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 :: Les terres d'Irydaë :: Daënastre :: Ünellia
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 Les mots avant les canons

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Les mots avant les canons EmptySam 17 Nov - 22:09
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Le plan des astraux du premier quartier d’Alexandria était semblable à ce qu’il avait toujours été : démesuré. Voir les grands immeubles fendre les cieux était sans aucun doute une grande source de fierté pour les astraux, et certainement aussi pour les plus brillants architectes daënars. Manfred devait bien l’avouer, il avait toujours trouvé remarquable l’architecture de cette partie de la ville, mais peut-être était-ce parce qu’il avait pris l’habitude de voir le monde depuis les hauteurs et dans les airs, en cela il était bien peu dépaysé lorsqu’il regardait à l’horizon. Le Haut général se déplaçait donc à travers les allées du plan des astraux, entouré d’une escorte militaire constituée des soldats servant sur son vaisseau, son armure réverbérant les rayons du soleil. C’était assez inhabituel de le voir ici, la plupart du temps il était occupé dans les altiports ou encore les aérogares de la ville. Mais à déplacement inhabituel, raison inhabituelle, il avait été sollicité à une réunion avec d’autres membres de l’État-major mais aussi des gouverneurs. Si cette nouvelle avait déjà éveillé son intérêt, ce n’est que plus intrigué encore qu’il se rendit à cette convocation en apprenant qu’il y aurait également des membres haut placés des Cercles de l’Aube. La raison ? Clarifier le rôle qu’auraient les Cercles pendant la guerre, si tant est qu’il y ait quelque chose à clarifier. On lui détailla la raison de sa présence, il devait estimer la viabilité à pouvoir organiser le transport de médecins des Cercles, un aspect purement logistique qui ne l’empêcherait pas de donner son avis sur la question.

Manfred n’avait alors pas tardé à chambouler son emploi du temps pour se rendre à cette réunion, de toutes manières c’était son devoir que de répondre à cette convocation, alors il décida de faire voile vers Alexandria le plus rapidement possible. C’était paré de son éternelle armure et de son épée qu’il se rendait à cette convocation, il restait fidèle à lui-même, il avait bien un uniforme mais il le délaissait à profit de son armure, elle avait rapidement remplacé son uniforme réglementaire dans les esprits des autres militaires et des politiques, on pouvait dire que c’était sa marque de fabrique, en quelque sorte.

C’est donc ainsi qu’il se retrouvait à emprunter les grandes allées du plan des astraux pour se rendre au siège de l’Assemblé de Daënastre, intrigué par cette réunion qui commencerait bientôt. La salle prévue à cette réunion était une salle rectangulaire pouvant accueillir une cinquantaine de personnes en tout. Une vingtaine pouvait s’installer autour d’une table en demi cercle, une dizaine pouvait s’installer à des tables situés en face de cette table, sûrement la table ou s’assiéraient les membres des cercles, et d’autres tables étaient situées dans la salle, un peu plus en retrait.

Manfred entra dans cette salle, effectuant un bref salut militaire devant ses collègues et les gouverneurs avant de s’asseoir à la table en demi-cercle. Un coup d’œil rapide lui indiqua les personnes en présence, il y avait les représentants civil mandatés par l’Assemblée, ceux que certains surnommaient affectueusement les « gardes fous », des gouverneurs, surtout des gouverneurs se rendit compte Manfred en observant plus longuement la salle, et quelques militaires hauts gradés, les autres Hauts généraux n’étaient pas présent et le chef d’État Major semblait absent lui aussi, en vérité il y avait bien peu de membres de l’État-major réuni, il imaginait qu’ils devaient être occupé avec la recherche ou la logistique. Comme c’était pratique, ce serait surtout la politique qui parlerait aujourd’hui il fallait croire, à se demander à quoi servait sa présence et celle des autres militaires. Enfin, sa présence avait été requise il avait bien fallu qu’il réponde, et puis de toutes manières cette réunion l’intriguait.

En attendant que les membres des Cercles de l’Aube n’arrivent, Manfred entama une conversation avec un gouverneur à sa droite, ce n’était pas une discussion désagréable mais cela restait un moyen d’attendre avant de passer à des affaires plus importantes.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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Les mots avant les canons EmptySam 24 Nov - 16:24
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)

QG des Cercles, 10 Novembre 933 au soir.

S’il y avait bien quelque chose que Norwin aimait énormément, autre que de passer du temps avec son Griffon, ou de passer des heures et des heures dans la bibliothèque de la guilde, c’était de s’accorder un moment de répit dans son bureau chic et confortable. Un fauteuil de cuir rembourré lui permettait de s’asseoir devant un bureau en acajou sur lequel trônaient un presse papier, un porte stylo en argent, un buvard et des tonnes de papiers. Bien qu’il fût très bien organisé dans son travail et dans ses réflexions, il l’était beaucoup moins quand il s’agissait d’organiser son bureau et ses dossiers. Çà et là trainaient des feuilles, des contrats, des dossiers complets sur les avancées médicales, les doléances de membres, les demandes de contrats qui attendaient son approbation, et les différents comptes rendus des membres des seconds et troisièmes cercles. Autant dire qu’il passait énormément de temps dans ce bureau, et que, bien qu’il soit passionné et profondément dévoué à la guilde et à son travail, il regardait souvent d’un œil quelque peu exaspérer les nouveaux dossiers qui arrivaient quotidiennement, apportés par les vaguemestres et autres secrétaires. Pour chaque dossier qu’il complétait et renvoyait à leurs justes destinataires, un autre arrivait et nécessitait autant, sinon plus, d’heures de travail. Il était penché sur une énième feuille à lire et à signer lorsqu’un de ses assistants entra prudemment dans la salle.
- Monsieur ? Demanda l’assistant conscient que Norwin était plongé dans son travail tardif
-Oui ? Répondit Norwin sans même lever les yeux vers son interlocuteur.
-Votre aéronef est prêt, ainsi que l’équipage.
-Prêt ? Pour quoi faire ? Demanda Norwin qui n’avait toujours pas daigné lever la tête
-Heu… Eh bien, pour votre entrevue avec le Haut Général Von Richtofen et les autres hauts gradés à Alexandria. Répondit l’assistant. Vous avez rendez-vous dans environs trois jours, et avec le temps de trajet, il faut que vous partiez d’ici une heure.
-Ah… Ah ! S’exclama Norwin qui venait de se rappeler de ladite entrevue. Tous les objectifs et tous les enjeux revinrent à l’esprit du chef des Cercles de l’Aube qui comprenait qu’une telle entrevue ne devait surtout pas être manquée. Le combat pour la paix prenait maintenant forme, et Norwin savait qu’il allait devoir faire valoir la paix dans le monde. Allons-y !

Tel un diablotin bondissant de sa boite, Norwin quitta sa chaise en un seul bond, prit son plus beau pardessus, vérifia l’heure à sa montre à gousset en or et en argent, ajusta son gilet et son pardessus, replaça ses lunettes sur son nez et prit sa serviette en cuir dans laquelle il avait prit soin de placer plusieurs documents importants qui lui serviraient à se préparer pour l’entrevue. Il suivit son assistant, s’engouffra dans le grand couloir et prit le chemin de l’aéronef où il était attendu.


Alexandria, siège de l’assemblée de Daënastre.


Le trajet avait été agréable, quoi que quelque peu mouvementé. Les différents changements climatiques avaient, par moment, secoués l’aéronef, rendant Norwin malade. Néanmoins, les dernières heures du voyage furent bien plus calmes et Norwin put pleinement se reposer. Ils atterrirent sur l’aéroport des astraux de la ville, furent accueillis par une délégation de l’assemblée de Daënastre et conduis jusqu’aux portes de ladite assemblée. Norwin était accompagné de deux médecins du second cercle, Aalia Grünwald, une jeune femme au tempérament fougueux et flamboyant, passionnée par son métier et profondément loyale, et James Todd Norrington, un médecin d’une grande stature et à l’allure placide, qui semble inébranlable qu’importe la situation. Il y avait encore deux autres assistants chargés de prendre en note tout ce qui se dirait durant cette réunion et de répertorier toutes les annexes, tous les documents et toutes les interventions orales ou physiques qui pourraient avoir lieu. Ils avançaient, précédés par la délégation de l’assemblée et suivis par quelques soldats lourdement armés et équipés. Lorsqu’enfin, ils arrivèrent devant la salle, la délégation d’accueil se chargea d’en ouvrir les portes et d’indiquer la marche à suivre.

Les assistants et les deux médecins du second cercle entrèrent les premiers, suivis par Norwin. Sa grande taille et son allure lui permettaient de sortir presque immédiatement du lot, mais il se contenta d’avancer dans l’assemblée et de rejoindre la table où trônait une étiquette à son nom. Là, il s’y installa, fouilla dans sa serviette et sortit plusieurs documents qu’il plaça devant lui. Puis, il sortit un de ses plus beaux stylos plumes, un encrier personnel de couleur bleu nuit, et un buvard. Alors qu’autour de lui, tous étaient en train de s’attabler et de se préparer pour la réunion qui durerait des heures, à n’en pas douter, il s’occupa de nettoyer ses lunettes et attendit que celui ou celle qui devait présider la séance ne prenne la parole, ouvrant grands ses oreilles et son esprit afin de pouvoir donner le meilleur de lui-même.

Aalia Grünwald s'exprime en #00cccc.
James Todd Norrington s'exprime en #0066ff.

Diane Stëelk
Diane Stëelk
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Les mots avant les canons EmptyJeu 20 Déc - 18:19
Irys : 189965
Profession : Journaliste
Daënar +1

Cerka.

Saisissant son manteau pendu à une chaise et une pomme ratatinée, Diane sortit en trombe de sa chambre. Croquant dans le fruit, elle entreprit de dévaler les six étages de son immeuble sans effort de discrétion. Il était presque six heures du matin, bien trop tôt pour rejoindre la rédaction, mais un coureur avait eu la délicatesse de tambouriner à sa porte jusqu’à ce qu’elle se réveille il y avait de cela pas plus de dix minutes. Une note importante d’Hector la sommait au journal dès que possible : on avait besoin d’elle d’urgence. Son sixième sens s’était agité : elle savait reconnaître les opportunités quand elles se présentaient, et ce genre de note express – et coûteuse à faire parvenir en main propre – ne pouvait qu’en être une des plus croustillantes. Elle avait donc enfilé tout son équipement avec précision et méthode, veillant à ne rien mettre à l’envers, et but d’une traite le fond de café froid qui restait dans une tasse de la veille. Le breuvage la fit grimacer, mais lui assurerait un esprit relativement vif pour les prochaines heures. Armée comme à l’accoutumée de son poignard et de son carnet, elle parcourut les 300 mètres qui la séparaient de la rédaction au pas de course, finalisant sa tenue sans ralentir. Remettre la minuscule magilithe dans sa prothèse était la première chose qu’elle faisait en se levant, mais huiler le mécanisme et resserrer les jointures pouvait attendre. Cela lui prit dix secondes, qu’elle fit suivre d’un resserrage express de corsage, de la pose de ses lunettes sur son nez et de la vérification du coulissage décent de ses armes. Poussant la porte du Pointilleux d’une main, attachant ses cheveux de l’autre, elle parvint à rejoindre le bureau d’Hector vingt minutes après que celui-ci ait envoyé son message.

« Enfin là ! Par l’Enfer je ne t’attendais plus. Attrape un sac, une gourde et un appareil à caption, on part. »

Diane avait peine à reprendre son souffle, mais s’exécuta sans discuter. C’était comme ça avec Hector : inutile de lui poser des questions dans la précipitation, tant qu’il avait une idée en tête il ne répondait à rien. Sans compter que quelque chose dans son attitude amenait la jeune femme à penser qu’elle devrait trouver la réponse à ses interrogations toute seule. Enfouissant son matériel entassé dans ses poches au fond d’une sacoche, elle prit trente secondes pour lacer solidement ses bottes et emboîta le pas à son chef de rubrique. Une fois engagés dans les ruelles de la ville et prenant explicitement la direction de la gare, Diane recomposa les indices de sa situation. En bonne journaliste de base, elle commença son analyse par l’actualité. Qu’est-ce qui se passait à Cirka nécessitant que son supérieur et une assistante en sa personne ait besoin de se déplacer en urgence pour couvrir l’événement ? Rien ne venait à son esprit. Mais ils se dirigeaient vers une zone de départ de trains. Etait-ce possible que … ?

« Hector, ne me dites pas que nous partons pour Alexandria. Ne me le dites simplement pas. »

Un regard pétillant lui répondit, son sourire faisant ressortir les pattes d’oie au coin des paupières. Elle soupira, dépassée. 6h du matin, prends un crayon et tes lunettes, tu reviens dans trois jours. C’était bien son genre, au vieux renard.

« Julian m’a lâché. Sa mère est malade, il retourne à Hinaus pour une semaine. Je sais que tu  ne t’es pas renseignée sur la situation mais… »

Diane le coupa, moitié agacée, moitié surexcitée. « Le sommet des Cercles à l’Assemblée. Des gouverneurs, des hauts gradés de l’armée et de la guilde seront présents pour … eh bien on ne sait pas encore précisément, mais on dit que la guerre sera au sommet de l’ordre du jour. » Son esprit bouillonnait, et elle accéléra le pas. Journaliste de Cirka, cette perspective l’excitait forcément : leur lectorat était en majorité jeune et studieux, et dans leur ville de chimistes, les étudiants en médecine souhaiteraient forcément un compte-rendu de l’événement. Une fois dans le train, elle pourrait mettre au propre les informations dont elle disposait et y voir un peu plus clair. Le voyage serait long.

* * *


Alexandria.

« … bien sûr que je le connais, c’est le Premier Cercle. Je sais ma leçon. Dois-je vous rappeler que vous m’avez fait apprendre le nom de tous les gouverneurs de toutes les fichus cités de ce fichu pays ? »

La voix excédée de Diane résonna dans le hall immense du siège de l’Assemblée. Le voyage en train avait duré presque deux jours, elle n’avait évidemment pas pris de vêtements de rechange, avait à peine pu se laver, et son état n’était pas amélioré par l’expectative qui la rongeait.  Elle n’était jamais venue à Alexandria de toute sa vie, et contenait à grand peine son envie d’explorer les innombrables rues de la capitale, de chercher parmi la foule le visage des personnalités publiques du pays, de se pencher au sommet des immenses immeubles du quartier riche. Mais en pénétrant le beau et noble siège de l’Assemblée, son esprit professionnel se focalisa brutalement sur la raison de leur présence ici, sans plus de place pour les parasites. En suivant la file de journalistes dans le couloir de la salle de conférence, elle ne put s’empêcher de marmonner encore une fois qu’Hector était fou de la tirer ici pour son premier grand reportage. Lui n’était pas dupe : il voyait très bien que sa jeune rédactrice trépignait d’impatience à l’idée de se confronter enfin à un terrain plus consistant. Agrippant l’appareil à caption – affectueusement appelé Captio par la profession – elle se glissa parmi ses confrères et comprit qu’ils ne seraient pas admis dans la salle de réunion. Ce n’était pas une surprise, l’Etat n’était pas transparent à ce point – c’était plutôt l’inverse – mais elle savait que la plupart des grands noms dans la pièce ne refusaient jamais de répondre à quelques questions, histoire d’entretenir leur relation avec la presse. Alors elle attendrait, comme tout le monde, que le gratin du pays daigne bien leur accorder quelques mots.

Acceptant le café qu’on lui tendait, elle s’installa par terre dans la salle de conférence, que ces Messieurs-Dames devraient obligatoirement traverser pour sortir du bâtiment. Diane n’aimait pas spécialement l’idée de « piéger » ceux qu’elle souhaitait interroger, mais c’était une loi tacite du milieu, et les politiques n’en attendraient pas moins. Entamant la conversation avec son voisin, un envoyé d’une revue scientifique renommée , elle entreprit de donner une forme d’utilité aux prochaines heures qui s’annonçaient longues.

Diane s'exprime en #ff9933
Hector s'exprime en #99ff00

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Les mots avant les canons EmptyDim 30 Déc - 17:29
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Les différents protagonistes de cette réunion étaient rassemblées, aussi la conversation qu’entretenait Manfred avec le gouverneur à sa droite cessa immédiatement, ils étaient conscient tout deux que ce n’était qu’une question de minutes avant que la séance ne soit officiellement ouverte. Il se tourna vers Franz qui était resté en retrait, les mains croisées derrière le dos et le menton relevé. Ce dernier maintenait comme à l’accoutumée un calme stoïque à toute épreuve, ses iris vert s’attardant régulièrement sur chacun des membres des Cercles de l’Aube comme pour sonder leur âme, observant scrupuleusement chacun de leurs faits et gestes. Ses yeux inquisiteurs captèrent subitement ceux de Manfred, ses sourcils se froncèrent et il releva légèrement la tête comme pour demander la raison pour laquelle son supérieur souhaitait son attention. Il s’approcha alors silencieusement avant de se pencher pour écouter le haut général qui chuchota, rendant le sujet de leur discussion audible de seulement eux-mêmes. Franz hocha alors la tête, il n’avait pas été aveugle et avait vu comme la majorité des personnes présente les journalistes qui attendaient sans doute la sortie des politiques, des militaires et des membres des Cercles de l’Aube. Le second de Manfred se redressa alors, avant d’ordonner à deux soldats de le suivre et de sortir de la pièce, refermant soigneusement la porte derrière eux et se posant devant l’entrée pour faciliter plus tard la sortie de tout ceux présent dans la pièce. Balayant le couloir du regard, il restait aussi impassible et silencieux devant les regards étonnés des journalistes.

La séance n’avait pas encore débuté, Manfred profitait de ce temps pour préparer les différents documents qui étaient placés devant lui, ses yeux s’attardant sur quelques détails qui auraient semblé obscurs pour ceux qui ne connaissait pas aussi bien que lui les appareils aériens à la disposition de Daënastre. Le silence qui régnait depuis un moment déjà fût rompu par le gouverneur dont la place était situé au centre de la table en demi cercle, celui qui présidait la séance. C’était un homme fin aux cheveux grisés par le temps et au visage marqué par quelques rides, cet homme répondait au nom de Maxwell Baxter. Ses doigts s’attardèrent rapidement sur une feuille de la masse de documents qui était présente devant lui, il s’humidifia rapidement les lèvres avant de relever la tête et de balayer la pièce du regard, ses lèvres émaciées formant un léger sourire sans joie.

-Bien nous sommes au complet, nous vous remercions d’avoir répondu à notre convocation monsieur Mererson, la séance est donc ouverte. Il s’exprimait avec calme, prononçant soigneusement chaque syllabe de chaque mot qui passait ses lèvres. Monsieur Mererson malgré votre militantisme plus qu’actif afin d’encourager la paix nous devons néanmoins nous préparer à la triste éventualité de reprendre un jour les hostilités contre My’trä. Nous savons tous sans doute que dans le cas d’une guerre ouverte les Cercles de l’Aube ne resteront pas inactifs, et loin de nous l’idée de vous empêcher de mener à bien votre travail. Nous nous doutons que vous aurez à cœur de soigner le plus de blessés possible, aussi nous souhaitions tous nous entretenir avec vous des différents moyens que nous avons à notre disposition afin de vous permettre d’accomplir votre travail. Bien entendu cela s’accompagne de quelques contraintes, mais elle reposent sur le bon sens bien évidemment, mes collègues vous l’expliqueront plus en détail. Je laisse la parole au gouverneur Alexander Volrad. Finit-il en se tournant vers l’homme situé à sa gauche, un homme trapu et au visage dur.

-La première et la plus importante de toutes ces contraintes que nous vous imposons est tout simplement que nous ne permettons pas aux membres des Cercles de l’Aube possédant un quelconque pouvoir et serait née à My’trä d’exercer leurs fonctions sur des militaires daënars. Outre le fait que nous serons en guerre contre leur proches nous souhaitons éviter les éventuelles dérives dont ils pourraient être victimes. La seconde contrainte est que les ressortissants des Cercles de l’Aube seront autorisés à exercer dans les camps militaires à condition qu’ils travaillent efficacement avec les médecins daënars et qu’ils acceptent une liberté de mouvement réduite au sein des camps, et seront en outre sujet à une surveillance accrue. Ce qui rejoint la troisième contrainte qui est que si un membre des Cercles de l’Aube est sujet à des soupçons de transmettre des informations militaire par un quelconque moyen et que ces soupçons sont justifiés, ce membre fera l’objet d’un interrogatoire et d’un emprisonnement jusqu’à la fin du conflit. Nous espérons que nous n’auront pas à faire face à ce genre d’incident afin que la collaboration entre Daënastre et les Cercles de l’Aube ne soit pas entachée.

-Bien, maintenons que vous avez pris connaissance des conditions les plus importantes que nous requérons nous laissons la parole aux membre des Cercles de l’Aube, nous accorderons ensuite la parole au Haut Général De Richtofen.

Manfred avait écouté soigneusement, c’étaient des propositions qui lui paraissait logique. Il ne pouvait qu’approuver qu’il y ait plus de médecins afin de soigner plus efficacement les blessées en cas de guerre, cela réduirait les pertes humaines, c’était tout ce qui comptait. Il avait scrupuleusement pris en note les différentes conditions dictées auparavant, et il ne pouvait qu’attendre la réponse que donneraient les membres des Cercles de l’Aube avant de prendre la parole à son tour.  


Maxwell Baxter s'exprime en #00cc66
Alexander Volrad s'exprime en #9999ff

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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Les mots avant les canons EmptyMer 2 Jan - 22:58
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Courbettes et autres ronds de jambes ne tarderont pas à commencer, et il n’est pas utile d’être devin ou chamane pour savoir que tout cela allait durer longtemps, très longtemps. Entre les habituelles salutations protocolaires, les présentations, également protocolaires, et les prises de paroles codifiées… Quiconque ne serait pas un ardent administrateur ou un politicien passionné, trouverait là un exercice fort ennuyeux et ô combien inutile. Et les langues de bois… Vous n’imaginez pas à quel point elles peuvent être nombreuses. On parle pour ne rien dire, ou on s’écoute parler, et, bien souvent, il faut tout un tas de circonvolutions et de chemins détournés pour arriver à un but précis, mais, bien souvent, vous ne saurez même plus quelle question vous aurez posé. Noyer le poisson, répondre à la fois oui et non, et rejeter la faute ou la responsabilité sur quelqu’un d’autre sont des choses habituelles en politique. Et on peut dire que Norwin est tout sauf un politicien. Il n’a ni langue de bois, ni tact, et il ne prétend pas en avoir non plus. Autrement dit, il n’a que faire des protocoles et des choses avouées à demi-mots. S’il a quelque chose à dire, il le dit.

Il était tout à la préparation de ses affaires lorsqu’il vit un grand gaillard, tout en uniforme vêtu, s’en aller vers la sortie, accompagné de deux autres militaires. Les portes se refermèrent et, avec elles, le filet de lumière qui provenait du dehors disparu, en même temps que le brouhaha de la cohorte de journalistes. Pauvres âmes agrippées à leurs calepins en quête de scoop et d’articles afin de faire la une. Ils doivent sans doute le savoir, mais ils vont devoir faire preuve d’une patience infinie alors que tout se joue juste derrière cette épaisse porte. Qui sait ? Peut-être ont-ils trouvé un moyen de tout savoir avant tout le monde ? Y aurait-il un officier d’état-major payé par un journal ? Un fonctionnaire corrompu ? Un mouchard quelconque ? Peut-être un micro caché sur une des tables ? Ou même sur un des protagonistes, à son insu ? Tant de questions, tant de fabulations, d’hypothèses diverses et variées… Que d’excitations ! Mais Norwin doit garder les idées claires s’il veut défendre au mieux les intérêts de la guilde et ceux des hommes et des femmes qui verront leurs vies mises en danger par une nouvelle guerre meurtrière.

Ainsi, alors que la séance allait débuter, il reprit consciencieusement la préparation de ses affaires et de ses documents. Il avait là un énorme classeur incroyablement bien fourni, à côté, son encrier et deux stylos plumes, puis, de l’autre côté d’une feuille prête à être utilisée, deux autres classeurs et portes documents qui comptaient des informations parfois ultra secrètes, sur les finances, les devoirs, les missions, les moyens et les membres de la guilde des Cercles de l’Aube. Ces documents ne sont connus que de lui, et lui seul. Même les membres du second cercle ne sont pas au courant de toutes les informations qui sont contenues dans ces classeurs. Le chef des cercles se racle mécaniquement la gorge alors que la séance est ouverte et que les premiers protagonistes entrent en scène. Norwin note scrupuleusement les mots clés qui portent un certain intérêt, ainsi que le nom de l’interlocuteur ayant prononcé ces mots. Pourquoi faire cela, alors que deux assistants transcrivent les moindres paroles, faits et gestes de toute cette réunion ? Simplement afin d’arranger ses propres idées, afin de toujours mener le débat ou, du moins, de ne pas être noyé dans ceux-ci. Il est si facile de se perdre. Mais d’un point de vue extérieur, Norwin passe pour quelqu’un de froid et d’impassible, qui n’en a que faire de ce qui se passe ici et qui agit plus comme une machine que comme un être humain. Même lorsque le gouverneur Maxwell Baxter indiqua l’ouverture de la séance et remercia lui-même Norwin de s’être déplacé jusqu’ici, le médecin ne fit aucun mouvement et ne leva aucunement la tête de sa feuille sur laquelle se baladait sa plume, griffonnant des mots d’une encre bleutée, alors que le bruit de la plume sur le papier se faisait entendre. Si, d’extérieur, il semblait aigri et absent, en réalité, son cerveau était en ébullition. Il avait ardemment désiré et redouté qu’un tel moment n’arrive. Il aurait l’opportunité de promouvoir la paix, mais aussi celle de promouvoir la vie alors que tous désireraient semer la mort et la destruction dans les rangs adverses. Mais – car il y a toujours un mais – il savait également qu’il allait devoir faire face à la politique de Daënastre. Il savait que l’implication des Cercles serait sujette à des règles imposées, et qu’ils seraient utilisés dans l’unique sens de Daënastre. Il allait devoir livrer bataille.

Et voilà que la parole lui est donnée. Si rien ne lui a échappé, au début, il n’en fait rien. Il continue d’écrire, sans lever sa tête, et en ajustant, parfois, ses lunettes sur son nez, alors qu’on attendait de lui qu’il prenne la parole. Enfin, après quelques secondes qui parurent interminables et très gênantes, il se redressa sur sa chaise, ajusta le col de sa veste, vérifia l’heure sur sa magnifique montre à gousset et se leva. Remontant légèrement ses lunettes sur son nez, il prit le temps de regarder l’assemblée avant de prendre la parole.
- Mesdames et messieurs, je vous remercie de m’accorder un temps de parole au sein de cette assemblée. J’ai entendu les demandes et les contraintes évoquées, aussi, vais-je prendre le temps de vous répondre, mais pas tout de suite.Dit Norwin d’une voix assurée mais quelque peu agacée également. J’apprécie le fait que mon militantisme pour la paix ne soit pas passé inaperçu, mais je vois que c’est plutôt le militantisme pour la guerre qui trône au sein de cette assemblée. Après tout, pourquoi parler uniquement de l’aspect médical de la guerre, quand on peut encore parler de paix ? Pourquoi vouloir la guerre messieurs ? Mesdames ? Pourquoi vouloir d’une chose qui a terrorisée vos parents et qui terrorisera vos enfants ? Croyez-vous que les soldats que vous mènerez à la bataille aient envie de mourir sur commande ? Irez-vous seulement en première ligne ? Vous voyez chers gouverneurs et officiers, votre devoir n’est pas si différent du mien. Vous devez servir les intérêts de votre peuple, et non seulement les vôtres ou ceux de votre élite. Mobilisez vous pour la paix, plutôt que de préparer la guerre ! Norwin avait prononcé cette dernière phrase avec un certain panache et un aplomb digne d’un grand orateur. Il avait su à cet instant que sa ferveur avait prit le pas sur sa raison, et qu’il fallait redescendre un peu sur terre. Je pensais que vous m’aviez fait venir autant pour la paix que par soucis pour vos soldats. Peut-être me suis-je trompé ?

Une fois sa diatribe terminée, et sa question posée, Norwin ne fit rien d’autre que de s’asseoir et de rapprocher sa chaise de la table. C’est à ce moment que Aalia Grünwald s’approcha de Norwin afin de s’entretenir avec lui quelques instants.
- Chef, vous avez bien parlé, et je vous soutien dans votre démarche de paix, mais il semble évident que nous ne sommes pas en mesure de changer l’ordre du jour de cette réunion. A défaut de promouvoir la paix dans cet hémicycle corrompu et bouffi d’orgueil, peut-être vaut-il mieux promouvoir l’aspect sanitaire et médical de cette guerre ? Sauvons ces pauvres bougres qui courent droit au massacre !

Aalia était de celles qui font passer l’amour et l’humain avant toute chose, et ce, même si le chemin pour y arriver était long et difficile. Par ce conseil inattendu, elle espérait remettre Norwin sur le chemin des négociations pour de meilleures conditions de soins et de prise en charge. Si la paix semblait, pour le moment, et en ce lieu, inabordable, la santé et la vie des soldats, semblent bien plus accessibles. Norwin devait bien le reconnaître, parler ainsi de guerre sans même penser à la paix l’avait profondément déçu et… Enervé. Enervé ? Oui, énervé. Il n’avait pas imaginé cela comme ça. L’orgueil du chef des Cercles était piqué au vif alors que Aalia venait de lui dire doucement, mais fermement, qu’il y avait d’autres combats à mener. C’est alors que James se déporta quelque peu sur sa gauche, en direction de Norwin, afin de s’entretenir avec lui à son tour.
- Docteur, pourquoi ne pas parler de cette convention dont vous aviez eu l’idée lors de notre dernier conseil ?

Une phrase, juste une phrase, dite avec douceur mais d’une voix rauque et grave, presque rassurante. Décidemment, lui qui menait toujours seul ses combats, ses conseils et ses débats, avait bien eu besoin des conseils et du calme de ses subordonnés. Norwin s’en voulait quelque peu, tout orgueilleux qu’il était, d’avoir laissé sa raison et son intelligence être dépassés par les sentiments. Alors, il se leva à nouveau, replaça pour la énième fois ses lunettes sur son nez d’un geste délicat de l’index, et joignit ses mains devant sa taille avant de reprendre la parole.
- Gouverneur Maxwell, vous avez raison. Les Cercles de l’Aube ne seront pas inactifs et prendront bel et bien une part active de ce conflit, d’un point de vue sanitaire et médical uniquement. Mais si vous et les Myträns sont sujets à des querelles et autres idées belliqueuses, sachez que ce n’est pas le cas des Cercles de l’Aube qui comptent autant de Daënars que de Pérégrins et de Myträns dans leurs rangs. Aussi, je refuse de créer une quelconque ségrégation dans mes rangs. Les soldats Daënars seront prioritairement soignés par les médecins Pérégrins ou Daënars, seulement par soucis d’affinité entre la technologie et les mages, comme vous le savez toutes et tous. Mais, si l’état d’un soldat, quel que soit son grade, nécessite une intervention médicale qui ne relève que des compétences d’un mage, je n’hésiterais pas à faire appel à un l’un d’entre eux. Vos griefs ne sont pas les miens, et sachez qu’ils ne sont pas les nôtres non plus. Nous avons tous prêté serment d’exercer pour la santé des Irydärs, qu’importe leurs origines. Dans la même mouvance, je peux vous assurer qu’il y aura une complète coordination et collaboration avec les médecins militaires de l’UNE, dans la mesure où les médecins des Cercles qui exerceront dans les camps ne seront nullement assujettis à la hiérarchie militaire, et ne répondront qu’aux ordres de leurs supérieurs de la guilde, et aux miens. J’accepte, en revanche, la réduction des libertés de mouvements, et l’emprisonnement de tout membre de la guilde ayant divulgué des informations, ou ayant réalisé de l’espionnage. Cependant, je désire être présent au tribunal qui sera mit en place, car si ces actions relèvent de la trahison militaire, elles relèvent également de la trahison de notre serment. Il se racle la gorge afin de s’éclaircir la voix et de laisser une pause à son auditoire. Puisque j’ai accédé à vos conditions, je me permet de vous donner les miennes, et elles sont très simples. Les Cercles de l’Aube sont indépendants, et doivent le rester. Aussi, moi, et moi seul, sera l’interlocuteur des Cercles auprès de vous, et je désire avoir une personne référente auprès de vous, de préférence, un Haut-Général. Je ne rendrais de compte qu’à lui, et à lui seul. Aucun médecin des Cercles ne sera déployé sur le champ de bataille, ce rôle restera celui de vos soldats. De même, tout soldat qui sera prit en charge par les Cercles devra être désarmé et déséquipé préalablement. Aucune arme ne sera tolérée dans les installations des Cercles, pour des raisons évidentes de sécurité. Les cas les plus graves pourront être soignés par la magie, lorsque les moyens technologiques ne seront pas suffisants ou assez efficaces, comme indiqué plus tôt. L’île des Cercles ne sera pas mise à disposition de l’armée d’aucun camp, mais pourra servir à la convalescence des soldats si nécessaire. Ce lieu étant neutre, ils pourront se reposer et bénéficier de soins de conforts et de réadaptations ce qui garantira une guérison rapide. Enfin, je désir que tout cela soit rédigé dans une convention qu’il faudra impérativement respecter, sous peine de quoi, les contrevenant s’exposeront à de graves sanctions disciplinaires et/ou juridiques. Et enfin, je désir qu’aucun mal d’aucune sorte ne soit fait aux médecins des Cercles, et ce, même s’ils soignent des soldats de l’autre camp. Leurs vies doivent être préservées, ainsi que leurs santés, et les installations des Cercles doivent être protégées. Et il y aura un dernier point à éclaircir, un aspect… Financier. Les Cercles sont indépendants et subsistent grâce aux dons des particuliers, mais également, et principalement, par les actes médicaux réalisés contre rétribution. Comme vous le savez, nos actes sont contractuels et font l’objet de paiements en fonction des actes et des soins réalisés et de la prise en charge. L’argent est le nerf de la guerre, comme vous le savez sans doute si bien. Aussi, l’UNE devra financer les soins comme le ferait le commun des mortels, afin que nous puissions subsister quoi qu’il arrive. Messieurs, Mesdames, je vous remercie de m’avoir écouté.

Et, une fois son monologue terminé, Norwin se remit assis et prit une position un peu plus confortable, sachant qu’il allait devoir faire face aux arguments des politiciens, en plus de ceux des militaires, qui allaient avoir la parole ensuite.

Ingrid & Sigurd
Ingrid & Sigurd
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Les mots avant les canons EmptyDim 20 Jan - 18:54
Irys : 754856
À la mention de l’argent, les dents grincent encore plus que lorsque le maintien de la paix ont été évoqué. Des sous pour les soins, pour les membres de la Guilde, signifient des coupes budgétaires ailleurs. Personne ne va vouloir lâcher son bifteck. Encore. La discussion va être âpre. Certainement, tournera-t-elle même en rond et déviera-t-elle de l’ordre du jour, plus que le petit encart de M.Mererson.

D’ailleurs, comme pour répondre à ce critère que toutes les réunions durent plus longtemps que nécessaire et dévient inévitablement des points à résoudre, le second de la gouverneure d’Unelia prend la parole. C’est son devoir en tant que représentant de la chef de la capitale la plus importante du continent que de ne pas perdre pied dans une discussion face à un non-politicien. Et surtout, de ne pas faire un travail moindre que sa supérieur. Tout autre résultat signifierait la fin de sa carrière et de sa vie chez les Astraux. Privilèges qu’il est loin de vouloir céder. Les sacrifices de ce genre ne sont pas pour lui. Laisser sa place si durement acquise ne fait pas partie des options.

« Il est bien que vous voyiez la nécessité de condamner les félons. Et il est compréhensible que vous souhaitiez assister aux procès. Cependant, être là en tant que spectateur ne vous donnera pas la préséance sur les décisions ni voix au chapitre. Ni la priorité quant à leur sanction. Je suis sûr, qu’un gradé militaire pourra vous l’expliquer mieux que moi. Ce que je veux vraiment éclaircir est ce point : il est strictement hors de question que nous payions les soins pour les my’trans ! Ou que vous receviez double paie. Nous ne pouvons nous le permettre. Si vous avez besoin d’argent pour tourner, il en va de même pour une nation, qui plus est lorsqu’elle est en guerre. Nous paierons pour les soins lorsque les soldats auront effectivement été amené auprès d’un de vos guérisseurs et à hauteur des soins fournis. N’oubliez pas que nous avons également nos médecins, n’est pas Mme. Mallmann ?

-Évidemment nous sommes là pour soutenir la nation au mieux de nos capacités ! »

La directrice d’un des plus éminents hôpital de la ville de Cerka ne perd pas une miette de l’échange. Elle aussi devra négocier le financement, mais plus tard. Un soutient maintenant vaudrait bien quelques récompenses plus tard. Ce qu’elle leur fait économiser devrait lui revenir au moins en partie ! Comme M. Mererson le disait si justement, les soins nécessitent de l’argent.

« Pour cela nous comptons sur vos rapports comme ceux de M. De Richtofen. Ainsi nous aurons l’assurance de ne pas nous fourvoyez l’un l’autre. Tout passager qui serait amené au soin devra être consigné par écrit pour les comptes. Nous vous faisons confiance pour que cette consigne soit bien appliquée rigoureusement Haut-Général. Je vous laisse donner votre point de vue concernant l’armement des hommes et de vos aéronefs. »

Il ne fallut pas attendre longtemps pour qu’un journaliste plus audacieux que les autres et avec de la bouteille s’approche du second du Haut-Général. Attendre bien gentiment que les politiques daignent leur parler, très peu pour lui.

« M. Ehre pouvez-vous nous dire quelle est l’ambiance pour ce sommet ? Ainsi que confirmer la présence de M.Mererson ? Et des autres participants ?
-Non.
-Vous ne pouvez pas nous faire poireauter de la sorte ! Ça n’a pas de sens ! Comment voulez-vous rassurez le peuple si vous ne lui donnez pas toutes les informations !
-Attendez le bon moment et vous les aurez. »

Dans la pièce personne ne manque un mot de l’échange même si rien ne ressort pour l’instant. La plupart d’entre eux sont là depuis des heures, ils s’ennuient fermement. Toute distraction est bonne à prendre. Même ouvrir la discussion avec une parfaite inconnue, une débutante forcément. Le fait qu’elle ait pu discuter plus tôt avec le vieux renard ne signifie rien. C’est un curieux qui n’a pas sa place ici. Sûrement venu pour poser des questions sans aucun rapport avec le rassemblement au chef de Guilde.

« Si j’étais toi, je choisirais mieux mes relations. C’est pas Fred qui te mènera quelque part ! À moins que tu veuilles finir aussi inconnue à soixante pige que lui ! Moi, c’est Liliane, et je travaille pour le Quotidien d’Unelia. Et toi ? De quel coin tu viens ? »

La trentenaire est même allée jusqu’à se mettre au même niveau que la jeunette. Comme quoi l’ennui vous pousse à tous les vices.

HRP:


Dernière édition par Ingrid & Sigurd le Dim 31 Mar - 21:38, édité 1 fois

Diane Stëelk
Diane Stëelk
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Les mots avant les canons EmptySam 26 Jan - 18:04
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Profession : Journaliste
Daënar +1
Adossée au mur comme de rien, Diane se figurait peut-être qu’en tendant bien l’oreille elle capterait des bribes de discussion dans la salle de conférence, mais les parois étaient épaisses et bien isolées, aucune chance de ce côté. Elle avait entamé une conversation avec un journaliste d’un âge avancé, mais dont le langage et le regard trahissaient une certaine malice presque insolente. Elle écoutait attentivement ce qu’il disait, bien qu’il ne lui demandât pas vraiment son avis sur la question abordée, car il semblait traîner dans la partie politique depuis un sacré bout de temps. Elle connaissait sa leçon mais manquait cruellement d’expérience, et essayait de tirer un maximum de son interlocuteur afin de ne pas se retrouver démunie quand la réunion prendrait fin. Tentant de suivre le chemin de pensées complexe de son interlocuteur, elle comprit en l’écoutant que les membres du conseil avaient intérêt à leur répondre, que c’était un sujet d’importance nationale, que la corrélation entre la guilde de médecins sollicitée par l’armée et les tensions grandissantes avec My’trä portaient d’importants sous-entendus, qu’il ne fallait pas prendre le peuple pour un imbécile, qu’il en avait vu d’autres mais que là ça touchait des sommets d’absurdité … Globalement elle était d’accord avec lui, mais elle préférait attendre l’arrivée des attendus pour recueillir leur propre avis sur la question. La seule chose qu’elle ne tolèrerait pas serait un silence complet de leur part. Même les mensonges portent des informations et en disent long sur celui ou celle qui les profère. Alors quitte à se faire inonder d’insultes, elle leur arracherait des réponses, et portait la même fougue en elle que le vieux reporter

Brusquement la porte s’ouvrit, ce qui eut pour effet d’électriser la salle, de changer radicalement le visage de chacun des journalistes présents. Incroyable à quel point l’apparition des deux soldats à l’air fermé les fit se figer dans l’instant. De quoi avaient-ils peur ? Qu’on les évacue par la force ? Un gouvernement pouvait porter atteinte à la liberté d’expression bien plus pernicieusement que cela, et sans s’exposer à d’inévitables représailles dans la presse. Un homme sortit de l’encadrement de ses deux gardes du corps, stoïque. Hector murmura à l’oreille de sa rédactrice qu’il s’agissait du second du général de Richtofen, et qu’il devait sûrement être envoyé pour s’assurer du calme de la troupe de gratte-papier. Diane haussa les sourcils et répondit tout aussi bas, non sans sarcasme :

« C’est vrai qu’on est une réelle bande de sauvages assoiffés de sang, prêts à toutes les infamies pour extorquer les vilains secrets du plus haut cercle d’officiels de ce pays. Non mais ils nous prennent pour qui, on sait se tenir quand même. »

Il ne fallut pas dix minutes à un de ses congénères pour essayer de lui prouver le contraire. Un journaliste, jeune et sûrement désireux de faire ses preuves, s’avança vers le triangle inexpressif et les héla, crayon braqué.

« M. Ehre pouvez-vous nous dire quelle est l’ambiance pour ce sommet ? Ainsi que confirmer la présence de M.Mererson ? Et des autres participants ? »

Sans surprise, la réponse fut négative, mais le jeune homme insista avec une fougue disproportionnée qui tira à Diane un ricanement moqueur. Imbécile. En intervenant de la sorte, il grillait sa crédibilité auprès du second du Haut-Général, et il pouvait être certain que cela lui desservirait au moment de la sortie des officiels. L’échange prit fin et chacun retourna à ses occupations, prenant leur mal en patience. La jeune journaliste voulut reprendre sa conversation avec son interlocuteur, mais elle fut presque immédiatement interrompue par l’intervention d’une nouvelle venue, la trentaine, presque jolie si son sourire n’était pas si plein d’une prétentieuse assurance. Diane la détailla un instant, curieuse de savoir ce qui avait poussé sa consoeur à débouler ainsi sans la moindre prévenance, et pour lâcher de telles acidités.

« Si j’étais toi, je choisirais mieux mes relations. C’est pas Fred qui te mènera quelque part ! À moins que tu veuilles finir aussi inconnue à soixante pige que lui ! » La petite esquissa un sourire mais s’abstint de tout commentaire. Elle avait très envie de lui renvoyer son mépris à la figure, mais dans le jeu de l’information, mieux valait être complaisante et caresser tout le monde dans le sens du poil. « Moi, c’est Liliane, et je travaille pour le Quotidien d’Unelia. Et toi ? De quel coin tu viens ? »

Fascinée par les petites rides au coin de la bouche de Liliane, Diane s’excusa du regard auprès du dit Fred, qui, comme s’ils se connaissaient depuis longtemps, lui répondit d’un clin d’œil complice. Un vieux renard, pour sûr, qui savait très bien comment ça fonctionnait par ici. Elle se fit note mentale d’aller lire ses articles à l’avenir, car si Liliane avait raison et qu’il était toujours inconnu dans le milieu, ce devait certainement être dû à la qualité de ses articles, un contenu inatteignable à cette population sensationnaliste. De nos jours, n’étaient poussés aux sphères de la célébrité seulement les reporters les moins scrupuleux et les plus scandaleux.

« Diane Stëelk, correspondante au Pointilleux de Cirka, enchantée. A vous entendre j’en déduis que c’est en fréquentant les estimés rédacteurs du plus grand quotidien du pays que je me ferai une place. Alors je vous en prie, Madame, prenez part à notre discussion, je serais ravie de connaître votre avis sur la question qui nous occupait. »

Elle lui tendit une tasse de café avec amabilité, et son ton chaleureux semblait inviter à l’indulgence, mais son regard clair ne laissait pas de place au doute : elle était peut-être jeune, inexpérimentée, et ne devait pas payer de mine, mais on ne la lui faisait pas. Elle n’était en aucun cas le stéréotype de la rédactrice influençable voulant grimper trop vite les échelons, au point de rater une marche et dégringoler sans retour. Plus qu’à la notoriété, elle faisait confiance à l’expérience et à ses propres impressions, et pour l’heure Liliane était encore au bas de son estime professionnelle. Elle y grimpa légèrement en s’installant à leurs côtés, l’air amusé et un peu surpris du renversement brutal de l’avantage. Au moins n’était-elle pas assez imbue d’elle-même pour leur dédaigner sa précieuse compagnie.

« Nous nous demandions la position à adopter si, dans le pire des scénarii, la guerre était annoncée officiellement au sortir de cette rencontre. Fred soulevait l’improbabilité de ce cas de figure, dans la mesure où les officiels rassemblés étaient majoritairement des acteurs de la santé publique et qu’il manquait quelques conditions essentielles à une telle décision, l’une d’elle étant l’approbation populaire. Avant que vous arriviez j’allais répondre que cela voulait probablement dire que la décision avait déjà été prise et que ce sommet faisait partie d’un ensemble de rencontres visant déjà à préparer une guerre à demi déclarée. » Elle prit une gorgée de son propre café et balaya la salle de son regard vert d’eau, calmement. « De plus, à mon sens, l’opinion populaire se gagne bien plus facilement après quelques victoires joliment mises en scènes, et on n’a jamais demandé l’avis des jeunes hommes avant de les mobiliser. »

Liliane lui renvoya une mimique perplexe qui trahissait son intérêt. Intérieurement, la jeune femme se félicita d’avoir réussi à garder la journaliste dans la conversation, car elle pourrait en tirer des analyses sûrement plus originales que celles du journaliste scientifique qui attendait lui aussi une réponse de la trentenaire.

« Eh bien m’est avis que ton analyse n’est pas fausse, mais qu’elle ne répond pas à la question. La position à adopter dépendra je crois de la communication faite autour de l’annonce. Nous sommes ici au fait des moindres indices permettant d’affirmer que la guerre semble inévitable, car c’est bien sûr notre travail, mais nos lecteurs sont plus volatiles. Même en lisant le Quotidien d’Ünellia, il faudrait être particulièrement assidu pour avoir la même connaissance analytique que nos journalistes. Alors si pour nous cela apparaîtrait comme une simple confirmation de nos doutes, le lecteur moyen en serait choqué. La guerre ce n’est pas rien. Pour nous c’est une opportunité, mais pour le petit gars envoyé au front c’est évidemment sinistre. »

Diane se mordit la joue pour réfléchir, et se tourna vers Fred. Il l’encouragea d’un signe de tête à dire ce qu’elle pensait, car lui semblait plein d’une assurance déstabilisante sur le sujet.

« Donc vous dites qu’il faut trouver une forme d’équilibre entre notre position d’ « experts », évidents profiteurs de la guerre, et la sensibilité nécessaire à ce que nos lecteurs ne se sentent pas arnaqués par une presse qu’elle croit complice ? » Cela faisait du sens, mais quelque chose la dérangeait. « Vous parlez d’opportunité pour les journalistes. Je vais peut-être vous sembler bien naïve, mais si la condition à la floraison de nos papiers respectifs est l’industrie guerrière, le profit sur le malheur et la complaisance gouvernementale, je crois que cela me pose un certain problème moral. »

Elle soulevait un point essentiel de son métier, et attendait de son interlocutrice qu’elle ne la prenne pas pour une idiote, mais elle n’en eut pas l’occasion. Fred prit la parole pour la première fois depuis l’intervention de Liliane, et ce qu’il dit eut le don de faire passer sur le front de Diane une ombre fatiguée.

« Ma petite, ce sont les règles du jeu. Il n’y a pas d’idéal moral, pas d’accord parfait entre ce que l’on pense, ce que l’on doit faire et ce que l’on fait réellement. Crois-moi quand je te dis que le journaliste peut faire de son mieux toute sa vie, il devra toujours prendre son lecteur pour un imbécile à un certain moment, parce que c’est généralement le cas. Et si tu veux garder ta plume pour, je ne sais pas, « faire avancer les choses » comme vous dites de nos jours, il faudra à un moment se plier à la complaisance. Sans complaisance, pas d’éclairage, pas de visibilité, pas de lecteurs, pas de boulot. »

Diane savait qu’il avait raison, et n’essayait même pas de lutter, car elle avait conscience du tortueux chemin qu’elle avait décidé d’emprunter. Elle acquiesça et n’insista pas.

« C’est un raisonnement sensé. Je crois qu’il me reste encore quelques illusions à tuer, mais si en effet la guerre est déclarée, elles risquent bien de ne pas faire long feu. »

Puis ils changèrent de sujet comme si rien de grave n’avait été dit, sous le regard rude des soldats de Richtofen et de la pendule en bois massif.


Liliane (dont je me permets de changer la couleur, trop proche de celle de Diane) parle en #ffccff
Fred s'exprime en #ccff66

Manfred de Richtofen
Manfred de Richtofen
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Les mots avant les canons EmptyJeu 14 Fév - 17:27
Irys : 121515
Profession : Haut Général commandant des forces célestes
Daënar +3 ~ Ünellia (homme)
Les intervenants se crispent et les regards se durcissent alors que la question de l’argent était mise sur la table. L’argent et les coupes budgétaires, les plus redoutés des sujets. Personne ne voulait voir ses fonds diminuer drastiquement pour les soldats qui se battraient. Pas s’il y avait un autre moyen en tout cas.

Le haut général écrivit la consigne que lui donnait le second de la gouverneure d’Unellia et prit le temps de regarder les différents intervenants avant de prendre la parole.

-Je veillerai à ce que cette consigne soit appliquée et respectée, j’en informerai également les autres Hauts Généraux afin qu’ils en fassent de même. Cependant avant de vous répondre sur la question de l’armement et des aéronefs je souhaiterais revenir sur une chose. Tout homme ou toute femme des Cercles de l’Aube qui rompt son serment de neutralité doit être jugé. La trahison est un crime grave et doit bien évidemment être puni, mais s’ils trahissent nos hommes ils trahissent également la hiérarchie des Cercles de l’Aube. Aussi ce ne serait que justice qu’ils puissent assister au procès, ils auront trahis leur confiance, de même que la confiance des soldats qu’ils auront soignés. Leur châtiment devra cependant être approprié, s’ils mettent en danger la vie de nos soldats nous ne pouvons pas nous permettre d’être laxistes quant à leur sort. Manfred regarda rapidement les documents qu’il avait sous les yeux avant regarder de nouveaux les intervenants. Concernant le transport des blessés il serait préférable d’utiliser des briks. Afin d’éviter d’éventuelles complication en vol il serait préférable qu’il y ait un nombre raisonnable de médecins et d’équipements médicaux  à bord avant de confier nos troupes blessées aux Cercles de l’Aube, ou à l’un de nos hôpitaux. Ces briks seront cependant armés et je serai intransigeant sur ce point. Ils ne seront pas à l’abri d’attaques des pirates de l’air ou de toute autre menace qui sera à l’affût en temps de guerre, et je ne risquerai pas la vie de nos hommes inutilement. Pour ce qui est de l’armement de nos hommes, nous le stockerons en attendant que les blessés se rétablissent ou nous pourrons tout aussi bien le mettre à disposition de nos troupes encore valides.

Ceci étant dit, je souhaiterais dire encore quelques mots à l’attention des délégués des Cercles de l’Aube. Nous ne souhaitons pas plus la guerre que vous. Cependant nous devons nous y préparer, maintenant plus que jamais. Les tensions s’exacerbent et risquent d’être définitivement hors de contrôle, l’exposition universelle organisée par Gustave Wilson l’an dernier a connu une fin dramatique, comme vous le savez et l’avez vu. Depuis les relations entre Daënastre et My’trä se sont considérablement refroidies, ça n’a échappé à personne, pas plus que l’animosité grandissante. La paix est fragile, nous essayons de la préserver mais c’est une tâche difficile, et nous nous préparons au jour ou nous atteindrons le point de non retour si nous l’atteignons un jour. Ce n’est pas par bellicisme, mais par prudence. Pensez vous sérieusement que nous ne nous soucions pas de nos soldats ? Que nous ne nous inquiétons pas de leur sort ? Si c’était le cas aucun de nous ne serait à cette réunion. Peut-être que la guerre éclatera, peut-être que la paix sera préservée, mais nous ne pouvons pas nous permettre de baser nos actions sur des suppositions, nous devons être préparés au pire. Je ne laisserai pas des suppositions décider de la vie ou de la mort des hommes sous mes ordres, ils ont le devoir de protéger notre nation, et c’est mon devoir de veiller à ce qu’ils rentrent sain et sauf. Alors oui monsieur Mererson, nous nous préparons à la guerre. Pour autant cela ne veut pas dire que nous en rêvons, loin de là. Nous défendrons Daënastre, mais si je peux éviter à mes hommes de mourir de blessures à cause de l’engorgement de nos hôpitaux en cas de guerre, je le ferai.


Une fois son monologue terminé, le Haut-Général reposa les documents devant avant de croiser les doigts de ses mains et d’attendre les prochaines interventions. Il avait dit ce qu’il avait à dire, autant pour les membres des Cercles de l’Aube que pour les gouverneurs.

Norwin Mererson
Norwin Mererson
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Les mots avant les canons EmptyVen 15 Fév - 16:47
Irys : 282007
Profession : Médecin - Chef des Cercles de l'Aube
Guilde +3 (homme)
Bien qu’il s’en soit à moitié douté, Norwin vit les tensions naître à l’apparition de l’aspect financier comme une entrave supplémentaire au bon déroulement des opérations, et une preuve supplémentaire de l’avidité du gouvernement, et de sa soif de pouvoir et d’or. Grincer des dents lors de discussions sur le financement des soins qui seront vraisemblablement dispensés aux soldats, voilà qui semble cruel. Quand des parents dépensent sans compter pour la santé de leurs enfants, ne serait-il pas logique d’un gouvernement militarisé soit dans la même mouvance concernant celles et ceux qui vont mettre leur vie en jeu pour leur pays ?

Le second du gouverneur était pathétique à voir. Ses prises de positions étaient celles d’un politicien avare, plus préoccupé par sa position que par la gravité de la situation. Ses propos sont ceux d’un exécutant borné, éduqué à suivre les ordres quoi qu’il arrive et à ne pas lâcher un seul bout de terrain à quiconque, jusqu’à-ce que les renforts arrivent. Et quand il fait intervenir cette gérante, cette directrice, cette femme qui, depuis longtemps, n’avait pas été au chevet d’un patient, pour peu qu’elle y ait été un jour. Nul doute que cette femme défendrait son bout de gras dans les coulisses, bien loin de la possible médiatisation d’un tel évènement, et loin de Norwin, qui représentait certainement une menace pour elle.

Lorsque cette femme prit d’ailleurs la parole, pendant un temps très cours, et que le second du gouverneur reprit sa diatribe de plus belle, Norwin avait repris ses quelques rictus nerveux et ses gestes frénétiques. Il remettait ses lunettes en place, sortait son mouchoir de poche et l’appliquer sur son nez, buvait l’eau qui lui avait été servie, notait à l’envie les mots clés des discours prononcés, bref, il faisait tout son possible pour rester concentrer et pour que sa nervosité soit réfrénée. De sa plus belle plume, il notait consciencieusement les arguments, les mots clés et les noms de ses interlocuteurs, et, selon un code d’abréviation et de symbole qui était bien à lui, il s’apprêtait à tout archiver, tout comme ses assistants et greffiers.

Le discours du Haut Général de Richtofen, en revanche, lui fit lever le nez de sa copie. Il enleva ses lunettes, les posa soigneusement à côté de sa copie, s’adossa contre sa chaise et croisa les bras, en signe d’une attention toute particulière. Au fur et à mesure que le Haut Général dispensait ses arguments, lesquels étaient aussi bien adressés à Norwin qu’aux autres protagonistes de ces débats sans fin, Norwin se mit à décrire un léger sourire en coin. Non pas qu’il se moquait de lui, mais il trouva en ce personnage une sorte de force tranquille et néanmoins charismatique et bien présente. Envers et contre tous – ou presque – il osait défendre ses arguments et sa position, quoi que cela puisse lui en couter, et dans la limite de ses responsabilités. La réputation du Haut Général De Richtofen l’avait précédé, mais Norwin pensait qu’il ne s’agissait là que d’une réputation savamment travaillée. Un respect silencieux commença à s’installer dans l’esprit du Docteur. Il prit la parole à son tour, ses documents toujours devant lui.
-Monsieur le second du gouverneur d’Ünellia, permettez-moi de calmer vos inquiétudes pécuniaires. Non, nous ne vous demanderons jamais de financer les soins et les gestes médicaux réalisés auprès des forces Mytränes. Et je ne m’étendrais pas plus sur ce point, car ceci serait contraire à mon devoir de secret professionnel. En revanche, concernant le point sur le jugement de médecins ayant agis à l’encontre de votre camp, sachez que refuse catégoriquement de voir toute sanction de mort. Par essence, les médecins et autres professionnels de santé qui œuvrent dans nos rangs le font également sous l’égide de la neutralité, ils ne sont donc pas inculpables de trahison puisqu’ils ne sont pas dans votre camp. En revanche, réaliser de l’espionnage ou d’autres actes délétères lors d’une action de soin mandatée par votre gouvernement auprès de nous, cela relève de la faute professionnelle et de la trahison aux valeurs de la guilde. Si j’accepte qu’il comparaisse dans un tribunal militaire, c’est uniquement par politesse et parce que vous nous avez mandaté. Mais en aucun cas vous ne pourrez passer par les armes un membre de la guilde ayant désobéi. La sentence maximum à laquelle je serais disposé sera un emprisonnement durant toute la durée du conflit. Cette sentence pourra être revue plus tard, à la fin du conflit, car le professionnel ayant faillit ne sera plus lié auprès de la guilde. Vous ferez ce qu’il vous plaira à l’encontre des médecins de Madame Mallmann. Dit-il en tournant le regard vers elle et en baissant la tête en signe de salutation, un air quelque peu hautain sur le visage. Je souhaiterais également apporter à tout le monde la notion suivante : les Cercles ne choisiront jamais aucun camp, et ils ne choisiront pas non plus de s’enrichir sur le dos d’une cause ou d’une autre. Si, d’ordinaire, le commun des mortels paye les actes selon une tarification préétablie, dans le cas d’un conflit, notre honneur et notre serment de médecin nous dicte de faire tout ce que nous pouvons pour sauver notre prochain. Si la question du financement ne peut être rejetée, je ne veux pas pour autant assécher vos caisses et m’enrichir sur cette infâmie qu’est la guerre. Aussi, je me tiens prêt à discuter sur le financement de nos actes. Et, indirectement à tout cela, je peux vous garantir une entière transparence quant à la réalisation d’actes médicaux, d’examens et autres expertises, qui seront consignées, tracées, datées et signées dans des registres spéciaux et classés « secret absolu », sur lesquels vous aurez un droit de regard illimité.

Norwin laissa un petit temps de repos, tant pour lui que pour l’assistance, conscient que ces propos et arguments nécessitaient qu’ils soient écoutés, compris et mesurés. En attendant, il prit une gorgée afin d’adoucir sa gorge irritée par les discours, et fouilla dans ses documents afin de trouver ceux qui étaient destinés à son prochain discours.
Monsieur le Haut Général De Richtofen, je vous remercie chaleureusement pour votre discours et les points que vous avez soulevé. Il est vrai qu’il est parfois préférable de prévenir que de guérir, et de se battre pour une cause qui nous paraît juste, mais n’oubliez pas que la différence entre un terroriste et un soldat ne se situe que dans l’opinion qui juge les actes. Cette guerre sera pour certains nécessaire, tandis que pour d’autres, il s’agira d’un acte de terrorisme mondial.Il baisse la tête, conscient que ses propos allaient certainement faire vivement réagir l’assemblée. Néanmoins, je vous remercie de votre sincérité. Et je vous remercie de vos propositions quant à l’aménagement de vos aéronefs pour le transport des blessés, et les armes et équipement que vous vous proposez de gérer, pour la sécurité de tout le monde. Si je ne m’oppose pas à ce que vos Briks soient armés, je désire, en revanche, que les médecins qui soient à bord soient principalement vos médecins militaires. Le risque étant réel et potentiellement grand, je ne peux décemment pas prendre le risque de voir mes membres mourir à cause d’un assaut pirate. En revanche, pour la continuité des soins, j’accepte qu’une partie du matériel des Cercles dédié à la prise en charge de vos soldats soit laissée à bord, et qu’un médecin coordonnateur monte avec vous, afin que la traçabilité des soins et des actes puisse être sans faille. Si vous êtes d’accord, je vous exposerais plus tard mon prochain et dernier point.

Et il se remit assis, tranquillement, presque satisfait d’avoir pu échanger avec cet homme de digne stature, bien plus honnête et respectable que le commun des politiciens et des militaires. Norwin ne s’en doutait peut-être pas encore, ou peut-être en ressentait-il un prémisse, mais ce Haut-Général ci était capable d’obtenir un véritable respect de sa part, pour peu que son patriotisme soit moins exacerbé que son humanité.

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