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Chroniques d'Irydaë
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 :: Les terres d'Irydaë :: Nislegiin
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 La complainte des âmes perdues

Luka Toen
Luka Toen
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La complainte des âmes perdues EmptyLun 6 Nov - 16:54
Irys : 594730
Profession : Historienne et naturaliste à ses heures perdues, médecin officiellement
Guilde +2 (femme)
La complainte des âmes perdues
[Pv : Ezechiel Thal'Andrïl] - Octobre 932



Luka n’aurait jamais pensé revenir un jour en ces terres dévidées par les vents, fines arrêtes constituant des défilés façonnés par les intempéries. La lumière crue du jour embrasait les environs d’un halo chaleureux, trompeur, car il masquait la cruelle réalité des conditions météorologiques qui sévissaient ici. La forêt avait pourtant poussé au-delà de toute espérance, couvrant d’épines et de ronces la grande majorité des sous-bois jusqu’à les rendre impraticables aux néophytes. Et pourtant… Pourtant Luka y avait vu de la beauté il y avait de nombreuses années. Cette nature sauvage et impétueuse, cette brousse propice aux dragons et aux rares nomades qui avaient su en tirer parti. Ces lieux qu’elle avait un jour cru siens avec la joie du logis retrouvé. Elle plissa les paupières, l’ombre de sa main en visière la protégeant des excentricités du soleil, fouillant les replis de la terre à ses pieds plongée dans l’ombre des feuillages, des mètres plus bas.

« Il nous faut contourner. »

Elle tira les rênes de sa monture, forçant l’étalon à faire volte-face. Le poitrail de l’animal enflait contre ses cuisses, avide de terrain à dévaler à bride abattue, la croupe vive et le tempérament nerveux. La piste se faisait plus tenace – lui-même le sentait, poussé en avant par son instinct de mâle impétueux et par l’agitation fébrile des humains qui l’entouraient. Tout comme le prédateur s’excite à la fragrance du sang, ses sabots conçus pour faire tonner la roche trépignaient d’ennemis à écraser. Après tout, les poulains étaient issus d’une très stricte sélection, élevée d’une main de maître par les fidèles d’Orshin du clan Gal’sha pour survivre à l’existence sans pitié de Nislegiin.

« Il nous devance d’une poignée de minutes, nous allons perdre du temps. »

« Vous voyez ces falaises ? Nos chevaux ne pourront pas s’y frotter. La pierre est trop érodée, elle s’effondrerait au niveau de ces fissures que nous voyons, et qui courent dans ce périmètre. »

Rodrou n’était pas un homme contraignant, il acquiesça et fit signe à ses hommes de le suivre. Ils ne formaient guère plus qu’un groupe de cinq chasseurs, dont l’une ne pouvait se targuer de mériter ce titre. Luka n’était pas une arpenteuse des forêts, mais elle savait traquer certaines espèces en particulier car ce savoir était bien trop utile pour ses recherches scientifiques pour se permettre d’accepter l’ignorance. Trois d’entre eux possédaient quelques dons non négligeables, des notions d’empathie accordées par leur Architecte auprès du règne animal : c’était eux, notamment, qui sondaient les bois et se révélaient capable de fournir une estimation de distance entre leur groupe et leur proie. Ils n’avaient en revanche pas le talent nécessaire pour percer les défenses de l’animal en furie, opaque à leurs tentatives et livré à une rage qui prenait source dans ses souffrances. Les murmures d’un novice d’Orshin, aussi doux et bienveillants soient-ils, n’étaient pas assez acérés pour éroder le carcan de folie dans lequel leur Mogoï en fuite s’était plongé.

L’incident s’était produit il y avait trois jours de cela. Un Sorogh déviant s’était écrasé dans un vallon de la région, d’ores et déjà recouvert d’un monceau de cristaux de magilithe. Sans doute pouvait-on imputer la résurgence d’Anomalies ces derniers mois aux événements qui sévissaient dans le monde : l’extraction du matériau des dieux créait des nœuds de magie, des discordances dans la trame de l’avenir. Toujours était-il que l’animal en déroute croisa sur sa route un Mogoï vindicatif, furieux de la violation de son territoire. S’ensuivit alors un terrible combat qui ne manqua pas d’alerter les peuplades alentours… Le Sorogh fut vaincu au petit jour grâce à la faiblesse qui était la sienne, mais son dualiste furibond ne put résister à la lente agonie vers laquelle l’entraînait ses blessures. Comme tout bon animal au naturel enragé, il s’adonna à une méticuleuse destruction des environs, les écailles suintantes de sang et les yeux aveuglés par une douleur qu’il n’aurait su interrompre. Une réserve de nourriture fut détruite sans vergogne, très vite suivie d’une multitude de dégâts et fort heureusement, que deux blessés jusqu’à présent… Mais l’animal ne paraissait pas faiblir, et l’on avait envoyé divers groupes le traquer pour mettre un terme à sa dangereuse agitation. Sans trop savoir comment, Luka s’était retrouvée embrigadée au cœur même de ses vacances de par ses connaissances pointues dans le domaine des reptiles. N’avait-elle pas chevauché un dragon par le passé, après tout… ?

Elle fit prendre à leur petite troupe un chemin rocheux descendant, accordant toute sa confiance à la solidité des sabots de sa monture malgré ses embardées frustrées. Elle le sentait frémir sous elle d’une énergie difficilement contenue, et ce, malgré les trois derniers jours d’allure soutenue qu’elle venait de lui imposer. De l’écume zébrait son pelage, et ses muscles à vif roulaient sous sa peau tandis qu’ils approchaient du but.

« Il est tout prêt ! »

« Ne cherchez pas la confrontation directe, il ne fera pas la différence entre vous et un énième obstacle sur sa route. »

Et elle escomptait bien pouvoir le calmer ! Ils n’étaient néanmoins pas naïfs, et si cela se révélait nécessaire, les armes qui luisaient contre leurs flancs témoignaient de leurs intentions… Ils n’auraient pu souffrir de prendre le risque de victimes supplémentaires.

« Rodrou, il y a un truc bizarre avec ce chemin… Je crois que je le connais. »

Charcal avança son cheval jusqu’à l’interpellé, la mine plus soucieuse qu’à l’accoutumée. Le groupe le contemplait avec la méfiance d’une mauvaise nouvelle qui s’annonce.

« Tu as peut-être déjà chassé dans les environs ? tenta vainement Rodrou pour apaiser les esprits. »

« Non… Enfin, c’était plus un… »

« Attendez ! les coupa brusquement Luka, aux aguets. »

Ce ne fut tout d’abord qu’un pressentiment diffus, un son lointain et étouffé par les branchages. Ou plutôt, l’absence de ces bruissements de forêt, ces grattements d’animaux invisibles et innombrables qui parurent se figer dans l’atmosphère, suspendus dans une écoute apeurée. Sous elle, l’étalon s’agita subitement, parut vouloir briser ses chaînes pour s’élancer frénétiquement au-devant de l’intangible. Ses oreilles duveteuses se courbèrent en arrière, l’écume de ses gencives bouillonnant d’une envie de mordre et de déchausser sa maîtresse dont la main ferme le retenait encore d’agir. Et puis… La forêt explosa. Un million de copeaux giclèrent dans l’air, forçant les animaux à faire une embardée surprise, projetant l’un des leurs à terre. Le Mogoï en furie ne leur accorda pourtant pas l’ombre d’un regard tandis qu’il arrachait les arbres alentours de par ses contorsions et ruades, lancé dans une charge bien plus terrible et irrémédiable que celle d’un sanglier. Il glissa sur le sol nappé de feuilles, propulsé par son élan, et embouti le mur de troncs qui leur faisait face avec la puissance d’une explosion. Alors, une série de tentes apparurent, incrustées dans une clairière à une cinquantaine de mètres.

« La tribu des Valazel, c’est ici qu’ils résident pour l’hiver ! fut le seul cri d’horreur qui parvint à franchir la stupéfaction générale. »

Village improvisé sur lequel fonçait désormais leur animal en fuite…

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La complainte des âmes perdues EmptyLun 6 Nov - 19:33
Qu’il était bon de se ressourcer. Retourner chez soi. Reprendre une petite routine quelques jours le temps de souffler, ne plus penser à rien, uniquement le petit train train d’une vie simple et sans danger. Cela faisait 2 jours qu’Ezechiel était de retour chez lui, dans sa forêt, 2 jours qu’il pouvait enfin se ressourcer, dans sa petite cabane, certes peu prestigieuse, mais qu’il considérait comme sa demeure et qu’il ne changerait guère pour autre chose. 2 jours qu’il avait repris sa routine d’antan. Se levant le matin, entamant quelques mouvements souples et lent de Sharak’Haï destinés à attirer à lui l’énergie de la nature environnante, de concentrer son flux intérieur et de le faire parcourir ses membres jusqu’au bout des doigts. Enchaînant sur des mouvements plus vifs, plus précis, plus offensifs, contre un mannequin de bois doté de 3 bras et d’une jambe. Ce duel contre un adversaire imaginaire servant à entretenir ses capacités de pugiliste. Il prenait après cela le temps de petit déjeuner avec ses familiers, Seth toujours à faire le pitre et son antipode Horus, calme, sage, observateur qui dégustait de délicieux morceaux de viandes en posant son regard perçant sur son maître. Après ce petit déjeuner venait le temps des ablutions et de faire un brin de toilette pour enfin une fois terminée partir dans la forêt se mêler à la nature, étudier les différentes traces laissées par la faune, pour conserver intactes sa maîtrise du pistage. Il prenait le temps de s’entraîner à l’arc évidemment mais aussi et surtout de se détendre, se reposer dans son hamac, profiter du calme. En soit une routine qu’il comptait bien faire durer encore quelques temps avant de reprendre un contrat et de repartir sur la route. Un calme qu’il voulait voir perdurer encore un peu…
L’espoir faire vivre.

Un gigantesque brouhaha se fit entendre d’un coup, comme si la forêt elle même se mettait à imploser. Le bois sous ses pieds tremblant face à la violence des chocs qui ne devaient pas se situer bien loin de sa position. D’un bond il sortit du hamac dans lequel quelques secondes plus tôt il dormait à poings fermés, ni une ni deux il saisit son équipement, tendis son bras vers Seth encore somnolent qui grimpa sur lui jusqu’à son épaule gauche, siffla Horus qui était déjà entrain de survoler la forêt en quête de l’origine du boucan, et se mit à sauter de branches en branches, un coup s’accrochant de la main contre le tronc, de l’autre posant un pied sur une branche, et ainsi de suite, descendant de plus en plus vite vers le sol, comme si ses membres savaient parfaitement où se poser et à quel moment, sans jamais ralentir il arriva en bas. Se mettant à genoux, il ferma les yeux, ses tatouages s’illuminèrent presque immédiatement, prenant une teinte bleue claire, lumineuse presque incandescente. Puis son esprit se trouva dans le corps d’Horus. Résistant à l’envie de profiter des sensations uniques que procurent le vol en toute liberté, il s’obstina à se focaliser sur son objectif, trouver l’origine du bruit. Il vola quelques minutes dans la direction du vacarme, et se plaça en vol stationnaire, dardant les yeux à la vue inégalée de son aigle sur le point d’origine. Et c’est là qu’il le vit, ce Mogoï fou de rage, poursuivi par 5 chasseurs, courant comme un forcené vers un village fait de tentes. Il se concentra et utilisa ses pouvoirs, établissant un lien entre lui et l’animal afin de pouvoir le localiser aisément. Il ne fallait cependant pas perdre plus de temps, ses tatouages reprirent leur couleur d’origine et il regagna son corps, ordonnant mentalement à Horus de rester sur les lieux afin de garder à l’oeil les événements. Il se releva et courut à grande enjambées à travers la forêt en direction de la bête, Seth, dont l’extrémité de la queue s’embrasait petit à petit, trépignant sur son épaule sentant l’excitation de son maître. Il prit lentement de l’altitude en grimpant de nouveau dans les arbres et arriva sur les lieux, du haut de la branche sur laquelle il était accroupi il avait une vue imprenable sur la scène, qui n’allait sans doute pas tarder à partir en bain de sang… S’il veut pouvoir sauver les villageois mais également le Mogoï il lui faut agir, et vite ! Grâce au lien qu’il a établi avec lui auparavant, il peut le contraindre à lui obéir quelques temps, et vu la fureur qui anime notre grosse bébête, il y a de fortes chances que ce « quelques temps » soit plutôt un « quelques secondes ».

Hélas il n’avait pas le temps de prévenir les chasseurs, toujours au galop derrière le monstre, de son plan en détail, il ne pouvait espérer qu’une chose, qu’une fois qu’il aurait pris le contrôle de la bête, ceux ci se dépêcherait de l’immobiliser d’une quelconque manière, et que, par pitié, il ne mettrait pas un terme à la vie de l’animal. Il pria Orshin de lui donner sa force et jura qu’il sauverait ses créations, le Mogoï et les villageois. S’ancra solidement au tronc près de la branche sur laquelle il était accroupi et hurla de toutes ses forces:

«  CHASSEURS ! TENEZ VOUS PRÊTS ! LA BÊTE VA S’ARRÊTER !! »

Ne pouvant en dire plus sans prendre le risque que le Mogoï atteigne le village, il ferma les yeux et de nouveaux ses tatouages s’illuminèrent. Connectant son esprit à celui de l’animal il lui ordonna de s’arrêter. La bête ne ralentit que légèrement au début, puis Voltige augmenta la force magique qu’il envoyait dans l’esprit du Mogoï par son lien et petit à petit, il ralentit de plus en plus, jusqu’à s’arrêter complètement, comme hébété. Sentant l’épuisement le gagner de par l’énergie qu’il avait mise dans ce duel mental, il s’obstina à conserver le lien quelques secondes… Tout juste une quarantaine… Et il rouvrit les yeux, s’écroulant contre le tronc qui l’avait soutenu…

Les chasseurs avaient ils réussi à immobiliser la créature ? Ou l’avaient ils abattues ? Ou pire, les villageois se sont ils fait piétiner ?

Ezechiel ne pouvait se contenir, même si exténué il avait besoin de savoir, et il tourna le regard vers la scène qui se déroulait un peu plus bas.

Luka Toen
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La complainte des âmes perdues EmptyMer 8 Nov - 23:07
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Luka n’eut guère besoin de cravacher sa monture, la surprise générale évanouie parmi les lambeaux d’écorce arrachés, l’étalon bondit avec la fièvre d’un animal impatient d’en découdre. Elle ne chercha pas à le restreindre, son regard anxieux fixé sur cette ligne d’horizon aux promesses de pertes humaines terribles, un long hululement lointain résonnant dans les contreforts du village tandis que le guet alertait ses concitoyens du danger imminent. Une évidence se frayait un chemin dans son esprit, ils n’y seraient pas à temps…

«  CHASSEURS ! TENEZ-VOUS PRÊTS ! LA BÊTE VA S’ARRÊTER !! »

Le temps de la réflexion n’était pas un luxe qu’ils pouvaient s’offrir, aussi Luka ne chercha-t-elle pas à en savoir davantage. Qu’il y ait une nuance d’espoir incarnée par un illustre inconnu lui suffisait amplement :

« Rodrou ! »

Elle dut forcer sa voix pour se faire entendre par-dessus le vacarme environnant, dressée sur ses étriers malgré leur course folle, fanion aux longs cheveux flammes immanquable pour ses coéquipiers. L’interpellé n’eut que le temps de lui adresser son assentiment par un rapide signe de la main que leur proie amorçait subitement une décélération progressive. Ses puissantes pattes griffues arrachaient à la terre des mottes impressionnantes, et l’on entendait d’ici le chamboulement sonore de ses dents s’entrechoquant sous la violence du combat mental qui se jouait. La bête fit quelques pas de plus et son souffle se tarit, les flancs comme une forge brûlante et les yeux hagards de qui ne savait plus où déverser sa haine. Les cavaliers eurent tôt fait de l’encercler, les chevaux piaffant sous eux d’une ou deux rebuffades causées par l’odeur du sang.

« Faites circuler le filet ! Soyez prudents, pas de gestes brusques. »

En marge du travail coopératif qui s’amorçait, Luka fit faire volte-face à sa monture pour mieux contourner le Mogoï à terre.

« Trois entailles profondes sur ses flancs. Ne mettez pas les mailles sur ses blessures, cela risque de l’éveiller. L’une de ses cornes est tranchée. Peut-être une patte démise ? »

Elle rejoignit les hommes qui s’affairaient, un lourd filet gainé de plomb entre les mains. S’ils se débrouillaient avec adresse, cet unique outil devrait leur permettre d’immobiliser suffisamment la créature pour que l’un des fidèles soit capable de s’immiscer dans sa conscience et lui intimer le rythme du sommeil. De là, il serait beaucoup plus aisé de lui apporter les premiers soins puis le rendre à son habitat naturel, loin des bourgades humaines qu’il s’était plu à dévaster sur son chemin.

« Que se passe-t-il ici ? »

Avec un parfait ensemble, l’équipe se retourna d’un même bloc en direction du nouveau venu. L’homme portait les couleurs de sa tribu, essoufflé par sa course et la mine un tantinet choquée par le spectacle qu’il découvrait. Nul n’ignorait le danger que représentaient les Mogoï ; peu en avaient cependant vus dans leur vie, car le reptile était solitaire et fort ravi par les bains de soleil en pleine nature sauvage. Néanmoins, ce ne fut pas l’expression figée sur son visage qui frappa Luka de plein fouet, mais plutôt la torche qu’il tenait d’une main incertaine bien au-devant de sa personne.

« Êtes-vous suicidaire ?! »

Elle dut précipitamment déchausser de sa selle pour se saisir de l’objet du délit et le précipiter dans la poussière du sol où la flamme se transforma bien vite en un rachitique filet de fumée. Trop tard cependant… Un frisson colérique fit trembler la masse en alerte à leurs côtés, un grondement du fond des âges grimpant de la gorge en fusion du Mogoï. Le responsable de ce nouveau grabuge blêmit, comprenant soudain ce que Luka prit la peine d’expliquer à voix haute :

« Ils abhorrent le feu plus sûrement que la mort elle-même… »

Les attaches du filet tremblèrent sur leur base, et les plombs arrimés au plancher émirent un grincement de mauvais augure.

« Que chacun maintienne ce foutu filet au sol ! Il y a des femmes et des enfants là-bas ! »

Un rôle, comprit-elle immédiatement, qu’elle n’était pas destinée à tenir. Animée par un instinct qui lui avait rarement fait défaut, elle bondit sur le dos de son étalon et l’incita à fournir un dernier effort. Elle devait trouver le fidèle d’Orshin qui avait su apaiser la colère du seigneur des forêts. D’eux tous, il était le seul à disposer de ce pouvoir dont il voulait visiblement faire bon usage. Hé bien, elle lui donnerait très rapidement l’occasion de réitérer son exploit ! Elle fit courir le vert aiguisé de ses prunelles dans les arbres alentours, lorsque la flammèche d’une queue attira son attention tel un aimant. Il y avait là un homme. Son homme, à en croire la fatigue qui marquait ses traits et les deux familiers qui l’entouraient avec l’attitude d’animaux prêts à mordre pour protéger. Elle stoppa sa monture en face de lui, levant les yeux vers leur dernier espoir de tranquillité :

« Nous avons besoin de vous. Une nouvelle fois, la bonne j’espère. Pouvez-vous encore fournir cet effort ? »

Elle lui tendit la main par-delà le vide qui les séparait, lui contre son arbre, elle sur son cheval, le feu de ses yeux jades ancrés avec toute l’impétuosité dont elle était capable dans le regard de l’étranger. Sa capuche masquait en partie ses traits, mais elle n’en avait cure. En cet instant, Pierre, Paul ou Jack, quelle importance ? C’était son don qu’elle désirait, celui qui lui permettait d’apaiser les bêtes en colère et de murmurer aux âmes.

« Je vous ramène là-bas. Sauvez ce village ! »

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La complainte des âmes perdues EmptyDim 12 Nov - 18:13
Appuyé contre l’arbre qui l’avait soutenu durant son effort mental, destiné à contrôler le mastodonte en furie, Ezechiel se tourna lentement vers la scène, priant intérieurement que la bête fut saine et sauve, et que celle ci n’eu fait de mal à aucun villageois. C’est alors qu’il la vit arriver au galop, cette femme aux cheveux de la couleur des flammes et aux yeux verts perçants braqués sur lui, svelte, mais néanmoins forte elle tenait d’une main ferme les rennes de son destrier, semblant animée d’un unique désir, celui d’atteindre son objectif, et vu la direction qu’elle prenait, il y a fort à parier que l’objectif en question c’était lui ! Stoppant net sa monture à, à peine, 1 mètre de lui, elle braqua son regard émeraude sur lui et lança:

« Nous avons besoin de vous. Une nouvelle fois, la bonne j’espère. Pouvez-vous encore fournir cet effort ? »

À la fois flatté que la femme vienne à lui pour quérir son aide, mais aussi déçu de sa semi-réussite. Il la fixa de ses yeux pâles et, tentant sans grande réussite de masquer sa fatigue, s’obligea à se relever. C’est alors qu’elle lui tendit la main, ses yeux semblant animés d’un feu intérieur, le dévisagèrent, ne lui laissant aucunement le choix quant à sa demande. Il ne pouvait laisser le Mogoï entrer de nouveau en rage, il devait l’arrêter une bonne fois pour toute, pour les villageois mais aussi pour le Mogoï lui même. Il saisit la main de la femme au charisme indéniable et à l’autorité palpable lorsque celle ci ajouta:

« Je vous ramène là-bas. Sauvez ce village ! »

Comme mû d’une énergie nouvelle, il se hissa sur la croupe de l’étalon et serra la taille de la svelte inconnue. Il lui répondit au même moment:

« Emmenez moi, je n’ai plus la force de controler la créature à distance, il faut que j’entre en contact avec elle pour pouvoir l’apaiser. »

Ezechiel siffla ses familiers, Seth grimpant rapidement sur lui et Horus s’envolant dans la direction d’où était arrivée la jeune femme. Ses traits fatigués, n’entachaient en rien la détermination de son regard. Il donnerait tout ce qu’il a, et il comptait bien faire en sorte que son intervention porte ses fruits ! Qu’Orshin lui en soit témoin !

Luka Toen
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La complainte des âmes perdues EmptyVen 17 Nov - 19:18
Irys : 594730
Profession : Historienne et naturaliste à ses heures perdues, médecin officiellement
Guilde +2 (femme)
Sentir sa taille enlacée par les bras d’un homme aurait fait rougir plus d’une Dame de la haute société. Couverte de la poussière des routes et plus encore habituée à la proximité à la fois rude et vulgaire des chasseurs des forêts, Luka ne broncha guère. Bien au contraire s’assura-t-elle de la prise solide du jeune homme, la fatigue lisible sur ses traits n’ayant pas manqué d’alerter sa fibre médicale. Elle espérait toutefois qu’il tiendrait jusqu’à l’apaisement de cette situation et qu’il saurait trouver les réserves d’énergie suffisantes à l’un de ces nouveaux exploits dont il avait visiblement le secret. Elle fit donc détaler sa monture d’une simple pression des talons, notant en son for intérieur la présence approximative du primate sur l’épaule de son maître. Qu’on lui pardonne ! Naturaliste et biologiste, il lui avait rarement été donné d’approcher un animal en telle symbiose avec un être humain : les fidèles d’Orshin ne courraient pas les rues et n’étaient pas tous suffisamment dévergondés pour accepter d’être traité en phénomène de foire par une non initiée.

« Ecartez-vous ! »

Les sabots puissants de son étalon firent le reste du travail, et bientôt les hommes courbés sur les attaches du filet dégagèrent une zone suffisamment spacieuse pour permettre à leur inconnu d’orchestrer. Elle déchaussa en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, proposant à son invité une main secourable qu’il était libre de saisir. A situation d’urgence, mesures excessives – qui savait si sortir d’une selle n’allait pas saper le peu d’énergie qu’il lui restait ? Si elle avait pu, sans doute l’aurait-elle elle-même arraché de son siège pour mieux le livrer droit sous le museau du Mogoï. Elle n’était cependant pas dénuée de toute forme de politesse, et n’aurait guère voulu effaroucher les deux familiers qui l’accompagnaient, susceptibles de protéger jalousement leur maître.

« N’hésitez pas si nous pouvons servir à quoi que ce soit, avoua-t-elle son ignorance quant au fonctionnement de son don. »

Ils s’approchèrent jusqu’à sentir les effluves bestiales de l’animal à terre, sa mâchoire claquant par instant d’une rage contenue qui faisait frémir les hommes alentours. Alors, chacun se figea dans une attente terrible, n’osant déplacer un rocher qui aurait pu risquer d’assombrir la bienveillance de la bête. Ne sachant trop que faire, Luka s’agenouilla aux côtés de son inconnu faiseur de miracle, la mine attentive et les yeux emplis d’une curiosité dévorante. C’est qu’un danger mortel ne suffisait pas à la refroidir : il y avait dans cet instant toute la saveur d’un spectacle jamais vu par une Pérégrine, et dont elle ne pouvait qu’uniquement soupçonner les rouages. Elle se souvint avoir lu que les mages perdaient le contrôle de leur corps lorsqu’ils s’invitaient dans l’esprit d’un autre, et crut à tort que le moindre touché mental était capable de provoquer un tel effet secondaire. Aussi laissa-t-elle une main en suspension derrière le dos du jeune homme, prête à s’interposer entre lui et toute rencontre importune avec le sol.

« Je vais avertir le village, murmura pour sa part l’éclaireur dont les pas discrets n’alertèrent aucunement le Mogoï. »

« Préparez-nous de quoi nous reposer et nous remplir l’estomac, nous aurons probablement tous besoin de reprendre des forces après ça… »

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La complainte des âmes perdues EmptyLun 20 Nov - 13:38
Les sabots de l’étalon martelaient le sol, la vitesse rabattant la capuche de notre adepte, dévoilant un crâne lisse et tatoué. Il se tenait tant bien que mal à la taille de l’inconnue, tentant du mieux qu’il pouvait de ne pas se laisser aller au sommeil et donc à la chute. Ils arrivèrent rapidement sur les lieux, Ezechiel pouvant ainsi voir le Mogoï maintenu au sol par un filet, lui même retenu par 4 hommes, visiblement des chasseurs. Le mastodonte était à terre, plaqué au sol, ses mâchoires claquaient, ponctuant à un rythme répété les sons émis par les hommes aux muscles endoloris. La bête allait sans aucun doute entrer de nouveau en rage sous peu, ses muscles sous sa puissante cuirasse se contractaient, présageant une ruée.

« Ecartez-vous ! »

La femme hurla son ordre, et les hommes s’exécutèrent laissant libre l’accès à l’animal. Serait elle la meneuse de cette troupe de chasseurs ? Il n’en savait point. Il n’avait actuellement qu’un seul objectif en tête, calmer la créature une bonne fois pour toute. Le femme déchaussa près de la bête et une fois à terre tendit une main vers lui pour l’aider à descendre de la monture. Ezechiel sourit à la politesse de l’inconnue et releva sa main face à celle-ci:

« Je vous remercie, mais je ne suis pas encore estropié, ne vous inquiétez pas je vais pouvoir descendre de cet étalon seul. Allons voir l’animal. »

« N’hésitez pas si nous pouvons servir à quoi que ce soit. »

Ils firent quelques pas en direction de la créature maintenue au sol et se placèrent au niveau de sa tête, une tête plus large qu’Ezechiel et qui aurait pu d’un coup de corne ne laisser qu’un amas de celui ci. La bête de 4m de long et autant de haut, fixa ses yeux jaunes sur les nouveaux arrivants, on pouvait lire dans son regard un feu de haine pure à peine retenue, soufflant fort pas les naseaux en s’ébrouant légèrement, elle claqua encore une fois des dents.

« Restez à l’écart, je vais entrer en communion avec la bête, tenez vous prêts, si je ne réussi pas à l’apaiser, la bête entrera de nouveau en rage. »

Zéké se mit en tailleur, les mains posées sur les genoux, Seth se plaçant à ses côtés dans la même position, mimant son maître avec difficulté, Horus lui se plaça en hauteur, surveillant les chasseurs. Voltige braqua son regard bleu pâle dans les yeux de l’animal et souffla tout bas:

« Mon ami, Orshin notre créateur à tous m’envoie t’apaiser. Laisse moi communier avec toi, laisse moi te délivrer de ta colère. »

Il plaça alors sa main droite sur le museau de l’animal, qui claqua une nouvelle fois des dents mais ne bougea guère plus, se laissant approcher physiquement. Ezechiel ferma alors les yeux, se concentrant sur sa tâche. Il insuffla sa magie dans ce contact physique tentant d’atteindre l’esprit du Mogoï. Lorsqu’il réussit, ses tatouages s’illuminèrent, d’un bleu pâle éblouissant. La communion commençait.

Il perçut alors les sensations de la bête, ses émotions profondes, de la colère, beaucoup de colère, mais aussi de la peur, et de la douleur. L’animal se sentait dépérir, et l’effroi provoqué par cela, mais également sa souffrance physique, déclenchaient en lui une panique incontrôlable. Ezechiel ressentit la blessure de l’animal, provoquant chez lui une cuisante douleur, il put alors localiser celle ci, l’animal souffrait d’une profonde plaie au thorax et d’une morsure au cou. Il envoya dans l’esprit de l’animal une onde d’apaisement, souhaitant ainsi soulager les maux de la créature, lui permettant d’oublier ses fatales blessures. La détresse du Mogoï se changea lentement en une douce quiétude, Ezechiel sentant au même moment la respiration de la bête se calmer, son coeur pulser plus lentement. Ezechiel le savait, la bête ne pourrait survivre à ses blessures, elles finiraient par la tuer, il devait s’y résoudre. Il décida d’instiller en elle une grande fatigue, un sommeil profond, et l’effet ne se fit pas attendre, la bête entra en léthargie. Induisant en elle de douce sensation, qui lui permettrait d’oublier son état.

Ezechiel rouvrit les yeux doucement, ses tatouages cessant au même moment de s’illuminer reprenant leur teinte noire naturelle. Se rendant compte qu’une larme coulait le long de sa joue il l’essuya brièvement du dos de la main, il souffla de nouveau quelques mots à la bête:

« Notre père t’accueillera à bras ouverts, frère Mogoï, le repos t’attend tu retournes auprès de ton créateur, libéré et apaisé. Je suis désolé de ne pas avoir pu te sauver, je prierai Orshin pour qu’il prenne soin de toi là où tu vas maintenant. »

Il se releva et se tourna vers l’inconnue, la rejoignant. Il arriva à son niveau et lui lança tristement:

« Le Mogoï ne survivra pas à ses blessures, j’ai apaisé ses tourments et l’ai plongé dans un sommeil léthargique, maintenant il rêve sans douleur. Hormis si un disciple de Möchlog se cache parmi vous, la seule chose que nous puissions faire c’est abréger ses souffrances. En tant qu’adepte d’Orshin je connais la faune de ce monde et saurait libérer la créature dans la douceur. Je peux donc m’en occuper si vous le souhaitez, même si cela me touche beaucoup. »

Il prit Seth dans ses bras, le tenant entre son avant bras droit et son torse, le petit singe pleurait silencieusement, ressentant la peine de son maître et le proche décès de l’animal. Horus plus solide, continuait de se tenir droit du haut d’une branche, gardant ses yeux braqués sur l’inconnue. Mais le lien qu’il entretenait avec Ezechiel ne mentait pas, l’aigle aussi ressentait de la tristesse en cet instant.

Luka Toen
Luka Toen
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La complainte des âmes perdues EmptyVen 24 Nov - 18:04
Irys : 594730
Profession : Historienne et naturaliste à ses heures perdues, médecin officiellement
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Luka eut un léger signe de dénégation manifestant son impuissance :

« Nous n’avons malheureusement aucun fidèle de Möchlog parmi nous, lui répondit-elle doucement. »

Il s’agissait en vérité de son rôle. Mais sans magie ni miracle, comment accomplir l’impossible ? Cet animal allait mourir achevé par ses blessures, et elle n’en concevait aucune pitié. Qu’on la traite de cruelle, elle n’avait plus aucune larme à verser... Asséchée par dix années de perdition pour une âme qui n’avait de toute façon jamais été portée sur les manifestations ruisselantes d’émotions. La nature ne se souciait guère de la mort d’un seul individu car elle était innombrable et éternelle, ses constructions n’avaient de cesse que de se reformer dans le terreau des cadavres. Ce mogoï, comme tous les autres et comme son Selhan, rejoignait à présent la longue liste des victimes de la vie. Elle songea stoïquement combien la terre serait meuble et nourrie par ses cellules… Peut-être les habitants pourraient-ils planter ici quelques cultures de saison ?

« Allons nous reposer, laissez cela à mes compagnons. Charcal notamment est certes seulement un novice d’Orshin mais il a l’habitude de la chasse et saura comment achever la bête sans la faire souffrir. »

Elle désigna le concerné qui franchit l’espace qui les séparait, la mine chagrine mais les mains sûres :

« Elle a raison, je peux m’en occuper. Vous avez suffisamment fait pour ce village. »

« Vous n’aurez qu’à leur expliquer toute l’histoire, ajouta Rodrou à destination des nomades curieux qui se rassemblaient déjà aux portes du campement. »

« Allons-y dans ce cas. »

Oui, sans doute était-elle cruelle envers ce qui n’était plus à sauver, il en allait cependant autrement de ce qui respirait encore. Aussi s’assura-t-elle de la stabilité mentale de son invité, lui prodiguant tout le réconfort dont elle était pour l’heure capable d’une main doucement posée sur son épaule, les prunelles arrimées aux siennes avec compréhension. Il valait peut-être mieux qu’un homme au lien aussi ténu que le sien avec le règne animal n’ait pas à s’occuper d’une tâche aussi barbare… Pour l’heure, il était important qu’il se sustente et récupère un brin d’énergie. Elle s’éloigna de lui, laissant ses doigts effleurer son bras à peine plus de temps que nécessaire, marchant désormais d’un pas décidé vers les villageois agités plusieurs mètres plus loin. Fort heureusement la vigie était de retour, et l’homme intima le silence à ses pairs d’une voix beaucoup plus ferme qu’elle ne l’avait été jusqu’alors :

« Poussez-vous donc, par Amisgal, laissez nos visiteurs respirer ! Mon frère, ma sœur, s’adressa-t-il à eux, suivez-moi. Notre Khorog souhaite vous rencontrer. »

Il ne s’agissait pas d’une tribu imposante, à peine quelques tentes disséminées dans la clairière autour d’une place centrale à la valeur de toute évidence sociale. L’homme les guida dans ce dédale pour les mener à l’habitation la plus grande, dont les teintures arboraient un décorum impressionnant de colifichets et de lignes peintes dont la signification demeurait mystérieuse. Seule la gueule béante d’un dragon blanc luisait sur le rideau de l’entrée, comme une invitation à pénétrer les entrailles sacro-saintes de l’Architecte qu’ils vénéraient tous ici : le clan des Valazel servait Amisgal depuis des millénaires, entretenant une entente cordiale et commerciale avec leurs confrères de Dyen.

« Bienvenue dans ma demeure ! »

Une Dame d’un certain âge – probablement la soixantaine – leur ouvrit les bras, et par là même les clés de sa demeure. Elle était assise en tailleur sur un tapis richement orné, de nombreux mets appétissants répartis sur une fine planche de bois vernie.

« Vous arrivez à point nommé, nous nous apprêtions à manger. J’ai entendu dire que cela ne vous ferait pas de mal. »

Elle leur offrit un clin d’œil, et Luka ne put résister à l’envie d’adresser un vague regard gêné à son compagnon d’aventure, cherchant en sa présence une certaine complicité.

« C’est exact… Nous revenons d’une sacrée histoire. »

Tandis qu’ils s’asseyaient en face de la Khorog des Valazel, Luka entreprit de raconter les tenants et les aboutissants de leur dernière péripétie du jour :

« Je me nomme Luka Toen. Je viens d'une tribu d'Orshin plus au nord d'ici. Nous avons repéré il y a quelques jours la trace d'un Mogoï sévèrement blessé par sa confrontation avec une Anomalie, un Sorogh. Cela l'a mis dans une folie furieuse, et nous avons craint qu'ils ne fassent des blessés auprès des nomades alentours... Jusqu’à ce que nous croisions la route de cet individu, dont j’ignore encore tout, termina-t-elle dans un grand sourire franc, dévisageant le fidèle d’Orshin dans l’attente d’une réponse à ses interrogations muettes. »

« Que faisiez-vous donc dans ces bois ? surenchérit la vieille femme, tout aussi curieuse. »

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