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Chroniques d'Irydaë
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 Dans l'ombre d'un géant [terminé]

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMar 23 Jan - 20:28

On ne peut pas dire qu'Aildor soit une cité chaleureuse. Au sens propre comme au figuré. Mais les environs de l'étrange capitale autoproclamée de Marnaka sont bien pires encore. Le vent venu du large accentue la morsure du froid, soulevant des gerbes de poudreuse dans son sillage. Marcher dans ces étendues blanchâtres est une véritable gageure. Et c'est sans compter sur les représentants de la faune locale qui, poussés par la faim, peuvent considérer le vivier humain de la cité comme une véritable aubaine.

Si Zora est coutumière de cette ville dans laquelle elle a déjà séjourné, il n'en va pas de même pour l'écrin blanchâtre qui l'accueille. Dire qu'elle est sur ses gardes est un doux euphémisme. Et elle s'étonne même de ne pas avoir rencontré une bande de malfrats ou une meute de carnivores tandis que ses pas la rapprochent inexorablement de l'endroit qu'on lui a indiqué. Mais peut-être que le danger, finalement, l'attendra bel et bien au bout du chemin. Qui sait quel accueil elle recevra?

Il n'y a pas besoin d'être une génie pour comprendre qu'une personne qui s'éloigne de la relative sécurité d'Aildor ne souhaite pas forcément être dérangée. Mais la rouquine n'est pas de celles qui attendent patiemment une rencontre. Ou qui tiennent compte des désirs d'autrui. Si cet homme dont on lui a parlé ne souhaite pas être dérangé, grand bien lui fasse. Mais elle lui imposera malgré tout sa présence. Peu importe si cela doit déboucher sur un affrontement.

Elle atteint finalement la zone dont on lui a parlé. Cette dernière lui offre un point de vue appréciable sur la cité peu conventionnelle qu'est Aildor. Mais plus qu'une vision ayant au mieux un intérêt relatif, c'est davantage le géant en plein entraînement qui capte son attention. On lui avait dit qu'il était grand. C'est d'ailleurs sur ce... détail qu'elle comptait pour le reconnaître. Mais elle n'a que rarement vu une personne faisant cette taille par le passé. Parfait! Il correspond à l'image qu'elle se faisait d'un allié provisoire. Musclé, intimidant et - si Möchlog le veut - stupide!
"Eylohr Lorath ou quelque chose comme ça?" l'invective-t-elle, aussi diplomate qu'un tagta. "Zora Viz'Herei! On m'a dit que je vous trouverais ici!"
Et il l'aura fait courir. Elle a tout d'abord rejoint sa forge dans les bas-fonds de la cité. Puis les quais et les bars. Il faut croire que ce géant aime se faire désirer. Et qu'il vaut la peine d'être ainsi sollicité. S'approchant, la jeune femme découvre alors un visage marqué par Möchlog. Un impur! La rouquine marque un temps d'arrêt tandis qu'une grimace de dégoût vient déformer les traits de son visage.

Il semble à présent qu'il devra mourir. Pourtant elle aurait tort de se priver des talents de ce colosse tout de suite. Et puis... L'idée que des impurs tuent d'autres impurs n'est pas pour lui déplaire. Le monde serait bien plus simples si ceux qui ont déshonorés Möchlog pouvait s'annihiler entre eux, comme des grands. Ravalant les mots acerbes qui menacent de quitter ses lèvres, Zora fait donc de son mieux pour garder un semblant de neutralité.
"Il se trouve que j'ai quelques personnes à tuer! Un peu trop, d'ailleurs, pour que j'y parvienne seule! Une brute telle que toi me serait plutôt utile..." lui avoue-t-elle en haussant les épaules. "Est-ce que le travail t'intéresse? Tu pourras garder tous les biens des victimes en guise de paiement!"
Elle se fiche pas mal des biens matériels qui ne représente rien à côté de la richesse octroyée par la foi. Et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'est pas en mesure de lui offrir un paiement immédiat. Mais il se trouve qu'elle a encore un argument à faire valoir pour convaincre le géant. Un argument qu'elle s'apprête à partager avec lui tandis qu'un sourire malsain s'installe sur ses lèvres.
"Et puis... ce sera amusant!"
Comment pourrait-il résister?


Dernière édition par Zora Viz'Herei le Jeu 15 Fév - 18:47, édité 4 fois

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMer 24 Jan - 2:28
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Profession : Terroriste en fuite - Hermite
Pérégrins -2

  •        Il est de ceux qui aiment à se promener au milieu de forêts animées par une légère brise, glissant sur les feuillages comme un plume sur la peau, engendrant alors un frissonnement discret, berçant, comme une caresse pour l’âme, une alcôve pour l’esprit. Il en est d'autres qui trouvent la félicité dans un paysage luxuriant, une plaine désertique, des vallons boisés ou des montagnes enneigées. La neige. Symbole de douceur, spectacle hypnotisant lorsqu’elle tombe en milliers de parfaits flocons. Aildor pourrait être ce paradis blanc majestueux, doux et envoutant comme tant d’enfants aiment à regarder par la fenêtre lorsque l’hiver arrive. Mais il n’en est rien.

    Des hauteurs qui dominent Aildor, le lieu semble idyllique. Comme figée dans un écrin d’un blanc, la ville se tient là, impétueuse, recouverte par un épais manteau de neige empêchant de distinguer les couleurs et les styles pourtant si unique en cette ville. Puis vient la l’océan, le port, les quais, les marins qui déchargent les marchandises, les passagers qui accostent, les norias de charrettes qui mènent les denrées jusqu’au sous bassement de la ville, là où la vie grouille. Aildor à tout l’air d’un charmant mirage. Mais un mirage, n’est qu’un mirage, rien de plus.

    Souillée par le banditisme, la violence et l’argent, la corruption, les trafics et visitée et animée par les pires personnes qui soient, Aildor est une ville où ne règne que la loi du plus fort. Ici, la vie d’un homme ne vaut pas plus que ce qu’un parrain de la pègre lui donne comme objectif. Tout n’est qu’investissements, pertes ou profits.
    Au sommet des hauteurs, à plusieurs centaines de mètres des barrières de la ville, Eylohr est là, scrutant l’horizon dans une plénitude étonnante. Il revient d’un long voyage dans le Nord où il escortait un groupe hétéroclite composé de mercenaires, de savants professeurs et d’érudits.

    Guidant cet imposant groupe qui comptait une quinzaine de personne, l’expédition fut un véritable carnage. Attaqués sur la route, ballotés comme de vulgaires fœtus de pailles aux grès des vents et des tempêtes, seulement la moitié du groupe revint à Aildor en vie. Lui rappelant de bien triste souvenirs, Eylohr s’était isolé comme il en avait l’habitude parfois, en haut des falaises. Là, il s’entrainait.

    Il portait une tenue de cuir, d’acier et de fourrure le tout emmitouflé sous un gigantesque manteau bien chaud. Ses bottes étaient également taillées pour la marche dans la neige, de quoi protéger ses pieds du froid pendant longtemps. A quelques mètres de lui se trouvait son épée, et dans son dos, encore dans son épais fourreau, sa hache d’arme à double tranchant. Pour compléter cet équipement, il portait toujours son long couteau cranté à la cheville droite, plus, un revolver dans son manteau et un fusil double canons dans un étui ajusté, le long de sa jambe.

    Il s’entrainait à dégainer malgré le froid afin de conserver ses réflexes. Il alternait entre pistolet et sa hache d’arme. Devant lui se trouvait un bloc de paille enneigé et gelé, il s’en servait comme cible d’entrainement. Il ne fallait pas perdre les habitudes. Coups après coups, parades après parades, il s’entrainait. Jusqu’à ce qu’intervienne une femme, dont les pas crissèrent dans la neige épaisse.

    Tout à son entrainement, il s’apprêtait à recevoir une visite impromptue et, comme c’est souvent le cas en ces contrées, de mauvais augure. La jeune femme l’interpella, et, lorsqu’elle évoque le fait que « On » lui aurait dit qu’il était ici n’interpelle le géant courbé sur sa hache. Tandis qu’elle s’approchait, Eylohr se redresse de toute sa hauteur. Un géant du Nord mesurant 2 mètres 15 pour 160 kilos de muscles, même pour un habitant d’Aildor habitué à être entouré de géants dépassant les deux mètres, ce rustre personnage est grand, très grand.

    Sous son manteau de fourrure épais, rien ne transparait de son équipement ou de son physique, si ce n’est que ses épaules carrées renvoient l’image d’un homme très imposant, trop peut-être pour la jeune femme au physique plus commun, emmitouflée dans son grand habit sombre. Tandis que cette femme aux cheveux de feu marquait un arrêt impromptu à la découverte de son visage lacéré par une vie de chaos, il ne put s’empêcher de la dévisager, et de jauger cette femme qui avait traversée une ville dangereuse dans des conditions climatiques plus que difficiles. Que voulait-elle ?
    Alors qu’elle évoquait sa macabre doléance, et ses conditions de paiement, chose extrêmement importante ici-bas, il prit sa hache d’une seule main et entreprit de faire le tour de l’inquisitrice. Lentement, il décrivit un cercle autour d’elle tout en tenant une distance suffisante pour que sa hache puisse toucher cette invitée inopportune. Il scrutait chaque pli, chaque relief de son vêtement à la recherche d’une arme, d’un piège ou quoi que ce soit qui justifierait qu’il ne perde pas de temps avec elle et qu’il l’écrase d’un violent coup de hache sur le crâne. Si loin de la ville, l’occasion était parfaite.

    Mais il ne détecta rien, en tout cas, rien de menaçant directement, tandis qu’il retournait à son point de départ. Toujours sa hache dans une main, il passa son autre main dans sa longue barbe noire. Puis il resta là, face à son interlocutrice, sans dire un mot. Rien que le vent soufflant autour d’eux, et la respiration profonde et calme du géant qui guette une proie potentielle. Est-ce une magicienne déshonorée par les siens ? Ou était-elle une autre psychopathe en puissance uniquement rassasiée par la mort et la destruction ?

    Une créature aux cheveux de feu, au physique si frêle et au visage si gracieux venue seule pour faire sa rencontre, et parler aussi crument qu’il était possible de le faire de l’objectif de sa visite. Face au géant emmitouflé dans son manteau de fourrure sombre, un combat semblait inégal. Et puis il décela ce petit sourire malsain lorsqu’elle prononça cette phrase énigmatique :

              ‘Et puis… Ce sera amusant !’

    En un long et profond soupir, il planta son regard acéré dans celui de la jeune femme, la transperçant de ses yeux bleus marines sans se détourner.

             « Que me voulez-vous ? » demanda-t-il alors de sa voix grave et rauque sur un ton autoritaire et aussi menaçant qu’il pouvait être.

    Jamais il ne détacherait son regard dorénavant.

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMer 24 Jan - 8:57

Le moins que l'on puisse dire c'est que le colosse n'est pas de ceux qui distillent les mots sans retenue. Un sourire quelque peu désabusé s'installe sur les lèvres de la rouquine tandis qu'elle penche légèrement la tête sur le côté, observant l'homme de son regard ambré. Comme si elle cherchait à lire l'âme qui se terre derrière le masque de chair qui sert d'écrin à ses yeux clairs. Il n'a pas refusé son offre. Mais il ne l'a pas acceptée non plus...

Le géant souhaite donc en savoir plus sur la situation. Cela tranche avec l'image de simplet qu'elle accorde volontiers à ceux qu'Orshin a dotés d'une musculature imposante. L'homme semble capable de réfléchir. Seuls les imbéciles acceptent de se battre pour une cause dont ils ne savent rien. Les imbéciles ou ceux qui laissent volontiers l'appât du gain étouffer jusqu'à la plus élémentaire forme de morale. L'adepte de Möchlog s'attarde encore un instant sur les cicatrices qui contaminent celui dont elle souhaite malgré tout s'attacher les services.

Le fait est que s'il est capable de former des mots, il l'a fait avec un ton empreint de menace et d'autorité. Du genre de ceux que l'on réserve aux personnes qui vous sont inférieures. Une indélicatesse doublée d'une erreur quelque peu irritante. Se mordillant les lèvres, hésitant à rompre des négociations qui n'ont pas dépassé le stade embryonnaire, Zora prend une longue inspiration destinée à lui insuffler une patience que certains qualifieraient d'inexistante. L'air glacé s'infiltre dans ses poumons et s'en extirpe sous la forme d'un soupir. Ce qu'elle souhaite?
"M'attacher tes services, je te l'ai dit!" répète-t-elle d'un ton las. "Certaines personnes m'ont déplu. Et puisque la seule forme de justice que cette ville tolère est... disons... expéditive, j'ai tout naturellement décidé de me plier aux coutumes locales."
Principalement parce que ça l'arrange, d'ailleurs. La rouquine observe le géant avant de se retourner et faire quelques pas en direction d'Aildor. Son regard vagabonde sur la partie émergée de la cité tandis que les souvenirs désagréables l'assaillent. Oui, elle a le droit de se venger. Les cibles qu'elle a en tête n'ont pas grand chose à voir avec Pedro de Sousa. Mais elles ont embrassé la voie de la piraterie. Et c'est largement suffisant pour que la jeune femme les associe à celui qu'elle souhaite ardemment tuer. Il lui est déjà arrivé de tuer sans raison. Mais distiller la mort lui semble parfaitement légitime, cette fois-ci. Et nécessaire.
"Je suppose que tu as déjà entendu parler du Joyeux Loustique?" présume-t-elle, évoquant l'un des bars malfamés de la cité. "Certains membres d'un équipage peu recommandable passeront la soirée à s'y saouler. Pour dépenser le butin dérobé en mer et fêter leur retour à terre, j'imagine."
Ce n'est évidemment pas un hasard si elle évoque la probable richesse de ses cibles, fusse-t-elle relative. Le géant verra peut-être là une raison supplémentaire de s'associer à la vendetta de la rouquine. Pour qu'un poisson morde docilement l'hameçon qu'on lui présente, il convient de doter ce dernier d'un appât. C'est une technique vieille comme le monde, maintes fois éprouvée et rarement surclassée...
"Et c'est là que tu entres en scène, Eylorh le Géant!" ajoute-t-elle avant de se retourner pour lui faire à nouveau face. "Je souhaite délivrer un message aux pirates qui hantent cette ville. Un message qu'ils auront bien de la peine à ignorer, tu peux me croire! Mais pour ce faire j'ai besoin de ta hache et des bras qui la manient!"
Et, plus exactement, d'un pantin dont elle pourra amplifier la force et les réflexes pour déverser la mort dans les rangs de ses ennemis. Mais elle ne voit pas réellement l'intérêt de lui exposer cet aspect-là d'un partenariat qui a des chances de ne pas voir le jour. Elle préfère largement le surprendre si d'aventure le colosse choisissait de refuser l'offre pourtant alléchante qu'elle lui fait.
"Puis-je compter sur toi ou dois-je trouver quelqu'un d'autre?"
Zora croise les bras et plonge son regard dans celui du géant. Une personne sensée se sentirait sûrement mal à l'aise en présence d'une masse si imposante, semblant pouvoir écraser un crâne comme les bottes écrasent l'insecte. La rouquine est évidemment sur ses gardes. Mais loin des considérations inhérentes à l'instinct de survie ou relevant de la plus élémentaire prudence, la plupart de ses pensées sont focalisées sur une tâche particulièrement ardue: ignorer l'impureté qui s'exprime avec insolence sur le visage d'Eylohr...

Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMer 24 Jan - 15:27
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  •       Tandis que la jeune impudente était tout à sa réflexion, chose qu’Eylohr espérait, il scrutait le moindre rictus nerveux, le moindre changement de position, le moindre bruit de respiration. On en apprend plus d’une personne en regardant ses faits et gestes qu’en l’écoutant parler. Car tandis que les mots peuvent être manipulés, le corps, lui, réponds d’autant plus aux soubresauts émotionnels et psychologiques. Il sentait bien que cette créature, aussi charmante que curieuse, lutait contre quelque chose où, tout du moins, cachait un profond ressenti envers lui.

                     ‘M'attacher tes services, je te l'ai dit !’ lui avait-elle répondu, avec ensuite une justification qui semblait être réelle mais tout de moins incomplète.

    Tandis qu’elle lui tourna le dos et qu’elle prit la direction d’Aildor, Eylohr fut transit d’une sensation si particulière. Comme une perte de patience, comme un ouragan funeste et incontrôlable qui, désespérément, voulait prendre le contrôle de sa conscience et de son corps et punir de son courroux l’impétueuse maintenant plus vulnérable que jamais. Délester ses épaules du poids de sa misérable tête, et laisser le tout aux affres de la nature et des prédateurs.

    Ainsi donc, il deviendrait mercenaire. Ce n’est pas que l’idée lui déplaise. La mort l’accompagne depuis son plus jeune âge, lorsque sa mère, contrebandière, lui contait ses batailles et Ô combien elle aimait voir ses victimes trainées sous son aéronef, leurs corps livrés aux vautours et autres oiseaux charognards.

    Puis elle indiqua le nom d’un établissement bien connu de tous, peu fréquenté par Eylohr car loin de sa forge, mais où les pirates, contrebandiers et autres forbans des mers et des océans aimaient à se rencontrer, se reposer et à sa battre. Evidemment, l’idée que de tels personnages aient courroucés la belle aux cheveux flamboyants ne l’étonnait pas le moins du monde. Pilleurs, tueurs, violeurs et kidnappeurs sans âmes et sans cœurs, qu’avaient-ils donc fait pour que cette femme, seule, eut décidée de rejoindre ce continent d’infâmie et exercer une vengeance aussi dangereuse qu’inutile.

    L’interlocutrice en monologue se retourna alors vers lui, indiquant enfin comment elle comptait utiliser les muscles et la force de cette bête herculéenne. Mais laisser un message aussi sanglant dans une taverne de forbans peut être à double tranchant. En guise de récompense, c’est la mort dans une ruelle sombre qui pourrait l’y attendre. Aussi fallait-il agir finement.

    Elle l’invectiva ensuite d’une sorte d’ultimatum, face à lui, les yeux dans les yeux, tandis qu’elle tenait ses bras croisés toisant sans vergogne le géant de trois fois son poids. Elle avait du courage, et cela, il semblait l’admirer tout autant qu’il détestait son manque de respect.

    Il rangea alors sa lourde hache dans son fourreau, au milieu de son dos. Puis il fit demi-tour, laissant la jeune femme seule derrière lui, et il récupéra son épée plantée dans le sol qu’il remit à la ceinture. Il se retourna de nouveau vers Zora, et doucement, il sentit à nouveau monter en lui un désir farouche d’anéantir cette vie dont le moindre souffle insultait le géant. Il reprit alors sa route vers cette femme qu’il voyait dorénavant comme un moustique trop envahissant. Il s’approchait encore et encore inlassablement, sans daigner, visiblement, contrôler sa vitesse, comme si écraser ce moustique était son objectif.

    Puis vint l’inévitable collision. De sa main gauche il souleva la femme comme un enfant soulèverait un crayon à papier. S’approchant inexorablement de la paroi rocheuse chutant brusquement sur plusieurs dizaines de mètres au-dessus d'Aildor, il sentit alors une lourde fureur emplir son cœur de glace. Arrivé au saillant de la falaise, il souleva de nouveau cette femme qui avait eu l’imprudente idée de le juger, de lui manquer de respect de par son comportement. Il la souleva par la nuque et la plaça au-dessus du vide, n’ayant pour contrepoids que sa musculature.

    Tel un fauve encore en cage, il planta son regard dans celui de sa potentielle prochaine victime, et, tout en serrant les dents au travers de barbe fournie, tandis que sa respiration s’accélérait inexorablement et que la colère accélérait son cœur de pierre, il dit :
                      « Pour me faire disparaitre ensuite ? » Dit-il d’une voix grave et forte.

    Irradiant du regard cette femme soumise à sa pitié, il serra un peu son emprise tout en luttant contre ses bas instincts.

                     « Qu’est-ce qui m’empêche de contacter ces enfants de salops, et de toucher une récompense conséquente pour votre corps sans vie ? » Ajoutait-il en grinçant des dents.

                     « Parle ! Avant de nourrir les corbeaux »

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 25 Jan - 12:46

Il semblerait qu'elle l'ait quelque peu sous-estimé. Si les capacités physiques du géant sont à la hauteur de ses attentes, elle n'escomptait cependant pas qu'il soit capable de faire preuve d'une telle capacité de déduction. Comment a-t-il pu deviner les intentions qu'elle s'est pourtant obstinée à cacher? C'est ainsi de la surprise qui s'installe subitement dans le regard de la rouquine tandis qu'elle est maintenue comme un fétu de paille au-dessus du vide. Mais c'est pour pourtant un sourire qui finit par assombrir le visage de l'adepte de Möchlog.

Elle comprend d'où vient le malentendu. Les personnes dotés d'une force physique avantageuse ont souvent tendance à se reposer sur cette dernière. Ils estiment peut-être que la puissance brute leur offre un avantage décisif en toute circonstance. Ou encore qu'ils ne pourront être mis en échec par quelqu'un qui ne dispose pas d'autant de force. En soi, le constat est plus ou moins judicieux. Mais il ne tient pas compte d'une variable ô combien importante: la magie!

L'adepte de Möchlog invoque les arcanes de la Chouette et forme un bouclier protecteur autours de sa gorge avant de l'amplifier lentement tandis que ses yeux s'illuminent d'une lumière dorée caractéristique. Elle parvient à se ménager suffisamment d'espace pour retrouver une respiration régulière tandis qu'elle s'accroche au poignet du géant. Non pour tenter de lui livrer bataille mais tout simplement pour s'y ancrer au cas où ce dernier aurait dans l'idée dans le lâcher dans le vide. Une précaution qui semble on ne peut plus prudente, d'ailleurs.
"Si je souhaitais te faire disparaître alors nous ne serions pas en train d'avoir cette charmante discussion!" souffle-t-elle, arrogante dans le mensonge. "Mais je reconnais volontiers que cette option devient de plus en plus séduisante..."
Son regard s'éclaircit davantage lorsqu'elle amplifie la puissance de son bouclier. Le corps a des limites. La foi, non! Pourra-t-il longtemps faire jeu égal avec sa magie? Elle en doute sérieusement. La rouquine étend son bouclier pour qu'il vienne englober tout son corps, la préservant d'une réaction violente de son interlocuteur.
"Quant à ce qui t'empêche de prévenir mes cibles..." s'amuse-t-elle, laissant un sourire s'installer à la commissure de ses lèvres. "Moi, par exemple?"
Le contact de ses paumes contre le massif poignet du géant s'intensifie tandis qu'elle commence à sonder le corps de l'intéressé. Commandera-t-elle à son coeur de cesser de battre? Lui donnera-t-elle des vertiges suffisants pour qu'il tombe avec elle dans le vide? Des maux de tête si conséquents qu'il souhaitera ouvrir son crâne de ses mains puissantes pour que cela cesse? Les options ne manquent pas. Mais l'une d'elle lui semble particulièrement adaptée.
"Mon offre tient toujours! Mais si tu souhaites vraiment vérifier qui de nous deux finira par nourrir les corbeaux alors soit, amusons-nous!" le défie-t-elle. " Mais n'espère pas l'emporter sur la favorite de Möchlog avec ta seule force physique!"
Et pour bien lui faire comprendre cette évidence, elle s'emploie alors à réduire de manière significative la force du géant. Tout en amplifiant la sienne. Elle le rendra aussi impuissant qu'un nourrisson s'il l'y force. Mais l'heure tourne et la nuit approche. L'impure mériterait de mourir maintenant. Mais il lui faudrait alors trouver un nouvel allié et, ce faisant, prendre le risque de laisser passer sa chance de se débarrasser d'un groupe conséquent de pirates. Idée peut-être plus dérangeante que la perspective d'accorder un sursis à ce colosse.

Et tandis qu'elle joue avec la mort, suspendue au-dessus d'un vide dont elle aura de la peine à s'extraire sans l'aide de celui qui entend se poser en bourreau, la rouquine constate dans un frisson un détail qui lui avait échappé jusque-là: la vie n'est jamais aussi merveilleuse que lorsqu'on risque de la perdre...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 25 Jan - 13:25
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  • Le géant fut satisfait de cette prise de force. Il voulait tester son interlocutrice afin de s’assurer de ses motivations. Combien de fois avait-on loué ses services pour ensuite rebrousser chemin au moment fatidique ? Trop de fois pour qu’il daigne compter.
    Il ne faisait pas confiance aux mages. Subtils érudits aux mœurs retorses, ils étaient aussi difficiles à cerner qu’à comprendre. Aussi Eylohr s’employait-il à s’assurer de certains détails en usant de sa force et de l’image qu’il renvoyait.

    Elle était forte pour un petit bout de femme. Ça, il était bien forcé de le reconnaitre. Même au-dessus d’un vide qui disloquerait ses os si elle tombait contre les rochers en contrebas, elle se montrait arrogante, courageuse et… Inquiétante. Mais ça, il ne fallait pas lui montrer, même si l’idée de le supprimer était, d’après les dires de la demoiselle : ‘une option de plus en plus séduisante’.

    Alors qu’un léger sourire se dessina sur son visage, il fut presque aussitôt stoppé par une lueur dorée envoutante s’échappant des yeux de celle dont il avait le destin entre les mains, au sens littéral du terme. Cette lueur s’accompagna d’une sorte de bouclier doré lui aussi, partant de son cou et réduisant l’emprise d’Eylohr sur la frêle nuque de cette femme qui, visiblement, avait plus d’un tour dans son sac.

    Elle ? Elle, elle l’empêcherait de prévenir les pauvres âmes d’infortunes qu’elle ciblait ? Comment donc ? La réponse lui parvint lorsqu’elle empoigna ses poignets et ses avants bras. Là, il sentait alors, et c’était bien la première fois, comme une impression de fatalité. Comme si, quoi qu’il puisse faire, il n’était plus maître de quoi que ce soit, ou presque. Un rictus se profila sur le visage d’Eylohr trahissant une surprise mal dissimulée et imprévue.

    Son offre tenait toujours, elle avait été très clair là-dessus. Mais ses ambitions étaient on-ne-peut-plus claires également sur le dénouement de la situation. Qu’importe le vide sous ses pieds, si le géant décidait d’user de sa force indéfiniment, elle l’emporterait avec lui.

    Puis s’ajouta à sa surprise la sensation de faiblesse. Petit à petit la force disparut de ses bras, occasionnant des tremblements caractéristiques du muscle au bout de ses capacités sur le point de céder. Cette sensation était si étonnante qu’elle provoqua chez Eylohr un sentiment de colère et de hargne intense. Ah ! Elle voulait le défier ? Si la vie lui ne lui aurait pas été importante, il l’aurait volontiers laissée tomber du haut de cette falaise, quitte à perdre l’équilibre avec elle. Mais non. La vie n’était pas finie pour lui, et la gâchée pour une fierté malmenée était inconcevable. Il se vengerait autrement.

    La stupeur laissa place à un nouveau sourire, intriguant, alors que sa position de force avait été totalement compromise. D’un air satisfait, il fit demi-tour et posa la jeune femme sur la neige froide de la falaise. Et, après quelques mouvements d’étirement, comme pour s’assurer que sa force lui avait belle et bien était rendue, il dit de sa voix grave et rauque :

                              « Vous avez réussi le test. Mais la prochaine fois que le dédain sera trop grand sur votre visage, je vous couperai en deux ».

    Il remit alors correctement ses affaires sur son dos et ses épaules et prit le chemin d’Aildor sans même daigner regarder la jeune femme.

                              « Suivez-moi » Ordonna-t-il sur un ton menaçant.

    Il redescendit alors en direction d’Aildor. Se déplaçant dans les rues enneigées jusqu’à ses genoux, il prit le chemin de sa maison. Il la retrouva grâce à une pancarte placée sous une sorte de toit la protégeant de la neige, où avait été gravée un symbole atypique : un crâne.

    Ouvrant la porte, il enleva la neige qui collait à ses bottes en tapant sur le parvis en bois qui menait jusqu’à chez lui. Là, il se retourna vers celle qui, d’après ses dires, s’appelait Zora.

                              « Entrez ».

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 25 Jan - 18:16

Elle ajuste le col de son manteau en affichant un sourire satisfait. Le géant a décidé de retrouver un semblant de bon sens. Et le vide dans lequel ils risquaient d'être tout deux engloutis n'évoque rien d'autre qu'un souvenir désagréable. Le fait est que l'essentiel est désormais acquis. Et pour peu que cet Eylohr ait plus d'honneur qu'elle lorsqu'il s'agit de respecter les termes d'un accord, il sera aussi utile qu'elle l'espérait. Si la négociation fut ainsi plus compliquée qu'elle l'escomptait, le résultat est à la hauteur de ses attentes. Une victoire, fusse-t-elle acquise de haute lutte, reste toujours une victoire.

Elle hausse toutefois un sourcil de scepticisme lorsque le colosse lui annonce qu'elle a réussi un test dont elle ne soupçonnait guère l'existence. Voulait-il s'assurer qu'elle ne serait pas une forme de gêne au milieu du combat? Qu'elle était capable de défendre ses propos par des actes? Est-ce que cet homme prêchait le faux pour savoir le vrai? Toujours est-il que l'intéressé la menace une nouvelle fois en lui exposant cette fois-ci les conséquences d'une trop grande défiance.
"Me couper en deux? Ce n'est guère... élégant!" s'amuse-t-elle. "Mais soit! Essaies donc ce que tu veux! Je ne dénigre pas l'enthousiasme. Pas plus que l'optimisme, d'ailleurs!"
L'adepte de Möchlog lui décoche un sourire narquois avant de détourner le regard, évitant d'observer l'arrogante cicatrice de son étrange allié. Tout l'art consiste désormais à garder ce géant dans son champ de vision sans poser le regard sur son impureté. Fort heureusement l'homme est grand et rend l'exercice aisé à défaut d'être agréable. La rouquine se borne ensuite à marcher dans le sillage d'Eylohr tandis qu'il reprend la direction d'Aildor. Car elle n'a rien non plus contre les initiatives, dans le fond...

~~~~~~~~~~

La jeune femme reste un instant sur le pas de la porte du colosse, méfiante. S'agit-il d'un piège? Elle observe furtivement les environs avant de lâcher un soupire puis pénétrer dans la bâtisse rustique, typique des demeures aildoriennes. Elle découvre alors deux grands canapés et un fauteuil au centre d'une pièce qui semble donc mériter a qualification de salon. Son regard glisse sur les instruments de métal qui jonchent le sol, croyant savoir que ces étrange objets servent à développer la musculature de ceux qui les manient. Est-ce à ces accessoires que l'homme doit son impressionnante musculature?

L'endroit est sombre mais non dénué d'un certain charme. Zora laisse ses yeux vagabonder sur les différentes choses qui s'offrent à sa curiosité, s'attardant un instant sur une collection de pierres précieuses. Elle reconnait l'une d'elle en particulier: le minerais des dieux. Elle grimace. La magilithe devrait revenir de droit aux my'träns. Pas à des gens qui sont bien incapables de comprendre son caractère sacré. Cet échantillon a-t-il été prélevé dans les mines qui défigurent le continent des Enfants des Architectes? Est-ce l'un des nombreux exemple de la folie des daënars?

Elle est tentée de questionner son étrange hôte. Mais elle pressent que la réponse ne lui plaira guère. Et puisque l'équilibre de leur entente est au mieux précaire, elle décide simplement d'ignorer la petite voix qui lui commande d'obtenir une explication satisfaisante. Elle se concentre alors sur les diverses armes présentes et qui trahissent - est-ce encore nécessaire? - le caractère fougueux du géant. Puis sur les dimensions des pièces adaptées aux propriétaires des lieux. Pour une personne de taille conventionnelle, l'endroit ne manque guère d'espace. C'est le moins que l'on puisse dire...
"Charmant!" lâche-t-elle d'un ton indifférent. "Mais que faisons-nous ici, au juste? Tu as quelque chose à me montrer? Du matériel à récupérer?"
Elle s'amuse toujours de l'obstination des incroyants lorsqu'il s'agit de compenser le vide laissé par l'absence de foi. Certains se reposent sur la déesse Technologie. D'autres sur des armes blanches conventionnelles. Mais tous oublient que le véritable pouvoir réside dans les arcanes de la magie.  Zora bloque une remarque acerbe sur le seuil de ses lèvres et se contente d'observer son hôte, concentrée sur le bleu de ses yeux plutôt que l'impureté de son visage...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 25 Jan - 21:20
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  • Eylohr laissa passer celle qui dorénavant était l’objet d’un travail amenant à un salaire qui restait à découvrir. Tandis qu’elle passait devant lui pour entrer dans sa demeure rustique, certes, mais on-ne-peut-plus authentique, il la suivit du regard afin de s’assurer -sait-on jamais- que la belle ne préparait aucune entourloupe.

    Une fois qu’elle fut suffisamment entrainée dans l’habitation, il referma la porte dans un fracas bruyant. Lui ne cherchait qu’à maintenir cette porte fermée et suffisamment hermétique, mais elle, qu’allait-elle croire ? Pour terminer son œuvre, il s’attela à fermer la porte des multiples verrous qui la composent.

    Sans daigner regarder l’invitée, ni même écouter sa remarque indifférente quant à l’habitation qui l’accueil provisoirement, il traversa son salon pour se rendre jusqu’à sa cuisine où il prit le temps de se servir un grand verre d’un cognac fort brassé sur le continent My’trän. Il en servit un deuxième verre, plus petit cependant, et l’avança sur la table comme pour inviter l’ingénue.

                                  « Buvez, ça réchauffe plus que n’importe quel manteau » dit-il avant d’avaler le contenu de son verre d’une traite, dans une grimace satisfaite.

    Il hésite à se resservir un verre, chose qu’il fait habituellement. Mais là, quelque chose lui intimait l’ordre de rester suffisamment alerte et éveiller afin d’éviter de fâcheuses déconvenues. Aussi s’employa-t-il à re-bouchonner la bouteille et la remettre dans l’étagère d’où il l’avait sortie.

    Eylohr disparut du champ de vision de son invitée quelques instant afin de récupérer une clé qu’il gardait secrète, dans un endroit tenu, lui aussi, secret. Il laissa ainsi la demoiselle seule dans une maison inconnue, dans un territoire inconnu.

    ---------------

    Il revint ensuite avec la dites clé dans sa poche, sans rien n’expliquer ni rien montrer à Zora. S’assurant qu’elle était prête, il la conduisit alors dans une petite salle exigüe qui menait à un escalier descendant dans les profondeurs obscurs. Il descendit les marches une par une dans des bruits de pas sourds et non retenu -fusse-t-il possible de les retenir compte tenu de son poids- jusqu’à disparaitre dans l’obscurité.
    Dans l’ombre, il ouvrit une porte elle aussi très bien fermée et protégée. Une fois fait, il entra dans la salle humide et chaude et, encore une fois, exhorta la belle intrigante à le suivre.

                                 « Venez » Avait-il dit d’un ton sec et froid.

    ----------------

    La pièce s’éclaira alors de plusieurs torches créant une aura douce qui tranchait avec la rudesse des lieux. Ces torches étaient magiques, fonctionnant grâce à sa seule présence selon une magie qui, évidemment, n’était pas dû à son fait mais à un envoutement réalisé par un mage gracieusement payé. La lumière produite n’était ainsi pas due à une flamme mais à une tendre lueur chaude et réconfortante.

    La salle était grande, taillée dans la pierre du sous-sol Aildorien et drapée d’un parquet isolé, rendant agréable le fait de marcher dessus, même pied nu. De l’autre côté de la pièce se trouvait un large encadrement où, fut un temps, deux grandes portes en gardaient l’accès. Aujourd’hui absentes, il est possible d’aller et venir entre ces deux salles sans avoir à pousser quoi que ce soit.

    La première salle était agencée de tel façon que, face à l’arrivée du couloir et sur tout le pan de mur qui faisait face aux escaliers susnommés, étaient disposés 5 mannequins de bois sur la longueur de la salle, au pied du mur. Chacun d’eux portait une armure ou une tenue particulière, de la plus lourde à la plus chaude en passant par la plus polyvalente et la plus simple. Le dernier était vide, l’armure n’ayant encore pas été forgée.

    Aux pieds de chaque mannequin de bois se trouvaient plusieurs armes d’acier. Toutes polies, aiguisées et réalisées par les soins de Eylohr et de ses employés. Il y avait aussi des arcs, quelques arbalètes et une rangée de carreaux.

    Face à ce mur, se trouvait encore des armes, mais cette fois-ci, elles étaient accrochées au mur, triées de la plus petite à la plus grande, de la moins puissante à la plus dévastatrice. Il s’agissait de revolvers et de fusils de tout calibres.

    Délaissant une nouvelle fois son invitée, il se délesta de son grand manteau de fourrure puis de son haut, se retrouvant torse nu devant la belle inquisitrice. Ses longs cheveux tressés uniquement depuis le sommet du crâne -les côtés étant rasés- se déployèrent et tombèrent jusqu’au creux de ses lombaires en une longue et lourde tresse. Son dos était ciselé de cicatrices, de traces de morsures et de souvenirs certainement douloureux. Sur son torse, deux grandes cicatrices ainsi que les vestiges d’un acte chirurgical visiblement pas très bien préparé sur son flanc droit et remontant jusqu’aux côtes. Certes, il n’était pas très svelte, sa ceinture abdominale trahissant un appétit certainement insatiable bien que ces abdominaux restaient visible.

    Il se glissa dans une armure faite de cuir et de tissu, offrant une légère protection mais de plus grandes possibilités de manœuvres. Il ajusta les épaules et fit quelques mouvements afin de s’assurer que tout était bien fixé. Ses imposants bras n’étaient pas protégés cependant.

    La lumière se reflétait sur lui et accentuait le saillant de ses biceps. Il était imposant, certes, mais ses mains caleuses trahissaient un métier manuel âpre et difficile.

    Eylohr replaça le fourreau de sa hache dans son dos, ainsi que la hache bien nommée dont il ne se sépare apparemment jamais. Il replaça ensuite son revolver de calibre 44mm sur une lanière disposée sur le torse de l’amure de cuir. De la même façon il disposa un fusil à canon scié, puissant, pouvant déchiqueter un être humain sur une courte distance de tir. Dorénavant parfaitement équipé, il reprit un léger manteau de fourrure afin de se garder du froid et, également, cacher tout l’attirail suspect qu’il portait. Il s’engouffra ensuite dans la deuxième salle, toujours sans prêter attention à l’invitée indésirable.

    Cette salle en revanche n’était pas pleine d’armes ou d’armures. Elle était pourvue d’une corde avec à son extrémité un nœud de pendu. Au plafond se trouvaient plusieurs chaines de poignets visiblement déjà utilisées et encore souillées de sang séché. L’odeur en tout cas était caractéristique. Un plan incliné, farcie de ressors et de mécanismes retors, se trouvait à l’extrême gauche de la salle en entrant. Des sangles pour les poignets et les chevilles s’y trouvaient et il était aisé de deviner le sort d’un pauvre bougre attaché là. A l’extrême droite de la salle se trouvait un coin sans instrument, mais les murs témoignaient des atrocités qui avaient été commises ici. Peut-être qu’un crime odieux avait été commis ici il y a peu, tant le sang était encore visible au sol.

    Eylohr prit dans cette salle un sac une besace qu’il jeta sans ménagement sur son invitée.

                                       « Gardez-moi ça, ce sera utile » Lui ordonna-t-il sans autres explications.

    Puis il se planta devant elle, planta ses yeux dans ceux de Zora, et il resta là, droit comme un i durant deux ou trois secondes, comme s’il réfléchissait de nouveau à ce qu’il allait faire de cette femme, ou s’il se demandait dans quoi il allait s’embarquer. Puis, après une profonde inspiration, il dit :

                                      « Combien est-ce qu’ils sont ces pauvres cons ? Ils ont de l’équipement ? Il y a un mage avec eux ? Dites-moi tout ce que je dois savoir avant que l’on commence »
    Il allait écouter tout ce qu’elle allait lui dire, sans jamais la lâcher du regard.

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyLun 29 Jan - 15:26

Elle saisit le verre que le géant a fait glisser vers elle, l'observant d'un regard critique. De l'alcool? Quel est l'intérêt de s'embrumer l'esprit alors que la rencontre avec ces pirates s'approche? L'a-t-il invitée ici dans le seul but de succomber à un vice qu'elle ne soupçonnait pas? Elle ne peut s'empêcher de se demander si l'homme est à la hauteur des attentes qu'elle place en lui. La rouquine porte toutefois le récipient à son nez pour en humer le contenu avant de plisser le nez de dégoût.

Le colosse décide alors de s'éclipser, la laissant seule quelques instants. La jeune femme en profite pour balancer le contenu de son verre d'un geste négligeant. Elle ne puisera pas dans sa magie pour résorber les effets néfaste qu'une telle boisson aurait sur elle. Peu importe le froid ou le désir d'oubli qui la ronge depuis quelques jours déjà. Cette solution de facilité ne peut que la détourner de l'efficacité dont elle devra faire preuve cette nuit.

Zora relève ensuite les yeux vers son hôte lorsque ce dernier revient. Elle hésite ensuite quelques instants avant de le suivre vers la partie inférieure de la demeure dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Sur ses gardes, prête à dresser un bouclier salvateur si un danger se manifeste, elle s'enfonce ainsi dans les ombres de l'escalier. Des cliquetis annoncent le déverrouillage d'une serrure - ou de plusieurs - jusqu'à ce que le duo pénètre dans un environnement humide, révélé par l'embrasement simultané de plusieurs torches. De la magie? Ici?

Le regard de la rouquine s'attarde longuement sur les différentes sources de lumière, cherchant à expliquer leur présence d'une manière rationnelle. Elle abandonne toutefois son inquisition silencieuse lorsque une nausée l'étreint subitement. La disciple de Möchlog en comprend aisément la raison lorsqu'elle découvre des armes daënars soigneusement accrochées à l'un des murs. Une grimace de dégoût s'installe sur son visage tandis qu'elle se décale derrière l'un des mannequins de bois, cherchant à fuir ces choses que son esprit s'obstine à considérer.

Elle fait de même lorsque Eylohr révèle un torse puissant marqué d'impuretés en tout genre. La nausée semble se renforcer. Il en va de même pour son irritation qui prend la forme de deux poings serrés. Zora s'obstine alors à considérer la torche qui lui fait face, noyant son regard dans la danse envoûtante des flammes. En quoi sa présence est-elle requise en ces lieux?

La jeune femme s'apprête donc à quitter cette désagréable cave lorsque un ordre impertinent lui est donné. Par réflexe, elle se retourne pour capturer maladroitement la besace que le géant vient de lui lancer. Elle observe quelques instants l'objet en question avant de relever un regard interrogateur en direction de ce larbin qui s'obstine à se considérer comme son égal.
"Je ne suis pas ta mule!" proteste-t-elle pour la forme.
Insensible à cette remarque qui était vouée à souligner une évidence plutôt qu'à obtenir une forme d'excuse, l'homme se met à la questionner sur les détails de la purification à venir. Pourquoi se préoccupe-t-il de choses insignifiantes? Ne peut-il se contenter de ce qu'il sait déjà?
"Je n'en ai aucune idée!" lui avoue-t-elle en haussant les épaules. "Tout ce que je peux te dire c'est qu'ils seront une dizaine et qu'ils sont probablement armés! Pour le reste..."
Elle plonge un regard évoquant une douce folie dans celui du géant, le gratifiant au passage d'un sourire malsain. La seule chose qui compte, celle qui leur apportera une victoire assurée, ne peut être résumée à l'équipement de leurs adversaires ou même à la présence d'un traître my'trän dans leurs rangs. Ça n'a pas la moindre importance. Car...
"Möchlog est avec moi! Et je suis avec toi! La résistance à laquelle nous serons confrontés ou la forme qu'elle adoptera relève de l'anecdote! Nous ne pouvons pas perdre" glisse-t-elle sur le ton de l'évidence. "Laisse les détails à ceux qui sont obligés d'en tenir compte..."
La jeune femme ne compte cependant pas éclaircir davantage sa lanterne. Cela reviendrait à expliquer à un aveugle les subtilités d'un paysage trop complexe. Non, elle se contente plutôt de s'approcher des diverses menottes qu'elle découvre et d'effleurer du bout des doigts le sang qui macule encore le sol. Son hôte est décidément un bon vivant...
"Qui était-ce? Et combien de temps cette personne a-t-elle tenue avant de succomber?" lui demande-t-elle, curieuse, avant de froncer les sourcils lorsqu'une idée désagréable lui traverse l'esprit. "Car elle est bien morte, n'est-ce pas?"
Zora ne peut qu'apprécier ce qu'elle suppose être la passion d'Eylohr. Elle est sans doute mal placée pour émettre un quelconque jugement sur la torture, d'ailleurs. Mais lorsque l'on commence une chose on se doit de la terminer. Combien de fois a-t-elle entendu cette phrase lorsqu'elle prenait ses repas au dispensaire qui l'a vue grandir? Zora avise alors une épée effilée à l'éclat parfait. L'homme sait y faire avec les armes, à n'en point douter. Elle désigne alors la lame à celui qui doit être son créateur:
"Elle me plaît! Tu me la donnes?"
La disciple de Möchlog ne relève pas pour autant le regard vers lui ou sur les armes hérétiques dont il s'est équipé ou qui maculent le mur impie. Elle s'emploie plutôt à contenir une nausée qui semble bien trop vive pour se soumettre à sa magie. Plus vite ils quitteront cet endroit, mieux elle se portera...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyLun 29 Jan - 21:52
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  • La belle rouquine ne voulait apparemment pas répondre à ses questions, ce qui irritait fortement Eylohr qui faisait son possible pour masquer sa frustration et sa colère naissante.

    Eylohr distingua ensuite clairement le grain de folie dans le regard de Zora. Il avait l’habitude des fous, des gens instables, des psychopathes en puissance et des sadiques. Mais travailler avec eux était une chose bien différente que de simplement parler avec eux. Surtout lorsque la mort était l’objet du travail.

    La belle reprit alors son monologue insultant. Une fanatique, voilà ce qu’elle était. Et Eylohr détestait ces mages qui ne jurent que par ces architectes, cachés derrière une foi qui ne traduit rien de plus qu’une peur et un moyen de s’en prévenir.

    Visiblement, l’instigatrice de cette rencontre et de ce contrat était avare d’indications, et, surtout, elle était arrogante et ne voyait en Eylohr qu’un tas de muscle à acheter plus qu’un être humain doté d’un cerveau. Et pour se sortir des pièges de Marnaka et de Khashin, il fallait en avoir un, de cerveau.

    Eylohr regardait alors l’impudente se promener devant les instruments bizarres qui ornaient les murs et le plafond de la salle. Elle le questionna comme il s’y attendait, mais il fut étonné de l’aisance avec laquelle elle parlait de la mort, de la torture et de la souffrance qu’une personne inconnue avait put subir dans cette salle, enchainée à ces chaines, avec tout ce sang séché et poisseux. Les mages n’étaient pas connus comme des personnes sentimentales, mais de là à éprouver presque une satisfaction à l’idée que quelque chose d’horrible ai put être arrivée ici était surprenant venant d’une My-trän, en tout cas, dans l’imaginaire d’Eylohr.

    Pour la première fois depuis qu’elle avait pénétrée dans la cave d’Eylohr, la belle ingénue exprimait un regard satisfait. Elle pointa du doigt une épée forgée par Eylohr, adaptée à un petit gabarit. Légère, au fil tranchant comme un rasoir et à la poignée finement gravée et cerclée d’un cuir travaillé et résistant, elle était si belle et si unique qu'Eylohr pensait la garder ici.

    Mais il n’avait pas oublié les propos de la belle aux cheveux roux. Son orgueil et son ton hautain avaient déjà bien entamés la patience du géant qui luttait contre l’envie de tuer cette petite impertinente d’une balle dans la tête. Dans cette salle, personne n’entendrait quoi que ce soit. Et le sang étant déjà là, cela ne ferait pas une grande différence niveau décoration.

    Eylohr luttait en serrant les dents, irradiant du regard cette femme qui ne daignait même pas le regarder. Il serrait également ses poings qui laissaient échapper le bruit caractéristique de l’os qui craque sous la force et la pression.

    Il ne répondait pas. Et ce, pendant plusieurs secondes qui parurent bien longue même pour lui. Il avait un revolver sur sa poitrine, et il hésitait à s’en servir. Le silence était lourd dans la salle, mais l’avait-elle remarqué ? S’en inquiétait-elle ou était-elle seulement préoccupée par l’épée ?

    Curieusement, Eylohr n’avait pas été aussi offusqué depuis longtemps, tant les femmes de caractère se font rare à Aildor. Et la chevelure rousse, les traits fins et grâcieux de la jeune femme et sa silhouette gracile ramenaient en arrière le colosse, vers une époque où il était tombé à corps perdu dans les filets d’une My-Trän de la même trempe, aussi dévouée, aussi courageuse et aussi insupportable que celle qu’il avait devant lui. Et ces cheveux… La femme de ses songes avait les mêmes, et Eylohr adorait se perdre en les regardant.

    Mais dans ces contrées, l’amour est aussi vain que la vie, et aussi rare que la pureté. Aussi, il était inconcevable pour Eylohr de succomber à un quelconque intérêt pour cette femme, tout comme il était inutile de lui accorder la moindre considération.
    Eylohr était perdu dans ses pensées, bien plus qu’il ne voulait l’avouer.
    Finalement il baissa sa garde tant les souvenirs ravivés étaient difficiles à supporter. Il desserra sa mâchoire, puis fit de même avec ses poings. Il baissa la tête et son regard, ce qui fit passer ses longues tresses devant lui, cachant en parti son visage. Puis d’une voix, certes grave, mais beaucoup moins ferme qu’auparavant, il lui dit :

                    - Prends-la.

    Est-ce qu’elle verrait un jour le nom gravé à la base de la lame, sous le cuir devant la garde ? Lirait-elle un jour le doux nom d’Aélia ? Rien n’était moins sûr. Et quand bien même elle lirait cela, peut-être allait être croire qu’il s’agissait du nom de l’épée, plus que du nom d’un amour qui repose depuis longtemps sous terre.

    Sans décrocher d’autres mots, Eylohr sortit de la pièce, referma la porte par laquelle le duo était entré, et déverrouillant une autre porte qui menait à un escalier en colimaçon, lui-même menant à une nouvelle porte d’acier, menant, enfin, à la forge d’Eylohr, et aux rues sous terraines d’Aildor.

                     - On y va Dit alors Eylohr sans réelle conviction, le cœur encore saignant des souvenirs douloureux appartenant à un passé révolu. Mène-moi jusqu’à la taverne.

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMar 30 Jan - 16:52

Elle hausse un sourcil lorsque la réponse se fait attendre, se demandant si elle a franchi une ligne rouge invisible. La rouquine mentirait en disant qu'elle est parvenue à cerner la personnalité de ce colosse des plus étranges. Il demeure une véritable énigme. Et pour peu qu'elle ait envie d'en apprendre plus à son sujet, elle pressent que l'entreprise serait difficile. Il est pratiquement certaine qu'il rêve de la tuer. Alors pourquoi ne le fait-il pas? Qu'est-ce qui le retient?

La prudence? Elle en doute... Il a déjà prouvé qu'elle ne lui faisait pas peur lorsqu'il s'en est pris à elle, à l'extérieur d'Aildor. Et elle est d'ailleurs étonnement surprise qu'il ne réitère pas l'opération maintenant qu'il est sur son propre territoire, entouré d'un véritable arsenal. Ho bien sûr, elle ne s'en plaint pas. Elle se satisfait de l'accord qu'ils ont difficilement trouvé un peu plus tôt dans la journée. Zora lui décoche un vague regard qu'elle détourne bien vite lorsque la cicatrice s'impose à nouveau dans son champ de vision.

Attend-t-il d'être en présence des pirates pour la trahir? Il aurait alors un avantage certain. Ce ne serait pas très honorable, certes. Mais qui se soucie de l'honneur dans une ville comme celle-ci? Ici, la survie et l'intérêt prime sur tout le reste. Qui oserait lui reprocher une trahison? Personne... Et surtout pas la disciple de Möchlog qui a de toute façon dans l'idée de faire pareil. Comment pourrait-elle lui jeter la première pierre?

Toujours est-il que le colosse accède à sa demande quelque peu capricieuse et lui offre l'épée qui a su attirer son attention. La rouquine ne se fait guère prier pour s'en saisir et la dégainer avant de l'observer de son regard. L'amatrice qu'elle est ne peut qu'apprécier un travail qu'elle estime bien fait. Elle s'observe quelques instants dans le reflet de l'arme avant d'enchaîner quelques mouvements hésitants, ravie. Le cadeau d'Eylohr, elle ne l'oubliera pas. Elle lui offrira une mort rapide et indolore lorsque le temps sera venu. N'est-elle pas d'une grande clémence?
"Sache que j'apprécie ce geste!"
La rouquine jette un dernier regard à l'épée puis ne se fait guère prier lorsque ce dernier quitte les lieux. Elle lui emboîte alors le pas, ravie de se soustraire à vie des armes daënars qui polluent l'endroit. Sa nausée s'estompe peu à peu pour finalement disparaître lorsqu'ils rejoignent la forge puis le rue souterraine dans laquelle le géant a élu domicile. De quoi lui insuffler un semblant de bonne humeur. À moins que ce soit dû au carnage qui approche inexorablement?
"C'est parti!" répond-t-elle lorsque le colosse lui demande de la guider jusqu'à destination. "Tu arriveras à suivre le rythme?"
Elle lui décoche un léger sourire avant de détourner une nouvelle fois le regard. Le fait est que c'est elle qui se retrouve bien vite à trottiner à côté d'Eylohr, chacun des pas du forgeron lui en demandant le double.

~~~~~~~~~~

Ils sont attablés quelque peu en retrait, dans un coin du Joyeux Loustique. Là où ils peuvent observer à loisir les occupants du bar. Zora s'emploie donc à balader son regard sur les différentes personnes qui entrent ou sortent, espérant à chaque fois que la porte s'ouvre que les pirates vont faire leur apparition. Mais ils sembleraient qu'ils souhaitent se faire désirer plus que de raison. Vont-ils seulement venir?

Elle n'ose pas imaginer la réaction d'Eylohr si celui-ci venait à estimer qu'elle lui fait perdre son temps. Elle doute qu'il apprécie sa compagnie. La seule chose qui motive sa présence à ses côtés se résume à la récompense qu'il pourra obtenir sur les cadavres de leurs cibles. Si la patience de l'adepte de Möchlog est loin d'être intarissable, celle du colosse semble à peu près équivalente. Et s'il décidait tout simplement de s'en aller?

La rouquine poursuit ainsi son observation en espérant que les événements lui seront favorables et que la violence, si elle se fait attendre, régnera bel et bien en ces lieux. De réguliers soupirs agacés franchissent le seuil de ses lèvres lorsqu'elle découvre des filles de joie se mêler à la clientèle. Ces contacts entre des corps parfois impurs et ceux qui semblent préservés du pêchés la révulsent. Sans parler des diverses armes daënars - à commencer par celle installée sur le torse d'Eylohr - qui la narguent sans le moindre complexe.

Mais l'attente est souvent destinée à prendre fin. Elle semble alors dérisoire, directement envoyée dans les limbes du passé. C'est ce qui se produit lorsque un groupe d'une dizaine d'individus pénètrent dans l'établissement en échangeant des remarques sans intérêt ponctuées de rires irritants. Le visage de Zora s'éclaire alors tandis qu'elle les désigne à son partenaire.
"Les festivités peuvent enfin commencer!" souffle-t-elle.
Elle dépose alors sa main sur celle du géant avec un semblant de délicatesse. Il s'agit d'éviter que ce geste soit perçu comme une agression. La jeune femme s'emploie alors à insuffler sa magie dans le corps du colosse, amplifiant sa force et ses réflexes au-delà du seuil naturel.
"Tu le ressens?" lui demande-t-elle en n'ayant que peu de doutes sur la réponse. "Ils sont incapables de faire le poids contre toi! Tu vas déferler sur leurs rangs comme un ouragan sur les côtes! Ne te soucie pas des blessures qu'ils pourraient t'infliger, j'en fais mon affaire!"
Elle sera juste derrière-lui, à renforcer sa force et sa vitesse. Mais elle ne compte cependant pas le soigner si d'aventure il venait à se faire blesser, contrairement à sa promesse. Les pirates ne sont que la mise en bouche. Et elle n'oublie pas qu'Eylohr, s'il est son allié, est voué à devenir son ennemi lorsque tout ceci sera terminé. Pour l'heure, cependant, il convient de l'épauler dans les limites du raisonnable.
"Sème la mort, Eylohr!"
Ce n'est pas un ordre. Plutôt une requête empreinte de curiosité. Car Zora est véritablement pressée de voir de quoi le géant est capable maintenant que ses capacités physiques sont amplifiées par la magie. Le spectacle sera intéressant à plus d'un titre...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMar 30 Jan - 20:09
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  • Elle appréciait ce geste ? Avait-elle réellement répondu cela ? Etait-ce une tactique ? Une farce ? Une facétieuse façon d’obtenir d’Eylohr un semblant de compassion ou de sentiment lorsque celui-ci avait, finalement, baissé sa garde ? Ces questions, elles se baladaient sans cesse dans son esprit depuis qu’ils avaient quitté la cave.

    Il avait avancé aux côtés de la rouquine, suivant la direction qu’elle indiquait tout en se perdant dans ses pensées, tant et si bien qu’au final, ce n’était pas lui qui suivait la belle, mais la belle qui tentait de rattraper la bête. Il fallait se ressaisir. Il devait se ressaisir. Après tout, la dernière personne qui avait su mettre Eylohr à genoux n’avait-elle pas emportée une partie de son âme -s’il en avait jamais eu une un jour- lorsqu’Eylohr l’eut mise en terre ?

    Elle appréciait ce geste. C’était sans doute la première fois depuis un temps immémorable qu’il avait reçu une telle marque de sympathie pour une action qu’il avait faite. Lui qui était habitué aux supplications, aux hurlements des morts et des gens que la neige engloutit. Elle appréciait ce geste. Et cette marque de sympathie avait brisé une carapace que rien ni personne n’avait pu ne serait-ce qu’entamer.

    ---------------

    Ils se retrouvèrent alors dans la taverne du « Joyeux loustique », un coin somme tout animé et ressemblant à tous les autres bordels et lieux de beuveries du coin. L’animation n’était pas inhabituelle pour Eylohr, pas plus que les fréquentations, l’odeur d’alcool, de pieds et de sueur, les insultes et les menaces en tout genre que l’on s’échange autour d’un jeu de carte.

    Mais les pirates se faisaient attendre et même toutes les pensées, les frustrations et les douleurs passées du géant peinaient à compenser cela. Doucement, mais surement, la méfiance reprit le dessus, suivit de la colère. S’ajouta ensuite un autre sentiment puissant : La haine.
    La haine d’avoir à nouveau ressenti ce qu’il avait mit tant d’année à oublier. La haine d’avoir ressenti l’espace d’un moment pour cette rouquine aux yeux pétillants ce qu’il avait ressenti jadis et qui avait faillit le mener à sa perte. La haine, à l’idée que cette fanatique recroquevillée sur une foi sans borne et sans émule n’a jamais pensée à autre chose en voyant Eylohr qu’à une bête monstrueuse et sanguinaire qu’une bourse d’Irys saurait achetée et qu’un coup de lame en traitre saurait éliminer.

    La haine également contre lui-même, vouée à détester cette faiblesse qu’il avait laissé entrer en lui et qui pourrait le perdre compte tenu de la psychologie de sa partenaire de massacre, et de sa propension à manipuler, juger et -à n’en pas douter- tuer sans aucun problème de conscience.
    Il la tuerait. C’était maintenant une certitude -pour autant qu’il voulût s’en convaincre lui-même-.

    ---------------

    Enfin, les pirates tant attendus arrivèrent dans la taverne, armés de pistolets et de fusils, d’épées et de sabres, de couteaux et d’armes de jet. Comme à son habitude, le colosse dévisagea instantanément la troupe, cherchant qui était le ou les chefs à abattre en premier, qui serait éventuellement doué de magie ou pourrait se montrer un souci de taille insoupçonnée ou sous-estimée.

    La belle rouquine aux yeux ardents comme un millier de flambeaux passa sa main sur celle d’Eylohr avec une délicatesse insoupçonnée.

    Dés lors, un voile blanc comme la neige occulta les yeux d’Eylohr qui ne pouvait lutter contre cela. Sa respiration se fit plus rapide, plus saccadée et plus grande tandis que ce voile l’emmenait vers un pays qui semblait lointain.

    Le voile se leva pour laisser apparaître Eylohr marchant dans la neige d’une région de Khashin qu’il connaissait bien. La morsure du froid était perceptible, il sentait alors un poids au creux de sa poitrine. La voix de Zora raisonna alors en sa tête comme raisonnerait un murmure dans une grotte caverneuse.

    Tandis qu’Eylohr avançait dans ce désert polaire, la voix décrivait alors l’avenir proche d’Eylohr. Mais tandis que ces mots traduisaient la puissance, son corps, lui, fut saisit d’un odieux souvenir. La neige était belle et bien celle de Khashin de ce rude d’hiver d’il y a bien des années en arrière. Dans ses bras se trouvait la belle Aelia meurtrie, transie par des jours et des jours d’un froid glacial dont les yeux suppliaient Eylohr de lui venir en aide. Il se souvenait alors que cette mage avait abandonnée tout espoir en son architecte et que, à ce moment précis, son seul espoir c’était Eylohr.

    Peu à peu le ciel devient lugubre et une nuit de veille s’installa. Eylohr était à genoux devant le corps sans vie de la belle défunte que tous les efforts du géant n’ont pas réussis à sauver. La voix de Zora reprit alors dans sa tête, toujours aussi douce qu’un murmure dont la réverbération frappe les parois d’une grotte humide et sombre.
    Eylohr se leva doucement, son corps ampli d’une force qu’il n’avait jamais ressenti auparavant. La vision se dissipa lentement en brouillard blanc laiteux qui ne laissa finalement entrevoir que les visages des pirates. L’affaire était close.

    Sans attendre, Eylohr dégaina son pistolet calibre 44 et tira ses six balles en direction de plusieurs pirates qui ne s’y attendaient visiblement pas. Pour lui, il avait tiré comme à son habitude, avec une seconde entre chaque coup de feu, mais dans la réalité, les balles s’échappèrent du canon tellement rapidement que les six coups de feu apparurent n’en être qu’un seul.

    Une fois le barillet vide il se saisit du fusil à double canons à sa cuisse et il tira les deux cartouches en direction du groupe de forban démuni. De nouveau, la rapidité était telle que personne n’eut le temps les voir venir.

    Enfin, il ne restait plus qu’une poignée de ses corsaires sanguinaires sans foi ni lois. D’un geste sec et précis, Eylohr prit sa gigantesque hache qu’il fit fondre sur les crânes des malheureux dans de grands gestes amples et puissants. Les têtes vacillèrent, tombant des épaules qui les avaient portées jusqu’ici. La lame s’engouffra ensuite dans l’abdomen d’un des pirates, déchira les tissus, la chaire et les os et coupa en deux le malheureux dont le haut du torse allait finir sa course contre le mur en face.
    Enfin, le dernier adversaire -qui n’en était pas réellement un- se profila et eut comme sentence un coup droit du haut de la voûte crânienne jusqu’à l’entrejambe. Coupé en deux dans le sens de la longueur, ses deux parties se désolidarisèrent avant de tomber chacune de leur côté, dans un amas immonde de sang, d’organes et de tripes.

    Un des corsaires avait été gravement blessé par la décharge de plomb du fusil à double canon, mais il était encore en vie bien que gisant au sol. De sa main gauche Eylohr s’en saisissait avant de le soulever pour bientôt le porter plus haut que lui. De sa main droite, il plongea dans les plaies béantes au poitrail de sa victime afin d’en extirper le cœur encore battant dans sa main sanguinolente.

    Le corps retomba au sol dans un dernier gargouillement, tandis que dans sa main le palpitant se mouvait des derniers tressautements de la vie.

    Eylohr sentait ce pouvoir qui avait détruit en quelques seconde une dizaine d’hommes sans qu’il ne puisse le contrôler ni tenter quoi que ce soit à son encontre. Lorsque la magie cessa, Eylohr mit genoux à terre, exténué et cherchant à comprendre ce qu’il soupçonnait déjà.

    Mais la perfidie qu’il soupçonnait chez Zora réveilla en lui son instinct de prédateur. Il empoigna doucement sa hache tandis qu’il s’éveillait de ce cauchemar. Qu’allait-elle faire maintenant…

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMer 31 Jan - 14:55

Elle grimace lorsque la détonation de l'arme daënar agresse ses oreilles. Un sifflement des plus désagréables perturbe son ouïe tandis qu'elle détourne le regard pour chasser une nausée qui profite de l'occasion pour se manifester à nouveau. Le lien arcanique qui relie la rouquine au géant vacille lorsque sa concentration s'en retrouve affectée. La jeune femme s'emploie toutefois à maintenir les effets bénéfiques de sa magie sur l'homme qui incarne sa vengeance à l'encontre des pirates. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce dernier est définitivement à la hauteur des attentes de l'adepte de Möchlog.

Cette dernière observe le spectacle avec ravissement, savourant chaque coup porté par la masse de muscles à ceux ayant prêté allégeance au pavillon noir. Elle boit leurs souffrances  comme d'autres boivent les mots qui subliment les poèmes. Pourtant le plaisir n'est que partiel, loin d'être à la hauteur de la dîme que son esprit exige pour lui offrir l'apaisement. De Sousa entendra peut-être parler de ces crimes. Mais il n'est pas là pour profiter d'un spectacle qui lui est pourtant entièrement dédié. Appréciera-t-il le geste? Son ego sera-t-il flatté par les cadavres qu'elle empile dans le seul but de lui rappeler qu'il mourra? Elle imagine le rire goguenard du barbu et plisse le nez de dégoût...

Elle finit par s'avancer parmi les masses sanguinolentes qui furent ses ennemis d'un soir et marque un temps d'arrêt devant l'une des serveuses de l'établissement. Les mains jointes sur sa poitrine, tremblantes, elle se contente d'observer d'un regard d'incompréhension le spectacle auquel son esprit est confronté. Zora penche légèrement la tête sur le côté et pose les yeux sur l'infime cicatrice qui court sur les épaules dénudées de l'impure.
"Laisse-moi t'aider..." lui glisse-t-elle d'une voix douce.
Le coup est rapide. Presque gracile. La pointe de l'épée offerte par Eylohr s'enfonce dans la gorge docilement offerte. Une cascade carmine se déverse sur la peau claire de celle qui pourra renaître dans un corps exempt de pêchés avant d'inonder ses vêtements. La purifiée s'écroule doucement sur le sol sous le regard indifférent de la rouquine. Cette dernière se baisse alors pour tremper ses doigts dans le fluide vital. Ce sang lui servira d'encre.

La fanatique s'emploie alors à écrire son nom sur le comptoir déserté du bar. Elle tient à ce que l'on sache qui est responsable de tout ceci. Que la rumeur continue de se propager et s'insinue tel du poison dans l'esprit de ceux qui ont embrassé la piraterie. Mais par-dessus tout, elle souhaite que l'homme qui s'est approprié sa chair n'oublie pas le sort qu'elle lui réserve. Car c'est à elle qu'on appropriera ce massacre et non à celui qui se tient à présent sur ses genoux. Le partage? Ce concept ne l'a jamais vraiment séduite...
"En d'autres circonstances tu aurais pu faire un allié formidable, Eylorh!" reconnait-elle. "Mais le chemin que j'ai emprunté m'impose la solitude. Quant au tien..."
La rouquine se place derrière lui et dépose le plat de son épée sur l'épaule du colosse. Ce partenariat fut profitable mais ne pouvait que s'achever sur un chant de trahison. Certaines choses sont inévitables. Et d'autres, tout simplement nécessaires.
"Et bien il s'arrête ici, j'en ai bien peur!"
Les yeux de la favorite de Möchlog s'illuminent tandis qu'un bouclier protecteur se matérialise autours d'elle. Elle a vu de quoi il était capable. Et elle ne le laissera plus jamais poser la main sur elle. Mais qu'il se réjouisse: la rédemption qu'elle lui offre vaut bien plus que toutes les richesses qu'il aurait pu récupérer sur les cadavres qui les entourent. Il ne pouvait espérer meilleure récompense.

La rouquine lève alors son arme, prête à frapper. Il est temps de libérer cet âme singulière de ce corps peu commun. Elle abat alors sa lame. Par altruisme...

Eylohr Lothar
Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyMer 31 Jan - 16:47
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Pérégrins -2

  • Eylohr ne vit rien du travail qu’avait fait sa lame gracile offerte à la rouquine fanatique. Il ne vit rien de la gorge transpercée, ni du flot de sang qui s’en échappa soudainement, souillant les vêtements, la poitrine et, finalement, le sol de la taverne une fois le corps allongé sans vie.

    Il entendait en revanche très bien le discours qu’elle tenait lorsqu’elle plaça la lame à plat sur ses épaules, se préparant à frapper sur la nuque épaisse du géant. Ce coup ne le tuerait pas, la lame étant plus réalisée pour piquer la chaire plus que pour la lacérer. Elle pourrait y mettre toute sa force que cela n’y changerait rien. Mais une blessure relativement importante pourrait résulter de ce coup.

    Eylohr sentit en lui disparaître l’empreinte magique qui l’avait rendue fou. Oh il avait toujours en son esprit les souvenirs funestes du passé, ceux-là même qui avaient détruis la garde du géant et qui avait fait qu’il avait donné cette épée à la rouquine.

    Non, il n’allait pas mourir ce soir. Et il n’allait pas se laisser avoir par une magicienne folle à lier qui avait décidée de justifier ses crimes, sa folie et sa solitude par un amour fanatique envers un architecte qui, c’était certains, ne connaissait rien d’elle. Aussi forte que soit sa haine, elle ne serait rien face à ce qui animait dorénavant le géant.
    Son esprit embrumé laissa entrevoir une lumière rougeâtre sanguinolente. Cette lumière emplissait son corps, son cœur et son âme, coulant dans ses veines du sommet de son crâne jusqu’à ses pieds.

    Ses mains se crispèrent sur le manche de sa hache d’arme, et son corps fut transit d’un frisson effrayant. Sa respiration se fit profonde, calme, comme celle d’un chasseur prenant en joug une biche fuyante et attentive.

    La belle n’avait plus rien dit depuis quelques secondes, et la lame avait quitté l’épaule du géant. Elle allait frapper. C’était certains. Etait-elle déjà protégée ? Avait-elle déjà activé cette protection magique trahissant sa faiblesse ? Il détestait déjà les mages, dorénavant, il leur vouerait une haine sans fin.

    Eylohr prit de nouveau sa hache et la plaça sur la trajectoire supposée de la lame de la belle, tout en se relevant de toute sa hauteur. Le choc de la lame contre le mange d’acier de la hache résonna comme le glas d’un moment sombre et funeste. Il la tuerait, sans aucune hésitation.

    Le géant regardait alors cette femme frêle et déterminée, dont les yeux trahissaient une folie impossible à cacher. Mais son regard n’était pas en reste. Etait-elle choquée de ce rebondissement ? Du fait qu’il se soit relevé aussi vite sans prévenir ? En tout cas, les yeux bleus du géant s’arrêtèrent dans ceux de la belle tueuse. Injectés de sang, ils trahissaient dorénavant la sombre fureur qui animait Eylohr.
    Il la détestait comme il n’avait jamais détesté qui que ce soit auparavant. Et si lui aussi avait été capable de magie, ses yeux tueraient à eux seuls la rouquine.

    Ce bouclier la protégeait des coups, certes, mais est-ce qu’il absorberait tout ?
    Après avoir toisé la belle durant une seconde qui parut une éternité, il fit un pas en arrière, prépara son corps pour un coup de pied magistral en direction de l’épée afin que celle-ci vole dans un autre coin de la pièce.

    Après ce coup qu’Eylohr espérait salvateur, il chercha un moyen de prendre l’ascendant sur cette protection magique. Il savait que c’était sa concentration qui permettait la force du bouclier, aussi s’employa-t-il à la déjouer.

                   - Alors, des pirates hein ? Dit-il en la toisant de sa voix grave et rauque. J’connais un pirate que tu pourrais détester autant. Par ici, on le connait comme De Sousa, Pedro De sousa, est-ce que ça te parle la folle ?

    Eylohr attendait le moindre signe de faiblesse de son adversaire. Si le bouclier s’affaiblissait, il porterait un coup de pied avec le plus de force possible pour projeter la belle jusqu’en dehors de la taverne et, si possible, la blesser quelque peu. Si ce n’était pas le cas, la douleur suffirait au moins à lui laisser un souvenir du géant.
    Si, en revanche, le bouclier cédait, il s’emploierait à serrer ses mains autour du cou frêle et fragile de la magicienne jusqu’à ce que la vie ne la quitte.

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 1 Fév - 19:05

L'instinct de survie. Elle s'étonnera toujours de la puissance de cette force ancrée en chaque être vivant. Il pousse les humains à s'accrocher à la vie. Quelles que soient les circonstances, peu importe la situation. Il insuffle un espoir déraisonnable à ceux qui sont pourtant voués à mourir. Comme s'il s'agissait d'un baroud d'honneur d'une existence qui refuse d'abdiquer, de tirer sa révérence et d'être engloutie par l'Oubli. Néanmoins la promptitude avec laquelle le colosse se relève étonne la rouquine qui fait un pas en arrière lorsque son coup est dévié.

Comment fait-il pour être aussi rapide malgré sa masse imposante? Dispose-t-il lui aussi d'une certaine forme de magie? Elle en doute fortement dans la mesure où il s'affuble d'hérésies daënars. Mais comment fait-il, alors? Allier les réflexes d'un fauve à la force d'un corps évoquant une montagne... Voilà un exploit que bien des ménestrels pourraient chanter. Si d'aventure Eylohr avait la chance de survivre, évidemment. Il peut gagner du temps, non se soustraire à la mort.

Elle lâche ensuite un rire moqueur lorsqu'il essaie de la désarmé et que son coup de pied est dévié par la protection magique. Sa véritable force ne réside pas dans le maniement d'une arme mais bien dans sa foi. Le géant va pouvoir s'en rendre compte aisément. Pourtant ce dernier évoque alors De Sousa. Un merveilleux hasard? Pourquoi faut-il que parmi tous les pirates il juge utile de préciser le nom de celui qui, précisément, motive la vendetta de la rouquine.
"C'est drôle que tu parles de De Sousa!" glisse-t-elle, fronçant les sourcils. "Mais finalement j'aurais dû me douter que tu étais en contact avec lui. Vous êtes pareils: tous dans les muscles et rien dans la tête!"
Son bouclier vacille cependant tandis que sa colère l'emporte un instant sur sa frustration. La réponse du géant est alors immédiate. Un formidable coup de pied vient s'écraser contre la protection magique qui, en retour, s'illumine brièvement. Un sourire amusé se dessine sur les lèvres de la rouquine tandis qu'elle jette un regard méprisant à l'homme. C'est précisément ce dont elle parle. La faculté de croire que le muscle est en mesure de l'emporter sur la magie est, au mieux, risible.
"Tu n'as toujours pas compris, pas vrai?" se moque-t-elle. "Tu ne peux rien contre les arcanes de Möchlog! Il me semblait pourtant avoir été claire lorsque nous nous trouvions sur cette falaise tout à l'heure. N'ai-je pas été assez convaincante?"
Certaines personnes sont pourtant langues à la détente. Le souvenir de De Sousa flotte encore un instant dans son esprit et amplifie une colère qu'elle ne saurait négliger. Zora recule alors d'un pas avec l'assurance qui sied à ceux qui ont la faveur des pronostiques. Peut-être prendra-t-elle le temps d'effacer la moindre trace d'espoir qui habite encore Eylohr. Ce qui est certain, c'est qu'elle prendra un malin plaisir à le faire souffrir maintenant qu'elle sait qu'il connaît le pirate barbu. Il lui sera encore plus utile qu'il l'a été jusqu'à maintenant.

La fanatique affaisse alors son bouclier qui disparaît dans une lumière dorée. Ses yeux s'illuminent ensuite d'une couleur idoine tandis qu'elle amplifie sa force et ses propres réflexes. La nature veut qu'elle ne puisse pas faire le poids au corps à corps contre un colosse tel qu'Eylohr. Seulement cette règle ne tient pas compte des possibilités offertes par la magie. Elle est plus frêle que lui. Plus petite, aussi. Mais Möchlog lui permettra de transformer ces faiblesses en avantage.

Prenant appui sur sa jambe droite, Zora s'élance alors sur l'homme qui prétend pouvoir rivaliser avec elle. Elle lui décoche alors un coup avec l'épée qu'il a lui-même forgée et qui prétend maintenant lui ôter la vie. Le création se retournant contre le créateur. Pour peu qu'il puisse savourer l'ironie de la chose, elle doute qu'il puisse l'apprécier à sa juste valeur...
appuiiiiie:

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 1 Fév - 19:05
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'Dé 20' : 19, 4

Eylohr Lothar
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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 1 Fév - 20:24
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  • Ainsi donc, elle connaissait le forban au pavillon noir. Non pas qu’il était sûr de son coup, Eylohr n’ayant entendu que des fables, des ragots et des rumeurs sur celui qui se surnomme « Le vieux loup de mer », mais il fallait tenter le tout pour le tout. Et puis d'ailleurs, il était le seul pirate dont il avait entendu parler. Pourquoi cibler une population de bandit plutôt qu’une autre ? Une fanatique pourrait tout simplement décider de s’en prendre à quiconque fricote avec la noirceur de ce monde. Non, ce ne serait, à priori, que les pirates.

    Ce sentant en difficulté face à une adepte de la magie de protection, Eylohr se doutait bien que ces coups n’auraient d’effet que s’il portait atteinte au mental de la femme. Il avait senti ce lien lorsque, plus tôt, les coups de feu de ces armes avaient fait vaciller la concentration de la magicienne. Déjà qu’elle était difficile à comprendre, elle en devenait de plus en plus détestable.

    Son bouclier était évidemment bien là, comme il s’en doutait. Et évidemment, ses deux coups furent déviés sans que la belle n’eut à bouger. Le plan avait échoué. Il fallait reconsidérer une autre tactique. De toute évidence, la belle sous-estimait la bête, et elle se contenterait de bloquer les muscles par les arcanes. Dans un tel cas de figure, Eylohr aurait mieux fait de fuir et d’espérer ne jamais la revoir plutôt que de l’affronter. Mais l’orgueil, la colère et la haine du géant devaient s’abattre sur la rouquine, sans quoi, ce serait ses congénères My’Träns qui devraient en payer le prix.

    Son bouclier disparu soudain, après qu’elle eut encore une fois parler avec véhémence de celui qu’elle considère comme le meneur de sa vie, la raison de son existence et l’objet de son fanatisme. Encore. Décidemment, justifie une existence et assouvir ses pulsions sous l’égide d’une entité qui agirait, si elle agit, aussi bien sans elle était pitoyable pour Eylohr.

    Pour toute considération, il s’occuperait de l’envoyer dans les flots noirs du néant, là où personne, y compris son architecte, ne saurait l’y repêcher.

    De toute évidence, les propos d’Eylohr n’étaient pas à l’origine de la disparition du bouclier. En revanche, le comportement de la fanatique avait changé. Et cela, il y était certainement pour quelque chose. La colère est une ode à la mort, mais parfois, l’ode est pour nous-même. La colère aveugle le jugement, émousse les sens, provoques-en la personne détentrice une folle envie d’annihiler l’objet de la colère ce qui conduit à commettre des impers.

    La furie s’élança sur Eylohr, la lame en avant, prête à embrocher le géant. Ses réflexes semblent exacerbés, quand est-il de sa force ?
    Toujours est-il que le bouclier avait disparu, pour le moment, et que c’était l’instant idéal pour frapper.

    Eylohr profita de l’élan de la fanatique et de son approche, lame prête à fondre, pour se tourner d’un quart de tour sur sa gauche. Ainsi, la lame passerait devant lui, peut-être même serait-il légèrement égratigné, mais pas blessé. Pour toute réponse, il s’empressa d’empoigner Zora par le bras porteur de l’épée d’une main, et par le col de sa veste de l’autre.

    Profitant de cette position de force, Eylohr prit de nouveau son élan et asséna à un coup de genoux dans les tripes de la magicienne, destiné à suffisamment ébranler ses défenses pour qu’il puisse lui porter le coup de grâce. La belle, bien que renforcée par ce qui semble être un pouvoir puissant, s’effondre quelques instants, le genou ayant fait son œuvre.

    La colère d’Eylohr envahit alors son âme, tandis que la traîtresse git à ses pieds. Ce qu’il veut ? S’il n’était pas possible de la tuer, il voudrait la blesser suffisamment pour qu’elle en garde une séquelle durable aussi bien physique que psychologique.

    Mais le jeu avait assez duré. Rengainant son couteau et empoignant sa hache, il la lève tandis qu’il met son pied sur la lame qu’il avait offert un peu plus tôt à cette fanatique. Se préparant à frapper, il se mit à sourire, puis à laisser échapper un léger rire grave et sadique.

                        - Tu diras à ton architecte que c’est le géant du froid qui t’envoie ! Dit-il tout en savourant déjà la mort de la rouquine.

    Puis, en y mettant autant de force que possible, il abaisse ses bras en direction du corps prostré de la magicienne, attendant le bruit caractéristique de l’os qui craque, du sang chaud qui coule, de la vie qui s’en va. Se rendrait-elle compte que, par sa magie, elle espérait combattre le muscle et la force et que, finalement, c’est à la colère et à la force qu’elle avait cédée ?

    Trop d’orgueil pour oser se remettre en question…


Rééééééépooooonse:


Dernière édition par Eylohr Lothar le Jeu 1 Fév - 20:31, édité 2 fois

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyJeu 1 Fév - 20:24
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#1 'Dé 20' : 17

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#2 'Dé 20' : 7

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Dans l'ombre d'un géant [terminé] EmptyLun 12 Fév - 17:58

Elle crache un filet de sang lorsque le genoux du géant s'écrase contre son abdomen. Le coup est porté avec une telle violence qu'il lui coupe le souffle. Les genoux de la rouquine vacille puis cèdent tandis que l'une de ses mains se porte sur le point d'impact, l'autre tentant maladroitement à rétablir un équilibre précaire. Une cascade de cheveux auburn coule sur les flancs de son visage, masquant la grimace douloureuse qui déforme ses traits. Ou la haine qui luit dans un regard résolument ancré sur le plancher et le fluide vitale qui le macule.

Zora est prise de vertige, éloignée de la réalité par un voile d'inconscience qui lui fait un instant oublier la précarité de sa situation. L'air, quant à lui, refuse obstinément de gratifier ses poumons de sa présence salvatrice. Elle tente d'inspirer, de se gorger à nouveau de cette ressource invisible mais ô combien vitale. Et pourtant ce présent lui est refusé comme si elle n'en était plus digne. Ses poings se serrent et la peur s'insinue lentement dans son âme. La mort est prête à s'abattre. Elle la perçoit. Tout comme la hache qui se lève au-dessus de la tête d'Eylorh, déterminée à parachever l'oeuvre de son propriétaire. Est-ce la... fin?

~~~~~~~~~~

Le sol boisé a laissé place à du gravier blanc. Le sang, lui, est toujours présent. Mais il s'écoule maintenant de ses lèvres fissurées par l'impact du poing d'un adolescent à peine plus vieux qu'elle. La gamine effleure du bout des doigts la blessure tandis que son corps réagit à cette injustice par des tremblements qu'elle n'est pas en mesure de chasser. Un second rire moqueur se joint à celui de son aîné tandis que la magicienne en devenir observe les deux pairs de pieds qui se dessinent dans son champ de vision. Les jours se suivent et se ressemblent. Tout comme les phrases assassines et manquant cruellement d'imagination de ce détestable duo...
"Ho allez, Zo! C'est déjà fini?"
"Tu es pathétique!"
L'est-elle? Sa langue se balade sur la source qui déverse le liquide carmin et l'éponge. Ils s'attendent à ce qu'elle use de sa magie pour résorber la plaie. Elle le sait. Mais elle est bien incapable d'user de ses dons dans une telle situation. L'adolescente a besoin de calme pour exprimer ses talents. De sérénité. Les choses ne se prêtent pas à l'utilisation des arcanes de la Chouette. Et même si elle en était capable, elle ne le ferait pas. Car cet acte éveillerait sans doute davantage de violence de la part de ceux qui s'obstinent à se poser en adversaires.

Un coup de pied vient s'écraser contre son flanc et la fait basculer sur le côté, en position fœtale. La mousse qui tapisse la forêt demeure un oreiller des plus confortables. Une voix lui souffle de s'abandonner à cette douceur et à baisser les bras. Il est vrai qu'elle n'est pas la plus douée des magiciennes. Tout comme il est vrai qu'elle ne peut pas fournir une explication satisfaisante au duo. Pourquoi est-elle l'élève du maître? Pourquoi l'a-t-il choisie? Comment peut-elle justifier cette décision dont les subtilités continuent de lui échapper? Pourquoi le devrait-elle?

La jalousie, elle s'en rend compte, est peut-être le pire des poisons. Il pousse les gens à tuer. À faire preuve d'une violence qui semble légitime mais qui n'est pourtant guère justifiable. Zora, lasse, ne cherche même pas à assembler des mots pour répondre au garçon et à la fille. Tout juste se contente-t-elle d'un soupire résigné tandis que ses yeux vagabondent à la recherche d'une image réconfortante. Ils finissent par se poser sur la chouette qui, indifférente, continue de somnoler sur une branche. Hors de portée des bassesses humaines...
"Ha! Quand même!"
Elle s'est redressée et éponge à présent ses lèvres d'un revers de la main. La rouquine sait que cet acte n'obéit pas au bon sens. Qu'il lui garantit une nouvelle volée de coups et qu'elle retrouvera bien vite le tapis verdâtre des lieux. Et pourtant c'est un léger sourire qui s'installe sur les traits de son visage. Oui, elle est moins douée qu'eux. Oui, elle ne peut pas les vaincre. Mais elle n'abandonnera pas. Elle ne baissera pas les bras face à l'adversité ou les yeux en présence du duo. Elle ne leur fera pas ce plaisir. Elle ploiera, certes. Mais elle ne rompra pas. Elle opposera la détermination qui l'habite à la jalousie dont le duo s'est fait l'hôte.
"Et bien quoi? C'est déjà fini?"
Elle reprend la phrase du garçon, le défiant de poursuivre sur la voie de la lâcheté. Invitation à laquelle ses aînés répondent avec plaisir. Comme tous les jours, elle se soignera avant de revenir au dispensaire. Comme tous les jours, sa collecte d'herbes médicinales sera largement inférieure à celle des autres élèves. Comme tous les jours, elle acceptera les remarques déçues de son maître. Et comme tous les jours, elle se taira lorsqu'on l'accusera d'oisiveté.

Mais un jour, elle en est certaine, tout ceci prendra fin. Möchlog met sa foi à l'épreuve. Il teste sa détermination. Que faire sinon l'accepter?

~~~~~~~~~~

Elle roule sur le côté lorsque le sifflement caractéristique d'une lame qui fend l'air caresse ses oreilles. L'adepte retrouve ensuite un semblant d'équilibre. Son corps lui envoie alors un signal d'alerte sous forme d'ondes de souffrances qui se propagent dans tout son être et jusqu'à son âme. Elle porte alors une main tremblante à la plaie qui macule son flanc, là où l'acier a tranché la chaire. Il s'en est fallu de peu. Et pourtant elle est toujours vivante. Un constat dont elle peine à se réjouir. La douleur est tout simplement atroce.

Zora observe les alentours sans réellement s'en rendre compte. Il n'y a pas de chouette aujourd'hui. Et pourtant cette absence physique ne saurait remettre en question la présence de son Architecte. Comme autrefois, il la met à l'épreuve. Pourquoi? Doute-t-il d'elle? Cet hypothèse lui fait peut-être plus mal que le sillon sanglant qui étrille ses sens. Et pourtant, comme autrefois, elle l'accepte avec la docilité de ceux qui s'abandonnent entièrement à la foi. Qui accepte ses bons comme ses mauvais côtés.

Mais aujourd'hui elle n'est plus la gamine qu'elle était autrefois. Aujourd'hui, elle a les moyens de faire valoir ses ambitions. Et elle le fera. Peu importent les épreuves et la souffrance qui se mettront en travers de sa route. Elle ne déviera pas du chemin que Möchlog lui a tracé. Elle s'y accrochera comme d'autres s'accrochent aux débris qui flottent à la surface de l'eau à la suite d'un naufrage.
"Ne me condamne pas trop vite..." souffle-t-elle en se relevant.
Elle accompagne sa remarque d'une grimace douloureuse puis se redresse difficilement. Ses yeux s'illuminent à nouveau tandis que sa main est englobée par un doux halo doré. De quoi lui permettre d'ignorer la douleur et pouvoir se focaliser sur son adversaire correctement. Et alors qu'elle pourrait puiser dans sa foi pour soigner cette plaie dangereuse, elle préfère l'employer à décupler sa force. Elle battra cet homme sur son propre terrain: la force brute.

Zora se jette alors une nouvelle fois sur le colosse, armée d'un pied de chaise brisé qu'elle ramasse dans la foulée. Et d'une confiance absolue en son Architecte. C'est avec un étrange mélange de haine et de conviction qu'elle abat son poignard improvisé sur le géant du froid. L'attaque est féroce, évoque davantage la sauvagerie d'un fauve acculé que l'expérience qui sied aux guerriers aguerris. Mais quelle différence? La forme importe peu...

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