Maxwell Corvax
Les yeux de Maxwell s'attardaient sur le paysage d'Hinaus, scrutant chaque parcelle, chaque recoin de ce qui défilait devant eux. Les matelots redoublaient d'effort alors qu’il passait à côté d’eux, ils savaient bien que sa présence était annonciatrice d'une nouvelle qui en motivait ou stressait plus d’un : le Haut-Général des armées célestes suivait cette mission avec une attention toute particulière. Sinon pourquoi aurait-il prit la peine d'envoyer l'une des rares personnes à être sous ses ordres directs et ayant toute sa confiance. La mission ne serait pas un échec, cela ne faisait aucun doutes.
C’est d’un pas lent mais assuré que le vétéran parcourait le pont du bâtiment de long en large, tantôt pour surveiller les matelots, tantôt songeur. C’était inhabituel que le Haut-Général fasse appel à lui pour une mission de ce genre, hautement inhabituel au point de réquisitionner un brik et tout son équipage pour réussir la mission. De Richtofen avait été clair, c’était la crédibilité de l’armée céleste qui était en jeu, et il était hors de question qu’un simple Ovchin ne continue à les ridiculiser de cette manière. Un simple Ovchin, c’était sa cible, une autre trophée qu’il allait ajouter à son tableau de chasse, c’était un trophée comme un autre après tout.
Mais la mission comportait une difficulté supplémentaire, une difficulté qui était de son côté. Une légionnaire, un des chiens du Conseil muselé au Sang de Démon, ça allait encore être une vraie partie de plaisir. Néanmoins Maxwell serait engagé à faire en sorte que la mission se déroule du mieux possible, et ça voulait aussi dire ne pas contrarier la légionnaire. Pas plus qu’il nécessaire en tout cas, et le Haut-Général lui laissait la liberté de juger ce qui était nécessaire, et aussi de remplir la mission de la manière qui lui paraissait la plus efficace possible. Une manière qui se traduisait par ses lunettes de machiniste et son fusil à verrou, Maxwell ne laisserait pas ce volatile de malheur lui échapper.
S’informer était cependant une nécessité, manquer d’informations les conduiraient à un échec certain, voire peut-être à la mort, et Karl Dirlich avait en sa possession tout ce que Maxwell et la légionnaire avaient besoin de savoir sur l’Ovchin. Un passage à la gare de Celeist était donc fortement recommandé.
Le militaire s’approcha de la légionnaire, ne dégageant aucune animosité ni nervosité particulière à côté de cet assemblage de fer et de sang. Des yeux perçants se tournèrent vers elle, analysant chaque réaction et chaque mouvement avant que Maxwell ne brise le silence et ne prenne la parole.
-Le temps est plutôt clément, nous arriverons bientôt à Celeist, aussi préparez vous si vous en avez besoin, j’aimerai connaître tout les détails à propos de la bête le plus rapidement possible, et nous avons tous perdu assez de temps à cause de cette saloperie.
C’était vrai, l’Ovchin devait être une vraie saleté pour qu'autant de tentatives se soldent par des échecs. Les minutes passèrent, laissant l’aéronef se rapprocher de sa destination petit à petit jusqu’à ce que la ville de Celeist soit en vue. Aussitôt que ce fut le cas les matelots redoublèrent d’efforts, et le brik commença doucement à perdre de l’altitude et à se diriger vers l’une des aérogares de la ville.
Le bâtiment atterri sans difficulté ni problème particulier, et Maxwell s’était déjà préparé et avait enfilé son équipement. Son exosquelette se trouvait sous son uniforme, son fusil à verrou dans son dos et ses lunettes de machiniste dans un sac dans lequel se trouvait aussi quelques munitions.
Le lieu de rendez-vous n’était pas difficile à trouver, c’était un lieu qu’il avait parfois fréquenté dans le passé, aussi se souvenait-il du chemin pour y aller le plus rapidement possible depuis une aérogare. Mais une fois entré dans le bar, restait encore à trouver celui qui devait les mener à Karl Dirlich.