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Chroniques d'Irydaë
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 Par un soir de grand froid

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyLun 23 Mar - 15:21
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Deux ans… Deux de recherche, de problèmes, de déception et bien plus encore. Deux ans c’est long lorsque l’on cherche quelqu’un, en particulier lorsque l’on tient à cette personne. Plus que jamais il aurait voulu la retrouver, mais il n’en fut tout simplement pas capable. Garrett n’avait pourtant pas lésiné sur les moyens. Il avait en premier lieu demandé l’aide de la Siffleuse, et bien que celle-ci avait une réputation sans pareil en matière de recherche d'informations, rien, absolument rien. L’homme s'était ensuite tourné vers des vieux amis qu’il avaient encore, ceux toujours vivants et membres des forces de l’ordre au sein de la ville. On lui avait apporté nombre de dossier, d’ancienne affaire, de nouvelle, des histoires, des rumeurs… Il en avait vu de toutes les couleurs, et jamais rien de concluant.

La dernière lettre qu’il reçut de la part de la journaliste l’envoya sur les traces d’une certaine cinglée imbue d’elle-même, Dolores...
Il remonta plusieurs pistes, et même s’il ne remettait pas en doute les faits dont parlait Lauren il manquait d’éléments et de preuve pouvant attester cela. Difficile de dire combien de jours s'étaient écoulés entre les méfaits et l'arrivée de la lettre, mais cela avait suffit a nettoyer la majorité des traces. Il fallait rajouter à cela qu’il n’était plus inspecteur, et que sa mise à pied durait dans le temps. Il s’agissait là d’une énième entourloupe de scribouillard qui devait avoir tamponné le mauvais papier au mauvais endroit. Avec tout ce qu’il s’était passé, l’ancien inspecteur était considéré comme un véritable « fouille-merde », un type qui finissait toujours pas se mettre dans de mauvaises situations, et qui entraînait du monde dans sa chute. Facile alors de comprendre qu’on souhaitait peut-être ne pas le revoir de ci tôt avec une plaque. Chaque nouvelle tentative pour trouver quoi que ce soit devenait un échec, les jours devinrent des semaines, puis des mois, et enfin une année entière.

Il avait fallu une soirée, juste une seule, celle où il avait bu le verre de trop, celle où il avait trop pensé dans son coin. Ni une ni deux, l’ancien inspecteur avait débarqué au poste pour faire scandale, il vociféra tout ce qu’il put pour se faire comprendre de tous. L’alcool n’aidant pas, quelques coups furent échangés, dont un qui disloqua la mâchoire d’une grande pompe. Garrett reçut lui aussi quelques coups, avant de finir au trou pour décuver. Lui qui avait toujours servi la justice, qui faisait ce qui devait être fait… Que pouvait-on lui reprocher ? D’être trop bon ? D’avoir dévoilé au grand jour un réseau de corruption ?

Suite à cet incident, la mise à pied se prolongea, il manqua même d’être viré pour de bon. Un ami lui conseilla de se faire discret, tandis qu’une autre lui ordonna de quitter la ville et de se faire oublier quelque temps. Il en avait fait beaucoup, beaucoup trop, si bien qu’elle était certaine que quelques personnes tenteraient d’attenter à sa vie. L’ancien inspecteur avait confiance en le peu d’ami qu’il avait, alors il quitta la ville pour peut-être ne plus y revenir…

***

Une nouvelle année s’écoula avant qu’il ne parvienne à se trouver un endroit où vivre, Zuhause. Suffisamment loin de tout pour ne plus avoir de problème. Ici il n’était plus inspecteur, il n'avait plus aucun lien avec la justice, il n’était que Garrett, un type comme tant d'autre. S’il avait mis une année entière avant de s’installer, c’était pour être sûr d’avoir brouillé les pistes, afin qu’on ne le retrouve pas, et que… personne ne puisse faire de lien entre lui, et la journaliste disparue.
Loin de tout, il espérait pouvoir tirer une croix sur son passé, mais oublier les vieux démons n’était malheureusement pas si aisée qu’il l’aurait cru. Il n’oublia pas, pas plus qu’il oublia ses réflexes d’enquêteur. Il n’avait presque rien emmené avec lui, si ce n’est quelques vêtements, son arme et sa canne. Sa monture, il l’avait donné à un autre agent, bien trop content d’avoir un destrier pour se poser des questions.

Il faisait froid à Zuhause, la ville était recouverte de neige toute l’année, un climat rude qui ne laissait pas place au hasard. Après des mois de vagabondage, Garrett en avait profité pour changer un peu son apparence. Sa barbe se faisait plus fournit, ses cheveux plus longs, si bien qu’il aurait fallu le connaître personnellement afin de le reconnaître.
Il avait fini par trouver un petit travail dans une usine de métallurgie, ainsi qu’un petit appartement réservé au personnel, rien de très glorieux, un coin pour la toilette et un coin pour dormir, mais il avait au moins du chauffage et un toit sur la tête. C'était un travail sans prétention, il n’avait rien d’autre à faire que de battre le fer rouge à grand coup de masse pour lui donner la forme escompter. Cela lui permettait d’être au chaud, mais aussi de garder une certaine activité physique, car son nouveau travail n’était pas de tout repos. Dans un premier temps il ne chercha pas de contact avec les autres travailleurs, lui était là pour gagner sa croûte, se faire des amis n’était qu’optionnel. Il ne fit pas le premier pas, et c’est un autre ouvrier qui le fit pour lui, un certain Rorik. D’un œil avisé, l’ouvrier conclut que Garrett disposait d’une silhouette avantageuse, et aussi d’une trogne de limier mal réveillé. Après plusieurs jours à sympathiser, Rorik avoua à l’ancien inspecteur que lui, et d’autres amis avaient une technique afin d’arrondir un peu les fins de mois. Toutes les semaines, ils participaient à des combats illégaux dans les salles principales de vieilles usines, un endroit idéal pour se mettre quelques droites, et empocher un peu d’argent.

Garrett accepta, non sans une certaine difficulté. Il n’était plus inspecteur certes, mais ces combats restaient illégaux, et ça, il lui fallut plusieurs jours avant d'être capable de passer outre. Il avait besoin d’argent, et le fait d’être titillé sur d’éventuelles compétences martiales le poussa finalement à franchir le cap. Il y alla dans un premier temps comme spectateur, pariant un peu histoire de ne pas venir pour rien. Au premier coup d’œil, il remarqua que la plupart des combattants étaient des soûlards, ou des types qui n’avaient jamais eu à se battre pour leur vie, cela faisait alors une différence des plus importantes entre lui et eux.
Rorik quant à lui était un ancien bagarreur, mais suite à une mauvaise blessure, il ne pouvait plus se battre sans risque de se faire mal sérieusement, et de perdre son emploi.
Garrett assista en tout à cinq combats, avant de finalement accepter de participer au sixième.

Les règles étaient simples, interdiction de mordre, de mettre de coup dans les parties intimes ou encore de toucher aux yeux. L’ancien inspecteur avait appris à se battre dans la rue, ensuite lors de son travail, savoir jouer des poings était une nécessité, en particulier dans un monde se montrant parfois si cruel. Le premier combat de sa « carrière » se déroula plus que bien, puisqu’il étala son adversaire en trois coups, sans en prendre un seul. Il y eut d’abord un silence, qui laissa ensuite place à une certaine euphorie, tout le monde se demandait qui pouvait être ce barbu que personne ne connaissait, et qui venait d’étaler sans mal un concurrent. Rorik se félicita d’avoir ramené ce bagarreur égaré, afin de le laisser exprimer son talent autrement qu’en martelant du fer.

Suite à ce succès, Garrett enchaîna les combats, mais aussi les victoires. Les affrontements prenaient de plus en plus d’ampleur, on trouvait toutes sortes d’individus parmi les spectateurs ; ivrognes, fonctionnaires, ingénieurs, commerçants, hommes comme femmes… Il y avait même des agents des forces de l’ordre, qui en échange de quelques dividendes provenant des bénéfices, acceptaient de fermer les yeux sur ce genre d’activité. Si certains combattants avaient un surnom afin d’être remarqués, Garrett n’en avait pas, on utilisait son prénom.

Ce soir le combat allait se dérouler dans une autre usine, un peu moins délabrée que les autres, et encore en fonctionnement. Une fois encore, il avait fallu graisser quelques pattes pour avoir l’endroit libre, et s’assurer de ne pas être dérangé. D’après ce que l’on racontait, l’adversaire qu’il allait devoir affronter n’était pas un simple ouvrier, mais un bourgeois avec une certaine passion pour les combats, légaux ou non. Les quelques combats que Garrett avait livrés lui permirent de s’améliorer, d’apprendre de nouveau coup, mais aussi de reprendre un peu goût à la vie. C’était bien la première fois depuis de longs mois qu’il avait l’impression de faire quelque chose qui lui plaisait. Presque une cinquantaine de spectateurs étaient attendus, cela promettait d’être grandiose. Rorik espérait que le combat attiserait l’envie du public, cette certaine attirance pour l’illégale. Il gagnait aussi un pourcentage des bénéfices du combat, c’était donc intéressant pour lui que cela attire de plus en plus de monde. Cependant, ce soir quelque chose clochait, il avait peur, le genre de peur qui lui donnait envie de se soulager dans son pantalon. Quelqu’un lui avait rendu visite peu avant le combat, quelqu’un de déterminé et pas vraiment diplomate.

Une dizaine de minutes avant le début, il retrouva Garrett dans le vestiaire improvisé. Celui-ci était en train d’enrouler des bandelettes de tissu autour de ses phalanges afin de ne pas se faire mal inutilement en touchant un angle de mâchoire.

   « Garrett… Mon ami je dois te parler… »

L’ancien inspecteur se contenta de hocher la tête, un signe d’approbation.

   « Écoute… Ce que je vais te dire va te paraître étrange, mais… Il faut que tu déclares forfait... Ce soir, tu prends un coup ou deux, et tu t’étales. »

   « Pourquoi ? »

   « Parce que je te le demande… Ce soir ça… ça sent pas bon, j’ai peur pour toi, et pour moi. »

   « On t’a fait du chantage ? Raconte-moi. »

   « Un grand type et venu me voir, il bosse pour celui que tu vas affronter. Il m’a dit qu’il valait mieux pour tout le monde que tu perdes ce combat. Qu’il serait dommage de mettre fin à un si beau parcours à cause d’une blessure mortelle… J’ai peur pour toi. »

   « Tu n’es pas le premier, ni le dernier. Le chantage c’est courant dans ce milieu, tu devrais le savoir. »

   « Je le sais, mais c’est bien la première fois qu’un type me fil autant les chocottes. Je sais que tu refuseras de m’écouter, car t’es une putain de tête de mule, mais bordel fait attention. »

   « Ta sollicitude me touche, je ferai attention, ne t’en fais pas pour moi. »

Il en avait fini avec ses bandelettes de tissu, il retira la chemise qu’il portait, puis se dirigea vers la salle commune, lieu du combat. Rorik marmonna dans sa barbe, il avait un mauvais pressentiment, chose qu’il partageait avec l’ancien inspecteur.

Dans la grande salle, l’on criait son prénom, l’acclamation pour le futur victorieux, la plupart des spectateurs le connaissaient de nom, ou ils l’avaient déjà vu se battre une ou plusieurs. Qu'il en ait eu l'envie ou non, Garrett était à présent connu dans le milieu. Tout allait pour le mieux, jusqu’à l’arrivée du deuxième combattant, un type mesurant facilement deux mètres de haut. Si dans un premier temps, cela n’inquiéta pas Garrett, une chose attira son attention et le fit frissonner… Son adversaire avait deux prothèses, ses deux avant-bras n’étaient plus faits de chair et d'os, mais bien d’engrenages et de métal… Garrett n’avait jamais songé à ce genre de problème, car pour lui les combattants avec ce genre d'équipement devaient être refusés, mais cette fois, le type était bel et bien devant lui. Il n’eut pas le temps de remettre de l’ordre dans ses idées que la cloche du début de combat tinta. Un peu en arrière, Rorik se tenait prêt.

Allys Terasu
Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyMar 24 Mar - 22:11
Irys : 1596854
Profession : Ingénieur mécanique
Daënar +1
Vereist.

Qu’est-ce qu’elle foutait là, hein ? Très bonne question. Peut être parce qu’elle avait prit la poudre d’escampette. Quel meilleur endroit pour disparaître et se retrouver seule que dans le fin fond du plus grand trou perdu de Daënastre n’est-ce pas ? Pour une fois, pas de livraison ni de commande pour un dingue farfelu ou de sombre création à des fins militaires. Non, rien de plus qu’une femme complètement dépassée par les événements.

Allys était littéralement partie à la hâte. Prenant le stricte nécessaire, elle s’était contenté d’un « Pardon » déposé sur la table avant de s’éclipser en direction de la gare et prendre le premier train à quai. Assumer n’avait jamais été le fort de l’ingénieure. Là encore elle brillait par son courage légendaire… Mais c’était bien trop pour elle. Le destin ou les architectes aimaient bien trop s’amuser avec elle. C’était apparemment hilarant de lui offrir et reprendre à volonté des personnes chères. Non content de lui avoir arracher son fiancé, ruiné son mariage et pleuré son compagnon devant une tombe vide voilà qu’on le lui renvoyait, par le plus grand des hasard, évidemment, alors qu’elle s’autorisait à refaire sa vie ? Et quoi ? On continue comme si de rien n’était ? Ou bien elle l’abandonne à son tour comme l’armée l’avait fait ? Non seulement cela chamboulait tout et remettait en question ses sentiments mais en plus elle avait littéralement la responsabilité du fil qui retenait à grand peine le peu de vie qu’il restait du soldat. Allys n’était pas prête. Elle ne savait déjà même pas quoi faire de la sienne. Alcoolique, accro aux jeux, sans arrêt tellement en colère qu’elle voulait frapper le premier imbécile qui oserait la regarder de travers. Sa vie était partie éclat en quelques mois et c’était déjà un miracle qu’elle s’autorise une relation épistolaire. Qu’est-ce qu’elle ficherait d’un ex-fiancé ? Le traîner dans ses déboires ? Lui infliger une vie débridée sans le moindre sens ? Et est-ce qu’elle l’aimait toujours vraiment d’ailleurs ? Ça, elle n’avait aucune envie de le savoir pour l’instant.

Et voilà donc où elle en était. Niant en bloc que sa vie était une plaisanterie grandeur nature. La première chose à faire en venant ici était de se trouver un logement ainsi que quelques vêtements de rechange. Heureusement que la jeune femme venait de quitter une région froide, elle avait donc déjà des vêtements chauds et rembourrés de fourrure. Quelques achats et errances dans la ville puis la voilà louant un appartement en pleins centre-ville. Pour une fois rien de bien spacieux car elle n’aurait pas l’utilité d’un possible atelier. Allys voulait seulement oublier. Et quoi de mieux que de passer son temps libre dans une taverne ? On y trouvait à manger, à boire, beaucoup à boire d’ailleurs et des jeux ainsi que de bonnes bagarres. C’était exactement de genre de distractions qu’une personne désirant s’auto-détruire à petit feu choisirait. Et Allys était tombée bien bas depuis longtemps déjà.


***

« Cette ville est d’un ennuie... »

La cendrée se laissa tomber lourdement sur un tabouret en face du comptoir, s’échouant sur la boiserie, les bras étendus et le menton posé contre le meuble. Elle avait les cils abaissés dans une moue des plus éloquente sur son état d’esprit.

« Bah, tu sais, pour quelqu’un d’aussi animée que toi c’est difficile de suivre. »
« Mh... »
« Cela dit, j’ai peut être quelque chose qui pourrait t’intéresser. »

Allys releva les yeux vers Hector. Le tavernier reposa le verre qu’il essuyait pour s’appuyé à son tour contre le comptoir. Il abaissa le ton de sa voix en signe de confidence.

« Je t’ai vue te battre l’autre jour, t’es une vraie lionne c’est vrai, et personne ne te bat aux cartes. »
« Ouais… Et ? » Marmonna-t-elle.
« Et si tu veux quelque chose de palpitant, faut t’intéresser à des choses non officielles... »
« Ok, vas-y, tu commence à m’intriguer. »

Se redressant un instant, il se mit à préparer deux verres de whisky, mais si son regard se portait ailleurs, il garda l’attention sur la jeune femme. C’est l’air de rien qu’il déballa le secret susceptible d’intriguer l’étrangère devenue une habituée du troqué.

« Je te préviens d’avance, si tu attires les ennuis, je nierai en bloc d’y être pour quelque chose, et je ne te connais pas. »
« Logique. »

Hector jeta quelques coups d’œils autour d’eux puis glissa l’air de rien un papier sous un verre qu’il lui tendit.

« Si tu veux de l’adrénaline, rends-toi là-bas dans une heure. »

Sur ces mots, il retourna à ses affaires. Attrapant les deux verres d’alcool le tenancier se dirigea vers une table d’habitués, laissant à la jeune femme le loisir de découvrir seule de quoi il s’agissait. Sur le papier était effectivement annoté une adresse ainsi qu’un plan pour s’y rendre. Si Allys n’était pas familière du coin, elle arrivait toutefois à visualiser de quel quartier il s’agissait. Elle prit le temps de manger et finir son verre avant de déposer des irys sur le comptoir et de se rendre à ce lieu mystérieux.

Le lieu n’était pas si difficile à trouver. Il s’agissait d’une usine désaffectée. L’endroit idéal pour les réunions illégales. Fabius en aurait été scandalisé et offusqué… Puis il s’y serait surement jeté comme un dingue à l’intérieur dans l’idée de faire dissiper la petite fête. Mais il n’était pas là et tant mieux. Allys n’eut qu’à payer son droit de passage et montrer patte blanche et la voici dans l’antre du loup. Et il fallait bien avouer que le lieu était plutôt bien rempli… Cette ville était peut être moins sage qu’elle n’y paraissait.

Déambulant parmi la foule, Allys se rendit très vite compte que l’endroit était un lieu parfait de débauche en tout genre. Mais l’attraction la plus populaire se trouvait au centre du bâtiment. Un ring était placé là, déjà entouré par de nombreux spectateurs. Des bookmaker circulaient déjà, prenant les paris des uns et des autres sur les combattants du jour. La cendrée se posa non loin, laissant traîner ses oreilles curieuses. Le premier combattant était nouveau mais possédait déjà une bonne renommée car tout semblait lui réussir. Le second était de bonne famille mais son nom faisait trembler la foule.


« Vous voulez parier ma p’tite dame ? »
« Hum. Pourquoi pas. Sur qui a-t-on parié le plus ? »
« C’est partagé pour l’instant. »
« Jusqu’à quand peut-on parier ? »
« Je prend les derniers paris au plus tard deux minutes après leur entrée sur le ring. »
« Mettez donc mon pari en dernier, sur celui qui en aura le moins. »

La remarque fit tiquer le bookmaker, celui-ci arquant un sourcil interloqué.

« Très bien. Vous mettez combien en jeu ? »
« Ce sac. »

Allys décrocha la sacoche qui pendait à sa ceinture. Le contenu valait son pesant d’or, c’était le cas de le dire. Des Irys ayant une forte valeur marchande. Devant l’air ébahit de l’homme elle se contenta d’hausser les épaules, se dirigeant vers le ring en jouant des épaules pour se glisser jusqu’aux premiers rangs. Ne restait plus qu’à découvrir les participants.

Le premier gaillard arrivé sur les lieux était le prodige visiblement. On acclamait son nom avec force dans l’assemblée. Les hurlements enthousiastes se tassèrent pourtant lorsqu’un colosse haut de deux bons mètres s’avança à son tour. Très vite, l’argent se remit à passer de mains en mains en apercevant cet adversaire de poids. Et c’était peu de le dire. Il possédait des prothèses. Et pas des premiers choix. Ce type avait suffisamment d’argent pour se payer la gamme de luxe. Était-ce autorisé d’ailleurs ? Même pour un combat illégal ? Contre Allys celles-ci ne feraient pas le poids car l’ingénieure en possédait de plus discrètes mais hautement perfectionnées, en revanche la chair du combattant qui lui faisait face en prendrait un sacré coup s’il se faisait toucher. Cela n’avait rien d’un combat équilibré, ce qui faisait bouillonner le sang de la Zoch. Cependant, le titan n’aurait peut être pas l’agilité et la rapidité du fameux Garrett… Avec un peu de chance cela pourrait suffire.

Allys croisa les bras, plissant le regard. Pour l’instant, elle se contenterait de rester à sa place de spectatrice. Voyons comment le combat va tourner.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyMer 25 Mar - 13:22
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
La silhouette imposante de son adversaire avait tué dans l’œuf l’ovation qui devait suivre la première. Garrett ne possédaient pas de grande connaissance sur les prothèses, il se tenait trop loin pour les détailler, ce qu’il voyait, le laissait croire qu’il s’agissait d’extension de bonne facture. Le colosse avançait de son pas lourd, sa garde maintenue pour paraît à une éventuelle première attaque.La silhouette imposante de son adversaire avait tué dans l’œuf l’ovation qui devait suivre la première. L’imposante stature du combattant le rendait dangereux, mais lent, peut-être une chance pour l’ancien inspecteur qui pourrait composer avec son agilité.

Du coin de l’œil, il pouvait voir les paris changer de main, la plupart changèrent d’avis au dernier moment, ils estimaient que le petit nouveau n’aurait pas la moindre chance face à un tel adversaire, sorti de nul part lui aussi. Rorik se tenait un peu en retrait, la mine inquiète, il avait peur, mais pas seulement pour lui. C’était bien le colosse qui était venu le voir pour convaincre Garrett de se coucher, et le voilà prêt à en découdre. Se pouvait-il qu’il s’agisse de ce bourgeois ? Ou d’un vulgaire homme de main chargé de ramasser la monnaie ? L’ancien combattant était incapable de le dire, car il n’avait encore jamais entendu parler d’un type avec des prothèses, et même si, cela n’était pas interdit, l’avantage restait certain. Garrett savait qu’il n’avait pas droit à l’erreur, et qu’il devrait faire usage de toute sa détermination pour l’emporter et ne finir inconscient.

Le combat débuta lorsque le colosse fut à environ un mètre de l’ancien inspecteur. De toute sa stature, le mastodonte envoya un chassé dans la direction de son adversaire, Garrett esquiva le coup en se glissant sur le côté. Comme il l’avait escompté, l’autre était bien lent, mais la puissance de son attaque fut telle qu’elle l’aurait étalé comme une vulgaire brindille. L’ancien inspecteur frappa son adversaire au genou, l’autre grogna, mais sa stabilité n’en fut pas diminuer pour autant. Un autre coup arriva, latéral cette fois, une fois encore, il l’esquiva, mais de peu. Il se baissa si vite qu’il manqua de perdre l’équilibre et de s’étaler, chose qu’un œil avisé aurait remarqué sans peine. Le grand pivota, et frappa une nouvelle fois dans le vide. Garrett comptait épuiser le colosse avec des mouvements inutiles, mais il ne serait pas capable éviter éternellement les coups… Parmi les spectateurs, certains se mettaient déjà à râler concernant la mollesse du combat. Bien qu’à chaque coup du mastodonte, l’assemblée semblait retenir son souffle, une nouvelle esquive de la part de Garrett venait clore le tout par un soupir.

Après deux ou trois minutes de danse, le grand commença à souffler comme un bœuf, Garrett jugea qu’il s’agissait du bon moment pour frapper. Il s’avança rapidement et envoya une droite au niveau de la tête de son adversaire. Contre toute attente, celui-ci bloque le coup avec une facilité déconcertant, puis il envoya son genou dans le vent de l’ancien inspecteur.

Garrett eut l’impression que l’on avait arraché les poumons, il avait expulsé tout l’air de son corps, sans être une mesure d’inspirer de nouveau. Une acclamation raisonna dans la grande salle, en faveur du colosse bien entendu. L’homme s’écroula à genoux, tandis qu’il essayait tant bien que mal de respirer, un éclair de douleur lui traversait la cage thoracique à chaque nouvelle tentative. Le grand aurait pu terminer le combat, un coup de pied aurait achevé l’ancien inspecteur en le clouant pour te bon au sol, mais il n’en fit rien. Il recula de quelques pas, dressant de nouveau sa garde.

    « Vas-y, montre moi tes feintes et tes pirouettes. Tu as piqué ma curiosité. »

Alors qu’il tentait toujours de reprendre son souffle, Rorik lui faisait signe d’arrêter, de déclarer forfait. L’ancien combattant avait peur pour celui qu’il considérait comme un ami. Garrett refusa et se redressa, presque en apnée.

    « J’ai vu peu de personne se relever d’un pareil coup, tu es fort, mais pas assez. »

Le géant s’élança alors que l’ancien inspecteur replaçait sa garde. Un nouveau coup arriva vers la droite, Garrett esquiva une nouvelle fois et frappa au niveau du coude. Le colosse grogna de plus belle, et envoyer son poing ferré dans les airs. Le coup de ne toucha pas au but, Garrett frappa une nouvelle fois au niveau du coude, mais cette fois en y mettant plus de force.

Étonnamment, dans les spectateurs, certains commençaient à crier qu’utiliser des prothèses était équivalent à de la triche, que ce n’était pas loyal.

    « Range tes prothèses, c’est pas loyal ! »

    « Tire-toi le bobo ! »

Impossible de dire tout venait ni qui était à l’origine de ce mécontentement, mais de son point de vue, il soutenait les râleurs. Il avait l’impression d’avoir les poumons en feu, chaque inspiration était douloureuse, ses deux coups lui avait demandé de piocher sans ses réserves. Le grand n’écoutait pas le grondement qui se faisait dans la salle, il semblait obnubilé par le fait de devoir vaincre son adversaire.

    « Alors rendons ça plus loyal »

La voix était celle de Rorik, et celui-ci laissa alors tomber une barre de fer sur les coins du ring. Garrett regarda la barre à mine du coin de l’oeil.

    « Métal contre métal ! Aller Garrett ! Démoli ce tricheur ! »

Bien qu’utiliser la barre en métal était interdit, pour le coup cela ne semblait être que justice. Les deux policiers présents ne firent rien pour empêcher cela. Une nouvelle clameur gagna la foule, qui de nouveau criait le nom du prodige. Si certains tentèrent alors de changer une dernière fois leurs paris, les bookmakers refusèrent immédiatement. Le vent semblait tourner, et quelques parieurs semblaient mécontents de cela, perdent sa mise n’était pas une chose évidente pour tout l’monde.

L’ancien inspecteur se saisit de la barre au même moment où son adversaire se jeta lui. La prothèse de l’avant-bras droit du colosse tinta contre le fer de la tige de métal. Cette fois, il hurla, car le coup de Garrett venait de tordre plusieurs supports, tout en éjectant des petits engrenages aux quatre coins de la pièce.

« Je vais te tuer pour ça ! Tu entends ! Je vais te tuer ! »

Sûrement trop occuper par sa prothèse cassé, le grand avait mis un genou au sol tout en se tenant le bras, peut-être qu’il ressentait de la douleur dans son membre perdu, mais Garrett ne pouvait pas le confirmer. L’ancien inspecteur envoyait ses deux poings joint contre le menton du colosse, un coup si violent qu’il fit craquer la mâchoire et envoya la tête du grand en arrière, qui contre toute attente s’écroula lourdement, pour ne plus bouger.

Le souffle court, Garrett resta suffisamment debout pour que Rorik lui porte assistance, l’homme attrapa son bras et le leva dans les airs.

Il y eut une nouvelle ovation en la faveur du victorieux, qui tomba sur les genoux juste après. Il peinait toujours à reprendre sa respiration, et il craignait d'avoir quelque chose cassé, mais pour le moment, difficile de le dire...

    « Va falloir... Qu'on parle... »

Allys Terasu
Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyVen 27 Mar - 21:46
Irys : 1596854
Profession : Ingénieur mécanique
Daënar +1
Allys jeta un coup d’œil en arrière, observant les réactions prévisibles du publique. Sans surprise bon nombre de paris changèrent de camp, se ralliant soudainement sur le colosse qui venait d’entrer. Un sourire amusé étira les lèvres de la cendrée, qui fit signe au bookmaker de bel et bien placer son choix sur le combattant à la barbe fournie. La jeune femme était bien placée pour savoir qu’il ne fallait pas sous-estimer les plus petits gabarits. Et puis… Ce n’est pas comme si perdre de l’argent changerait quoi que soit pour elle. L’ingénieure était joueuse, c’est tout.

Le combat commença alors, enfin si quelques esquives bien placées pouvaient représenter un début d’action. Autour de la jeune femme les gens commençaient à s’impatienter et souffler d’agacement. Allys resta de marbre, scrutant avec attention le déroulé du combat. Garrett avait raison de se mouvoir ainsi. Le combattant pouvait jauger la force et les techniques de son opposant et trouver le temps de poser une stratégie plus offensive. C’était intéressant. Restait à savoir comment il comptait utiliser ses compétences à son avantage. Malheureuse, le poulain sur lequel Allys avait misé était décontenancé. Si ses esquives marchaient jusque là, il y avait tout de même des failles dans ses mouvements, failles que l’ingénieure espérait que son adversaire ne remarquerait pas.

Malheureusement la fin de ce jeu de dupe se solda d’un échec cuisant. Cette fois-ci le géant avait réussi son coup, envoyant valser Garrett d’u mouvement du genou. Autour de l’ingénieure une salve d’acclamation s’éleva, faisant doucement grincer des dents la cendrée… Mais tout n’était pas perdu : Le colosse avait eu la bêtise de se croire suffisamment puissant pour se risquer à faire durer le combat plus longtemps. Allys se rapprocha des filets de sécurité, refermant ses doigts dessus.


« Vas-y lèves-toi, fais-lui bouffer son orgueil ! » S’écria-t-elle.

La jeune femme sentait son sang commencer à bouillir en elle. Allys n’avait pas l’habitude d’être une simple spectatrice, elle avait une telle rage dans ses entrailles. Si elle ne lâchait jamais rien, même dans les pires situations, elle espérait que ce combattant avait cette même hargne. Celui-ci se redressa, puisant dans ses ressources pour poursuivre ce combat qui était absolument inégal.

Soudain un élément nouveau rentra en ligne de compte. Un complice du brun lui envoya une barre de fer. Après une légère hésitation, Garrett s’en saisit. L’ingénieure, pour sa part, était absorbée par ce combat incroyable qui n’avait de toute évidence aucune limite. Ce geste venait de le sauver d’une attaque puissante, inversant les rôles. Une dernière action et voilà finalement Garrett grand vainqueur du combat.

Il était tant pour la jeune femme d’aller récupérer ses gains… Mais quelque chose interpella l’attention de l’ingénieure. Un mouvement. Allys s’immobilisa, laissant son regard parcourir l’assemblée autour d’elle. A quelques mètres se trouvait une silhouette encapuchonnée. De ses larges manches Allys jurerait d’avoir vu dépasser un objet. Ça ne tenait pas à grand-chose mais la lumière avait ricoché sur la surface. Une lame ? Fronçant les sourcils, Allys décida de faire confiance à son instinct. A pas de velours, la jeune femme se mit à  suivre l’individu. Il semblait faire le tour du ring, bien décidé à suivre le combattant victorieux et son acolyte qui l’aidait à se mouvoir, se rapprochant un peu plus à chaque seconde.

Alors que l’individu s’apprêtait à lever la main, Allys lui agrippa fermement le poignet. Il baissa alors les yeux sur la main gantée qui l’avait saisi avant de se tourner vivement vers la jeune femme. De sous sa capuche il devait probablement dévisager celle-ci mais elle ne put qu’apercevoir les commissures de lèvres s’étirer dans une grimace surprise et agacée.


« Qu… ? Tu me veux quoi toi ? »
« Vous devriez ranger votre jouet avant de vous blesser. »
« Je ne vous pas de quoi tu parles. J'ai pas le temps... »

L’homme tenta de se dégager de la prise mais ce fut sans succès. Il leva la tête, prit de panique à l’idée d’avoir perdu sa proie et confus de ne parvenir à libérer sa main. Ce n’était qu’une femme, comment était-ce possible qu’elle le maîtrise aussi facilement ?

« C'est bête, moi j'en ai beaucoup à perdre. »
« Okay, je sais pas qui t'es mais si tu veux jouer à ça je te conseil de me lâcher immédiatement si tu veux revoir la lumière du jour. »

Des menaces ? Allys se para d’un sourire mauvais, resserrant sa prise avec une satisfaction apparente. Elle accentua la force progressivement, jusqu’à ce que l’homme fasse tomber ce qui était bel et bien une arme blanche. Celle-ci tinta au contact du sol mais le bruit était accompagné d’une couinement pas très masculin. Allys rouvrir la main, libérant l’homme qui se prit aussitôt le poignet par réflexe. Il eut pourtant l’idée absurde de tenter de récupérer son arme en plongeant. D’un mouvement sec, celle-ci se retrouva sous la botte de l’ingénieure.

« Si c’est pour me baiser le pied ou lustrer ma botte, allez-y je vous en prie. »
« Sale chienne, tu vas voir ! »
« Quoi ? Allez-y, quel est le fond de votre si charmante pensée ? »
« Je vais te faire la peau, tu ne perds rien pour attendre. »

L’homme se redressa, glissant un regard mauvais avant de se faufiler à nouveau dans la foule. Rien d’autre qu’un imbécile à grande bouche mais rien dans le pantalon. C’était prévisible, en faite. Allys lâcha un soupire, s'accroupissant pour ramasser le couteau.

Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptySam 28 Mar - 18:47
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Garrett n’avait rien vu, qu’il s’agisse du couteau et de la jeune femme aux cheveux cendrés, ou du colosse qu’on aida à se remettre debout. Rorik l’avait tout de suite aidé à se mettre à l’abri, dans les vestiaires de fortune. Lorsqu’ils y arrivèrent, Garrett se sépara de son allié pour aller vomir dans le premier lavabo qu’il trouva.

    « Tu es sûr que ça va ? »

    « Je pourrais te répondre oui, si un genou ne m’avait pas labouré l’estomac. »

    « Je vois… Je ne sais pas si je dois savourer ta victoire, ou si je dois m’en mordre les doigts… »

    « On verra bien... »

L’envie de demander d’où pouvait sortir le type aux prothèses resta dans un coin de son esprit. Garrett se contenta de regarder la mine de Rorik s’assombrir. Ce combat avait failli lui coûter cher, mais c’est bien ce qu’il recherchait, le frisson, l’adrénaline, la peur de se faire étaler… c’était en tout cas la première fois que l’ancien inspecteur avait affronté un type sachant se battre réellement. Donner des coups, c’était le genre d’action dont n’importe qui était capable.

    « Ton adversaire, je l’ai entendu, tout l’monde l’a entendu, il veut ta peau. »

    « Crois-moi si tu veux, mais ce n’est pas le premier à me dire ça. Je ne suis pas inquiet. »

    « Moi si. Tu ferais bien de te trouver de la compagnie pour ce soir, histoire de ne pas être seul. »

Garrett releva la tête. Il ne comprenait pas vraiment l’intérêt d’une pareille chose. Rorik voulait que son ami soit accompagné afin de ne pas être seul en cas de problème. L’ancien inspecteur, lui, se pensait à l’abri des problèmes. Après tout il n’avait rien fait, si ce n’est tordre une petite prothèse coûteuse, il n’y avait pas de quoi en faire un drame. Après de longues minutes à se toiser en silence, Rorik soupira longuement, il salua Garrett avant de quitter la pièce afin d’aider pour faire évacuer les derniers spectateurs.

A présent seul, il déroula lentement les bandelettes qui entouraient ses doigts. Pour l’instant, la seule douleur qu’il ressentait irradiait son ventre, mais rien d’autre. Difficile de dire s’il n’y avait rien d’autre, car son corps était encore tendu par le combat, d’ici une vingtaine de minutes, l’adrénaline ne ferait plus d’effet, et les maux feraient leur apparition.

***

Rorik ne perdit pas une seule seconde, il se précipita vers les deux agents encore en poste, ils attendaient leur part bien entendu. L’homme avait cependant une tout autre idée derrière la tête.

    « Dites-moi… Vous l’avez entendu ce brave type ? Il menace de mort l’autre, et ça ne vous fait pas sourciller ? »

    « Écoute le vieux, il a perdu, et en plus il a une prothèse amochée, y’a de quoi prononcer quelques paroles en l’air tu ne crois pas ? »

    « Justement non, j’suis certain qu’il était sérieux, il faudrait peut-être… S’en occuper ? Le surveiller j’entends… »

    « Tu t'inquiètes de la santé de ton petit protégé ? C’est mignon. Vous jouez aux cons, tu sais tout comme moi, que ça là, ce petit combat, il est illégale, et peut-être même truqué. »

    « Truqué ? Vous vous foutez de moi ?! Illégale oui, mais truqué jamais de la vie, ils se battent avec leurs tripes, le vainqueur c’est celui qui se bat le mieux, point barre. »

    « Si tu l’dis, dans tous les cas, on n’est pas payé pour assurer la sécurité. Si ton pote se fait mettre la tête au carré c’est parce qu’il aura fracassé la mauvaise personne, nous, ça ne nous regarde pas. »

Les deux hommes empochèrent leurs gains, puis ils quittèrent les lieux. Rorik soupira une nouvelle fois. Garrett allait donc devoir se débrouiller, seul, ce soir comme tous les autres soirs d’ailleurs. Son regard se posa sur une jeune femme aux cheveux cendrés, elle venait de ramasser quelque chose au sol, mais impossible pour lui de savoir quoi. Après tout, cette histoire ne le regardait pas, pas plus que la santé de Garrett, il voulait se débrouiller, toujours se débrouiller, et bien c’était l’occasion de respecter sa volonté. Il y avait encore des gens à évacuer, des mains à serrer et des parieurs à payer.

***

Garrett avait fini de se rhabiller. Il avait troqué son vieux manteau contre un autre un peu plus récent, mais aussi plus épais. Ici il faisait froid à longueur de temps, si bien qu’on pouvait trouver des caleçons avec un côté doublé en fourrure. Sous le pan gauche du manteau, comme à son habitude, son arme. Son revolver était en permanence chargé, il ne pensait pas avoir d’ennuis, mais il vivait en permanence dans une forme d’alerte. Il tenait aussi sa canne, au fil des années il avait pris l’habitude de toujours l’avoir avec lui. Il vissa son chapeau sur sa tête, et emprunta un couloir de service afin de sortir dans un lieu un peu plus tranquille que la rue principale.

Il poussa la lourde porte en acier dont les gon usés grincèrent. Il se retrouva alors face à face avec un type louche. Encapuchonnée, la silhouette se tenait à tout juste un mètre de lui. Par réflexe, mais aussi par instinct, Garrett renforça sa prise sur sa canne.

    « La chienne aux cheveux cendrés, tu sais où elle est ? Qui est-ce ? »

L’ancien inspecteur ne voyait pas de quoi il était question, il resta silencieux.

    « Qui est-ce ? Une amie ? Ta compagne ? Une membre des forces de l'ordre ? »

Une fois encore il ne dit rien, il ne comprenait pas de qui on lui parlait, si ce n’est qu’il devait s’agir d’une femme.

    « Tu veux garder le silence ? Très bien, c’était ton dernier combat, je vais te crever, puis, la crever elle. »

Puis l'inconnu se jeta sur lui, avec une brique qu’il avait sans doute dû trouver sur le sol.

Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyVen 3 Avr - 13:01
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Agenouillée, Allys glissa la dague dans sa botte avant de se relever souplement. Posséder une arme pouvait toujours se révéler utile même si la jeune femme était plus équipée que la plupart des autres et les poches vides qui plus est. C’était surtout mieux qu’elle soit sur elle et non entre les mains de ce type louche qui avait disparut fissa. La jeune femme se doutait qu’elle en entendrait reparlé à l’avenir s’il était aussi hargneux que ce qu’il semblait avoir l’air. L’ingénieure n’avait pas un visage passe-partout et elle le savait, s’il voulait la retrouver ce serait aisé. Et bien qu’il ose, Allys n’était pas femme à avoir froid aux yeux bien au contraire. Elle se riait du danger comme s’il s’agissait d’une bonne amie et c’était, on peut le dire, un peu le cas au vu du nombre incalculable de fois qu’elle s’en était joué.

Pour l’heure la jeune femme avait d’autres idées en tête. C’est avec un air satisfait que la cendrée s’approcha du bookmaker. Elle se posa, bras croisés, en attendant qu’il termine avec les clients précédents puis lui fit signe, levant l’indexe et le majeur d’un mouvement léger. Celui-ci se fendit d’un sourire en l’abordant.


« Ah ! Et bien dites-moi, vous aviez prit de sacrés risques tout à l’heure ! »
« Le plaisir de gagner serait bien fade sinon vous ne trouvez pas ? »
« Ahah, peut-être bien. Quoi qu’il en soit si d’aventure vous souhaitez retenter l’expérience, vous pouvez me retrouver à cette adresse. Je sais où et quand se feront les prochains combats. »

Adressant un clin d’œil à la jeune femme il lui tendit sa part des gain ainsi qu’une carte annotée d’une adresse. Il fit rapidement demi-tour, ayant d’autres clients à satisfaire. Quant à Allys elle se retrouvait affublée d’une bourse bien lourde, les paris avaient clairement joué en sa faveur. Cela ne dura pourtant pas bien longtemps puisqu’alors un homme vint l’aborder à la sortie de l’usine. La saisissant par la manche, il la héla avec un certain désespoir noué dans la gorge.

« Mademoiselle, s’il vous plais ! »
« Mh ? » Marmonna-t-elle simplement en haussant un sourcil.
« Je vous en prie, voudriez-vous faire un échange ? J’ai tout perdu sur ce pari et j’en avait terriblement besoin... »

Accueuillant la remarque d’un soupire, Allys plissa les yeux d’un air dubitatif. Qu’est-ce qu’il voulait d’elle exactement ? Mais à bien l’observer, l’homme avait effectivement l’air au bout du rouleau. Des vêtements de mauvaise facture, les cheveux gras et aussi mal taillés que sa barbe, l’inconnu devait connaître des difficultés financières sans aucun doute.

« Très bien. » Souffla-t-elle finalement. « Vous proposez quoi ? »
« Ma paire de gants grappins contre la moitié de vos gains. »

L’air maussade de la jeune femme s’éclipsa en un clin d’œil à la mention du mot grappin, remplacé par une étincelle de vif intérêt. Il était sérieux ? Voilà quelqu’un d’assez désespérer pour ne pas se rendre compte qu’il possédait des bijoux de technologie. Personnellement, jamais Allys ne se séparerait de tels instruments. Bon, la jeune femme était une véritable collectionneuse en la matière, cela aidait. C’est avec un sourire carnassier qu’elle se défit de sa bourse.

« Et comment ! Je vous préviens c’est trop tard pour faire machine arrière ! »

Avec un certain empressement, Allys déposa le sac entier dans la paume de l’homme, bien trop euphorique au contact de ces petites merveilles. Elle ne prit même pas la peine de lever les yeux vers son interlocuteur. Il avait pourtant les yeux écarquillés de surprise en constatant qu’elle lui avait léguer l’entièreté de son argent comme on se débarrasse d’un objet encombrant. Sans le moindre remord ni regret. Elle n’en avait juste rien à faire.

« Merci. » S’équipant déjà, elle se dirigea vers la sortie tout en ajustant les gants au niveau de ses poignets. « Cette soirée est plus enrichissante que ce que je pensais... »


***


« Hey ! Je n’ai pas perdu la main ! » S'enorgueillit-elle après s’être projetée jusqu’au toit.

L’ancienne usine était un vrai terrain de jeu de par sa grandeur et ses volumes différenciés dans l’architecture. La jeune femme pouvait courir sur de longues distances tout autant que se projeter sur des hauteurs intéressantes. Le seul problème consistait à manier avec précision les grappins. Ils n’étaient pas aussi perfectionnés que ceux de Chafouin et il fallait charger l’air comprimé avant chaque tir pour les gants mécaniques, ce qui rendait les mouvements bien plus lents et moins fluides que les dynamiques. Qu’à cela ne tienne, c’était un début, rien n’empêchait Allys de les perfectionner par la suite.

Alors qu’elle redescendait finalement, des échos de voix lui parvinrent en contrebas. La jeune femme se laissa glisser jusqu’à l’extrémité du toit, puis jeta un coup d’œil vers leur source. Il valait mieux éviter qu’elle ne tombe sur quelqu’un lors de sa descente en rappel. Il y avait deux personnes dans cette ruelle pourtant peu empruntée. L’une d’entre elle jetait des propos fort grossiers de sa voix sifflante de vipère. Et elle n’était pas inconnue… Serait-ce l’abruti au couteau ? L’opportunité de venir lui couper l’herbe sous le pied était terriblement tentante. N’était-ce pas une cible dans sa main?



***


« … Je vais te crever, puis, la crever elle. »

CRAC.

« Q..Q..Qu... QUOI ?! »

Les yeux injectés de sang de l’homme prit de folie meurtrière se révulsèrent d’ahurissement. Sous ses yeux la brique venait d’être projetée avec fracas contre le mur opposé au tir d’un grappin, le tout s’étant déroulé à un ou deux centimètres tout au plus du visage de l’agresseur. La corde siffla dans l’air l’instant suivant lorsque la coupable rappela à elle l’instrument. Perchée en hauteur, une jambe pendant dans le vide, la jeune femme à la crinière d’une blancheur éclatante le narguait avec une auto-satisfaction non feinte.

« C’est moi que tu cherches ? »
« Descends de là, sale enfant de catin ! »
« T’es sûr ? Je t’ai pas assez humilié comme ça ? » Se moqua-t-elle. « Okay, si t’insistes. Mais tu vas le regretter. »

Plaçant soigneusement le crochet, Allys se redressa puis se laissa tomber, glissant jusqu’au sol avec une grâce insolente. D’un mouvement du poignet, elle fit revenir le grappin.

« Ah ! Je suis sûr que vous vous croyez forts tout les deux hein ? Mais vous savez quoi, moi aussi j’ai du renfort, y en a un qui a autant envie que moi de vous réduire en miette… »

Allys haussa un sourcil. Sérieux ? Non parce que y en avait d’autre des dingues ? A moins que ce ne soit le gorille du ring, ce qui expliquerait en parti la véhémence de ce type.

Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyLun 6 Avr - 17:07
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que cet homme à l'aspect négligé, n'avait rien d'un type "sain d'esprit". La première hypothèse de Garrett était qu'il devait faire face à un drogué en manque, le genre un peu trop instable pour se rendre compte de ses actions, mais cela n'allait pas l'empêcher de lui mettre une bonne raclée. Alors qu'il s’apprêtait à esquiver un coup de brique, celle-ci se retrouva projetée contre le mur, sous le regard ahuri et colérique de l'agresseur. Le regard de l'inspecteur se porta instinctivement dans la direction d'où semblait provenir l'intervention divine. Il ne lui fallut pas plus d'une seconde pour faire le lien entre la jeune femme, et les propos incohérents du type forcené. Il plissa légèrement les yeux lorsque celle-ci se décida à quitter son perchoir. Les deux individus semblaient s’être déjà rencontrés.

« Eh bien vas-y, plus on est de fou plus on rit. »

Garrett venait tout juste de finir sa phrase lorsqu’il sentit une énorme paluche ferrée se poser sur son épaule.

« Comme on se retrouve " Garrett ". »

Il était inutile pour lui de se retourner pour savoir de qui il pouvait s’agir. Il se demandait d’ailleurs comme la personne en question avait pu se faufiler derrière lui sans que personne ne le remarque. Dans tous les cas, il était un peu tard pour réfléchir. Le colosse le souleva du sol comme un bambin qui risquait de prendre la déculottée du siècle, puis il le jeta plus loin dans la ruelle. L’homme roula sur quelques mètres avant de s’arrêter contre un pan de mur, légèrement sonné par cette cascade improvisée. Étrangement, il pensa d’abord à la santé de la jeune femme, plutôt qu’à la sienne, sans doute un vieux réflexe qui lui avait valu pas mal d’ennuis par le passé. Il n’eut cependant pas le temps d’y songer très longtemps, car le géant ne tarda pas à se diriger vers lui d’un pas décidé.

En vérité, dans un coin de son esprit, il avait une drôle d’impression… Celle d’être revenu dans le passé, et d’avoir malgré lui fourré son nez dans une fourmilière de problèmes. Qu’avait-il fait si ce n’est mettre une raclée bien méritée à un adversaire supplémentaire ? Était-ce le mauvais bougre ? Était-il le bourgeois en question ou un vulgaire homme de main là pour faire le ménage ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit, alors qu’il n’avait vraisemblablement pas le temps d’y songer. Il espérait simplement que la jeune femme s’en sorte mieux que lui.

Le colosse leva la jambe, Garrett roula alors sur le côté, évitant un coup qui l’aurait sans doute encastré dans le mur de brique rouge pour de bon. Comme lors du combat, le grand assénait des coups d’une violence sans pareille, mais il était lent. Il se remit rapidement sur ses deux jambes, il ressentait de nouveau la douleur dans son torse… le coup devait avoir réveillé la douleur, ou au mieux révéler une ou deux côtes fêlées…

Tout juste fut-il debout que le géant fut de nouveau sur lui, le saisissant à la gorge pour l’étrangler. Garrett eut beau envoyer quelques coups de genou bien placés, le colosse ne sembla pas y sentir.
Alors qu’il sentait la pression de la prothèse lui écraser la gorge, qu’il voyait sa vision se troubler d’un voile sombre. Du bout des doigts il se saisit de son arme qui pointa ensuite en direction de la mâchoire de son agresseur. La détonation raisonna dans la ruelle alors qu’une gerbe de sang gicla sur le mur.

Le grand tomba alors lourdement en arrière entraînant Garrett avec lui. L’ancien inspecteur se redressa alors tant bien que mal, arme au poing, le visage couvert de gouttelettes rougeâtres. Il aurait aimé ne pas devoir appuyer sur la détente, mais c’était lui ou son adversaire, au moins celui-ci ne risquait plus de s’en prendre à qui que ce soit. Le bruit du coup de feu allait sans doute alerter les gens autour, principalement les spectateurs qui n’avaient pas encore quitté l’enceinte de l’usine. La porte de l’arrière s’ouvrit alors avec fracas, laissant apparaître un Rorik surpris, mais aussi effrayé. Il ne lui fallu pas longtemps pour comprendre, le grand étendu au sol dans une marre de sang, Garrett arme à la main, se tenant le flanc avec sa main libre. Il eut l’air horrifié avant de finalement se ressaisir.

Cependant, il restait encore un agresseur, et l’ancien inspecteur comptait bien en apprendre plus sur tout ce merdier sans nom qui lui tombait une fois encore au coin du visage.

« Alors, d'autre renfort ? Quelqu'un peut-être ? »

Son ton était ironique, il se doutait qu'il n'y aurait plus personne pour l'aider, le Colosse était bien le seul atout qu'il avait, et l'atout souffrait à présent d'une aération crânienne mortelle. Alors qu'il avançait en se tenant le flanc, il pointait déjà son arme sur le dernier individu, celui qui, de toute évidence semblait en avoir après la jeune femme.

Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyDim 3 Mai - 15:27
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L’instinct de la jeune femme ne l’avait donc pas trompée, l’individu louche était bien de mèche avec le gros balourd qui avait faillit réduire en bouillit le solide gaillard sur le ring un peu plus tôt. Cet espèce de dingue avait donc non pas une ou deux mais très certainement trois fois tenté d’en finir avec la vie du jeune prodige… Il devait en avoir après sa carrière qu’il avait dû lui faire de l’ombre. Enfin, c’était une théorie. Et ça expliquait le lien entre les deux énergumènes.

Quoi qu’il en soi, le moment n’était pas à la réflexion car déjà le colosse venait d’agripper le brun et le projeter durement quelques mètres plus loin. Allys tenta un mouvement du poignet dans l’idée de projeter son grappin mais elle pesta aussitôt. Si seulement elle avait eu le modèle dynamique et pas cette entrée de gamme ! La recharger serait bien trop long… Sans perdre une minute, elle se délesta de son arme devenue inutilisable pour faire face au premier individu. Celui-ci s’était précipité sur elle, profitant de so, moment de faiblesse. En un rien de temps, Allys se retrouva clouée au sol, immobilisée. L’inconnu était perché au dessus d’elle, tâtonnant d’une main le sol vers la brique dont la cendré l’avait délesté plus tôt tandis que l’autre tentait de maîtriser l’ingénieure.

Vu d’aussi près, la jeune femme pouvait entrevoir ses traits. Hormis ses yeux révulsés de rage, il ne semblait pas être un adepte de violence d’ordinaire. Sa silhouette n’avait rien d’élancée ou puissante, il était même plutôt frêle, seulement poussé par l’adrénaline. Ce n’était pas pour autant que la jeune femme irait le sous-estimer, surtout en position de faiblesse : Celui-ci avait récupéré l’objet et tentait à présent de la fracasser avec tandis qu’elle se débattait vivement. Elle reçut quelques coups sur le haut du corps mais également à ses mains qu’elle plaçaient au dessus de son visage pour protéger sa tête avant de tenter le tout pour le tout en lui saisissant le visage, les pouces appuyant contre les globes oculaires de son agresseur. L’homme émit un hurlement strident, s’éloignant d’elle avec vigueur. Ses yeux rougis larmoyaient si bien qui s’en trouva désarçonné.

Allys n’attendit pas une seconde de plus pour se remettre debout également. Sans attendre, elle se saisit du canif glissé dans sa botte qu’elle pointa vers l’homme encapuchonné. La peau meurtrie par la pierre rugueuse, la jeune femme sentait le liquide écarlate couler sur ses avant-bras, aussi chaud que ses pulsions sanguinaires qu’elle avait refréné des années durant. La tentation de basculer à nouveau vers ses plus bas instincts était terriblement tentant… Mais avant qu’elle ne puisse découvrir si elle aurait été en mesure d’agir rationnellement un coup de feu retentit.

Reprenant ses esprits, la jeune femme porta ses yeux vers le colosse. Il y avait du sang partout sur le mur… Mais ce n’était pas celui de l’homme dont elle était venu en aide. Fort heureusement, c’est la montagne de muscles qui s’écroula au sol. Garrett n’avait pour autant pas été épargné par ce combat  et ils n’en avaient pas fini encore. Alors que la porte s’ouvrait à la volée, la scène qui se déroulait dans la ruelle était épiée par quelques spectateurs abasourdis. Tandis que le brun hélait la foule avec ironie, Allys eut la bêtise de relâcher sa garde. Le dingue à la pierre en profita pour lui morde le poignet afin de récupérer sa lame et venir la plaquer sur le cou de l’ingénieure. C’était de toute évidence un acte désespéré au vu de sa situation mais elle n’était clairement pas en faveur de la cendrée.


« Poses ton arme ou je l’égorge ! Je le ferai ! »
« Et ensuite ? Quoi qu’il arrive ça va mal finir pour toi, tu le sais. »

Articula doucement Allys avant de se faire tirer en arrière par la poigne agrippée à ses cheveux, ce qui offrit davantage sa peau à la lame froide.

« Toi la ferme ! Ouvres la bouche encore et je te saigne ! »

Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyJeu 7 Mai - 17:28
Irys : 739858
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Et voilà que dans un élan de courage et de bravoure insoupçonné, le type à la silhouette fluette s’empressa de prendre la jeune femme aux cheveux cendrés en otage. L’ancien inspecteur soupira, il aurait pu sans mal lui mettre une balle dans la tête et passer à autre chose… mais en tuant cet homme, il perdrait alors l’occasion de pouvoir poser quelques questions. Rorik se tenait toujours à la porte, pour l’instant, il était le seul véritable témoin à avoir tout vu. Il y avait bien sûr d’autres badauds dans le coin, trop loin pour être en mesure de voir distinctement quelque chose, Garrett avait encore un peu de temps devant lui. Rorik le regarda longuement avant d’hocher la tête -caché dans l’ouverture de la porte, l’agresseur ne pouvait pas le voir-, puis il disparut en laissant la porte entrouverte.

« Et après ? Tu feras quoi hein ? »

L’homme ne répondit pas, sans doute parce qu’il n’y avait pas de bonne réponse. De toute matière, qu'il s'agisse de garder la jeune femme en otage, ou tout simplement l'éliminer, rien ne lui aurait permis de s'en sortir indemne.

« C’est à moi que tu en voulais non ? Laisse donc la fille partir, ensuite on pourra discuter. »

« Nan ! Elle est trop précieuse pour toi ! Si je la lâche, tu vas me flinguer avant que je ne puisse lever le petit doigt… »

Visiblement, il pensait que l'ancien inspecteur connaissait la jeune femme, alors que cela n'était pas du tout le cas, ou alors il ne parvenait pas à s'en souvenir. Cependant il ne dit rien sur cela, afin d'éviter une action idiote de la part de l'autre homme.

« Je pourrais le faire dès maintenant. »

« Qu’importe ! T’es dans l’pétrin, et la chienne aussi… On sait même pas d’où tu sors, et tu viens jouer les combattants dans la cour des grands, tu vas t’mordre les doigts.. »

Pendant ce temps, Rorik avait fait le tour en passant par l’intérieur du bâtiment, il en avait profité pour récupérer une vieille bouteille que quelqu’un avait oubliée dans un coin. Il pouvait aussi voir certaines personnes se diriger vers la ruelle, le coup de feu avait bel et bien attiré l’attention de la plupart des personnes encore dehors à cette heure. Rorik pressa le pas tout en gardant sa bouteille en main. Au détour d’un couloir, il poussa une des portes de service de l’usine pour se retrouver plus en amont dans la ruelle. Le type au couteau et la jeune femme se tenaient dos à lui. Garrett le voyait approcher et faisait tout son possible pour ne pas se concentrer sur la progression lente de son allié.

« Et lui là ? » demanda-t-il en pointant le corps sans vie avec le canon de son arme. »

« Un bon gars, excellent même, pour lui aussi tu vas payer. Ils te feront rôtir les mains pour ça et on n’entendra plus jamais parler de toi ! »

« Ils ? »

« Assez joué ! Pose ton arme tout de suite bagarreur, ou je lui taille un sourire… »

« D’accord… D’accord, du calme, tout va bien se passer… »

Garrett obtempéra finalement, il se pencha un peu en avant et déposa son arme au sol. Rorik se tenait alors juste derrière eux, il leva bien haut son bras prêt à abattre sa bouteille. L'agresseur ne semblait se douter de rien, ce qui était une bonne chose.

« Bonne nuit. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes espèces de fouille-me… »

Le bruit caractéristique du verre brisé se fit entendre au milieu de la ruelle et l’homme s’écroula inerte, lâchant son couteau par la même occasion. Ne perdant pas une seule seconde, Garrett récupéra son arme, puis son fidèle chapeau avant de s’élancer vers Rorik. L’homme semblait sous l’choc, bien que Garrett eut du mal à croire que c’était la première fois qu’il fracassait une bouteille sur la tête d’un inconnu.

« Bon Dieu Garrett, mais qu’est-ce que je fais… Qu’est-ce que je f… »

« Tu sauves une vie. Ne reste pas là aide moi. Il posa alors son regard sur la jeune femme. Blessée ? »

Elle avait les bras égratignés, Garrett n'avait malheureusement pas pu lui venir en aide car lui-même avec eut quelques problème de son côté. D'ailleurs il avait encore mal sur son flanc droit, même s'il tentait dissimuler sa gène, un œil attentif aurait vite fait de s'apercevoir qu'il était souffrant.

« Vous devriez peut-être venir avec nous, rester ici dans votre état, c’est pas l’mieux à faire. »

« Et tu veux aller où bon sang ? »

« Regarde autour de toi, il y a plein de vieilles usines abandonnées, j’ai des questions à poser, à moins que tu ais le moyen de me donner les réponses ? »

« J’ai pas de réponse malheureusement… Aller… »

Joignant le geste à la parole, Rorik attrapa les jambes du type tandis que Garrett s’occupait des bras. Au bout de la ruelle, on pouvait d’ores et déjà voir les premières têtes apparaître. Il ne restait plus qu’à voir ce que la jeune femme comptait faire.

Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyMar 30 Mar - 19:30
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Allys assistait à l’échange avec une certaine impuissance. La lame toujours collée contre sa gorge était un très bon dissuasif pour qu’elle tente d’émettre le moindre son mais pourtant la jeune femme gardait simplement son calme. Si cet homme avait vraiment voulu la tuer maintenant il l’aurait fait, quant à son idée d’en faire une otage… Si seulement cet imbécile avait saisit que strictement rien ne liait le combattant à l’ingénieure, rien à part le fait qu’elle ait eu l’envie de lui sauver la mise. Quoi que décide de faire le brun, il pourrait le faire sans remord ni appréhension. A vrai dire son agresseur était aculé même si Allys ne saisissait pas encore la stratégie du son allié de circonstance. Occupait-il l’autre ignare dans un but de gagner du temps ou bien avait-il déjà une idée en tête ?

Finalement l’homme sembla finir par céder aux ordres de son agresseur mais l’instant d’après mais un grand fracas retentit, entrainant à sa suite un mouvement qui libéra la jeune femme. D’instinct, elle se retourna vivement, reculant d’un pas. Face à elle se trouvait un autre homme, le goulot d’une bouteille brisée entre à la main. Hochant la tête d’un remerciement silencieux, Allys s’accroupit afin de récupéra la lame qu’elle rangea à nouveau dans sa botte puis elle alla récupérer ses grappins laissés au sol un peu plus loin. Entre temps son allié les avait rejoint ce qui donna deux informations à la jeune femme : Les deux hommes se connaissaient et le guerrier s’appelait Garrett.


« Blessée ? » L’interpella-t-il.
« Oui. Mais ça ira. »

Le sang sur les bras, mains et épaules de la jeune femme était sans doute alarmant mais elle avait échappé au pire. Une gorge tranchée aurait eut un effet bien plus dramatique. Garrett avait bien plus souffert, cela se voyait même s’il tentait de ne pas le montrer. Une novice n’y aurait pas fait attention mais Allys avait connu suffisamment de situation désastreuses pour en connaître les conséquences. On prend toujours des coups et ceux qu’il avait reçut l’avaient bien amoché.

Un autre coup d’œil aux alentours informa l’ingénieure que les badauds commençaient à s’agiter au loin. Ils ne mettraient pas longtemps avant d’avoir l’idée de se joindre à eux. A ses côtés Garrett et son comparse s’étaient saisit de l’homme désormais inconscient, bien désireux de s’enfuir d’ici au plus vite. Quant à Allys, elle eut un moment d’hésitation. Devrait-elle mettre les voiles avant de s’embarquer plus profondément dans une histoire de toute évidence déjà sordide ? Il n’était pas trop tard pour les laisser se débrouiller seuls… Mais après tout, elle avait déjà fourré son nez dedans non ? Et Allys était bien incapable de résister à l’envie de remettre à sa place quelques emmerdeurs de plus. Bien, c’était décidé. En quelques enjambées la jeune femme rejoignit les deux hommes.


« J’en suis. » Affirma-t-elle. « Si vous n’avez pas le vertige, je peux nous faire passer par les toits, ça sera plus discret. Par contre je ne peux prendre qu’une personne avec moi donc faudrait que l’un de vous deux prenne l’un de mes grappin et l’énergumène. A vous de voir, sinon on serre juste les fesses en espérant courir assez vite. »

Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyMar 6 Avr - 13:35
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Garrett lança un coup d’œil à son compagnon, Rorik hocha la tête.

- Je n’ai pas le vertige... et la demoiselle à raison, on ferait mieux de passer par les toits, moins de chance d’être vu part un péquenaud.

L’ancien inspecteur ne répondit pas immédiatement, il regarda un peu plus en amont de la rue, voyant la masse de civiles se regrouper pour satisfaire leur curiosité morbide.  

- Si tu préfères, moi je vais rester sur la terre ferme, s’assurer que personne ne nous suit, j’imagine que ce n’est pas les deux seuls tordus du coin. Tu ne les connais pas vrais ?  

Alors qui s’apprêtait à passer l’inconscient sur son épaule, l’homme se figea. Son regard se posa dans un premier temps sur la jeune, espérant voir en elle une quelconque forme de soutien. Au loin la foule commençait à approcher, les passants allaient bientôt tomber sur le premier cadavre.

- Garrett... On n'a pas le temps, ils arrivent, t’as pas envie d’être vu ici nan ?

- J’ai tout mon temps. Réponds, tu les connaissais, pas vrai ?

- Chier... Évidemment que je les connais, ça fait combien de temps que je suis dans ce milieu ? Tu penses bien que je connais les ficelles bordel. Les combats sont toujours gérés par les mêmes types, ceux qui s’assurent du sort des vainqueurs comme des gagnants. J’ai toujours tenté de te protéger, mais là... Force est de constaté que tu gagnais trop, et excuses-moi tu peux, mais t’a rien du type gérable. Ils ont perdu du fric, et le seul moyen de s’assurer une certaine tranquillité, c’était de te mettre la tête au carré. Mais ça a dérapé Garrett... Je ne pensais pas que ça nous tomberait dessus maintenant...

Garrett ne répondit pas. L’ancien inspecteur n’était pas idiot, il savait très bien que les petits combats illégaux étaient bien souvent gérés par un groupe de pourris. Le genre de personne capable d’acheter les victoires comme les défaites. L’homme se battait simplement pour arrondir des fins de mois difficiles, mais se coucher contre une somme d’argent, ça, il ne l’aurait jamais fait. Maintenant, d’autres types allaient se lancer à ses trousses et possiblement après ceux qui l’avaient aidé à un moment donné. Que ferait Rorik si deux gorilles lui tombaient dessus au coin d’une rue ? Que ferait la jeune femme ? Garrett hocha la tête.

- On réglera ça plus tard. Pars avec la fille et notre copain. Je vous attends là-bas.

L’ancien inspecteur pointa du doigt une usine désaffectée à une centaine de mètres, puis il mit un pas devant l’autre à un certain rythme. Ne regardant pas derrière lui, l’homme se glissa entre deux murets de pierres pour distancer la foule. Il se dépêcha pour déboucher sur une nouvelle ruelle, celle-ci était totalement calme. En vérité il n’aurait pas eu besoin de se dépêcher, les témoins s’étaient tout simplement arrêtés au premier cadavre en hurlant. Personne n’avait osé s’aventurer plus loin, de peur de finir dans le même état que le bougre étendu sur le sol.  

Il ne fallut pas plus d’une dizaine de minutes pour que les deux agents présents durant le combat se retrouvent près de la dépouille, deux autres membres des forces de l’ordre s’affairaient à écarter la foule de curieux.  

- Viktor menace de tuer un type, et voilà que l’on retrouve étendu là... Moche.  

- Au moins il le méritait, j’imagine que le type qui lui a éclaté la prothèse ni est pas pour rien, en même temps, un gros comme ça qui te tombe dessus, c’était ça ou la mort.  

- Ce n’est pas une raison, ces gars-là, ils se battent pour l’argent, des tarés. Le gout du sang ça les attire et ça leur fait faire n’importe quoi.

- On fait quoi alors ?

- On trouve notre deuxième combattant, c’est le poulain de Rorik, suffit de trouver ce vieil alcoolo et de lui poser les bonnes questions. Empêche les gens de rentrer chez eux, on a des questions à poser, on fouillera le coin demain au lever du soleil.

***

Garrett se glissa par l’ouverture de la porte principale de l’usine, un énorme battant en acier usé par le temps. L’endroit était des plus lugubres, le genre de bâtisse idéal pour se débarrasser d’un corps. L’éclairage public permettait d’y voir légèrement, suffisamment pour s’orienter sans risquer de se rompre le cou dans une chute. Après plusieurs mètres parcourus dans les débris, l’ancien inspecteur mit la main sur une vieille lampe à huile qu’il parvint à allumer.  

Garrett resta immobile dans un coin, attendant ses compagnons de fortune, à ce moment, il ne savait pas encore s’il pouvait faire confiance à la jeune femme. Elle avait bien failli y passer, mais peut-être que tout cela restait une façade, il comptait bien être sur ses gardes à leur arrivée.

Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyDim 18 Avr - 11:12
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L’idée de la jeune femme fit mouche. Il était clair que voir trois personnes fuir une scène de crime tout en trimballant quelqu’un d’inconscient éveillerait au mieux la curiosité au pire la suspicion. Cependant il leur restait encore une minutes ou deux avant que l’attention de la foule ne se détourne de la source morbide de leurs futurs ragots… Et les deux hommes en profitèrent pour discuter. L’échange entre les deux comparses était certes intéressant mais Allys n’avait pas de temps à perdre pour l’instant. Elle ne retint que l’essentiel : Garrett allait finir à pied, afin, au cas où, de pouvoir vérifier si on les suit mais son comparse allait passer l’épreuve de foi en suivant la jeune femme et l’autre chose était que l’ex-combattant s’inquiétait de ce qui se cachait derrière les grosses brutes.

Garrett avait besoin de réponse, et ça se comprenait… Mais son comparse était de toute évidence réticent à parler pour l’instant. Allys posa ses deux pupilles ambrées sur celui dont elle ignorait encore le nom et, se défaisant d’un grappin, elle le-lui tendit impérieusement. Le message était clair : Elle n’escomptait pas lui prêter main forte mais elle n’avait pas non plus la patience d’attendre indéfiniment qu’il se décide à lui dire la vérité. N’ayant pas d’autre choix, il s’exécuta, exposant rapidement la situation. Cela suffit à l’homme brun, qui se décida enfin à se remuer. Laissés seuls, Allys se rapprocha de Rorik.


« Très bien, je vous explique comment ça fonctionne. » Désignant son propre grappin comme modèle, elle lui montra par des gestes précis comment enclencher les mécanismes au fur et à mesure de ses explications. « Elle fonctionne en un tir donc choisissez bien votre point de fixage. Une fois trouvé vous actionnerez ici pour le propulser et là pour vous faire remonter. Pour vous détacher un coup de poignet suffit mais pour qu’il fonctionne a nouveau faut que vous le rechargiez de cette manière. C’est compris ? »

La jeune femme attend l’aval de son partenaire avant de scruter les hauteurs. Elle repéra très vite des points d’attaches solides qu’elle désigna à Rorik. Mieux valait que pour son premier lancé il soit le plus à l’aise possible, une chute pourrait facilement lui être fatale avec ce grappin de première facture. Lorsque l’ingénieure en aurait le temps elle pourrait la faire améliorer en dynamique mais pour l’instant cela suffirait en faisant attention.

Actionnant le mécanisme, Allys se laissa tractée la première, très vite suivit par son acolyte. Le fait est cependant qu’il était désavantagé avec le corps inconscient sur le dos, suffisamment pour avoir quelques difficultés à remonter sur le bord du toit. Heureusement pour lui, Allys l’accompagnait de près. De là où elle se trouvait elle put lui offrir une main secourable pour l’aider à se hisser jusqu’à la plateforme. Maintenant qu’ils étaient en hauteur, cela irait mieux, le bâtiment était relativement large et il suffirait d’un saut pour rejoindre le suivant. Du moins en théorie… Mais Allys aimait ce sentiment grisant de danger imminent. Chaque fois qu’elle se retrouvait sur haut, au bord du précipice, elle se sentait terrorisée... mais vivante. C’est sans attendre qu’elle s’élança à vive allure, se donnant une bonne impulsion pour le premier saut. Elle eut toutefois un regard en arrière à l’arrivée, vérifiant que Rorik suivait le mouvement. Sans trop de surprise, il était légèrement décontenancé. Tapotant sur son gant pour lui rappeler le grappin à son poignet, elle s’adressa à nouveau à lui :


« C’est instinctif, il ne faut pas réfléchir. Sautez et enclenchez-le. »

A son tour Rorik s’exécuta. Compensant allègrement le poids supplémentaire, le grappin fit son office et l’homme n’eut cette fois pas besoin de l’aide de la jeune femme. Celle-ci hocha la tête, ravie de constater qu’il s’en sortait parfaitement, avant de se détourner vers leur objectif. Celui-ci ne se trouvait plus très loin et le trajet jusqu’au bâtiment désigné ne leur prit pas longtemps. Une fois arrivés à destination, Allys montra à Rorik comment placer son point d’ancrage pour pouvoir descendre en rappel. Une fois en bas, elle décrocha le grappin d’un mouvement de poignet et actionna le rappel puis elle récupéra son deuxième gant avant d’aider son compagnon à soutenir l’inconscient une fois sur la terre ferme.

Il fallait bien avouer que le lieu était bien choisit. Suffisamment éloigné pour que personne ne les entende et pourtant assez proche pour que l’on ne se doute pas de leur présence. Après tout lorsque l’on fuit une scène de crime on essai en général d’aller le plus loin possible. Cela leur laisserait le temps de décider de la marche à suivre. Et d’interroger cet imbécile, pour commencer. Idiot qu’ils étaient bien ravis de pouvoir déposer au sol. Allys resta pourtant perplexe en arrivant sur les lieux. La présence d’une lampe à huile allumée prouvait la présence de quelqu’un mais elle ne voyait pas où se cachait Garrett. Se méfiait-il ? C’était justifié après tout et peut importe puisqu’elle n’avait rien à cacher, mais en attendant qu’il se montre, elle s’adressa à son acolyte.


« Je n’ai pas eu le temps de vous le dire, mais merci. » La jeune femme s’était touché instinctivement la fine marque du couteau à sa gorge, y faisant par-là référence. « Je m’appelle Allys Terasu et vous ? » Marquant une pause, elle laissa son regard dérivé vers l’homme à leurs pieds. « On ferait mieux de trouver de quoi l’attacher avant qu’il ne se réveille... »

Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyLun 19 Avr - 17:49
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Rorik savait jouer des poings, il avait quelques connaissances de la rue, et tout compte fait il n’avait rien d’un mauvais bougre. Mais, utiliser un grappin pour passer par les toits, ça, c’était une nouveauté. Pour le coup, l’idée de suivre Garrett et de risquer de s’en prendre une semblait moins dangereuse que faire confiance à une cordelette et à un lanceur. Mais quel homme aurait avoué avoir peur devant une femme ? Aucun. Rorik se racla la gorge et serra fort le gantelet qui lui permettrait de s’élever dans les airs. Mettant sa peur de côté, l’homme imita la jeune femme et se contenta de se laisser tracter en serrant les fesses. Certes à deux hommes ils étaient bien plus lourds que la minette, mais le grappin ne sembla pas en être impacté.

Le trajet se déroula sans encombre, même si sans l’aide de la jeune femme, Rorik avait sans doute fait un plongeon mortel depuis le premier toit atteint. L’usine bien qu’en mauvais état, permettait au moins d’êtres à l’abri des regards. L’idiot une fois au sol, Rorik prit quelques instants pour souffler, jusqu’à maintenant la soirée avait été mouvementé.

« De rien… Moi c’est Rorik. »

À son tour l’homme laissa son regard glisser vers l’inconscient.

« Ouais je ne sais ce que Garrett à prévu… Toutes ces histoires c’est... »

« Pas dans tes habitudes. »

La voix de l’ancien inspecteur tonna du fond de la pièce, l’homme se tenait dans la pénombre près d’une vieille fenêtre aux carreaux cassés. L’endroit était calme, en même temps, difficile d’imaginer l’ombre d’une activité dans un vieux quartier industriel.
Rorik acquiesça silencieusement.
Garrett se retourna et s’avança dans le rayon de lumière de la vieille lampe à huile, se regard ne se posa pas tout de suite sur le type au sol, il regarda d’abord Rorik puis la jeune femme.

« Tu disais que la pègre gérait les combats ? »

« En grande partie ouais. Les gros bonnets ont des combattants fétiches qu’ils mettent en avant de temps à autre. En échange d’un peu d’argent, la milice ferme les yeux, tout le monde y gagne, jusqu’à ce qu... »

« Jusqu’au grain de sable dans l’engrenage. »

Le type au sol commença à remuer légèrement, Rorik s’écarta d’un pas en arrière.

« Et en cas de grain de sable, ils envoient des gars pour corriger le problème. Tu as une idée de qui ? Pour ceux-là je veux dire ? »

Rorik se gratta le crâne quelques instants, il coula un regard à la minette dans l’espoir que quelqu’un temporise la conversation.

« Eh… Celui que… que tu as descendu je ne connais pas son nom, tout ce que je sais c’est qu’il travaillait pour quelqu’un d’important, un type avec pas mal d’influence, mais… je connais pas son nom... »

« Et maintenant en plus d’en avoir après moi, ce connard voudra ta peau, et la vôtre aussi, j’imagine. »

Garrett posa son regard sur la jeune femme. L’ancien inspecteur était presque certain qu’il y avait un troisième homme dans le lot, un en arrière chargé de rapporter comme un gentil chien en cas de problème. À présent Rorik était en danger, tout comme la demoiselle. L’inconscient gigota une fois encore. Garrett s’avança et, le retourna sur le dos.
Une bonne claque du revers de la main le tira de ses songes.

« Qu’est-ce que ? »

L’ancien inspecteur attrapa le bougre par le col pour le remettre sur ses deux jambes.

« Qui t’envoie !? »

« Tu crois que j’vais te répondre ! Sale connard ! »

Un coup au ventre plia le bougre en deux, Garrett le laissa retomber sur les genoux en toussant comme un phoque. Il peina à reprendre sa respiration.

« Or… ordure… On… On sait tout de toi… T’es un ancien flic… d’Unellia. Tuer pour te défendre c’est une chose, mais moi, tu m’feras rien, t’as pas le cran. »

En vérité si, Garrett aurait eu le cran d’en finir avec lui pour de bon, mais il lui fallait un nom, il devait savoir qui en avait lui, et un mort n’aurait pas été des plus causants.

« C’est vrai, tu me connais ? Très bien. »

L’ancien inspecteur releva l’individu, puis après l’avoir fit pivoter il le bouscula légèrement vers la jeune femme.

« Mais elle tu l’as connais pas, et moi non plus. »

Allys Terasu
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Par un soir de grand froid EmptyJeu 20 Mai - 21:45
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La voix de l’inspecteur interrompit l’échange entre Allys et son acolyte. La jeune femme dirigea instinctivement le regard vers la source encore cachée par la pénombre. Elle se doutait bien qu’il les avait épiés depuis leur arrivée et c’était compréhensible. A sa place Allys non plus n’aurait pas une confiance immédiate. L’ingénieure allait devoir prouver sa bonne foi si elle voulait qu’ils apprennent à se faire confiance. Cependant elle se contenta dans un premier temps d’écouter l’échange entre les deux hommes. Combattre des pirates du ciel, des citoyens hors de contrôle ou des mages à l’esprit de vengeance ça elle y avait déjà été confrontée, mais elle ne s’était encore jamais mis à dos la pègre. Elle rendit un regard appuyé à Rorik lorsqu’il tenta silencieusement de chercher son soutien. Que pourrait-elle dire ? Elle aussi était curieuse de savoir jusqu’où l’homme avait des informations sur eux.

« Eh… Celui que… que tu as descendu je ne connais pas son nom, tout ce que je sais c’est qu’il travaillait pour quelqu’un d’important, un type avec pas mal d’influence, mais… je connais pas son nom... »
« Vous ne savez pas grand-chose en faite... » Soupira Allys.
« Et maintenant en plus d’en avoir après moi, ce connard voudra ta peau, et la vôtre aussi, j’imagine. »
« Ne vous en faites pas pour moi, j’ai connu pire. » Se contenta de répondra l’ingénieure en haussant les épaules.

Ce ne serait pas la première fois qu’on essaierait de s’en prendre à la cendrée. Elle avait même plutôt le don pour s’attirer les ennuis et cela ne l’avait jamais effrayée. Cependant ils avaient un avantage pour l’instant que Garrett s’empressa d’utiliser en réveillant leur prisonnier, l’interrogeant avec hargne. Mais aussi intimidant soit-il le bougre s’était renseigné à son sujet… Ainsi le combattant était dans les forces de l’ordre par le passé. Il est vrai qu’il en avait la carrure mais l’ingénieure ne n’avait pas soupçonné, en revanche cela éveilla sa curiosité. Que s’était-il donc passé pour qu’il en arrive à cette extrémité ?


« C’est vrai, tu me connais ? Très bien. Mais elle tu l’as connais pas, et moi non plus. »

Soudain l’attention s’était tournée vers la cendrée, plaçant en suspens ses réflexions. Les pupilles de la jeune femme s’illuminèrent d’un air dangereux à l’instant où elle compris que les cartes étaient à présent entre ses mains. Garrett venait de sortir son meilleur joker sans le savoir… Car Allys était effectivement loin d’être une damoiselle en détresse. Elle en était plutôt l’inverse.

Se détachant du pilier contre lequel elle s’était nonchalamment appuyée, elle vint se placer devant l’homme à genoux. Cette vision était satisfaisante pour la jeune femme, qui ne put s’empêcher de laisser un sourire carnassier retrousser ses lèvres.


« Ce qui est un comble d’ailleurs parce que je suis plutôt connue, mon nom en tout cas. Ce qui l’est moins c’est mon petit penchant pour égaliser les dents des merdeux dans ton genre. »
« Si tu crois que tu m’impres... »

Le coup de pied envoyé en direction de la mâchoire de l’impudent réexpédia l’homme face contre terre.

« Je ne t’ai pas autorisé à parler. Tu sais quoi, j’étais déjà passablement énervée que tu ai tenté de me tuer mais là je vais mettre les choses au clair : Que tu vive ou que tu meurs m’est complètement égal et si ça ne tenais qu’à moi je t’aurais rendue la politesse en te tranchant la gorge. Mais t’as de la chance, je ne suis pas seule alors je vais te donner une chance d'être coopératif. On va jouer à un petit jeu. » Tout en parlant Allys entreprit d’ouvrir le sac qu’elle portait en bandoulière et elle se saisit d’un outil. « Avec cette pince ce sera parfait. Je t’explique les règles, elle sont très simples : Je vais laisser mes camarades te poser des questions et si les réponses ne me plaisent pas je te briserai une phalange. Quand il n'y aura plus rien à briser… Eh bien je risquerai de perdre patience et de te briser la nuque. Prêt à jouer ? »

Garrett Catesby
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Par un soir de grand froid EmptyMer 26 Mai - 18:43
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L’ancien inspecteur posa son regard sombre sur la cendrée, visiblement la jeune femme disposait de certaines ressources qu’il n’aurait pas soupçonnées. Pour le coup il avait tenté la chose au culot, il se disait qu’une jeune femme assistant à des combats illégaux ne devait pas être aussi innocente qu’elle en avait l’air. Son intuition s’était confirmée lorsqu’elle avait tout bonnement opté pour lui casser les phalanges une à une jusqu’à ce qu’il donne le nom de son employeur. Pour être tout à fait honnête, si Garrett s’était retrouvé à la place du bougre, il n’aurait sûrement pas fait le malin. L’homme se redressa lentement en se tenant la mâchoire, l’ancien inspecteur aurait parié qu’il avait deux dents en moins.

- Espèce de foutu salop…

- Si j’étais toi, je ne finirais pas cette phrase, ça serait dommage de perdre une phalange avant la première question.

Rorik lui était resté en retrait, malgré son teint plus que pâle il continuait de tenir debout. Garrett s'accroupit à côté de son agresseur, bien qu’à une certaine distance pour se préserver de toute attaque éventuelle. Il lui fallait un nom, ou au moins une information permettant de déboucher sur un nom.

- Pour qui tu travailles ?

- Va t’faire fout…

Un craquement, puis un râle de douleur. Cela en faisait une de moins. De toute évidence le type craignait plus son employeur que toute autre chose. Il devait donc s’agir d’un type capable d’inspirer suffisamment la peur pour forcer une certaine forme de loyauté.

- Tu… tu t’crois invincible hein Catesby ? Tu t’es fait des ennemis à Unellia, et tu t’en fais ici aussi… Ce soir… Il y a aura un bon paquet d’oseille pour votre tête, tout ce qui porte un flingue ou une lame vous fera la peau…

Peut-être qu’il aurait dû lui faire sauter une autre phalange, mais ce monologue lui permettait de recueillir tout de même quelques informations. Tout cela permettait au moins de confirmer qu’il devait bien y avoir un troisième type chargé d’observer et de faire remonter les informations nécessaires pour mettre les bonnes têtes à prix. Dernière information utile, une fois encore il devait s’agir d’un malfrat suffisamment important pour mettre à prix des têtes, ce qui éliminait toutes les petites frappes du coin, la liste des candidats s’épurait.
Rorik, lui, continuait de blanchir à vue d'œil. La cendrée quant à elle ne semblait pas se formaliser plus que cela de cette annonce, cependant l’on pouvait noter un nouveau craquement de phalange suivi d’un râle.

- Je répète, pour qui tu bosses ? Il doit vraiment être au bout du rouleau pour envoyer un roquet dans ton genre.

- Marre-toi… pendant que tu le peux… Et elle c’est qui ? Ta nouvelle copine c’est ça ? Elle est venue voir comment son petit homme se bat ?

- Tu te goures.

- Oh non… Non j’me goure pas... et ta journaliste, tu l’as retrouvé Catesby ?

Comment cette raclure de bidet pouvait-elle être au courant pour Lauren ? La déclaration manqua de faire vaciller Garrett qui fit tous les efforts du monde pour ne pas flancher.

- Tu crois quoi ? On te laissera en vie… Et on t’enverra des morceaux de tes camarades féminines… Tu pourras te faire un collier avec leurs doig…

La détonation du révolver lui souffla le visage. L’homme s’écroula mollement sur le sol dans un gargouillis ignoble. Rorik était alors devenu aussi blanc que de la faïence.

- Pour... pourquoi tu l’as tué ? Comme ça de sang-froid ?

- J’en ai assez entendu et tu croyais quoi ? Lui proposer une goutte de gnôle à la fin avec une bonne tape dans le dos ? Tu connais ces gars non ? Alors tu sais à quoi t’en tenir, c’est eux ou nous.

Rorik ne répondit rien et se contenta de baisser la tête pour regarder le sol. Garrett se retint d’envoyer un bon coup de pied dans le bassin corps sans vie, mais ça n’aurait servi à rien. Il fallait réfléchir et vite. Malgré tout, même si l’agresseur n’avait aucunement donné le nom de son employeur, il avait suffisamment donné d’informations pour définir le type de personne recherché. Il s’agit d’un gros bonnet de la pègre, assez important pour se permettre de faire des contrats, et qui s’intéressait au combat de rue, il ne devait sûrement pas en avoir deux comme lui. L’ancien inspecteur rangea son arme et se passa une main dans les cheveux, sans doute une aide pour réfléchir.

- Bon, il faut se trouver un endroit sûr pour la nuit, cette vieille usine de textile ne semble pas un excellent choix, encore moi avec lui. Quelqu’un à une idée ?

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