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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
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 Mal de mer ou mal de terre?

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Mal de mer ou mal de terre? EmptyDim 25 Aoû - 12:38

Eireen poussa la porte du premier troquet qu'elle aperçut.

La chaleur à l'extérieur était loin d'être étouffante pour un mois d'août mais l'atmosphère était moite, poisseuse, et elle transpirait à grosses gouttes. Son estomac n'avait pas l'air d'apprécier non plus l'air iodé du port de Laurgal, ou peut-être était-ce plutôt le balai incessant des aéronefs au-dessus de sa tête.
En cinq années de navigation, Eireen avait toujours veillé à ne pas poser le pied sur les terres de Daënastre. Il y avait toujours de menus travaux à faire à bord et elle se portait systématiquement volontaire : l’équipage, trop heureux de pouvoir aller liquider (littéralement) sa prime à terre, lui accordait volontiers ce caprice. Mais ce jour-là, le capitaine du navire sur lequel elle avait embarqué avait refusé, arguant qu'un négociant de renommée venait à bord pour conclure un marché et qu'il ne souhaitait pas que le marché en question tourne court lorsqu'il s'apercevrait qu'un des matelots était en fait une femme. C'était une excuse bidon, elle le savait, les navires de la Flamme Noire ne traitait qu’avec des marchands véreux et les prix prohibitifs qu’ils pratiquaient suffisait largement à attirer les hommes peu scrupuleux ; qu’il y ait une femme à bord importait peu au final.

Elle avait débarqué sur une chaloupe qui prenait à moitié l’eau, coincée entre les caisses de cargaison volée en chemin à un navire My’träns. Vlad, le cuistot avec lequel elle avait pris l'habitude d'embarquer, prit ses jambes à son coup lorsqu'ils touchèrent terre: les autres membres de l'équipage lui avait parlé d'un rade "incroyable" selon leurs dires où les alcools les plus sirupeux côtoyaient les prostituées les plus "raffinées". Eireen avait rit doucement en l'entendant décrire le bordel: n'importe quelle femme, même la plus laide, pouvait finir par devenir "raffinée" aux yeux d'un marin ivre...


Eireen s'installa à une table dans un angle de la taverne. Elle pouvait à peine distinguer les silhouettes des aéronefs au dessus du port tant la crasse et la sueur avaient imprégné la fenêtre à sa droite.

Sans qu'elle ait eu besoin d'appeler qui que ce soit, un gamin haut comme trois pommes déposa sur sa table un pichet de bière, une miche de pain et ce qui ressemblait à un morceau de jambon. La simple vue de la nourriture fit faire un bond à l'estomac d'Eireen.
"Merci bonhomme mais je vais me contenter de la bière. Mon estomac n'est pas très en forme aujourd'hui."

Elle sourit au gamin, ébouriffa un peu sa tignasse et glissa une pièce dans sa petite main tandis que la tavernière l'observait à l'autre bout de la salle.
"Tiens. Ne dis pas à Maman que c'est moi qui te l'ai donné. Tu pourras t'acheter ce que tu veux avec ça. Allez, file maintenant!"

Le gamin s'éloigna en sautillant et la jeune femme, après s'être servi un verre et y avoir trempé les lèvres, tourna à nouveau le regard vers l'extérieur.



Dernière édition par Eireen Nahmani le Lun 26 Aoû - 19:49, édité 1 fois

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Mal de mer ou mal de terre? EmptyDim 25 Aoû - 17:26
Aujourd’hui c’est mon anniversaire, et je déprime. D’habitude les gens sont heureux, ils font la fête, reçoivent des cadeaux et profite de la compagnie de leurs proches. Quant à moi, mes parents ont dû quitté la région pour voir une de mes tantes très malade et je suis célibataire depuis tellement longtemps que j’ai oublié jusqu’au prénom de ma dernière ex-petite amie.

Sans compter que le temps dans le port de Laurgal est exécrable, avec un ciel gris et des températures loin d’être agréable. Bref, c’est vraiment le genre de ville que j'aurais préféré éviter, mais j’avais reçu l’ordre de livrer plusieurs caisses de pièces détachées à un aéronef militaire en panne et le transbordement n’était pas encore terminé. Comme d’habitude c’est mon second, Michael Lars qui s’occupe de cette opération et moi, pendant ce temps, je suis dans ma cabine, allongé et attendant de pouvoir enfin retourné à la capitale et m’acheter une bonne bouteille d’alcool, ma réserve étant épuisé.
J’en étais là de mes réflexions quand j’entends frapper à la porte et lorsque je vais ouvrir, je vois un spectacle inhabituel, une bonne partie de l’équipage est habillé en simple mousse et je vois Maxime Coupler, le chef canonnier qui me tend une tenue similaire avant de me dire :

Nous avons entendu que c’est votre anniversaire aujourd’hui, il est de tradition sur l’Entreprise qu’uniquement pour cette journée, le capitaine redevient simple mousse comme tout le reste de l’équipage et que nous allions boire ensemble dans le pire troquet de la ville !

J’ai déjà entendu parler de cette tradition, mais je n’aurais jamais pensé y être directement concerné. Alors que je vais refuser, je vois les yeux de tout l’équipage se poser sur ma personne, plein d’espérance et je ne me sens pas en droit de les décevoir, après tout ce qu’ils en enduré, ils peuvent bien s’amuser un peu ! En plus, après ce qu’il s’est passé dans la demeure de la Gouverneur, me changer les idées me fera le plus grand bien. J’indique donc, à mes troupes :

Très bien, j’accepte !

J’entends des vivats, et pour la première fois de la journée, je souris. Je retourne dans ma cabine, le temps de me changer, et j’en ressors avec une tenue noire, sans casquette, ni insigne, et seulement armé d’un petit coutelas comme le reste de mon équipage. Seule le nom de mon bric apparait « L’entreprise », cousu sur ma poitrine mais sans grade militaire, il est impossible de savoir de quel type de navire il s’agit.

Je me sors bizarre de sortir sans mon uniforme habituel et je suis la joyeuse troupe vers le port situé à côté de notre propre site d’atterrissage. Comme prévu, nous trouvons une auberge qui ne paye pas de mine, il est même impossible de voir son nom, car le panneau surmontant l’entrée a été arraché et personne n’a jugé bon de le remplacer.

Voir une trentaine de personne débouler d’un coup a dû faire un choc au responsable de l’établissement, surement pas habitué à avoir autant de monde et je le vois se dépêcher de nettoyer quelques tables et d’apporter les chaises. Bruyamment les fêtards et moi-même nous asseyons et commençons à boire avec animation, mais je n’arrive pas à étancher ma soif, car la bière ici sent mauvais, littéralement et je laisse ma choppe intact.

C’est alors que je vois un de mes hommes, lui ayant bien profiter de l’alcool local, essayez d’inviter une jeune femme assise dans un coin de la pièce à nous rejoindre. Je ne la distingue pas bien, à cause du soulard, mais je vois très bien, qu’il s’écroule à moitié sur sa table, sans doute à cause de l’ivresse.
Je me lève donc, légèrement agacé par son comportement, et remet l’homme sur ses pieds. Je peux ainsi voir la personne qu’il voulait inviter, et je suis surpris par la beauté de la jeune femme, c’est sans aucun doute une My’trane, aussi grande que moi mais plus fine, un beau visage constellé de tâche de rousseur mais masqué en partie par une mèche de cheveux. Je m’arrête quelques seconde, surpris de voir une splendeur pareille dans ce trou à rat, mais je me remets bien vite et je fais les choses dans l’ordre. Tout d’abord, je m’adresse à l’homme de mon propre équipage, d’un ton sec :

William, je pense qu’il est temps de rentrer.

Je vois le matelot serré les poings comme s’il allais me frapper, mais il se rends compte que c’est son supérieur qu’il a face de lui, alors il dit d’une petite voix, en baissant la tête :

Désolé.

Il quitte ainsi l’établissement, j’imagine que l’air extérieur lui fera le plus grand bien. Je me retourne ensuite vers la jeune demoiselle, pour lui dire :

Je suis désolé qu’il vous a importuné, je souhaiterai vous offrir une nouvelle boisson pour compenser celle qu’il a fait tomber.


A peine ai-je fini ma phrase qu’un des garçons qui nous avait déjà servis, apparait à mes côtés comme par magie, et met deux choppes sur la table en me disant de sa voix d’enfant :

Ça fera deux irys !


Je souris devant cette prise d’initiative et je lui donne le montant correspondant, auquel je rajoute une pièce en lui disant avec un grand sourire :

Pour ton service aussi rapide que l’éclair.


Ce dernier repart en sautillant et je retrouve devant la table sans savoir quoi faire, dois-je m’assoir et boire ma bière, même si l’odeur n’est guère engageante, ou la prendre et m’en aller, ou repartir sans demander mon reste ? Beaucoup de questions et si peu de réponses.

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Mal de mer ou mal de terre? EmptyLun 26 Aoû - 19:55

Les pensées d'Eireen, comme à leur habitude, flottaient autour d'elle. Elle n'avait qu'une envie: reprendre la mer. Mais il lui faudrait attendre le lendemain; et l'idée de passer une nuit à terre ne l'enchantait guère. Il n'y avait qu'en mer que les cauchemars s'apaisaient et qu'elle arrivait à trouver par intermittence le sommeil, bercée par les flots marins.
Le regard perdu dans un lointain qu'il lui était impossible d'atteindre, elle pouvait visualiser avec précision le scintillement des vagues, la blancheur de l'écume à leur sommet, la géométrie hasardeuse avec laquelle elles venaient s'écraser sur les flancs du navire. Combien de litres de cette eau tumultueuse faudrait-il pour éteindre un navire en flamme...?

L'arrivée bruyante d'un équipage de mousses la sortit juste à temps de ces sombres divagations. Elle poussa un soupir, de soulagement et de frustration mêlés. Si elle n'avait pas particulièrement envie de s'abandonner à ses pensées, elle n'avait pas non plus prévu de passer une soirée au beau milieu d'un groupe d'hommes ivres.

Le taudis, jusque-là presque désert, reprit soudain vie. Les pieds des chaises grincèrent sur le sol, des tables furent rassemblées tandis qu'on faisait place pour cette, manifestement joyeuse, assemblée. Eireen supposa que les mousses étaient en permission et fêtaient l'anniversaire d'un des leurs, bien qu'elle ne sût déterminer lequel; avec leurs uniformes tous identiques il était difficile de les différencier.
Bientôt les choppes commencèrent à s’entrechoquer et les rires à fuser. L’alcool coulait à foison, aussi bien dans les gosiers que sur le sol à vrai dire. La jeune femme avait reporté son regard sur la fenêtre sale mais elle écoutait d’une oreille distraite les conversations du petit groupe. Certaines blagues potaches lui arrachaient même un sourire : après tout, pirates ou non, sur mer ou dans les airs, les marins restaient avant tout des marins et il y avait quelque chose de rassurant à constater que tous avaient le même humour, un peu gras, un peu trivial.

Bien que la bière ne soit pas très fraîche et sente un peu le cochon fumé, Eireen commanda un deuxième pichet. Son estomac n’était toujours pas au mieux de sa forme mais elle commençait peu à peu à s’habituer à la sensation de ballonnement qu’elle éprouvait dans le bas du ventre. Cela lui rappelait le mal de mer qu’elle avait éprouvé lors de ses toutes premières traversées, sauf qu’elle était à terre…

« Salut, poupée ! Te joindrais-tu pas à notre délicieuse tablée que voilà ? Une si jolie femme comme toi, ça devrait pas boire toute seule, hein ?! »
Les vapeurs d’alcool qui s’échappaient de la bouche du mousse la firent cligner des yeux machinalement. Il ne fallut pas plus de temps pour que le jeune homme s’affale sur sa table et renverse le pichet qu’on venait de lui apporter. Elle s’écarta d’un bond évitant soigneusement le liquide jaunâtre qui vint goûter sur la chaise où elle était assise quelques instants plus tôt.
Le jeune mousse la fixait d’un regard trouble. Son œil droit lorgnait outrageusement sur le peu de poitrine que laissait entrevoir son corsage, mais seulement l’œil droit ; le gauche avait pris une toute autre direction et semblait s’être perdu en route. C’était… ridicule, et drôle, elle devait bien l’admettre ; machinalement, un sourire se dessina sur ses lèvres.

Elle allait gentiment éconduire le jeune homme lorsqu'un deuxième mousse surgit derrière le premier et l'évinça d'une simple phrase. Le regard penaud de l'ivrogne parut étrange à Eireen, il ne s'agissait que d'un mousse à priori, pas de son supérieur hiérarchique, mais elle n'eut pas le temps de se poser des questions bien longtemps que le premier mousse avait déjà disparu.
Le nouveau venu lui proposa sans attendre une nouvelle bière qui apparut sur la table sans même qu'elle n'ai eu le temps de répondre. Tandis qu'il payait (grassement) le jeune serveur, la jeune femme prit le temps d'observer l'homme qui lui faisait maintenant face. Il était aussi grand qu'elle, ce qui n'était pas si courant que ça finalement, et portait la moustache avec une prestance qui jurait avec son uniforme de mousse. Il portait les cheveux longs et avait la peau bronzée des vrais marins mais il y avait dans son regard une certaine forme de dureté; dureté qui s'estompa lorsqu'il se tourna à nouveau vers elle.

Avant qu'il n'ouvre à nouveau la bouche, Eireen jeta un coup d'oeil à la joyeuse assemblée de drilles derrière lui. Tous s'étaient tus, ou presque, ceux qui ne s'étaient pas tus préféraient chuchoter discrètement, certains se cachaient derrière les épaules des autres pour les observer...

Elle passa machinalement une main dans ses cheveux pour s'assurer que l'on ne pouvait pas voir ses cicatrices et volontairement ne fit pas signe à l'inconnu de s'assoir, le laissant planter debout devant elle.
"Merci pour le dédommagement mais n'en veuillez pas trop à votre subordonné, il est souvent difficile de maîtriser ses manières quand on a bu."

Un léger sourire plana sur son visage, un peu mélancolique comme toujours, mais taquin aussi.
"Votre costume de mousse vous va à ravir, mais votre attitude et vos habitudes vous trahissent trop facilement. Il m'aura suffit de deux minutes pour comprendre que vous êtes leur supérieur à tous... Capitaine...?"



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Mal de mer ou mal de terre? EmptyLun 26 Aoû - 21:20
C’est bien une My’trane que j’ai en face de moi, je l’ai reconnu grâce à cet accent si particulier que j’avais déjà entendu sur l’île volante des Cercles, que personnellement je trouve charmant. Elle indique qu’elle n’en veut pas à l’homme qui a faillis tomber sur elle, et je la trouve très généreuse, si les rôles avaient été inversés, j’aurais demandé un dédommagement.

Elle me surprend en trouvant d’un seul coup mon grade, malgré ma tenue, et je crois au début que c’est grâce à ses possibles talents de magicienne, mais elle regarde la tablée que je viens de quitter, et suivant son exemple je vois des dizaines de personnes qui nous regardent. Dès qu’ils observent que je les ai remarqués, ils retournent tous à leurs verres et bientôt les discussions reprennent, encore plus animées qu’auparavant.

Je reviens donc à la très jolie jeune fille qui me fais face, et comme elle n'a pas daigné invité à m’assoir, je cherche une solution un peu plus digne que de rester debout. Finalement c’est encore le jeune garçon qui me sauve la mise en m’amenant une chaise, qu’il pose à un mètre de la table, puis me tend sa main, paume ouverte. Je lui souris et lui donne à nouveau un irys, je me fais la réflexion que si la soirée continue comme ça, je vais être à sec !

Je suis en effet le capitaine, je me nomme Fabius, mais à aucun moment, je n’ai eu l’intention de vous tromper. Je ne sais pas si les My’tran ont la même coutume, mais aujourd’hui c’est mon anniversaire, et nous avons cette tradition que cette pour unique journée, tout le monde soit habillé en mousse.

Je m’arrête un moment pour réfléchir à quoi faire ensuite. Je ne suis pas assez désespéré pour boire la bière à proximité, mais je suis vexé de ne pas pouvoir passer incognito quand de je le décide. Je décide donc de continuer notre discussion :

J’ai vraiment une attitude qui indique que je suis leur capitaine ?

Je suis sans doute resté trop longtemps en missions sans prendre des vacances, ou bien c’est dans mes gênes, maintenant que j’y pense, mon père avait toujours l‘air d’un commandant quand il rentrait à la maison. Je hausse les épaules, car j’espère vraiment que j’arriverais à faire la part des choses quand j’aurais mon propre foyer. Maintenant, je ne veux pas être en reste, et j’essaye de découvrir la nature de la très belle créature qui me fais face, elle a un fourreau en bronze à sa taille, lequel contient une dague, elle est de plus assez musclé et porte des vêtements d’homme. Tous ces indices indiquent une conclusion assez évidente et c’est pourquoi j’indique d’une voix où l’on peut détecter une grande assurance :

A mon tour maintenant, d’après votre armement vous êtes une guerrière, sans doute une mercenaire.

Tout me parait clair à présent, et je continue sur ma lancé, de plus en plus sûr de moi :

Et vous avez choisis ce lieu pour rencontrer incognito votre futur employeur, ce qui explique pourquoi vous voulez être la plus discrète possible !

Je lui fais un grand sourire en prononçant ces derniers mots. Toutes les pièces du puzzle sont enfin en place et je n’attends plus que la réponse qui sera certainement positive pour revenir à ma table, car je m’en voudrais si la jeune femme perdait un contrat à cause de moi.

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Mal de mer ou mal de terre? EmptyMer 28 Aoû - 22:50

La surprise se lut sans peine sur le visage de son vis-à-vis. Elle avait vu juste; il était bien capitaine. Même si les indices étaient nombreux, elle devait bien avouer que pour deviner le grade exact elle avait un peu bluffé.
Le sourire continua de flotter sur ses lèvres tandis que les camarades de Fabius replongeait le nez dans leurs choppes et reprenaient leurs discussions joyeuses (et bruyantes). Mais à l'évocation de sa terre natale, il disparut d'un seul coup et ses traits se durcirent malgré elle.

Même si elle avait encore des souvenirs de son enfance, de sa nation d'origine, elle peinait toujours à rassembler les pièces du puzzle et préférait souvent éviter d'aborder ce sujet. Il était difficile de cacher sa nature, et elle l'assumait sans honte ni fierté: ses camarades de traversée ou de méfaits l'apprenaient toujours d'une manière ou d'une autre et une bonne partie des officiers de la Flamme Noire le savait sans pour autant lui avoir poser la question.
L'avantage de la guilde était que les questions étaient rares. Tous savaient que My'trä était en guerre avec la Flamme Noire, mais personne ne lui avait jamais fait la réflexion: chacun avait ses raisons d'être là où il était et d'agir comme il le faisait. Cinq années de bons et loyaux services avaient fait le reste. On lui épargnait les corvées que ses origines rendaient difficiles sans même y prêter attention, entre autres. Eireen faisait partie du paysage de Khardöl comme le garçon qui venait d'apporter sa chaise au capitaine faisait partie intégrante de ce trou à rat: elle était utile (moyennant finance) mais on l'oubliait aussi vite qu'elle disparaissait. Et jusqu'à présent, cela lui convenait parfaitement.

"Navrée de vous décevoir mais je ne crois pas que nous ayons ce genre de coutume chez nous. Quant à votre attitude... Oui, mais c'est surtout la façon dont votre subordonné s'est excusé qui m'a mise sur la voie."

Elle éluda soigneusement le fait que rares étaient les marins capables de contrôler leurs émotions et de garder un visage impassible en toute circonstance une fois descendus de leurs navires ou de leurs aéronefs.
Si elle l'avait précisé, Fabius aurait sans doute compris qu'elle avait également remarqué la façon qu'il avait de la dévisager: il n'était pas insensible à sa beauté, du moins tant que ses cheveux cachaient encore la partie moins... attirante de son visage. En descendant à terre, elle avait pourtant pris soin de mettre les habits les plus passe-partout qu'elle avait; mais la moiteur avait eu raison de sa volonté de passer inaperçue et elle avait dû retirer la capuche qui couvrait d'habitude tout son visage.

Le capitaine se prit alors au jeu et essaya à son tour de deviner le statut d'Eireen. Et le grand sourire qu'il arbora une fois ses conclusions tirées était communicatif. La jeune femme se mit à sourire aussi.

"Vous avez presque tout bon. Presque. Je suis une mercenaire d'un genre un peu particulier, j'ai déjà rencontré mon employeur hier, ce qui fait que je suis ici en mission et non plus dans l'attente d'une mission..."

Il était bien entendu inconcevable que la jeune femme dévoile son vrai métier ou la guilde à laquelle elle appartenait. Mais la situation lui avait donné envie de s'amuser un peu; une fois n'était pas coutume, elle aurait aimé oublier quelques instants la mélancolie qui l'habitait et le fait que son estomac ne se calmait toujours pas et qu'elle n'attendait finalement qu'une chose: reprendre la mer.
Fabius rentrerait-t-il dans le jeu? Comprendrait-t-il qu'elle se moquait un peu de lui? Oh si peu, à peine, et si gentiment...

"Je suis un assassin. Et ma mission est de vous tuer."

Le sourire revenu sur ses lèvres n'avait pas bougé et elle plongea ses yeux couleur d'orage dans ceux du capitaine.


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Mal de mer ou mal de terre? EmptyJeu 29 Aoû - 12:31
Je suis fier de moi et de mon intelligence, j’aurais pu être détective privé ou même inspecteur, si je n‘avais pas choisis la voix militaire. La jeune femme me confirme bien qu’elle est mercenaire, même si le reste de ces paroles est plus trouble, mais cette incertitude est vite levée quand elle m’indique toujours en souriant, qu’elle est là pour me tuer !

Mon sourire à moi disparait d’un seul coup quand je me rends compte que j’ai en face de moi un assassin ! Et de toute évidence assez sûre d’elle pour me l’annoncer d’un coup, alors que plusieurs dizaines de membre d’équipage sont à quelques mètres ! Ce comportement ne peut signifier qu’une seule chose, le piège c’est déjà refermé et je n’ai aucune chance de m’en sortir vivant.

La dernière fois que j’ai été confronté à ce genre d’individus, j’avais beaucoup parlé et des soldats étaient intervenu, me sauvant la vie. Je ne sais pas si aujourd’hui j’aurais autant de chance, mais mes hommes sont en danger tant qu’ils resteront dans cette taverne, je vais donc faire durer le plus possible notre entretien afin qu’ils partent et me laissent là tout seul. J’aurais ainsi les coudées franches pour me battre sans risquer de voir mourir un de mes compagnons d’arme.

Toutes ces réflexions ne m’ont pris que quelques secondes, et je reprends la parole, tout en souriant, mais c’est un faux sourire et mes yeux restent aussi sérieux que si ma vie était en jeu, ce qui est clairement le cas :

Parfois, je déteste avoir raison. Si ça ne vous dérange pas, je vais maintenant essayer de découvrir qui votre employeur. Il y a grosso modo, trois possibilités, l’organisation que certain nomme l’ordre de la Pénitence, les My’tran pro-guerre et les partisans de la gouverneur Laura Godolphin. Chacun a ses propres raisons de me voir morts.

C’est vrai que maintenant que j’y pense, j’ai un sacré paquet d’ennemis, mais je reste concentré sur mon monologue, j’en profite également pour approcher ma chaise de la table occupée par mon interlocutrice, afin d’être à portée, en cas d’attaque physique :

Pour l’ordre de la Pénitence, ils ont déjà essayé de me tuer, de plus j’ai pu voir le visage d'un de leur membre, ils semblent logiques qu’ils veuillent terminer le travail. Ils ont appris que j’étais de passage ici, et vous avez eu de la chance que je sois entré dans cette auberge. Si c’est bien le cas, je suppose que les autres consommateurs sont vos complices et qu’ils n’attendant que votre signal pour attaquer.

Je reprends mon souffle et machinalement j’attrape la bière qui est maintenant à ma portée, mais il suffit que je la sente à nouveau pour la reposer aussitôt, écœuré par son odeur.

La deuxième possibilité est que vous êtes une mage My’tran, maitrisant un élément, et que vous ayez su grâce à votre magie, que je serais ici à ce moment précis. J’ai déjà vu une personne manipulant le feu et c’était très impressionnant. Vous pouvez tout à fais être capable de tuer en un instant toutes les personnes présentes dans cette pièce!.

Il est vrai que cette adepte de Suns, que j’avais combattu avec Chafouin, avait pu enflammer un homme en seulement quelques secondes alors qu’elle était sérieusement amoindrie par son trek dans la forêt. La dernière hypothèse est la pire, mais également la plus probable, et je dois la dire, même si ce qu’elle implique ne me plait guère :

La troisième possibilité est que vous avez été payé par un daenar partageant les idées bellicistes de l’ancienne membre du conseil de l’UNE. C’est une personne haut placée qui a saboté une pièce du navire ici, sachant que j’étais le seul navire a proximité pour amener une nouvelle machine, puis il connaissant ma date d'anniversaire et que suivant la tradition, je viendrais fatalement dans ce bar.

Voilà j’ai fini ma longue discussion, et pendant que nous parlions, mes marins ont continué à boire et la moitié sont déjà partit pendant que le reste est maintenant trop souls pour bouger, j’espère qu’ils ne leurs arrivera rien, mais il faut que je m’en assure, alors je pose une dernière requête à celle qui va essayer de me tuer dans quelques minutes :

Étant tous les deux des professionnels, je ne vous demanderai pas de changer d’avis sur votre mission. Toutefois, mes hommes ne représentent plus aucun danger, je vous demanderai de bien vouloir les épargner.



Voilà, je suis maintenant prêt à combattre, mon corps est complètement tendu et ma main se rapproche millimètre par millimètre de la dague, prêt à accélérer mon mouvement en cas d’attaque.




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Mal de mer ou mal de terre? EmptySam 14 Sep - 16:50


Il essayait de gagner du temps. Eireen le sentait et le voyait, mais elle le laissait faire. Il n’avait manifestement pas compris que tout cela n’était qu’un jeu et il s’était engouffré tête baissée dans le stratagème. Si elle faisait le choix de continuer à jouer, il lui faudrait être prudente : il n’était pas question de se retrouver enfermée dans les geôles lugubres de Daënastre. D’autant qu’elle n’avait reçu que la moitié de son solde pour le moment…

Pendant que le capitaine tentait de découvrir l’identité de son « commanditaire » imaginaire, elle observait ses faits et gestes. Il s’était sensiblement rapproché d’elle ; machinalement, il jetait régulièrement des coups d’œil en direction de la tablée de matelots derrière lui. Elle essaya de deviner s’il tentait de leur faire signe, mais tous semblaient beaucoup trop occupés par le contenu de leur choppe pour oser regarder dans leur direction.
La jeune femme maniait certes très bien la dague, mais contre une armée de matelots, même fortement avinés, elle n’aurait jamais fait le poids… En cas de problème, ils lui barraient le chemin vers la porte d’entrée. Il ne lui resterait potentiellement qu’une issue : la fenêtre, le verre était crasseux mais peu épais… Elle pourrait peut-être s’en tirer avec seulement quelques échardes.

Peu à peu la taverne se vida tandis qu'Eireen écoutait d'une oreille les élucubrations et suppositions de son vis-à-vis. A la fin de sa dernière tirade, il ne restait plus qu'une demi-douzaine de pauvres bougres ronds comme des barriques à la table derrière eux.
Il était temps de répondre au long monologue du capitaine.

"Puisque vous avez pris le temps d'exposer chacune de vos suppositions quand à la nature de mon commanditaire et les raisons qui auraient pu le pousser à vouloir vous voir mort, permettez moi à mon tour de vous répondre point par point."

Elle caressa le revers de sa manche, à l'endroit où était caché sa deuxième dague. Il allait falloir mentir de façon éhontée. En d'autre temps lointain, lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, elle adorait cela. Mentir était un moyen d'arriver à ses fins...

"Concernant la première possibilité: je n'ai et je ne travaillerai toujours qu'en solitaire. L'idée même de devoir travailler pour le compte d'une guilde, rendre des comptes à celles-ci et partager mon quotidien et le fruit de mon travail avec d'autres personnes que moi-même me donnerai presque envie de vomir. Cela répond donc à votre première supposition: non, je ne fais partie de l'ordre de la Pénitence."

Les matelots derrière eux n'étaient plus que trois. En incluant l'aubergiste, le garçon et deux hommes attablés au fond de la salle, il ne restait plus que 9 en tout et pour tout dans la taverne.

"Je ne m'étendrai pas sur la deuxième possibilité. Je suis certes une my'tran mais je n'ai plus mis les pieds sur ma terre natale depuis des années. Même s'il m'arrive encore d'allumer un feu grâce à ma magie pour des raisons de commodité, j'ai laissé de côté cette partie de moi pour le moment. C'est encore non donc..."

Son sourire s'affaissa légèrement comme à chaque fois que ce sujet était abordé. Il lui faudrait bien un jour rentrer chez elle, mais elle n'était pas prête: elle préférait patienter encore un peu, une année, voire deux, voire plus; le temps qu'il faudrait.
Sa main avait quitté le revers de sa manche et elle caressait doucement le morceau de tissu au fond de sa poche. Il lui manquait toujours de nombreuses pièces du puzzle, elle le sentait inconsciemment.

"Enfin, je ne me mêle jamais de politique. C'est le meilleur moyen de s'attirer des ennuis. Il ne me viendrait donc pas à l'esprit d'offrir mes services à une personne de haut rang, encore moins un ancien membre du conseil de l'UNE.

Vous avez échoué à trouver l'origine de mon commanditaire. Et quoiqu'il en soit même si vous aviez vu juste, je n'aurais pas pu confirmer vos suppositions, vous m'en voyez désolée."


Les matelots avaient tous quitté la taverne. Il ne restait plus qu'elle et le capitaine, et la main du capitaine à quelques millimètres de ce qu'Eireen supposait être son arme.
Il lui restait encore une deuxième carte à abattre. Et la jeune femme espérait secrètement que cela suffirait à faire fuir son vis-à-vis; elle n'avait pas réellement envie de se battre ce soir. Le mensonge avait assez duré mais elle aurait préféré éviter d'expliquer que tout cela n'était qu'un jeu. D'autres questions s'en suivraient et elle n'aurait aucune réponse à y apporter.

"Pour autant, Capitaine, je dois vous avouer quelque chose. Si vous rapprochez encore un peu plus vos doigts de votre arme, vous risquez bien de perdre une partie de votre virilité sans l'avoir voulu. Ma dague est actuellement pointée sur votre entrejambe, et il me suffirait d'allonger un tout petit peu le bras pour vous abimer malencontreusement..."

Tout en disant cela, Eireen passa sa main devant son visage et découvrit la moitié gauche de celui-ci. Les cicatrices, l'oeil mort, l'amas de chair sans forme que ses cheveux cachaient était désormais à la vue du capitaine. D'ordinaire, cela suffisait à faire fuir les gens... et si ce n'était pas le cas, ils n'osaient pas s'approcher davantage. Dans ce cas, cela lui laisserait largement le temps de filer par la porte et de disparaître dans la nuit tombante.


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Mal de mer ou mal de terre? EmptyDim 15 Sep - 20:33
Je suis surpris des réponses de la jeune femme, elle travail en solitaire, ne fais pas partie de l’ordre des fous furieux de la Pénitence, n’a pas de contact avec les My’trans ni avec l’UNE. Alors qui l’envoie ? il s’agit peut-être d’une vengeance personnelle, et cette intuition est renforcé quand elle me montre son visage gravement brûlé.

Je décide de mettre carte sur table et je commence tout d’abord par poser mes mains en évidence sur la table, en souriant d’un air gêné comme un enfant pris la main dans le sac de bonbon, puis je m’approche de son visage pour le détailler attentivement, me levant en partie de la chaise pour me rassoir ensuite, une fois mon examen terminé, avant de lui dire :

Il s’agit bien d’une brulure magique, mais vous êtes au courant car vous m’avez indiqué que vous savez comment utiliser ce type de magie. Si mes souvenirs sont bons, vous devez être une adepte de Zolios. Mais je ne vois pas vraiment comment je suis lié à ça, je ne sais pas lancer des sorts et je ne vois pas pourquoi une aussi belle jeune femme que vous m’en veuille au point de me tuer.

De plus, pendant tout le long de notre entretien, elle n’arrête pas de toucher différentes parties de ses vêtements, est-ce qu’elle a des armes cachées ? Un poison aérien peut-être ? Une espèce de gaz qui pourrait tuer tout le monde dans la pièce, elle y compris, comme une attaque kamikaze. Je nage donc en pleine confusion et je me demande s’il n’y a pas autre chose derrière, je dois donc continuer mes investigations, mais avant toute chose, s’il y a bien un gaz, il faut faire évacuer le propriétaire et l’enfant, je lui fais donc signe en levant la main.

Le serveur en l’espace de dix secondes apparait comme par magie, avec un grand sourire sur les lèvres et je lui indique :

Voilà tout l’argent qu’il me reste, je souhaite que vous nous laissiez votre établissement, nous fermerons en partant.

Le jeune ne semble pas surpris de ma demande, il doit sans se passer des choses louches dans ce genre d’établissement. Toutefois c’est avec soulagement que je les vois tous partir, nous laissant seuls dans le bâtiment. Je sens mon ventre gargouiller et comme j’ai très faim, je me lève et je prenant quelques œufs dans la cuisine, je fais une omelette avec quelques épices comme me l’a appris mon amie Gojo.

Je mets ensuite l’omelette dans deux assiettes que j’ai préalablement nettoyé avec le chiffon le plus propre que j’ai pu trouver avec des couverts et je reviens pour servir le repas. Une fois ceci fait, j’indique à la demoiselle :

Toutes mes excuses, j’ai appris à cuisiner il y a peu de temps et je ne sais faire que deux plats, celui-ci et une raclette au fromage fondu, c’est-à-dire que je sais cuire des pommes de terre et fondre un fromage. Sur ce, je vous souhaite un bon appétit.

Sans attendre sa réponse, je mange avec bon appétit et j’engloutis mon assiette en quelques minutes. Une fois mon repas avalé, j’examine à nouveau attentivement le visage de ma vis-à-vis, y compris la brulure mais décidément, sa face ne me dis rien. Je continu donc notre conversation :

Vous ne m’avez toujours pas dit votre nom.



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Mal de mer ou mal de terre? EmptyMar 24 Sep - 23:06


Pas de dégoût dans le regard du capitaine, ou s'il en ressentait, il le cachait très bien. C'était suffisamment rare pour être souligné. D'ordinaire, Eireen prenait bien soin de masquer cette partie de son visage car les réactions de ses compagnons pouvaient être très déstabilisantes, blessantes voire carrément brutale. Elle avait connu la pitié, le dégoût, l’écœurement, les insultes et même quelques fois les coups, au début, quand elle ne faisait pas encore partie de la guilde.
Maintenant les marins savaient sans savoir, quelques rumeurs circulaient; mais comme pour beaucoup de chose au sein de la guilde, les gens avaient tendance à vite oublier si on savait se rendre utile. De surcroit, par habitude plus que par précaution, Eireen était quelqu'un de discret.

"Une brûlure est une brûlure. Peu importe comment, pourquoi ou qui, le résultat est le même..."

Eireen s'arrêta interloquée. Le capitaine venait de vider ses poches dans les mains du petit serveur. Tout le monde avait désormais déserté la taverne, il ne restait plus qu'eux deux. Elle vérifia que ses deux mains étaient toujours sur la table et constata avec soulagement que oui: ce n'était pas un vague stratagème pour qu'ils puissent se battre en toute discrétion. Son vis-à-vis était certes un peu impulsif et beaucoup trop prévisible; elle ne connaissait pas ses talents de combattant et elle n'avait pas spécialement envie de vérifier si oui ou non il méritait son titre...

Fabius s'éclipsa en direction de la cuisine, ne lui laissant finalement que le temps de finir sa choppe de bière. Le capitaine revint avec deux assiettes fumantes contenant ce qui semblait être une omelette. Il en posa une devant elle, ainsi que des couverts. Essayait-il de retarder l'échéance de sa mort prochaine? Croyait-il toujours qu'elle était un assassin envoyé à ses trousses? Espérait-il l'amadouer en la nourrissant?

"Bon appét..."

Le capitaine avait déjà attaquer sa part du repas, sans demander son reste.
Le ventre d'Eireen gargouilla, mais pas pour les mêmes raisons. Un haut-le-coeur la secoua et elle repoussa légèrement son assiette sur le côté. L'odeur des œufs cuits lui donnait envie de vomir. S'il cherchait effectivement à l'amadouer, c'était raté!

"Désolée, je n'ai rien contre votre cuisine. Mon estomac n'est pas très en forme dernièrement. Etrangement, il tolère la bière, mais l'odeur de votre omelette beaucoup moins... Vous êtes sûr qu'ils sont frais vos oeufs?"

Voyant qu'il la dévisageait à nouveau, la jeune femme remit en place la mèche de cheveux qui cachait la "mauvaise" partie de son visage. Le spectacle était fini pour aujourd'hui.

"Pardon. Les assassins n'ont pas l'habitude de se présenter avant de tuer leur victimes... Mais pour vous je veux bien faire une exception. Mon nom est... Ivy."

Évidemment, Eireen ne pouvait pas donner son vrai nom. Et Ivy était son nom d'emprunt. Pourquoi? Elle n'en avait aucune idée, mais cela sonnait bien. Lorsqu'elle prononçait ce nom, elle avait l'impression de l'avoir entendu toute sa vie, comme si c'était le sien sans être le sien.
Dans de nombreuses circonstances par le passé, elle avait du taire sa véritable identité; et à chaque fois elle avait choisi le même prénom comme pseudonyme: Ivy.

"Pardonnez mon manque de tact Capitaine, mais... et maintenant? Vous avez réussi à soigneusement évincer tout le monde de ce trou à rat. Il ne reste plus que vous et moi. Vous pensez que je suis ici pour vous tuer. Vous avez mangé à satiété, j'ai bu un tout petit peu plus que de raison. Que fait-on?"

La jeune femme plongea son oeil gris orage dans ceux de son vis-à-vis et attendit sa réponse patiemment.



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Mal de mer ou mal de terre? EmptyMer 25 Sep - 22:07
J’écoute attentivement ce que me dit la jeune femme, qui devient de plus en plus loquace au fur et à mesure que la soirée avance. Elle commence tout d’abord par sa brûlure, mais ne donne aucune information sur comment elle ce l’ai fait, pourtant elle en parle sans passion, comme d’un évènement ancien, et ne m’accuse pas d’en être responsable. Je peux donc dire que la My’tran ne m’en veut pas à cause de sa blessure.

Elle refuse de manger mon omelette, est-ce parce qu’elle pense que je veux l’empoisonner ou bien tout simplement que c’est mauvais. Pourtant, j’ai manger ma part, et je l’ai trouvé bonne, mais il est vrai que je ne suis pas quelqu’un de difficile concernant la nourriture, même si je suis plus exigeant concernant les boissons, je suis donc l’exact inverse de mon interlocutrice !

Elle remet sa mèche sur son visage, avant d’enfin me donner son prénom, Ivy. Bien sûr je ne pense pas que ce soit sa véritable identité, pourtant elle le dit avec beaucoup de naturelle, comme si cela faisait longtemps qu’elle utilisait cet alias. Mais ce nom c’est quelque chose que je demandais depuis longtemps, alors je ne boude pas mon plaisir.

Puis soudain, elle pose la question qui fâche, à savoir ce que l’on fait maintenant. Je dois dire que je suis beaucoup plus détendu qu’au début de notre conversation, et je me permets même une petite excentricité. Je prends l’assiette encore pleine, et je mange l’omelette en lui répondant :

Vous vous trompez sur un point très important, primordiale même, j’ai encore faim.

Une fois l’assiette terminé, je suis maintenant vraiment calé, même si j’aurai aimé un dessert au chocolat, mais il ne faut pas trop espérer dans ce genre d’établissement, je l’indique d’ailleurs à la jeune femme :

Pour votre prochain assassinant, n’hésitez pas à attendre votre cible dans un restaurant trois étoiles, ce sera beaucoup mieux pour tout le monde.

Je souris en prononçant cette dernière phrase, me sentant beaucoup mieux maintenant que j’ai manger tout mon soul. Mais je vois que mes pitreries ne sont pas vraiment ce qu’attend la jolie femme qui me fais face et je reprends donc la parole :

Nous pouvons faire ce qu’il vous plaira, je suis un ancien cadet, toujours prêt.


Je ne suis pas sûr que les mages aient ce genre de structure et qu’elle ai compris l’allusion, mais je ne m’arrête pas à ce genre de détail, et je continu mon monologue :

Plus sérieusement, je suis prêt à me battre quand vous voulez, pourtant je ne vais pas dégainer en premier devant une aussi belle femme, ce serais indécent.

Je fais à nouveau un grand sourire avant de lui annoncer :

J’ai quand même réfléchi, et je ne suis pas sûr que vous soyez là pour me tuer, mais que pour une raison inconnue, vous êtes joué de moi. Je suis maintenant bien embêté, car j’aimerais vous inviter à boire un véritable alcool, mais je n’ai plus d’argent. J'ai bien une bouteille dans mon navire, mais il faudra que j'aille la chercher.

J’ai en effet exact que j’ai donné toute ma bourse pour réserver cet endroit pour la nuit et je n’ai même pas de quoi nous acheter une friandise, je lui demande donc :

Je vais donc vous posez la même question, que fait-on ?

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