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 Le début d'un long voyage

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Le début d'un long voyage EmptyMar 13 Fév - 10:36
Aseoru, à l'Epave Ignée de Jaspar


Une pluie battante s'abat contre les carreaux de la chambre d'auberge, berçant, malgré sa violence, la majeure partie de la ville encore dans la torpeur. Lycinia ne fait pas partie de cette majorité. Dans un soupire endormie, elle s'éveille lentement bien qu'il ne faille encore quelques heures avant que l'astre solaire n'entame son ascension. Se mettant assise sur le bord de sa paillasse, elle somme ses muscles endormies de s'éveiller à grand renfort d'étirements aussi longs que lents. Après ce petit rituel matinale, son regard cristallin, maintenant complètement alerte, balaye la pièce du regard. La pénombre y est trop présente pour y voir quoique ce soit, mais elle sent que tout n'est pas comme ça devrait être. En effet, si les clapotis de la pluie étaient omniprésents, c'était bien là le seul son qui se faisait entendre dans la petite chambre. Pour le reste, tout était étrangement silencieux. Ses yeux se posent alors sur le lit simple à côté du sien et elle comprend ce qui l'avait gênée. Aucune respiration apaisée ne s'élevait des draps duveteux. Ils étaient rabattus, tombant nonchalamment sur le sol en pierre. Sa jeune sœur Niniel était aux abonnés absents. Pourtant, tout juste après leur retour de Zochlom et leur arrivée au port d'Aseoru, la plus jeune des Aurès avait prétexté une très grande fatigue pour se coucher plus tôt que d'habitude. Lycinia, s'étant sentie dans le même état, avait décidé de faire de même. Quand est-ce que Niniel s'était réveillée ? Encore plus tôt que Lycinia ? Pas possible, sa sœur n'était pas du matin comme la forgeronne l'était. En fait, elle était plutôt du genre à malmener la personne qui oserait la tirer de son doux sommeil. Alors quand ? Et pourquoi ? Surtout, pourquoi ne l'avait-elle pas prévenue ?

Elle allume un feu dans l'âtre de la chambre afin d'y voir plus clair et quand la lumière se fait, elle s'aperçoit que les affaires de sa jeune sœur avaient tous disparus, sans exception. Pourtant, Niniel ne voyageait jamais léger et il semblait difficile à croire qu'elle avait emmené tous ses bagages pour une simple course. L'anxiété commence à se faire une place dans son esprit et son habituelle sang-froid à toute épreuve fond comme neige en été, comme à chaque fois qu'il y avait un problème avec un membre de sa famille. Elle s'habille promptement, se saisit de son bâton après l'avoir divisé et sanglé les deux morceaux à sa ceinture et se précipite hors de sa chambre. Elle devrait reporter entraînement matinale, raison pour laquelle elle s'était réveillée si tôt. Mais c'était le cadet de ses soucis. Pendant des heures, elle chercherait Niniel sous la pluie battante, parcourant Aseoru de long en large, parfois à travers les airs, grâce à une plate-forme de sable insufflée de la magie de Delkhii. Mais à aucun moment ne verrait-elle sa chevelure blanche et tressée apparaître comme par miracle au détour d'une des centaines d'entrepôts de la ville. Ni personne, pas même un des nombreux gardes de la ville, n'aurait eu vent des faits d'une jeune femme pétillante à la peau ocre et elle retournerait donc trempée jusqu'aux os et surtout bredouille dans la chambre de son auberge.

L'astre avait maintenant fait son apparition. Elle était de retour dans sa chambre, assise sur son lit depuis plusieurs heures à essayer de trouver un indice dans ce que lui avait dit sa sœur ces derniers jours, que ce soit durant leur voyage à travers les eaux d'Irydaë pour rejoindre My'trä où quand elles étaient finalement arriver à bon port. Rien. Deux coups hésitants frappés à sa porte la pousse à se lever et abandonner sa réflexion l'espace d'un instant afin d'ouvrir la porte. Un garçon maigrichon lui tend alors une lettre scellée et s'éclipse avant même qu'elle ne puisse délier sa bourse pour le dédommager de sa course. Mais c'est un détail et elle décachette la missive sans tarder, le cœur fébrile. Comme elle l'avait supposé, elle venait de Niniel et les mots inscrits n'étaient pas porteur de bonnes nouvelles :


Lys,

Mes mots ne brilleront pas d'originalité, mais quand tu liras ces mots je serais déjà très loin à bord de l'Algentha en route pour Daënastre.

Mon départ brusque t'a sûrement inquiétée (c'est plutôt une certitude te connaissant), alors j'espère que tu accepteras mes excuses. Je devais à tout prix faire ce voyage pour rencontrer mes futurs partenaires commerciaux. Je fais leur connaissance lors de l'exhibition et il était convenu qu'on se retrouve dans trois mois à Alexandria. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis excitée (et aussi très anxieuse) à l'idée d'enfin pouvoir réaliser mon rêve ! Si tout se passe bien, je pourrais démarrer un commerce de technologie Daënare à My'trä. Il faudra commencer petit à petit pour doucement changer les consciences, comme ces montres que l'on a vu ensemble au Stand de l'horlogerie Eshfeld.

Je sais que tu n'es pas en complet accord avec mes intentions, tu me l'as montré à Zochlom. Sache que je comprends et que je ne t'en veux pas. Tu resteras toujours la grande sœur que j'admire. Et un jour peut-être arriverons nous à nous entendre là-dessus, mais comprend pourquoi je ne pouvais pas te parler de mon projet et pourquoi je ne pouvais pas faire la route avec toi. Et puis de ton côté tu as ton propre but à atteindre.

Je sais que tu vas devoir informer le clan des raisons de ma disparition. Je m'y suis préparée. Je regrette simplement de ne pas avoir été assez brave pour affronter nos parents et leur dire moi-même mon rêve. J'aurais aimé avoir le courage que toi et Meka avez. C'est pas faute d'avoir essayé pourtant. A chaque tentative j'étais tétanisée. M'aimeront-ils encore ? Le clan m'acceptera-t-il ou serais-je exilée, à jamais oubliée ? Ces questions trottaient sans cesse dans mon esprit au point de ne plus pouvoir réfléchir à quoique ce soit d'autre. En plus de ça, j'aurais dû leur avouer que... je n'ai plus de lien avec Süns... Je l'ai renier Lys. Je ne peux pas encore en parler, mais un jour je le ferai.

Tu sais tout maintenant. Encore une fois ne t'inquiète pas ! J'ai engagé un guide pour toute ma durée du trajet à Daënastre grâce aux marges que je me suis faite récemment. Je ne devrais pas avoir de problème de ce côté là. Je reviendrai à My'trä dans un an, le temps de me constituer un petit stock de marchandises et à ce moment là je retournerai à Aseoru dans l'auberge dans laquelle nous sommes restée. En espérant que tu seras présente.
Je t'aime,


Signé : Niniel Aurès


***

Quatre jours passent. Lycinia a fini de préparer tout ce dont elle aurait besoin pour son long voyage en Daënastre. Elle avait commencé par envoyer une missive à son frère Mekerath, lui expliquant la situation et l'informant qu'elle ne serait ainsi pas au rendez-vous à Eoril. Puis s'était occupée à forger ce dont elle aurait besoin pour son voyage en Daënastre et la traversée. Il ne lui restait plus qu'à glaner des informations sur le navire dans lequel sa sœur avait embarqué et, le plus important, en trouver un qui ferait la traversée complète My'trä-Daënastre. Elle avait déjà perdu beaucoup de temps avec ses préparatifs, elle ne pouvait pas en perdre plus à chercher un autre navire quand elle arriverait à Zochlom pour le reste du trajet. Il lui faudrait donc trouver un capitaine qui accepterait de faire l'entière traversée et si possible, le plus rapidement possible.

La jeune femme habillée de sa tenue de voyage et de sa cape pénètre dans l'auberge dans laquelle elle avait passé ses derniers jours. Bien que sa propre chambre était petite, l'auberge en elle-même était un grand établissement avec une très grande capacité d'accueil. La plupart des personnes y séjournant étaient des voyageurs qui attendaient le départ de leur transporteur ou des marchands. Aucun marin donc. Cependant, l'endroit rassemblant beaucoup de potentiels clients pour eux, beaucoup passaient leur temps libre dans la très grande salle servant de taverne à l'auberge. Là, le langage de charretier était de mise et pas un jour ne se passait sans qu'une rixe n'éclate entres les différents marins. Si cette ambiance n'était pas au goût de la forgeronne, elle ne l'impressionnait guère et savait tirer son épingle du jeu en cas de bagarre, notamment grâce à sa très grande force, compliment de Delkhii.

Elle passe les portes battantes de la grande salle et est immédiatement accueillie par une ambiance festive ne collant pas très bien avec cette heure matinale. L'alcool coule déjà à flot et beaucoup de marins (pirates?) sont déjà dans un état avancé d'ébriété. Elle en enjambe un qui est étalé sur le sol en pierre et se dirige au comptoir où elle hèle le tenancier d'une voix forte. Celui-ci se rapproche un regard suspicieux derrière des sourcils très brousailleux :

    « Que puis-je faire pour vous ma p'tite dame ? Un conseil, n'restez pas ici trop longtemps, des fois qu'une bagarre éclate.
    - Je cherche un navire pouvant faire rapidement la traversée de My'trä à Daënastre. » Répond-t-elle ignorant ostensiblement le conseil malavisé du vieil homme.

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Le début d'un long voyage EmptyMer 14 Fév - 7:08
    Zolios. Ça n’était pas Zagash, mais cette terre impie de brûleurs de roseaux avait au moins le mérite de partager une grande partie de sa périphérie avec l’élément nourricier. La mer, la grande et unique étendue, seule source de plaisir du marin hormis la bière et les mâchoires de Kharaaliens. Aesoru n’avait en rien le panache ou la splendeur, le respect et la symbiose de Shüren. Mais un port était un port et tout homme qui vivait près et par l’eau était supposé posséder un minimum de valeurs.

    On jette l’ancre où portent les vents et les affaires, tout le reste n’est qu’une éternelle pièce dont les enjeux sont déjà connus, le but étant de satisfaire autant que possible ceux qui tiraient les ficelles. Angelo n’était pas tombé dans l’eau par hasard, on ne devient pas marin, on naît marin. Le tout est de le découvrir et d’embrasser sa destinée de la meilleure manière possible. Une énième cargaison de choses insignifiantes à transporter, le quoi et le pourquoi n’avaient pas d’importance. Le tout était de délivrer la marchandise, s’amuser un peu sur place et remettre les voiles, quitter la terre et ses turpitudes triviales. Le large, c’était tout ce qui comptait. Car un marin à terre est un mort en devenir, son âme se desséchait aussi vite que l’oeil d’un poisson virait trouble lorsqu’on le sortait de sa divine Eau.

    Alors autant qu’il profitait d’une nuit de bombance à terre. Angelo n’aspirait qu’à reprendre la mer, peu importe pour combien de temps ou jusqu’à quelle extrémité du monde. Tant que sous ses pieds son bateau roulait et que le vent faisait vibrer les voiles de ce bourdonnement aussi familier que les battements de son propre coeur. Cette taverne était - comme toutes les autres - un repaire d’ivrognes incultes et grossières, aussi promptes à se jeter les uns sur les autres qu’ils l’étaient à déballer à qui voulait l’entendre leur sagesse imbibée d’alcool. Ce n’était pas le meilleur des mondes, mais en dehors de celui qu’il connaissait, c’était le sien. Et il buvait et riait avec les marins autant qu’il se moquait des terrestres, des rampants. Ceux qui venaient là en quête d’histoires extraordinaires auxquelles ils ne comprenaient rien et dont ils n’auraient pas le moindre souvenir au matin. Un barde jouait dans un coin, assez talentueux, il en fallait toujours un. Que serait une taverne sans son barde excentrique?

    Et le même manège se jouait encore et encore, au son d’une Lyre de bonne facture et par la chaleur d’un alcool de relative qualité. Le marin en était rendu à un nombre de chopes où compter n’avait plus d’importance, mais le vieux loup de mer en avait vu d’autres et tenait autant la route qu’il tenait à sa réputation. “Un marin qui roule c’est un marin qui coule.” disait-il. Tirade généralement suivie d’une autre chope. “Pour ponctuer.” disait-il encore.

    Mais un mot en particulier attira son attention. Et pas de la meilleure des manières. Un navire? Daënastre? Le marin abattit sa chope devant lui et s’exclama de sa voix grave et furieuse. C’était un sacrilège pour lui que de prononcer le nom des renégats, des traîtres. Si certains étaient habitués à ses accès de colères d’autres en revanche se figèrent, avec l’air de se demander ce qui pouvait bien passer par la tête du barbu.

    DAËNASTRE?! Putain de technocrates! Qui voudrait aller là-bas? Hein qui? Jamais mon bateau ne mouillera dans le port de ces enflures! Jamais!”

    Il avait suffit d’un mot pour éveiller la fureur et la colère d’Angelo. Et il était fort probable - l’alcool aidant - qu’il mette des heures à se calmer, mais sa curiosité prenant le pas sur le reste il se pencha en avant pour regarder la jeune femme.

    Pourquoi vous voulez aller chez ces pingouins?”

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Le début d'un long voyage EmptyVen 16 Fév - 20:06
La question qu'elle pose ne semble pas passer inaperçue. En réponse, un client proche d'elle crache un gros mollard à même le sol, suivi d'un regard mauvais. Un autre explose tout bonnement, expulsant sa colère à grand coup de choppe frapper sur la table. Lycinia a une pensée pour la moitié de l'alcool qui s'écoulait maintenant des rainures de la table en bois vers le sol. Mais, elle se réconforte dans l'idée qu'au vu de l'établissement, le goût devait plus se rapprocher de celui de l'eau stagnante sous un soleil d'été. Même si elle supposait bien que le palais de ces marins ne devait pas savoir faire la différence.

L'homme qui a frappé sa choppe n'en reste pas là et vocifère sa pensée :
    « DAËNASTRE?! Putain de technocrates! Qui voudrait aller là-bas? Hein qui? Jamais mon bateau ne mouillera dans le port de ces enflures! Jamais! »

La jeune femme a un regard en biais pour le barbu. Elle le détaille un instant. L'homme était le stéréotype du marin. Barbe épaisse, peau légèrement basanée, très certainement la conséquence du combo sel marin et soleil brûlant de l'océan. Lycinia s'attendait presque à le voir sortir une jambe en bois de sous la table. Au delà de ça, malgré ses traits qui criaient la quarantaine, elle l'aurait trouvé bel homme si ce n'était pour son état d'ébriété. Elle s'attarde un peu plus longuement sur sa ceinture, discernant le fourreau d'une épée courte qui était à moitié cachée par un des pieds de la table où il se trouvait. S'il possédait d'autres armes, elle n'aurait su le dire dans cette position.

Ayant épanché sa curiosité, elle se retourne vers le tenancier pour l'interroger:
    « Qui est-ce ?
    - Le barbu mal luné ? Angelo. Un vieux loup d'mer. De tous les rafiots qui mouillent en c'moment à Aseoru, j'peux vous assurer que c'est l'sien le plus rapide. La chance n'est pas d'vot côté ma ptite dame. Vous auriez dmandé hier et vous auriez pu embarqué à bord de l'Algentha. Si on parle de vitesse, celle là n'est pas mal non plus. M'enfin bon. J'ai du travail. »

La tavernier s'éclipse au grand damne de la jeune femme. Que pouvait-elle faire d'un marin qui refusait catégoriquement de se rendre en Daënastre ? En plus, elle n'était pas bonne en marchandage. Mais elle n'avait pas le choix, elle comptait bien redoubler d'efforts pour Niniel. Trois pas la mènent donc à la table d'Angelo. Celui-ci se penche vers elle et la regarde d'un air intéressé.
    « Pourquoi vous voulez aller chez ces pingouins? »

Des pingouins ? Rien ne transpire dans son expression, mais la femme aux cheveux blancs est interloquée par sa tournure de phrase. Il lui faut quelques secondes pour comprendre qu'il parle des Daënars. Comment aurait-elle pu comprendre l'allusion ? Des Daënars elle n'en voyait pas souvent et la plupart qu'elle avait croisé en My'trä étaient soit en armure, soit en tenue de mine. Ne parlons même pas des pingouins. Pour cette raison et parce qu'elle attendait qu'une serveuse passe de son côté, sa réponse prend un temps à venir.
    « Vous seriez aimable de remplir la choppe de ce marin. », commande-t-elle finalement quand une femme plus jeune qu'elle s'approche de la table.

Elle n'était pas bonne en marchandage, mais elle connaissait ses manières. Elle attend patiemment que la serveuse remplisse entièrement la choppe de l'homme et s'acquitte du paiement en prévoyant même du rab pour les prochaines commandes du capitaine. Ceci étant fait, elle prend place en face de l'homme, sans prendre quoique ce soit pour son propre compte. Là, elle regarde fixement Angelo. Seule la détermination transpirait de son expression.
    « Ce n'est pas tant une envie, qu'une obligation. Ma plus jeune sœur est partie il y a quatre jours à bord d'un navire pour faire affaire avec des Daënars et j'ai pour préoccupation de la rattraper. Süns sait quels dangers l'attendent là-bas. J'ai entendu dire que votre navire était rapide. Mais l'est-il plus que l'Algentha ? »

Son plan était d'appeler à son esprit de fierté et de compétition et ensuite l'amener sur un marché.

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Le début d'un long voyage EmptyMar 13 Mar - 21:42
    C’était ce qu’Angelo appelait du flatte-connard. Et aussi vieille que fut la méthode elle restait toujours aussi efficace, le vieux marin observa la jeune serveuse remplir sa chope et hocha la tête d’un air satisfait. Certes la réponse avait tardé à venir mais elle lui était finalement apparue sous forme d’alcool. Et ça valait mieux qu’un long discours. Il interpella la serveuse avant qu’elle ne s’en aille et laissa glisser une pièce sur le bois dur et vieilli de sa table du jour.

    Vous servirez la même chose à cette demoiselle. Et gardez le reste pour vous.”

    Boire seul était malvenu, même en des lieux aussi portés sur la bouteille que celui-ci. Et si la jeune femme s’était montrée cavalière c’était à son tour de l’être. Question de galanterie et d’équité, une femme a autant le droit de se saouler jusqu’à la mort que tous ces hommes. Peut-être même davantage. Par son geste envers la serveuse il entendait prouver que l’argent n’était pas sa seule motivation et que peu importe ce qu’elle avait derrière la tête il lui faudrait plus qu’un peu d’or pour le pousser à se renier en souillant son bâteau dans les eaux renégates.

    Une fois qu’ils furent tous deux servis le vieux marin leva sa chope et sourit aussi naturellement qu’il le pouvait derrière la brume d’alcool qui lui étouffait les sens. Il avait eu beau faire ça toute sa vie durant, certaines choses ne changeaient pas. Alors certes il était loin d’être au niveau de certains ivrognes qui peuplaient cette taverne depuis aussi longtemps qu’elle était debout, et n’avaient pas connu une seule minute de sobriété depuis. Mais il aimait s’amuser et profiter du peu de bonnes choses que la terre ferme avait à offrir.

    Angelo. Hart. À la vôtre. Madame?”

    Parce qu’un nom n’est pas un simple mot auquel on peut s’identifier. C’est la tranche, le titre du livre que sont les gens et sans lequel ils sont finalement tous les mêmes. C’était aussi le dernier des souvenirs à s’envoler, bien après les visages et les instants partagés. Posséder un nom c’était vivre en somme. Et Angelo n’aurait pas manqué de respect à sa bienfaitrice au point de l’ignorer.

    Mais s’il y a une chose que les loups de mer possèdent plus que le respect et les manières, c’est la fierté, l’amour propre ou encore l’orgueil. Autant de qualités qui pouvaient à l’occasion se muer en défauts. Un trait qui pouvait pousser un homme à se jeter sciemment dans les flammes le sourire aux lèvres simplement pour prouver qu’il en était capable. C’était primaire, basique, parfois stupide. Mais c’était ce qu’un marin avait de plus cher.

    L’ALGENTHA?!”

    À nouveau son poing fermé avait heurté la lourde table, n’éparpillant cette fois-ci qu’une petite partie de ce qu’elle contenait. Il savait très bien à quel jeu s’adonnait cette jeune femme mais ne pouvait s’empêcher de foncer tête baissée. Jamais l’on ne pourrait dire qu’Angelo s’était montré moins intrépide que le Capitaine de ce rafiot de malheur. Jamais.

    Ce radeau pourri n’est à flots que parce que Dalai le veut bien! Vous ne trouverez pas plus rapide que l'Éternelle Gratitude et je suis prêt à vous conduire où vous voudrez pour vous le prouver! Mais je tordrai le cou au premier de ces chiens renégats qui croisera mon chemin!”

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