Luna NRP
| Ven 24 Juil - 17:21 | | | - Rappel de l'intitulé de l'épreuve:
Les longs voyages font les plus lourds fardeaux, c’est bien connu. Vous êtes allé en enfer et vous en êtes revenus, vous avez vécu de grandes aventures sans jamais savoir si vous ne reverriez un jour la tranquillité de votre foyer. Peut-être n’était-ce rien de très dangereux, mais quelque chose vous manque. Dans les moments difficiles, de solitude, vous vous êtes toujours accroché au souvenir de quelqu’un de quelque chose et après une éternité passée loin de lui, d’elle, de cela, enfin vous lui revenez. Racontez-nous vos retrouvailles avec votre soupçon de bonheur. L’ennui.
L’ennui de regarder l’aiguille des secondes tourner de plus en plus lentement. C’est exactement ce que ressent Cruz à la dernière heure de cours. Un instant typique de lycéen à travers le monde, même dans ce coin reculé dissimulé au fin fond de la jungle amazonienne. Quand on vous promet une école de MAGIE, on s’attend à invoquer son esprit dès la deuxième heure de cours, sauf que ! Sauf qu’il y a aussi « école » dans le lot. C’est comme tout domaine, il y a des cours chiant comme la pluie (ne dites pas ça devant l’esprit de la Pluie, elle en ferait une crise de larmes !).
Mais même l’intervention de l’esprit de la pluie aurait plu à Cruz qui aurait alors pu alors fixer rêveusement les gouttes de pluie sur les fenêtres de la pyramide tandis que le professeur énumérait de façon laborieuse, ennuyeuse et nauséeuse les Esprits de l’Histoire. C’est pourtant facile pour Cruz, un objet égale un esprit, n’importe quel truc produit un esprit pour peu que quelqu’un y croit cinq secondes ! Il ne voit pas la finalité de toutes ces heures assis face à un tableau noir. L’évidence lui saute au visage :
Je m’ennuie, sortez-moi de ce calvaire !! J’ai déjà eu deux retenues cette semaine, si je chope une réprimande pour bavarde, ma mère va me passer un savon via Skype ! Tiens, je vais même en faire une chanson :
Délivrez-moi de tous ces cours insipides ! Tirez-moi hors de la salle du silence ! Ici, tout me semble futile, et pourtant…
Quand je pense à eux, mes petits choux vaillants Sautillant’et couinantes boules de poil, Je leur suis un guerrier pour toujours loyal
« Monsieur Selva, est-ce que je vous dérange ? »
La bulle du dit Cruz Selva éclate sous l’effet de la surprise. Il réalise devant tous les regards braqués sur lui qu’il a certainement fait quelque chose d’aussi remarqué que de, au hasard, chanter à voix haute en classe. Un grand sourire s’affiche sur son visage car il est autorisé à faire quelque chose à faire de plus actif que de laisser l’horloge aspirer son âme.
« Eh bien, non, vous pouvez continuer professeur. J’avais fini. Je suis désolé pour l’interruption, c’est juste que voyez-vous, mes cochons d’Inde me manquent. - Vous pourrez les revoir dans dix minutes à la fin du cours. Quoi qu’il en soit rester sérieux jusqu’à la fin, monsieur Selva ! » La vie est belle dans le dortoir de Cruz Selva. Les cochons d’Inde sont dans leur parc, ils mangent du foin, reniflent des trucs, poussent leur compagnon, font des bonds pop-corn et couinent à tout va. Le bruit de la porte qui s’ouvre leur fait peur et ils se réfugient sous un abris jusqu’à ce qu’ils sentent l’odeur de leur humain et de quelques délicieux légumes frais. Alors un concert de couinements de rongeurs affamés accueillent le jeune homme qui est bien content lui aussi.
« Ah vous voilà, si vous saviez combien de temps j’ai pensé à vous. Je vous ai même écrit une chanson ! »
Bien sûr, ils ne répondent pas mais Cruz sent bien dans le regard toute la considération qu’ils éprouvent pour lui. Ils reniflent ses doigts, Délice réclame des caresses tandis que Lulu lèche ses doigts. Tonnerre et Bohémienne sont tous excités. Même Paresseux s’est précipité sur sa gamelle.
L’ennui ?
L’ennui n’a pas sa place ici !
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