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 La ville aux milles problèmes

Joël Neara
Joël Neara
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La ville aux milles problèmes EmptyDim 6 Aoû - 23:52
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Après moult détours pour parvenir jusqu'à Cerka et y trouver une hypothético-potentielle piste pour guérir de sa condition d'Anomalie, le trentenaire s'était enfin résolu à quitter son pays natal, avec la fragile promesse de revenir qu'une fois qu'il aurait en sa possession tout ce dont il avait besoin pour se soigner.

Mais cette promesse avait bien failli être rompue quelques jours à peine après cette prise de décision, et pour cause. Embarquer sur un bateau à destination d'Aildor, quand bien même la ville ne servirait que d'étape, n'avait rien d'anodin pour Joël, bien au contraire. Cette ville l'attendait, il avait des comptes à lui rendre et surtout, à Jeff Brownsea, un parrain comme le monde en connaît peu, un chef de la pègre comme Aildor en a si souvent caché. Échouer une mission pour ce gars là est passible d'une balle en pleine tête; butter l'un de ses officiers est passible d'une balle en pleine tête; trahir la famille et fuir comme un lâche est passible d'une balle en pleine tête ... et comme le redoutait Joël depuis qu'il avait mit les pieds sur ce foutu rafiot, le calcul ne donnait pas simplement trois balles en pleine tête, mais quelque chose de bien pire. C'est pourquoi il profita de la traversée pour trouver une solution afin de pénétrer la ville sans se faire ficher dès la première minute.

Car porter le nom de Neara n'a rien de simple. Avant même qu'il foule pour la première fois les rues pavées et crasseuse de la cité, le monde le connaissait déjà. Ou tout du moins, avait connaissance des fortunes de sa famille, si bien qu'il était devenu par défaut "l'homme a avoir en ami". C'est pourquoi Joël avait fait le choix de n'emporter avec lui que le strict minimum. Une besace vide attire moins l'attention des voyous. Mais cela ne suffirai pas. Par Bolgokh sait quelle magie, il suffit de franchir les portes de la ville souterraine pour que tout le monde sache qui vous êtes, qu'est-ce que vous faites et ce que vous espérez trouver dans une ville aussi dangereuse. Il lui faudrait pour cela changer d'identité et concrétiser ses dires par des gestes, des gestes qui valent le respect des malfrats et donc la promesse d'une tranquillité, même provisoire. Car si l'Anomalie avait bien retenue une règle à Aildor, une seule, c'est bien que rien n'a plus de valeur pour la mafia que la protection des honnêtes citoyens qui font perdurer la cité depuis des décennies maintenant.

C'est donc en tant que tel que le "jeune homme" devait se transformer, jusqu'à gagner suffisamment d'argent pour se payer la traversée jusqu'en Zagash.

Lorsqu'il mit pied à terre et que sa botte s'enfonça dans la neige avec ce craquement si singulier, un frisson lui parcourut l'échine, non pas de froid, mais de frayeur. Il ne pouvait désormais plus faire machine arrière. Il souffla alors un bon coup en essayant de se réchauffer les mains, et s'avança d'un pas décidé vers ce qui ressemblait à tout sauf à une taverne, une bâtisse à l'architecture typique du Tyorum qui témoignait des folies et de l'incompétence des colons qui avaient mit les pieds en Marnaka. Et pourtant l'établissement, bien que tout à fait désert, était encore sur pied et la vieille Arma Burkhill toujours au rendez-vous pour servir un verre aux quelques abrutis qui ne s'étaient pas encore réfugiés dans les souterrains de la ville.


- Les putes, c'est en bas que ça se passe mon garçon. maugréa la vieille femme sans même daigner se retourner vers son client.

- J'suis pas là pour ça ... au contraire, j'ai besoin de thunes. Vous connaissez pas des gars qui auraient besoin d'un coup de main ? Si je peux gagner ma croute tout en étant utile, c'est pas plus mal. lui répondit-il en se dirigeant vers un vieux tableau de contrats.

Cependant, sa réponse eut l'effet escompté. Arma se retourna, et après une violence quinte de tout témoignant d'une consommation de tabac qui lui sera tôt ou tard fatale, quitta son comptoir pour rejoindre le voyageur. Elle commença à arracher du tableaux les contrats qui n'avaient plus leur place ici, tout du moins c'est ce qu'en déduisit le garçon.


- On a toujours besoin d'aide à Aildor. Protégés, ça on l'est ! Mais dès qu'il s'agit de mettre les mains dans le cambouis tout le monde se taille. Elle cracha de la manière la plus ragoutante qu'il soit avant de continuer. Évidemment que je connais des gars qui ont besoin d'aide, gamin. Lasgar Chelmac devrait passer dans une petite heure boire son verre de whisky hebdomadaire avant de retourner chasser le Sesgerin. Ces bestiaux sont pas faciles à dénicher, j'suis sure qu'il vous donnera un petit quelque chose si vous l'aidez à traquer ces bouffeurs de caillasse.

- Je ne suis pas un pro', mais je devrais bien pouvoir en descendre quelques uns. Un verre de cognac s'il vous plait, je vais essayer de me réchauffer comme je peux en attendant ce "Lasgar".

Il s'installa alors aussi loin que possible des ignobles courants d'air qui faisaient grincer les murs, attendant patiemment que son futur "patron" n'arrive, et avec lui peut-être d'autres âmes à la vie aussi misérable que la sienne.

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
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La ville aux milles problèmes EmptyMar 8 Aoû - 12:05
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Lizzie passait régulièrement à Aildor avec les équipages d'aéronefs avec qui elle travaillait couramment, mais cela faisait quelques temps qu'elle avait décidé de s'installer dans la ville pour une durée indéterminée. Son énergie lui plaisait. Et au moins, ici, on la traitait comme une crapule comme les autres, on ne la montrait pas du doigt dès qu'elle révélait son nom de famille. Elle passait incognito, et elle adorait se mêler de ce qui ne la regardait pas. Cela lui avait valu quelques bagarres de rues et des embrouilles avec les gangs, mais elle s'en sortait bien en général, rendant service à tout le monde pour se sortir du pétrin. Elle sentait que cette ville allait lui plaire, ce serait son repère. Elle avait pris toutes ses affaires, qui ne prenaient pas plus de place qu'un gros sac à dos, et avait embarqué dans un bateau depuis le Tyorum. Elle n'aimait pas spécialement les bateaux, la mer n'avait rien de comparable au ciel, mais il était plus facile de faire de longs trajets dans ceux-ci. Et puis aucun des équipages qu'elle connaissait ne se rendait à Aildor pour l'instant, et elle n'avait pas l'intention d'attendre. Elle profita du trajet pour dormir, sortant de temps en temps sur le pont mais restant la majorité du temps loin des autres, seule ou avec Delkhar, quand celui-ci n'était pas en train de pêcher ou posé sur la vigie.

La première chose qu'elle fit en arrivant dans la ville fut de rentrer chez un tanneur et lui acheter une armure en cuir. Le cuir, ça tient chaud, et ça protège des fourbes dagues dans le dos. Après en avoir essayé quelques unes qui étaient trop grandes pour elle, elle finit par trouver un modèle à sa taille, ajouta à cela une paire de gants en cuir et une cape en fourrure. Le prix demandé était exorbitant, et Lizzie marchanda un peu, réussissant minimement à le faire baisser. Dès qu'elle sortit de la boutique, Delkhar vint se poser sur son épaule, appréciant la douceur de la cape en fourrure.

- Je te préviens, si je trouve une seule fiente sur ma cape neuve, je te bouffe en ragoût.

Comme pour provoquer, le faucon déféqua aussitôt. Elle le chassa avec sa main pour pouvoir nettoyer tant bien que mal sa cape, étalant la fiente plus qu'autre chose. Le faucon poussa un petit cri, comme pour se moquer d'elle, puis revint se poser au même endroit. Lizzie ouvrit alors sa bourse pour constater l'étendue des dégâts: elle était quasiment vide. Cela ne servait à rien d'avoir des vêtements chauds si c'était pour passer la nuit dans la rue... Il lui fallait trouver un travail pour renflouer sa bourse, très rapidement. Et le mieux, c'était encore de rentrer dans une taverne et chercher un contrat. Justement, il y en avait une tout près, qui semblait presque vide. Les gens devaient certainement aller plus en profondeur dans la ville, laissant ces petites bicoques de la périphérie pour les nouveaux arrivants. Elle rentra dans la taverne, son faucon toujours posé sur son épaule. A l'intérieur, il faisait beaucoup plus chaud, et Lizzie décrispa ses muscles. Il y avait un vieux tableau de contrats dans un coin, sur lequel Delkhar alla se poser, mais la moitié des contrats avaient été arrachés, et les lambeaux de papier gisaient encore sur le sol. Cela décontenança la jeune femme. Lizzie se retourna vers le bar. La gérante jeta un coup d'oeil agacé sur l'oiseau, suivi d'un sourire moqueur en voyant Lizzie.

- Si c'est du boulot que tu cherches, tu peux aller en bas ma jolie. T'es pas trop mal, je suis sûre que les gars seront contents avec toi. Et puis ça te réchauffera, t'as l'air frigorifiée.

Lizzie haussa les sourcils. Elle ne devrait pas être surprise par une telle remarque, elle avait passé son enfance dans un bordel et savait parfaitement comme cela s'y passait. Mais elle était suffisamment armée pour que ses intentions soient claires: elle ne cherchait pas à se prostituer. Elle posa la main sur son revolver, le mettant en évidence.

- C'est pas ce genre de boulot que je cherche.

La tenancière soupira, puis lui indiqua une table où était déjà assis un homme.

- Va voir avec lui, je vais pas te répéter ce que je lui ai dit. Tu bois quoi ?
- Du rhum. Mets moi un morceau de jambon braisé avec.

La jeune femme fit tinter les quelques pièces qui lui restait. Elle avait assez pour se payer une chambre dans un établissement aussi sordide que celui dans lequel elle se trouvait, et après... il lui fallait absolument du travail. Elle prit son verre et son assiette et se dirigea vers la table que lui avait indiqué la vieille. L'homme qui s'y trouvait cherchait visiblement à s'éloigner le plus possible de la porte, mais elle espérait qu'il n'était pas contre un peu de compagnie. Son visage lui semblait étrangement familier. Lizzie tira la chaise du pied et s'assit, installant son repas devant elle. Delkhar ne se fit pas presser pour venir se poser avec eux et taper dans le jambon braisé.

- Désolée de te déranger... On se connait non ? Ton visage me dit quelque chose... Enfin bref, c'est pas grave... Comme tu l'as certainement entendu, notre aimable tenancière refuse de renseigner deux personnes dans la même soirée. Je cherche du boulot, tu sais où je peux en trouver ?

Elle but une gorgée de rhum et coupa un morceau de jambon pour Delkhar, afin qu'il les laisse en paix un moment. Le faucon s'éloigna déchiqueter sa proie un peu plus loin. Lizzie put enfin dévisager tranquillement son voisin de table. Elle comprit enfin où elle l'avait vu et le coupa avant même qu'il n'ait eu le temps de parler.

- Ah mais je sais où je t'ai vu ! On a fait la traversée ensemble. Enfin, on s'est croisés sur le bateau quoi. Bon vas-y, pardon, je te coupe plus.

Lizzie fourra une grosse bouchée de jambon dans sa bouche, pour être bien sûre de ne plus parler et ne plus se ridiculiser devant l'inconnu. Ce n'était pas gagné, avec la bouche ainsi pleine, mais au moins ça lui éviterait de se montrer de nouveau trop familière devant l'inconnu... Elle n'était vraiment pas douée en premières approches.

Joël Neara
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La ville aux milles problèmes EmptyMer 13 Déc - 0:32
Irys : 437488
Profession : Ex-Commandant d'aéronef de marchandises
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Une dizaine de minutes plus tard, la tenancière lui apporta son verre d'alcool, qu'il essaya de faire durer aussi longtemps que possible. Y tremper les lèvres suffisaient à le réchauffer, et compte-tenu du prix annoncé, il comptait bien le savourer. Peu de personnes franchissaient la porte de l'immeuble. Majoritairement des matelots qui venaient se réchauffer avec leurs amantes de fortune dans les sous-sols de la taverne, dont l'isolation sonore laissait tant à désirer que les gémissement des partenaires se faisaient entendre jusqu'au rez-de-chaussé. A un moment, une jeune femme accompagnée de son oiseau franchi le pas de la porte, laissant passer une nouvelle fois un courant d'air glacial. Tel un râleur trop timide pour se faire entendre, Joël maugréa dans sa barbe  "La porte ...", espérant que la nouvelle venue s'empresse de la fermer.

Adossé à sa chaise, le trentenaire jugea la dame du regard. Visiblement un peu plus jeune que lui, fraiche et élégante, des cheveux soyeux et un regard perçant, une armure de cuir de bonne facture, des armes à feu et quelques armes blanche ... à ses yeux, cette femme était soit une psychopathe, soit une fille de bonne famille comme lui qui pensait qu'il suffisait d'être bien équipé pour jouer les aventurières. L'option qu'elle soit une fille tout à fait compétente ne lui effleurant pas vraiment l'esprit. Son visage lui semblait plus ou moins familier, et pour cause, il se souvint après quelques seconde avoir partagé avec elle le pont du navire sur lequel il était venu.


- Désolée de te déranger... On se connait non ? Ton visage me dit quelque chose... il haussa les épaules en guise de seule réponse. Enfin bref, c'est pas grave... Comme tu l'as certainement entendu, notre aimable tenancière refuse de renseigner deux personnes dans la même soirée. Je cherche du boulot, tu sais où je peux en trouver ?

En réalité, il ignorait à peu près les tenants et aboutissant de la mission qu'il avait accepté. Il était au fait de la dangerosité que pouvait représenter la chasse aux Sesgerin, mais les risques dépendaient également de la manière dont le commanditaire souhaité s'y prendre. Accepter que cette femme se joigne à lui pouvait également compromettre sa tentative d'anonymat si jamais elle l'identifiait comme l'héritier Neara, mais en même temps, il lui serait surement salvateur de lui dérober son équipement si la situation devait mal tourner.

- La vieille m'a dit qu'un gars cherche du monde pour ...

- Ah mais je sais où je t'ai vu ! On a fait la traversée ensemble. Enfin, on s'est croisés sur le bateau quoi. Bon vas-y, pardon, je te coupe plus.

Il l'a regarda d'un œil accusateur en soupirant, puis attrapa le couteau de la belle brune pour se découper un morceau de jambon de choix.

- Pour la peine ... ajouta-t-il avant de croquer dans son lot de consolation. Humpf, ouais donc il y aurait un type qui cherche des gars pour chasser du Sesgerin, de grosse boules de poils dures comme des rocs, si jamais tu ne sais pas ce que c'est. Il devrait ... Mmm il est plutôt pas mal ce jambon ... il devrait arriver d'ici une trentaine de minutes, mais j'avoue ne pas en savoir beaucoup plus, c'est à lui qu'il te faudra poser les questions.

Il jeta un regard par-dessus l'épaule de son interlocutrice, en direction de l'oiseau.

- Si ton piaf est bien dressé, il devrait nous être utile. Tu as déjà fait ce genre de trucs ? Enfin ... j'entends ... chasser ce genre de gibier ? Sans vouloir t'offenser, tu n'as pas l'air d'être une vétérane dans le domaine.

Il lui posa la question avec bienveillance, presque comme pour se rassurer qu'il n'était pas le seul "incompétent" du groupe, quand bien même il n'était pas mauvais avec les armes à feu.

Lizzie Seavey
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La ville aux milles problèmes EmptyMar 13 Mar - 22:03
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Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Spoiler:

Le bec de Delkhar se pointa aussitôt sur l'homme mystérieux que Lizzie avait abordé quand celui-ci lui prit le couteau des mains. La jeune femme l'écoutait en silence, ne se rendant pas compte que son familier se rapprochait, de ses pas disgracieux d'oiseau, ses yeux jaunes plantés sur la barbe de l'inconnu. Tout ce qui importait le volatile était évidemment de ne pas perdre sa part de jambon, et son agacement s'intensifia lorsqu'il comprit qu'en plus de devoir partager le morceau de viande avec la pirate, il faudrait aussi que l'autre tape dedans. Le faucon ingurgita rapidement ce qu'il avait encore entre les serres, manquant de s'étouffer, et revint se poser sur la table, fixant le brun de son regard mauvais. Il n'osa néanmoins pas s'approcher de l'assiette. La main gantée de Lizzie qui vint se poser sur son dos pour l'empêcher de bouger y était peut-être pour quelque chose, mais la créature était tellement hargneuse qu'il était dur de se dire que quoi que ce soit pouvait la séparer de son repas.

La jeune femme esquissa un sourire qui se voulait rassurant tout en maintenant son faucon fermement collé contre la table, en veillant néanmoins à ne pas lui faire de mal, elle savait sinon qu'elle en paierait le prix. Elle se rendit compte que l'homme attendait une réponse. Elle lui reprit alors le couteau des mains, avant de couper un morceau de jambon qu'elle jeta à l'autre bout de la pièce. Au moment où sa prise sur Delkhar s'affaiblit, le faucon fonça vers sa proie, manquant de peu l'oreille d'un gars assis un peu plus loin, qui ne manqua pas d'insulter violemment Lizzie. Elle eut vite fait de lui rabattre le caquet à grand coups de jurons tous droit sortis de la cale d'un aéronef pirate pour se reconcentrer sur la conversation présente.

- Désolée pour cet intermède poétique. Je sais pas ce que c'est tes Sesgerin, mais si ça se traque, je peux le faire. Delkhar - c'est le nom du connard à plumes qui t'aurait arraché un doigt si je l'avais pas contenu - a très peu d'utilités en temps que familier, mais la chasse en fait heureusement partie. Je me débrouille pas mal au tir et au sabre, et sait suivre des traces. Si on me renseigne un peu sur la nature de ces bestioles, je peux être utile.

Evidemment, Lizzie essayait de se rassurer autant qu'elle essayait de rassurer son interlocuteur. Elle n'avait jamais chassé en Als'kholyn. Les grandes plaines de Daënastre étaient communes pour elle grâce aux entraînements que lui faisait subir son père, la lâchant seule au milieu des plus hautes et féroces créatures du continent, mais l'île de glace sur laquelle elle se trouvait maintenant, sans pour autant lui être complètement étrangère, était encore un mystère pour elle. La jeune femme n'était jamais allée plus loin que le port d'Aildor où les pirates faisaient affaires. Coupant son premier morceau de jambon - alors que l'assiette était déjà bien entamée - la brune reprit la parole, la bouche pleine.

- Bon, tu connais le nom du piaf qui m'accompagne, moi ch'est Lizzie. Elle déglutit lentement. T'es nouveau dans le coin du coup, toi aussi, vu qu'on est arrivés dans le même bateau. C'est la première fois que tu viens à Aildor ?

Autant faire connaissance avant de rencontrer leur futur employeur. S'ils devaient passer plusieurs jours ensemble, il faudrait savoir un minimum à qui elle avait affaire. Ayant fini son morceau de viande, Delkhar revint à l'attaque. Après un long soupir, la jeune femme concentit à lui envoyer un autre morceau de viande, avant de partager en deux le jambon restant, fourrer une moitié dans la main du brun et l'autre, tant bien que mal, dans sa bouche. Elle s'étoufferait s'il le fallait, mais elle ne se laisserait plus avoir par ce satané oiseau !

Joël Neara
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La ville aux milles problèmes EmptyMar 20 Mar - 16:11
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Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Joël accueillit l'ultime morceau de jambon en considérant le rapace colérique. S'il était aussi hargneux à la chasse que devant sa maîtresse, le trentenaire serait plutôt confiant sur le déroulement de leur future mission, même si tout portait à croire que dans le rapport de force qu'entretenait la jeune femme avec le volatile, c'était ce-dernier qui en sortait victorieux.

- Un sacré caractère ton moineau.

Ses expériences en témoignaient, l'on acquiert généralement le caractère des personnes que l'on respecte, ou au contraire de celles que l'on exècre. Un oiseau restait un oiseau aux yeux de l'héritier, et les fils d'Orshin mis à part, la domestication de tels bestiaux n'avait rien d'une chose aisée et en cela il commença à développer une forme de respect envers la belle brune. Car force était de constater que sous ses airs de coq effarouché, son compagnon à plume lui obéissait plutôt bien et son mauvais caractère pouvait traduire une certaine combativité, qu'il soupçonnait avoir été acquis par la personnalité de la dresseuse. Ce contrat serait peut-être plus simple que prévue et il alla même jusqu'à penser qu'en se débrouillant bien, il pourrait lui laisser faire tout le sale boulot et toucher tout de même la récompense.

- Bon, tu connais le nom du piaf qui m'accompagne, moi ch'est Lizzie. T'es nouveau dans le coin du coup, toi aussi, vu qu'on est arrivés dans le même bateau. C'est la première fois que tu viens à Aildor ?

Mimant son interlocutrice, il ne tarda pas à ne faire qu'une bouchée du dernier morceau de viande avant que Delkhar ne vienne le lui prendre à même la bouche, manquant de s'étouffer.

- Pas vraiment. J'y ai passé quelques années mais les choses ont ... mal tournées et j'ai dut me barrer. Un rire nerveux vint alors ponctuer la suite de sa phrase. D'ailleurs tu ferais mieux de te tenir prête, parce que les choses ne se passe jamais comme on le voudrait dans cette ville ! Il se redressa et se dirigea vers la table voisine pour attraper un cure-dent, caressant l'espoir d'ôter un morceau de gras qu'il avait de coincer entre les dents depuis le début de la conversation, puis il revint vers sa partenaire. Je ch'uis revenu un peu par contrainte, mais che ne compte pas m'éterniser. Ch'uste le temps d'avoir de quoi me payer la traversée pour My'trä, puis ciao !

De nouveaux clients firent leurs apparitions, surprenant la tenancière qui n'avait visiblement pas eu autant de monde dans son établissement depuis fort longtemps, et pour cause. L'architecture sudiste de Daënastre n'était en rien optimisée pour se protéger du froid, et encore moins pour conserver la chaleur, raison pour laquelle la vieille Arma avait dut consentir à convertir le sous-sol de sa taverne en baisodrome, offrant ainsi la possibilité au jeunes femmes inconsciente des dangers que recèle la ville de se faire de l'argent facilement tout en ayant un toit sous lequel dormir, et l’opportunité au matelots et chasseurs de venir se réchauffer de la manière la plus efficace et agréable qu'il soit. Agréable pourvu que l'on soit capable de faire abstraction de la crasse, des odeurs de transpiration et de l'absence évidente d'intimité. Visiblement, cela ne semblait pas déranger les nouveaux arrivant qui tournaient sans réelle discrétion leurs regards vers Lizzie, avant que la propriétaire ne les remettent à leur place. Voir entrer sa camarade dans l'établissement avait sans doute éveiller en eux des pensées obscènes mais légitimes dans un lieux aussi excentrique.

- Et toi ? Jusqu'à quel point es-tu désespérée pour vouloir venir plonger dans ce gros tas de merde ? Parce qu'au risque de te décevoir, les gens ici n'ont que très peu de considération pour les étrangères. Ils sont assez limités, alors autant te dire qu'à part finir dans un bordel ou cuistot sur un vieux rafiot, les gens n'ambitionnent pas vraiment grand chose d'autre pour les dames de ton acabit.

Il sirota les dernières goûtes de son cognac avant de conclure.

- Ah, et je m'appelle Khyle. mentit-il.

Lizzie Seavey
Lizzie Seavey
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La ville aux milles problèmes EmptyMar 15 Mai - 20:33
Irys : 344314
Profession : Chasseuse de primes - Pirate
Pérégrins -1 (femme)
Tandis qu'elle essayait de mâcher l'énorme morceau de jambon qu'elle avait mis dans sa bouche, Lizzie écoutait son compagnon parler, n'ayant pas d'autre choix que de rester silencieuse si elle ne voulait pas lui envoyer la moitié de son repas dans un effort vain de lui répondre. Elle prit néanmoins le temps de digérer ses paroles. Il connaissait la ville et avait déjà eu des embrouilles. Lui aussi, devait naviguer dans un milieu pas très net. Par contre, avec sa gueule et son accent daënar, il serait difficile pour lui de se faire accepter à My'trä...

Avec un petit sourire désolé, elle attendit quelques minutes pour lui répondre, ce qui poussa le brun à regarder les nouveaux arrivants, qui eux regardaient la pirate avec insistance. La jeune femme avait l'habitude de ce genre d'attention. Dans le milieu dans lequel elle avait travaillé depuis des années, elle avait dû se faire une place en bottant des fesses et plantant quelques couteaux. Si les femmes commençaient à être acceptées dans la piraterie, il était toujours très difficile de se faire accepter, et surtout de se faire respecter à un poste de commandement. Aussi les quelques racailles qui la mataient en bavant ne lui faisaient pas plus peur que ça. Leur jetant un regard désabusé alors qu'elle avait toujours la bouche pleine, elle calma leurs ardeurs. Les deux plus insistants finirent par décider d'éviter les ennuis et se dirigèrent vers la porte qui menait au bordel du sous-sol. Il n'y avait pas à douter qu'elle devrait encore se faire une place dans cette ville si elle avait l'intention d'y rester, comme le dénommé Khyle venait de le dire. Son gosier enfin vidé, la belle put reprendre la parole.

- Crois moi mon gars, si j'avais pu choisir de naître laide je l'aurais certainement fait, mais bon je me suis adaptée avec ce que j'ai. Les racailles ne me font pas peur, j'en ai maté des plus durs que ça. Je me ferais respecter à Aildor, et puis ici, on ne sait pas qui je suis, contrairement aux endroits où je traîne habituellement. Il fait froid, mais bon il y a moyen de trouver du travail et de quoi se réchauffer, donc je sais que je m'en sortirai. Je leur ferai comprendre qu'ils ont besoin de moi pour autre chose que ce que leurs esprits pervers leurs dictent.

Elle eut un sourire appuyé, se disant que Khyle saurait voir derrière ses paroles les actes qu'elle pouvait accomplir et le caractère dont elle était capable de faire preuve. Leur collaboration ne faisait que commencer, mais la brune devait se faire accepter du voyageur dès maintenant si elle ne voulait pas de problèmes plus tard.

- D'ailleurs, chais pas c'que t'as à faire à My'trä, mais fais gaffe, Khyle. Les gens là-bas aiment pas trop ceux qui leur ressemblent pas. Bon, tu me diras, les daënars sont pas mieux, mais bon, faut pas arriver en terrain conquis quoi. Tu sais pas quand est-ce que tu vas te prendre une boule de feu sortie de nulle part.

Lizzie but une gorgée de son rhum pour faire passer la fin de son repas. En face, Khyle avait fini sa boisson, mais elle ne pouvait pas commander une nouvelle tournée, il fallait qu'elle reste sobre pour rencontrer son premier patron à Als'Kholyn. Justement, la porte s'ouvrit une nouvelle fois sur un gars emmitouflé dans plusieurs couches de fourrures, et la tenancière le salua par un "Salut Lasgar ! Tiens, y'a des gens qui voulaient t'voir." qui sonna la fin de cette petite discussion. Lizzie vida son verre et tendit le bras pour que Delkhar revienne se poser dessus. Celui-ci, qui picorait les miettes par terre, ne se fit pas prier - pour une fois - et vint grimper jusqu'à l'épaule de la jeune femme où il resta tranquillement en place.

- Je crois que notre patron est arrivé... A toi l'honneur, Khyle. J'te suis.

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