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 Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël]

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyJeu 26 Oct - 21:58
Ayael était éreintée. Cela faisait presque deux semaines qu’ils s’étaient engagé à Kharaal Gazar et le moins qu’on puisse dire c’est que les terres n’étaient guère hospitalières. Une fois passée les montagnes, les plaines désertiques qui s’étendaient à perte de vue avait eu tôt fait de rendre son clan morose et la marche d’autant plus pénible.

Sous ce soleil de plomb de ces contrées, même le vent invoqué par ses pairs ne suffisaient à rafraîchir à les voyageurs qui s’étaient abritées sous des ombrelles de fortunes faites de branches et de tissus tendus. Avec son teint d’albâtre, Ayael avait été particulièrement touchée par la rigueur des éléments et sa magie était presque impuissante pour combattre l’ordre naturel des choses. La pluie, elle l’avait invoqué deux fois, sortant épuisée de ses exploits malgré la médiocrité de ses orages.

Ils marchaient depuis l’aube quand enfin, tel un phare dans la nuit, les murs élancés de la légendaire tour de Busad se dessinèrent dans l’horizon. L’hostilité du territoire était aussi célèbre que l’hospitalité légendaire de ses habitants et Ayael ne s’inquiétait pas trop de l’accueil qui leur serait réservé. Toutefois, avant d’envahir les rues de roulottes et d’étrangers, elle se devait de demander l’autorisation au maître des lieux, simple question de politesse à laquelle elle refusait de déroger.

Élancée à cheval malgré la fatigue qui tiraillait son corps, elle prit donc de l’avance pour rejoindre la citée, s’extasiant devant la géométrie simpliste mais indéniablement majestueuse qui se dégageaient des habitations. Une fois à l’intérieur, il ne lui fut pas difficile de rejoindre la tour qui dominait tout le paysage, dardant son ombre protectrice sur les maisons. Elle avait rarement vu un lieu de pouvoir incarner aussi bien sa fonction et elle se sentit donc presque timide alors qu’elle pénétrait dans le lieu après s’être fait annoncée.

C’était inhabituelle de voir le Khorog se déplacer pour une affaire de cet ordre, mais son Gharyn était actuellement souffrant et personne n’aurait osé refuser une audience à un chef de clan, fusse-t-il d’ordre spirituel. C’est ainsi qu’après une légère attente, elle fut autorisée à rencontrer le régent des lieux, qui l’attendait… au dixième étage de la tour.

Ayael cligna des yeux, dévisageant les escaliers en colimaçon vertigineux qui constituaient le seul mode de déplacement au sein de la tour. Pendant quelques secondes, elle avait cru qu’on lui faisait une blague mais ils étaient très sérieux : les rencontre officiel se faisaient littéralement au sommet :  elle devait donc grimper.

Pris d’un désarrois qui lui était peu coutumier, Ayael escalada donc une à une les interminables marches de la tour, progressant lentement en rasant les murs pour trouver un appuis quelconque dans sa traversée qui, vu sa fatigue préalable, lui semblait aussi périlleuse que celles des plaines désertiques. Une chose était certaine : cela se méritait de parler avec le primo-Gharyn de Busad !

Enfin, elle parvint au bon pallier, se laissant conduire jusqu’à la salle d’audience, non sans s’être accordée quelques minutes pour reprendre son souffle et arranger un peu sa tenue, car même en de telles circonstances, elle n’oubliait pas l’importance des apparences. Trempée de sueur, ses vêtements habituellement volatiles et aériens, collaient à sa peau dessinant avec une précision remarquable, presque impudique, les lignes de son corps. Quelques mèches s’étaient échappées de la tresse rigoureuse qui battait jusqu’à sa hanche, lui donnant un air légèrement dépenaillée et pourtant après avoir réajustée une petite plume qui menaçait de s’échapper de sa chevelure, elle se redressa, la tête haute et le regard certain, altière et digne malgré la fatigue, la lassitude et la sourde inquiétude de voir sa requête – pourtant légitime – refusée.

Ses jambes étaient lourdes et pourtant elle marchait d’un pas léger, faisant honneur à son élément par la grâce éthérée avec laquelle elle se mouvait, effectuant une aimable révérence lorsqu’elle fut mise en présence de son interlocuteur.
C’était une fine oratrice et elle adorait parler, mais face à quelqu’un d’aussi important, elle décida de remettre le bavardage à plus tard. S’il souhaitait s’entretenir plus longuement avec elle, elle se ferait un plaisir de faire la conversation, mais elle préféra une entrée en matière concise et respectueuse.

« Je vous remercie de me recevoir », déclara-t-elle avec toute la déférence du monde avant de se redresser, retenant une grimace devant ses membres engourdis. Chaleureuse, elle sourit à l’homme qui se tenait sous ses yeux et qui avait un physique étonnamment banal pour un homme de sa stature si ce n’est les tatouages tribales qui couvraient son visage.

« Je me prénome Ayael, Khorog du clan nomade d’Hayr des plaines de Nisgeliin et je sollicite humblement la permission pour les miens de rester sur vos terres quelques jours afin de se reposer de notre long périple »

Docile, Ayael attendit sa réponse, penchant légèrement la tête sur le côté ce qui fit tintinnabuler les petites perles qui oscillaient au bout de long fils argentés. Son interlocuteur avait sans doute beaucoup de questions face à cette présence inhabituelle, et elle se tenait prête à l’éclairer. Elle même avait d’autres requêtes subsidiaires à lui fournir et l’entrevue ne faisait que commencer.

Zaël
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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyVen 27 Oct - 16:34
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Avant qu’Ayael n’arriva au sommet de la Tour, Zaël avait été informé de sa venue. Il était donc présent dans la salle d’audience quand elle parvint au bout de ses peines. C’était toujours un plaisir pour lui d’accueillir de nouveau clan à Busad et dans ses alentours, un moment précieux pour échanger avec de nouvelles personnes. S’il était inhabituel pour lui de traiter avec une Khorog plutôt qu’avec le ou la primo-Gharyn, il ne s’en formalisa pas. Des fois il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ce fut donc avec un sourire qui l’accueillit dans la salle d’audience. Des tapisseries mettant en scène Delkhi et les autres architectes l’ornaient, même si dans l’ensemble elle restait sobre.

« C’est un plaisir de faire votre connaissance Ayael d'Hayr. Même si je m’étonne de ne pas voir votre Gharyn. Enfin, vous pouvez rester parmi nous autant de temps que vous le souhaitez. Il est de coutume que les clans de passage loge aux premiers étage de la Tour du Désert mais vous êtes libre de faire à votre convenance. »

Tout cela était dit de façon chaleureuse alors que ses yeux ne quittaient pas son interlocutrice du regard. Il était rare pour lui de voir des dirigeants de son âge. Ou des femmes de son âge d’ailleurs. Elle ne ressemblait pas du tout à l’adepte de Dalai cher à son cœur qui était repartie tout récemment sur les routes. Elle respirait la légèreté et était loin d’avoir une stature martiale. Et visiblement son interlocutrice vénérait Amisgal, ce qui serait en accord avec son origine. Toutes ses petits effigies dans les cheveux étaient fascinants.

« Vous suivez la voie d’Amisgal n’est ce pas ? Elle vous emmène bien loin de vos terres : y-a-t-il une raison particulière de votre venue dans nos contrées ? »

C’était de la curiosité pur, aucune animosité agrémentait ses mots. Même s’il venait lui-même d’un clan nomade, il n’avait jamais voyagé autant, aussi loin. Il ne lui en fallait pas plus pour s’égarer des règles de politesse et de la bienveillance envers une personne qui avait monté dix étages.

« Excusez-moi de vous accabler de question alors que je ne vous ai même pas proposer de vous désaltérer ! »

Il lui fit un signe de main vers la commode supportant un plateau avec diverses cruches et verre à disposition des utilisateurs de la salle. Libre à elle de se servir si elle le souhaitait. Zaël faisait montre de patiente comme s’il avait toute la journée devant lui et qu’aucune affaire pressante ne l’attendait.

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyVen 27 Oct - 18:26
Le primo-Gharyn de Busad faisait honneur à la réputation de son peuple, l’accueillant avec un sourire si amène qu’il dissipa presque instantanément toute ses craintes. Malgré l’importance de sa fonction, Zaël était l’image même d’un hôte affable et tranquille qui ne souhaitait pas précipiter l’entrevu. Il était agréable de voir un homme de sa stature dénué de condescendance.

Rassurée par ce tempérament, Ayael lui rendit un sourire léger, presque amical, tellement naturel qu’un observateur extérieur n’aurait probablement pas cru qu’ils se rencontraient pour la première fois.

« Mon Gharyn vous prie d’excuser son absence, il était malheureusement trop souffrant pour s’entretenir avec vous et c’est pourquoi je représente aujourd’hui mon clan devant vous... », s’excusa-t-elle humblement alors qu’il marquait sa surprise de voir un guide spirituel menait cette entrevue. Il est vrai que cela n’avait rien de traditionnel, mais, fort heureusement, Zaël ne semblait pas se formaliser de cet entorse aux traditions.

Sa requête fut aussitôt acceptée et la Khorog inclina gracieusement la tête en signe de gratitude, faisant toujours tinter les breloques dans sa chevelure. Elle aurait bien verbalisé ses remerciements mais son interlocuteur enchaînait les questions, manifestement intrigué d’en savoir plus sur la présence de son clan en ses terres. Sa curiosité était légitime et elle se fit un plaisir de répondre une fois qu’il eut tempéré ses ardeurs en lui proposant à boire.

« Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier pour votre générosité. Si tel est la coutume, mon clan se fera un plaisir de loger au sein de la Tour du Désert je suis sûre que cela sera une expérience fascinante pour les miens, la simple vision de votre citée les a déjà captivé », avoua-t-elle avec un sourire amusé, presque maternel, en se souvenant les éclats de voix et les questions curieuses des enfants lorsqu’ils avaient aperçu Busad jaillir dans le paysage. Un compliment indirect qui n’en était pas moins une louange, preuve qu’Ayael était une plus grande diplomate qu’on ne pouvait le croire face à son mysticisme affiché.

Les remerciements effectués en bonne et dû forme, elle s’autorisa enfin à se servir un verre d’eau fraîche, le liquide glissant péniblement dans sa gorge asséchée, loin d’étancher sa soif.

« Je suis en effet la voie d’Amisgal, Architecte de la coopération et de la paix. C’est dans cet optique là, que mon Gharyn et moi même avons décidé d’entreprendre le long périple qui nous à mené jusqu’ici », expliqua-t-elle avant de compléter, loin d’être avare en détail sur cette démarche quelque peu atypique. « Nous pensons en effet, qu’il est vain d’enseigner à notre peuple la tolérance et le respect d’autrui s’ils ne comprennent pas la diversité du monde qui les entoure, s’ils ne voient pas la richesse de My’trä dans toute sa complexité. »

Tout en parlant, Ayael s’autorisa un regard circulaire sur la pièce, découvrant les magnifiques tapisseries qui représentaient Delkhi qu’elle désigna d’un geste ample tout chargé de volupté et d’élégance tandis qu’elle plongeait ses yeux trop clair dans ceux de son interlocuteur. Une légère brise s'engouffrant subitement par les fenêtre pour ajouté à la solennité du moment en jouant espièglement avec ses colifichets.

« Nous voulons qu’ils voient l’oeuvre de Delkhi, de Dalaï et de tous les autres. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice et cette oasis sur laquelle est bâtie votre belle citée n’est qu’un témoignage de plus de l’importance de l’entraide. Du rôle fondamentale d’Amisgal qui ne créait rien mais rend tout possible. Au coeur même du royaume de la Terre, l’eau est nécessaire à l’existence même de la vie, en mettant fin aux querelles, on va bien plus loin, ensemble on va plus loin, c’est le message que nous voulons transmettre », ajouta-t-elle donc d’une voix passionnée, vibrante. Celle d’une oratrice aguerrie qui savait charmer les foules et contait avec connivence les plus anciennes légendes. Des airs de sacrés et de grandeur qu’elle excusa en secouant la tête, comme si elle était subitement devenue timide.

« Pardonnez mon enthousiasme, je m’égare assez facilement dans ce genre de considération », s’amenda-t-elle avec résipiscence en reprenant un peu d’eau pour retrouver une contenance.

Même à l’ombre des pierres, il faisait chaud, beaucoup trop pour son pauvre corps meurtrit par le voyage qui peinait à tenir debout mais qu’elle maintenait droit comme une statue antique, par habitude, par orgueil.

Toutefois, si elle était toute disposée à entrer dans de longs débats philosophiques sur la place des Architectes, elle n’oubliait pas sa mission première et elle avait une autre requête à faire.

« En parlant d’oasis, pensez-vous qu’il serait possible de remplir nos réserves d’eau, nous sommes peu habitué aux climat aride de vos contrées et elles sont presque épuisées...  Cependant je me dois de vous informer, que nous n’avons rien à offrir en échange… », demanda-t-elle avec une certaine ingénuité qui contrastait avec son assurance antérieure. Lorsqu’il s’agissait de magie, de légendes et d’Architecte elle était inarrêtable, mais Ayael était peu habituée à formuler ce genre de demande. Elle écoutait, tranchait, négociait parfois, mais rarement elle quémandait, n’ayant rien à échanger en retour. Pourtant la réciprocité était la base de toute bonne négociation, seulement aujourd’hui, ils n’étaient que des pauvres ères, riche uniquement de leur culture et de leur solidarité. Dans un territoire si désertique, l’eau était précieuse et elle le savait bien, mais Hayr n’avait que de la chaleur humaine et des sourires reconnaissants à offrir. Ou un gros orage éventuellement, si elle y mettait de la bonnes volonté.

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptySam 28 Oct - 8:50
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Ayael ne ressemblait pas du tout à son Khorog. Plus enjouée, plus avenante au premier abord. Tout un autre genre que Darim plus impassible. Était-ce dû aux Architectes qu’ils suivaient ? Il aurait de nombreuses autres questions à lui poser sur son clan mais il prit son mal en patience. Écoutant attentivement ses réponses. Il fut peiné d’apprendre que son Gharyn était malade puis heureux d’apprendre qu’ils résideraient bien dans la tour. Et encore plus quand il eut connaissance de leur démarche ! Il aurait aimé en faire de même avec ses concitoyens. Leur ouvrir les yeux sur la futilité du conflit avec Zagash entre autre. Mais si nombre d’entre eux appartenaient à des clans nomades, traverser les montagnes pour y aller avec le bétail n’était pas une mince affaire. Tout le monde n’était pas Maître de la Terre et même ainsi perturber l’environnement des animaux n’était pas à faire à la légère. Enfin, l’idée était à creuser : peut-être inciter les jeunes à voyager un temps avant qu’ils ne furent accablés sous les responsabilités. Cependant, ça n’irait pas si ça excluait l’ancienne génération. Et voilà qu’il recommençait à dévier.

« Pardonnez mon enthousiasme, je m’égare assez facilement dans ce genre de considération .

-Non, ne vous excusez pas de répondre à ma question ! Vous portez un très beau projet en plus ! »

Son enthousiasme et sa sincérité se lisaient autant sur son visage qu’ils transperçaient dans sa voix. Cela faisait un bien fou de rencontrer des partisans de la paix, ils semblaient se faire rare en ce moment. Et c’était dur quand c’était le cas au sein même de son gouvernement. Après, il serait exagéré de dire qu'aucun ne le suivait. Cependant rare était les pacifistes aussi convaincu que lui. Trop nombreux étaient ceux qui se résignés à l'éventualité d'une guerre. Heureusement le Conseil, le soutenait dans sa démarche de réunir les peuples ! Peut-être ainsi aurait-il la possibilité de mieux influer sur le conflit grondant.

« Dommage que vous ne soyez pas arrivée plus tôt, j’ai organisé un rassemblement ouvert à tous pour la paix. C’est d’autant plus important avec les troubles actuels ! »

D’ailleurs, peut-être que… Il pourrait sûrement lui demander ce qu’elle pensait de son idée. Mais il ne voulait pas l’accaparer trop longtemps avec son clan attendant des nouvelles. Ils auraient sûrement le temps de se reparler et il pourrait en profiter pour peaufiner son idée.

Ce fut à peine s’il remarqua le changement de contenance de son interlocutrice lorsqu’elle lui demanda de l’eau pour son peuple. Il était tout naturel pour lui de lui accorder sa requête. En fait, cela aurait été fait même si elle n’avait rien demandé.

« Ne vous inquiétez pas pour ça ! Tout clan qui séjourne ici à le droit de remplir ses réserves d’eau. Nous ne laisserions pas un clan en difficulté, ce serait très malvenu de laisser les clans nomades s’arrêter ici en leur interdisant l’accès à une ressource primordiale. Les Protecteurs vous aiderons à remplir vos réserves. Si vous le souhaitez, vous pourrez aller voir le lac souterrain qui se tapi sous nos pieds. Comme vous le disiez, les œuvres des Architectes s’entremêlent. J’ai même eu l’occasion de le montrer à une adepte de Dalai récemment et elle en a été frappée. »

Un brin de nostalgie s’était infiltrée sur la fin. La jeune femme lui manquait terriblement. Cela faisait déjà deux semaines qu’elle était repartie sur les routes. Pour ne rien arranger, il ne savait quand ils allaient se revoir. En parler lui donnait le vague-à-l’âme mais ne pas le faire était encore pire. Mais il n’avait pas tant d’occasion de ça de le faire, leur relation avait été très décrié, il ne pouvait donc en parler en toute liberté. Outre le fait qu’il n’avait pas d’ami à proprement parler.

« Si vous poursuivez votre voyage en Kharaal Gazar par la suite, nous pourrions vous fournir une carte signalant les points d’eau. Nos clans connaissent les emplacements et ne s’en servent  donc pas mais elles existent. »

Qui plus est, elles étaient spécialement prévues pour ses occasions : quand des clans nomades d’autres régions s’aventuraient pas ici.

« Auriez-vous besoin d’autre chose ? D’un guérisseur peut-être pour votre Gharyn ? »

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptySam 28 Oct - 10:42
L’enthousiasme de son interlocuteur ne faisait que ravivait la bonne humeur d’Ayael qui regretta effectivement de ne pas être arrivé plus tôt. Un discours pour la paix… Voilà le genre d’événement qu’elle ne pouvait qu’approuver.

« C’est dommage en effet, j’aurais aimé voir ça... Mais j’ose espérer que l’occasion se représentera souvent », répondit-elle finalement avec un des sourires mystiques mais chaleureux dont elle avait le secret. Cela avait des airs de plaisanteries car même elle n’avait pas la naïveté de croire en une épidémie de discours et de lutte pour la paix, mais si on ne rêvait pas des utopies on avait aucune chance de les réaliser.

Manifestement, prendre de l’eau ne posait aucun problème et Ayael inclina la tête en guise de remerciement, soulagée. L’hospitalité de Busad était vraiment à la hauteur de sa réputation. Tout était si parfait qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de chercher le piège derrière toutes ces aimables propositions mais elle n’en voyait aucun. Se préparer au pire mais en croire en le meilleur, voilà sa philosophie.

« La vie de notre Gharyn n’est point en danger mais il est certain qu’un guérisseur contribuerait probablement à accélérer sa convalescence... », admit-elle finalement, n’ayant même pas songé à faire une telle requête tant cela outrepassait les bienveillances habituelles. Pourtant, elle commençait à prendre la mesure de l’homme en face d’elle, et elle priait Amisgal qu’il soit aussi vertueux qu’il en avait l’air. Le monde avait bien besoin d’Homme comme lui.

Pour l’heure, tout ce qu’elle pouvait faire pour encourager ce genre de comportement c’était se montrer reconnaissante, offrir autant d’amabilité que lui jusqu’à en oubliait presque la fatigue de plus en plus prégnante qui alentissait son esprit aussi bien que ses membres.

« Je vous remercie encore pour votre générosité primo-gharyn de Busad. Soyez sûr que que le vent portera les louanges de vos bienfaits », déclara-t-elle finalement en le regardant à nouveau dans les yeux avec aménité. La formule était sibylline, la réalité bien pragmatique : les nomades parlaient autant qu’ils voyageaient et il ne fallait pas négliger la puissance des mots et des réputations.

Il était temps de prendre congé pour annoncer la – les – bonnes nouvelles à son peuple, mais quelque chose la retenait auprès de ce rare interlocuteur. Elle avait le sentiment d’avoir encore beaucoup à lui dire, mais se trouvait ironiquement muette. Immobile, elle se mit à jouer inconsciemment avec une des plumes qui ornait sa tresse en le dévisageant quelques secondes avant de s’incliner profondément.

« Je sais que vous devez être très pris, mais si le cœur vous en dit, je vous prie de bien vouloir nous rejoindre ce soir pour notre grande veillée au coin du feu. Les nuits sont froides mais je puis vous promettre que seul la chaleur règne en ces moments », proposa-t-elle avec une certaine déférence exacerbé d’enthousiasme pour cette célébration hebdomadaire dont elle ne se lassait jamais.

Son clan avait toujours fait preuve d’hospitalité mais elle était sûr qu’il serait ravis d’accueillir leur bienfaiteur le temps d’une longue soirée de chant, de contes et de fêtes. Il était peu probable qu’ils allument un brasier au beau milieu de la tour et elle craignait que s’éloignait jusqu’à la périphérie de la ville lui soit impossible, mais elle se devait au moins d’essayer.

En attente de sa réponse, elle resta donc gracieusement inclinée jusqu’à ce que le sang commence à lui monter à la tête et qu’elle se redresse avec un peu trop de précipitation, pris de désagréables vertiges qui la firent tituber.

Elle détestait être confronté aux limites de sa propre résistance et de la comédie qu’elle pouvait mettre en œuvre pour être solennel en toute circonstance, le corps était si faible par rapport à l’esprit.

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyMar 31 Oct - 11:29
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
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Oui, il y en aurait d’autres, indubitablement. Bien que ce sera loin d’être suffisant. Même lui s’en rendait compte. Après le résultat de la dernière, il n’avait que pu se rendre compte de la confusion régnant parmi ces concitoyens. Il ne pouvait que se réjouir de trouver une telle alliée ! En ces temps troubles, c’était d’autant plus précieux. Mais dans l’immédiat, il fallait d’abord s’occuper de son clan.

« Nous vous en enverrons un dans ce cas. »

Un qui soignera vraiment, pas un meurtrier. Apprendre la fourberie, même lui se devait d’admettre que s’en était, de cette Zora l’avait ébranlé. Comment une personne suivant l’Architecte de la vie pouvait manquer de respect à cette dernière ? Eux entre quiconque étaient censés la protéger ! Il aurait aimé pouvoir la revoir pour discuter comprendre son geste, ses actions. Mais aussi la raisonner, la dévier de ce chemin néfaste qui la détruirait autant qu’elle faisait du mal. Rien de ce qu’il savait sur elle ne faisait sens à ses yeux. Bien sûr, ses actes ne pourraient pas rester impunis...

« Merci de me faire cette honneur, mais portez plutôt celle de l’union de notre peuple. »

Beaucoup plus importante que sa propre image. Il n’agissait pas pour avoir des louanges, loin de là. Il souhaitait juste que tout le monde puisse vivre en paix, s’épanouir en suivant leur chemin. Jamais il n’avait chercher la révérence chez les autres. Et encore moins chez des gens sages comme Ayael. Il était ainsi mal à l’aise de la voir s’incliner ainsi devant lui mais heureux d’entendre sa proposition. Cela faisait si longtemps qu’il ne s’était joint à un feu de camp avec une ambiance chaleureuse, car son clan devait l’être à l’image de leur guide spirituel.

« Oui, avec plaisir. Je... »

Il s’arrêta pour soutenir d’une main douce la Khorog. Inquiet pour elle, il la dirigea vers un des fauteuils ornant le pourtour est de la salle. Il se maudit de ne pas avoir penser à lui proposer plutôt. Quel piètre hôte faisait-il ?!

« Ça va ? Souhaitez-vous vous reposer un instant avant de redescendre ? »

Il ne pouvait décemment pas la laisser partir dans cet état. Peut-être devrait-il lui assigner un Protecteur pour l’accompagner, pour s’assurer qu’elle arriva en bas sans encombre ? Peut-être qu’elle avait contracté le mal de son Gharyn ?

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyVen 3 Nov - 16:41
La tête lourde – que les plumes pouvaient sembler pesant une fois assaisonnée de fatigue – Ayael oscilla légèrement, peinant à retrouver sa stabilité malgré le soutient ô combien opportun de son interlocuteur. Navrée – et un tantinet embarrassée il fallait l’admettre – de se montrer si vulnérable, elle ne fit pas de résistance et se laissa - presque gracieusement - tomber sur le fauteuil qui lui était offert.

Khorog d’Amisgal sur le bout des doigts, elle commença par prendre de profondes respirations pour retrouver sa contenance et une partie de son énergie. L’air était essentielle à la vie, et quand on le maîtrisait on sentait mieux que personne ses bienfaits alors qu’ils coulaient dans les poumons.

Encore et toujours, son interlocuteur se montrait attentionné et patient. Vraiment, cet homme était une perle et elle se sentait encore plus coupable de lui voler son temps et sa gentillesse pour de telles futilités. Non, elle ne désirait pas se reposer un instant, et pourtant elle le devait, aussi opina-t-elle timidement en ravalant sa rancœur tout à fait personnelle, attrapant un nouveau verre d’eau pour y puiser également un peu de force.

« Je vous remercie... »

Elle ne se sentait pas malade, juste ignominieusement épuisée et accablée par la chaleur, elle n’avait pas besoin de médecine juste de calme et d’un environnement sain, malheureusement ce n’était pas le moment ni le lieu pour cela. Pourtant cela ne l’empêcha pas de fermer les yeux, reposant sa tête quelques instants malgré l’impolitesse de ce geste ;

Ah malgré toutes sa grandiloquence, ses breloques, ses tatouages et ses yeux clairs, qu’elle semblait fragilement humaine dans ce genre de moment. Tout le maquillage du monde et les volontés de mises en scène ne pouvait changer ça et cela l’agacer.

« Je ne peux pas faire attendre les miens trop longtemps », déclara-t-elle plus pour elle même que pour son interlocuteur à vrai dire. Formuler ses mots à voix haute c’était donner un peu de concret à son abnégation et y puiser la volonté de s’extirper de la torpeur épuisante dans laquelle elle était plongée.

Il y avait de la détermination dans sa voix, dans ses paumières qui se rouvraient mais ses jambes elles ne semblaient guère coopérative. Après avoir goutté aux repos, l’idée de se lever n’en était que plus pénible.

Avec un discret soupir qu’elle aurait voulu long, Ayael capitula. Il était sage de savoir reconnaître ses propres limites, et puis ce n’était que parti remise. Prendre un peu de repos maintenant lui permettrait de n’être que plus vivace ce soir pour l’heure du conte.

« Je suis vraiment navrée de vous imposer ma présence, mais je crains de ne pas vraiment être en état de délivrer la bonne nouvelle incessamment », avoua-t-elle avec un sourire légèrement contrit, même s’il avait quelque chose d’un peu espiègle au fond. Oui, elle connaissait ses travers, elle savait qu’elle était une incorrigible travailleuse qui en faisant toujours trop. Quitte à ne pas corriger ce défaut autant l’assumer humblement. « Pensez-vous qu’il serait possible d’envoyer un messager prévenir les miens de votre accord ? », demanda-t-elle, jaugeant une nouvelle fois de l’audace de sa requête.

Il s’était montré si prévenant qu’elle ne doutait pas de son accord, mais à quel point cela le dérangerait ? En outre, quand bien même ce fauteuil était délicieusement confortable, elle chercha la force pour se redresser, titubant légèrement alors qu’elle reprenait ses appuis. Elle n’allait tout de même pas s’imposer dans sa salle d’audience, quitte à rester assise, elle pouvait très bien le faire dans les escaliers pour le laisser un peu tranquille.

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyDim 5 Nov - 12:39
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Profession : Gharyn de Busad
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La jeune femme ne cessait de l’impressionner malgré son malaise, elle ne perdait pas contenance et continuait de s’inquiéter du bien-être de son clan. Avec une telle prévenance, nul doute que son clan était entre de bonnes mains. Il était donc naturel que Zaël mit tout en œuvre pour faciliter sa tâche.

« Bien sûr, et il pourra emmener le médecin auprès des vôtres sans plus attendre. Et votre présence est nullement une gêne.»

Avant même qu’il n’eut pris congé, la Khorog commença à se lever à sa grande surprise. D’autant plus qu’elle semblait clairement ne pas avoir repris suffisamment des forces. Où comptait-elle aller ainsi ? Il ne pouvait pas bien sûr la contraindre à rester contre sa volonté…

« Vous pouvez aller vous reposer dans mon salon, personne ne vous dérangera ainsi. Je vous fais apporter de quoi vous restaurer. »

Il était resté près d’elle alors qu’ils sortaient de la pièce près à l’aider si nécessaire. Une fois dehors, il lui montra la direction à prendre. La distance à parcourir était petite mais Zaël hésita tout de même à l’accompagner, il s’en voudrait si par sa faute elle se faisait mal. Son bureau était plus proche mais guère prévu pour se reposer. C’était certainement la meilleure solution. À aucun moment, il ne pensa que ça pouvait gêner son invitée.

« Je vais être obligé de vous laisser mais si vous avez besoin de quelque chose plus tard, je serais ici dans mon bureau. »

Les tensions dans les Tsagaan Oi semblaient avivés par les événements. Le Gharyn de Aguu et d’autres plus petits villages lui en faisaient part. Pour l’instant rien de sérieux, mais il ne fallait pas grand-chose pour que cela dégénère avec le lourd passif entre ces deux régions. Il en discuterait avec le Commandant Éli quand il serait revenu de sa visite au clan d’Hayr

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyDim 5 Nov - 16:55
Même pas une heure qu’elle était là, et voilà qu’elle le remerciait encore d’un sourire reconnaissant et d’un signe de tête. N’ayant aucune raison de douter de son honnêteté, elle fut rassurée de savoir que les siens seraient avertis en tant et en heure et qu’ils ne s’inquiéteraient pas inutilement pour elle. Après avoir indiqué brièvement où les trouver – d’un autre côté, une tribus nomade entière passait difficilement inaperçue – elle sortit donc de la pièce en compagnie de Zaël.

Encore et toujours, le maître des lieux se montrait prévenant, lui proposant d’utiliser son salon pour se reposer tandis qu’il irait travailler dans son bureau. Sans réellement montrer son trouble, Ayael pris le temps de réfléchir à la proposition avant d’accepter d’un gracieux signe de tête. A force de s’incliner ainsi, elle allait finir par avoir un tour de rein. Heureusement qu’elle était nettement plus jeune que la moyenne des Khorog en fait.

Cela l’ennuyait une fois de plus d’abuser de la gentillesse du primo-gharyn mais d’un autre côté il aurait été impoli de refuser son autre, et elle risquait de gêner plus qu’autre chose si elle se vautrait dans le passage.

« Ne vous inquiétez pas, merci encore pour votre amabilité »
, le remercia-t-elle encore une fois avec un sourire qui se voulait apaisé, et donc rassurant. Qu’il n’aille pas polluer son esprit avec ce genre de considérations alors qu’elle allait très bien, elle était juste victime d’un peu de surmenage.

Comme pour attester ses propos, elle accompagna son expression sereine d’une posture un peu plus droite, redressant son dos pour marcher dignement vers le salon en question qui – fort heureusement – était vraiment tout proche.

N’ayant plus besoin de maintenir une quelconque apparence, elle s’effondra sur le futon le plus proche avec un soupir de soulagement, étendant ses jambes endolories sur le moelleux divan qui était certainement plus approprié qu’un escalier pour prendre un peu de repos. Habituée à des conditions de vie spartiate, ce canapé était presque trop mou pour elle, mais cela ne l’empêcha pas de fermer les yeux et de s’endormir presque aussitôt.

En soit, c’était la preuve qu’elle se sentait en sécurité en ces lieux tant elle baissait sa garde pour vaincre la fatigue au point de sommeiller si profondément qu’elle n’entendit nullement le serviteur apporter une petite collation…

***********

Ce n’est que quelques heures plus tard qu’elle rouvrit les yeux, coïncidence ou pas, son clan venait tout juste d’entrait dans la ville et commençait à installer les bêtes dans les enclos et écuries prévus à cet effet à grand renfort de oh et de ah intrigués ou émerveillés face à l’imposante bâtisse.

« Pardonnez moi de vous déranger, primo-gharyn, mais le clan Hayr est arrivé, il est en train de prendre ses quartiers »
, annonça finalement un serviteur qui n’osait pas réveiller la Khorog et qui avait donc préféré venir informer le maître des lieux dans son bureau.

Réveillée et totalement requinquée malgré quelques courbatures car elle avait eu le sommeil agité et qu’elle avait finit par se recroqueviller sur elle même dans l’étroit canapé Ayael se redressa mollement En dormant ou au réveil, la plus altière des personnes n’est rien d’autre qu’une larve décoiffée, et c’est exactement ce qu’elle était à cet instant précis.

La bouche un peu pâteuse, elle bailla abondamment, jugeant qu’elle se sentait tout de même beaucoup mieux malgré la léthargie qui alentissait encore son corps et son esprit. Après s’être savamment étirée, elle se servit un peu d’eau et croqua dans les quelques fruits qu’on avait apporté en guise de collation. C’était sucré, plein de vitamines, de quoi bien la réveiller : un comble à en juger par l’obscurité qui envahissait peu à peu le ciel, plongeant la pièce dans une pénombre presque mystique tout à fait à son goût.

Un peu curieuse, elle promena son regard dans le salon, attrapant même le livre sur la table basse pour voir de quoi il s’agissait. L’environnement d’un homme en disait long sur lui, et même si elle savait que ce n’était pas très poli de fouiner chez les gens, elle ne pouvait pas s’en empêcher d’être un peu indiscrète.

Après s’être levée paresseusement, elle ne pu s’empêcher de jeter un œil à la pièce aussi vaste que vide, si ce n’est les teintures qui décoraient une fois les murs et les fauteuils placés en cercle. Manifestement, leur interlocuteur abhorrait le luxe, préférant la sobre simplicité et le confort à l’inutile ostentation. Pour elle, cela ne faisait que confirmer les bonnes impressions que Zaël lui avait fait.

« Un homme qui a besoin d’étaler ses richesses pour affirmer son pouvoir n’est pas aussi puissant qu’il le pense », déclama-t-elle avec des airs de vérités universelles quelque peu sibylline quel maîtrisait si bien alors qu’elle passait un doigt sur une tapisserie pour jauger de la matière des fibres. Inventé ou simplement prononcer des proverbes faisaient parti de sa fonction, cela contribuait à se donner des airs de sages et elle le faisait aussi naturellement que de respirer.

Ca manquait tout de même un peu de babioles à son goût et en guise de remerciement, elle porta sa main dans ses cheveux pour cueillir les petites perles qui tintaient gentiment, elle voulait, en faire un carillon sommaire pour bénir à sa façon cet endroit, mais son geste lui fit surtout réalisé l’ampleur des dégâts de sa sieste improvisée. Elle n’était désormais guère plus présentable tant ses mèches s’étaient emmêlées, des petits cheveux volatiles dressés sur son crane de manière fort chaotiques lui donnant un air de sorcière hirsute. Retirant une pauvre plume maladroitement brisée, elle soupira. Calmement, elle entreprit donc de défaire son insolente chevelure pour mater cette coiffure trop complexe qui se rebellait contre elle, retirant un à un les bijoux à mesure qu’elle démêlait les mèches de son épaisse tresse.

Ce n’est qu’à ce moment qu’elle réalisa que les portes n’en étaient pas, elles étaient ouvertes comme de larges fenêtres, communiquant sur les autres pièces et qu’elle avait été trop distraite pour remarquer une présence. Incapable de savoir ce qui était le plus embarrassant entre ses furetages ou son apparence débraillée alors qu’elle faisait toujours tant d’efforts pour être présentables. Depuis combien de temps il ou elle était là, elle n’en savait rien.

Prise au dépourvue, elle qui était si douée pour dire des choses qui avaient – au moins l’air – intelligente, ne trouva rien de mieux qu’une banalité, son geste de décoiffage suspendu.

« C’est un très beau salon... », attesta-t-elle pour justifier sa curiosité sans doute un tantinet déplacé au cas où on l’avait aperçu.

Au moins, elle pouvait difficilement se rendre plus ridicule, heureusement qu’elle avait un sourire brillant si doux et aimable, qu’il aurait sans doute été capable de l’absoudre d’un crime.

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptySam 11 Nov - 10:29
Irys : 962209
Profession : Gharyn de Busad
My'trän +3 ~ Kharaal Gazar (homme)
Zaël avait eu le temps de s’entretenir avec Éli des problèmes pressants, de décider de la marche à suivre et de planifier le reste de ses tâches avant que le serviteur vint l’informer de la bonne nouvelle.

« Vous en avez informé la Khorog Ayael également ? »

C’était la première concernée après tout. Il fut quelque peu surpris devant le signe de tête négatif de l’homme : pourquoi ne lui avoir rien dit ? Il ne pouvait pas vraiment mettre ça sur le compte de la timidité, ce n’était pas la première fois qu’ils recevaient des membres importants, ou sur la négligence. Enfin, il fallait y remédier.

La personne venue prévenir la chef spirituelle du clan eut donc le droit à la vision d’une femme décoiffée à moitié réveillée. Indubitablement belle et accessible à ce moment. Il était naturel de ne vouloir briser ce charme en parlant ou en révélant sa présence. Mais cela ne pouvait durer évidemment. Sa remarque ingénue ainsi que son sourire faisaient office de doux réveil. Il ne pouvait que lui être retourné.

« Merci. »

Il ne savait que dire de plus, il n’avait pas l’habitude de recevoir des gens et encore moins des femmes ici. La seule qui avait résidé ici avec lui n’était plus là. Son absence lui pinçait le cœur à des instants comme celui-ci et la nostalgie débordait dans ses yeux.

« Je venais vous dire que votre clan s’installe dans la Tour. Vous pouvez les rejoindre quand vous le souhaitez. »

Il ne voulait pas donner l’impression de la chasser alors que sa présence était aussi bienvenue qu’agréable même avec le vague à l’âme qui pointait. Mais il n’était pas vraiment doué pour les conversations non-officielles. Certains diraient qu’il ne l’était pas pour les autres non plus…
Il se tenait toujours en bordure de pièce à plusieurs pas de la Khorog, il ne s’était pas rapproché quand sa présence avait été découverte.

« J’ai une salle d’eau si vous souhaitez l’utiliser ? »

Sa proposition maladroite le mis dans l’embarras. Ce fut à son tour de s’attaquer à ses cheveux, mais de façon machinale et inconsciente. Mauvaise habitude sans nul doute lorsqu’on était primo-Gharyn. La jeune femme même débraillée avait bien plus de prestance. Bien que le concerné ne s’en rendit nullement compte, oublieux de sa personne comme toujours. Cela contribuait sans nul doute, comme tant d’autres petites choses, à zapper son autorité.

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Hospitalité en terres hostiles [PV : Zaël] EmptyLun 1 Jan - 23:29
La vie d’un primo Gharyn pouvait connaître des inconvénients. L’organisation de la journée pouvait parfois être un peu trop délimité et quand enfin il semblait avoir un peu de repos dans toutes ces contraintes et obligations. Le moment de pause dans cette dynamique lui avait permis de faire la connaissance d’une charmante jeune femme et d’un groupe tout aussi agréable. Soucieux de leur Gharyn, l’entourage proche, avait tenté de l’épargner un maximum en s’occupant principalement des petites demandes ne nécessitant pas obligatoirement la présence du roi. Ainsi avait-il géré calmement, un groupe demandant l’autorisation de s’installer dans le coin pour découvrir les coutumes de la région, un conflit entre deux villageois qui se suspectaient mutuellement de nuire à l’autre. Les choses s’étaient légèrement plus compliquées lorsqu’une jeune femme avait demandé audience avec le dirigeant afin de négocier le passage régulier de ses marchandises en direction des mines de magilithes. Les différents individus ne pouvant prendre la responsabilité d’une telle décision, s’observant mutuellement, les protecteurs avaient conduit la brune à la poitrine généreuse dans une salle de la tour, lui demandant de patienter. Le temps pour eux de trouver le Gharyn et lui demander de venir afin d’échanger avec celle qui semblait plus déterminer que jamais à réaliser cette négociation maintenant. Un protecteur s’était donc empressé de monter jusqu’en haut de la tour, afin de venir frapper fermement contre la porte des appartements du Roi.

- « Primo-Gharyn » avait-il dit d’une voix grave, sans ouvrir immédiatement celle qui représentait un obstacle entre lui et son interlocuteur « Je suis navré de vous déranger, mais… » il avait fini par ouvrir la porte, avisant la scène qui se jouait dans le salon et la gêne quelque peu présente « Je suis navré de vous déranger » répéta-t-il avec une assurance non feinte « Une affaire nécessite votre présence. Une femme souhaite s’entretenir avec vous au sujet des mines de magilithe. »

L’homme plutôt imposant avait coulé un regard, vers la jeune femme présente, ne laissant aucunement paraître le fond de sa pensée, pouvait-il néanmoins pour qui sait observer voir naître un soupçon de bienveillance dans le fond de ses prunelles. L’homme n’avait laissé néanmoins aucune ouverture dans sa façon de se positionner, détaillant attentivement le dirigeant, ne semblant pas disposer à la lui laisser la moindre chance d’échapper à la corvée.

- « Je suis de nouveau désolé, madame, je vous l’emprunte un peu. Gharyn, si vous voulez bien me suivre, je vous accompagne. »

Écartant un bras pour l’inviter à se décaler et à le suivre, l’homme le laisserait évidemment le temps de se préparer si le besoin se faisait ressentir. Une fois le pas emboîté, le Gharyn ne pouvait plus échapper à cette responsabilité quelque peu contraignante. L’homme descendit quelque marche avec le roi, jusqu’à descendre à l’étage où la jeune femme attendait patiemment dans une salle. S’arrêtant devant la porte, le protecteur s’autorisa à ajouter quelques détails :

- « C’est une jeune femme non originaire de la région, elle semble travailler en collaboration avec les personnes travaillant dans les mines afin d’extraire de la magilithe. Elle demande une autorisation officielle, afin de faire traverser les convois par notre ville. Elle ne souhaite s’entretenir uniquement qu’avec vous. Nous avons pensé qu’il serait plus judicieux de vous faire venir. »

Il attendit l’accord de son dirigeant avant d’ouvrir la porte. Voilà, comment se terminait une entrevue privée et comment débutait une négociation qui s’annonçait sans aucun doute particulièrement complexe.

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