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Chroniques d'Irydaë
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 Quand le passé partage un verre

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyMar 28 Avr - 20:25
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Zuhause, une belle vie, du moins c’est ce que l’on aurait pu penser s’il n’y avait pas tant de neige, celle-ci devait être aussi présente que la pègre. Il y avait toujours de drôle d’histoire concernant la pègre. Il suffisait d’aller s’accouder au comptoir d’un bar du quartier ouvrier pour entendre toutes sortes de rumeurs. Garrett s’était débrouillé pour qu’on oublie son nom, mais aussi les petites activités auxquelles il s’était livré durant quelque temps afin d’arrondir un salaire que certains auraient pu qualifier de “trop juste”. Une fois encore, certaines choses avaient mal tourné, et il avait fallu baisser la tête pour ne pas prendre une balle perdue. L’ancien inspecteur avait donc fait ce qu’il fallait pour se faire oublier, changer de boulot, changer de prénom et quitter l’ancien quartier où il avait élu domicile.

Il ne voulait pas de problème, mais malheureusement il était allé un peu trop loin pour les éviter, si bien que maintenant, les problèmes avaient deux jambes et n'hésitaient pas à lui courir après à la moindre occasion. Au moins, tout ce cinéma lui avait permis de bien comprendre qu’il ne valait mieux pas chercher de relation dans le travail. Se tenir loin de ses collègues et adopter un comportement d’ours mal léché, avait au moins le mérite de ne pas attirer les problèmes. Dans la fonderie où il travaillait maintenant depuis plusieurs semaines, seule une personne le connaissait, ou du moins en avait l’impression. Le bougre était un cadre chargé de l’aile de l’usine qui s’occupait de la fonte de certaines pièces précise pour l’armée. C’était un homme dans la cinquantaine, il avait un peu de réserve d’argent, alors il en avait profité pour parier sur un ou deux combats, c’était là bas qu’il eût dû croiser l’ancien inspecteur. Par chance, le cinquantenaire était un grand adepte de la boisson, si bien qu’elle lui avait un peu endommagé le cerveau, et que sa mémoire lui jouait des tours. Pour lui, Garrett n’était pas Garrett, mais un type froid et pas très sociable qu’on appelait Solomons.

Ce soir Garrett avait trouvé refuge dans un bar encore ouvert, un endroit qui empestait la sueur et le tabac. Et lui était là, au milieu de tous ces gens, en train de boire paisiblement sa limonade -car n’oublions qu’il ne touche plus à l’alcool-, dans un coin sombre de la pièce principale. Malgré cette ambiance de bouiboui qui aurait pâlir les maisons de passe clandestines d’Alexandria, il aimait cet endroit. Il laissa finalement sa tête reposer contre la banquette, avant de fermer les yeux quelques instants.

Lauren Hill
Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyMar 28 Avr - 21:37
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
J'ai toujours détesté le blanc, c'est comme ça. Je ne supporte pas que l'on puisse l'apparenter à la pureté, la douceur et autres qualificatifs aussi mielleux que tordus. Je trouve cela stupide, plus particulièrement lorsqu'il s'agit de la neige, de la glace ou seulement des nuages. Les deux premiers sont froids, piquants, agressifs voir dangereux tandis que le derniers est instable, volage… Bref, il ne faut pas se fier aux idées reçues et, personnellement, ce moment précis, ce foutu blanc glacial me sortait tout bonnement par les yeux.

Engoncée dans mes vêtements sois-disant chaud, je marchais dans les ruelles étroites de ce bien sombre quartier. Je le suivais lui, ce "collègue" qui avait émit le souhait de m'aider dans mon enquête me promettant de me mettre en contact avec un nouvel informateur… Ce n'était pas la première fois qu'il me conduisait dans ce genre de lieux tous plus malfamés les uns que les autres traversant ainsi nombre de régions, de cités encore et toujours pour les mêmes raisons… Seulement, à chaque fois, les mystérieux indicateurs disparaissaient subitement, brusquement fauchés parce que certains aimé appeler "le destin macabre"... Comme cela commençait à devenir frustrant. J'en avais assez… Marre d'être ballotée d'un endroit à un autre sans pour autant pouvoir rentrer chez moi, sans pouvoir prendre contact avec mes proches, sans pouvoir entendre mon nom sans craindre de voir s'abattre sur moi ce fameux destin macabre… Car, cette fois, mon enquête avait un connotation nettement plus personnelle qu'à mon habitude.

-Il fait froid bordel ! grognais-je dans mon écharpe pourtant bien épaisse.

-Je sais... soupira mon "compagnon" de route, las de m'entendre râler pour un oui ou pour un nom sans pourtant oser me rembarrer.

-Mes pieds sont mouillés! le provoquais-je pour le faire réagir, cherchant à entraîner une dispute quelconque simplement pour pouvoir m'énerver et ne plus avoir à subir la morsure du froid.

-Nous sommes arrivés, me répondit-il simplement tout en me désignant une façade de pierre grisâtre à l'enseigne illisible…

-Un bar, évidemment... raillais-je.Comme c'est original…

-Peut-être, mais il y a du monde et...

-Des témoins avec des yeux curieux et des oreilles indiscrètes, grondais-je avant de me détourner.Ce sera sans moi, je me casse.

Je ne fis que quelque pas avant que sa poigne ne se resserre sur mon avant bras. Cette fois, je n'avais plus froid du tout, simplement parce que la colère commençait à faire bouillir le sang dans mes veines… Il se fichait de moi, je doutais depuis des semaines, mais là, j'en étais certaine.

-Tu veux rentrer chez toi, oui ou non ?

-Évidemment ! Mais sur mes deux pieds ! C'est trop risqué de rencontrer cette personne ici.

-Ces gens-là ne viennent pas ici. L'endroit est sous le contrôle d'un certain Barnabé...Alors, fais-moi confiance, Clarissa...

Clarissa… Bon sang, ce que je pouvais détester ce prénom merdique. Je ne l'avais évidemment pas choisi, Adrien ici présent s'en était chargé pour moi… Mais merde… Il ne m'allait pas du tout…

-Cette fois, c'est la bonne.

-C'est surtout la dernière...

Il ouvrit la porte, m'invitant à le suivre à l'intérieur… J'obtempérais, malgré moi, toute aussi curieuse et inquiète d'en apprendre plus, même si toute enthousiasme passée m'avait délaissé depuis le temps.

Le jeune homme me guida jusqu'au comptoir, ce qui ne me rassurait guère. Il me demanda de m'assoir à l'un des tabourets, d'ôter mon manteau et d'attendre avant de m'abandonner simplement là. J'essayais de paraître naturelle, commandant un whisky, comme toujours. Je laissais mon regard se perdre dans le liquide ambré simplement pour ne pas avoir à affronter ceux des hommes attablés galvanisés par la présence d'une femme seule au comptoir…

"Putain d'enfoiré…"

Attendre, incertaine, impuissante… Insupportable… Cette personne-là allait-elle pouvoir me fournir un nom, un simple nom ? Rien n'était moins sûr.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyMer 29 Avr - 13:06
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Barnabé était un homme d’une cinquantaine d’années. Le crâne quelque peu dégarni, son visage était marqué par des années d’inexpressibilité, c’était un type bien, le genre à garder un vieux fusil de chasse datant de l’époque des tromblons. Garrett, ou plutôt Solomons n’avait pas vraiment sympathisé avec le bougre, puisque l’un ne causait pas d’ennuis à l’autre alors tout allait pour le mieux. L’ancien inspecteur s'assoupit finalement plusieurs minutes, bien que cela ne fut pas son intention au départ. Il manquait de sommeil, en vérité il ne dormait pas beaucoup, la journée il travaillait, cela lui permettait de s’occuper l’esprit et de ne pas trop cogiter sur tout ce qu’il avait pu vivre. À la nuit tombée, il n’y avait plus de travail, plus de masque de fonderie à vérifier, plus de métal chaud à battre à grand coup de masse… il n’y avait alors plus que de vieux fantômes pour lui tenir compagnie.

Malheureusement, il n’avait pas grand-chose à faire la nuit, il se souvenait d’une certaine personne capable de passer la nuit à remettre en ordre ses idées sur papier, raconter des faits avec une véracité sans faille. Lui n’était pas capable d’écrire grand-chose, oh bien sûr il était capable de gribouiller quelques lignes, mais ce n’était pas son fort. Durant ses longues nuits noires, il lui arrivait de repenser au passé malgré le fait qu’il voulait l’oublier de tout son coeur. Il pensait aux collègues qui l’avaient condamné, à ceux qui l’avaient soutenu… tout cela lui revenait en tête et cela n’avait rien d’agréable.

Il sortit finalement de ses pensées en entendant un haussement de voix. L’esprit encore embrouillé par les vagues souvenirs désagréables du petit roupillon qu’il avait piqué, il se redressa sur la banquette et scruta la salle. Certains étaient partis, d’autres entrées, mais ce qui attira son attention était le fait que Barnabé n’était plus derrière son bar, il devait être allé chercher quelque chose à l’arrière. Au fil des secondes sa vision se faisait plus nette, si bien qu’il put concentrer son attention sur l’origine de ce petit vacarme qui l’avait tiré de ses songes.

« Eh bien… Voilà un… un bien joli brin d’femme… Tu t’es perdu ? »

« On dirait… P’t’être qu’elle.. Cherche un homme grand… Fort… et tout… »

Il y avait effectivement une femme au comptoir, brune. L’ancien inspecteur se demandait ce que pouvait venir faire une jeune femme ici. Bien sûr loin de lui les idées sexistes, mais, ce n’était clairement pas un endroit pour la gent féminine, excepté un certain style précis. L’on trouvait ici toutes sortes d’ouvriers, la plupart saouls, un peu trop seuls et fauchés pour s’acheter de la compagnie. Le propriétaire n’aurait jamais laissé un ivrogne se comporter ainsi, mais pour l’instant, il n’était pas là, et l’homme sans doute un peu trop imbibé devait se sentir comme un beau mâle attirant. Garrett siffla son verre de limonade et le garda en main tout en se redressant. C’était plus fort que lui, il ne pouvait pas fermer les yeux, enfin, il était capable de fermer les yeux sur le sort des salauds, mais là…
Les autres clients le regardèrent se dresser du coin de l’oeil, d’autre préféraient jouer les aveugles et ne pas broncher de leur chaise.

« Dites, vous ne voulez pas aller pisser dans la ruelle d’en face pour vous vider un peu ? »

C’était peut-être idiot, mais ce n’est qu’à ce moment qu’il posa son regard véritablement sur la brune accoudée au comptoir, il manqua de faillir, et connaissant le bonhomme ce n’était pas peu dire.

« Bordel de m… »

Nous parlions de fantômes après tout.

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyMer 29 Avr - 14:03
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Il fut un temps où je ne me serais certainement pas contentée de fixer le contenu de mon verre… Non, je leur aurais gentiment servit un flot incommensurables de remarques acerbes qu'ils auraient eut bien du mal à digérer ou à comprendre… Surtout à comprendre d'ailleurs, parce que l'on ne peut pas dire que les résidus de singes beaucoup trop téméraires à mon goûts aient, généralement, un vocabulaire suffisamment fournis. C'est d'ailleurs ce qui m'amusait à l'époque, de les laisser coi simplement parce qu'ils ne savaient que répondre… Mais là, mieux valait pour moi d'éviter de faire des vagues. J'essayais de rester discrète, du moins autant que possible, sans pour autant devoir revêtir l'une de ces perruques ridicules qu'Adrien exigeait que je porte. Stupide… Inutile… Comme si changer de couleur de cheveux pouvait suffir à faire de moi une autre femme… J'ai bien essayé, au début, passant de blonde à rousse, aux cheveux longs, puis bien plus courts… On m'a même déguisée en homme. Mais cela ne les a pourtant pas empêché de me retrouver et de me forcer à fuir de nouveau.

Deux ans… Voir plus… Je ne saurais dire puisque j'avais arrêté de compter de compter depuis des lustres. Néanmoins, je savais que cela suffirait à me faire oublier des personnes auxquelles je tenais et espérais encore revoir. Malgré tout, je commençais réellement à en avoir assez de vivre ainsi, enfin, si l'on peut appeler ça "vivre"…

Alors, je ne faisais que le minimum, fermement décidée à laisser tomber si, cette fois encore, le château de cartes s'écroulait.

"Tant pis", me disais-je. Depuis le temps, mes proches devaient déjà me croire morte et enterrée. Leur deuil était probablement déjà fait depuis longtemps. Alors… "À quoi bon ?" Les seules personnes à se soucier encore de mon existence étaient justement celles qui faisaient tout pour y mettre fin.

Autant laissé les singes parader, je pouvais les ignorer encore longtemps. J'aimais mieux réfléchir… Songer à la suite… Attendre qu'Adrien revienne avec des informations ou une autorisation pour rencontrer une personne susceptible de m'aider… M'aider à quoi au juste ? À savoir qui en avait après moi ? À pouvoir engager un assassin pour le tuer avant que lui ne parvienne à ses fins ? Ou… À de nouveau me cacher ?

"Déprimant", songeais-je en buvant une gorgée de whisky bon marché…

Je le trouvais assez bon malgré sa piètre qualité, probablement parce que je n'avais plus les moyens de m'offrir l'un de ceux que j'affectionnais, jadis…

Néanmoins, je n'eut guère la possibilité de pouvoir plus encore me perdre dans mes pensées tout en savourant le fameux nectar… Bien sûr que non, puisqu'il avait fallut que je tombe sur des idiots décérébré incapables de supporter que l'on ne prête nullement attention leur petite personne. L'un d'eux vint poser sa grosse patte sur mon avant-bras, m'empêchant ainsi de porter le verre mes lèvres.

-Sérieusement ? lui lançais-je en soupirant de lassitude. Vous ne...

Je ne pus terminer ma phrase, quelqu'un me coupa dans mon élan… Un homme… Grand, très grand, bien plus que la moyenne. Je le détaillais très brièvement sans réellement faire plus attention que cela. Il fit déguerpir les gêneurs et c'était tout ce qui m'intéressait. J'allais le remercier, quand il me coupa de nouveau avec un langage quelque peu… cru et, surtout, très étonnant. Son regard semblait surpris, comme s'il venait de voir un fantôme et que ledit fantôme n'était nul autre que moi… Ses yeux… Je les ai déjà vu, contemplé même. Cette carrure… Elle me rappelait quelqu'un… quelqu'un qui ne devrait pas être là et qui appartenait à une autre vie…

Garrett…

-Euh… D'habitude on m'appelle Clarissa. C'est peut-être plus "classique", mais je préfère.

J'espérais que ces quelques mots suffiraient à lui faire comprendre certaines choses… Des choses qu'il ne valait mieux pas évoquer devant témoins, qu'ils soient des primates ou non, cela ne changeait rien pour moi, je ne me sentais pas en confiance.

-Je peux vous offrir un verre ? En remerciement pour… Ça, dis-je en désignant les deux idiots qui étaient retournés s'asseoir.

Étais-je heureuse de le revoir ? Je ne saurais le dire… Cela faisait si longtemps à présent et il avait tant changé… Des milliers de questions se succèdaient dans mon crâne, pourtant, là encore, je préférais me taire…

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyJeu 30 Avr - 15:33
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Comment ? Pourquoi ? Clarissa ? Une bonne centaine de questions se bousculaient dans son esprit, virevoltant de droite à gauche comme des feuilles emportées par le vent. Que pouvait-elle bien faire dans ce bar miteux qui était tout sauf un endroit où il aurait ne serait-ce qu’imaginé pouvoir croiser Lauren ? En plus il n’avait même pas pris la peine de se coiffer. S’il suivit du regard les deux imbibés, il ne tarda pas à vite les oublier pour quelque chose de bien plus important à ses yeux. Vif d’esprit, il ne perdit pas une seconde pour répondre au tac au tac, en essayant tant bien que mal de rester naturel.

« Oui Clarissa c’est… Sympathique… Moi c’est Solomons, enchanté. »

À la proposition de boire un verre, il tira un tabouret à lui pour s’y asseoir. Une fois là, assis à côté d’une femme à laquelle il avait tant tenu et qu’il croyait disparue pour de bon, il était tout simplement perdu. Que dire ? Que faire ? Après tout ce temps sans nouvelles, après avoir tenté d’oublier et de tourner la page, enfin, plutôt fermer le livre… Cela lui aurait presque donné envie de reprendre un verre d’alcool ne serait-ce que pour essayer de se remettre les idées en places.

Barnabé faisait enfin son grand retour, deux bouteilles à la main qui vint déposer juste sous le comptoir, sûrement à côté de son vieux tromblon. Il posa d’abord son regard sur le type décoiffé, puis sur la jolie brunette qui se tenait à côté, il se demandait sans doute ce qu’une si jolie jeune femme venait faire dans l’coin. Malgré cette interrogation qui lui trottait dans la tête durant de longues secondes il ne posa aucune question, si ce n’est…

« Un autre verre m’sieur Solomons ? »

« Eh.. Oui, la même chose. »

Le cinquantenaire attrapa le verre, puis le passa sous l’eau avant de l’essuyer avec un chiffon propre. Il se retourna le temps d’attraper une bouteille en verre contenant la précieuse limonade puis se chargea de remplir le gobelet avant de le reposer sur le comptoir.

« Et voici. »

Toujours aussi inexpressif qu’à son habitude -au point de se demander s’il clignait des yeux-, le propriétaire se retourna pour laver d’autres verres, Garrett lorgna un moment sur le contenu de son verre avant de songer à y tremper ses lèvres. Il n’ouvrit la bouche que quelques minutes plus tard, ne sachant toujours par pas quoi commencer, il parla cependant à voix basse de manière à ne pas attirer l’attention.

« Ça fait… un bail. »

Deux ans et quelques mois, elle voila qu’elle apparaissait comme ça sans raison dans un bar du quartier ouvrier.

HRP:

Lauren Hill
Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyJeu 30 Avr - 19:22
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
-Salomons, répétais-je en retenant un sourire avant de boire une nouvelle gorgée de mon whisky… Ce nom lui convenait si peu, presque autant que celui de Clarissa pouvait m'allait.

L'espace d'un instant, je doutais… Je doutais qu'il s'agisse du même homme. De cet inspecteur un tant soit peu lunatique que j'ai pus connaître dans une autre vie et auquel je m'étais tant ou trop attachée. La ressemblance était soit sacrément frappante, mais ce nom… Peut-être était-ce réellement le sien. Peut-être me trompais-je de personne. Après tout, depuis le temps, mon esprit avait très bien pu confondre mes souvenirs pour mieux les modifier… Mais ce regard… Non… Lui, je n'ai certainement pas pu l'oublier… N'est-ce pas ?

-Enchantée, ajoutais-je néanmoins, non sans une certaine hésitation tellement évidente que même les crétins installés au fond de la salle n'auraient pu ne point la percevoir.

Non… Décidément, je ne pouvais que douter, essayant d'interroger ma mémoire pour me remémorer les détails de la personnalité de cet homme perdu à une époque qui n'était plus la nôtre. Que ferait-il ici au juste? Sa vie, son travail ne se trouvaient-ils point à Alexandria ? Alors pourquoi serait-il venu se perdre ici ? Non… Ce n'était point logique, selon moi, je ne pouvais que me tromper et c'est avec ce sentiment de nostalgie que je me replongeais dans mon verre, du moins… Jusqu'à ce que le vieux barman ne revienne au comptoir…

Mais bon sang, où se trouvait Adrien ? N'était-ce point avec cet homme qu'il était venu s'entretenir ? Mince… Voilà qui commençait à être grandement inquiétant… Je le cherchais des yeux sans pour autant le trouver… Mon interlocuteur gardait le silence depuis un trop long moment si bien que mon malaise ne fit que s'amplifier… Inquiète, je commençais déjà à m'agiter sur mon assise comme si je me préparer à fuir de nouveau sans prêter attention à l'échange entre le barman et le fameux Solomons…

Jusqu'à ce que… D'une voix des plus prudente l'homme ne murmure : "Ça fait... un bail" Mais alors… Merde…

-C'est… Vraiment…Toi ?

Je vous l'accorde, ma question a largement de quoi paraître stupide puisque, depuis le début, j'ai agit avec cet homme comme si j'étais certaine de son identité sans pour autant l'être réellement. A ce stade de mon évolution personnelle, il m'était difficile de faire confiance à mes souvenirs ou encore à mes impressions. Je m'étais trompée… A de trop nombreuses reprise pour cela et je pensais sincèrement ne devoir ma présence en ces lieux et en ce jour qu'à une chance impertinente et surtout… Sadique.

- Cela fait longtemps, en effet… Nouvelle coupe ? lui lançais-je en souriant légèrement faisant surtout référence à son nouveau nom plutôt qu'à sa chevelure bien plus fournie que dans mes souvenirs.


-On y va... grogna une voix dans mon dos que je n'avais pas vue venir… Et qui, forcément, me fit sursauter.

-Bordel ! m'écriais-je soudainement avant de me reprendre. Mais d'où tu viens ?

Mon malheureux acolyte semblait furieux, son regard haineux passa du barman à Garrett, ou plutôt Solomons avant de se porter sur moi.

-On se casse, je t'ai dis. C'est pas le moment de jouer la femme accessible. C'est pas franchement ton genre...

Était-ce… un pic volontaire chargé de jalousie car jusque-là j'avais toujours repoussé ses avances ? Bon sang, que cela était déplacé, même de sa part. Mais alors… Pourquoi partir maintenant au juste? N'étions-nous pas venus ici avec un but précis ?

- Pourquoi maintenant ? demandais-je en lançant un regard vers le gérant avant de m'en retourner vers Garrett.

- Écoute-le gamine, c'est pas l'bon moment. T'en fais pas, ton ami sait où aller alors… Reste sage...

Sage ? Mais pourquoi ? Décidément, je ne comprenais plus rien… Non, autant dire que je me trouvais alors complètement perdue avec un Adrien qui ne se gêna aucunement pour m'attraper par l'avant bras avant de tirer brusquement pour me forcer à me lever.

- Mais bordel, attends… Juste une seconde, grognais-je avant de me tourner vers mon souvenir. J'aimerais vraiment te parler… Mais pas ici… pas maintenant…

Où ? Aucune idée… Adrien ne me disait jamais où il m'emmenait… Dans un hôtel, souvent miteux voir totalement glauque, chez des "amis surs" qui, bizarrement, étaient toujours de pauvres gens qui n'avaient pas forcément les moyens de nourrir deux bouches supplémentaires. Je ne comptais plus le nombre de cave humide dans lesquelles j'ai pu passer la nuit, allongée dans une couverture glacée tant elle se trouvait imprégnée par la moiteur ambiante.

- Si tu veux m'écouter, suit nous, s'il te plait… Sinon, ce sera un adieu.
-Tu plaisantes j'espère, gronda mon comparse avant de tirer sur mon bras d'une manière si brutale que la douleur m'arracha une grimace.
- Non… Je ne plaisante pas. Tu devrais le savoir que, ça aussi, ce n'est pas mon genre, lui répondis-je sur le même ton.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptySam 2 Mai - 22:41
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
C’était… Si étrange de se tenir là, à tout juste quelques centimètres l’un de l’autre. Pas de signe de vie pendant plus de deux ans, voilà qu’ils se retrouvaient alors tous deux dans le même bar, assis au même comptoir, et sans doute avec autant de questions à se poser. À sa question il se contenta d’hocher la tête, c’était bel et bien lui.

Il avait tellement de choses à demander, tellement de choses à raconter…

« Ah ça… Ouais, c’est une longue, trop longue, je crois... »

Bien qu’il ne comptait pas tout raconter ici, il n’eut guère le temps de terminer sa phrase, car une voix d’homme le coupa dans sa lancée. Le regard de Garrett se posa quelques secondes sur le nouvel arrivant, puis sur Barnabé, les deux se connaissaient, c’était certain. L’ancien inspecteur avait en général un comportement se rapprochant d’un ours mal réveillé. Cette attitude naturelle fit qu’il n’apprécie pas vraiment le comportement du nouvel arrivant, qui visiblement en plus de connaître le propriétaire, connaissait Lauren. L’ancien inspecteur n’aimait pas du tout comment il lui avait attrapé le bras, chose qui dans une autre situation aurait pu se finir avec un poing en travers du visage. La jeune femme connaissait le type, et elle aurait sans doute mal réagi s’il lui était venu à l’idée de se comporter ainsi, elle devait être là incognito, et se retrouver mêlée à une bagarre dans un bar ne l’aurait en rien aidé. Tentant de garder un semblant de calme, il se redressa, avec la ferme intention de la suivre, elle et son comparse, avant même que l’invitation ne lui soit tendue.

« Oui, nous devons parler… Je te suis. »

Il ignora tout bonnement le type qui lui lançait des regards noirs depuis plusieurs minutes. Il aurait bien l’occasion de lui faire avaler son mépris à un moment donné, mais pour le moment il devait se montrer patient. Il ne lui fallut que trois pas pour récupérer la veste qu’il avait laissée sur la banquette. Celle-ci n’avait rien de fantastique, simplement, il avait fait coudre une doublure à l’intérieur, une sorte de poche dans laquelle il pouvait glisser un objet de taille correct, capable de le sortir de pas mal d’ennui en cas de besoin.

Barnabé derrière son comptoir resta silencieux, il n’avait visiblement rien à dire, malgré qu’il était évident qu’il connaissait l’homme accompagnant Lauren. Garrett aurait bien aimé s’accouder au comptoir afin de lui poser quelques questions en toute sympathie, mais le temps jouait contre lui, car la brunette et son acolyte étaient déjà sorties. Au moment où l’ancien inspecteur passa la porte, le propriétaire se permit un commentaire en prenant bien soin de se faire entendre par le principal intéressé.

« Reste sur tes gardes. »

Garrett hocha la tête en guise de réponse. Barnabé en savait-il plus que ce que sa trogne voulait le laisser croire ? Que voulait-il dire… cela commençait à faire beaucoup de questions. Il se souvenait de la disparition de Lauren, de la lettre qu’elle lui avait fait parvenir. La mention de cette Dolores... pouvait-elle encore à sa poursuite ? Pour avoir des contacts ici, la garce devait avoir le bras long, enfin, si elle était vraiment le problème. L’ancien inspecteur se demandait où ils pourraient se rendre pour parler, il n’y avait pas grand-chose dans ce coin-là de la ville, si ce n’est des bars aux façades douteuses et des usines. Peu importe où son compagnon comptait l’emmener pour la protéger, Garrett comptait bien être présent, quoi qu’il en coûte.

Lauren Hill
Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyDim 3 Mai - 13:34
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Dans son empressement plein de fureur, Adrien ne me laissa guère assez de temps pour me couvrir suffisamment pour affronter la température extérieure. La sensation de froid fut des plus piquante et c'est en tremblant de tous mes membres que j'enfilais mon manteau et ma capuche, espérant ne pas attraper la mort suite à celà. En attendant Garrett, qui pourtant ne traîna pas pour nous rejoindre, mon guide entreprit de faire les cent pas devant la porte du bar… Bon sang, mais quelle mouche l'avait piqué ?

À son comportement, je compris qu'il n'était point judicieux de l'interroger dans l'immédiat. Ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit pour celà et quelque chose me disait que le moindre mot venant de moi serait assez mal accueillit. Tant pis, je supposais qu'il m'expliquerait tout de lui-même une fois calmé…. Quoi que…

-Je n'arrive pas à croire que tu puisses te montrer aussi inconsciente après tout ce temps, grogna-t-il à la vue de Garrett qui venait à peine de franchir la porte.

- Et moi, je n'arrive pas à croire que tu puisses justement imaginé que je sois si inconsciente, lui répondis-je en replaçant mon écharpe assez haut pour recouvrir mes lèvres. C'est un… ami...

"Ami", voilà un mot bien étrange qui me parut alors bien terne pour décrire la relation que j'avais avec cet homme-là… Ou plutôt que j'avais eut. Néanmoins, le temps avait passé et probablement fait son oeuvre. Garrett et moi étions jadis sûrement bien plus que des amis même si nous n'avions jamais donné de nom à notre relation, terminée depuis des lustres… L'éloignement, ma disparition brutale y étaient sûrement pour quelque chose, même si d'autres paramètres étaient possiblement à prendre en compte. Aujourd'hui, Garrett n'était même plus Garrett, il portait un autre nom, un autre visage. Il vivait dans une autre ville, une autre région et menait probablement une existence bien différente d'alors… Peut-être était-il même marié, pourquoi pas, le temps lui avait laissé suffisamment de possibilités pour changer totalement de vie.

-Voilà bien longtemps que tu n'as plus rien, ni amis, ni famille. Tâche de ne pas l'oublier, Clarissa...

Ses yeux verts vinrent alors se planter dans les miens. Sa colère irradiait de ses prunelles, venant me piquer directement dans les os. Pourtant, je ne bougeais pas, pas d'un pouce et me contentais de le fixer jusqu'à ce qu'il ne se décide à tourner les talons. Non, je ne comptais certainement pas me laisser impressionner, surtout pas aussi facilement.

-Allons-y, déclara-t-il enfin en un énième grognement…

Je ne savais pas à quoi il jouait, mais il commençait à m'agacer avec ce comportement rappelant étrangement celui d'un mâle Alpha menacé par un autre. Voilà qui me semblait bien stupide, puisque, de toute évidence, Adrien n'avait strictement rien d'un mâle dominant. Sa carrure me rappelait Philéas, ni grand, ni petit et surtout assez fin. Pas de quoi rivaliser donc avec un homme comme celui qui nous suivait en silence tandis qu'il nous guidait dans les ruelles, de plus en plus étriquées, situées à l'arrière du bâtiment que nous venions de quitter.

Là, se trouvait une multitudes de petits immeubles comprenant, au grand maximum, quatre étages auxquels l'on pouvait accéder par des escaliers encadadrant les bâtisses et qui se trouvaient, évidemment, à l'extérieur. Le silence régnait autant dans les rues que dans notre petit groupe étrange. Je m'étais attendue à trouver là quelques prostituées en bordure de trottoirs, mais la température ambiante devait probablement décourager ce genre de pratique… Du moins, dans ce quartier.

Devant nous, Adrien avait ralentis l'allure, signe que nous nous rapprochions de notre destination et qu'il cherchait à présent à repérer celle-ci. Je me plaçais donc aux côtés de Garrett, comme cela, sans même réfléchir outre mesure, comme s'il s'agissait d'une démarche instinctive. Mon esprit débordait d'interrogation portant sur sa vie comme sur le moment d'aborder la mienne… Pourtant, je gardais tout cela pour moi, pour l'instant du moins, attendant patiemment (ou presque) que nous quittions l'insécurité des lieux.

Je n'étais pas très à l'aise dans ce genre de quartier. Non pas à cause de leur réputation plus ou moins exagérée, mais plus aux souvenirs qu'ils m'évoquaient… Car autrefois, Adrien n'était pas seul à m'accompagner, nous étions trois…

Ce ne fut donc pas le froid qui me fit frissonner à cet instant, mais le sentiment de malaise qui vint doucement m'étreindre. Le silence n'aidait en rien, il est vrai… Mais les mots restaient timidement coincés dans ma gorge…

-C'est là, nous lança finalement Adrien en désignant un bâtiment visiblement plus petit et plus ancien que les autres.

Nous grimpâmes alors l'escalier extérieur pour arriver au second et dernier étage ne comprenant que trois petites fenêtres évoquant des meurtrières ainsi qu'une porte seule et unique qui s'avéra branlante. Il l'ouvrit avec difficulté, manquant presque de chuter sur un plancher usé… Le bruit troubla la quiétude des rongeurs qui avaient élus domicile en ces lieux, si bien que nous eumes tout le loisir de voir des dizaines de rats détaler de tous les côtés en soulevant un nuage de poussière qui ne manqua pas de me faire tousser.

-L'enfoiré… À ce prix là, il aurait au moins pu nous filer une chambre correcte… J'y crois pas... râla Adrien tout en allumant son briquet avant d'entrer. Il m'a assuré qu'il y avait une lampe à pétrole dans le coin !

J'entrais à sa suite, non pas sans soupirer. J'entrepris de chercher la lanterne en prenant bien garde à l'endroit où je posais les pieds. Le plancher était pourrit, si bien que l'on pouvait discerner bon nombre de zone sombres sur le sol correspondant à des trous. Fut un temps, je me serais probablement affolée en voyant pareil taudis, surtout en sachant que c'était l'endroit où j'allais passer une nuit, au moins. À présent, je ne m'en offusquais guère… Au moins, il y avait des murs et un toit, même si l'on pouvait voir la lune briller par les nombreux trous présents dans la toiture.

En fouillant derrière un lit retourné sur le côté, je fini par trouver l'objet qui attirait toutes les convoitises du moment et m'en saisit avec une extrême minutie.

- Tiens, elle est là... lui dis-je en lui tendant la fameuse lampe au verre fissuré de tous côtés.

Adrien alluma la lampe avant de pester pour s'être brûlé avec l'acier du briquet resté trop longtemps allumé. Ceci fait, il posa la lanterne sur une table recouverte d'une épaisse couche de poussière avant de se retourner vers Garrett.

- Je suppose que vous préférez être seuls… Je vais chercher de quoi grailler... dit-il avant de s'arrêter devant la porte. J'espère vraiment que tu sais ce que tu fais...

Et tels furent ses derniers mots avant qu'il ne quitte notre abris d'infortune, me laissant seule avec un homme à qui je devais des explications...

- Euh… Je… Je ne sais pas par où commencer, lançais-je en lui offrant un sourire gêné. Ça fait tellement longtemps… Et tu as tellement changé… Qu'est-ce qu'il s'est passé Garrett ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyDim 3 Mai - 18:59
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L’ancien inspecteur suivit l’homme et la brunette à travers les ruelles, s’enfonçant toujours un peu dans ce qui se révélait être de véritable coupe-gorge. Cela valait bien la peine de la faire sortir du bar pour l’attirer dans ce genre d’endroit où même les personnes armées ne s’aventurent pas facilement. Garrett resta cependant silencieux, ce n’était certainement pas le moment de venir critiquer tel ou tel choix, il devait juste… se contenter de suivre sans poser de question. Ce n’est qu’un bout de plusieurs minutes qu’ils se retrouvèrent devant un bâtiment qui faisait bien peine à voir. Un immeuble de plusieurs étages qui tenait encore debout malgré les fissures apparentes et les morceaux de mur écoulés depuis déjà quelque temps. Cela n’étonnait pas Garrett, cet endroit était vraiment loin de tout, historiquement il devait s’agir du premier quartier ouvrier, avant l’expansion de la ville. Au fil des années les gens avaient tout simplement changé de coin, laissant le vieux-quartier à l’abandon. Bien sûr des gens vivaient encore ici, les plus démunis, ceux dans l’incapacité de travailler et qui passaient leur journée à vivre en compagnie des cafards et des rongeurs. Garrett avait comme une sorte de… Méfiance, mauvais pressentiment, ce qu’il ressentait n’avait rien de bon, encore moins lorsque l’on venait se terrer dans ce genre d’endroit.

Par chance, l’homme qui accompagnait Lauren n’arracha pas la porte de son cadre, bien qu’il n’aurait pas fallu beaucoup de force pour y parvenir. L’endroit était… Insalubre, si bien que l’ancien inspecteur eut du mal à croire qu’il avait payé pour séjourner dans un pareil lieu. À quoi bon payer pour dormir dans un endroit visiblement à l’abandon depuis des années, alors qu’un simple coup d’épaule aurait permis d’y entrer. Même le petit appartement que louait Garrett à plusieurs rues d’ici était moins miteux, il avait un vrai lit et une vraie salle de bain. Là, il n’y avait pas grand-chose si ce n’est de la poussière et des rats courant sous le parquet pourri. L’ancien inspecteur pénétra finalement dans l’appartement, sans prêter grande attention à son état général qui était en accord avec le reste de la bâtisse. Lauren trouva finalement la lanterne qui permit d’avoir un peu de lumière dans ce lieu à l’obscurité digne d’un tombeau. Puis, l’homme les abandonna dans le but de trouver quelque chose à manger, Garrett espérait au fond de lui que celui-ci ne reviendrait pas avec des brochettes de rats à faire griller au-dessus de la vieille lanterne.

Enfin seule, la question fatidique arriva sans se faire attendre. Même s’il avait attendu cette question durant de longues minutes, il n’avait pas pensé une seule seconde à préparer sa réponse.

« Tellement ? Je me dégarnit c’est ça ? »

Une tentative d’humour, sans doute maladroite vu l’endroit où ils se trouvaient tous les deux. Il y en avait des choses à raconter… Trop sans doute...

« Eh bien… Pour la faire courte, après notre dernière affaire et ton départ, les choses dérapèrent. Qui aurait voulu d’un type qui fourre son nez dans ce qui dérange le plus la haute autorité ? Personne malheureusement… Dans un premier temps, on m’a suspendu, le temps que les choses se calment et que l’on nettoie ce qui n’allait pas. »

Garrett passa un doigt sur une vieille table afin d’évaluer la couche de poussière, et il ne fut pas dessus.

« Je n’étais alors plus qu’un dossier oublié dans le coin d’un bureau de scribouillard, les mois s’écoulèrent lentement, jusqu’à ce que je décide d’y aller moi-même. Évidemment ça fait mal fini. Toujours suspendu, dans une ville où je n’avais plus ma place, où même mes collègues me regardaient comme le fouille-merde que je suis. J’ai aussi, rendu visite aux sbires de cette Dolores, j’imagine que ma visite n’a pas dû plaire. »

Il marqua une légère pause le temps de reprendre.

« Dans l’incapacité de faire mon travail, j’ai préféré partir loin, aussi loin que possible pour me faire oublier et faire autre chose… Dans l’espoir de pouvoir réintégrer les forces de l’ordre un jour… J’ai atterri ici, je me suis trouvé un travail, simple et sans grandes responsabilités. Je travaille dans une fonderie à quelques rues d’ici. »

Garrett ne parlant cependant pas de certaines choses ni de ses propres problèmes, la journaliste semblait en avoir assez pour finir dans un trou comme celui-ci, ce n’était pas la peine de l’accabler plus encore.

« Et toi Lauren, où étais-tu pendant ces deux années ? »

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyLun 4 Mai - 15:28
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De l'humour ? Garrett Catesby faisait de l'humour sans même jouer de sarcasme ? Voilà donc une autre preuve du changement qui s'est opéré chez lui, autre que celui bien plus évident tenant de sa pilosité faciale et capillaire.

-Ce doit être ça, répondis-je en riant légèrement, acte pour le moins anodin mais qui m'était pourtant si peu familier.

Il faut dire que les occasions de rires, même doucement, se faisaient de plus en plus rares. Ce genre de situation ne s'y prêtait tout bonnement pas… Celles qui s'apparentaient à la mienne ressemblant étrangement à celle d'un fugitif en cavale. Mais voilà, c'était ainsi… Et quelque soit la situation dans laquelle nous nous trouvions tous deux, de même que l'endroit pour le moindre lugubre et insalubre, ne méritaient alors aucun attention de ma part. Au lieu de quoi, je préférais me concentrer sur son récit.

Je n'aimais pas le moins du monde ce que j'entendis alors… Une fouille-merde, lui ? Non, certainement pas ! Alors, certes, il utilisait des moyens que beaucoup jugeraient comme répréhensibles, mais au moins le boulot était fait. Le Garrett que je connaissais était un homme droit qui supportait bien mal l'injustice que l'on pouvait ressentir face à la loi. Loin de se contenter de suivre bêtement les ordres, il réfléchissait, cherchait à comprendre pour mieux faire et rendre les rues de la cité bien plus sûres. J'avais tant espéré que tout rentre dans l'ordre pour lui, qu'il récupère sa plaque ainsi que sa vie… Mais, à l'évidence, ce n'était nullement le cas et je me trouvais alors sincèrement attristée…

Mais… Bon sang, pourquoi me parlait-ils des sbires de Dolores ? Je n'en dis rien, pourtant mon regard étonné devait parler pour moi. Néanmoins, vint rapidement tour… À moi donc de fournir quelques explications…

-Et bien… Pour ma part, ce sera un peu plus long à raconter et sûrement un peu plus compliqué… Je te proposerai bien de t'asseoir mais cela me semble bien compromis.

Pour illustrer mes propos, je désignais l'ensemble de la pièce d'un geste de main. À mon tour aussi de faire un peu d'humour, prenant ainsi le courage de revenir sur cette aventure étrange et dérangeante qui était la mienne.

- Après l'épisode de la veuve noire et la publication du papier tout s'est enchaîné d'une manière inattendue… Comme je te l'avais dit dans ma lettre, il me fallait alors prendre un peu de recul, ce que j'ai fais durant un temps...

Je lui expliquais ensuite ma retraite dans la maison de campagne familiale… Enfin, il s'agissait plus d'une cabane isolée dans les bois non loin de Tellora, que ma mère utilisait lorsqu'elle se trouvait en panne d'inspiration. Là-bas, j'ai écris, beaucoup, utilisant mon expérience avec Dolores comme carburant… En parallèle, j'ai fait un certain nombre de recherche sur cette femme énigmatique lui trouvant ainsi des liens dans la pègre et plus particulièrement avec un certain Strauss aujourd'hui disparu. J'ai très vite compris, par la suite, que la belle avait quitté Daënastre pour une destination qui m'était alors inconnue… Du moins, c'était ce que j'avais supposé puisque mes informateurs m'assuraient alors qu'il n'y avait aucune trace d'elle sur le continent.

C'est là que tout à dérapé… Dans un journal local j'ai alors appris le décés d'une collègue et amie : Thérésa May, journaliste pour le "Cerka post", l'un des quotidiens principaux de Rathram. Je me suis tout de suite rendue chez elle, essayant de comprendre cette mort étrange… Après tout, Thérésa n'avait que deux années de plus que moi et, aux dernières nouvelles, se trouvait en bonne santé. Ce que son mari me raconta ensuite ne fit que me troubler, car mon amie avait été retrouvée portant les marques évidentes d'une strangulation au fil… Pourquoi ? Je n'en appris pas plus à ce moment-là, mais tout ne s'arrêta pas à cet épisode.

Je suis restée à Cerka quelques jours, le temps de mener une petite enquête qui ne donna rien du tout. Néanmoins, dans la foulée, ce furent les décès d'un bon nombre de mes informateur qui me furent rapportés. La rumeur se répandit comme une traînée de poudre parmis ceux qui me restaient et tous ont alors décidé de ne plus rien me transmettre… On me coupait les vivres, en somme, car un journaliste sans informateur n'était plus qu'un vulgaire scribouillard sans ressources.

J'ai déprimé… Un peu… Et c'est en parcourant le Post que j'appris la mort de Wislow.

-Je pense que tu te souviens de lui, il s'agissait de mon rédacteur… Cette fois, l'article était bien plus détaillé… Et apparemment, son corps aussi portait les stigmates d'une strangulation… Alors, pourquoi lui ? Lui qui n'était finalement qu'un simple rédacteur parmis d'autres et qui n'écrivait plus rien depuis des lustres, il se contentait de distribuer ses sujets à son équipe puis de valider leurs écrits…

La réponse était pourtant évidente non ? Thérésa, mes informateurs, mon seul et unique allié à La Tribune... Tout était lié à… Moi.

C'est alors que je rencontrais Adrien, un milicien Cerkien qui se présenta comme le cousin de Thérésa. Au début, je manifestais une certaine méfiance envers cet inconnu, mais après enquête il s'est avéré qu'il disait vrai… Lui aussi semblait s'intéresser à cette affaire et en faisait d'ailleurs une histoire personnelle. Au moins, j'avais à présent un nouvel allié, lui et son jeune équipier encore trop fou-fou pour être un bon milicien.

A partir de là, nous avons entrepris de chercher le pourquoi du comment, pensant d'abord que tout cela pouvait être en rapport avec la Veuve Noire avant de réaliser que ce n'était pas le cas. Nous avons traversé tout Daënastre simplement pour comprendre, reprenant toutes mes enquêtes les plus récentes et surtout celles ayant eux le plus grand nombre de conséquences fâcheuses pour mes sujets.

-Il semblerait que la fouille-merde ici, ce soit moi...

Il y avait là une grande entreprise minière d'Hinaus qui avait fermé suite à la parution de mon article concernant le complot que son PDG avait organisé pour provoquer une guerre entre My'trä et notre nation… Cette société fut la plus durement touchée parmis tous mes sujets. D'autant plus que mon article pointait aussi du doigt un fabriquant d'armes Ünellien qui aurait préféré resté dans l'ombre. Tous ces hommes étaient assez furieux et influents pour vouloir s'en prendre à moi… Mais l'affaire était ancienne… Trop pour qu'elle ait un réel rapport avec ma situation…

Alors nous avons cherché ailleurs… Et encore ailleurs sans rien trouver jusqu'à ce qu'un jour un gamin du Tyorum ne me remette un pli…

-"Trouvée"... voilà tout ce qu'il y avait inscrit sur ce foutu papier...

Il ne s'agissait même pas d'une lettre manuscrite, mais plutôt d'un mot formé avec des lettres capitales découpées dans les titres d'un journal… Ce soir là, on nous a attaqué dans une ruelle sombre… Louis, l'équipier d'Adrien y a laissé sa vie… Nous, nous avons abandonné toutes nos affaires à l'hôtel pour quitter la région au plus vite. Nous avons changé d'identité a plusieurs reprises depuis… Sans argent, Adrien se débrouillait pour en trouver, en travaillant ou que sais-je, il n'a jamais voulu me dire d'où venaient les quelques pièces ou la nourriture qu'il ramenait.

-Une nouvelle identité pour chaque lieu visité… Au début Adrien tenait à ce que l'on se déguise, pourtant, à chaque fois, l'on replaçait une nouvelle lettre dans la main… La plus longue disait "Je sais qui tu es… Inutile de te cacher." Je pense donc que les déguisements sont inutiles...

Nous avons subit plusieurs attaques, un bon nombre de cambriolage nous privant de nos maigres possession. Nous avons donc laissé tomber les hôtels pour nous contenter de ce genre de planques.

-Jusque-là, j'ai l'impression de jouer au chat et à la souris… Sauf que la souris cherche le chat qui lui cours après tout en le fuyant. Je ne sais toujours pas qui en a après moi… Mais voilà, cela dure depuis deux ans et je ne suis pas plus avancée, au contraire… Ce Barnabé pourrait nous aider, du moins c'est ce que pense Adrien… Moi, je n'en suis pas si sûre et j'en ai juste… Assez.

Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyMar 5 Mai - 0:46
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Garrett n’avait jamais était quelqu’un de très doué en matière d’humour, il tentait d’en faire dans de rares occasions, accompagné des bonnes personnes bien entendu. La plus grande partie du temps, l’ancien inspecteur se comportait de manière sarcastique, voire cynique dans les mauvais jours. Certains le pensaient pessimiste, or, il ne l’était, Garrett n’était pas quelqu’un qui voyait le mal partout à la moindre occasion, disons simplement qu’il cherchait le bien sans jamais mettre le doigt dessus.

Et dire qu’ils avaient payé pour une pièce à l’odeur de renfermé et dépourvue de chaise. Il aurait été facile pour l’ancien inspecteur de juger cet endroit et la façon dont le compagnon de la journaliste l’avait trouvé. Facile de dire qu’il aurait pu faire mieux, mais il ne connaissait rien à leur situation, rien de ce qu’il avait pu vivre ou voir. Si l’idée de s’appuyer contre le mur lui traversa l’esprit, la vision de l’état du mur balaya cette idée comme le vent souffle les tas de feuilles mortes.

Il écouta la journaliste attentivement. C’était… toujours étrange pour lui de se tenir devant elle, d’entendre sa voix…
Malgré tout ce qu’il avait pu lire dans le contenu de la lettre, une petite voix au fond de lui, lui murmurait qu’il était peut-être à l’origine du recul pris par la brunette. Leur relation, les affaires toujours plus complexes… les enquêtes simples avaient fini par laisser leur place aux intrigues presque politiques, elle n’avait pas pu y échapper, et lui non plus. Garrett fut surpris d’apprendre la mort de l’amie de la journaliste, même s'il ne la connaissait pas. L’annonce de la mort de Wislow le toucha un peu plus, cela était en plus en rapport avec son lien avec Lauren qu’avec le rédacteur en lui-même. Wislow semblait être un homme droit, juste, qui n’hésitait pas à couvrir la journaliste lors de ses publications.

« Je suis désolé, pour ton ami. »

Présenté sous cet angle, tout semblait lier à la brunette et à ce qu’elle aurait pu voir ou écrire. Garrett était dans le métier depuis plusieurs années, suivre la piste de quelqu’un n’était pas une chose aisée, pas toujours du moins…

« Loin de moi l’idée de t’alarmer Lauren, mais, à ta disparition, je t’ai cherché. J’ai demandé de l’aide aux contacts que j’avais encore dans la police, j’ai demandé à la siffleuse, je suis même allé voir ton père. Je n’ai pas été foutu de te retrouver, ne serait-ce que mettre le doigt sur une foutue piste, aussi fine soit-elle, et pourtant on sait tous les deux que je me suis débrouillé avec moins que ça pour retrouver quelqu’un. Soit je ne vaux plus rien, soit la personne qui t’en veut profite d’une aide. »

L’ancien inspecteur connaissait Lauren, c’était une femme méticuleuse, elle n’aurait jamais commis d’erreur permettant à quelqu’un de découvrir sa véritable identité. Lui aussi avait dû vivre caché et se faire discret, ce n’était pas pour rien qu’il se faisait appeler autrement, du moins le temps que les ennuis ne lui courent plus après.

« Il se raconte que Barnabé trempe parfois dans des affaires louches, mais je ne sais pas de quoi il en retourne. Vu la tête de son établissement, il doit arrondir les fins de moi autrement qu’en servant du vin de chantier. »

Lauren faisait-elle confiance à la bonne personne ? Garrett ne posa pas la question, car il entendit bien vite des bruits de pas, le camarade de Lauren était sans doute de retour.

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyMar 5 Mai - 9:23
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Raconter mon histoire me permit également de réfléchir à ma situation. Un peu comme lorsque je pouvais poser mes idées sur papier, je laissais les mots s'évader tandis que mon cerveau fonctionnait en tâche de fond… L'ennui avec la parlotte c'est que je ne pouvais pas voir le résultat par la suite. Il m'était impossible de jeter un oeil sur les mots étalés noir sur blanc… Bon sang, j'aurais tout donné pour avoir un carnet et une plume, mais cela faisait bien longtemps que mes armes m'avaient été retirée.

Faire cette introspection ne me fut guère utile. J'en étais toujours au même point incroyablement flou. Mais au moins, j'avais pu m'expliquer auprès de Garrett, même si, jusque-là, je n'imaginais pas que notre relation passée ait pu avoir une quelconque importance pour lui.

Mon histoire révélée, l'ancien inspecteur me livra quelques détails auxquels je n'avais pas accès jusqu'alors. Il m'avait cherché… Et pour se faire avait utilisé tous les moyens en sa disposition sans pour autant trouver la moindre piste pouvant mener jusqu'à moi. Je ne doutais pas de ses capacités d'enquêteur, loin de là. J'avais eu tout le loisir de l'observer à l'oeuvre, à l'époque. Néanmoins, sans m'alarmer outre mesure, ces informations soulevérent d'autre question.

-Tu m'as cherché ? lui demandais-je en haussant les sourcils. Pourquoi ?

Première question plus personnelle qui ne m'apporterait rien sinon d'en savoir un peu plus sur ce que ma disparition a pu évoquer chez cet homme-là.

-Pendant combien de temps ?

Là, on touchait nettement plus à mon enquête. Après tout, il lui aurait été impossible de me localiser à l'époque où je me trouvais dans mon lieu de retraite. Même mon harceleur ne s'était pas manifesté à ce moment-là. J'ai même pensé, par la suite, que le décès de mes amis et la disparition de mes informateurs avaient servi à me faire sortir de ma cachette. J'ai même supposé que le meurtre de Wislow devait me ramener à Alexandria, ville que j'ai soigneusement évité durant tout ce temps. Sans l'avouer, j'ai même craint que la prochaine victime de cet oiseau de mauvaise augure serait justement Garrett, le pensant toujours dans la capitale Ünellienne... Avant que l'inconnu ne s'en prenne à ma famille… J'aurai voulu les prévenir, mais comment ? Quelque chose me disait que rentrer à la maison causerait ma perte ainsi que celle de ma famille. Je ne pouvais pas non plus leur envoyer de lettre, par peur d'attiser la curiosité et les idées morbides du Corbeau…

Alors… Comment ? Voilà le dilemme qui me retournait régulièrement les tripes.

-Je ne sais pas dans quoi Barnabé est impliqué, Adrien ne me donne pas toutes les informations...

-Plus tu en sais, plus tu enquêtes et certaines personnes supportent bien mal tes questions. Ce n'est pas vraiment le moment de te mettre dans une situation plus gênante que tu ne l'es déjà, rétorqua mon comparse qui venait d'entrer…

Le jeune homme fit quelques pas avant de venir poser son mouchoir sur la table et d'y étaler dessus quelques boules de pain fumeuses.

-Ce sont des brioches farcies aux légumes et à la viande. Une chance que les boulangers travaillent tard dans cette ville, dit-il avant de m'en tendre une. Mange, tu n'as rien avalé de la journée.

Il était toujours comme ça… Paternaliste. Ce qui, le plus souvent, réussissait à me mettre dans une colère noire et pourtant silencieuse. Il essayait de m'aider… Je ne pouvais pas non plus lui arracher les yeux simplement parce que je ne supportais pas son attitude.

-Merci.

-Il y en a pour vous aussi, puisque vous êtes son… ami ? C'est bien ça ?

Et voilà qu'il renfilait sa veste de milicien… Chose que je trouvais plutôt stupide et déplacé, surtout face à un ancien inspecteur Alexandrien.

-Adrien… Laisse tomber s'il te plait.

-Et bien quoi ? Je ne le connais pas, j'aimerais juste savoir s'il va se retrouver impliquer dans notre affaire.

-Non ! m'écriais-je brusquement. Je ne veux pas qu'il se retrouve piègé là-dedans.

-C'est bien mignon tout ça, Lauren, sauf que… Tu l'as mélé à cette histoire dés l'instant où tu lui as demandé de nous suivre. D'après toi, pourquoi penses-tu que l'on récolte une nouvelle lettre dans chaque ville, même lorsque nous prenons toutes les précautions possibles et imaginables ? Pourquoi nos informateurs disparaissent avant que nous puissions les rencontrer directement ?

-On nous file...

-Et ce, depuis le jour où ils t'ont retrouvé. Barnabé, selon ce que j'ai compris, faisait parti d'une organisation de l'ombre, à moins que ce soit toujours le cas. Néanmoins c'est un homme qui a de l'expérience et bien plus de moyens que ce qu'il nous laisse apercevoir. Je n'ai pas payé pour une piaule minable, mais pour bénéficier de sa protection, ou plutôt de son appui. Ce quartier est le sien, l'endroit a l'air reculé, assez pour laisser notre cher poursuivant croire qu'il a des possibilités… Sauf que, ce n'est pas vraiment le cas. L'endroit est surveillé par les hommes du vieux… Donc avec un peu de chance, on arrivera à coincer celui qui nous poursuit sans relâche depuis des mois… En supposant et en espérant qu'il soit seul…. Vous vous méfiez de moi, n'est-ce pas ?


Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyJeu 7 Mai - 22:00
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Pourquoi ? La question raisonna dans son esprit, avait-il vraiment besoin de répondre ? Sa réaction était donc si incompréhensible que cela ?

« Sûrement, car le pauvre idiot que je suis tient à toi, et s’inquiétait pour tes fesses. Durant un an facilement, mais pour moi tu avais totalement disparu, si bien que j’ai fini par penser que tu me fuyais moi. »

Cette pensée n’était pas totalement idiote, après tout, malgré tous les problèmes que pouvait avoir eus Garrett, il aurait tout fait pour aider la journaliste. Et malgré cela elle avait fait le choix de disparaître, peut-être pour le protéger lui, ou pas. L’ancien inspecteur connaissait la brunette, suffisamment pour savoir que si elle n’avait pas donné de signe de vie, c’était sans nul doute pour lui éviter un énième problème. L’ancien inspecteur se passa une main sur le visage, après tout cela ne servait à rien de remuer le passé. Le dénommé Adrien arriva a ce moment la. Adrien avait d’ailleurs sans doute raison, Lauren était plutôt habituée à poser les bonnes questions aux mauvaises personnes. Qu’importe ce que pouvait foutre Barnabé pour arrondir ses fins de mois, s’il pouvait aider d’une quelconque manière, mieux valait ne pas le braquer en lui posant une mauvaise question.

L’ancien inspecteur regardait néanmoins d’un oeil curieux le comportement du dénommé Adrien, il avait l’impression qu’il jouait le rôle du primate blessé dans sa virilité et qui faisait tout pour impression, ou se faire remarquer de sa belle. Il refusa les brioches, préférant les laisser aux véritables héros de l’histoire, ceux qui se retrouvaient à dormir au milieu de la poussière et des rongeurs. Quoi qu’il en soit, dans un premier temps Garrett ne réagit pas au comportement du deuxième primate alpha présent dans la pièce, l’ignorer serait sûrement plus efficace. La seule chose qui sortit de la bouche de Garrett fut une simple question.

« Et si Barnabé vous double ? »

Après tout, si celui ou celle qui poursuivit Lauren avait été en mesure de la traquer à travers tout le pays, il serait sans doute en mesure de payer le double, si ce n’est plus, que le prix demander pour avoir une protection au sein de ce quartier à l’abandon. Après tout, si Barnabé avait fait partie d’organisation de l’ombre, comment savoir s’il avait plus de valeur qu’un autre ? Difficile de pouvoir l’affirmer avec certitude, peut-être faisait-il partie de la vieille école, celle avec des valeurs et une certaine forme d’honneur.

« Loin de moi l’idée de semer la merde, mais il faut reconnaître que… »

Il regarda autour de lui, s’attardant sur chaque petit détail de l’appartement délabré. Un endroit calme, dans un quartier visiblement sous contrôle d’une quelconque forme de pègre, et autant dire qu’il y avait de quoi dans cette ville en matière de Mafia. Tout cela bien loin de la véritable civilisation et d’une possible aide exterieure en cas de problème.

« C’est l’endroit idéal pour l’avoir dans l’os. »

Barnabé était peut-être un homme très honnête et respectueux des traditions, mais Garrett n'aurait certainement pas misé la-dessus en cas de problème.

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyVen 8 Mai - 9:52
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Lui, tenir à moi ?… Évidemment… Quelque part je l'ai toujours su même s'il était bien plus simple et bien moins douloureux d'imaginer le contraire. Tout devenait bien plus acceptable ainsi, en se voilant la face en laissant la réalité dans son dos pour continuer à avancer… Un pas après l'autre, sans jamais regarder derrière soi. Le passé nous rattrape toujours, quoi que l'on fasse, où que l'on aille… Et voilà que mon passé, le plus troublant, le plus agréable, se trouvait justement devant moi et je n'avais plus le loisir de m'expliquer, de le contredire, de le rassurer peut-être, simplement parce que mon comparse était là lui aussi, avec ses brioches fumantes.

Étant particulièrement morte de faim, je me jetais rapidement sur cette nourriture si peu raffinée et pourtant des plus délicieuse. Néanmoins, cela ne m'empêchait pas d'écouter les explications d'Adrien et les remarques, toujours aussi judicieuses de Garrett.

-Et bien s'il nous double...

-Je n'aurais plus à me cacher, le coupais-je brusquement.

-Arrête ça, grogna Adrien en me lançant un regard noir qui ne me fit ni chaud, ni froid.

-Cela fait combien de temps ? Quelque chose comme vingt-huit mois et des brouette que l'on joue avec moi ? Mes parents doivent me croire morte à l'heure actuelle sans pour autant en être certains. Ce doit être affreux pour eux, cette incertitude constante… Même toi tu as dû me croire morte, Garrett, sans quoi tu n'aurais probablement pas cessé de me chercher, rétorquais-je en soupirant. Point de reproches dans mon intonations celà dit, ce n'était là qu'une réflexion logique et naturelle. La vie devait continuer pour tous les autres, même si la même devait s'achever. Mon regard froid et résigné se tourna ensuite vers mon guide. Je te l'ai déjà dit, j'en ai assez. J'en ai marre de voir tous ces gens impliqués dans cette histoire, de les voir disparaître les uns après les autres simplement à cause de moi. Je veux récupérer mon identité… Je n'en peux plus… Ça suffit.

-Il ne nous doublera pas ! Alors maintenant tais-toi. C'est insupportable de t'écouter parler de la sorte. Alors quoi hein ? On a fait tout ça pour rien ?

-À l'évidence, raillais-je en levant les bras en l'air, sourire aux lèvres. Il a raison, c'est l'endroit idéal pour "l'avoir dans l'os". On ne connaît pas cet homme et on ne peut pas vraiment avoir confiance en un type qui vend ses services probablement au plus offrant.

Deux ans de fuite effrénée et constante chaque fois ponctuée par une énième déception avaient eu raison de ma volonté. Je ne croyais plus en rien, ni en personne… Plus particulièrement en ces nouvelles têtes que l'on rencontraient çà et là… Avant qu'elles ne disparaissent soudainement nous poussant encore et toujours à fuir. Zut, voilà tout.

-Et quand bien même réussissons-nous à neutraliser le type qui nous suit. Je doute fort qu'il soit à l'origine de cette traque absurde. Il doit bien y avoir un commanditaire… C'est donc le serpent qui se mord la queue.  A quoi bon hein ? Cela ne nous ramènera pas tout ceux que nous avons perdu.

J'ai largement eu le temps de songer à tout cela, même si je m'étais toujours efforcée de résister à mes idées noires pour mieux avancer… Tout droit vers un mur qui me semblait de plus en plus infranchissable.

-Tu… Tu m'agaces Lauren… Tu sais quoi ? Restes donc dans ta merde, je te souhaite bon vent.

Et il claqua la porte… Acte qui m'arracha un énième soupir.

-Tu devrais y aller, toi aussi, lançais-je à l'ancien inspecteur tout en lui lançant un sourir quelque peu contrit. Cela m'a fait plaisir de te revoir, sincèrement… Tu m'avais… manqué, même si je n'aurais jamais espéré de retrouver en de telles circonstances. Cela m'a au moins donné l'occasion de tout t'expliquer et de voir que tu allais assez bien. En tous cas tu me sembles en bonne santé.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyJeu 14 Mai - 22:12
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L’ancien inspecteur ne toucha pas la nourriture, premièrement il n’avait pas faim, puis il préférait aussi savoir Lauren avec un repas dans le ventre, plutôt que dans celui d’un autre. Garrett bien qu’il ne côtoyait la brunette et le milicien que depuis une heure tout au plus, il était néanmoins parvenu à sentir une certaine friction entre les deux. Son intuition naturelle lui laissait penser qu’il y avait un mâle de trop dans la pièce, et que les potentielles faveurs n’étaient pas destinées au bon. Il ne comptait pas poser de question sur la relation que pouvait entretenir Lauren avec cet individu, même si au fond de lui il imaginait déjà certaines choses.

Et voilà qu’en quelques phrases à peine, le butor quitta la pièce en claquant la porte. Pendant de longue seconde, Garrett eut peur de prendre le plafond délabré sur le coin de la figure. Lauren se mettait elle aussi à divaguer, en lui demandant de la laisser et de retourner à sa vie comme si de rien n’était. L’ancien inspecteur posa sur la journaliste un regard noir dont seul lui semblait avoir le secret.

« Est-ce que tu m’as bien regardé Lauren ? Crois-tu vraiment que je vais te laisser seul alors que ton dernier allié vient de claquer la porte sans penser une seule seconde qu’il aurait pu nous foutre le plafond sur le coin de la gueule. »

Garrett s’approcha de la petite fenêtre au carreau cassé, unique point lumineux de l’appartement.

« J’espère que ton ami sait où il va, parce que si jusqu’à maintenant quelqu’un s’amuse à éliminer tous tes contacts, se balader tout seul c’était vraiment l’idée de la journée. »

Même si Garrett n’avait pas apprécié le comportement du milicien, il ne lui souhaitait pas de prendre une balle en pleine rue pour autant. Si dans un premier temps, l’ancien inspecteur put voir le dénommé Adrien se diriger dans la rue, celui-ci ne tarda pas à disparaître à l’angle d’une ruelle.

« En tout cas il ne bluffe pas, il a l’air d’être vraiment parti. Ou… C’est pour ne pas faire partie du lot de victime collatérale. Tu as totalement confiance en ce type qui enfile une veste comme on enfile une armure pour faire valoir son… enfin, tu vois. »

En vérité Garrett ne parvenait pas à parler du milicien sans se montrer quelque peu désagréable. Il détourna son attention de la fenêtre pour revenir aux côtés de la jolie journaliste. Il lui posa une main sur l’épaule, une main qui se voulait rassurante, il essayait de remonter un peu le moral de tout le monde, même si au vu de la situation, tout ne semblait pas bien rose.

« On ferait mieux de partir de cet endroit, maintenant. »

Bien que la phrase ne sonna pas comme un ordre, il ne donnait pas vraiment l’impression d’avoir le choix.

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyVen 15 Mai - 13:27
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Malgré tout ce que nous avions affronté, Adrien et moi, je ne me sentais nullement affectée par son départ. Peut-être songeais-je que c'était mieux ainsi. Qu'il ferait aussi bien de rentrer chez lui et de reprendre sa place dans l'existence qu'il avait quitté pour partir à la chasse au fantôme… Ou peut-être en avais-je simplement rien à faire de me retrouver seule, signe de ma profonde lassitude… C'est d'ailleurs probablement pour cela que j'accueillis la remarque de Garrett avec le même regard noir qu'il était en train de m'offrir.

-Je te regarde, Garrett, et c'est effectivement ce que je te demande, oui, déclarais-je en croisant les bras en signe de fermetée. Tu n'as pas changé de nom, de boulot et même de coupe de cheveux pour prendre des risques supplémentaires tout ça pourquoi au juste ?

Deux ans et des brouettes… De sacrées brouettes d'ailleurs qui représentaient chacune le temps que nous avions passé loin l'un de l'autre à mener notre vie chacun de notre côté. L'eau avait largement eut le temps de couler sous les ponts en emportant tout sur son passage.

-J'ai été stupide de t'emmener ici… J'ai agis par pur égoisme ou par sentimentalisme qui doit être aussi déplacé qu'inapproprié depuis le temps. Tu n'as pas à te soucier de moi et encore moins d'Adrien. Sitôt serai-je seule que mon poursuivant cessera de s'intéresser à mon entourage. Il ira bien et toi aussi, si tu t'en vas sans te retourner.

En avais-je envie ? Certainement pas. Néanmoins, je me refusais d'agir en idiote égocentrique et de le mettre bêtement en danger. Je m'étais moi-même exclue de sa vie pour le préserver… Et s'il réussissait enfin à mener une existence paisible qui lui convenait un tant soit peu, je n'avais aucunement le droit de m'immiscer dans celle-ci en emportant ma merde avec moi. Hors de question.

Évidemment, son attention me touchait profondément… Suffisamment pour mourir d'envie de le suivre et d'accepter son aide. Sans même le savoir, il venait encore torturer mon esprit toujours plus embrumé … Mais je ne devais pas céder… Pour lui… Quand sa main douce et ferme à la fois vint se poser sur mon épaule, je ne pus que soupirer même si ce souffle là n'avait strictement rien à voir avec ma lassitude grandissante… Torture...Torture que voilà…

-Pourquoi a-t-il fallut que je tombe sur toi justement aujourd'hui, soufflais-je juste avant qu'une partie du plafond ne s'écroule dans mon dos. Ok, sortons d'ici… Mais toi, tu rentres chez toi.

Mon ton était ferme, déterminé. J'attrapais mon sac contenant le peu d'affaires personnelles qui me restaient pour quitter la bicoque délabrée… Bon sang… Ce froid… Je ne pensais pas réussir à le supporter un jour… Je mourrais d'envie de retourner vers l'ouest, là où la température était bien plus clémente… "Peut-être un jour", songeais-je en descendant les marches branlantes et escarpées jusqu'à arriver, enfin, sur la terre ferme et au ciel dégagé.

-Maintenant, file. Et surtout, prends soin de to...

Je ne pus néanmoins terminer ma phrase car le calme, somme toute apparent des lieux, fut troubler par le bruit inquiétant d'une détonation sitôt suivit par le son des pas fuyant sur la terre humide.


Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyDim 24 Mai - 20:53
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Bien que la jeune femme tentait elle aussi le coup du regard noir, appuyé par un croisement de bras plutôt caractéristique, Garrett ne changea pas d’avis, et de toute manière, il n’en avait pas l’intention.

« Je peux bien prendre les risques que je veux, tout ce que tu cites, c’est du temporaire… Faut parfois laisser certaines choses se tasser. »

Il ne pensait pas qu’au passé, mais aussi aux problèmes récents auxquels il avait du faire face. Les affaires internes lui avaient filé le train pendant un certain temps. L’agent Havelock Gorka s’était révélé un allié, mais aussi un ennemi. Remettre tout en question n’était pas qu’une bonne chose, Garrett le savait. On aurait fini par lui reprochait ses méthodes expéditives, bien qu’elles aient été efficace à de nombreuses reprises. Si tel ou tel type était derrière les barreaux pour les bonnes raisons, pourquoi, comment, quand…

« Tu as bien raison sur une chose, je me fiche bien de celui qui t’accompagne, pour tout t’avouer je doute presque de sa bonne foi. Il est parti vite pour un type qui t’aide depuis des mois, une petite phrase à suffit pour lui faire claquer la porte. »

L’ancien inspecteur savait que la journaliste était capable de se montrer perspicace dans plus d’une situation, et que parfois, certains de ses commentaires pouvaient piquer plus d’une personne. Mais si cet Adrien était avec elle depuis un moment, il devait en avoir entendu plus d’une, au point d’y être habitué, alors pourquoi partir maintenant ? Cette question ne faisait que tourner dans sa tête. Et en même temps, pourquoi attendre maintenant pour la laisser tomber ? Son comportement se faisait tout aussi douteux que rassurant, et cela n’aidait pas vraiment Garrett à trancher.

L’ancien inspecteur suivit du regard le morceau de plafond qui s’effondra, il se disait qu’il avait plus de chance que d’habitude, car normalement le morceau aurait du lui tomber sur le coin de la tête.

« Parce que je suis le type capable de te sortir d’une ruine en état d’effondrement avancée ? »

Il avait fait beaucoup de chose par le passer, pour aider, ou tout simplement pour tenter vainement de rendre le monde un peu plus juste. Aujourd’hui il essayait tant bien que mal de continuer cela, même s’il n’avait plus autant d’occasion que dans son autre vie. Tout ce qu’il arrivait à faire, c’était de se faire remarquer au mauvais endroit, au mauvais moment. Bien qu’heureux de quitter les lieux, Garrett n’avait cependant pas l’intention de retourner à sa petite vie en se contentant d’oublier tout ce qui venait de se passer. Même si elle ne semblait pas en avoir envie, Garrett était sans doute une des dernières personnes à pouvoir l’aider ici-bas.

L’escalier était dans un tel état qu’il était difficile de comprendre comment celui-ci parvenait à supporter son propre poids. L’ancien inspecteur espérait simplement que celui-ci ne s’effondre pas avant que tout deux n’atteignent la terre ferme. La détonation le coupa dans son élan, et c’est d’un geste naturel qu’il porta sa main à la crosse de son révolver dissimulé dans son manteau. S’il avait été seul, il n’aura sûrement pas hésiter à se lancer à la poursuite des bruits de pas, mais là, Lauren se tenait juste à côté de lui et il ne pouvait pas se permettre d’agir comme ça.

« Ton Adrien, il avait une arme ? »

Peu importe ce que pouvait être la réponse, Garrett se méfiait dans tous les cas de l’ancien milicien, et il ne valait mieux pas qu’il déboule au coin d’une rue arme à la main au risque de recevoir un tir réflexe. L’ancien inspecteur attrapa le bras de la journaliste pour qu’elle le suive.

« Il ne faut pas traîner ! »

Puis il prit la direction d’une ruelle perpendiculaire à la rue. Il était pressé, si bien qu'il n'hésitait pas vraiment à tirer sur le bras de la journaliste pour la faire accélérer le pas. Si tout le coin était à la botte de la "main d'oeuvre" de Barnabé, et qu'il était dans le coup... Garrett craignait de ne pas avoir assez de balles dans son arme pour ne pas sortir de là les pieds devants. Lauren semblait tenir le coup, pour l'instant, il lui faudrait bientôt s'arrêter quelques instants...

« Les vieilles habitudes ont la vie dure il faut croire... »

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyLun 1 Juin - 17:01
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Pourquoi Adrien était-Il parti aussi vite ? Probablement parce qu'il me supportait depuis bien trop longtemps. Garrett semblait l'avoir oublié, mais je ne suis pas quelqu'un de très facile à vivre d'ordinaire. Je suis têtue, voire carrément butée quand l'impatience devient trop importante. J'essayais de mettre de l'eau dans mon vin, néanmoins cela avait la fâcheuse tendance à me rendre plus ou moins acide et donc encore plus difficilement supportable. Je ne me posais donc pas plus de question au sujet du départ d'Adrien. Il devait probablement d'être lassé de cette vie, surtout pour se retrouver face à une femme plus las encore. Finalement, tout ce qui l'avait toujours préoccupé était de trouver le meurtrier de sa cousine, je n'étais que l'accessoir, l'appât à emmerdeur meurtrier, ni plus ni moins.

Sans compter du fait que j'attirais pas mal de problèmes à ceux qui avaient la mauvaise idée de vouloir m'accompagner…

Voilà pourquoi je voulais que Garrett s'en aille aussi loin que possible. Il savait se défendre et pouvait très bien disparaître facilement…

Mais ce coup de feu brutal eut raison de toutes mes protestations… Pourquoi personne ne se pointait à sa fenêtre ? Après tout le bruit ne pouvait passer inaperçu… Alors pourquoi n'y avait-il aucun curieux ? Les fenêtres laissaient pourtant bien passer de la lumière, mais je ne voyais aucune ombre pouvant attester une quelconque agitation… Alors soit ces appartements étaient en réalité tous vides, soit les gens se planquaient à l'intérieur… Ce qui ne me paraissait absolument pas logique, pas quand on avait affirmé que les lieux étaient occupés par les hommes du vieux tenancier…

Mais ce n'était pas ce qui semblait troubler l'ancien inspecteur qui me demanda si Adrien était armé.

- Bien-sûr, on ne mène pas une vie pareille sans être armé...

Enfin, en théorie… Après tout, moi, je n'avais aucune arme sur moi. Mais ça, je n'allais certainement pas lui dire… Quand bien même l'aurais-je voulu, Garrett ne m'en laissa pas le temps. Voilà qu'il m'entrainait dans une autre rue en me traînant derrière lui en tirant sur mon poignet sans même se soucier de la force qu'il y mettait… D'accord, ce n'était certainement pas le bon moment pour ça, mais je ne pu m'empêcher de sourire songeant à cette impression de déjà vu…

-Doucement le barbu, tu vas m'arracher le bras, lançais-je, railleuse.

Le barbu en question finit néanmoins par s'arrêter un peu plus loin… La rue était atrocement calme, le vent se glissait à l'intérieur pour mieux venir me geler les os.

- C'est étrange quand même… Tu as remarqué ? Personne n'est sorti, personne n'a ouvert sa fenêtre pour essayer de savoir d'où venait la détonation… Connaissant la curiosité des gens, souvent bien plus morbide qu'ils ne pourraient l'avouer, moi, je trouve ça louche..

Et y repensant, Adrien ne devait pas être bien loin. Il n'était parti que depuis quelques minutes à peine lorsque le coup de feu a résonné… Le milicien pouvait tout aussi bien être la cible…

-Je dois aller voir… C'est peut-être Adrien qui s'est fait tirer dessus… À moins que ce soit son arme, j'en sais rien, mais je dois aller voir.

Et voilà que je tournais les talons, fermement décidée à en avoir le cœur net… Et si Adrien était la nouvelle victime de mon poursuivant ? Une nouvelle vie perdue à cause de moi… Inquiète, je me tournais vers Garrett :

- Pour la dernière fois, s'il te plaît, va-t-en, je ne supporterai pas que tu sois le prochain.



Garrett Catesby
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Quand le passé partage un verre EmptyDim 21 Mar - 16:15
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« J’ai remarqué, ouais. Mais ici ça ne me surprend pas, on parle d’un coin qui appartient à la pègre de Zuhause, passer la tête par la fenêtre c’est un coup à voir la mauvaise personne faire une action peu recommandable, le reste fini mal. Si tu veux tuer quelqu’un, tu le fais ici, pas de témoin assez couillu pour raconter ce qu’il a vu, même les forces de l’ordre s’y pointe pas. »

L’homme se tenait immobile à l’angle d’une énième ruelle, attentif à son environnement. La rue principale était déserte, aussi silencieuse qu’un cimetière. L’ancien inspecteur n’avait aucune envie de se lancer à la recherche de cet Adrien, quand bien même il aurait été du bon côté. L’endroit était bien différent de tout ce que l’ancien inspecteur avait pu connaître sans sa carrière. Des quartiers malfamés il en avait vu plus d’un, mais là c’était différent. Partir à la recherche d’Adrien c’était comme courir au milieu d’un champ de mines, avec une cible peinte sur le cul.

« Je n’aime pas dire ça, mais ton ami va devoir se débrouiller tout seul pour sortir de ce merdier Lauren, si on part à sa recherche, on risque d’y passer. Si Barnabé est dans le coup, on est mort si on reste ici, quelqu’un retrouvera peut-être nos carcasses gelées dans quelques années dans l’un des Jumeaux. »

Même si Garrett ne retint pas physiquement la jeune femme en la tenant par le bras, son regard le faisait à sa place. Une lueur très précise brillait dans son regard, la peur. Pas pour ce qui risquait de lui arriver à lui, mais pour tout ce qui pouvait arriver à la journaliste qui avait d’une certaine manière bouleversé sa vie. Jamais il n’aurait avoué une telle chose, même avec trois grammes dans le sang, pourtant c’était bel et bien la vérité.

Il connaissait l’endroit, il était déjà venu ici, il tentait de se remémorer la zone pour trouver une échappatoire. Après plusieurs secondes une idée lui traversa l’esprit.

« Il y une vieille gare dans le coin, datant de l’époque où le quartier était un exemple de prospérité. Même si le chemin de fer n’est plus utilisé depuis un moment, il existe bel et bien, si on le suit on peut remonter dans la ville, dans un coin mieux qu’ici. »

Une fois dans le quartier principal la notion de sécurité serait un peu moins vacillante, bien qu’il n’y aurait encore pas de quoi dormir sur ses deux oreilles. Son arme au flanc droit, Garrett était toujours attentif au bruit environnant, le silence lugubre se faisant de plus en plus pesant.

« Lauren ? »

L'ancien inspecteur attendait une réponse, bien qu'il préférait de loin en entendre une plus qu'une autre.

Lauren Hill
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Quand le passé partage un verre EmptyLun 22 Mar - 13:39
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Les explications de Garrett ne m'aidèrent absolument pas à me détendre, bien au contraire. Je réalisais simplement qu'il ne pouvait pas y avoir de meilleur piège que celui-ci et que si Adrien était blessé ou pire, je ne pouvais strictement rien faire pour l'aider sans me jeter dans la gueule du loup.

-En voilà une bonne nouvelle, raillais-je nerveusement en passant une main gelée dans mes cheveux recouverts de neige.

L'épuisement que je ressentais depuis des semaines déjà prit de nouveau du terrain. Je n'en pouvais décidément plus et l'idée de baisser les bras me parut alors plus que séduisante … Seulement, je n'étais pas seule … Garrett se trouvait là, juste derrière moi, à observer notre environnement bien trop silencieux pour être rassurant… Pas plus que la suite de ses paroles d'ailleurs puisque celles-ci ne firent qu'appuyer mes propres conclusions.

-Je sais, Garrett, je sais... soupirais-je, lasse.

Je restais là, silencieuse, essayant vainement de faire l'état des lieux, cherchant à trouver une solution sans réellement en éprouver l'envie. Malgré mes supplications, l'ancien inspecteur était toujours là, se mettant consciemment et volontairement en danger tout cela pourquoi ? Quelle idiote je faisais… En lui demandant de me suivre pour lui fournir quelques explications qui, avec le temps, étaient devenues superflus, je l'avais bêtement mis en danger. Décidément… Comme à chacune de mes apparitions dans sa vie je venais d'empoisonner son existence. Après notre première enquête, il avait été accusé de meurtre avant de se faire arrêter puis poussé vers la sortie de la caserne. En somme, il avait perdu son travail, son appartement miteux. Après cela il avait même ressenti le besoin de quitter Alexandria, de changer de vie, de nom et même de coupe de cheveux… Et voilà que je réapparaissais dans cette nouvelle vie, comme un cheveux sur la soupe, pour simplement tout foutre en l'air comme à mon habitude… Ne voyait-il pas à quel point j'étais toxique pour lui ?

Je soupirais un bon coup avant d'écouter l'échappatoire qu'il proposait. Il parla d'une gare désaffectée depuis des lustres qui ne serait guère difficile à trouver puisqu'il suffisait de suivre les rails. Moi, je ne voyais là qu'un nouveau guêpier même si celui-ci possédait au moins un toit… Je ne dis rien durant un bon moment, ne me retournant vers lui qu'après l'avoir entendu prononcer mon prénom… Mon vrai prénom. Je lui offris un sourire que je savais mélancolique avant de le rejoindre pour déposer un baiser sur sa joue recouverte d'une barbe bien trop épaisse à mon goût.

-Je vais y aller seule, Garrett. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, que ce soit aujourd'hui ou hier. Je suis vraiment heureuse de t'avoir rencontré, tu es un homme extraordinaire et je suis fière d'avoir pu compter pour toi comme tu comptes pour moi. Mais c'est fini à présent, je ne veux plus être celle qui te gâche la vie. Je ne l'ai jamais voulu… Qu'importe, c'est trop tard à présent. Je ne peux pas réparer tous les dommages que j'ai causés, mais je peux essayer de ne pas recommencer aujourd'hui. Adieu, Garrett Catesby. Prends soin de toi et… S'il te plaît, va te faire couper les cheveux.

Encore un sourire et je fis un pas en arrière avant de détaler à toute vitesse. Il savait où j'allais, certes, mais je ne pouvais qu'espérer qu'il n'ait pas dans l'idée de me suivre … J'en avais assez de fuir en permanence, assez de ne plus avoir d'identité… Alors qu'il vienne cet assassin. Je l'attendais de pied ferme…

En théorie, la gare aurait dû être facile à trouver… Et elle l'était, probablement… En revanche, trouver les fameux rails s'avéra nettement plus compliqué. Je finis par y arriver néanmoins, juste avant de mourir de froid. Je les longeais dans un silence étouffant, guettant le moindre bruit au point même de sursauter lorsqu'un chat énorme me coupa la route pour pourchasser une souris en contrebas. Le blizzard se leva et avec lui c'est une brume neigeuse qui vint m'étreindre pour mieux me congeler sur place. Je ne voyais plus rien, si ce n'est ce nuage de neige glaciale qui, de temps à autre, se voyait animé par quelques ombres plus ou moins inquiétantes. Je m'évertuais à suivre les rails à mes pieds, m'engoçant un peu plus dans mes vêtements gelés par l'humidité.

Mais où pouvait bien être cette gare ? Garrett m'avait affirmé qu'elle se trouvait tout prêt…. Avais-je perdu toute notion du temps ? M'étais-je perdue ? Quitte à être stupide, autant l'être jusqu'au bout, Lauren, me dis-je lorsque j'imaginais que ma fuite m'avait conduite jusqu'aux rails conduisant à l'extérieur de la ville. Peut-être avais-je manqué la gare...Bon sang, quelle idiote.Je devais probablement même perdre la tête puisque je me mis à rire comme une âme démente et désespérée pendant de longues secondes jusqu'à ce que mes yeux se posent sur ce qui semblait être une bâtisse en briques rouges… La gare.Elle était là, juste devant moi...Et j'avais presque envie de pleurer en la voyant… Mais je n'en fis rien. Mon cœur venait de manquer un battement lorsque j'entendis clairement un bruit de pas derrière moi. Celui-ci ne montrait aucun empressement, au contraire, il était clairement assuré. Je me mis alors à courir droit devant moi pour m'engouffrer dans le bâtiment..

Une balle vint frapper le mur au moment où je pénétrais dans la bâtisse. Je vis quelques caisses entassées dans un coin et décidais d'aller me cacher derrière elles. Il n'y avait pas pire cachette,certes. Avec le recul je m'en rends parfaitement compte, mais sur le moment, j'étais totalement incapable de réfléchir… J'avais peur et j'étais désespérée… Un autre coup de feu retentit, me poussant alors à me recroqueviller sur moi-même tout en me bouchant les oreilles. Je fermais les yeux…Je ne voulais plus rien voir, plus rien entendre, seulement que tout cela se termine, vite. Malgré tout, je fus tout bonnement incapable d'agir en héroïne en me posant fièrement bien en vue de cet agresseur. La fin viendrait plus vite ainsi pourtant. Je n'aurais pas eu à subir tout ce stress insupportable …

Les pas de l'intru résonnaient bruyamment dans tout le bâtiment… De temps à autre, celui-ci bousculait quelques caisses qui firent un vacarme insupportable en s'écroulant. Qui était-il ? Je voulais le savoir, ardemment, sans pour autant trouver le courage de me redresser pour m'offrir une meilleure vue… ou une vue tout court.

-Lauuuren, sors de là…. chantonna une voix grave. Allez viens me voir, je te promets que ce sera vite terminé.

Frissonnant d'effroi, je ne bougeais pas d'un millimètre, ce qui du l'énerver puisqu'il donna un nouveau coup dans d'autres objets.

-Ça suffit maintenant, fini de jouer. Tu m'as assez fait perdre de temps. Montre-toi, Lauren !

Cette fois, c'est vers ma cachette qu'il tira. Quelques morceaux de bois tombèrent sur ma capuche, mais je ne bougeais pas pour autant. J'essayais de reconnaître cette voix… Elle ne m'était pas inconnue même si je ne voyais pas où je l'avais entendu… L'homme cogna de nouveau sur l'une des caisses qui me protégeait encore jusqu'à ce que certaines s'écroulent… J'étais à vue, mais pas lui puisque je ne voyais pas son visage dans la pénombre. Je devinais pourtant son sourire satisfait puisqu'il me tenait… Son arme se pointa sur moi. Je me relevais doucement en levant mes mains en l'air… C'était la fin… J'aurais dû me sentir satisfaite, mais pas du tout. J'avais peur et toutes mes pensées allèrent ailleurs… Vers mes parents, ma sœur, ses enfants que je n'aurais pas pu connaître. Vers tous ceux qui étaient morts pour ce moment, à cause de moi… Vers l'homme bourru qui avait su provoquer une myriade d'émotions chez moi au point même de me rendre chèvre par moment…

Mais, comment pouvais-je avoir le temps de penser à tout cela… Pourquoi ne tirait-il pas ? Il ne me regardait même plus à présent… Ses yeux se portaient ailleurs, vers l'extérieur...

-Et bien quoi ? Qu'est-ce que tu attends à la fin ?

Pas de réponse… J'entendis un coup de feu avant de le voir détaler à toute vitesse. Il me laissa là, totalement désabusée et à bout de forces. Je ne pus que me laisser tomber sur les genoux… Ce n'est que là que je la senti, la douleur dans mon ventre. Je posais main sur mon abdomen pour y sentir une certaine chaleur à mesure où la poisse vint se répandre sur les gants. Du sang, le mien… Il m'avait eu, finalement… C'était fini, définitivement fini. Alors, autant me laisser aller. Au moins, n'avais-je plus à m'inquiéter de la suite. Je n'avais même plus froid… Je me laissais tomber sur le côté et fermais les yeux.



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