d’obscurité. Le chant des oiseaux contraste avec les râles et les cris de mon cauchemar à peine terminé. La douce brise matinale, venue tout droit de la côte, anime les feuilles et les branches de mouvements en balancier. Hypnotisant. Chafouin, lui, doit encore être dans sa tente, car j’entends d’ici le sifflement de sa respiration et les prémices de ronflements. Oui, il doit être réellement tôt.

Je décide alors de m’éloigner un peu. L’obscurité de la forêt s’offre à moi alors que de minces, très minces rayons de soleil, filtrent à travers la canopée. Au détour d’un épais tronc d’arbre, je prends à droite, puis, guidée par le bruit d’une source d’eau toute proche, je continue ma route, à droite à nouveau puis à gauche, tout droit et enfin la voici, la source d’eau. Une grande cascade. Je suis émerveillée par ce spectacle. Comment une telle quantité d’eau, peut-elle être amenée jusqu’ici depuis des hauteurs inconnues, et s’écraser ainsi sur les rochers pour pouvoir reprendre sa route jusqu’à la mer. Cette occasion est trop belle, et je me sens sale.

Je me déshabille alors sans plus attendre, et me retrouve sous la cascade d’eau fraiche. Elle est très froide, vraiment très froide, mais ô combien revigorante. Je choisi un coin où la quantité d’eau qui s’abat est moins grande qu’autre part, je ne veux pas être écrasée sous une tonne d’eau. L’eau fraiche qui inonde mon corps et mes cheveux, revigore autant mon âme que mon corps, et c’est enfin débarrassé de cette fine pellicule de sueur et de crasse, que je décide d’en ressortir et de me m’habiller à nouveau. J’ai froid, mes cheveux sont humides et gelés, et l’air alentour n’est pas encore réchauffé par le soleil encore naissant. Je rentre au bivouac, et Chafouin dort toujours. Sur le chemin, j’ai pu trouver des œufs, de quoi faire un bon apport pour un matinée qui s’annonce encore complexe. Je décide d’attendre que le soleil soit suffisamment levé.

Après plusieurs heures d’attente, je suis alertée par des bruits étrangement familiers. Chafouin est en plein cauchemar. Je décide alors de me porter jusqu’à l’entrée de sa tente, et le voilà déjà réveillé. Il est aussi hagard que moi tout à l’heure. Le pauvre à du souffrir lui aussi cette nuit. Et comme d’ordinaire, il est très agréable.
-C'est bon c'est rien t'occupes. Elle ne semblait pas convaincu par le piètre acteur que faisait Chafouin. J'ai dit que c'était bon, mêle toi de tes fesses ! Mais clairement ça ne suffirait pas à gagner le calme entre les deux personnages. Je vais pisser, t'avise pas de me suivre.

Oui, chef ! De toute manière, je n’avais pas réellement envie de le voir à l’œuvre, et on ne peut pas dire qu’il soit réellement mon genre. D’ailleurs, qu’est-ce que c’est mon genre ? En ai-je jamais eu un ? Je ne sais pas… D’ailleurs… Qu’est-ce que s’est qu’un genre, en soi ?

Le grognon Chafouin s’en alla alors faire ce qu’il avait à faire. Et moi, je trouvais qu’il était temps de faire ce petit déjeuner qui me faisait envie depuis plusieurs heures. Je plaçais une espèce de poêle sur ce qui était hier un feu de camp, après l’avoir ravivé bien-sûr. Alors que le métal chauffe correctement, je casse les quatre œufs et les place à l’intérieur de la poêle, qu’un crépitement reconnaissable commence à animer. Une agréable odeur s’en suivit alors, et soudainement, tout devient plus agréable. Je crois me souvenir que Chafouin possède encore un peu de viande séchée, et cela se marierait très bien avec les œufs. Je profite de son absence pour fouiller dans les affaires de Chafouin, et trouve rapidement l’objet de ma quête : des tranches de lard séché et salé. Dans mes affaires à moi, il y a des épices. Un subtil mélange, et vous obtenez de quoi satisfaire n’importe quel estomac. Je place le tout sur une assiette en terre cuite, laquelle trône sur une souche d’arbre coupée pile à la hauteur pour nous servir de table à manger. Mes affaires sont déjà rangées, aussi, je ne l’attends pas et je mange. Après tout, il est déjà suffisamment agréable comme ça, autant profiter de ce repas en toute quiétude.

A son retour, je lui indique qu’il y a des œufs pour lui, mais visiblement, il préfère son bout de pain sec. Il semble… Différent. Bizarre. Comme si quelque chose agitait son esprit. Pourquoi ? Pourquoi se mettrait-il maintenant sur la défensive alors que nous nous apprêtons à faire… A faire quoi d’ailleurs ? Par les Architectes, dans quoi est-ce que je me suis encore fourrée…
-Désolé pour hier soir, c'était pas très correct de te dire ce que j'ai dit.
- C’est pas grave. Visiblement, tu es encore plus mal luné qu’hier. Alors c’est pas grave.

Et nous reprenons la route. Sur le chemin, Chafouin est terriblement silencieux. Beaucoup plus qu’à l’accoutumer. Et je sens une certaine réticence chez lui. Non pas grâce à mes pouvoirs, mais seulement grâce à mon intuition féminine. Pas besoin de magie pour se rendre compte que son voisin, son semblable, est en proie à d’immenses questionnements et autres craintes, fondées ou non. Chafouin semble l’être actuellement. On dirait qu’il est gêné, qu’il est… En colère ? Que fait-il au juste ? Je décide d’explorer plus avant. Le lien télépathique est toujours présent, et il est toujours aussi puissant, pourtant, j’ai bel et bien l’impression que l’ancien militaire tente de… Le rompre, ou du moins de le masquer, de le contrôler. Je sens alors qu’il s’efforce de maintenir une image, une vision, un barrage quelconque. J’arrive à percevoir cette image, ce barrage, mais elle demeure quelque peu floue. C’est comme si elle allait et venait, tantôt nette et précise, tantôt brouillée et floue, parfois même totalement inexistante. Il ne veut pas que je puisse connaître ses pensées sans qu’il ne me donne son consentement. Se doute-t-il seulement que je n’utilise pas mes dons pour la mauvaise chose, et que, lorsqu’il cauchemardait, j’ai pu ressentir une grande partie de ce qu’il voyait, de ce qu’il ressentait ? Ah ! Quel orgueil !
- Tu veux parler un petit peu de ce qui a remué ton sommeil cette nuit ? Et l’autre nuit encore ? Et l’autre encore avant ?
- Je t'ai pas dit de te mêler de tes fesses ? Il marcha encore un peu avant d'ajouter, de bonne grâce. C'est juste quelque chose qui revient de temps en temps, tu as tes démons, j'ai les miens.

Décidément, très agréable ce monsieur. Vraiment. J’avais déjà vu cet aspect de sa personnalité il y a plusieurs jours, et pourtant, il semblait avoir changé, s’être adoucit quelque peu. La suite de la randonnée allait être aussi agréable que ce qu’elle était au début ? Ce matin ? Peut-être que la solitude est une meilleure alliée, après tout. C’est encore après quelques heures de marche que Chafouin décide de s’arrêter pour discuter, apparemment.
-Bon Laurelin, vas-y pose toi deux secondes. Si on parlait un peu baston. Pas de comment va se passer le combat contre les harponneurs, mais plutôt de bagarre en général. Tu vois j'ai déjà vu pleins de types comme toi, des pieds légers, des voleurs quoi. Plus habitués à fuir qu'à se battre, et ça se vérifiait à chaque fois qu'ils se faisaient gauler, invariablement, ils finissaient par terre et roués de coup. Et je mentirais si je disais que tu me fais pas un peu penser à ces freluquets. Il sembla chercher ses pensées. Parce que réfléchit bien, quand on sera en face des harponneurs, il ne faudra pas seulement esquiver ou fuir, il faudra donner des coups et les rendre. Par exemple, si on devait se battre, juste là maintenant ? Qu'est-ce que tu ferais ?
- Tu sais George, je ne suis pas comme le reste de ces freluquets, comme tu sais très bien le dire. Parce que eux ne peuvent pas être invisibles, il ne peuvent rien manipuler, ils ne peuvent rien faire de ce dont moi je suis capable. Je suis soudainement choquée. Depuis quand suis-je capable de parler sur ce ton, avec ces mots, de cette manière ? J’ai… J’ai l’impression d’être… Différente. Je… Je peux être invisible. Et de la même manière que je suis capable de te parler dans ton esprit, je peux aussi t’entendre. Tu sais ce que cela veut dire ? Ca veut dire que nous pourrons agir de concert, sans que personne ne nous entende.

Je me recule alors légèrement, tandis que je le vois changer doucement de position. Que veut-il faire au juste ? Cherche-t-il quelque chose, comme depuis ce matin ?
Comme ceci. Dis-je par télépathie. Ton esprit reste à toi, mais tu ne parviendras pas à m’en chasser, je suis trop puissante pour toi. Rassure-toi, je ne cherche pas à te faire de mal, à m’approprier ce qui est tiens. Si tu cessais un peu d’être rancunier et que tu décidais un peu d’être moins orgueilleux ? Que tu le veuilles ou non, toi et moi sommes liés dorénavant, alors arrête d’essayer de lutter. Un lien télépathique est bénéfique quand il est bien utilisé, mais lorsqu’il devient une lutte interne… Les dégâts peuvent être bien plus puissants que vos bombes et votre… « Technologie ». J’ai vu à plusieurs reprises ce qui envahit ton âme et ce qui terni ton sommeil. Que m’arrives-t-il, par Khugatsaa ? J’ai l’impression d’être tellement différente maintenant.


Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyMar 10 Déc - 17:00
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Laurelin répondit alors avec plus de véhémence que ce qu'il s'attendait, ça y est, il avait fini à la mettre en rogne pour de bon ? Non, il sentait qu'elle cherchait juste à être plus convaincante dans son explication. Malgré cela pour Chafouin, l'invisibilité c'était bien beau, mais ça ne faisait pas gagner un combat, cependant elle avait raison sur le fait que combiné à sa télépathie, les possibilités tactiques pouvaient se révéler énormes. Il le savait pour avoir déjà fait des entraînements militaires, un petit groupe bien coordonné pouvait venir à bout d'un ennemi largement supérieur en nombre s'ils se débrouillaient bien. Malheureusement, les harponneurs connaissaient aussi cette idéologie.

Cependant il ne répondit rien, se contentant de réfléchir et de laisser Laurelin continuer de parler. Il ressentit une étrange sensation et se gratta l'arrière de la tête, comme si quelqu'un s'était introduit dans son crâne, en fixant le visage de Laurelin, il se rendit compte que c'était en fait effectivement le cas. Peu surpris, il l'écouta expliquer avec une légère arrogance qu'ils étaient effectivement liés maintenant, Chafouin n'aimait pas tellement ça, d'avoir quelqu'un à l'intérieur de son crâne. Mais il ne pouvait pas revenir en arrière ou le nier maintenant, il devait vivre avec, même si c'était dur à accepter. Il ne put toutefois pas s’empêcher une réplique cinglante par la pensée.

*T'es bien conciliante pour quelqu'un qui s'introduit dans l'esprit des gens.*


Il avait toujours du mal à pardonner ce coup-là, même s'il n'avait pas la rancune tenace, ce petit coup vicieux de la part de Laurelin, en apparence si innocente lui restait toujours dans la gorge. Elle était bien capable de coup-bas derrière cette apparence conciliante finalement. Il commença à prendre ses conseils au sérieux finalement. Toutefois, il avait un point qu'elle ne maîtrisait pas totalement. Certes Chafouin ne pouvait techniquement pas utiliser de télépathie, mais maintenant Laurelin lisait littéralement comme dans un livre ouvert en lui, il n'avait donc pas de mal à lui faire passer ses pensées et même plus. Il décida de passer au-dessus de ses peurs nocturnes, après tout elle devait avoir une bonne idée de ce qui l'effrayait maintenant.

*Tu as vraiment confiance en tes pouvoirs, trop confiance en fait. C'est comme un revolver, tes pouvoirs auraient bien besoin d'un coup d'huile, si tu ne parviens pas à te maîtriser au moment fatidique ? Et tu me dis que nous sommes liés, tu as plus raison que tu ne l'imagines, j'arrive à sentir tes émotions, surtout les doutes, ils sont nombreux en ce moment Et ça te tiens aux tripes.*

Il prit une pause, ce qu'il voulait lui dire était difficile à expliquer sans être blessant, mais il supposait que Laurelin s'en rendait bien compte maintenant que ce n'était pas son attention.

*Tu sais ce que je pense ? (C'était on ne peux plus rhétorique comme question pour le coup.) Je pense que tu te reposes sur tes pouvoirs, car c'est ta seule force. Sans eux, t'es incapable d'affronter la réalité et pire que ça, tu restes campée sur tes positions, car au fond de toi, tu restes une gamine qui est persuadée que sa vision du monde est forcément la bonne. *

Il fit une petite pause entre ses pensées, ce n'était pas forcément super agréable à entendre ni à digérer. Même pour lui. Il reprit tout de même :

-Quand on sera face aux harponneurs, qu'est-ce qui te fait croire que seuls tes pouvoirs te permettront de t'en sortir ? Les harponneurs remplacent régulièrement leurs membres, c'est pas impossible qu'on tombe sur un my'trän avec les mêmes pouvoirs que toi. J'ai peur que si tu te retrouves dans une situation où tu n'auras d'autre choix que de devoir tuer pour te défendre et si ça arrive, je suis sûr que tu ne seras pas capable de faire ce qu'il faut, quitte à devoir tuer pour t'en sortir.

Il avait cessé de penser, l'exercice était plus fatiguant pour lui que ce qu'il aurait pu penser, il s'adossa contre un arbre en lui lançant un regard avec une lueur de défi, maintenant qu'il avait déballer son sac, elle avait sans doute des choses à lui dire elle aussi, il avait presque envie qu'elle se lâche pour de bon, et qu'elle arrête d'afficher cet air si sage.

Laurelin
Laurelin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyVen 24 Jan - 9:59
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

Etrange. Réellement étrange. Plus Chafouin parle, expose, pense, plus je sens gronder en moi une sensation étrange. Telle une ombre funeste couvant dans l’obscurité naissante d’une nuit sans étoile, cette ombre avance, grandi, prend position et s’empare de moi. Cette ombre se fait tumulte, orage, tempête. Les éclairs se déchainent et font naître des myriades de lueurs rouges flamboyantes, qui s’éteignent rapidement pour renaître dans de grandes flammes dévorantes. Cette lumière grandit à son tour, rougeâtre, écarlate, carmine parfois, et une étrange douleur et chaleur étreint ma poitrine et mes entrailles. Qu’est-ce donc que cette étrange sensation ? Pourquoi ai-je si chaud ? J’aimerais arracher ma peau si seulement j’avais moins chaud… Mes doigts se crispent, ma mâchoire pulse sous les impulsions de mes muscles, et ma respiration s’accélère.

Puis viennent les tremblements. D’abord cachés et faibles, ils prennent en intensité alors que ma respiration prend le pas de ces tremblements. Je me lève d’un bond, d’une traite, comme si l’assise sur laquelle je m’étais posée jusqu’alors était devenue brûlante et insoutenable. Ma poitrine se soulève au rythme de mes respirations, et mes expirations se font plus longues. Mon esprit s’emballe, se perd et se désarçonne, et je sens alors le monde s’estomper. Pourtant, point de crise ici. Point d’illusions pour le moment, ni de chanson ou de musique quelconque. Aucune luciole aux alentours et les lieux ne changent pas. Je suis toujours face à Chafouin dans cette forêt, et non dans un lieu féérique comme à l’accoutumé. Si ce n’est pas une crise, alors qu’est-ce donc ? Et pourquoi ai-je l’impression qu’un feu ardent couve, que des pulsions naissent… Et que l’explosion guette ? Qu’est-ce donc… Pourquoi… Comment… Mais qu’est-ce que c’est que ça merde ?!

Si je ressens comme une sorte de panique, celle-ci se transforme immédiatement et à une vitesse vertigineuse, en une pulsion de… Violence. La violence. Si abhorrée pendant toute ma vie, et maintenant dévorante ? Et que faire de cette violence ? Reproduire la même chose que ce que ces païens ont fait jadis ? Me déshonorer aux yeux des Architectes ? Semer la mort et le jugement et la souffrance, là où je voulais semer la vie, le bien et la paix ? Non… Je ne le peux pas.
- Tu sais ce que je pense ? Je pense que tu te reposes sur tes pouvoirs, car c'est ta seule force. Sans eux, t'es incapable d'affronter la réalité et pire que ça, tu restes campée sur tes positions, car au fond de toi, tu restes une gamine qui est persuadée que sa vision du monde est forcément la bonne. Quand on sera face aux harponneurs, qu'est-ce qui te fait croire que seuls tes pouvoirs te permettront de t'en sortir ? Les harponneurs remplacent régulièrement leurs membres, ce n’est pas impossible qu'on tombe sur un my'trän avec les mêmes pouvoirs que toi. J'ai peur que si tu te retrouves dans une situation où tu n'auras d'autre choix que de devoir tuer pour te défendre et si ça arrive, je suis sûr que tu ne seras pas capable de faire ce qu'il faut, quitte à devoir tuer pour t'en sortir.

S’en est trop. Je suis faible ? Inutile ? Indigne de confiance ? Alors, en plus d’être folle et naïve pour le commun de ces païens indignes des divinités, je suis inutile et indigne de confiance ? Alors que me reste-t-il comme choix, sinon rester là et attendre la mort, que celle-ci soit divine ou bien plus terre à terre ? Ces réflexions et ces idées bouillonnent encore et encore en mon esprit et dans mes entrailles, et alors que je pensais que cela ne pouvait être pire… En fait, ça le devient.

De la même manière que durant les crises, je perds le contrôle. Une sorte de voile sombre et difforme drape mon regard nimbé de colère. Je ne tremble plus, ma respiration se calme, mes poings se serrent si forts que je sens mes doigts craquer sous la pression, et mon visage s’abaisse, le regard planté dans celui de Chafouin. Une grande expiration, et je disparais à ses yeux. Je me rends volontairement invisible, impossible à atteindre pour cet homme inconnu des arts de Khugatsaa et trop terre à terre pour faire quoi que ce soit des connaissances que je viens de lui inculquer. Tant de temps perdu, que j’en ressens une frustration certaine. Que les païens peuvent être inutiles.

Je m’approche de lui, créant sous mes pieds une fiche couche d’air rendant impossible toute détection de mes pas. L’herbe ne fléchit pas, les branches ne craquent pas, le sol ne fait aucun bruit. Une fois assez proche, je… Je lui assène une claque. Le bruit témoigne du parfait angle d’ouverture de ma main, et très vite, la rougeur de sa joue est le parfait décalquage de ma main sur sa peau. Je m’éloigne quelque peu, le laissant se tourner vers là d’où semblait provenir la claque. Je m’éloigne, me décale, reviens, et le frappe à nouveau derrière sa tête. Je m’éloigne de nouveau, m’écarte, patiente deux ou trois secondes, et lui assène ma plus grande gifle possible. Finalement, je me remets en retrait, fait disparaître cet air sous mes pieds et réapparait à ses yeux, à quelques mètres de lui.
- Alors ?! Hein ?! Qu’est-ce que tu dis de ça ?! HEIN ?! Pour une gamine inutile et inactive !

Je déteste la colère pourtant…

Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyVen 31 Jan - 23:39
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Quel ne fut pas sa surprise alors que juste après son petit monologue alors qu’il voit Laurelin disparaitre subitement de sa vue. Elle a décidé de fuir ? Non elle n’est pas aussi lâche quand même ? Il tourne la tête autour de lui, la cherchant du regard.

-Oh eh Laurelin, qu’est-ce que tu branles au juste ?

La réponse lui parvint subitement alors qu’une frappe le fait chanceler. Il se tient alors la joue en grommelant alors qu’elle voit rapidement la jeune brune réapparaitre et disparaitre juste après. Il se concentre pour essayer de la détecter, elle y a forcément quelque chose pour la trahir. C’est ce qu’il se dit alors qu’il se prend la baffe suivante. Il se tourne vers la direction d’où elle venait seulement pour se faire frapper par derrière juste après, plutôt que de l’énervement sur ce coup-là il éprouve un certain amusement. On sent que la jeune n’a pas énormément frappé dans sa vie, même si elle a des idées à revendre. Il a tout de même la présence d’esprit de protéger sa tête pour la dernière frappe et il bloque partiellement le dernier coup qui lui inflige partiellement une bonne marque sur la joue.

La jeune femme dissout alors pour de bon son invisibilité se gargarisant de son succès. Chafouin lui, fait mine d’avoir se masser les joues, il jette ensuite un regard froid à Laurelin, se redresse subitement et décoche son grappin de poignet qui vient se ficher dans l’arbre juste derrière elle. Elle peut presque sentir le fil métallique du gadget lui frôler la joue tellement la pointe est passée à quelques centimètres de son crâne, montrant l’entrainement intense et l’expérience accumulée au court des années qui permet à Chafouin de réussir un tir aussi précis et intentionnel.

-Tu es morte. Il rembobine le grappin qui revient se loger dans son mécanisme au poignet. Quand on attaque, on attaque pour neutraliser son opposant, pas pour fanfaronner devant lui. Essaie de t’en souvenir la prochaine fois que je te tomberais dessus, la baffeuse.

Puis sur ces mots, il active son mécanisme et vise les arbres pour grimper sur les branches et mettre de la distance entre lui et Laurelin. Il se servit des arbres comme point d’ancrage et quand il fut sûr de l’avoir bien distancé, il s’assit sur une branche pour souffler. Puis il se massa le menton, ouais, elle n’y était vraiment pas allée de main morte la baffeuse. Mais en revanche elle avait utilisé ses pouvoirs avec une aisance effrayante. Il n’avait rien vu venir, il se demandait ce qu’il se passerait si un jour Laurelin se rendait compte à quel point elle pouvait être létale. Il ressentit des frissons, cette pensée lui faisait froid dans le dos. Mais en tout cas, les choses allaient dans le sens qu’il avait voulu finalement, Laurelin commençait enfin à afficher une bonne combativité, il avait au final déclencher ce qu’il voulait en l’asticotant, bon peut-être un peu trop se dit-il en se frottant la joue.

Maintenant ils devaient continuer ce petit jeu, Laurelin était une chasseresse, il ne doutait pas que le traquer serait pour elle un jeu d’enfant. Mais c’était aussi dans ce sens qu’il avait voulu mettre de la distance entre lui et elle. C’était dur de l’admettre, mais elle le surpassait en termes de capacités pures. Son invisibilité était un problème qu’il ne pouvait ni contourner ni prévoir. Il pensait que les mages de Khugastaa laissaient au moins un indice lors de leur disparition, mais elle ne faisait pas cette erreur. Quelle assassine de talent elle ferait si elle se lançait dans la profession ! Il essaya de trouver un moyen de la surpasser, mais cela semblait impossible, finalement une idée lui vint. Ce n’était peut-être pas grand-chose, mais cela valait le coup d’essayer.

Il se retrouva ainsi quelques minutes plus tard, un grappin planté dans l’arbre, un pied posé sur le tronc et l’autre sur une branche branlante. Les yeux fermés, se concentrant uniquement sur les bruits de la forêt et de la sensation de la branche sur laquelle il avait posé son pied. Le silence était pesant. Rien n’indiqua du mouvement alors que la forêt poursuivait sa vie tranquille. Mais alors que Chafouin sentit du pied la branche légèrement s’affaisser sous le poids d’une nouvelle venue. Chafouin écrasa alors ses deux pieds sur la branche qu’il avait sélectionné pour tenir à peine son poids. La branche tangua dangereusement et s’affaissa en faisant apparaitre une Laurelin paniquée qui n’avait pas prévue le coup. Alors qu’elle tombait, il lui agrippa le poignet, regarda la branche se tordre alors que lui-même était retenu en l’air avec le grappin fiché dans le tronc. Il regardait la jeune femme qui pendait dans le vide.

-Je crois que j’ai réussi à battre ton invisibilité pour cette fois. Fit-il avec un sourire goguenard.

Il les fit redescendre en rappel avec le grappin. Une fois au sol, il s’écarta de la jeune femme et se mit en garde. Il fallait encore capitaliser sur cet esprit de combativité tant qu’il était encore là.

-Allez viens te battre, tâche de mettre autre chose que des baffes. Et pas de tricherie surtout !

Laurelin
Laurelin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyLun 3 Fév - 16:20
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag

Un cliquetis métallique, une onde funeste, une sensation d’étourdissement, puis de nouveau une onde venteuse passant bien trop à proximité. Chafouin venait de déclencher cet outil mécanique que « Technologie » avait créée. Une abomination, permettant à son porteur de tuer ou de blesser sans ressentir ni pitié ni remord. Il suffit d’appuyer sur une toute petite pièce, laquelle délivrait la mort sans que celle-ci n’impacte la conscience de celui qui la donne. Quelle honte.
-Tu es morte. Quand on attaque, on attaque pour neutraliser son opposant, pas pour fanfaronner devant lui. Essaie de t’en souvenir la prochaine fois que je te tomberais dessus, la baffeuse.

Je sers mes points, crispe mon cou, serre mes lèvres et mes poings, dans une moue tout à fait énervée, se traduisant par un petit « jet » des bras vers le bas, dans un mouvement de colère et de frustration enfantine. Limite aurais-je tapé du pied sans m’en rendre compte. Presque. Il se cache derrière sa technologie le corniaud ! Et en plus, il en profite pour disparaître, s’échappant dans la cime des arbres, sans que je ne puisse plus le voir. Qu’à cela ne tienne. Une immense expiration faite de grondements, et je me lance à sa traque.

La direction, tout d’abord. Elle est limitée, et quand bien même il aurait pu repartir à l’assaut d’un autre arbre, son mécanisme aurait émis les bruits caractéristiques que je connais bien maintenant. Donc, il est sur l’arbre sur lequel il a atterrit. J’espère que ses joues lui font mal !

Je me rends alors invisible, et me déplace le plus silencieusement possible. Distinguant enfin la couleur des habits de Chafouin, je le vois, au travers des branches, qui attend en surveillant l’horizon. Je monte, tel un chat, branche par branche. Mes sauts sont aidés par la magie du vent afin de ne pas briser une branche ou prendre le risque d’être démasquée. Et ainsi aidée et discrète, je me présente derrière lui, sur sa branche. Un pas, puis un autre, et je m’apprête à lui coller la gifle de sa vie… Lorsque la branche cède.

Je tombe. Sous la surprise, mon esprit se focalise sur la peur et la stupeur, et mon invisibilité s’estompe. J’apparais ainsi, paniquée et déséquilibrée, avant de choir misérablement. Tout juste suis-je rattrapée par le poignet, ce qui m’évite de finir écrasée quelques mètres plus bas.
-Je crois que j’ai réussi à battre ton invisibilité pour cette fois.

Son grand et large sourire narquois était aussi irritant à voir que son visage illuminé, comme l’est celui qui est heureux d’avoir réussi son coup. Cela m’énerve encore plus. Et alors que nous redescendons au rythme des cliquetis de la corde qui s’allonge, je laisse échapper un profond râle, les dents serrées, le regard acéré lançant des éclairs de colère en direction de celui qui, pour l’instant, tient ma vie au bout de son bras.

Nous arrivons enfin et sol, et je ne décolère pas. Lâchant son emprise, je m’en échappe vigoureusement, retirant mon bras avec force pour ne plus être à proximité de cet homme. Je m’éloigne un peu, agacée, en colère, cherchant à faire des pieds et des mains pour prendre le dessus sur l’homme et lui faire ravaler ce regard insupportable.
- Allez viens te battre, tâche de mettre autre chose que des baffes. Et pas de tricherie surtout !
- De la tricherie ?! Si tu peux utiliser ton abomination de technologie pour m’atteindre, alors je peux utiliser ma magie !

Et c’est ce que je vais faire. Aussitôt dit, aussitôt fait. Je disparais à nouveau, mais cette fois, j'illusionne ma présence toujours au même endroit, pour qu'il ne devine rien. Consciente que l’homme est à l’affût, à en témoigner de par sa posture d’un boxer prêt à en découdre, je tâche de rester loin. Un saut, et je me retrouve de côté. N’attendant pas de toucher le sol, je lui assène une gifle et fait vite machine arrière, car j’ai une idée.

L'illusion prend des airs très énervés, et elle est également en garde, prête à en découdre. N’attendant pas qu’il fasse le premier pas, l’illusion lui fonce dessus, saute, pied en avant, et alors qu’il aurait pu s’en saisir, disparaît pour le plonger dans un néant obscur. Le sol est de poussière. Il n’y a plus un arbre, plus une brise, plus un oiseau. Rien qu’un sol plat, sans relief, sur des milles et des milles. Face à Chafouin se dessine alors quelques-uns de ses pires cauchemars : une forme humanoïde auréolée de rouge, à quatre bras, desquels s’échappent des rivières de sang. La créature, au départ animé de quelques mouvements de bras, se retrouve en un claquement de doigt à quelques centimètres de Chafouin sans que celui-ci n’ait pu tenter quoi que ce soit. Il cligne de l’œil, et son abdomen est douloureux. Je viens de lui donner un coup de pied. Il cligne à nouveau, se tordant, se pliant en deux comme pour se protéger, et c’est maintenant son nez qui souffre. Je viens de lui donner un coup de genou. Il tente de se débattre, mais je suis déjà derrière lui, et alors que j’assène un coup de poing dans sa tempe, pour le fragiliser, la créature face à lui semble fondre sur lui, dans une douleur tout à fait crâniale. Il a les yeux fermés.

Lorsqu’il rouvre les yeux, son crâne, son visage et son abdomen lui font mal, et il saigne du nez. Mais surtout, il est agenouillé au sol, la lame de maa dague sur sa gorge, appuyant sur sa peau qui, s’il respire trop fort, s’entaillerait avec une facilité déconcertante.

Moi, je suis en colère, profondément en colère. Je suis crispée sur ma dague, hésitant à tirer d’un coup sec avec toutes mes forces, ou à rengainer, afin de le laisser se remettre. Cette hésitation se voit, car ma main armée tremble, alors que ma respiration se bloque. J’appuie sur sa gorge, un peu plus à chaque fois, pour enfin relâcher la pression. Et alors, sans y pouvoir quoi que ce soit, mes doigts laissent choir ma dague, je me recule, mon regard se nimbe de larmes, mon visage se déforme alors que je lutte encore pour ne point craquer. Le bruit caractéristique d’une respiration tremblotante et pleine de sanglots se fait alors entendre, alors que je me recule encore et encore. Ce que je venais de faire était violent, trop violent pour moi, et alors que j’étais décidée à plonger Chafouin dans un enfer, c’était le mien que je revivais encore et encore.

Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyVen 7 Fév - 22:31
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Il s’attendait à ce que sa petite stratégie ait énervé Laurelin, mais qu’elle la fasse entrer dans une colère noire, pas vraiment. Il n’avait pas prévu que l’affrontement serait d’une telle violence. Il se mit en garde alors que la silhouette de Laurelin restait totalement immobile, bizarre, elle ne bougeait pas d’un pouce et ne semblait pas prête à attaquer.

Il en comprit la raison quand il prit un violent coup au visage sorti de nulle part. Reculant et grognant, il essaya de se concentrer pour repérer la garce, un combat loyal ? Qu’est ce qu’elle ne comprenait pas là-dedans la baffeuse ? La voyant lui foncer dessus dans un mouvement bien trop lent pour être efficace, il tâcha de l’attraper par la jambe, mais il ne réussit à capturer qu’un nuage de fumée et de mirage à la place de Laurelin.

La suite fut plus tortueuse, il se souvint juste de l’apparition d’un monstre bien trop fantaisiste pour appartenir à la réalité. On aurait une monstruosité sortie d’une mauvaise foire. Après les cauchemars qu’il avait vécus avec le régisseur, celle-là semblait peu réelle. Ce qui était bien réel en revanche, fut la douleur qu’il ressentit aux différents endroits de son corps. Il eut la présence d’esprit de se protéger la tête avec ses avant-bras ce qui n’empêcha pas un coup de lui casser le nez. Il reprend juste ses esprits à temps pour se rendre compte qu’il est maintenant agenouillé avec une dague sous la gorge. Pas vraiment le genre de dénouement qu’il avait imaginé quand il avait suggéré de se battre. Il respire douloureusement tellement le coup qu’il a reçu à l’abdomen lui a coupé le souffle.

Mais surtout ce qui le désarçonne le plus, c’est la violence et l’efficacité avec laquelle Laurelin a attaqué. Il comprend qu’elle a bien caché son jeu au niveau de ses capacités de combattante. Seulement en sentant son poignard tremblé, il a un moment de doute, elle faisait bien ça pour l’entrainement pas vrai ? Il hésite un instant à lui agripper le bras pour l’écarter, mais elle relâche l’arme en s’écartant. Elle vient de craquer d’après les sanglots qu’il entend. Et une nouvelle incompréhension s’empare de lui. Autant de situations maitrisées pour en aboutir à ça. Il se releva doucement, massa son ventre endolori. Puis regarda Laurelin et son arme à terre. Cette fois il n’osait pas l’approcher.

-Ressaisis-toi, tu as gagné. Il grogna quelque chose et cracha un peu de sang. Même si, j’avais une idée différente de ce qu’était un combat sans tricherie.

Il garda le regard sur la dague. Il en était convaincu, elle aurait pu le tuer. Si elle ne s’était pas contrôlée, il serait mort. Contrairement à lui qui avait maitrisé ses gestes, elle s’était laissé aller à une folie furieuse. En réalisant ça, son humilité passagère laissa place à une colère plus sourde. Oubliant qu’il l’avait poussé à bout.

-C’était quoi ça à l’instant ? Pourquoi tu ne m’as jamais dit que t’étais une combattante ? Elle avait à peine essuyé ses larmes. Et cesse de chialer, tu as gagné, accroche-toi à ça. Les harponneurs ne te donneront pas l’occasion de sécher tes larmes.

En parlant de laisser l’occasion, il avait presque l’envie de prendre l’initiative de l’assommer sur le champ. L’espace d’un instant, il ne savait plus vraiment quel genre de personne il avait en face de lui.

Laurelin
Laurelin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyVen 20 Mar - 12:26
Irys : 419918
Profession : Maîtresse fondatrice des Célestiens.
My'trän +2 ~ Khurmag
Que cette situation peut être désagréable. La colère, la violence, la rancœur, l’envie d’en découdre, puis soudainement… Cette sensation de culpabilité, d’instabilité latente qui, si elle savait se faire si douce parfois, faite de chants, de visions douces et de paradis créés spécialement pour moi, devenait une instabilité fébrile, capable de choir à n’importe quel instant, pour ainsi sombrer une nouvelle fois dans le néant de la violence et de l’incompréhension. Et les paroles acides et acerbes de Chafouin ne m’aidaient pas à retrouver un semblant de stabilité. Mon visage, toujours déformé sous les crispations typiques de la douleur, de la colère et de la tristesse, change d’expression à mesure que les pensées m’assaillent. La colère me fait grincer des dents, plisser mes yeux qui deviennent menaçants et pleins de hargne. Puis vient la tristesse de ressentir tout cela, d’avoir fait preuve d’une telle violence pour la première fois depuis… Depuis… Depuis le jour où le sacrifice de ma mère s’était montré nécessaire à ma survie. Au départ presque immobile, je me mets à me mouvoir de manière peu contrôlée.

Trois pas à gauche, quatre sur la droite, telle une lionne en cage, je m’anime de mouvements saccadés typiques de cette situation de crise. Mes pas sont lourds, raisonnent dans la terre et soulèvent à chaque fois de petites quantités de ce sol qui s’endommage sous mes pieds. Je râle, intérieurement et extérieurement. Au travers de mes dents serrées, l’air expulsé semble siffler de colère. Mes mains, semblant frapper le vide, son si serrées que les jointures de mes articulations blanchissent à vue d’œil sans jamais reprendre leur couleur rosée. Au final, après plusieurs longues secondes d’énervement et de crise, je tourne le dos à Chafouin, et arrête tout mouvement. Mes mains se décrispent, mes doigts reprennent leur couleur rosée. Ma tête tombe légèrement, mon menton se pose sur ma poitrine, et ma respiration se fait puissante. De profondes inspirations et expirations, rapides, bruyantes. Puis enfin, plus rien. Ma respiration se bloque, et une lente et profonde expiration se fait entendre, après quoi, tout revient à la normale. Je me retourne vers Chafouin, et le regarde, sans sourire, le visage taillé des cicatrices des larmes qui s’étaient écoulées.
- Je ne suis pas une combattante. Dis-je calmement, apparaissant sans doute pour une folle après toute cette crise passée. On y va ? Ou tu veux encore discuter ?

Je crois que je ne veux plus lui parler jusqu’à… Jusqu’à-ce que j’y sois obligée maintenant.

Chafouin
Chafouin
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 EmptyMer 1 Avr - 23:19
Irys : 938177
Profession : Homme à tout faire
Daënar -2
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle déploie encore plus d’énergie pour s’énerver. Lui qui l’aurait pensé fatiguée par toute cette débauche de violence, il la voit maintenant grincer des dents, elle ressent certainement un profond ressentiment envers lui pour ce qu’il lui a dit. Mais Chafouin se contente de s’immobiliser en lui lançant un regard particulièrement froid et antipathique. Malgré toute la magie qu’elle a déployée, Chafouin a l’impression d’avoir en face de lui une femme impuissante, complétement perdue.

Après une déclaration qui lui fait arquer les sourcils, il pousse un soufflement d’exaspération avant de se remettre en route.

-Parce que c’était une discussion ça ? Souffle-t-il d’un dédain dont la jeune femme doit commencer à avoir l’habitude maintenant.

Lui non plus n’a pas très envie de parler maintenant, son visage le fait souffrir encore énormément et il a encore du mal à assumer de s’être fait mettre une branlée pareille. Pas une combattante ? Personne ne se bat comme ça sans savoir un minimum ce qu’elle fait non ? Il ne croit pas du tout Laurelin à partir de maintenant. Alors qu’ils se remettent en marche, Chafouin et Laurelin gardent une distance entre eux. L’homme cendré se questionnant fortement sur son envie de poursuivre cette chasse aux harponneurs. Il se souvient du groupe, à part deux-trois membres sacrément dangereux et tenace, les harponneurs ont toujours remplacé leurs membres à cause des pertes pour garder un nombre constant de sept pirates. Pour porter chance comme prétendait leur chef. Chance ou pas, Chafouin a déjà entendu parler de combat à sept contre quarante et les sept étaient toujours vivants pour en parler. Rumeurs exagérées ou pures affabulations, les harponneurs restaient un groupe dangereux, Chafouin le savait bien. Et l’idée de se confronter à eux lui paraissait bien plus saugrenue d’un coup, qui était-il lui, un vétéran aux réflexes émoussés et une jeune femme incapable de se maitriser pour espérer vaincre l’un des groupes de forban les plus dangereux de la côte ouest ? Ces doutes alimentèrent grandement son esprit jusqu’au soir, Laurelin dû certainement en capter une partie, qu’en pensait-elle ? Avait-elle vraiment envie de mettre sa vie en jeu pour sauver une femme hypothétiquement vivante ? Chafouin avait déjà son propre avis sur sa motivation maintenant, quoi qu’il en soit l’atmosphère est lourde et la soirée ne la détend pas.

Ils bivouaquent non loin d’une route de terre. Les quelques empruntes indiquent que le village ne doit plus être très loin. Moins d’une dizaine de kilomètres estima Chafouin, très peu, mais pas assez pour se forcer à accélérer le rythme avant la nuit tombée. Cependant, l’ambiance est morne, l’homme cendré se contenta de préparer la nourriture pour eux deux sans échanger un mot. Cependant, avant d’endormir il décida de faire un rappel à Laurelin.

-Demain, on arrivera à Heirokil, prends la nuit pour réfléchir aux conséquences de ce qu’on fera là-bas.

Il n’a rien à ajouter de plus, il se contente de rabattre sa capuche et de balancer la dernière bouteille de bière qu’il avait gardé pour la route. Plus d’alcool et de clopes, il était vraiment temps de trouver un point pour se réapprovisionner, ensuite… Eh bien la nuit lui porterait conseil a lui aussi.

Contenu sponsorisé
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty
Change, ou le monde te mangera. [pv Laurelin] - Page 2 Empty

Aller à la page : Précédent  1, 2
Page 2 sur 2
Chroniques d'Irydaë :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Le Tyorum
 Sujets similaires
-
» [Khashin et caverne d'Eylohr] Oublier le monde, que le monde oublie.
» La petite bête ne mangera pas la grosse ? [Terminé]
» Laurelin
» Attends, reviens ! (POV Laurelin)
» Passé décomposé [pv Laurelin] [Terminé]