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 Un corps étendu dans la neige

Invité
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Un corps étendu dans la neige EmptyMer 16 Oct - 23:40
Province d’Hinaus
Ville d’Ankar

3 avril 934 :

Comme prévu lors de mes instructions, je suis d’abord passé à la ville d’Ankar, avant de pouvoir commencer ma patrouille. Ma première mission officielle en tant que commandant de brik nommé « l’Entreprise » n’est guère valorisante avec juste la délivrance d’un paquet de première importance au commandant de la garnison locale.

Pourtant, c’est dans ces occasions que je rencontre quantité de gens intéressants, qui, je l’espère un jour, m’aideront à grimper les échelons de la hiérarchie des forces célestes. Bon, c’est vrai que je peux croiser aussi des véritables idiots comme cet habitant du Tyorum à qui j’ai fait remarquer que Jorund n'était pas la première ville fondée dans la région, il m’a tenu la jambe deux heures et il a fallu qu’un de ses amis lui amène un livre où c’était écrit noir sur blanc pour qu’il concède enfin à me laisser partir.

C’est pourquoi je suis toujours dans cette cité qui a inventé les armures assistées, heureusement emmitouflé dans mon manteau bien chaud d’officier de l’armée, car il fait un froid de gueux, pour rejoindre mon aéronef. Je commence quand même à m’inquiéter car je crains de m’être encore perdu. Je le sais que je n’ai aucun sens de l’orientation, c’est pourquoi, en règle générale, j’essaie de prendre la même route au retour que celle de l’aller.

Le problème est que la nuit est tombée entre-temps et que tous les points de référence que j’avais identifié pour éviter de me retrouver dans une pareille situation sont devenus invisibles dans l’obscurité. J’arrive ainsi dans une petite place, couvert de neige comme le reste de la cité, et je remarque un groupe de quelques personnes qui semble regarder quelque chose par terre. Alors que je m’approche, je les entends parler, même si je ne comprends pas ce qu’ils disent.

Ne faisant aucun effort pour masquer mon approche, je vois les individus se tourner vers moi, la neige qui crisse sous mes bottes a dû les alerter. Ce sont quatre hommes et je peux distinguer un corps humain allongé sur le sol, juste derrière eux, même si je n’arrive pas à savoir s’il s’agit d’une femme ou d’un adolescent. La situation me semble assez préoccupante pour que je leur demande d’une voie forte :

Que se passe-t-il ici ?

Je ne suis pas inquiet et plutôt sûr de moi, car sous mon manteau, je dispose de mon épée, et je ne doute pas un instant que si je dois en venir aux mains, j’aurai le dessus.

Ruby Nyë
Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptyJeu 17 Oct - 22:29
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Depuis quand n’avait-être pas goûté un bon repas ? Ne s’était-elle pas couchée sur un lit douillet ? Elle ne le savait pas. Comment peut-on compter les jours lorsque l’on a pour simple repère le défilement inlassable du jour et de la nuit et pour seul indication de la saison la température ambiante ? Aujourd’hui, ce soir, elle n’en pouvait plus… Son corps était las, ses paupières si lourdes et son esprit à peine perceptible.

Comment en était-elle arrivé là ? A quêter pour des miettes de pain, nourriture qu’elle donnait surtout à Lamya, sa chère Khulgana qu’elle ne prenait même plus la peine de cacher aux yeux de tous avec sa magie. Emmitouflée dans la cape de fourrure rapiécée, sa petite tête dépassait à peine du tissu. Elle aussi était à bout de force. Les vêtements de la jeune femme étaient dans un état lamentable : Troués, rafistolés par endroit, imbibés d’humidité. Grelottant de tout son être, les bras repliés contre sa poitrine, Ruby tentait désespérément de garder le peu de chaleur qui lui restait.

Elle était bien loin la jeune fille aux yeux vifs et à l’esprit aventureux. Il ne restait plus grand chose à sauver. N’étant déjà pas bien grand et mince de nature, elle avait perdu ses bonnes joues rondes et bientôt il ne lui resterait plus que de la peau sur les os. Quant à sa chevelure, elle lui arrivait à présent jusqu’à la poitrine et avait retrouvé sa rousseur d’origine bien que quelques cheveux noirs perduraient toujours. Voilà à quoi elle ressemblait. Une âme esseulée.

Pourtant la mage avait connu beaucoup de joie en arrivant sur le continent. Elle s’était trouvé un foyer aimant, vécu une très grande amitié, trouvé un travail fantastique. Mais il avait fallut qu’elle veuille en voir plus, qu’elle ne tienne pas en place, comme à son habitude. N’était-elle donc pas capable de profiter de ce qu’elle possède ? Il avait fallut qu’elle veuille se rendre à Ünellia, qu’elle se retrouver fourrée dans un trafic d’animaux, qu’elle veuille jouer aux héroïnes. Ça avait mal tourné, évidemment. Non seulement elle avait créer des problèmes à son nouvel ami, mais en plus ce ne fut pas sans conséquences. La jeune femme avait du fuir. Pour sauver sa propre vie. Car si ces malfrats remettaient la main sur elle…

Alors, elle s’était échappée aussi loin et vite qu’elle avait put, tâchant de disparaître complètement comme elle savait si bien le faire. Pendant un long moment, elle a du faire profil bas, et lorsqu’elle daigna revenir à Cerka, elle constata que les choses avaient changé. Les premiers attentats qu’avaient subit daënastre n’avait pas laissé indemne la population. Soucieux de leur réputation, les anciens collègues lui fermèrent la porte au nez. Travailler avec des mages risquait de leur attirer des ennuis.

Que lui restait-il à ce moment ? Des amis ? Elle avait perdu l’un et quant à l’autre, il devait surement être rentré à My’trä ou aux bras de sa dulcinée quelque part on ne sait où. Une famille ? Oui. Une personne en tout cas. Ophélia. C’est pour cette raison qu’elle chercha à remonter dans le nord du continent, dans l’espoir de pouvoir la retrouver, elle qui était la personne la plus chère à son cœur. Mais la maison qu’elle retrouva était vide. Vide et détruite… Il ne restait plus rien, plus rien qu’une boule au ventre face à l’éventualité qu’un drame horrible s’était déroulé pendant son absence. Où était-elle ? Que s’était-il passé ? Était-elle… Morte ? Pour une fois dans sa vie, Ruby avait maudit son architecte de lui permettre de garder ses souvenirs. Son don était incroyable mais il lui permettait une chose que les autres mages ne pouvaient pas ressentir aussi fort. La douleur de l’absence. Les sentiments, les souvenirs précieux, la tourmente des questionnements, la peur qui prend aux tripes de s’apercevoir qu’on est seul à présent.

Elle est passé par le déni. Se donnant une raison d’être, elle s’est mise en tête de partir à sa recherche, quand bien même c’était impossible, d’autant plus si Ophélia était bel et bien décédée. Mais elle se sentait si perdue, désemparée… Ses pas avait fini par la conduire à Hinaus. Mais depuis le temps, sa vaine quête avait laissé la place à une simple survie. Des petits boulots ingrats, parfois une chambre où dormir quand elle avait de la chance, mais au fil des jours, des semaines, des mois, elle avait sombré petit à petit jusqu’à ne plus parvenir à rien si ce n’est une vie de clocharde. Et il ne fait pas bon de rester dans la rue dans une région aussi froide, lorsque la nourriture se fait rare, que la suspicion générale monte progressivement si bien que plus personne ne daigne tendre la main.

Et puis à quoi bon ? Ce jour-là Ruby n’avait plus la force de lutter. La nuit était tombée depuis un long moment déjà et elle était si faible, si fatiguée. Pourquoi ne pourrait-elle pas juste s’asseoir, fermer les yeux et laisser son esprit s’éteindre ? Oui, il y avait Lamya… Elle devait prendre soin d’elle. C’était tout ce qui lui restait pour lutter encore. Un être qui comptait sur elle.

Mais dans cette place enneigée, les pas de la jeune femme se faisaient de plus en plus rare. Jusqu’à ce qu’elle ne s’arrête complètement. Frigorifiée, affamée, éreintée, elle se laissa choir sur les genoux, puis ce fut tout le reste du corps qui suivit. Elle se roula en boule autour de sa khulgana. Un peu de sommeil… Juste un peu. Qu’importe les passants au regard dédaigneux qui soufflaient avec agacement ou ceux, au contraire, qui s’arrêtaient et l’observaient de leur œil inquisiteur. Ruby n’avait plus la force de remuer. Elle restait là, plongeant dans l'inconscience au risque d’y rester pour toujours.

Pourtant, bien loin de la conscience de la jeune femme s’était formé un groupe d’hommes aux intentions peut recommandables. Ils n’étaient pas d’accord sur la manière de réagir devant la silhouette féminine mais il était clair qu’aucun d’entre eux n’avait pour but de la sauver. Ruby aurait d’ailleurs fini sur les pages d’un journée dans une chronique sinistre si un autre homme n’avait pas décidé d’intervenir.


« Rien du tout, tout va bien monsieur. »

L’un des hommes s’était tourné vers le nouvel arrivant tandis que les autres s’étaient déplacés de façon à masquer la silhouette étendue.

« Vous devriez passer votre chemin et rentrer vous mettre à l’abri de ce froid. Les rues ne sont plus fréquentables la nuit tombée, on ne sait pas ce qu’il pourrait arriver. Il y a une auberge à deux pas d’ici, je peux vous y emmener si vous voulez. »

Le premier individu avait pour but de noyer le poisson dans l’eau sans aucun doute.

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Un corps étendu dans la neige EmptyJeu 17 Oct - 23:59
J’ai l’air d’un jambon ? Parfois je me demande ce qu’il se passe dans la tête des civils à vouloir comme çà, cacher la vérité à des militaires. Je lui donne comme excuse qu’il n’a peut-être pas vu qui j’étais à cause de mon manteau couvert de neige, mais leur petit tour de passe-passe avec un mec sympa et les quatre autres qui essayent de se faire oublier rend les choses encore plus agaçantes.

Je regarde à gauche et à droite, mais comme par hasard, il n’y a aucun policier dans les environs, je vis devoir débrouiller l’affaire tout seul, comme un grand. Je commence par la diplomatie, comme d’habitude, et je leur indique :

Je suis Fabius Solar, capitaine des Forces Célestes et je vous demande une dernière fois ce qu’il se passe ici.


L’annonce de mon grade à le petit effet habituel que je commence à bien apprécié depuis ma sortie de l’académie. Tout d’abord la personne qui avait cherché à m’entrainer à l’auberge recule d’un pas, et ses acolytes se regardent tous d’un air inquiet. Mais la proie doit être intéressant car celui qui a pris la parole et qui s’est de toute évidence imposé comme le chef du groupe ne compte pas en rester là et sort une petite dague, fier de lui, et me menace avec.

Un des bandits restés en arrière me dit alors d’une voix triomphante :

Dégage de là, et vite.

Je lui réponds d’une voix très calme :

Et pourquoi je ferais çà ?

Visiblement surpris par ma réponse, le porte-parole de la petite bande réplique :

Il a une arme !

Je ris à cette affirmation, et ouvrant mon manteau, malgré le froid, je sors mon épée d’officier avec son manche doré avec de lui rétorquer :

Une arme çà ? Ça c’est une arme fils !

Et profitant de mon allonge, je mets une partie des vêtements de mon opposants en charpie, provoquant une vague de panique parmi les malandrins et leur chef dit d’une voie apeurée :

Cassons-nous !

Je les vois se carapater en courant, me laissant enfin libre accès à la personne prostré au sol, je peux remarquer que c’est une jeune femme avec des longs cheveux qui n’ont pas dû voir un shampoing depuis longtemps et fais plus surprenant, il y a une Khulgana à côté d’elle. D’ailleurs la créature dès qu’elle me voit, déploie sa crête, tout en écarquillant ses prunelles, sans doute pour me faire peur et ainsi protéger sa maitresse.

Je fais attention à ne pas le regarder dans les yeux, afin de pas être hypnotisé, et je continu mon examen de la clocharde. Cet adjectif lui est particulièrement bien adapté car ses vêtements sont troués de partout et si je la laisse ici, elle va mourir à coup sûr. J’envisage un moment de l’abandonner à son triste sort, mais je refuse de laisser une femme dans les mains de ces vautours ! J’enlève complètement mon manteau, frissonnant en l'espace d'un instant à cause du vent qui souffle sans pitié et je la recouvre avant de lui dire d’une voix ferme :

Suis-moi si tu veux vivre.

En finissant ma phrase, je lui tends la main, lui laissant le choix, mourir ici, avec mon manteau sur le dos, sans souffrance car je resterai à ses côtés jusqu’à ce qu’elle a poussé son dernier soupir ou combattre et se relever pour exister une journée de plus.


Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptyVen 18 Oct - 15:08
Irys : 722529
Profession : Âme errante
My'trän +2 ~ Khurmag
Alors que les hommes s'apostrophaient, la jeune femme restait prostrée. Elle n'avait pas la force de se relever et de s'enfuir à toutes jambes. De toute manière qui se souciait de son sort ? Personne et ce depuis bien très longtemps. Mais pourtant, lorsque le silence revint, une douce chaleur enveloppa sa frêle silhouette.

Lamya, après avoir sondé avec insistance l'étranger qui s'était approché de sa maîtresse avait fini par cesser de grogner, comprenant qu'il n'avait pas de mauvaises intentions. Elle s'approcha du visage de la jeune femme, frottant le sien dans l'espoir de la faire réagir. Des sons plaintifs s'échappent de sa gorge tandis qu'elle accompagnait son geste de léchouilles.

Ruby battit des cils, sortant avec peine de sa torpeur. Au dessus d'elle se trouvait un homme à la peau hâlée et à la chevelure sombre. Dans ce paysage d'un blanc immaculé, l'étranger semblait sorti tout droit d'un rêve éveillé. Il s'était penché vers elle, lui tendant une main salvatrice. Au début, Ruby ne parvient pas à saisir le sens de ce geste. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle était redevenue invisible aux yeux de tous, elle ne pouvait alors pas concevoir que quelqu'un pouvait se soucier de son sort. Sans doute n'était-ce qu'un mirage qui s'en irait… Pourtant, il restait là, immobile, attendant qu'elle prenne une décision.

Péniblement, Ruby se mit à remuer les doigts, redressant sa main qu'elle dirigea vers celle de l'étranger. Sa paume gelée se retrouva alors enfermée dans une poigne solide. La jeune femme croisa alors le regard de ce qui semblait être un soldat. Ses pupilles écarquillés se rétrécirent doucement comme si elle prenait conscience que sa vie ne tenait à cet instant qu'à un fil. Un fil qu'elle ne lâcherait pas.

Usant du peu de forces qui lui restaient et de l'aide de l'homme, elle se releva. Une fois debout, il était visible que Ruby était minuscule par rapport au soldat. Frêle petite créature qui s'accrochait à ce géant pour ne pas retomber. Qu'importe où il voulait l'emmener ce serait mieux qu'ici. Lamya, quant à elle, avait grimpé jusqu'à son épaule et se lova autour de son cou.

Elle voulait vivre, oui. Une étincelle brillait dans son regard sauvage bien qu'à moitié dissimulé derrière sa crinière de feu. Ses lèvres restaient closes mais elle s'agrippait à l'inconnu tel un chaton abandonné qu'on venait de sortir d'une rivière. Où qu'il l’emmena, elle le suivit avec la docilité d'un fauve apprivoisé.

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Un corps étendu dans la neige EmptySam 19 Oct - 10:36
Sa paume est gelée, je ne savais même pas qu’il était possible d’avoir une main aussi froide sans être morte. Mais la volonté humaine permet de faire des miracles et lorsque son regard croise le mien, je peux distinguer à travers ses cils couverts de neige, une farouche volonté de vivre. Elle arrive même à se lever, pauvre corps qui ne semble plus possédez la moindre parcelle d’énergie et qui pourtant réussis à bouger.

Je la maintiens quand même par sécurité et je cherche des yeux cette fameuse auberge à proximité que m’a indiqué le brigand. Il s’avère que celui-ci ne mentait pas, car il y a effectivement un établissement, « Au cœur glacé », au bout de la rue. Je souris devant le destin qui se moque des gens, avec ses jeux de mots bizarre et c’est en portant à moitié la jeune femme que nous arrivons à l’intérieur du bâtiment.

Aussitôt, j’arrête de frissonner, la chaleur des lieux, et surtout l’arrêt du vent coupant un rasoir, me fais beaucoup de bien, alors que je suis sans manteau. Les quelques personnes déjà présentes, nous regarde avec curiosité, mais c’est surtout la patronne, qui me regarde d’un air pénétrant, ne sachant pas vraiment à qui elle à faire avec mon uniforme réglementaire. Sans me laisser démonter, et toujours avec la clocharde à mes côtés, nous arrivons à la hauteur du comptoir où je demande :

Je souhaite une chambre avec deux lits et deux bons repas, servi en haut.


En finissant ma phrase, je pose une centaine d’irys sur la table, ce qui correspondant à près de deux fois le prix de cette prestation dans une auberge de cette classe, qui est loin d’être supérieur, vu l’état de propreté. Je vois le regard de la tavernière changé d’un coup, et elle me sourit, d’un air faux, pour me dire d’une voix mielleuse :

Pour les My’trans, c’est cinquante de plus, monsieur le soldat.

Je faillis lui répondre que je suis Daënar, quand je me rends subitement compte qu’elle ne parle pas de moi, mais de la personne qui m’accompagne. Je regarde cette dernière plus attentivement et je suis une fois de plus surpris par la capacité de certaine personne à détecter les individus qui ne sont pas né sur ce continent. Pour ma part, j’en suis incapable et je n’avais même pas remarqué que la personne que j’avais protégé était une étrangère.

De toute façon, ça ne change absolument rien à ma décision, n’ayant jamais fais de différence entre les adeptes des dieux et les autres. Maintenant, il va falloir que je prenne une décision sur ce paiement supplémentaire, est-ce que je le paye ou pas. J’ai bien envi de l’envoyer promener mais je risque de m’entendre dire que toutes les chambres sont déjà prises et je me retrouverai alors à la case départ. Heureusement, je pense à une décision intermédiaire et j’indique à la matrone :

Voilà le supplément, mais pour ce prix, je veux deux petits déjeuner copieux, demain matin, et ce n’est pas négociable.

Sans attendre sa réponse, je pose l’argent sur le meuble en bois, fixant dans les yeux mon interlocutrice, la défiant de me répondre. Pour toute réaction, j’ai droit à un sourire, tout aussi faux que le premier et les pièces disparaissent en un éclair, et à la place apparait une clé, que je prends avant de monter l’escalier avec la Mytranne et sa drôle de créature, toujours accroché à son cou comme une écharpe vivante.

Arrivé au premier étage, j’ouvre la porte numéroté deux, et je suis agréablement surpris de voir, qu’elle est relativement propre et qu’il y a même une cheminée ! J’indique donc à la jeune femme :

Je vous propose d’aller dans le lit, le temps que je mette le feu en route. Le repas ne devrait pas tarder à arriver.


Je me tourne vers le foyer, commençant à essayer d’enflammer les bûches, même si j’ai un peu de mal, n’étant guère habitué à cet exercice. Finalement au bout de quelques difficiles minutes, j’y arrive, et sans quitter des yeux le feu qui crépite, j’indique à la clocharde :

Je ne me suis pas présenté, je suis Fabius Solar.

Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptySam 19 Oct - 19:34
Irys : 722529
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My'trän +2 ~ Khurmag
Sans mots, les deux inconnus se mirent en mouvement. Ruby, s’accrochant à la vie, parvenait à mettre un pied devant l’autre sans s’effrondrer à nouveau mais malgré toute sa volonté ses jambes  flageolaient à chaque enjambée. A ses côtés, l’homme la soutenait, marchant à son rythme et compensant pour elle lorsqu’elle manquait de s’écrouler. Pour la jeune femme tout n’était que pur instinct de survie et son corps agissait bien plus que sa conscience et c’est à peine si elle daigna observer la devanture de l’auberge.

Ruby sentit ses pieds quitter le sol alors que l’inconnu la transportait à l’intérieur de la bâtisse. Par réflexe, elle resta agrippée à lui alors que la porte de se refermait derrière eux. Aussitôt une vague de chaleur les enveloppa. Malheureusement, la jeune femme était bien trop glacée pour s’en rendre compte. Après tout elle était en hypothermie. Légère, fort heureusement, mais suffisamment pour qu’elle n’ait pas les idées claires.

Alors que l’inconnu rassurant conversait avec une dame au comptoir, la jeune mage, toujours agrippée, avait plongé son regard sur la femme à l’attitude hostile. Ses immenses pupilles la fixaient avec intensité sans ciller, et, c’est sans doute ce qui avait mit la puce à l’oreille de la gérante. Quoi d’autre qu’une stupide my’träne pouvait avoir un air aussi sauvage et hagard ? Quoi qu’il en soit, et même s’il se faisait clairement arnaqué, son sauveur obtempéra aux demandes capricieuses de la femme au sourire mielleux. Un gros paquet d’irys se posa dans le champ de vision de Ruby, très vite remplacé par une clé.

Ruby fut alors arrachée à sa contemplation au grand bonheur de la daënare, qui, visiblement se sentait soulagée de ne plus avoir le monstre de foire en face. La mage se fit entraînée à l’étage puis dans une chambre assez spacieuse pour un établissement de moyenne gamme. L’homme proposa alors à la jeune femme de se poser dans le lit le temps qu’il ne réchauffe la pièce. Elle se contenta de hocher la tête de côté puis obtempéra. Elle quitta la présence rassurante pour la douceur de draps propres, le moelleux d’un matelas et surtout la chaleur des couvertures dans lesquelles elle se glissa sans une once de remord.  

Lamya s’était déroulée de son cou mais elle restait blottie contre sa maitresse, tâchant de lui donner un peu de sa chaleur. C’était sans compter sur le feu de cheminé allumé par l’homme, qui permettrait de faire remonter doucement la température corporelle de la mage. Dans la foulée, l’inconnu se présenta.

La tête frigorifiée, mais retrouvant peu à peu de la chaleur ainsi que ses esprits, remonta des couvertures, laissant apparaître jusqu’à son menton. Une petite voix mélodieuse bien qu’extrêment faible s’échappa finalement de la gorge de la fille des rues. C’est avec une difficulté visible qu’elle parvient à articuler son premier mot depuis bien longtemps.


« M...Me...Mer...ci. »

Se redressant doucement, la jeune femme posa ses mains sur sa gorge engourdie. Pour avoir une conversation intéressante, l’homme devrait attendre. En attendant qu’elle ne retrouve des forces, il devra se contenter de son regard d’un gris hypnotique et sa moue enfantine emplie de reconnaissance. Qui que soit ce Fabius Solar, il venait de la sauver d’une mort lente et inévitable.

Maintenant qu’elle commençait à retrouver des couleurs, ou du moins de quitter le blanc cadavérique, la jeune clocharde sentait de moins en moins l’appel lancinant de l’inconscience, et bien qu’elle n’ait pas été en mesure de saisir les détails de son sauvetage du fait de micro amnésies et de son esprit égaré, elle avait désormais pleinement conscience qu’elle devait tout à cet homme.

Qu’avait-il a gagner en la sortant de sa misère ? D’après son uniforme, il devait être un soldat, ou quelque chose du genre. Quelqu’un d’important et peut être même dangereux. Attendait-il quelque chose de la mage en retour en dehors de sa gratitude ? Pour l’instant elle n’en savait rien. Mais si c’était le cas, elle était prête à sortir les crocs. La jeune femme n’avait rien demandé et s’il décidait de se jouer d’elle comme tout les autres elle mordrait. Fort. Sévèrement. Ruby avait beau ne plus être qu’une âme abandonnée et esseulée, elle restait l’enfant sauvage qu’elle avait toujours été.

C’est d’ailleurs après avoir sursauté qu’elle fixa la porte d’un air soupçonneux lorsque l’on toqua à la porte. Elle suivit du regard Fabius s’y diriger et ce n’est que lorsque qu’il en revint avec un plateau de victuailles qu’elle se détendit. La vue des mets succulents lui retourna les entrailles alors que ses yeux brillèrent à la mesure de la voracité dont elle fit preuve dès lors qu’elle eut le feu vert pour y toucher.

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Un corps étendu dans la neige EmptySam 19 Oct - 23:58
Elle n’est donc pas muette, car elle m’a dit merci, mais vu la difficulté qu’elle a eu pour prononcer ces quelques lettres, je vais devoir attendre un peu avant d’en entendre davantage. Lorsque je me retourne vers la femme étendue, je vois qu’elle me fixe d'un regard remplis de reconnaissance, alors qu’elle devrait être inquiet des suites de la soirée. Je suppose que les My’trans sont moins méfiants que les Daënars, il faudra d’ailleurs qu’elle change de mentalité si elle veut survivre ici.

La personne qui frappe à la porte interrompt le cours de mes pensées, et je me lève pour ouvrir. Une jeune servante vient m’apporter les deux repas que j'ai commandé plus tôt sur un grand plateau et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’en ai pour mon argent ! Deux grands bols de soupe fumant, deux assiettes avec des cuisses de poulet et des pommes de terre et en dessert, la spécialité locale, de la glace ! Dommage cette dernière n’est pas au chocolat, mon parfum préféré, mais à la vanille.

Mais c’est déjà très bien, et faisant attention à ne rien renverser, je porte le plateau jusqu’au lit de la clocharde et je le dépose avec précaution. Pour éviter tout malentendu, je prends mes plats et ramène le tout sur mon lit où je m’assois confortablement, je lui dis alors :

Je vous souhaite un bon appétit, faites attention, la soupe est très chaude.

Et sans plus de cérémonie, je commence à engloutir mon repas, car j’ai très faim, ma petite balade improvisé plus le froid m’ont mis en appétit. La soupe aux fèves est bonne et sa chaleur me fais beaucoup de bien. Le plat principal n’est pas mauvais et pour une fois le poulet est bien cuit, les gens de cette région ayant tendance à le faire carboniser. Le dessert me va tout à fais et apporte une touche de fraicheur au repas, qui sinon aurais été trop lourd.

Une fois les assiettes vides, je pose le tout par terre en indiquant à ma voisine de chambrée :

J’ai entendu dire que les Khulgana mangeais de tout, je laisse les os de poulets ici si çà l’intéresse.

Puis je souris, entièrement remis de mes pérégrinations et je me relève, pour faire quelques pas dans la pièce afin de me dégourdir les jambes et remettre du bois dans la cheminée par la même occasion. Il fait maintenant bon dans la pièce, même si un natif d’Hinaus aurait sans doute pensé qu’il faisait trop chaud. Je continu mon monologue :

Vous pouvez dormir sans crainte, ici personne ne vous fera de mal, demain nous irons vous acheter un nouveau manteau pour que je puisse reprendre celui que je vous ai prêter. En effet, il faut que je le récupère, il n’est pas à moi, en plus, je suis désolé de vous le dire il ne vous va pas vraiment.

Je souris en disant ces derniers mots, content de mon humour. Ce vêtement appartient à l’armée, de même que mon uniforme et je dois le rendre lorsqu’il sera trop abimé ou bien qu’il ne m’aille plus. J’attends de voir la réaction de la jeune femme, je me demande si elle va dormir sans rien demander ou si elle aura des questions à mon encontre. Les quelques spécimens féminins que j’ai pu fréquenter étaient toutes très curieuses et il serait étonnant que les femmes My’trans soient différentes des femmes Daënars sur ce point !


Dernière édition par Fabius le Dim 20 Oct - 15:07, édité 2 fois

Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptyDim 20 Oct - 13:09
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My'trän +2 ~ Khurmag
Aussitôt le plateau déposé sur ses genoux, le ventre de la mage se mit à rugir. Elle n’écouta d’ailleurs pas les recommandations de son sauveur, se jetant sur la nourriture telle l’âme en peine qu’elle était, son côté sauvage ressortant clairement alors qu’elle dévorait son repas sans prendre la peine d’en savourer les saveurs. Rien à voir avec le fait qu’elle soit my’träne, soyons clairs, mais plutôt que la jeune fille est une réelle enfant sauvage, ayant vécut une bonne partie de sa vie dans la nature et que son état de clocharde l’avait ramenée à cet état. C’est donc en lui lançant un regard empli de défiance qu’elle accusa le fait qu’il lui arrache son bol même s’il n’en restait rien.

Le repas avait toutefois eu l’effet de rassasier la jeune femme et de lui redonner de l’énergie. Cela pouvait se voir dans son attitude bien moins apathique et plutôt revêche. Elle persista dans son mutisme, se contentant de suivre du regard le soldat. Ses pupilles avaient retrouvé leur vivacité d’origine et elles brillaient d’un éclat nouveau. Bien qu’elle soit à peu près certaine de ne rien avoir à craindre de ce drôle de spécimen bavard, il l’avait mal jugée. La mage était certes d’une grande naïveté mais elle possédait un instinct de survie bien plus aiguisé qu’une lame de rasoir et elle n’hésiterai pas à lui sauter à la gorge si elle venait à se sentir en danger. C’est d’ailleurs sa nature animal qui l’avait maintenue en vie toutes ces années durant. Seul la solitude poussée par le rejet constant, la faim dévorante et le froid mordant avaient fini par souffler sa carapace. Mais telle la peau d’un serpent, Ruby n’avait fait que muer.

D’un hochement de tête, elle accorda à sa khulgana d’aller grignoter les os de poulets laissés pour elle. Celle-ci ne perdit pas de temps en hésitation et se montra aussi vorace que sa propriétaire.

Fabius se mit à faire quelques pas dans la pièce dans le but de nourrir un peu plus de feu, mais aussi surement afin de se dégourdir les jambes et de briser le silence. Il ne devait pas avoir l’habitude de se retrouver face à quelqu’un d’aussi peu loquace que Ruby. Il en profita pour tenter de la rassurer mais également de faire une pointe d’humour. Dommage pour lui, la mage n’était que peu sensible à ce genre de civilité. Elle se contenta de détacher le long manteau dont elle n’avait plus besoin ici et de le poser au pied du lit.


« Pourquoi ? » Commença-t-elle à marmonner elle le fixant intensément. « Je suis personne. Pourquoi vous faites attention à moi ? »

Elle plissa son petit nez fin et se redressa pour s’asseoir à genoux. De là, elle pouvait mieux observer les réactions du daënar. Ce n’était pas tant qu’elle était étonnée qu’un non mage vienne en aide à une my’träne, mais à elle précisément. Elle, le petit être invisible dont personne ne se souciait ou pas en bien du moins. Son bien-être n’était pas important pour autrui, et ce peut importe sa nationalité. Ruby ne se sentait pas spéciale, elle n’était juste qu’une jeune adulte à peine majeur dont l’apparence se butait à rester enfantine. Il était impossible de lui donner un âge mais l’estimation était toujours plus basse que la réalité, tout autant que l’amour propre dont elle faisait preuve.

« De toute façon ça vous passera. »

Ajouta-t-elle après coup d’un ton détaché. Après tout c’était la réalité. Tous ceux qui lui avaient un jour tendu la main avaient tous fini par l’abandonner. Pourquoi ce soldat ferait-il autrement ? Il allait l’aider pour ce soir, lui offrir de bons vêtements, quelques repas, et puis une fois qu’il aurait l’impression d’avoir fait une bonne action, il s’en irait reprendre le cours de sa vie tandis que Ruby retournerait à la rue comme la bonne à rien qu’elle était devenue.

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Un corps étendu dans la neige EmptyDim 20 Oct - 15:51
Comme je l’avais supposé les questions arrivent et on peut dire que le regard plein de reconnaissance n’a pas duré bien longtemps. Je la laisse vider son sac et elle semble plutôt amère la petite même si elle a de bonne raison de l’être. Je commence donc à lui expliquer les raisons de mon comportement :

Je suis intervenu car vous avez besoin d’aide, tout simplement. En tant que soldat, mon devoir est de protéger la population et vous en faites partie, c’est aussi simple que cela. Après je sais que vous allez me demander pourquoi je vous ai amenez ici, et je vais devoir vous racontez une petite histoire qui m’est arrivé quand j’étais jeune, à moins que vous ayez autre chose de plus important à faire que m’écoutez.

Je souris encore une fois, content de mon trait d’humour, même si le premier n’a pas vraiment fait mouche, mais je ne suis pas du genre à baisser les bras devant un public difficile et je continu :

Lorsque j’étais à l’académie militaire, j’ai eu le coup de foudre pour une jeune fille, et nous avons passé beaucoup de temps ensemble. Pour moi c’était une histoire sérieuse et je pensais même lui devenir de devenir ma fiancée mais avant que je puisse faire ma demande, elle et sa famille sont partit pour un voyage et ne sont jamais revenu. Je n’ai jamais reçu de nouvelle de sa part et je ne sais même pas ce qu’elle est devenue ! Pourtant j’espère que si un jour elle est dans votre situation, une personne comme moi, l’aidera également.

Voilà, j’ai fini mon histoire, et je peux donc enchainer sur sa remarque :

Je ne sais pas comment vous êtes arrivé à la rue, mais si vous pensez que je vais vous ramenez chez moi et vous faire vivre dans l’opulence, ce n’est pas le cas. Demain matin nous partirons d’ici, nous irons vous achetez des vêtements et vous irez fréquentez un établissement de bain. D’ici là, vous devrez me dire ce que vous voulez faire, si vous souhaitez revenir dans la rue, çà me va, je ne juge pas. Si vous désirez faire autre chose, et que vous n’avez pas besoin de mon aide, je sortirai de votre vie après une poignée de main.

Je m’arrête de parler une seconde pour boire un verre d’eau de la carafe qui était déjà dans la chambre et je remets une buche dans le feu, la dernière je pense, ce qui nous permettra d’avoir un peu de chaleur pendant toute la nuit. Une fois ceci fait je reprends :

Si vous avez besoin de mon aide pour trouver un boulot, j’ai peut-être un travail qui pourrais vous intéresser, si vous voulez quitter cet endroit, je peux vous payez un billet, bref, je suis prêt à vous donnez un coup de main, mais il faudra le demander. Je vous donnerai également mes coordonnées, si un jour, vous êtes prête à me payer un bon repas.

Voilà, je pense avoir tout dit, car comme d'habitude, j'ai beaucoup parlé et j’attends en souriant la réponse de la jeune femme, c’est maintenant à elle de décider de son avenir.

Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptyDim 20 Oct - 18:20
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Ainsi c’était un bon soldat avec des principes. Ce genre d’individu était plutôt en voie de disparition depuis quelques temps. La plupart du temps ils avaient tendance à détourner le regard et faire leurs rondes plus loin, les rares fois où ils avaient intervenu ce n’était que pour faire décamper la clocharde qui « importunait ces braves gens ». Ruby était toujours dubitative face à Fabius, cela n’expliquait toujours pas pourquoi il s’impliquait autant pour une clocharde, une mage en plus. Une moins que rien.

Ne se laissant pas démonter devant l’amertume visible de la presque adolescente, le soldat se mit à lui raconter une histoire sensée l’éclairer sur ce point. N’ayant de toute manière rien de mieux à faire, effectivement, elle l’écouta, non sans une moue éloquente de ses pensées du moment. Comme l’homme s’accrochait à des rêves perdus et se berçait d’illusions, il espérait que d’autres en feraient de même envers son amour d’enfance qui ne devait plus rien avoir à faire de lui puisqu’elle l’avait abandonné. En un sens, le soldat comprenait le sentiment d’abandon qui étreignait le cœur meurtri de Ruby mais la mage, en revanche, se demandait si elle serait capable d’en faire de même si leur situation était inversée.                                                                                                                                                      
Son interrogation intérieur prit fin aux paroles qui suivirent. Si elle pensait qu’il la ramènerait chez lui dans l’opulence ?! C’était une blague celle-là ?! Sur le moment, Ruby sentit ses joues se gonfler et ses sourcils se froncer fortement. Pour qui la prenait-il ? Et pour qui se prenait-il lui-même à la traiter de haut comme cela sous prétexte qu’il l’avait sortie de la torpeur des rues glaciales ? Jamais une telle idée ne lui aurait traversé l’esprit, bien au contraire. Elle était persuadée qu’il ne valait surement pas mieux que les autres et même si elle avait tord jamais elle ne se serait permise d’imaginer vivre à son crochet. Elle avait beau avoir une estime bien basse de sa condition, elle volait un peu plus haut que cela.


« Je ne suis pas un vulgaire toutou qu’on ramène chez soi et qui vous doit fidélité tant qu’on lui rempli la gamelle. » Grogna-t-elle aussitôt. « Ne me faites pas dire ce que je n’ai jamais souhaité. Je ne vous connais pas. »

L’homme tempéra ses paroles par la suite, lui indiquant qu’il tenait tout de même à lui offrir des vêtements décents et rendre à son corps la propreté qu’il mérite. Elle haussa les épaules, signifiant que cela lui importait peu mais qu’elle ne le refusait pas. Il devait toutefois se douter qu’elle ne pourrait pas lui offrir quoi que ce soit en échange. Et ça, c’est ce qu’elle ne parvenait toujours pas à saisir chez lui. La jeune femme avait toujours fonctionné sur du donnant donnant et la balance était extrêmement déséquilibrée.  

Fabius alla se servir à boire et remettre une dernière bûche dans le feu, laissant à la jeune femme le temps d’assimiler les dernières informations. Choisir la rue n’était pas un réel choix. Entre rester au chaud et vivre ou retourner dans la rue et finir par mourir sur le trottoir comme elle avait faillit terminer… Le fait est que non, ce n’était pas un choix. Pas pour quelqu’un possédant un instinct de survie aussi grand que celui de Ruby. Elle était prête à tout pour exister.  

Une fois son tour de la chambre terminé, il revint lui proposer de nouvelles choses, cette fois bien plus intéressantes et toujours avec un sourire aimable malgré l’attitude revêche de son interlocutrice : Un travail, un billet vers de meilleurs horizons ou même quoi qu’elle puisse lui demander. Cela n’enlevait rien de l’inégalité de la situation malgré le fait qu’elle lui devrait un repas, un jour, si elle acceptait son aide. C’était bien peu demandé en échange.


« Un repas. Juste un repas ? » Reprit-elle d’un ton suspicieux. « Vous êtes bizarre. »

Elle le jaugea du regard un moment avant de finir par hausser les épaules en soupirant d’un air blasé.

« Mais d’accord. Je veux bien faire tout ça demain, et je suis prête à travailler n’importe où pour vous le rendre ce repas, mais ne vous méprenez pas, je ne suis pas à la rue parce que je l’ai choisi, mais parce que personne ne veut d’une my’träne dans ses pattes. »

Bien que son identité avait été sous entendue à cause de la remarque de la tenancière, qui n’en savait rien au fond puisque la jeune femme n’avait rien fait pour démontrer qui elle était à savoir faire de la magie, parler pour trahir un quelconque accent ou porter des vêtements my’träns. LA jeune femme était dans un triste état mais elle n’avait pas spécialement d’accent, c’était même une très bonne comédienne à ce niveau là pour imiter celui des autres, elle portait des vêtements locaux bien que rapiécés et elle n’avait pas usé de magie depuis longtemps. Mais face à Fabius elle ne s’en cachait pas. Elle n’avait pas peur de lui.

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Un corps étendu dans la neige EmptyDim 20 Oct - 22:57
Et une personne de plus qui me trouve bizarre ! Je devrais monter un club et faire payer l’entrée, je deviendrais riche. Je ne sais pas quoi répondre à cette remarque, mais heureusement elle enchaine et m’indique qu’elle est prête à travailler et que si elle est à la rue, c’est parce que personne ne veut donner une chance à une adepte de la magie. Je suis dubitatif sur cette question, car je connais plusieurs My’tran qui ont un emploi plutôt bien rémunérer, mais s’il est vrai que c’est plus difficile pour eux, après tout, ce sont des rappels constants de la défaite de notre nation il y a plusieurs dizaines d’années de cela.

Sans compter le traumatisme commun qui a fais fuir nos ancêtres à travers les mers. Mais pour moi, tout çà ne veut pas dire grand-chose, les lanceurs de sorts vivent sur un continent où tout est magique avec leurs dieux, très loin d’ici et moi je vis dans cette contrée. Ce sont deux mondes complètement séparés et ce qui affecte l’un ne devrait pas affecter l’autre, mais il y a toujours des victimes collatérales comme la personne que j’ai en face de moi.

Réfléchir à tous çà m’a pris quelques minutes et la jeune fille doit attendre ma réponse à ses paroles, même si elle parait toujours aussi blasée. Pour ma part, je commence par m’allonger sur mon lit, et je croise les bras derrière la tête, regardant le plafond, avant de lui dire ce que j’ai dans la tête :

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais l’armée n’élève pas ses montures volantes mais les achètes à des éleveurs. Le griffon que l’on m’a assigné, et qui se nomme Fab, pour l’anecdote, fais partie d’un élevage situé à une heure d’ici, en train, ce qui représente sept heures de cheval si nous décidons de prendre ce moyen de locomotion.

Je m’arrête une seconde afin de bien vérifier mon calcul étant plus habitué au moyen de transport mécanique que ceux qui sont plus « primitif », mais j’ai bien raison dans mes multiplications et je continu donc :

Lors de ma première visite en ces lieux, il y a une semaine de cela, un griffon m’a pris en amitié, enfin c’est ce que le propriétaire à déclarer et je dois aller demain le récupérer, du moins si la créature n'a pas changé d'avis. Il m’a également dit qu’il manquait de main-d’œuvre pour s’occuper des animaux. C’est là où, si vous le souhaitez, vous pouvez intervenir, vous avez l’air de bien vous entendre avec ces derniers et vous serez loin de toute technologie, le repaire, étant pour des raisons évidentes, assez éloigné des grandes villes.

C’est le moins que l’on puisse dire, après que le train m’a déposé au milieu de nulle part, il m’a fallu plus de trois heures en calèche pour y arriver, j’ai même failli vomir mon repas plus de quinze fois (oui, n’ayant que çà à faire, je les ai comptés). Donc, je vous propose de m’y accompagner, et si l’endroit vous convient d’y rester, les membres du personnel étant logé sur place.

Voilà, j’ai pensé à cet endroit car d’une part il faut que j’y aille pour récupérer mon griffon et en plus c’est l’endroit parfais où la jeune femme pourra travailler et y déployer toutes ses capacités, il reste juste un point à éclaircir et je lui indique lequel :

Je ne connais toujours votre nom, puis-je vous le demander ?

Voilà, toujours cette bizarre habitude de ne pas se présenter alors que c’est une des premières choses que je fais, mais je suppose que je n’arriverai pas à changer le monde, du moins pas ce soir, car je suis trop bien pour bouger de mon lit.

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Un corps étendu dans la neige EmptyMar 22 Oct - 20:07
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Pendant quelques minutes Ruby se demanda s'il n'avait pas changé d'avis à son propos. Sans doute à cause de son attitude. Pourtant la jeune mage n'avait pas toujours été ainsi, au contraire. Bien qu'elle soit discrète, elle avait par le passé brillé par sa générosité et son courage. Toujours souriante, avenante et joueuse… Son image impeccable, elle l’avait obtenue par un conditionnement acharné. Devoir n’être qu’un portrait charmant et agréable mais creux et insiginifiant. Elle avait pourtant commencé à changer dans le bon sens mais tout perdre l’avait court-circuitée, c’est peu dire.

Ruby se contenta d’un haussement d’épaules alors que le jeune homme reprenait place et s’allongeait sur le dos, le regard perdu entre les lattes du plafond. Mais finalement il reprit la parole, annonçant d’ailleurs un fait qui surprit la mage. Les soldats daënars avaient des montures volantes ? C’était un fait étonnant, ne préféraient-ils pas leurs machines volantes aux volatiles ? La jeune fille se mit à imaginer l’un d’eux à califourchon, muni d’un fusil qu’il ne parvenait à tenir en place du fait des mouvements de sa monture, le tout en tentant de garder sa coiffe militaire en place. Cette idée l’amusa et lui tira presque un sourire. D’autant plus que le nom du griffon était assez comique.

Etant d’humeur un peu moins revêche, la jeune fille se pencha en avant, plus attentive aux paroles du soldat. Celui-ci lui donna un certain nombre d’informations intéressantes, à savoir d’où venait le fameux griffon, le temps de route avec un moyen de transport anti-allergène, l’importance de la décision de l’animal dans cette transaction, mais aussi le travail en question qu’il lui proposait. Ruby devait bien avouer que Fabius avait tapé dans le mille. Cela ne réglait pas la question de savoir s’ils accepteraient mais il s’agissait d’un travail décent et qu’elle apprécierait sans aucun doute contrairement à ceux auxquels elle avait eu droit avant de finir par tomber en dépression.

Il faut dire qu’elle avait sacrément manqué de chance à ce niveau-là. Entre ceux qui la traitaient comme une moins que rien et la rémunéraient au lance-pierre ou ceux pourtant de confiance qui ne voulaient pas craindre une mauvaise image, et ce n’était rien en comparaison de ce qu’on lui avait parfois proposé. Des boulots ingrats et plus ou moins hors-la-loi. Ruby avait touché à tout pourvu d’avoir suffisamment d’argent pour dormir au chaud et se nourrir mais cela l’avait affecté d’une manière bien plus pernicieuse. Aller à l’encontre de ses convictions, être sans cesse rabaissée, jugée et parfois maltraitée, et son amour propre avait fini par fiche le camp.

Et puis Fabius lui demanda son nom. Sur le coup elle resta interdite. Tout autant qu’elle était restée impassible face aux présentations du soldat, elle n’accordait pas bien plus à son propre nom.


« C’est comme vous voulez. Dernièrement c’était « Hey toi là » ou « Gamine » au mieux, mais Ruby est ce qui me correspond le plus. »

Lança-t-elle en pointant du doigt sa chevelure de feu. C’était d’ailleurs la seule chose positive depuis cette année lamentable. Sa chevelure d’origine avait fini par repousser et chasser le noir dégradant qu’on lui avait affublé depuis sa sortie du pensionnat. Il ne restait d’ailleurs aucune mèche depuis puisqu’elle les avaient coupées au couteau quelques mois plus tôt, ce qui expliquait à moitié pourquoi ses cheveux étaient inégalement longs par endroits.

« Pardon de vous avoir traité de bizarre, au faite. Bon, je ne vous comprend pas vraiment, mais vous êtes observateur en tout cas. Ce boulot m’a l’air très bien, c’est vrai. Ça fait longtemps que je ne m’occupe plus des animaux mais de vous entendre en parler… Je sais pas, ça me ferait de la peine s’ils me refusaient. »

Son visage s’attrista un instant avant de prendre une moue bien plus boudeuse et assurée.

« Mais ils y perdraient. Je suis plus douée que n’importe lequel d’entre eux, et d’ailleurs si votre griffon veut pas vous reconnaître je pourrais même le convaincre que vous êtes un bon gars. »

Elle sous-entendait parfaitement de pouvoir communiquer avec l’animal et elle soutint sans honte le regard de Fabius. A vrai dire, la seule chose dont elle avait honte à présent était bien le fait qu’elle ait fini par renoncer à user de sa propre magie. Au delà de désirer se fondre dans la masse pour essayer de ne plus être une intruse dans ce pays de technologie qui repoussait celle-ci, elle constatait qu’elle avait simplement laissé tomber.

Mais ce n’était pas le moment pour s'apitoyer sur son propre sort, après tout l’homme bavard avait exposé beaucoup de faits et il attendait surement d’elle qu’elle s’ouvre plus au dialogue. C’est donc pour cela qu’elle poursuivit, bien qu’elle réalisait aussi que cela faisait un bien fou de parler à quelqu’un.


« Et puis vous en faites pas pour le trajet, je vais pas vous rendre malade avec une calèche, de toute façon j’aime pas voyager au détriment de ces pauvres bêtes, je préfère les trains. » Elle se stoppa devant la mine probablement incrédule du daënar. « Quoi ? Parce que vous aimeriez qu’on vous grimpe dessus et vous donne des coups de cravache pour que vous couriez alors que vous n’avez absolument pas l’envie ? »

Ce n’était sans doute pas la justification qu’il attendait mais il devrait s’en contenter. Au moins la jeune fille se montrait plus sociable, c’était un début qu’il valait mieux ne pas laisser filer car même si elle éprouvait ce besoin de s’exprimer qu’elle avait si longtemps ravalé, il suffisait que la conversation cesse pour qu’elle batte en retraite.

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Un corps étendu dans la neige EmptyMar 22 Oct - 22:30
C’est donc Ruby, je connais finalement le nom de la personne que j’ai tiré de la neige. Je pense même qu’elle a essayé de faire une tentative d’humour en énonçant les deux premiers prénoms qui lui étaient venus à l’esprit, mais je n’en suis pas sûr et je préfère me taire. Comme elle montre ses cheveux roux en même temps, je suppose que c’est un surnom qu’elle s’est donné elle-même. Toutefois, je ne creuse pas plus la question, Ruby ira très bien.

J’ai même droit à des excuses et un remerciement dans la même phrase, décidément, la personne que j’ai en face de moi change vite de caractère, je ne sais pas si je dois mettre cela sur mon charme légendaire ou si c’est à cause de son jeune âge, mais je penche plutôt sur la deuxième possibilité, la première option n'a jamais très bien fonctionné. Dans tous les cas, elle accepte ma proposition d’emplois et me confirme qu’elle c’est bien s’occuper des animaux comme je le pensais, allant même jusqu’à pouvoir leur parler !

Encore une fois, je suis surpris par les différentes capacités qu’on reçu les Mytrans, sans doute grâce à leurs dieux et je me demande si mes lointains ancêtres les possédaient également. Je suis également étonné quand la jeune femme m’indique qu’elle préfère prendre le train que voyager avec des chevaux et je ne peux m’empêcher de lui préciser en me relevant à moitié de mon lit :

Je vous concède que je n’ai jamais considéré le point de vue du cheval, il est nourri, logé et en échange, il nous transporte. Je n’ai rien contre prendre le train, mais je sais que la technologie vous rend malade et je souhaite que vous soyez le plus possible à votre avantage quand nous serons là-bas pour l’entretien d’embauche.

Je la regarde donc droit dans les yeux et je lui indique en détachant bien mes mots :

Je peux louer une calèche et vous la laissez conduire pendant tout le voyage, ainsi les animaux ne seront pas maltraités. Vous n’avez pas à prendre la décision maintenant, vous n’avez qu’à réfléchir et me donner votre réponse demain, la nuit porte conseil comme dit mon père.

Bon, il dit aussi bien d’autre chose, il me semble bien que mon père a un dicton pour toute les situations, mêmes les plus invraisemblables. Je me souviens d’une balade dans un parc que nous avions faites quand j’étais petit et j’avais absolument monter en haut d’un muret. Bien sûr, ce qui devait arriver, arriva et avant d’arriver au sommet, je fis une belle chute, m’égratignant les genoux au passage, mon père eu alors cette phrase mémorable : « Qui fais le malin, tombe dans le ravin ».

Cela m’a marqué car je m’en souviens aujourd’hui comme si c’était hier, le proverbe est maintenant gravé à vie dans mon esprit. Mais me voilà à nouveau perdu dans mes souvenirs et tout en restant sur mon lit, je m’assois, mettant un oreiller derrière mon dos pour être plus à l’aise. Je repense alors à une des phrases que m’a dit la jeune My’trans et je lui demande donc :

J’envie ce don de parler aux animaux, vous l’avez toujours eu ? Pour les griffons, ce ne sera pas bien utile car, si je me souviens bien des paroles de l’éleveur, ils sont dotés de capacité télépathique, donc si je ne le plais pas, aucune rhétorique ne pourra le convaincre de m’apprécier. Le but est de fonder un rapport amical avec eux, pour qu’ils acceptent de m’aider dans mes patrouilles et de me transporter, ce ne sera pas une chose facile, mais je peux passer quelques jours sur place, si çà peut aider à ce que Fab me sonde en profondeur. Après tout, je lui demande de quitter sa famille pour aider un humain à assurer la sécurité d'autres humains, c'est une décision lourde de conséquence que certains humains n'arrivent pas à prendre sur toute une vie.

J’ai en effet trois jours maximums pour le convaincre, si ce n’est pas possible, je renoncerai pour le moment, et reviendrai lors de ma prochaine permission dans la région, ce qui peut impliquer un délai de quelques semaines à six mois. Ce serait donc embêtent de repartir bredouille, voir brecouille comme aurait dit mon père, mais pas catastrophique. Il ne me reste plus qu’un seul point à aborder avant de la laisser répondre :

Les hommes qui ont essayé de vous faire du mal pendant que vous étiez dans la neige, est-ce que vous les connaissiez ? Je vous demande çà, au cas où il faudrait s’attendre à du grabuge demain matin.

En est en effet jamais trop prudent, car comme dirais mon père : « un homme avertis en vaut deux » et on ne sera pas trop de deux pour combattre ces malandrins s’ils reviennent.

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Un corps étendu dans la neige EmptyVen 25 Oct - 19:14
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La conversation se poursuivit au grand soulagement de la jeune femme, bien qu'elle n'y laisse rien paraître. Ce n'était de toute manière pas étonnant de la part du bout en train qui lui faisait face. À ce propos, Fabius ne cacha pas son étonnement en entendant les premiers arguments de la jeune fille et il insista pour la mettre à son aise. Sans doute fut il tout aussi surprit que Ruby se mette à pouffer de rire.

«  Non vraiment laissez tomber la calèche. C'est tentant, c'est vrai, mais je me passerai bien de vos nausées sans vouloir vous vexer. » Elle posa la main devant la bouche, masquant son sourire narquois mais se reprit « J'ai déjà pris le train, je trouve ce moyen de transport fascinant… Et je sais me tenir ne vous inquiétez pas. Un bon bol d'air frais suffira. Vous avez dit que c'est loin de la ville non ? Donc une fois hors du wagon nous auront sûrement un peu de marche de toute manière. »

Le jeune homme déposa la tête sur son oreiller, la tête pensive. Alors qu’il se mettait à son aise, il questionna la jeune femme sur la possibilité de posséder ce don depuis sa naissance. Ruby acquiesça derechef, d’aussi loin qu’elle se souvienne elle avait toujours été magique. Son don était juste… difficile à contrôler et le serait d’ailleurs à nouveau lorsqu’elle s’emploierait à l’utiliser à nouveau. Mieux valait pour le soldat qu’il n’en fasse pas les frais par inadvertance. Non pas que sa magie n’était que brutale, elle était aussi très belle et poétique, mais la rouquine avait ce problème de contrôle parfois imprévisible.

Pour cette fois en tout cas il n’en aurait pas besoin, ou pas l’envie tout du moins malgré sa curiosité palpable. Le jeune homme lui avait confié être envieux des dons magiques, cela dit Ruby était aussi très intéressée par la technologie et grommelait souvent de ne pouvoir l’utiliser correctement et surtout suffisamment longtemps sans se sentir mal. Elle trouvait que sur ce point, c’était assez injuste. Cela ne faisait qu’obliger les daënars à choisir entre ce en quoi ils croyaient et ce en quoi ils pouvaient aspirer de devenir. De plus, cela n’aidait pas à la bonne entente puisque personne ne pouvait se comprendre dans ces conditions.

Le sourire entendu de la jeune fille disparu soudainement lorsque Fabius évoqua les hommes qui l’avaient trouvée dans la neige et dont il avait sauvé Ruby en les faisant fuir. La rouquine se renfrogna, la mine sombre et le regard baissé. Elle hésita à lui répondre car si elle se montrait franche cela voudrait dire qu’elle devrait se livrer à lui en dire plus sur elle-même et elle ne savait pas ce qu’elle pouvait confier à cet homme en toute confiance. Mais d’un autre côté Fabius lui proposait de l’aide et s’il comptait rester un moment ici il valait mieux qu’il sache de quoi il en retournait. Finalement, elle se lança, bien que son regard restait fuyant.


« Oui je les connais, en quelque sorte… Et encore ceux que vous avez vu c’est pas les plus malins et dangereux du groupe. Ils se font appeler les Vipers et c'est eux qui sont au sommet dans la rue. Ils font la loi ici. Au début, quand je suis arrivée j'étais pas comme ça. »

Elle se désigna de haut en bas,  histoire qu’il comprenne qu’elle parlait de sa tenue et de son hygiène globale douteuses. Tout à l’heure il avait évoqué ne pas savoir comment elle en était arrivé là, mais Ruby allait tout autant lui expliquer comment, pourquoi et depuis combien de temps, même si pour cette dernière partie elle avait cessé d’en faire le compte.

« Je n’avais peut être pas un toit sur la tête tous les jours mais je m'en sortais, voyez ? Et puis j'ai commencé à constater ce qu'il se passait dans les rues. Je ne suis pas la première de leurs victimes. Ils font tout ici, trafique, extorsion, violence, viol et j'en passe. Sauf que je n’étais pas du genre à laisser faire et j'ai commencé à intervenir. Pas forcément directement mais j'aidais les autres et ça ne leur a pas plu. Un jour ils ont voulu me coller une bonne frousse pour m'intimider moi aussi mais je leur ai mis la misère. »

Un éclat féroce flotta sur les pupilles de la mage bien à ce souvenir mais il se teinta rapidement d’une grande amertume.

« Très clairement je n’aurais pas du. Parce que depuis ils ont mit un point d'honneur à me détruire. À cause d'eux j'ai plus rien sauf ma Lamya, et encore, parce que d’ordinaire je la cache. Un jour ils m'ont passé à tabac, dépouillé du peu d'argent que j' avais et ensuite ils ont détruit mon bâton et mon cithare… »

A ses paroles elle sentit une boule se nouer dans sa gorge et elle ne put s’empêcher de crisper le poing. Une larme coula sur sa joue qu'elle essuya rageusement avant de poursuivre son récit.

« … Et après ça ils m'ont donné une sale réputation au point que toutes les portes me sont fermés au nez une à une. Je sais pas comment il s'y sont prit mais plus personne n'a voulu d'une saloperie de mage. Depuis j'ai essayé de survivre comme je pouvais et surtout de disparaître à leurs yeux… Mais j'en suis tellement fatiguée… Tout à l'heure vous avez parlé de comment j'en suis arrivée là mais c'est plutôt depuis combien de temps. J'en sais rien… Je n'arrive même plus à compter. »

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Un corps étendu dans la neige EmptyVen 25 Oct - 22:21
Je suis soulagé qu’elle accepte finalement de prendre le train, même si je n’ai jamais compris pourquoi certains My’tran peuvent supporter la technologie, tandis que pour d’autre c’est un véritable supplice. Je vais donc pouvoir dès demain l’emmener par ce moyen de transport rapide et arriver ainsi en fin de mâtiné à notre gare d'arrivé, même s’il restera les trois heures en calèche dont l’idée me crée déjà des nœuds à l’estomac. La bonne humeur de la jeune fille disparait quand elle me répond au sujet des hommes qui ont faillis l’agresser.

L’histoire qu’elle me raconte semble véridique et j’apprends ainsi l’existence de ce groupe, les Vipers qui sont un peu les caïds de ce quartier et qui sont les responsables de sa déchéance et de sa vie dans la rue. De toute évidence ils n’ont pas apprécié cette intrusion dans leurs affaires et lui en ont fait baver, et pas qu’un peu, après c’est la loi du talion classique, avec le cycle habituel, vengeance contre vengeance, jusqu’à ce que le plus faible abandonne. J’ai devant moi la perdante de cet affrontement et si je ne lui demande pas si la police est intervenue, c’est que je me doute déjà de sa réponse, les forces locales chargés du maintien de l’ordre étant trop corrompu pour agir.

Je ne peux que soupirer devant l’impuissance qu’a dû ressentir la jeune femme et je continu à l’écouter, elle me parle de son bâton et de sa cithare qui ont été cassés et qui apparemment représentait beaucoup pour elle. Puis elle arrive au point final de son histoire, de toute évidence ému car je la voie pleurer. Je me lève alors de mon lit, près à lui faire un câlin pour la consoler, mais je m’arrête avant d’avoir pu faire un pas, car je crains que mon geste soit mal interprété.

Pour ne pas paraitre complètement idiot, je me dirige vers la cheminée, et bouge un peu les buches, ce qui ne fais pas grand-chose, mais montre que je ne me suis pas levé pour rien. Cela me permet également de réfléchir à notre situation, car je crains de plus en plus qu’un comité d’accueil nous attendent demain matin sur le pas de la porte de l’établissement et même si je ne pense pas être la cible prioritaire, je n’ai aucune envie que Ruby ne se prenne une balle perdue.

C’est pourquoi je décide d’avoir une carte de plus dans ma manche, au cas où les choses tourneraient mal et je dis à ma voisine de chambre :

Je sors un moment pour descendre les plateaux et m’assurer que tout se passera bien demain, je reviens dans quelques minutes.

Prenant les plats vides, je descends l’escalier et j’arrive devant le comptoir où se trouve un jeune homme avec un regard franc, sans doute celui qui tient l’établissement la nuit et je lui demande :

J’ai besoin d’envoyer une lettre, avez-vous le nécessaire pour écrire, une feuille et un coursier ?

Je vois le gardien acquiescer et sans poser de question, me donne le matériel demandé. Je mets alors sur papier l’ordre à mes commandos d’abordage de m’attendre cacher à 9h devant cet établissement et d’intervenir à mon signal. Je ferme l’enveloppe et la donne à un jeune garçon, sans doute un des nombreux domestiques de l’hôtel, qui part en courant dans la nuit sombre, en direction de l’aéroport où m’attend mon bric.

Après avoir laissé trente Irys sur le meuble, je remonte ensuite tranquillement les marches, rassuré par l’assurance que je viens de prendre. Je frappe donc à la porte de la chambre et je dis simplement :

C’est moi.


Bien sûr, j'aurais pu rentrer directement, mais je ne tiens pas à effrayer encore plus mon invité, ou à me prendre une buche en pleine tête. C'est donc après avoir eu l’autorisation, que j’entre dans la pièce et que je me remets sur mon lit, m’allongeant cette fois-ci complètement sur la literie, appréciant le moelleux du matelas doublé de la couverture et je repense à ce que m’a indiqué la My’tran plus tôt, je décide donc de lui poser directement la question :

Est-ce que le bâton qu’ils vous ont cassé avait une valeur particulière, car en même temps que nous allons vous acheter des habits, nous pouvons nous arrêtez à une autre boutique qui pourrais vendre ce genre d’arme. Et enfin, qu’est-ce qu’une cithare ?

Je vais sans doute passer pour un inculte, mais pour moi, une cithare, c’est une pâte jaune épicé que l’on met dans les hot-dogs, mais je ne suis pas certain que ce soit ce dont parle la jeune femme.

Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptyDim 27 Oct - 18:15
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Alors que Ruby s’était tu, Fabius se leva hors de son lit, se tournant vers Ruby, mais finalement il se dirigea vers la cheminée. Il avait écouté l’histoire de la jeune femme jusqu’au bout et semblait pour une fois dans l’incapacité de lui répondre. Ruby ne lui en tint pas rigueur, après tout il prenait la mesure de la situation et des répercussion à venir de s’être lui aussi mêlé de ce qui ne le regardait pas. Mais au moins lui c’était un soldat. C’était soit une bonne soit une mauvaise chose. Soit ils emploieraient les grands moyens soit ils le laisseraient tranquille de peur que la milice extérieure ne mette le bout de son nez dans cette ville corrompue.

« Je sors un moment pour descendre les plateaux et m’assurer que tout se passera bien demain, je reviens dans quelques minutes.  »

Ruby releva la tête, les yeux ronds. S’assurer que tout se passerait bien ? Comment pouvait-il l’affirmer ? Si leurs opposants choisissaient d’exterminer la menace avant qu’il n’alerte de plus hauts placés, Fabius ne pourrait rien y faire à part tenter de sauver sa peau pour qu’ils quittent la ville indemne, il était soldat, armé, mais seul. La mage pouvait servir, mais dans une certaine mesure. A moins qu’ils ne les laissent en paix pour l’instant…

Quelques coups portés sur la porte résonnèrent dans la pièce. Ruby sursauta et bondit sur ses pieds par réflexe mais une voix familière traversa le bois fin. Elle lui donna alors l’autorisation d’entrer après un soupire de soulagement. Le jeune homme ne prit pas la peine d'émettre une remarque sur le fait que Ruby se trouvait debout sur le qui-vive et se rallongea simplement sur son lit. La mage se rassit alors à son tour, se plaçant en tailleur, le buste tourné vers son compagnon de chambre qui avait reprit la parole. Mais pour une fois il se contenta d’une question et non toute une flopée.


« Merci, c’est gentil. Ça me rassure d’avoir quelque chose pour me défendre. J’ai bien ma magie mais je préfère éviter et… »

Elle marqua une pause, battant des cils pour retenir son émotion. Elle n’était pas quelqu’un de superficiel, a qui il fallait toujours de nouvelles choses quitte à faire un caprice pour obtenir ce qu’elle souhaitait. C’était une personne simple de nature, qui n’était pas bien exigeante. Mais même si elle avait détesté vivre au pensionnat, elle éprouvait une immense tristesse à avoir perdu son instrument. Mère Magën était une odieuse personne d’une méchanceté cruelle mais elle lui avait un jour fait un cadeau. Quelque chose de spécial, quelque chose qui la rassurait comme pouvait l’être un doudou pour de jeunes enfants.

« En faite c’est surtout mon cithare qui me manque. C’est un instrument de musique, j’en jouais pour m’apaiser. C’était… Qu’est-ce que vous avez de plus cher ? Qui n’ait aucune valeur aux yeux des autres mais que vous voudriez garder à jamais près de vous ? C’est… C’est exactement ça pour moi. Le voir brisé ainsi, détruit à jamais… C’est comme si on m’avait tout prit. »

Le cœur de la jeune fille se serrait si fort à ce souvenir. Il n’avait été que la goutte d’eau qui manquait pour faire couler pour de bon le bateau qui tentait de garder le cap en dépit de la tempête. Ruby était perdue à l’intérieur de cette tourmente, emportée tel un fétu de paille.

« Et… C’est le cas… J’ai tout perdu, même ça… Aucun foyer où me sentir chez moi, personne pour qui je compte… Je n’ai plus rien ni personne…  »

Finalement, elle s’affaissa, laissant ses larmes couler sur ses joues fraîches. Elle se mit très vite à sangloter, laisser libre court à ses émotions qu’elle retenaient depuis trop longtemps. Et comme toujours, lorsqu’elle se laissait aller, sa magie suivait le mouvement…

La pièce paru à Fabius de plus en plus sombre et froide malgré la puissante chaleur de la cheminée. Le sol se couvra d’un noir ébène menaçant qui courait droit vers la sihouette recrocvillée sur son lit et attrapa son pied pour l’entourer d’une liane épineuse grimpant tout autour de Ruby comme si elle cherchait à l’emprisonner et l’étouffer de sa noirceur.

Ruby n’avait aucun contrôle sur l’illusion qui s’était formée dans l’esprit du soldat et elle n’en avait pas même idée à cet instant. C’était tout le problème de la jeune fille, ce qui la forçait à se détacher de ses émotions, parce qu’elle ne pouvait la contrôler que si elle restait calme. Mais la boite de pandore s’était ouverte lorsqu’elle fut prise de sanglots et sa magie démontrait au soldat à quel point la jeune mage souffrait d’une dépression qui l’avait amenée à vouloir en finir.

La question était de savoir quelle réaction il allait avoir face à cet étrange phénomène.

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Un corps étendu dans la neige EmptyDim 27 Oct - 19:43
Je rajoute mentalement à ma liste de chose de faire, d’acheter un bâton bien solide à une boutique, peut-être même ferré aux extrémités pour être plus efficace. J’ai également l’explication sur cette fameuse cithare, c’est donc un instrument de musique, je m’étais donc complètement trompée avec mon aliment ! Heureusement que je ne lui ai pas fais part de ma théorie, je serais vraiment passé pour un ignare ou un idiot, voir les deux.

Lorsque la jeune fille qui s’est assise sur son lit continue à m’évoquer ce que cet objet représentait pour elle, et qu’elle me pose la question si je possède un objet qui est tout pour moi, je ne lui réponds pas, car je n’ai aucun bibelot de ce genre. Même si je perdais toutes mes possessions, j’irais à un magasin et j’en achèterais d’autre pour les remplacer tout simplement. Mais je peux comprendre ce qu’elle ressent, car si j’étais exclu de l’armée, je serais moi aussi complètement déboussolé. Pourtant même dans ce cas, je continuerai à vivre et je choisirais une autre voie, je pense être une personne difficile à briser.

Mais la personne que j’ai en face de moi est jeune, très jeune et d’ailleurs elle se met à pleurer, non une larme comme je l’ai vu faire il y a quelques minutes, mais c’est un véritable torrent d'eau salé, comme si elle avait retenu ses pleurs trop longtemps, ce qui est sans doute le cas. Alors que je m’apprêtais à lui dire quelque chose pour la consoler, sans doute une banalité, je vois quelque chose de curieux, de très curieux même qui apparait.

Le sol devient noir et le reste de la pièce s’assombrit, comme si le feu c’était éteint et une bande sombre de l’épaisseur d’un bras s’enroule autour de Ruby ! Je pense immédiatement à de la magie et à une attaque d'ensorceleurs, ils ont dû, pour une raison ou une autre me prendre pour cible et pour une raison inconnue ma compagne de chambre en est la victime collatérale !

Je me précipite donc sur le lit où se trouve cette dernière et je l’y arrache, afin de la prendre d’autorité dans mes bras et d’un bond arrivé à la porte de notre chambre. Je vois, avec surprise, que la liane n’oppose aucune résistance et cela me fais douter de ma théorie. Mon objectif premier était de courir en dehors de l’hôtel pour nous mettre à l’abri, mais je me demande si c’est bien une attaque que nous subissons, après tout, les ténèbres sont arrivées pile au moment où la crise de panique à commencé et il existe de nombreuses magies venant des architectes comme j’ai pu l’apprendre à l’académie.

Un peu honteux de mon mouvement qui pourrais très bien être mal compris, je dépose avec précaution la sorcière sur son lit, et je m’assois sur l’unique chaise de la chambre, pour montrer mes intentions pacifiques. Je commence bien sûr par m’excuser d'une petite voix:

Je suis désolé d’avoir dû vous toucher sans votre accord, j’ai cru à une attaque magique et je voulais vous mettre en sécurité le plus vite possible, parfois j’agis trop vite sans réfléchir.

Je me sens en effet très mal, et je continu donc d’une voix peinée :

J’espère ne pas vous avoir fait peur, Ruby.

J’essaye ensuite de lui remonter un peu le moral :

Vous êtes encore jeune et je suis sûr que vous allez retrouver un foyer et des amis. Vous pouvez même me compter comme l’un d’eux. Pour votre instrument de musique, nous en rachèterons un dès demain, c’est une promesse.

Je suis sûr que ce genre d’objet doit être à la vente et que son prix sera abordable. Maintenant, j’espère que j’ai pu rattraper ma bêtise, mais ce sera à mon interlocutrice d’en décider.

Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptyJeu 31 Oct - 9:30
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Alors que la jeune fille laissait libre court à sa tristesse et que sa magie n’en faisait qu’à sa tête, Fabius réagi d’instinct. Non pas en agressant la mage ou en fuyant loin d’elle mais en essayant de la mettre, elle, à l’abri. Il l’attira avec force dans ses bras, bondissant avec elle jusqu’à la porte, prêt à décamper s’il le faut. Mais la magie disparu aussitôt. Ruby avait été surprise et c’est avec des yeux ronds qu’elle tenta de capter le regard de Fabius. Que s’était-il passé ? Ca, elle ne le comprit pas sur le moment. Mais quoi que ce soit, cela avait suffit à alerter le non-mage.

Gardant toujours la jeune fille dans ses bras, il la déposa à nouveau sur son lit puis s’exila plus loin dans la pièce. Les méninges de Ruby se mirent alors à tourner. Avait-il eut peur d’elle ? Qu’avait-elle fait pour l’effrayer ? Il se trouva qu’il pensait l’avoir effrayée, elle. Le soldat avait vu sa magie, de toute évidence et avait pensé à une attaque extérieur. S’il s’était éloigné d’elle ensuite ce n’était que pour ne pas la déranger. C’était curieux, d’habitude la rouquine repoussait les gens parce que sa magie était imprévisible et incontrôlable, pas parce qu’ils prenaient en compte ce qu’elle ressentait. Le plus étrange était que l’homme, optimiste, se contait même parmi les amis à venir de la jeune fille. Ne sachant quoi lui répondre, elle se contenta de s’excuser elle aussi.


« Je, c’est moi qui m’excuse… Je suis désolée si ma magie vous a surprit. Je ne suis pas quelqu’un de normal, je possède un don si grand et sauvage que je n’arrive pas à le contrôler quand je suis émotive. C’est pour ça que mon cithare est si important. En jouer m’apaise. »

Elle baissa la tête, se tortillant les doigts d’un air peu assuré qui s’entendait également dans sa voix lorsqu’elle reprit.

« Vous n’avez pas peur de moi ? Vous devriez vous savez… J’attire les ennuis comme des mouches et je porte malheur à ceux auxquels je tiens… Quand ce n’est pas ma magie qui leur cause du tord. »

Elle essuya ses dernières larmes et tâcha de faire meilleure figure. Même si l’intervention de Fabius avait stoppé ses pleurs, elle restait une fillette attristée et apeurée. Cela dit tout cela l’avait épuisée, plus qu’elle ne l’était déjà à l’origine. Elle releva le regard, regard qui se voulait suppliant lorsqu’elle fini par reprendre d’une toute petite voix.

« Dites… Est-ce que vous pouvez revenir ? Promis je vais me contenir et ne plus pleurer. Je suis épuisée. Mais… J’ai peur de m’endormir… Vous pouvez rester près de moi s’il vous plait ? »

Il était clair que sa peur relevait de la crainte d’un sommeil éternel comme elle avait y sombrer quelques heures plus tôt. Contrairement à ce que pensait le soldat, la jeune fille se moquait bien de la proximité, cela ne la dérangeait pas. C’était rare d’être en contacte avec les autres mais elle n’éprouvait aucune gêne là dessus. Les comportements protecteurs avaient plutôt un effet apaisant sur cette grande enfant qui n’en avait pas connus lorsqu’elle était encore petite.

Elle resta à l’observer de sa moue adorable jusqu’à ce qu’elle obtienne une réponse positive mais à vrai dire elle ne se rappela plus de ce qu’il se passa ensuite tant elle sombra rapidement dans le sommeil une fois la présence rassurante revenue près d’elle. La nuit fut pour elle assez courte mais suffisamment réparatrice car pour une fois ce fut le doux crépitement d’un feu de cheminée qui l’avait bercée.

Ruby se redressa sur les coudes, se frottant les yeux avant de bailler. A à droite se trouvait le gentil Fabius, encore endormi dans son propre lit. Elle frotta son nez contre celui tout frais de Lamya en guise de bonjour puis elle se leva complètement et alla se poster à la fenêtre, observant à travers la vitre la ville encore calme à cette heure.

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Un corps étendu dans la neige EmptyJeu 31 Oct - 20:11
Je suis rassuré quand la jeune fille m’indique qu’elle ne m’en veut pas de l’avoir si cavalièrement emporté, même si je reste dubitatif quand elle m’indique avoir un don très important, car ce que j’ai vu, c’est une simple illusion qu'elle a créer. D’après ce que j’ai appris à l’académie militaire, dans mes cours sur la sorcellerie, j’ai en face de moi une novice, qui en plus a du mal à garder son pouvoir en cas d'émotion trop forte. Sans oublier que si le train ne la dérange pas, son niveau de magie doit être vraiment faible, mais je ne vais pas casser ses illusions (double sens !) et je ne réponds pas.

Elle me parle alors d’une espèce de malédiction sur sa personne, et encore une fois, j’ai du mal à comprendre comment les My’trans peuvent croire à ce genre de chose. Pour nous les Daenars, qui vivons sans dieu, le destin n’existe pas, et ce sont nos actes qui sont important, j’espère que j’arrivais à lui faire comprendre, sinon elle risque de penser une nouvelle qu'elle est maudite, qu'elle a été maudite par les architectes et que sa malchance en est la conséquence et de retourner dans la rue.

Le cours de mes réflexions est interrompu quand mon invité me demande de partager son lit pour l’aider à bien dormir. J’avoue que j’hésite un peu, car je n’ai pas ce genre d’habitude, mais Ruby me fait une moue tellement adorable et craquante, que je cède et lui indique :

C’est d’accord, mais dès que vous êtes endormi, je retourne dans mon lit.

Je me lève donc de ma chaise et m’allonge mais sur les couvertures, pendant la My’trane se colle à moi. Elle s’endort très vite d’ailleurs, mais n’arrête pas de faire des petits cris pendant son sommeil, c’est pourquoi je la couvre avec mon bras et elle semble s’apaiser, jusqu’à commencer légèrement à ronfler.

Une fois mon travail de peluche réalisé, je me dégage doucement, et après avoir enlevé mes affaires ne gardant que mon sous-vêtement, je me couche sur mon propre sommier, toujours aussi moelleux, et je m’endors comme une souche. Je me réveille à cause d’un bruit sourd et finalement, comme çà ne s'arrête pas j’ouvre les yeux, constatant que nous sommes déjà le matin. Une personne frappe à la porte et c’est ce qui m’a réveillé.

Mécaniquement, j’indique au perturbateur :

J’arrive dans une minute !

Ce n’est qu’après que je me rends compte que je ne suis pas seul dans cette chambre, et je peux voir Ruby, qui regarde par a fenêtre, je lui indique alors :

Bonjour, vous avez bien dormi ? Cela ne vous dérange pas d’aller prendre le plateau du petit déjeuner, j’en profiterai pour faire ma toilette et m’habiller.

En effet, je ne vais pas sortir en slip devant une jeune fille ! J’attends donc qu’elle me tourne le dos pour aller jusqu’au paravent et je fais une toilette sommaire avec une bassine et une carafe d’eau prévu à cet effet. Comme je le pensais, le liquide est glacial et me réveil instantanément, c’est d’ailleurs dans ces moments là que ma baignoire en cuivre situé dans ma cabine, remplit d’eau brûlante, me manque le plus.

C’est alors que je sens une bonne odeur envahir toute la pièce et je me dépêche de finir de me laver puis de m’habiller pour enfin pouvoir manger. Le repas du matin est aussi imposant que celui de hier soir avec des œufs brouillés, du lard, des lentilles et quelques viennoiseries, le tout accompagné de deux grands verres de jus d’orange. Même au mess des officiers, ce n’est pas mieux, et je savoure d’avance ce véritable festin. J’indique d’ailleurs à la jeune femme :

Je vous souhaite un bon appétit !

Ruby Nyë
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Un corps étendu dans la neige EmptySam 2 Nov - 10:22
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Heureusement pour Ruby, le soldat n’avait pas la moindre idée du niveau réel de magie de la jeune fille, qui était loin d’être une novice mais une adepte dont la puissance la tendait vers le niveau de maître. Ce stade n’était pas encore acquis car elle se devait auparavant apprendre à modeler sa puissance et non s’en retrouver submergée. Pour autant, son niveau actuel pouvait déjà faire des ravages et c’était déjà arrivé par le passé. La magie de l’illusion était sous-estimée par de nombreux daënars, c’était un classique, et pourtant elle était bien plus dangereuse que les non-mages n’avaient rien pour lutter contre. Cependant il est vrai que Ruby n’avait pas démontré son potentiel devant Fabius. L’illusion crée dans la pièce n’était qu’un simple écho de son faible état. De plus, un daënar ne pouvait connaître précisément le panel de sorts qu’un croyant de Khugatsaa était capable de maîtriser mais seulement les grandes lignes de ce que l’armée pensait savoir sur les mages.

Pour l’heure il n’était pas à l’ordre du jour d’en débattre d’autant plus que l’homme n’avait pas émit son opinion à voix haute et qu’à présent un nouveau jour se levait. Ruby, assise à la fenêtre, n’avait pas prêté attention aux coups portés à leur porte de chambre ou du moins n’avait pas daigné réagir. En revanche elle tourna la tête vers Fabius, lui adressant un sourire amical. Le visage de la damoiselle semblait plus apaisé que la veille sans doute du au fait qu’elle ait retrouvé quelques forces et qu’une bonne nuit de sommeil avait effacé ses lourdes cernes.


« Bonjour Fabius, oui je me sens reposée merci. » Elle sauta à pieds joints à la seconde question. « J’y vais. »

Trottant jusqu’à la porte, elle eut l’agréable surprise de constater que ses jambes acceptaient de coopérer relativement bien. Elle saisi la poignée froide et acctionna l’ouverture. Le valet de chambre qui lui fit face la jaugea avec une mimique de dégoût et de profond jugement mais Ruby se contenta de lui prendre le plateau des mains et de lui claquer la porte au nez ensuite, n’ayant absolument rien à faire de l’effet qu’elle faisait aux autres, l’esprit bien trop occupé à lutter pour ne pas tout dévorer sur place.

La jeune mendiante déposa alors le plateau sur le sol devant la cheminée et s’assit en tailleur devant. Elle disposa les aliments en deux parts égales et une toute petite pour sa compagne poilue. L’animal vint d’ailleurs renifler les bonnes odeurs et après avoir quêté l'approbation du regard de sa maîtresse se jeta sur ce qu’on lui avait permit de manger.

Fabius ne tarda pas à les rejoindre d’ailleurs, attiré lui aussi par tout ces mets alléchants. La rouquine l’observa alors qu’il arrivait. Habillé et surtout propre comme un sous neuf, la jeune fille put constater qu’il sentait bon. Ce qui ne devait pas être son cas à elle. Mais elle se rappela que le jeune homme avait promis de l’emmener aux bains pour régler ce détail. Lui décochant un sourire jusqu’aux oreilles, elle affirma au et fort :


« Je n’en laisserai pas une miette ! Bon appétit à vous aussi ! »

Effectivement, non seulement la my’träne goûta à tout mais elle s’en léchait même les doigts pour ne rien rater. Son ventre affamé était bien tendu après être passé d’un morceau non identifié d’une poubelle à deux excellents festins. Si elle continuait à manger aussi bien elle retrouverait sans aucun doute une silhouette plus honorable que celle rachitique qu’elle possédait encore. A ses côtés, Lamya mangea avec le même appétit puis vint se poster sur l’épaule de la rouquine en se frottant avec amour contre le cou de celle-ci. Ruby rit alors que la queue touffue de sa compagne lui chatouilla le nez. A la voir aussi enjouée difficile d’imaginer la détresse pourtant ancrée en Ruby. Cela ne l’empêcha pas de reprendre une moue sérieuse quelques minutes plus tard lorsqu’elle aborda le vif du sujet.

« Alors, par quoi on commence ce matin ? J’espère que je ne vous coûterai pas trop cher, ça fait beaucoup de détails à régler pour que je ressemble à quelque chose. »

La jeune fille avait conscience de son état. Son corps était recouvert de crasse, ses cheveux étaient si emmêlés et gras qu’ils la faisaient passer pour une serpillière vivante et ses vêtements déchirés et recousus à la va-vite achevaient de lui donner un genre des plus dérangeant. De plus, il avait également promis de lui acheter un nouveau bâton et un cithare et la jeune fille était assez enjouée à cette idée.

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