| | Ruby Nyë
 |  Sam 4 Jan - 13:31 | | Irys : 722529
Profession : Âme errante
| 21 Août 934 Libre comme l’air, aussi discrète qu’une ombre, Ruby ne faisait que ce qu’il lui plaisait au grand dam d’Ophélia. Sa mère n'appréciait pas du tout l’influence de celui dont elle avait prit pour exemple mais après tout la vaironne n’était pas un exemple de vertu non ? Et telle mère telle fille. Ni l’une ni l’autre ne désirait se faire enfermer, être chassée ou plier devant quiconque. La petite mage avait dont cessé depuis longtemps de se soumettre aux autres, à leurs lois, à leurs codes moraux inutiles. La seule loi qui dépassait tout était celle du plus fort. Ou du plus rusé. Nombre de fois Ruby l’avait subit et dorénavant elle ferait comme elle l’entendait.
Mais pourtant la jeune femme était irrémédiablement maudite sur ce continent. Sans doute avaient-il tous eu raison de la pousser à en partir avant qu’il ne soit trop tard. Car la dernière décision stupide qu’elle avait prit l’avait mené très exactement à ce qu’elle craignait le plus. Quelle idée stupide avait-elle eut de revenir à Ratham. De se pointer la bouche en cœur à Calin’s, la clinique vétérinaire où elle avait travaillé il y a environ deux ans. Il ne s’agissait que d’une visite amicale, car croyait-elle que ses anciens collègues et amis seraient ravis de la voir. C’était le cas. Mais… Pas pour tous. Et la trahison laisse un goût amer dans la bouche.
Menée par le bout du nez dans un piège. Voilà ce que sa naïveté, cette absurde éternelle naïveté avait permit ! Croyant aider son ami avec un jeune griffon récalcitrant, elle s’était fait projetée dans une cage et enfermée à double tours. Pourquoi ?! Pour que ce sale traître ne prévienne les autorités. Merde ! Après tout ce temps à leur rire au nez et à la barbe. Il avait fallut qu’elle se fasse avoir aussi stupidement…
Le choix avait été vite fait. Se faire menotter et embarquée pour le premier vol en partance direction My’trä telle un animal sauvage qu’on parque ou menottée mais qu’on lui permettre de rester. Comme toujours, Ruby s’était refusée à partir. Pensant bêtement qu’elle parviendrait à se débarrasser de ces horreurs qui la privaient de son lien avec Khugatsaa. Une fois relâchée, Ruby s’était précipitée dans une ruelle peu fréquentée et s’était échinée contre ces saletés de bracelets quitte à s’en faire saigner. Peine perdue, seule elle n’y arriverait jamais. Et c’est exactement à cause de la vive rougeur de ses poignets qu’elle attira l’attention d’un groupe d’hommes alors qu’elle en sorti.« Eh, regardez celle-ci, vous avez vu ses mains ? » « Eh donzelle, tout va bien ? » « Attends-nous, on veut juste parler. » Ruby appuya davantage le pas, longeant le mur tout en serrant dans sa paume droite son arme encore repliée. Elle se sentait vulnérable et et ça… ça c’était intolérable. Le groupe s’était rapproché et l’instinct de la jeune fille ne la trompait jamais. Ces gens cherchaient les ennuis. Et elle devrait s’en sortir à la loyale. Enfin loyale… Seule contre six.« Restes-là on te dis. » L’un d’eux l’avait rattrapée en quelques enjambées et venait de la pousser contre le mur d’une main appuyée contre son épaule. Ruby baissa le regard sur le manche de son arme qu’elle serrait à présent plus fortement.« Lâchez-moi. Qu’est-ce que vous me voulez ? » « A ton avis ? T’es une mage. Qu’est-ce qu’on peut vouloir d’un monstre ? » Ruby étira ses lèvres dans une mimique qui se voulait hostile. Elle ne se laisserait pas faire quoi qu’il arrive. Et cela risquait de très mal finir. Les compères du meneur s’esclaffèrent devant l’attitude de défiance de la rouquine.« Parce que tu crois nous faire peur peut-être sans ta magie ? On fera ce qu’on voudra de toi. » La seule chance de s’en sortir résiderait sans doute en les surprenant. Ruby ne perdit pas une seconde pour actionner son bâton qui se déploya aussitôt et actionna la lame à son extrémité. De surprise, son agresseur recula d’un pas ce qui lui permit de s’échapper de sa prise. Mais si ses assaillants ne s’attendait pas à savoir armée, ils étaient suffisamment nombreux pour qu’elle peine à les tenir à distance. L’erreur de la jeune femme étant qu’elle n’essayait que de s’enfuir. Les mouvements de son armes restaient dissuasifs mais ce n’était pas leur cas à eux. L’un d’eux possédait un revolver et il tira froidement dans l’épaule de la mage. Celle-ci lâcha son bâton en hurlant d’effroi ce qui permit à deux autres de se saisir d’elle pour l’immobiliser.
La suite ne fut pas bien plus glorieuse pour la jeune femme qui tentait désespérément de se débattre. Privée de sa magie, blessée et immobilisée elle ne put rien faire contre la haine des technologistes qui ne passèrent à tabac sous prétexte de la faire payer pour les crimes des autres. Que ce soit leurs pieds ou leurs poings ils n’épargnèrent rien sur leur passage. Le visage, les bras, le ventre, les jambes, jusqu’à ce qu’elle ne tombe telle une poupée de chiffon. Elle se recroquevilla au sol tandis que deux d’entre eux la harcelaient de coups de pieds et que les autres ne s’amusent à lui lancer des pierres comme s’il s’agissait d’un jeu.
Mais la malchance de Ruby n’a d’égale que sa survie légendaire… Et une fois n’est pas coutume, il se pourrait qu’une bonne étoile décide d’intervenir. |
| | | Raziel Harmony
| | Mar 7 Jan - 17:19 | | Irys : 456686
Profession : scientifique fou
| Le soleil se couchait tôt durant cette période de l’année, et les ruelles déjà mal famées de la cité de Cerka paraissent plus glauques encore que d’habitude. Il pleuvait, j’étais trempé de la tête aux pieds et pourtant, je m’en fichais royalement. Et pour cause, je n’étais pas venu sans raison dans ces bas-quartiers : c’était la Keryana qui m’avait amené jusque-là. Principale interface maritime avec Als’kholyn d’où venaient les fameux extraits de cette plante si douce, Cerka était la seule ville du continent où l’on pouvait espérer trouver une telle denrée.
J’étais loin d’être un habitué de la chose, que j’avais d’ailleurs découverte il y a peu en étudiant moi-même les propriétés de la flore du continent glacé, mais il m’arrivait d’avoir des moments de faiblesse, j’étais humain après tout. Et lorsque cela arrivait, c’était généralement par le biais de cette injection que je réglais le problème. J’errais donc dans les rues en songeant, les idées plus claires que jamais, comme je le faisais à chaque fois que je cédais aux plaisirs de la Keryana. Si j’avais un but, je l’avais déjà oublié. Peut-être espérais-je tomber sur des agresseurs un peu trop imprudents qui me permettraient de me défouler sans prendre trop de risques… Mais ce ne fut pas sur moi qu’ils jetèrent leur dévolu ce soir-là. C’est au croisement de deux ruelles étroites que je les aperçu, persécutant quelque chose ou quelqu’un recroquevillé sur lui-même. J’en comptais au-moins six. La voilà mon occasion de me défouler.
Pourtant je restais là quelques instants, immobile, à observer ces brutes, comme insensible aux émotions primaires qui émanaient de ce groupe. Puis je soupirais et tirais mon revolver d’une main, mon épée de l’autre. Le crissement de la lame sortie de son fourreau les alerta et ils se retournèrent comme un seul homme. Je leur adressais un sourire carnassier, sans un mot. En d’autres circonstances, ces hommes n’auraient jamais bronché devant un homme seul. Mais si la Keryana est méconnue sur le reste du continent et même par la plupart de la population de Cerka, les misérables criminels de bas-étage comme eux la connaissaient parfaitement en revanche. Mes yeux rouges et ma nonchalance ne les trompaient pas. La tension était à son comble : chacun d’entre eux serrait son arme dans sa main, prêt à s’élancer.
Je fis crisser mon épée le long des pavés :
-Bonsoir messieurs. Voici ce que je propose : permettez-moi de repartir avec mon ami, couché ici à vos pieds, et je repartirai sans faire d’histoire. Un misérable comme lui ne vaut pas la peine d’en faire toute une histoire, si ?
Ils semblèrent hésiter quelques instants en louchant sur la lame resplendissante que je tenais. Il pleuvait, la pauvre femme ne les amusaient plus car elle avait cessé de réagir et qui sait combien de balles il leur aurait fallu avant que cet inconnu dopé à la Keryana cesse de se battre. Dans une ruelle si étroite, assez pour que j’en tue deux ou trois. Cela ne valait pas la peine de se battre, et je venais de leur offrir une opportunité idéale pour ne pas le faire. Ce qui semblait être leur meneur cracha sur le corps inerte à ses pieds puis fit demi-tour :
-T’as raison, ‘mérite même pas de recevoir mon pied dans la gueule. Venez les gars, on s’casse.
Ils m’adressèrent des regards mauvais tout en quittant la ruelle à son autre extrémité. J’étais un peu déçu de ne pas avoir à les affronter mais, en y réfléchissant bien, il y aurait eu de grandes chances que cela ait signé ma mort. J’attendis qu’ils aient tous disparus pour rengainer mes armes et me pencher vers la silhouette au sol. C’était une femme, désormais meurtrie par les bleus et les hématomes, et qui portait les menottes anti-mages. Drôle d’idée de se balader en Daënastre par les temps qui courent lorsque l’on est mage.
-Tu peux marcher ? demandais-je simplement. Mon hôtel n’est qu’à quelques minutes d’ici, je te porterai s’il le faut.
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| | | Ruby Nyë
| | Dim 19 Jan - 14:13 | | Irys : 722529
Profession : Âme errante
| Ruby restait prostrée, luttant pour ne pas hurler, ne pas leur montrer la moindre faiblesse et surtout ne pas y perdre la tête. Si elle tentait de lutter à nouveau ce serait sans doute pire encore… Au moins s’ils se défoulaient puis partaient, il ne s’occuperait peut être pas de sa petite protégée. Lamya était restée prostrée dans la besace lâchée à quelques pas du groupe. Seuls ses yeux inquiets brillaient dans la fine ouverture du sac. Elle hésitait à sortir, hérisser ses poils en les fixant de son regard hypnotique. Mais c’était trop dangereux, elle n’arriverait sans doute pas à capter leur attention à tout les six avec sa magie…
Soudain la jeune femme entendit un crissement. Elle ferma les yeux, laissant s’échapper une larme. C’était la fin finalement ? Ils allaient utiliser une arme blanche contre elle après l’avoir passée à tabac, caillassée et tiré dessus ? Pourquoi les hommes étaient-ils si monstrueux ? Pourtant, étrangement, les coups portés sur son corps cessèrent. Une nouvelle voix, plus chaude et assurée se fit entendre. Le cœur battant à tout rompre, Ruby osa rouvrir les yeux. Un sixième homme était arrivé et voulait l’emporter avec lui. Visiblement, il avait assez de prestance pour que le groupe obtempère à sa demande, non sans cracher au passage sur la mage avec un dédain significatif.
C’est alors que le nouvel arrivant s’avança vers Ruby. Instinctivement, la jeune femme se mit à frissonner d’angoisse. Si cet homme avait put les influencer si facilement il devait être dangereux… Peut être même autant que Zakhran ?… Les yeux agrandis par la peur, le visage figé dans une expression apeurée, Ruby fixait l’inconnu qui s’était penché vers elle.
« Tu peux marcher ? » demanda-t-il simplement. « Mon hôtel n’est qu’à quelques minutes d’ici, je te porterai s’il le faut. »
« Vous… Vous n’allez pas me faire de mal ? »
Etait-il simplement gentil ? C’était possible. Fabius l’avait déjà sauvée, pourquoi cet inconnu ne pourrait-il pas avoir un bon fond lui aussi ? Ses yeux rougits lui donnaient un air effrayant mais il se contentait de lui tendre la main. Et c’était bien la seule personne ici à le faire. Ruby serait idiote de refuser son aide, d’autant plus dans son état et avec ces ordures qui n’hésiteraient surement pas à revenir si elle n’en faisait qu’à sa tête. Advienne que pourra, elle devrait s’y fier.
« Je… Je ne sais pas si je peux. »
La mage tendit le bras pour se redresser puis elle tenta de se hisser sur ses jambes. La démarche n’eut d’effet que de la faire gémir de douleur. Où précisément, c’était une question à déterminer tant son corps dans son ensemble était meurtri. Pourtant, fière comme elle l’était elle tenta à nouveau, au moins pour aller récupérer ce qu’elle avait de plus cher. Malgré ses râles de douleurs, elle parvint à aller récupérer son sac mais ses jambes, pas coopératives, flanchèrent lorsqu’elle revint à portée de son sauveur. Elle se rattrapa à son bras, s’empêchant ainsi de tomber lourdement. Pour ce qui est de marcher, elle allait devoir lui faire totalement confiance. |
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