[Terminé] [Event mondial] La place des Irydars

La place des Irydars


Ci-joint, une petite liste non exhaustive de ce que vous serez susceptible de trouver en ces lieux :

• GCCS en folie : la Grande Compagnie du Cirque Solaire nous fait l’honneur de sa présence pour ces festivités ! Venez assister aux représentations du plus grand cirque my’trän de tous les temps.
  
  
• Kazatcharok : représentation martiale de la danse daënar. Concrètement, Mesdames, si vous voulez voir des torses bombés et huileux ainsi que des cuisses bien fermes, c’est par ici.
  
  
• Les Irydro : humoristes my'träns ou daënars viennent se produire sur une scène dans le but d'effacer les différences à travers le rire.
  
  
• Vie et mort des Khashins, l’art du cannibalisme : congrès de quatre heures et demi sur la culture khashin, avec exposition d’un habitat et tenue typiques.
  
  
• L’implication des guildes dans les nations : congrès de cinq heures sur la nécessité d’indépendance des guildes et des entreprises économiques.
  
  
• Nouvelles technologies à la magilithe : 5h réparties sur les deux premières journées pour discuter de l'intérêt de ces ustensiles dans l'amélioration du quotidien.
  
  
• L'élevage des dragons :  Aimer et dorloter votre boule d'écailles, avec la participation exceptionnelle d'un vétéran de Dyen. Plusieurs conférences sont réparties tout au long du festival.

L'exposition de Zochlom.
Quand j'en avais entendu parler sur les routes. Honnêtement je n'y croyais pas... En cette période où les peuples commençaient sérieusement à s'entre-détester, à se craindre, et à se rejeter les uns les autres, l'idée m'avaient d'abord paru totalement folle. Pourquoi les My'trans iraient là bas ? Pour voir cette technologie qui nous rendaient malade, nous et la terre des Architectes ? Pour côtoyer des gens qui n'avaient aucun respect pour notre civilisation -et leur civilisation d'origine !- ou les Architectes ? Une inutile perte de temps. Du moins... les premières minutes en quittant le colporteur de nouvelles. Mais la première réaction n'est pas toujours la meilleure n'est ce pas ? Quand les passions et les sentiments se déchaînent plus vite que notre réflexion. Et après tout ? N'était-ce pas la meilleure chance d'apprendre à les connaître ? Dans un endroit neutre de tout enjeu.  Un désert brûlant qui accueillerait en son sein toutes les plus belles choses du monde, toute la bonne volonté, l'enthousiasme, la tranquillité qui nous faisait défaut ces derniers temps.

Alors d'un commun accord, Adramus et moi nous étions dirigés vers le port d'Eoril vers la mi-décembre. Un nombre incalculables de bateaux avaient été affrétés pour assurer une affluence maximale à cette fête. Et j'étais agréablement surprise de constater que malgré la fièvre de ces derniers temps, des my'trans de tout origine étaient venus se rassembler. Je restait relativement isolée pour réfléchir à mes propres objectifs durant cette événements. Apprendre à connaître les daénars ? Je n'étais pas sûre que ce soit le premier. Des parchemins descriptifs nous avaient été distribué durant la traversée (gratuite ! La grande classe !) pour que nous préparer nos idées de découvertes. J'allais de toute façon probablement sauter de stand en stand dès qu'il y aurait quelque chose ou quelqu'un d'intéréssant dessus !



Même la simple arrivée à l'exposition avait reboosté mon enthousiasme ! Les constructions des serres étaient magnifiques même de l'extérieurs ! Renvoyant le soleil du désert tout autour, les jardins du fond de l'exposition dont le vert était surement une promesse de fraîcheur inélaé dans les autres parties. Le monde aussi ! Jamais je n'avais vu autant de tuniques, de tenues ou de styles différents. On n'est une fille et on ne se refait pas hein ! Mais je me promettait d'aller au moins voir si certaines boutiques de vêtements ou d'accessoires Daénars ne s'étaient pas frayé un chemin entre leurs machines nuisibles et leurs armes bizarres. Si j'y allais sans me sentir mal, je pourrais peut-être être agréablement surprise, mais ce serait pour la fin du séjour assurément !

Mais ce qui attira mon oeil en premier c'était les installations du Grand Cirque My'trans. On disait que des mages de toutes types en faisaient partie, que leur numéro était tout bonnement extraordinaire ! Et je ne comptais pas raté cette occasion de les voir ! Sans vraiment attendre je fonçais vers la piste, le petit dragonnet rouge fermement accroché à mon épaules pour aller admirer la représentation en cours tout en commentant pour Auke à haute voix.

Regarde comme c'est beau ! On a vraiment l'impression qu'ils volent comme des oiseaux ! On dit qu'ils ont des numéros de jonglages de Zolios et de domptages d'animaux fantastiques !!!

Il était rare pour Liz de voyager sans Klaus. Et elle n’aurait pas cru que cela la perturberait autant que cela. Mais lorsqu’elle avait eu vent de l’exposition, elle était bien trop emballée pour rater cet événement qui s’annonçait grandiose. Bien entendu, son compagnon de route avait émit des réserves quand à la laisser voyager seule. Mais c’était sans compter sur le tempérament de la demoiselle qui faisait que quand elle avait une idée en tête, il était impossible de l’arrêter. Le voyage jusqu’à l’exposition était long, trop pour pouvoir le faire avec Zef et qui plus est, elle craignait que la chaleur de sa destination ne l’indispose.

La pérégrine avait donc choisi d’y aller en empruntant un des nombreux bateaux qui s’y rendaient… Et au court du voyage, Liz avait réussit à rendre dingue une partie des gens qui se trouvaient avec elle. En effet, elle qui ne tien pas en place, sauf si on arrive à la captiver, se retrouvait coincée sur un bateau presque bondé. Mais qu’à cela ne tienne elle était arrivée, miraculeusement, en un seul morceau et pouvait enfin contempler la magnificence du bâtiment dans lequel se déroulait l’événement. Tout semblait avoir été calculé pour en mettre plein la vue aux visiteurs et ce n’était pas pour déplaire à la jeune femme.

Mais bien qu’elle pouvait admirer le bâtiment de loin, Liz était loin d’être rentrée puisqu’elle attendait patiemment de pouvoir franchir la fouille. Une simple formalité qu’elle passait sans aucun soucis au bout de plusieurs minutes d’attente qui lui avaient parut être une éternité. C’était à ce moment là que les choses se compliquaient puisque malgré le petit plan qu’elle possédait, son sens de l’orientation tout à fait défaillant l’avait perdu dans la foule en une fraction de seconde. Elle se retrouvait donc à errer telle une âme en peine sans trop savoir où aller ni où ses pas la menait.

Mais au final, elle se dirigeait naturellement vers un endroit où la foule était moins dense. Profitant d’avoir enfin un peu d’espace et de pouvoir respirer, elle continuait à déambuler et c’est ainsi qu’elle se retrouvait, sans trop savoir comment, devant une des représentation de la Grande Compagnie du Cirque Solaire. La demoiselle n’avait découvert les coutumes du peuple My’trän que très récemment et elle était toujours émerveillée par leurs prouesses. C’est donc les yeux grands ouverts et avec un air ébahis, qui lui donnait un air un peu stupide, qu’elle assistait au spectacle.

- Regarde comme c'est beau ! On a vraiment l'impression qu'ils volent comme des oiseaux ! On dit qu'ils ont des numéros de jonglages de Zolios et de domptages d'animaux fantastiques !!!

Une voix venait de retentir tout prêt de Liz qui portait son regard émeraude sur la jeune femme d’où elle venait. Un domptage d’animaux fantastiques ?! Ça avait l’air génial !! Tout autant que le petit dragon qui était sur son épaule. La pérégrine ne regrettait vraiment pas d’être venue, il y avait tant de gens différents ici et elle en prenait plein la vue. Mais… Il y avait quelque chose qu’elle ignorait… Qu’est-ce que c’était que des animaux fantastiques exactement ? Après un moment d’hésitation elle portait sa main sur le bras de l’inconnue pour attirer son attention en accompagnant son geste de quelques paroles mal assurées.

- Excusez moi de vous importuner... j’ai entendu ce que vous étiez en train de dire… qu’est ce que c’est que des animaux fantastiques exactement?

Et misère… Sa timidité revenait à la charge, lorsqu’elle n’avait pas la présence réconfortante de Klaus ou Zef, elle se retrouvait presque incapable de parler aux inconnus. Et en prononçant ces quelques mots, elle craignait d'être prise pour la dernière des ignorantes. Mais tant pis, sa curiosité primait sur toute timidité ou sur tout risque de passer pour une demeurée.

Le duo, à l'unisson, accordait ses pas au rythme d'une musique entraînante rendue presque inaudible par les claquements de mains spontanés d'une partie du public.  Si l'homme faisait preuve d'une précision et d'une souplesse exceptionnelle, sa partenaire n'avait cependant pas à rougir de ses performances qui, mêlées à son charme enivrant, lui accordait une grande part de l'attention des spectateurs. Sa tenue - une robe d'un magnifique dégradé de rouge et de jaune - virevoltait en canon lorsqu'elle effectuait un mouvement et il semblait bien difficile d'en détourner le regard ; pour ne rien arranger, la belle s'amusait à accompagner ses gestes de rouleaux de flammes qui, une fois libérés de l'emprise de leur maîtresse, venaient se perdre à quelques mètres de la foule avant de se volatiliser sous leurs yeux ébahis... Si de prime abord l'opération semblait avoir surprit les individus les plus proches de l'estrade, le fait de l'avoir répétée une seconde puis une troisième fois les avait mis en confiance si bien que quelques enfants semblaient à présent réclamer l'apparition des flammes - ce qui ne fut pas pour déplaire à l'adepte de Süns !

La musique s'intensifia lorsque le couple de danseurs sembla effectuer son mouvement final puis un instant plus tard, la scène sembla se figer : les instruments s'étaient tus, les deux artistes demeuraient statufiés et seuls les applaudissements du public venaient perturber ce silence esthétique. Le duo reprit finalement vie lorsqu'il jugea le moment opportun et, main dans la main, s'inclinèrent pour saluer la foule et remercier les nombreux visiteurs restés pour les observer. Une fois relevés, l'homme se tourna vers sa cavalière et lui accorda un sourire avant de s'adresser à elle.

« Encore mieux que pendant les répétitions, Faye. » se contenta-t-il d'ajouter avant de s'éloigner pour rejoindre les coulisses où d'autres artistes attendaient leur moment de gloire.

La Ju'äm le suivit de prêt et attendit d'être seule avec lui pour attirer son attention par une petite tape sur l'épaule.  



Tout sourire aux lèvres, Faye n'eut pas à se faire prier pour s'éclipser et après avoir fait ses premiers pas en dehors de Kazatcharok, elle observa les différents ateliers et festivités qui s'offraient à elle. Le cirque lui sembla bien évidemment l'endroit le plus adapté à ses fantaisies et elle mourrait d'envie d'assister aux spectacles que celui-ci proposait. Bien qu'ayant eu l'occasion de côtoyer nombre des acrobates qui le composait et ainsi d'apercevoir en avant première leurs prouesses, elle ne pouvait se refuser une énième vision de leurs talents et décida ainsi sa première destination.

>Emplacement: le cirque

Rien à dire sur les mages: ils avaient beau être des crétins convaincus de l'existence de divinités, leur magie restait impressionnante! Cette capacité à invoquer des murs de différentes matières les rendraient sans doute compliqués à combattre, mais le bandit ne désespérait pas d'y arriver. Il avait constaté qu'ils devaient penser à ce qu'ils allaient faire avant de pouvoir l'accomplir, pour les battre il suffirait donc de les surprendre... Et c'était ce que le criminel savait faire le mieux: surprendre!

En tout cas, la chaleur du désert cognait concrètement une fois sorti des ailes de spectacles. Le vent sec vous fouettait le visage et Nätchakar était bien content d'avoir son stetson pour se protéger des insolations! Finissant ses chouchous et jetant à terre le bâton de la sucette qu'il avait volé à un enfant plus tôt, La Gâchette sous couverture observa le décors environnant. Un cirque. Cet endroit était littéralement un cirque.
Toutefois, le bandit ne put s'empêché d'être émerveillé par la taille de la place: il y avait des stands de tout et pour tout, on entendait de la musique, les applaudissements d'un public, quelques ventes à la criée, notamment pour du... Pop-corn... Quelle était cette diablerie?

Curieux, le recherché entra dans la petite foule jusqu'à tomber nez à nez avec un chariot d'acier aux couleurs criardes, souvent du rouge, à l'intérieur d'un bocal en verre explosaient des petites boules blanches et noires auxquelles Nätchakar jeta un œil suspicieux.

-"Allons m'sieur! Z'allez pas me dire qu'z'avez jamais vu de pop-corn, hein? Ca fait fureur à Ünellia, on se les arrache!"

Le bandit se gratta le menton, sceptique. Regardant dans sa poche, il constata qu'il avait plus qu'assez pour s'acheter un petit cornet, pour essayer. Une fois servi -avec du sucre-, il en enfourna un...
Quelques minutes plus tard, avec deux gros cornets, il arrivait au niveau du cirque. Un nouveau spectacle allait bientôt commencer et il y aurait peut-être de quoi être impressionné. En chemin, il se retrouva à côté d'une jeune femme qui murmurait des trucs à propos du "corn", des pop-corns? Nät' la regarda de haut en bas avec toute la discrétion que ses années de voyeurisme criminel lui avaient enseigné. Finalement, il lui tendit un cornet pour qu'elle y pioche.

-"Hé ouais p'tit dam', y'en a, du corn!"

Il lui adressa un sourire partiellement denté: y'avait peut-être moyen de sauter ce soir...

>Emplacement, le cirque du côté de Mary et de Elizabeth

Venir tenait presque du rêve, il ne s’attendait pas à pouvoir voyager de sitôt. Mais s’il avait tenu tête et parlementé longuement avec tout le monde, c’est à dire avec son khorog ainsi qu’avec tout ses commandants mais aussi avec le Conseil de la Convergence et les autres régions, ce n’était pas pour une simple envie personnelle. Il croyait fermement que son devoir en tant que primo-Gharyn des enfants de Delkhi s’était d’œuvrer pour la paix de toutes les façons possibles. Et quelle meilleure façon que de l’annoncer publiquement au monde que de se rendre dans une exposition universelle pour la Paix ?! Il aurait aimé pouvoir organisé ça à Busad mais là ces congénères n’auraient certainement pas plier. Il ne pouvait que féliciter initiative d’homme comme ce Gustave Wilson ! Au moins avait-il réussit l'exploit de convaincre Khurmag et Zolios de lui accorder la faveur de les représenter ici en plus de sa propre région. Évidemment le Conseil avait ses propres ambassadeurs et Zagash faisait bande à part comme toujours.

Bien sûr, Zaël n’avait pu venir jusqu’ici seul. Il était accompagné de quatre Confirmés, des adeptes dans l’art mais qui seraient moins perturbés que des maîtres par la présence de la technologie. D’autant plus important que leur primo-Gharyn le serait fortement ! Ce dernier aurait aimé déambuler sans eux sur ses talons et qui instauraient une distance même pour ceux qui le ne reconnaissaient pas. Même si ça n’empêchait pas ses compatriotes de le saluer respectueusement quand il passait à côté d’eux. Et puis rien n’aurait pu l’empêcher de boire ce spectacle des yeux. Rien que sur la place des Irydars il y avait une animation incroyable.

La Grande Compagnie du Cirque Solaire connu par chez eux attira forcement son attention, leurs installations étaient vastes et variés. Il avait envie d’observer toutes leurs acrobaties mais il ne pouvait s’attarder plus à un endroit qu’à un autre. Du moins, c’était sa résolution pour tout voir et parler avec un maximum d’exposant.

Mais les plans ont la vie dur. À peine s’était-il arrêté pour regarder ce qu’une My’trane appelait animaux fantastiques, qu’il reconnue cette dernière : c’était la messagère fort aimable qui lui avait permis de communiquer avec Raskash il y a des mois de cela. Il fut quelque peu surpris de la présence d’un dragonnet sur son épaule. En même temps qu’une étrangère l’abordait, Zaël l’interpella autant par envie d’échanger de nouveau avec elle que d’étancher sa curiosité vis-à-vis de son drôle de compagnon :

« Mary Burrowes ?! C’est un plaisir de vous revoir ! »

Il ne se rendit compte qu’en même temps que ses mots sortaient de sa bouche qu’il avait parlé en même temps que la daënar proche de Mary. Il se tourna vers elle penaud pour s’excuser. Voilà qu’il se mettait en travers d’un contact bénéfique entre leur nation, c’était un comble !

« Excusez moi mademoiselle, je vous ai empêché de poser votre question. »

Comme pour se faire pardonner, il se sentit obligé d’ajouter un commentaire :

« En tout cas, vous avez de la chance vous la posait à la bonne personne ! Mary est une adepte d’Orshin ! »

Pas une seconde il ne lui vint à l’esprit que l’inconnue pouvait ignorer de quel Architecte il parlait. Son côté tête en l’air ne le quittait pas. Il ne se demanda pas non plus si les quatre hommes et femmes derrière lui ne les incommodaient pas.

Toute entière à ma contemplation des répétitions du cirque, je devais avouer que j'avais presque oublier la présence de la foule autour de moi. Pourtant la jeune fille qui s'adressa à moi avec tant de timidité me tira un sourire ainsi qu'un regard curieux de la part du petit dragon. La pauvre! Je n'étais quand même pas aussi impressionnante. Ou peut être que c'était la faute de Auke alors qu'il ne faisait qu'une quarantaine de centimètres de long maintenant. Enfin, une autre intervention de l'autre côté de ma tête finit de me surprendre en même temps et je faisais des allers et venues de la tête pour sourire à mes deux interlocuteurs.

Excusez moi de vous importuner... j’ai entendu ce que vous étiez en train de dire… qu’est ce que c’est que des animaux fantastiques exactement?
Mary Burrowes ?! C’est un plaisir de vous revoir !
Je me retournai avec un grand sourire en reconnaissant la voix du primo-Gharyn qui m'avait apostrophé. J'aurais bien dû me douté qu'il serait là. Vu les mots que j'avais porté au Conseil de la Convergence après tout... Il aurait été regrettable de ne pas voir l'un des plus puissants défenseurs de la coopération des my'trans ne soit pas là pour encourager la coopération.

Excusez moi mademoiselle, je vous ai empêché de poser votre question. En tout cas, vous avez de la chance vous la posait à la bonne personne ! Mary est une adepte d’Orshin !
Est ce qu'il existait une version de moi créée par les architectes où j'aurais eu honte de m'être fait présentée par un personnage aussi important ? Certainement pas ! Cependant, comme j'avais déjà eu l'occasion une fois d'un contact avec un Daénar qui n'avait pas vraiment compris toutes ces histoires d'Architectes (ne me demadnez pas ce qu'il pouvez apprendre avec leurs précepteurs !) j'allais être un peu plus claire. Mais d'abord, les saluer et répondre à sa question.

Euh... Ravie de vous revoir primo-Gharyn. En fait, j'appelle animaux fantastiques, les animaux avec un don particulier des architectes.
Comme les dragons qui peuvent cracher du feu et sont très intelligents, ou les Ovshins qui peuvent sentir le malheur venir. Je crois que j'ai lu ce nom dans un livre de zoologie à la bibliothèque de Busad. expliquai-je avec un sourire en désignant Auke du doigt pur l'exemple.
Fallait dire que j'en avais lu des choses depuis que j'avais trouvé l’œuf du petit dragon ! Il est vrai que j'avais encore de la marge vu la taille de la bibliothèque de Busad, mais j'avais un boulot aussi ! N'est-ce pas Primo-Gharyn !?

Sur les routes de My'trä on m'a dit que ce cirque possédait une meute de Muursüld, ou encore un Nokhoi. Ce sont des animaux dangereux... Même pour des gens comme moi, avec le don d'Orshin qui nous permet de communiquer avec les animaux, ou de les contrôler... Faire un spectacle avec tous ces animaux en même temps est au moins de niveau maître.
Je n'étais pas sûre que la jeune fille connaisse les quelques animaux que j'avais cité. Je n'avais pas vérifié s'il existait à Daénastre ou non. Je n'en avais pas l'utilité à l'époque. Mais sinon je pourrais toujours les lui désigner durant le spectacle ! Quand à l'explication de mon don, je ne voyais pas plus de raison de m'étendre dessus si ça ne l'intéressé pas. Surtout que j'étais déjà en train de me répandre en parole plus que nécessaire... comme d'habitude quoi ! Et sans même donner mon nom... Super !

Excusez-moi... les animaux sont un peu une passion et je suis mal élevée. Je vous présente Zaël Lahssini, le primo-Gharyn de Busad et de tous les croyants en Delkhii l'architecte créateur de la terre. C'est le meilleur guerrier d'entre eux, je ne sais pas comment marche la politique Daénar alors... je ne pourrais pas comparer. s'excusa-t-elle. Pour ma part, je m'appelle Mary du clan Burrowes. Je viens de Darga la capitale de My'trä. Et vous ? Vous venez de Daénastre ?

> L'emplacement de la Grande Compagnie du Cirque Solaire avec Zaël et Mary

La voix faible et timide de Liz avait été couverte par celle d’un homme qui montrait bien plus d’assurance qu’elle.

- Mary Burrowes ?! C’est un plaisir de vous revoir ! 

Il semblait être quelqu’un d’important au vu de la délégation qui le suivait et il semblait connaître la jeune inconnue à qui elle s’adressait. Était-ce des amis ? Elle ne voulait pas s’interposer entre eux, ce n’était pas son genre de gâcher des retrouvailles. Mais après avoir prononcé ces mots, l’homme se tournait vers la Pérégrine pour s’excuser platement. Liz avait été surprise par cette réaction, elle ne croisait pas souvent des gens aussi soucieux et respectueux d’autrui.

-  Excusez moi mademoiselle, je vous ai empêché de poser votre question. En tout cas, vous avez de la chance vous la posez à la bonne personne ! Mary est une adepte d’Orshin !

Elle bafouillait alors en murmurant presque sa phrase avec un sourire, légèrement intimidée.

- Ce, heu, ce n’est pas grave. C’est plutôt moi qui m’excuse de m’être interposée entre vous et dame Burrowes.

Bien que l’homme se montrait particulièrement respectueux, Liz ne voulait surtout pas prendre le risque de le froisser de quelconque manière que ce soit. Mary, c’était donc le prénom de la jeune femme à qui Liz s’était adressée. C’était un joli prénom, du moins aux yeux de Liz. Mais la jeune femme ne voyait pas qui pouvait bien être ce fameux ou cette fameuse Orshin… Elle n’avait reçu que peu d’enseignements sur la culture des My’trâns et ses cours d’histoire à l’école se résumaient à ce qu’elle mette ses professeurs hors d’eux lorsqu’elle prônait le respect des valeurs de chacun…

Parce que oui, Liz trouvait l’idée de ces conflits assez idiots. Pour elle, on dépensait bien plus d’énergie à haïr quelqu’un qu’à simplement l’accepter avec ses différences. Mais peu importe elle semblait être en présence de deux personnes importantes et cela n’arrangeait en rien sa timidité. Et c’était encore pire après que Mary ai prit la parole…

- Euh... Ravie de vous revoir primo-Gharyn. En fait, j'appelle animaux fantastiques, les animaux avec un don particulier des architectes. Comme les dragons qui peuvent cracher du feu et sont très intelligents, ou les Ovshins qui peuvent sentir le malheur venir. Je crois que j'ai lu ce nom dans un livre de zoologie à la bibliothèque de Busad.  Sur les routes de My'trä on m'a dit que ce cirque possédait une meute de Muursüld, ou encore un Nokhoi. Ce sont des animaux dangereux... Même pour des gens comme moi, avec le don d'Orshin qui nous permet de communiquer avec les animaux, ou de les contrôler... Faire un spectacle avec tous ces animaux en même temps est au moins de niveau maître.

Les yeux de Liz étaient a présent grands ouverts et presque pétillants alors qu’elle écoutait attentivement son interlocutrice. Le fait qu’elle possède un don aussi incroyable la fascinait littéralement.

Excusez-moi... les animaux sont un peu une passion et je suis mal élevée. Je vous présente Zaël Lahssini, le primo-Gharyn de Busad et de tous les croyants en Delkhii l'architecte créateur de la terre. C'est le meilleur guerrier d'entre eux, je ne sais pas comment marche la politique Daénar alors... je ne pourrais pas comparer.Pour ma part, je m'appelle Mary du clan Burrowes. Je viens de Darga la capitale de My'trä. Et vous ? Vous venez de Daénastre ?

Liz était donc bien en présence de personnes d’une certaine importance. Même si elle ne s’intéressait que très peu aux questions politiques, la jeune femme ne s’attendait pas à croiser des personnes de ce statut et se retrouvait un peu démunie. Malgré tout, son esprit avait rapidement noté la gentillesse de Mary ce qui ne pouvait que ravir la Pérégrine. Elle affichait alors un large sourire aussi bien à l’intention de Mary que de Zaël pour répondre.

- Et bien je suis enchantée de faire votre connaissance, je suis Elizabeth Vaandengoot ! Je suis effectivement née en Daënastre à Lonfaure mais je voyage à la découverte du monde depuis un peu plus d’un an maintenant… Pour tout vous dire, elle remettait son chapeau en place légèrement gênée de devoir dire cela, je ne suis pas vraiment non plus au fait de la politique Daënar, cela ne m’a jamais vraiment intéressée…  et donc même si vous aviez pu faire la comparaison… Ça ne m’aurait pas vraiment renseignée. La seule chose que m’a transmit mon père est de me tenir à l’écart de tout cela, rester d’une neutralité absolue pour pouvoir comprendre au mieux les revendications de chacun. Pour lui il n’y a pas de…

Elle se coupait elle même. La phrase qu’elle allait prononcer n’était peut-être pas la bienvenue même si elle était à une exposition qui visait la paix entre les peuples. Rapidement elle changeait de sujet.

Mais que j’y penses ! Vous qui aimez les animaux, vous auriez dû faire la rencontre de mon ami ! Il s’appelle Zef, c’est un Griffon ! Il n’est pas venu avec moi, je craignais que la chaleur ne l’indispose et puis vu sa taille, il aurait vite été gêné par la foule. Le regard de Liz s’était éclairé en prononçant le nom de Zef. Elle reprenait avec un ton un peu plus enjoué. Quoi qu’il en soit, votre don est tout à fait exceptionnel ! C’est fou le nombre de personnes incroyables que l’on peut rencontrer ! Est-ce que tout le peuple de My’trä possède un don comme le votre?

Sa timidité se faisait quelque peu moins présente, du moins, elle était moins handicapante. Liz adressait un regard à Zaël permettant de le détailler du regard rapidement. L’homme continuait malgré tout de l’impressionner sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Peut-être était-ce l’assurance qu’il montrait… Ou alors son statut… Mais le plus probable restait que cela venait du fait qu’il était autant entouré. Chose qu’elle n’avait jamais connu puisqu’elle n’avait toujours été accompagnée que de Klaus et Zef.

Faye frissonna pour une raison inconnue. Peut être cela avait-il un lien avec cet étrange pressentiment d'être épiée que la rouquine avait ressentit quelques instants plus tôt ? Ou bien avec ce cornet de "corn" qui avait subitement fait son apparition devant elle comme si ses désirs s'étaient concrétisés sous ses yeux ? Ou encore avec cet inquiétant personnage qui se révéla le propriétaire des délicieux riz soufflés imbibés de sucre qui attisaient tant la curiosité de la Ju'äm ?

Elle opta pour cette troisième option et dévisagea l'inconnu, le scrutant dans les moindres détails avant d'examiner le contenu du cornet qui s'offrait à elle. Un homme mal habillé, en guerre avec sa pilosité et visiblement un peu dérangé : « Aucune raison de s'inquiéter ! » finit-elle par déduire avant de saisir un premier pop corn et d'en examiner la forme.


Elle adressa un sourire à son interlocuteur et termina d'examiner les friandises afin de les engouffrer dans sa bouche pour le plus grand bonheur de ses papilles. Il n'y eut alors aucun mot pour décrire la sensation qui la transcenda et sa main vint à nouveau piocher quelques pop corn, presque par réflexe, qui subirent rapidement le même sort que leurs prédécesseurs.

Ce n'est que lorsque le paquet fut à moitié vide qu'elle releva les yeux vers l'homme à ses cotés, essuyant alors les miettes restées autours de sa bouche avant de nettoyer sa main qu'elle lui présenta finalement.

[Emplacement: le Cirque]

Qu'il était bon de poser le pied de nouveau sur Zochlom. Cette terre aride qui avait déjà accueilli notre pirate internationale à plusieurs reprises aurait presque commencé à devenir familière. Qu'il était bon de poser le pied à terre tout court. Après plusieurs jours dans les airs, retrouver la terre ferme pouvait parfois s'avérer agréable, même si le vol manquait très vite à Lizzie. Elle jeta un regard à Delkhar et se maudit une fois de plus de ne pas pouvoir avoir d'ailes comme lui. La jeune femme avait décidé de venir jeter un coup d'oeil à la fameuse exposition dont tout le monde parlait. Sa correspondance avec l'un de ses amis Daënars et les arguments qu'il avait soulevé avaient une fois de plus fini de la convaincre.

La chaleur du désert de Zochlom, même en ce mois de décembre, était fort agréable et Lizzie avait pris la peine de changer un peu ses habitudes vestimentaires pour se balader sur le site de l'événement. Troquant son pantalon en cuir contre une jupe courte à l'avant et longue à l'arrière, laissant le vent rafraîchir ses jambes et abandonnant ses chemises amples pour laisser ses épaules à nu et son corset visible. Des gants longs cachaient néanmoins quelques vilaines cicatrices que portait la jeune femme. En cette fin d'année, il était temps de faire le bilan... Elle avait déjoué quelques tentatives d'assassinat, survécu à Ekhlen, trouvé un objectif à suivre, s'était fait beaucoup de nouveaux amis et quelques ennemis au passage... Sa vie prenait une direction intéressante, et ses cicatrices n'en était que les témoins.

Avant de passer les contrôles de sécurité, Lizzie avait été tentée de poser ses lunettes d'aviation sur ses yeux pour masquer une partie de son visage, mais avait finalement opté pour avancer, visage à découvert. Elle n'était pas recherchée à Zochlom, et si jamais on la reconnaissait, elle se ferait passer pour Ginger Holmes. Si Ginger était déjà rentrée, il suffirait de faire un scandale en imitant sa façon de parler et le tour serait joué. Après tout, elle venait juste pour se cultiver, ce serait honteux de ne pas la laisser passer... Par chance, on n'embêta pas Lizzie à l'entrée et elle but déambuler tranquillement entre les stands.

Après avoir assisté à la conférence sur l'indépendance des guildes, la jeune femme entreprit de se promener quelque peu. Plus loin, deux danseurs my'träns montraient leurs dons au public. La rousseur de la danseuse attira l'oeil de la pirate, qui essaya de se frayer un chemin jusqu'au lieu du spectacle. Mais quand elle arriva enfin à se placer devant, c'était fini, et la rousse avait disparu. Un éclat de cheveux enflammés rattrapa le regard de Lizzie, qui partit dans cette direction avec empressement. La fauconnière crut l'avoir perdue, mais au bout de quelques minutes elle réussit à retrouver sa piste. Un peu plus loin, la rousse avait été abordée par un homme à l'allure étrange et pas très rassurante qui lui tendait un bol de maïs soufflé. La louve des airs s'approcha, réjouie, en entendant la question de la jeune Ju'äm. Posant une main sur le bas du dos de la belle rousse dans un geste doux et amical, Lizzie y répondit avant que son interlocuteur n'en ait le temps, un sourire dans la voix.

- C'est du popcorn, Faye...

J'étais contente de faire la rencontre de cette jeune fille. Zaël avait eu l'air de rudement l'impressionné. Je me demandais si c'était parce que je l'avais présenté ou parce qu'il n'avait pas l'habitude des guerriers chez elle. Je n'avais pas trop fait attention à l'escorte du primo-gharyn. Nous avions beau être dans un endroit neutre, mais il était certain que si quelqu'un voulait menacer la paix, c'était maintenant qu'il fallait attaquer. Un événement pour la paix ? Quel meilleur endroit ? J'espérais pourtant que tout irait bien. Si j'étais convaincue que les Daénars ne devaient pas venir exploiter My'trä, je n'aimais pas non plus l'idée de tuer tout le monde sans distinction, la preuve Elizabeth qui était en train de se présenter avait l'air de quelqu'un de très bien.

Et bien je suis enchantée de faire votre connaissance, je suis Elizabeth Vaandengoot ! Je suis effectivement née en Daënastre à Lonfaure mais je voyage à la découverte du monde depuis un peu plus d’un an maintenant… Pour tout vous dire, je ne suis pas vraiment non plus au fait de la politique Daënar, cela ne m’a jamais vraiment intéressée…  et donc même si vous aviez pu faire la comparaison… Ça ne m’aurait pas vraiment renseignée. La seule chose que m’a transmit mon père est de me tenir à l’écart de tout cela, rester d’une neutralité absolue pour pouvoir comprendre au mieux les revendications de chacun. Pour lui il n’y a pas de…
Je ne pus m'empêcher de sourire amusé. On avait l'air un peu pareille, même si elle avait réussie à vraiment restée hors de toutes les considérations de guerre et de paix tandis que je m'y faisais de plus en plus embarquer malgré moi. Entre la missive de Zaël, la réunion avec le Conseil, les manigances de Saru et Adramus... je n'étais plus vraiment neutre en fait, c'était assez ironique. Œuvrant un peu aux grès des vents d'Amisgal... ironique n'est ce pas ? Quoiqu'il en soit, la jeune fille ne finit jamais sa phrase chacun pouvait deviner dans un sens comme dans l'autre.

Mais que j’y penses ! Vous qui aimez les animaux, vous auriez dû faire la rencontre de mon ami ! Il s’appelle Zef, c’est un Griffon ! Il n’est pas venu avec moi, je craignais que la chaleur ne l’indispose et puis vu sa taille, il aurait vite été gêné par la foule. Quoi qu’il en soit, votre don est tout à fait exceptionnel ! C’est fou le nombre de personnes incroyables que l’on peut rencontrer ! Est-ce que tout le peuple de My’trä possède un don comme le votre?
Un griffon ? Whaaa j'aurais adoré ! Vous avez raison ! dis-je avec une pointe de regret.
Je sentis Auke sur mon épaule tourner la tête vers moi. A croire que la rivalité entre les dragons et les griffons était instinctive. Je caressai sa tête pour le rassurer quelques secondes avec un sourire avant de répondre à Elizabeth. Il fallat dit qu'il y avait de quoi rêver. Rencontrer un vrai griffon apprivoisé, mieux, un qui suivait cette jeune fille depuis au moins un an ! Elle devait avoir quelque chose de spéciale, elle aussi !

Pour les dons chez nous, cela dépend de l'Architecte qui nous prête sa force. expliquai-je quand même. Delkhii comme pour Zaël permet de manipuler la Terre, il y a aussi l'eau, le feu, l'air, le soin, les illusions et le don d'invocation d'Orshin que je possède.
Puisqu'elle ne semblait pas croire aux Architectes, je me permettais de ne nommer que les deux des personnes présentes. J'avais bien consciente que c'était un peu limite, mais j'espérais qu'ils me pardonneraient. En plus, cela ne servait à rien de lui farcir la tête avec leur nom, le plus important était bien de faire découvrir notre culture à ceux qui ne la connaissaient pas.

Nos tribus sont souvent regroupées en fonction de leur croyance d'ailleurs. Si vous voulez savoir de quoi chacun est capable, je crois que j'ai vu qu'il y aurait une démonstration dans la ... verrière My'trä. Je pense que ce sera très impressionnants, les maîtres des illusions peuvent vous faire croire à n'importe quelle image, les jongleurs d'éléments sont incroyables aussi ! expliquai-je avec enthousiasme en lui montrant sur le plan que j'avais garder avec moi.Vous y avez déjà été Zaël ? Rashkaal est avec vous au fait ? Je lui dois un remerciement pour le voyage à My'trä et puis, je pourrais lui présenter Auke aussi, ce serait la moindre des choses. ajoutai-je en désignant le dragon sur mon épaule d'un signe de tête.

Une main vint se poser avec délicatesse dans le bas de son dos mais avant qu'elle n'ait le temps d'en vérifier le propriétaire, la voix de celui-ci - ou plutôt celle-ci - s'éleva derrière elle pour la rassurer sur son appartenance.



Si leurs péripéties n'avaient durées que peu de temps, les deux femmes avaient su mettre celui-ci à profit afin de faire connaissance et lier amitié. Faye éprouvait un grand respect pour sa camarade, et la voir en ces lieux réchauffait son cœur d'une manière dont même Süns n'était pas capable. C'était cette sensation qu'elle se surprenait à ne ressentir qu'en la présence d'un fétu de personnes : Luka, Althéa et probablement d'autres autrefois - mais comme bon nombre de My'trans, sa mémoire lui faisait défaut.

L'homme à leurs cotés se présenta finalement, ramenant soudainement l'attention de la Ju'äm vers sa personne. "Lagâche Nätchakar" comprit-elle en dépit du désordre linguistique de l'individu.  Un bien étrange spécimen, malgré son apparente gentillesse...  Mais peu lui importait, elle n'hésita pas à lui présenter son habituelle expression enjouée et tendit même une main dans sa direction, prête à serrer la sienne en retour...


La rouquine se félicita d'avoir si rapidement effectué le mouvement inverse du précédent, profitant même de l'inattention de leur interlocuteur pour échanger un regard inquiet avec la pirate. Qu'arrivait-il à cet homme ? Les Daënars étaient-ils donc tous aussi étranges ? Et pourquoi en venait-il désormais à parler de biches... Peut-être avait-elle fait erreur sur la personne : cet homme pouvait également être un adepte d'Orshin un peu... atypique ? « Non, aucune chance ! » se ravisa-t-elle, préférant enterrer ses questionnements plutôt que de savoir pourquoi ce fameux Lagâche l'avait interpellée par ce nom : s'il avait un penchant pour les animaux, elle ne souhaitait pas en apprendre plus !

Si Zaël resta muet un moment, il ne perdit rien de l’échange. Sans grande surprise Elizabeth se présenta comme une daënar. Mais plutôt ouverte d’esprit, il fallait l’être pour venir ici de toute façon ? En tout cas, elle avait l’air particulière, dans le bon sens, à moins que ce ne fut normal d’avoir des griffons par chez eux ? Des questions, il lui en venait bien d’autre mais il laissa d’abord Mary répondre aux siennes. Autant par politesse que parce que même ici il ressentait l’effet néfaste de la technologie sur son corps. Un léger malaise persistant l’accablait. La journée, la semaine même, serait difficile mais cela valait le coup ! Tout comme faire bonne figure pour ne pas culpabiliser ses interlocuteurs ou donner du grain à moudre aux contestataires.

« Non, c’est le premier stand auquel je m’arrête. Mais je compte bien faire le tour et discuter un peu avec chaque participant ! Leur présence ici autant que leurs stands sont louables. »

Rien n’aurait été possible sans la volonté de tous ses artistes et autres participants. C’était incroyable qu’il fut aussi nombreux. Cela le rassurait un peu sur l’avenir si de tels événements étaient capables de rassembler les peuples.

« Oui, il doit être pas loin du campement qu’on s’est fait à l’extérieur de la foire. Je suis sûr qu’il sera ravi de vous revoir. Mais dites-moi plutôt comment vous êtes vous retrouvée avec ce dragon ? »

Il se tourna vers la jeune femme pour ne pas l’exclure de la conversation. Ces quatre Protecteurs restaient derrières stoïques et impassibles.

« D’ailleurs miss Vaandengoot, si ça ne vous dérange pas de répondre : est-ce courant d’avoir un griffon comme familier ? Je pensais que vos semblables n’utilisaient que des machines volantes ou ce que vous appelez des trains pour se déplacer ? »

Le primo-Gharyn n’avait aucune honte d’afficher son ignorance, s’il était venu ici s’était autant pour partager qu’apprendre, créer un vrai échange avec ce que les my’trans considéraient comme l’ennemi. Un bon moyen d’apaiser les tensions en son sens. Et puis, cette demoiselle venait bien de le faire concernant la politique face à un dirigeant ! Décidément, une personne bien admirable. Une vraie chance que sa journée commença par une si belle rencontre.

Le sourire dont Faye gratifia Lizzie fit presque rougir la pirate. Celle-ci portait une admiration et une affection presque sans précédent pour la Ju'äm, qui avait su la surprendre et l'émouvoir alors même qu'elle croyait de ne plus pouvoir ressentir pareil attachement. Et le fait qu'elle lui rende cet intérêt aurait presque bouleversé le coeur de la belle brune, si l'homme qui avait abordé la rousse un peu plus tôt n'était pas venu interrompre ce moment. Lizzie eut envie de le tuer pour cette action, mais elle se rappela qu'elle était venue non armée. Elle aurait bien pu l'étrangler à mains nues, mais cela aurait fait fuir la douce Faye, et c'était bien la dernière chose que la louve des airs voulait en ce moment. Elle l'écouta donc en silence, observant le visage grisâtre du lascar. Il manquait des dents dans son sourire tordu, et sa barbe inégale devait abriter quelques bestioles. Le genre d'homme avec qui Lizzie traitait et travaillait habituellement, mais pas celui avec lequel elle avait envie de laisser traîner son amie.

Il se présenta sous le nom de Lagachnat Nätchakar. Ces sonorités lui semblèrent familières, mais la jeune femme ne se posa pas trop de questions. Elle avait peut-être entendu ce nom de "Lagachnat" dans une tribu de Zochlom, voire même de Khashin. Il n'avait les attributs d'aucune de ces deux patries, mais passons. Les réflexions de Lizzie furent interrompues par le mouvement de sursaut de Faye, qui s'apprêtait à serrer sa main mais la retira précipitamment. Par réflexe, la jeune femme recula aussi, évitant la flamme qui fit s'exclamer leur nouveau compagnon. Il était définitivement Daënar, un tel accent, ça ne s'invente pas.

Les regards des deux femmes se croisèrent, et Lizzie fit dans celui de Faye qu'elle était inquiète et qu'elle se posait aussi beaucoup de questions. La pirate haussa légèrement les épaules en pinçant ses lèvres, ne sachant pas trop à qui elles avaient affaire. Elle était quelque peu déçue que leurs retrouvailles soient gâchées par cet énergumène, mais finalement, puisqu'il était là, pourquoi ne pas s'en amuser ? Après qu'il se soit de nouveau tourné vers elles pour les traiter de biche - ce qui, en temps normal, lui aurait fait gagner une émasculation de la part de la fauconnière - Lizzie jeta un regard complice accompagné d'un sourire farceur à Faye, espérant qu'elle jouerait le jeu.

- Nous sommes un peu perdues, à vrai dire, pourquoi ne vous feriez-vous pas visiter ? Je suis sûre qu'il y a plein de choses que nous n'avons pas encore vues ! Et je dois avouer que tous ces étals me donnent faim et soif, je voudrais pouvoir goûter à tout ! C'est dommage que je n'ai pas pris assez d'Irys avec moi...

Le sourire de Lizzie se fit charmeur. Si ce gars-là voulait obtenir quelque chose avec les deux femmes, ce ne serait certainement pas facile...

Non, c’est le premier stand auquel je m’arrête. Mais je compte bien faire le tour et discuter un peu avec chaque participant ! Leur présence ici autant que leurs stands sont louables.
Facile de reconnaître là, la bienveillance naturelle du primo-gharyn. Louable, j'aurai dit en plus admirable ? Parce que moi-même si j'avais eu une échoppe je doute que j'aurai eu la foi de venir. Mais pas le moment de penser à cela dans cette ambiance festive !
Si seulement ce moment pouvait permettre aux Daénars qu'ils ne devaient pas piller la magilithe ce serait un grand pas en avant. Quoique je n'avais pas pu m'empêcher de remarquer que c'était un sujet soigneusement évité par les deux camps... Faisons le premier pas et parlons ensuite des choses qui fâchent j'imagine...

Oui, il doit être pas loin du campement qu’on s’est fait à l’extérieur de la foire. Je suis sûr qu’il sera ravi de vous revoir. Mais dites-moi plutôt comment vous êtes vous retrouvée avec ce dragon ?
Je fus surprise de la question, avant de me souvenir qu'effectivement, Rashkaal n'avait pas pu parler de la nouvelle à son propriétaire. Je souris avec fierté en regardant Auke.

En fait, j'ai trouvé son œuf il y a plusieurs mois, avant de venir à Busad. Lorsque j'ai porté votre lettre au Conseil, c'est un peu à cause de lui que j'ai du laissé Rashkaal vous amener la réponse seul. Je savais qu'il devait éclore dans quelques jours et je ne voulais pas qu'il soit tout seul. C'est pour ça que je voudrais le présenté à votre Ovshin, pour le remercier d'avoir accepter de rester à Darga et de faire le retour sans moi. C'était un peu égoïste de ma part après tout...
Tout en expliquant l'histoire du petit dragon, je sentais que malgré eux, les protecteurs me regardaient un peu plus attentivement. J'imagine que les gens avait rarement une conversation comme celle-ci avec Zaël. Encore moins, quelqu'un qui annonçait qu'elle avait préféré le bien être d'un animal à l'honneur de servir le Conseil ou le Primo-Gharyn, caractéristique des sdisciples d'Orshin souvent méprisée par les autres croyances. Heureusement, Zaël s'intéressait déjà à autre chose ou plutôt à la jeune fille et son griffon ! Vraiment, c'était trop bête que je ne puisse pas le voir !

D’ailleurs miss Vaandengoot, si ça ne vous dérange pas de répondre : est-ce courant d’avoir un griffon comme familier ? Je pensais que vos semblables n’utilisaient que des machines volantes ou ce que vous appelez des trains pour se déplacer ?
Je me tournai moi aussi vers Elizabeth. C'était vrai que chez nous, on imaginais tous les gens de l'autre continent plutôt avec des machines de métal... mais c'était le moment de casser les préjugés !

Sa bien-aimée avait convaincu Adramus de se rendre dans cet obscur évènement à l’échelle mondiale. Un endroit, perdu en plein désert, où My’träns, Daënars, Khashyn et tous les autres peuples d’Irydaë étaient conviés pour se rassembler, se parler, s’amuser et renforcer une paix fragilisée de jour en jour. Si on lui avait proposé cela quelques mois auparavant, le guerrier aurait répondu avec colère qu’il était hors de question d’aller à la rencontre de gens aussi méprisables. Mais aujourd’hui son idylle l’avait profondément radouci. Et puis il ne pouvait se résoudre à refuser cela à Mary. Ils partirent donc à la mi-décembre, d’une capitale recouverte par la neige, pour se rendre dans un des endroits les plus chauds du monde, même en plein hiver. Auke ainsi que les deux oiseaux de sa fiancée les accompagnaient dans une ménagerie qui causa parfois des problèmes tout au long du voyage, mais Adramus ne pouvait se départir de son sourire. C’était le vrai premier voyage que lui et Mary faisaient ensemble. C’était un symbole fort qu’il ne fallait pas négliger. Le fait qu’il soit sur le point de terminer l’Erel Kheg achevait de le combler de joie, alors au final la perspective de croiser des étrangers de l’autre continent était suffisamment bien compensée.


L’impatiente Mary était partie dès l’aube visiter les installations de l’exposition avec son dragon sur l’épaule. Le jeune homme, lui, s’était autorisé de dormir un peu plus. En vérité, il ne souhaitait pas plus que cela se retrouvé encerclé par des dizaines de personnes, toutes ethnies confondues, en regardant des sophistes hypnotiser l’assistance en exposant des arnaques camouflées, des vêtements hors de prix et des machines repoussantes. Il avait donc une petite idée de comment il allait occuper son temps et, qui sait, de toute façon il faudrait bien que lui et Mary se retrouvent à un moment ou à un autre.

Plus tard dans la journée, Adramus se retrouva donc sur la dénommée Place des Irydärs. Le plan du site obéissait à une telle logique que ce lieu en était le point central, et donc voyait affluer Daënars comme My’träns. Malgré cela, les diverses activités proposées (le cirque, le spectacle humoritisque) faisaient qu’il n’y avait pas spécialement foule sur les voies de circulation, ce qui soulagea le vagabond. Il s’était vêtu en prévision des chaudes températures, et avec raison d’ailleurs. Muni d’un long pantalon très ample (type hakama) et d’une veste en tissu léger au col en V profond, il n’avait pas l’air d’un combattant du tout, mais c’était le but. Autant respecter le choix des éminents organisateurs et se dévouer à la paix, même sans conviction ni envie de prolonger cette volonté plus de quelques jours.

Voilà donc notre guerrier, ayant troqué son torse tatoué contre un kimono léger, circulant au milieu de tous et cherchant un endroit ombrageux où s’installer. Ses yeux, toutefois, furent inexorablement attirés par une de ces animations de la journée. Un dragonnier, il les reconnaissait sans peine, était en train de faire une démonstration à une foule impressionnée. A ses côtés, un dragon aux écailles brunes, de la plus petite espèce d’après les souvenirs d’Adramus, que le dragonnier était en train de cajoler tout en expliquant quelque chose d’incompréhensible à la distance où le guerrier se trouvait. Il eut un long soupir. Vouloir la paix signifiait aussi y travailler avec ces parjures. C’était probablement une épreuve imposée par Möchlog et qu’il devrait surmonter. Mais alors, un rire étouffé et amer s’échappa de ses lèvres. Il était probablement toujours connu de tous dans cette maudite cité, alors que se passerait-il si, devant ce dragonnier, il se montrait ? Oh bien sûr, il ne se présenterait pas ostensiblement, mais le but était déjà de voir s’il reconnaîtrait l’homme condamné à mort par la justice de sa cité.

En approchant de l’enclos dans lequel le dragon et son tortionnaire se trouvaient, Adramus n’eut aucun mal à se frayer un chemin jusqu’au premier rang grâce à sa haute stature. Fatalement attiré par le spectacle qu’offrait la vue de cette créature, il ne put s’empêcher de vouloir être aux premières loges malgré tout. Son visage n’exprimait pas le torrent de sentiments qui l’envahissait d’ordinaire en face d’un dragonnier de Dyen. Il affichait même un léger sourire à la vue du reptile ailé sur lequel Adramus comptait bien concentrer son regard et son attention plutôt que d’écouter attentivement les inepties déblatérées par l’esclavagiste à ses côtés.

- Pauvre créature… murmura-t-il, espérant ne pas être entendu. Tu ne mérites pas cela…

Un événement mélangeant le savoir-faire de Daënastre et la culture My'tra, il fallait absolument que j'y aille. J'appris la nouvelle une fois de retour de mon périple aux « Jumeaux dormant », une fois de retour à Alexandria. La ville ne parlait que de cela et je devais rejoindre cette exposition.

Je pris le train en direction de Skingrad, ce qui me rappela mon premier voyage pour l'ossuaire des héros quelques mois avant. J'en un sourire enfantin en repensant à cela et à tous les voyages qui mon fait grandir. Je passe tous le trajets à regarder le paysage défilé tous en caressant Tiama qui dort contre moi.

J'arrive le lendemain en milieu d'après midi à Skingrad, maintenant je devais trouver un moyen de parvenir jusqu'à Zochlom et cela doit dire qu'il faut passer par l'océan. Cette simple pensée me fit un frisson dans tout le dos, pire que celle de Vereist ,mais je doit aller à cette Exposition.Il me fallut pas longtemps avant de trouver un ferry en partance, la chance doit être avec moi vu que je réussis à avoir la dernière, avec cabine de plus. Au moins, je pourrais paniquer dans ma cabine en toute sécurité.

Je m'installe donc, avec Tiama, sur un lit qui ferai passer un rocher pour un matelas de plume mais cela suffisais pour une traversée, j'eus un mélange d'excitation à l'idée de ce que j'allais voir mais aussi d'angoisse pour la quantité d'eau et de créatures qui m'entoure. Je m'endormis pour la quasi totalité du voyage.

J'arrive un peu avant midi, devant l'étendu désertique de Zochlom. Cette vision me fit pétiller mes yeux d'étoiles. Il me fallut toutes mes forces pour me retenir de parcours le désert. Après quelques secondes d'hésitation, je suivi le chemin en direction de l' exportation. Étant arriver pour le premier jour, une immense foule était sur place. Ne passant pas inaperçu, avec mon Tagta qui paniquer pour le moindre regard en ça direction, je du accélérais le pas pour vite arriver à l'entrée. Une fois à l'intérieur, je failli mourir tellement que mon cœur battais. Tout étais sublimes, je reste bien 10 min immobile à simplement regarder avec un sourire bêta sur le visage. Je me décide enfin à aller en direction d'un des chose qui me fascine le plus, l'élevage des dragons.

Une fois de plus je reste sans voix, de magnifique créature, de diverse couleurs étais allonger ou en train détendre leurs majestueuses ailes. Même Tiama avais le regard fixais sur eux, sûrement se demandant quel goût elle avais. Me m'installa sur un banc tous prés, me mis à écrire et dessiner sur ce spectacle grandiose. Je sentis que j'allais bien m'amuser ici

Détaillant du regard les écailles miroitantes de la créature sous ses yeux, préférant éclipser totalement de son esprit ce que le dragonnier racontait de balivernes et de mensonges, Adramus ne put cependant pas s’empêcher de lui lancer un regard circonspect lorsque celui-ci évoqua « l’indéfectible égalité qu’il y a entre un dragon et son dragonnier. » Egalité ? Mais quelle égalité ? Une créature dix fois moins puissante et au moins cent fois moins majestueuse qu’un dragon, qui le materne, qui le soumet, s’en sert de monture et lui donne des ordres… c’est ça l’égalité ? C’est une violation déjà bien violente de la sélection naturelle, mais elle repose en plus sur un prérequis souvent oublié qui est qu’un dragon à l’état sauvage ne se soumettra jamais à un humain, que seulement les reptiles élevés depuis l’éclosion par des humains pourront, avec de la chance, leur obéir. Depuis leur fondation les dragonniers de Dyen se justifiaient avec toujours les mêmes inepties. Et il était désolant de constater qu’elles fonctionnaient toujours, rappelant à tous leur esprit féérique de jeunes enfants.

- Dragons et dragonniers forment ainsi ensemble un duo complémentaire offrant chacun de formidables choses à l’autre…

Là, Adramus n’y tint plus. Pourtant très calme, sa voix se tinta d’un mépris affiché alors qu’il s’appuyait contre la balustrade et dévisageait le vétéran d’une cinquantaine d’années du regard.

- A part leur donner une muselière et une raison de se suicider une fois que vous mourrez, je vois pas très bien ce qu’ils obtiennent en échange de leur puissance, de leur majesté et de leur habilité à vous faire voler.

Enfin, le guerrier de Dyen tourna spécifiquement les yeux vers l’importun, le détaillant avec au moins autant d’animosité que le jeune homme en avait mis dans sa voix. Il semblait pourtant à peine agacé et ne prenait évidemment pas au sérieux les dires d’Adramus, appuyé qu’il était par la foule qui commença à jeter sur le vagabond des regards au mieux rieurs, au pire haineux. Seulement, les secondes passèrent et le visage du vétéran se décomposa petit à petit, lentement, à mesure que son vieil esprit remettait les pièces du puzzle en place.

- Toi… toi, tu es le parjure ! L’homme qui a tué nos soldats, insulté notre roi et tué l’un de nos plus braves chevaliers ! C’est toi que l’on a condamné à mourir des mains d’Amisgal et de ses serviteurs ! Déblatéra l’homme en haussant de plus en plus le ton.

- Oui, c’est moi, et visiblement Amisgal a décidé de m’épargner. Pourquoi, à votre avis ? Parce que je mène un combat juste contre vous et votre ignoble cité. Et ce combat, je le gagnerai, je peux vous l’assurer. Acheva-t-il avec aplomb.

Sur ces mots, il ne se priva pas de prendre congé de l’honorable vétéran sans attendre qu’il ne rétorque. Il avait atteint son objectif, rappeler à ces mécréants la menace qui pesait sur eux et qu’il incarnait de toute sa ferveur. Tournant les talons, il fit face à une foule mécontente, mais muette. Il venait de gâcher un peu le spectacle, mais il faisait confiance au prestidigitateur quinquagénaire pour faire oublier à ces bouches ouvertes ce malheureux incident, comme ils savaient si bien le faire d’ordinaire. D’une main impérieuse, il intima aux curieux devant lui de s’écarter, ce qu’ils firent pour ne pas froisser quelqu’un qui devait bien dominer la foule entière d’une ou deux têtes. Il était venu pour respecter cette tentative de paix, certes, mais il n’y avait d’ores et déjà aucune paix entre lui et Dyen, alors pourquoi travailler à la fonder ?

Malgré tout, alors qu’il pensait avoir clos l’épisode avec ces dragonniers de malheur, il entendit des pas venir de la démonstration alors qu’il était en train de s’en éloigner. Surpris, mais curieux, Adramus se retourna pour voir qui l’avait suivi. C’était un jeune homme, très jeune homme, aux cheveux au moins aussi rouges que certains des tatouages du guerrier d’Amisgal. Le voyageur lui adressa un regard hésitant avant de prendre la parole.

- Que puis-je pour toi, l’ami ?

Premier jour de l'Exposition, conférence "Vie et mort des Kashins, l'art du cannibalisme"


Eskarina était enfin arrivée. Elle avait entendu parler de l'Exposition Universelle à Aildor, juste avant de s'embarquer pour My'trä. Encore assez étrangère aux différentes tensions entre les deux clans, car elles n'avaient pas leur place à la capitale d'Alskholyn, ce n'était pas l'enjeu pacificateur de l'évènement qui l'avait attirée mais plutôt le fait que la rumeur de son existence soit parvenue jusqu'en Als'kholyn, à l'autre bout du monde. Il devait bien s'agir de quelque chose d'extraordinaire. De plus, puisque l'exposition avait pour but de rassembler les caractéristiques, bizarreries et fiertés des différents continents, c'était l'endroit rêvé pour découvrir le monde.

A l'entrée, Eskarina se vit distribuer un plan, illustré des différents stands et animations du festival et se trouva contrainte d'acheter une ombrelle, victime d'une insolation dès les cinq premières minutes après le débarquement . Et puis, comme le lui avait expliqué pendant dix insupportables minutes l'insupportable vendeur, qui avait considérablement augmenté son mal de crâne, 20 Irys, c'était cadeau. Quelle idée de faire un évènement aussi important dans un lieu aussi hostile ! Certes, il fallait un territoire neutre, mais Als'kholyn était plus accueillant ! Bon, peut-être pas...

Elle se dirigea ensuite vers la place des Irydars, en parcourant rapidement le prospectus pour regarder ce que l'endroit avait à proposer et allait se contenter de faire une rapide halte à l'élevage des dragons avant de se réfugier dans les serres my'träns ou daënars, promesses de fraîcheur, lorsque l'annonce d'une conférence accrocha son regard. "Vie et mort des Kashins, l'art du cannibalisme". Un titre plus accrocheur que prometteur. Encore un aventurier imbécile qui allait faire son spectacle. Mais, contrairement à la plupart des spécimens qu'elle avait rencontré en Als'kholyn, celui-là rentrait de Kashin, et donc avait survécu, si tant est qu'il s'y soit véritablement rendu. Mais l'entendre débiter ses préjugés et ses âneries pouvait être divertissant et Esk décida d'aller jeter un oeil. Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour se conforter dans son idée que la bêtise humaine était sans bornes !

La conférence venait juste de débuter. Eskarina se fraya un chemin parmi les badauds curieux d'en apprendre plus sur cette terre inconnue pour atteindre un des premiers rangs. Tant qu'à venir écouter, autant en profiter. L'homme sur l'estrade était en vérité le stéréotype du parfait aventurier- et du parfait crétin si l'on voulait son avis. Vêtu d'une épaisse fourrure, de bottes en cuir épais et rembourrées, l'homme se tenait bien droit, en tentant de prendre une posture imposante et guerrière. Eskarina aurait eu chaud pour lui s'il lui avait inspiré la moindre sympathie. Il parlait du ton suffisant de ceux qui pensent avoir vécu plus de choses que n'en vivront jamais le commun des mortels, et sa façon de parcourir des yeux la foule en lançant des clins d'oeil aux jeunes filles en pâmoison devant lui acheva de l'exaspérer. En outre, le contenu de son récit n'améliorait en rien le ressentiment qu'Esk sentait poindre à son égard. Cette irritation la surprenait elle-même : elle avait déjà croisé une ribambelle d'imbéciles dans sa courte vie mais aucun n'avait été une telle source d'irritation. Elle en conclut que le soleil n'était décidément pas bon pour ses nerfs.

Cependant, "l'aventurier" continuait à raconter son histoire :

"Et là, je me trouva face à un Kashan, une bête de plus de deux mètres de haut - la foule retint son souffle. Mais moi, Fifur, je ne connais pas la peur."

Un ricanement échappa à Esk :

"Tu parles mon grand, tu devais pas en mener bien large."

Le regard d'une groupie à côté d'elle la fit taire. Elle n'allait pas se faire remarquer pour si peu.

"Le sauvage savait à qui il avait affaire, et il ne se risqua pas à m'attaquer. J'ai longuement étudié le langage et les moeurs Kashan, et il ne fut pas difficile de d'entamer les négociations.
- Quoi, t'as appris à Aildor à dire "caillou qui brille" c'est ça ? maugréa Esk.
- Ces sauvages ne connaissent pas la valeur des pierres et en échange d'un peu de nourriture, ils chargèrent mes sacs de gemmes énormes. Mais, avant de retourner dans la partie que l'on dit un peu plus civilisée d'Alskholyn - rires diffus dans la foule-, je décidais d'en apprendre un peu plus sur la coutume la plus obscure de ces tribus : le cannibalisme. Figurez-vous que, s'ils sont très protecteurs envers leur tribu, les Kashans n'hésitent pas à tuer et à dévorer leurs victimes !"

Un frisson de dégoût parcouru la foule et Eskarina leva les yeux au ciel.

"Avant de partir, j'ai négocié contre un boeuf une de leurs tenues ainsi qu'une habitations afin de vous les montrer pour que vous compreniez mieux cette peuplade."

Eskarina releva la tête d'un coup. Ce n'était pas possible. C'étaient des faux. Aucun Kashan sain d'esprit ne se serait séparé de sa yourte. Pourtant, l'habitation montée sur un chariot qu'apportèrent deux assistants avait l'air bien authentique. Mais qu'avait-il fait ? Il avait condamné une famille Kashan, et ce, sans en être puni, puisqu'il était là à fanfaronner. Eskarina révisa sur le champ son jugement : il s'agissait d'un imbécile, certes, mais d'un imbécile dangereux. Eskarina en avait assez. Elle tourna les talons et traversa la foule en sens inverse, pour se diriger vers l'élevage des dragons.