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Chroniques d'Irydaë
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Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 18 Fév - 16:54
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Même si l’enquête avançait, il devint vite évident que la résoudre dans les règles n’allait pas être une mince affaire. Un haut dignitaire, de la famille même du gouverneur de surcroît, s’en prenant aux prostituées des bas quartiers… Dans l’état, c’était couru d’avance. Personne ne témoignerait contre lui… Pour en dire quoi de toute façon? Il n’y avait aucune preuve. Et les seules personnes réellement susceptibles de pouvoir témoigner contre lui n’avaient pas vu son visage… Quant au proxénète, sentant le vent tourner et sa vie menacée, j’étais prête à parier qu’il avait déjà mis les voiles. Devant ce fait, je ne pus que soupirer de déception. Voilà la dure réalité de la société actuelle… On ne pourrait rien faire.

La situation prit un tournant des plus inattendu lorsque mon père sorti deux cartons d’invitation. Une soirée mondaine… Voyez-vous cela… Voilà qui devenait intéressant…

J’observais d’un œil aussi mauvais que curieux les deux pauvres cartons que mon père tendit à l’inspecteur, me doutant fortement que ceux-ci soient les seuls que mes parents aient reçu. Après tout, il était de monnaie courante, pour se faire toujours mieux voir, d’inviter tous les membres d’une famille…J’observais d’un œil aussi mauvais que curieux les deux pauvres cartons que mon père tendit à l’inspecteur, me doutant fortement que ceux-ci soient les seuls que mes parents aient reçu. William s’esclaffa, me lançant un regard amusé avant de s’en retourner vers Catesby.

-Je ne le prendrais certainement pas mal, inspecteur, railla l’avocat en rangeant son carnet d’adresses hors de prix. Mais si vous connaissiez réellement ma fille, vous sauriez que je n’ai nullement mon mot à dire dans ses agissements. Ses cartons d’invitation sont d’ailleurs les siens. Ils seraient restés là, puisque Lauren décline systématiquement les invitations.

Évidemment, pourquoi irai-je gâcher mes soirées… Toutefois, cette fois-ci, j’y vis clairement une aubaine, une chance providentielle qui ne se représenterait pas de sitôt. Par conséquent, loin de moi l’idée de la laisser passer.

- Je viendrais!, m’exclamai-je avec entrain, avant de porter un regard chargé d’inquiétude à mon père. Gale y va ?

Je connaissais ma sœur. Contrairement à moi, celle-ci raffolait de ce genre de soirée. Elle en profitait pour porter ses plus belles toilettes offertes par son cher époux… Bref, son truc, pas le mien. Mais pour l’heure, ce qui me dérangeait le plus tenait de la raison qui m’y conduirait et le danger qui serait lui aussi invité.

-C’est ce qui était prévu, acquiesça William.Néanmoins, compte tenu de la situation, je vais faire mon possible pour l’empêcher de s’y rendre, sans pour autant ébruiter l’affaire.

J’opinais, avant de m’emparer de l’un des cartons.

- Je suppose donc que nous nous retrouverons sur place, inspecteur?lui demandai-je sourire aux lèvres. Je suis curieuse de découvrir à quoi ressemble le “chacal” en tenue de soirée.

Je me retournais ensuite vers mon père.

-Et toi?

-J’y serai, évidemment, déclara-t-il en s’avançant vers l’inspecteur. Toutefois, Catesby, j’espère que vous vous rendez bien compte que ma fille est journaliste et non de la milice. Par conséquent, je compte sur vous pour veiller à sa sécurité et ne pas la mettre inutilement en danger. Est-ce clair?

Voir William Hill endosser son rôle de père protecteur m’amusait, tout du moins en général… Pas cette fois.

-Papa... grognai-je doucement sans grande conviction toutefois.

-Non Lauren, crois-moi, je ne plaisante pas, affirma-t-il sans quitter Catesby des yeux. - Dois-je te rappeler que Vurkilber n’a jamais caché son intérêt pour toi? Tu comprendras bien qu’après ce que vous venez de m’apprendre, je suis tout de même en droit de me montrer quelque peu inquiet.

Oh oui papa, tu as bien fait de me rappeler ce léger détail, songeai-je en souriant trouvant cela des plus intéressants.

-Très bien, je pense qu’il est temps d’y aller! lançai-je brusquement avant d’embrasser mon père et d’attraper l’inspecteur par le bras afin de l’entraîner dehors. A demain donc.

Une fois sortis de la demeure familiale, je me tournais vers l’inspecteur affichant un immense sourire amusé.

-Allez inspecteur, reconnaissez que je vous suis plus utile que vous ne le pensiez. Cette soirée promet d’être intéressante.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 18 Fév - 18:12
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Eh bien, à vrai dire il ne connaissait pas du tout sa fille, il avait passé tout juste quelques heures ensemble. Il avait remarqué comme quoi elle était plutôt douée dans le sociable, et qu’elle devait sans doute être une bonne journaliste vue qu’elle ne semblait ne jamais rien lâcher. Son père n’avait donc rien à y dire, et la brunette accepta, finalement, cette journée n’était peut-être pas si mal. C’est là que l’inspecteur apprit l’existence d’une sœur, sûrement cadette vu que la journaliste semblait inquiète. Garrett resta silencieux, la discussion prenait à nouveau une tournure qui ne le concernait pas, et il aurait malvenu de tenter de s’intégrer à cette conversation. Il recula de quelques pas, s’approchant d’un tableau suspendu non loin des étagères. On pouvait dire que l’artiste était doué pour représenter des natures mortes, le plateau de fruit était des plus réalistes. Il tourna lorsqu’il entendu son « surnom », enfin, le surnom que l’on aimait bien lui donner.

L’on appelait ainsi parce qu’il ne respectait jamais les ordres, qu’il agissait de manière brutale, sans vraiment prendre note des conséquences de ses actes. Ce qui était d’ailleurs totalement vrai, ce n’était pas vraiment le genre d’homme à développer des remords après avoir tué quelqu’un. Loin de là, l’inspecteur savait faire preuve de distance lorsqu’il s’agissait de ne pas réagir de manière trop émotive à un évènement, bon comme mauvais. Surtout, qu’il avait braqué son revolver sur quelqu’un plus d’une fois.

" Limpide, tout ira bien. "

Le papa s’inquiétant pour sa petite fifille, quoi de plus normal après tout ? D’une certaine façon, la journaliste était moins en danger avec la compagnie de l’inspecteur que sans. Enfin, lui savait se défendre, et n’hésitait pas lorsqu’il devait intervenir, dans toute sorte de situation d’ailleurs. Donc au moindre problème… Il était là.

Par ailleurs, il nota que ce neveu semblait avoir un intérêt particulier pour la journaliste, information certes intéressante, mais il espérait que cela ne même pas en péril cette petite visite sous couverture. Enfin, il serait facile pour lui de se faire passer pour n’importe qui, un homme d’affaires, un inventeur. Il lui suffisait de donner un nom bateau et de se faire discret jusqu’à pouvoir s’éclipser durant la soirée, la chose serait sans nul doute plus compliquée pour la jeune. C’est sans le prévenir qu’elle l’attrapa par le bras, le traînant dehors. Apparemment la visite avait assez durée, il ne restait plus qu’à rentrer, chacun de son côté d’ailleurs. À sa remarque, il esquissa un léger sourire, feintant de réfléchir.

" Mh… Je ne sais pas encore, disons que la balance penche encore. "

Le ton se voulait quelque peu railleur, un petit pique pour voir comment celle-ci allait réagir. Puis elle remonta dans le fiacre, et lui rentra à pied. Marcher en pleine nuit l’aidait à réfléchir, à se poser. Il profitait pour analyser chaque élément nouveau, essayant de les imbriquer les uns dans les autres pour en faire une suite logique.

***

Mauvais début de journée, très mauvais. On était venu taper à sa porte très tôt le matin, si bien qu’il avait l’impression de n’avoir dormi que quelques heures. Un nouveau corps avait été retrouvé. Un ivrogne souhaitant se soulager la vessie, était tombé dessus en s’aventurant au fond d’une ruelle. L’inspecteur connaissait le coin, tout juste à quelques rues de l’hôtel de la journaliste. Posant son regard sur cette nouvelle victime, il eut comme une drôle de sensation, jusqu’à ce que finalement, un éclair de lucidité traverse son esprit encore embrumé par la nuit. Ordonnant que l’on emmène le corps à la morgue, il se dirigea rapidement vers l’hôtel ou la journaliste avait loué une chambre.

Grimpant l’escalier quatre à quatre, il tambourina à la porte de la jeune femme, il devait environ sept heures, ou sept heures trente. À présent, il y avait un nouveau problème, et cela risquait de ne pas plaire du tout à la brunette. Il espérait ne pas la réveiller, car… Une femme ayant mal dormi…

Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 18 Fév - 19:39
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Je secouais légèrement la tête, accueillant sa remarque, somme toute enfantine, avec un sourire amusé. C’était de bonne guerre après tout.

- Je vous souhaite une bonne nuit inspecteur, à demain, le saluai-je en montant seule dans le fiacre qui me ramènerait chez moi.

Je regardais le paysage nocturne défiler, me remémorant tous les événements de la journée afin d’être certaine de ne rien oublier... Et d’éviter de penser au lendemain, même, je me trouvais impatiente d’en finir avec cette histoire… Mais inquiète aussi. Après tout, ce n’était pas n’importe quelle affaire, et comme l’avait si habilement souligné mon père : je n’étais que journaliste.

Je passais une bonne partie de la nuit à ma table, posant sur papier tout ce que nous avions découverts au cours de cette journée. J’apposais noir sur blanc le témoignage de Gisèle, essayant de me souvenir de ses propos mot pour mot, peu désireuse de déformer la vérité. Les paroles de Yoren, également, oubliant toutefois de mentionner que son interrogatoire fut des plus musclés. Je ne le fis dans l’optique d’écrire mon article, la situation ne s’y prêtait pas, ou plus. Le suspect évoluant dans l’entourage du gouverneur, je savais pertinemment que même réglée, le procès se déroulerait à huis clôt et l’affaire serait placée sous silence. Comme à chaque fois, ainsi allait le monde, et même si me battait contre ça, cela ne changerait pas de sitôt, pas d’un claquement de doigts en tout cas. Je n’écrivais donc que pour répondre à un besoin viscéral de récolter, reporter la vérité. Rien de plus, rien de moins.

Je ne dormis donc que très peu, cette nuit-là. Mon sommeil fut léger et fort peu reposant, car il se voyait régulièrement entrecoupé par quelques visions d’horreur, concernant ces pauvres femmes malmenées… Assassinées de façon horrible dans les sombres ruelles des bas-quartiers. Je repensais à cette Gisèle, à présent à l’abri auprès des Sandford, bien loin de l’agitation morbide de la cité.

Je m'éveillais bien avant l’aube tant je me trouvais agacée de me retourner sans cesse dans mon lit. Je sirotais mon café tout en lisant les nouvelles du matin lorsque l’on frappa violemment à ma porte. Surprise et inquiète à la fois de recevoir une visite aussi matinale que je n’attendais pas, je me relevais lentement en resserrant les pans de ma robe de chambre avant de me diriger vers la porte. Je l’entrebâillais d’abord, peu désireuse de me trouver face à un éventuel agresseur, bien que la chose serait étonnante. Mais peut-être pas autant que de trouver l’inspecteur à ma porte à une heure pareille. Et si je me montrais des plus contrariées en premier lieu, mon agacement fut aussi vite remplacé par une sincère inquiétude. Il ne serait certainement pas venu jusqu’ici sans une bonne raison. J’ouvris donc rapidement le battant, assez pour le laisser entrer, si l’envie lui en prenait.

- Un problème? demandai-je brièvement, curieuse de savoir ce qui l’avait amené tout en l'invitant à entrer.


Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 18 Fév - 20:56
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
L’attente jusqu’à ce que le battant de la porte s’ouvre lui sembla presque interminable, pendant quelques secondes il pensa qu'il n'allait jamais s'ouvrir. Il était déjà presque sûr qu’elle n’allait sûrement pas aimer ce qu’il avait à lui dire. Son regard croisa celui de la journaliste, vêtue d’une simple robe de chambre, il imaginait l’avoir réveillée, mais il y avait plus grave. Il pénétra dans la chambre, ne prenant pas le peine de retirer son chapeau, car il ne pensait pas rester longtemps ici.

" Un gros. "

Sa mine s’assombrit, ce qu’il avait a annoncer n’avait rien de bien sympathique, tout l’inverse. Son regard se posa sur la jeune femme.

" Gisèle. On l’a retrouvée, à quelques ruelles d’ici, elle n’a pas eu temps de rejoindre la gare. "

La suite allait être encore plus pénible, surtout qu'il ne faisait pas vraiment d'effort pour la ménager, il disait les choses telles quelles étaient.

" Pouvez-vous contacter votre amie ? C’est… Pour faire sans détail, disons qu’il m’a fallu plusieurs minutes pour la reconnaître, et j’espère me tromper. "

En effet, cette fois, le meurtrier s'était acharné sur la pauvre femme, certains détails ne pouvaient être dit à voix haute dans la chambre, l’inspecteur craignait que des oreilles indiscrètes puissent entendre, mais… À vrai dire, l’inspecteur était persuadé de ne pas se tromper, la victime avait exactement les mêmes boucles d’oreilles dorées, la même bague au même doigt. Trop de choses en commun pour qu’il ne s’agisse que d’une malheureuse coïncidence. Il fit quelques pas jusqu'à la fenêtre, jetant un regard en contre bas pour être sûr que personne ne l’avait suivit. La rue s’animait doucement, il cherchait potentiellement une silhouette immobile derrière des caisses, à l’angle d’un mur, mais rien.

" Vous devez faire vos affaires, vous n’êtes pas en sécurité ici, j’ai peur que notre meurtrier ait suivi Gisèle jusqu’ici et qu’il ait attendu qu’elle reparte pour lui tomber dessus. Je ne peux rien affirmer, mais… Il aurait pu l’interroger… Et au vu de certains détails particulièrement morbides… Je dirais qu’elle a dû tout lui raconter. "

Il ne pouvait toujours rien dire de très précis, et il n’était pas certain que de bon matin, l’estomac de la journaliste puisse encaisser ce genre de détails. Il préférait attendre et partir d’ici au plus vite, mais pour aller où ? Aucune idée, l’important était de vite quitter les lieux et se déplacer en regardant constamment derrière soit. Finalement, le tueur craignait peut-être plus la journaliste que la justice. Il aurait suffi d’un petit article pour que la ville se mette à paniquer, ce que la hiérarchie voulait absolument éviter, craignant toute sorte de dérive. Le tueur aussi devait vouloir éviter cela, craignait sans doute de tomber sur des jeunes femmes plus méfiantes, voir même armées.

Après plusieurs minutes à regarder en contre-bas, Garrett se retourna pour faire face à la brunette, attendant sa réaction. Il ne savait pas trop comment elle allait réagir, craignant qu’elle souhaite rester dans cette chambre, se croyant en sécurité. Mais la vérité était là, même si l’inspecteur n’aimait pas particulièrement la presse, il ne souhaitait nullement à la journaliste de finir comme la dernière victime, vraiment pas. Pour l’inspecteur, le mot « barbarie » n’était même plus suffisant, il fallait trouver autre chose…

Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 18 Fév - 21:57
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Je restais totalement interdite, presque hébétée face à un inspecteur visiblement inquiet tant il était agité… Gisèle... Morte… Je peinais à encaisser la nouvelle, d’autant qu’en étant parfaitement lucide, je me retrouvais indirectement responsable de sa mort. Et aux dires de Catesby, celle-ci ne devait pas être des plus douces…

Mince, moi qui pensais l’avoir aidé à fuir la brutalité et la rancune de l’homme qui vendait son corps à d'autres, je venais de la jeter directement dans les griffes d’un terrible meurtrier… Croisant le regard froid de l’inspecteur, je pris sur moi pour reprendre rapidement mes esprits, cherchant désespérément une certaine contenance perdue quelque part entre la peur et le regret profond.

Je rassemblais les quelques brides éparses de mon cerveau afin de bien comprendre ce qu’il me demandait… Tout en imaginant bien involontairement l'état du corps de cette pauvre femme pour qu’il ne formule pareille requête...Contacter Sarah…

-Euh oui, bien sûr, il me faut un téléphone, bagayai-je en resserrant un peu plus les pan de ma robe de chambre. L’hôtel n’est pas équipé, il faudrait se rendre au bureau des postes… Je… Je vais… Je vais m’en charger.

Je n’ai jamais été du genre à céder facilement à la panique, jamais. Pourtant cette-fois, mon cerveau ne cessais de repenser à la conversation avec la jeune prostituée… En passant par la fameuse tache de sang… Imaginant encore et encore sa mort… Tout près d’ici… bon sang. Et si le meurtrier nous avait suivis ? Il saurait forcément vers qui nous nous étions tourné par la suite, le bordel...Yoren… Mon père...

La demande de l’inspecteur me sortit brutalement de mes pensées. Il voulait que je quitte l’hôtel? Je trouvais l’idée grotesque, même si parfaitement compréhensible, logique sur bien des points… Mais je la rejetais en bloc.

-A quoi bon ? S’il a tendance à suivre les gens, il nous suivra encore. Mieux vaut en finir, régler cela une bonne fois pour toute, je ne suis pas du genre à fuir, inspecteur.

Et dans tous les cas, où voulait-il que j’aille ? Me terrer dans un endroit sordide, recroquevillée sur moi-même redoutant que le glas de l’assassin s’abatte sur moi ? Hors de question ! Je le fixais en croisant les bras, j’avais une autre idée, probablement mauvaise, stupide, irréfléchie, ou tout autre qualificatif que je ne pourrai qu'approuver, néanmoins, je m’y risquais tout de même.

-Je ne veux pas vivre dans la crainte, inspecteur, passer ma vie à fuir sans cesse, ou à devoir regarder derrière moi en attendant que quelque chose ne se produise. Et je ne veux pas non plus risquer une autre vie simplement pour sauver la mienne. Si vous estimez qu’effectivement je ne me trouve plus en sécurité ici, servez-vous de moi. Allez-y, faites de moi un appât.

Je me doutais bien que mon idée ne lui plairait pas, mais je refusais sa solution. Fuir… non, c’était tout bonnement exclus. Je connaissais parfaitement les risques, je n’étais pas non plus folle au point de ne pas avoir peur. Au contraire, j’étais terrorisée. Mais mieux valait cela que de prendre le risque inutile de le laisser passer entre les doigts de la justice si jamais je me retrouvais trop bien cachée et que ce monstre ne décide de prendre la fuite. Mieux valait le mettre au pied du mur, ne pas lui laisser d’autres choix que de s’en prendre à moi.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyLun 19 Fév - 8:15
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Visiblement, la nouvelle l’avait secouée, quoi de plus normal. Il était plus qu’évident que si Gisèle était morte, c’était car elle leur avait parlé, racontant tout ce qu’elle savait. Visiblement, le tueur fut au courant… Comment ? Impossible de le dire, de la malchance probablement, à moins que… Ses pensées furent troublées par la réponse de la jeune femme. Evidemment, elle ne voulait pas partir, Garrett s’en était douté dès lors qu’il avait passé la porte de l’hôtel. À vu de nez, Lauren était une femme téméraire, courageuse, qui ne se laisserait pas effrayé par un assassin. Il serait difficile de la convaincre, enfin, sans utiliser des méthodes d’un autre ordre, la mettre face du cadavre l’aiderait sans nul doute à changer d’avis, mais… Ça, c’était une chose que l’inspecteur voulait éviter, du moins pour l’instant, arrêter le tueur était l’objectif. Dans le fond, le fait que l’affaire soit connue et provoque la panique ne le dérangeait aucunement. Ce qu’il craignait par-dessus tout, c’était la foule d’illuminés imitateurs. Se faisant pour le tueur dans l’espoir de gagner une certaine gloire morbide. Si les détails de l’enquête étaient communiqués, n’importe qui aurait pu assassiner une jeune femme, l’éventrer, prendre des organes et mettre le meurtre sur le dos du tueur. Non, c’était bien trop tôt pour divulguer ne serait-ce qu’une once de détail.

" Je ne vous demande pas de fuir et de vous terrer dans un entrepôt abandonné à l’autre bout de la ville. J’aimais seulement la possibilité de trouver un endroit plus sûr, où il serait facile de vous protéger. "

Et si le tueur n’était pas le neveu au mouchoir rouge ?

" Si les soupçons sur le neveu du gouverneur se confirment, j’imagine que comme il vous porte un certain intérêt, il ne vous fera aucun mal. C’est si nous nous trompons que je m’inquiète. "

Elle ? Un appât… La chose était des plus tentantes, il suffisait de la laisser mener sa petite vie et d’attendre bien sagement dans un coin que le meurtrier pointe le bout de son nez pour l’abattre. Pour le moment, Garrett voulait confirmer ou nom les soupçons sur le neveu du gouverneur. Car, en continuant sur le principe qu’il s’agisse de l’assassin, l’inspecteur l’imaginait mal entrer dans la chambre en pleine nuit, couteau à la main.

" Pour le moment, je n’ai aucune certitude. Il faut aller à cette petite soirée et confirmer nos soupçons sur mouchoir rouge. Ou alors il faudra reprendre depuis le départ. "

Il se remémora la scène de la veille, celle où il avait rencontré la brunette, essayant de se souvenir s’il avait vu quelqu’un parmi les passants, quelqu’un avec un mouchoir rouge qui aurait pu les suivre. Mais rien ne lui revenait en tête, sans dire qu’à ce moment, il ne pensait pas à chercher qu’un de précis dans le public. Finalement, il s’osa à un nouveau raisonnement, donnant deux détails précis, histoire d’avoir l’avis de la journaliste sur la question. Il savait qu'il y avait des chances qu'il regrette ses paroles, en s'insultant d'avoir était trop idiot pour faire confiance à quelqu'un de la presse. Il misait sur le bon sens de la jeune femme, et sur son respect pour la victime qu'elle avait un peu côtoyée.

" Ce que je m’apprête à vous dire doit rester secret, et ne devra jamais être publié dans un article, même lorsque cette histoire sera terminée. Si votre bon sens l’emporte sur votre flair de journaliste, je ne m’inquiète pas. Dans le cas contraire… "

Le regard noir qu’il lui lança était amplement suffisant pour comprendre qu’il faudra la protéger non plus d’une, mais bien de deux personnes.

" L’assassin à… Changé de méthode, Gisèle à eu la bouche cousue, et les yeux arrachés. J’imagine qu’il s’agit d’une manière tordue de nous envoyer un message, comme quoi il n’aime pas particulièrement que l’on fasse parler ceux qui ont vu. "

Il se tut quelques secondes, jaugeant sa réaction.

" Peut-être que cela n’a rien à voir avec vous, et qu’il s’agit simplement d’une menace pour montrer ce qui arrive aux femmes que nous parvenons à faire parler. Mais, si je peux éviter de demander à mes hommes de ramasser votre corps un beau matin, je le ferais. "

Il se rapprocha un peu d'elle, jetant un regard rapide à l'encolure de sa robe de chambre, avant de plonger son regard dans le siens. Il allait faire une proposition, une possible façon de faire équipe, et de garder un contrôle sur la presse.

" Je sais que vous avez sans doute déjà pris des notes pour écrire votre article. A la fin de cette enquête, si nous attrapons le tueur. Je vous propose une interview, où je vous donnerais toutes sortes d'informations. Bien entendu, aucun détail précis sur l'enquête, ni sur les victimes. Je sais que tout le monde raffole du sang et de la barbarie dans les journaux, mais, faite appel à votre bon sens Lauren, et imaginée ce qu'il se passerait s'il y avait des imitateurs ? Que ce soit maintenant ou dans un an. "

Le message était claire, soient ils pourraient collaborer et tout le monde serait content, soient ils se mettraient des bâtons dans les roues.

Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyLun 19 Fév - 10:53
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Un endroit sûr… Comme si une telle chose existait réellement. Autant me placer dans une vitrine, entourée d’une bonne dizaine de milicien qui seraient bien plus utiles ailleurs. Non, je n’étais pas d’accord avec lui, et peu m’importe ses arguments.

-Alors pourquoi perdre votre temps à me protéger ? Au contraire, laissez-le donc agir à sa guise. Le prendre sur le fait vaudrait toutes les preuves du monde.

Peut-être était-ce dû à la fatigue, ou à la peur, allez savoir, le fait est que plus ça allait, plus je trouvais cette histoire étrange. Contrairement à ce que l’inspecteur semblait penser, je ne voyais pas pourquoi, s’il s’agissait bien du neveu du gouverneur, celui-ci ne chercherait pas à me nuire. S’il était capable de tuer ces pauvres femmes, il pouvait dit très bien vouloir me faire subir la même chose. Son soit disant intérêt pour moi ne me protégeait pas, non, en aucune façon. S’il avait agi avec elle de cette façon, s’acharnant de cette manière sur leur pauvre corps déjà plusieurs fois souillé… C’est qu’il y avait bien une raison. Le tueur suivait sa propre logique… Logique qui nous échappait totalement. Je soupirai, en m’asseyant à ma table tout en écoutant les propos de Catesby.

-Très bien, très bien. Nous irons comme prévus à cette joyeuse sauterie bourgeoise… Mais qu’allons-nous faire en attendant ? Où comptez-vous m’emmener ?

Je n’aimais vraiment pas cette sensation. Elle commençait à me tirailler l’estomac, mon instinct appelait à la logique, cherchait le petit, minuscule détail qui nous manquait. Appuyée sur les coudes, je plaçais ma tête entre mes mains, rassemblant mes souvenirs à propos de ce Vurkilber. Je me souvenais d’une homme plutôt grand, peut-être autant que l’inspecteur bien que plus fin, plus longiligne. Blond, des prunelles vertes, des traits un peu trop fins pour un trentenaire, propre sur lui… Plutôt souriant… Nous n’avions discuté qu’une dizaine de minutes avant que je “n’égare” malencontreusement mon carnet de bal... Le sujet de la conversation… Quel était-il déjà ? Je l’avais trouvé dérangeant à l’époque… Mais impossible de m’en souvenir, cela datait de plusieurs années après tout. Mais était-ce seulement important ?

J’accueillis les menaces de l’enquêteur avec un sourire narquois. Pensait-il réellement qu’il m’effrayait ? J’écoutais toutefois, parce que je connaissais ses raisons et qu’elles me semblaient des plus logiques et tout aussi raisonnable. Toutefois, je tenais néanmoins à éclaircir certains points, j’en avais assez qu’il me prenne pour un parasite, un vulgaire gratte papier prêt à tout pour décrocher un scoop et se faire bien voir. Je me relevais donc, me plaçant face à lui, passant les barrières personnelles dont je n’avais que faire. Plongeant mon regard dans le siens, je lui renvoyais sa mise en garde purement grotesque.

-Inspecteur, je conçois parfaitement l’image que vous devez avoir du journalisme, mais je peux vous assurer une chose, vous ne me connaissez pas, en aucune manière. Gardez donc vos menaces silencieuses et vos regards sombres pour vos malfrats, vous ne m’effrayez pas.

Puis ses explications me percutèrent, littéralement… Cette pauvre Gisèle avait chèrement payé notre rencontre. Bon sang… La colère grimpa brusquement, amenant avec elle une haine viscérale pour cet assassin, qu’importe son identité. Serrant mâchoires et poings, je me mis à rire nerveusement, me mordant la lèvre inférieure.

- Rien à voir hein... grognai-je en m’écartant de lui sans pour autant cesser de le dévisager. Ne vous en faites pas Catesby, loin de moi l’idée de tenter d’autres monstres à pratiquer ce genre de barbaries sur ces pauvres femmes malchanceuses. Et croyez le ou non, je n’ai pas particulièrement envie de mourir, cela ne fait pas réellement parti de mes ambitions.

Je me mis à rire de nouveau en entendant sa proposition. Nul doute que Wislow serait plus que ravi de voir pareil article dans son quotidien, pour ma part j’étais déjà bien au-delà de cela. Catesby appelait à mon bon sens… Voilà donc l’imagine qu’il avait de moi… Oh, évidemment, je ne pouvais lui en vouloir, les journalistes étaient tous les mêmes n’est-ce pas ? Des charognards friands de nouvelles sanglantes… Je ne devais pas faire exception…

- Écoutez inspecteur et écoutez moi bien. Si je vous ai aidé jusque-là, ce n’était pas simplement pour remplir quelques fichus colonnes dans “La Tribune”. Je n’écris même jamais sur ce genre de sujet, figurez-vous. Je laisse les faits divers aux vautours, je ne pratique pas ce genre de journalisme, je vous invite même à lire mes articles, vous le verrez par vous-même. Alors oui, je suis journaliste, tenace, certes, mais je sais aussi qu’il y a plus important qu’un article. Je vous ai aidé parce que j’en avais la possibilité et les moyens de le faire, simplement pour arrêter ce salopard. Donc, oui, je suis journaliste, mais j’ai aussi le sens des priorités… Et une certaine moralité, figurez-vous. Je suis navrée inspecteur, mais il me semble que vous trompez copieusement sur moi. Je vous aiderez donc, comme je l’ai fait depuis notre rencontre et pas besoin de me “payer” pour cela.

Je l’observais, me tenant bien droite, les bras croisés, lui offrant mon éternel regard fier et déterminé. J’attendais sa réaction.

-Puisque les choses sont plus claires maintenant, pouvez-vous avoir l’extrême amabilité de bien vouloir m’exposer votre plan, inspecteur?

Je lui sourit à présent, une petite lueur moqueuse venant s’ajouter à mon regard décidé.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyLun 19 Fév - 20:52
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Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
La position de rustre de l’inspecteur pouvait en effet surprendre, cependant, il fallait avouer que son raisonnement était logique. Quelques heures plus tôt, il n’avait même pas connaissance de l'existence de la jeune femme, il ne savait pas d’où elle sortait, pourquoi était-elle sur cette affaire, et il ne savait pas non ce qu’elle écrivait comme article. Alors évident, inspecteur depuis déjà quelque temps, lorsqu’il avait entendu le mot « journaliste », il l’avait de suite catégorisé en tant qu’élément perturbateur, dérangeant, qui allait lui mettre des bâtons dans les roues.

" Et bien, si vous ne voulez pas de protection, je n’y vois pas de problème, je me tiendrais au coin de la porte, attendant tout simplement qu’un individu inconnu et masqué entre pour le flinguer. "

Aaaah, cette solution semblait tellement faciles, pourquoi pas d’ailleurs. Il suffisait à l’inspecteur de prendre une chaise, s’installer dans un coin de la chambre, et puis attendre tout simplement que le chasseur vienne cueillir la proie. Malheureusement, ce n’était sûrement pas aussi simple, il avait encore quelques cartes à jouer, ce qu’il comptait faire d’ailleurs.

" À vrai dire, nul part. Sincèrement, je vous vois mal me suivre toute la journée jusqu'à ce soir. "

Lui pour tout avouer, n’en voyait aucun, qu’allait-il faire ? Retourner sur les lieux du crime, prendre le temps d’examiner chaque chose, espérant que le tueur aurait laissé une trace, puis il irait se rendre à la morgue et écouterait le rapport du médecin légiste qui confirmerait sans doute que la pauvre femme ait été torturée. Certes, il donnait quelques détails à la jeune femme, mais il ne comptait sûrement pas l’emmener à la morgue et lui montrer l’état des victimes. Puis le ton de la jeune femme changea légèrement, visiblement, la considérait comme le reste de la presse ne lui avait pas plus, intéressant.

" Justement, je ne vous connais pas, pas plus que vous ne me connaissez. Si ce n’est bien entendu un surnom et des rumeurs, voilà une putain de belle histoire. Je ne cherche pas à vous effrayer, je sais bien que c’est inutile, je tenais seulement à vous mettre en garde, c’est chose faite. "

Oh, et visiblement, il avait touché une corde sensible. Il l’écouta attentivement, ne la lâchant pas du regard. Au moins, les choses étaient claires entre eux, lui n’aimait pas les vautours, et elle non plus, ce qui en soit n’était pas une mauvaise chose. Peut-être avait-il fait une erreur de jugement, mais comment le blâmer alors que la majorité de la masse de journaliste était une bande de vautours ? Ou même mieux, qui sait, elle pouvait très bien lui sortir ses belles pour l’amadouer, lui faire croire qu’elle était l’exception qui confirme la règle, alors qu’elle était simplement comme le reste. Pour le moment, difficile pour lui de prendre position. Il avait l’impression qu’elle ne mentait pas, mais son naturel le laissait méfiant.

" Il n’y aucun plan, si ce n’est se retrouver ce soir chez notre ami commun, en attendant, n’ouvrez pas la porte à n’importe qui, bonne journée. "

Se contenta-t-il de dire sur un ton cassant. À l’entendre, il n’était qu’un abruti avec de fausses idées et des clichés en tête, probablement d’ailleurs. Il tourna les talons, sentant que la discussion resterait stérile, elle voulait rester ici, et bien qu’elle y reste après tout, il n’allait pas la tirer dehors. Que chacun fasse sa vie, puisque visiblement, quand il essayait d’avoir un peu de conscience, il se faisait tout simplement rembarrer comme un colporteur vendant des boutons. Il ferma la porte de la chambre derrière lui et quitta la chambre.

Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMar 20 Fév - 8:56
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Cet homme est exaspérant, songeai-je en soupirant tout en continuant de l’observer, bras croisé. J’eu beaucoup de mal à le suivre, non… À dire vrai c'était impossible tant il agissait en véritable girouette. Je l’avais vexé, allons bon. Je n’avais fait que lui faire comprendre qu’il se trompait sur moi et que l’aiderais sans aucune contrepartie… Pas compliqué du tout le bonhomme… La fierté masculine pouvait être d’un ridicule…

Plus je l’observais, écoutais ses jolies petites remarques acerbes et plus je m’énervais. J’étais déjà en colère avec toute cette histoire, mais lui, de par ses réactions tout à fait ridicules, avouons-le, me faisait monter d’un cran en plus. En l’espace de quelques minutes il était passé de “ Il faut partir d’ici, trouver un endroit où il serait plus facile de vous protéger” à “n’ouvrez pas la porte à n’importe qui”... On en parle de la logique masculine ou pas ?

- Oh ! Oui, bien sûr inspecteur, à ce soir, et merci pour votre… quoi , déjà , ah oui ! Mise en garde sans la moindre intention de m’effrayer, bien évidemment... sifflai-je entre mes dents tout en l’observant quitter la chambre.

Non, mais quel abruti !  grondai-je intérieurement tout à bénissant mes mains de se trouver vide, sans quoi leur contenant aurait atterri sur la porte à présent close. Je fis mes cent pas, parcourant vivement la pièce avec la ferme intention de me calmer rapidement. La colère est mauvaise conseillère et tu as besoin de toute ta tête... Je n’aimais pas cela, oh non, pas du tout. Cet homme-là avait visiblement une influence sur mes nerfs et ce n’était certainement pas quelque chose que je pouvais accepter sans broncher. Une journée entière loin de lui ne pouvait donc m’être que profitable… À condition de me calmer sans quoi je ne serai bonne à rien…

J’avais à faire. Car s’il pensait que j’allais passer ma journée enfermée dans cette maudite chambre en attendant une quelconque agression, il se trompait lourdement. En premier lieu, j’ouvris mon armoire avant d’en tirer trois robes de soirées, les seules que je possédais, l’une rouge vif, jamais porté tant je détestais cette couleur trop criarde… Et que je ne porterai évidemment pas. L’autre était plus simple, bleu pâle, sans froufrous ni fioriture que j’aurai choisis naturellement en temps normal. Mais ce matin-là, mon choix se porta sur la troisième, faite en soie, noire sans manche et à l’échancrure bordée de dentelle noire. Quelques perles de la même teinte sombre recouvrant le bustier çà et là… Et pour l’avoir portée une seule et unique fois, je savais que celle-ci embrassait habilement chacune de mes formes. Et si le coupable était bien le fameux neveu, autant que celui-ci puisse me voir.

Ce choix fait, je décidais de me préparais à sortir. Comme énoncé plus haut, j’avais à faire après tout, et une fois parée de ma tenue simple et habituelle, je quittais l’hôtel en direction du bureau des postes. Je m’efforçai d’évincer tout espoir, car si Catesby s’était senti obligé de venir m’annoncer le décès de la jeune prostituée rencontrée la veille, c’est qu’il n'éprouvait pas le moindre doute concernant l'identité du cadavre découvert. Mais pour moi, rongée par la culpabilité, je ne pouvais m’empêcher d’espérer que l’inspecteur s’était trompé…

Malheureusement, après une longue conversation avec Sarah Sandford, tout espoir disparut… La pauvre Gisèle n’était jamais arrivée chez eux…

A présent perdue, le cœur chargé d’un sentiment d’injustice, je quittais la bâtisse, portant un regard effrayé à la rue et aux passants. J’y cherchais l’ombre menaçante, tapie quelque part parmi eux, m’observant moi et moi seule, guettant mes mouvements, attendant que je me retrouve seule quelque part… La paranoïa commençait à faire son effet semblait-il, je me devais de me reprendre. Après une profonde inspiration, je me dirigeai vers le journal. J’y passais le reste de la journée, dans la salle d’archive au milieu de centaine de cartons poussiéreux.

J’y cherchais des articles rappelant le mode opératoire de notre tueur des bas-quartiers. Quelque chose, n’importe quoi, n’importe où, je le fis sans réel but, à vrai dire, simplement pour me trouver une occupation constructive, hors de cette chambre d’hôtel. Et comme je le pensais, je n’y trouvais rien, si ce n’est des articles concernant d’autres cas, souvent des règlements de comptes ou autres crimes passionnels… Ce qui n’aidait en rien. Mais le soleil commençait à décliner lentement, au moins, la tâche me permis de passer le temps.

Je retournais à mon hôtel, marchant prestement dans l’unique but de voir si un homme derrière calquait ses pas aux miens. Chose bien inutile, il faut l’avouer, car si j’étais effectivement surveillée mon bourreau savais déjà où je me rendais… Mais l’inquiétude persistante que je ressentais m’empêchait de réfléchir avec logique. Merci inspecteur, vous avez pourri ma journée.

L’heure de la soirée approchait à grand pas, je pris donc le temps de me préparer avec attention, ne négligeant aucun détail comme je l’aurai fait habituellement. Je pris donc le temps de me baigner, ajoutant quelques huiles parfumées dans l’eau. Je me coiffais ensuite, relevant mon épaisse chevelure noire pour en laisser tomber une mèche sur le côté. Je me maquillais ensuite, enfilais même quelques bijoux avant d’enfiler la fameuse robe et de m’engouffrer dans le fiacre qui me conduirait à la demeure du gouverneur.

Arrivée sur place, je ne pu que noter le nombre exorbitant de fiacre attendant devant l’imposante bâtisse, attestant par la même que je n’étais certainement pas la première arrivée. Je me dirigeai vers les hommes en queue-de-pie stationnés de part et d’autre de l’imposante porte d’où s'échappaient quelques notes de musique. Je leur tendis mon carton d’invitation tout en les saluant, ils ne me connaissaient pas, forcément, et m’observaient tout en plissant les yeux, ce à quoi je répondis par un haussement de sourcils. L’homme me remit mon carnet de bal puis m’invita à pénétrer à l’intérieur.

Je ne prêtais guère attention à la décoration des lieux, je savais d’avance que je la détesterai forcément. L’immense pièce regorgeait de monde...Bruyant, beaucoup trop pour moi. Je cherchais des yeux un visage familier, celui de mon père, de l’inspecteur, qu’importe, mais c’est une autre personne qui m’interpella :

- Ren! Que fais-tu ici ?

Richard Reynaud, un collègue journaliste de “La Tribune” probablement envoyé pour couvrir un événement aussi ennuyeux… Pauvre de lui.

- Je suis invitée... répondis-je en grognant légèrement.

- Oh c’est vrai, on a tous tendance à oublier tes origines. Le bruit court au journal que Wislow t’as positionné sur l’affaire des bas-quartiers. Tu nous as tous coiffés au poteau.

Ça y est… La conversation m’ennuie… Et la simple évocation de la fameuse affaire fit remonter mon esprit paranoïaque. Je me sentais épiée et tandis que Richard continuait son monologue, je parcourais la salle du regard… Jusqu’à ce que celui-ci ne se pose sur une personne qui ne devait pas être là.

- Alors, tu as trouvé quelque chose d'intéressant? Le bruit court que tu t'es rapprochée de l'inspecteur en charge de l'affaire des prostituées... Catesby, rien que ça...

Blablabla..

-Excuse-moi Richard, j’ai quelqu’un à voir. lançai-je en m'esquivant rapidement.

Je me dirigeai vers elle, souriante, magnifiquement parfaite dans sa jolie robe rose. Si elle sourit en m'apercevant, je ne lui rendis qu’un regard mauvais. Ma chère sœur jumelle, Gale, qui devait à tout prix être tenue à l’écart de cette soirée, se tenait tranquillement aux côtés de mon père et d’un autre homme se tenant dos à moi.

-Lauren! Te voilà enfin, s’écria-t-elle en souriant. Nous parlions justement de toi.

- Que fais-tu ici, soupirai-je tandis qu’elle m’enlacait.

- Papa m’a dit que tu serais-là… Tu ne pensais tout de même pas que j’allais manquer une occasion de te voir… Elles sont si rares...

J’observais une moue boudeuse se dessiner sur son visage identique au mien. Nous étions si semblables que nous différencier était des plus compliqués, seul le regard changeait, le sien paraissait doux et amical, bien loin du mien, en somme. Je me retournais vers mon père, sirotant tranquillement sa flûte de champagne. Je secouais la tête de désapprobation tout en écoutant d’une oreille distraite ce que ma sœur me racontait… La soirée commençait mal très mal..


Dernière édition par Lauren Hill le Mar 20 Fév - 10:59, édité 2 fois

Gwen Feien
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMar 20 Fév - 9:11
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Si je suis à un bal ce soir, encore, ce n’est pas pour les mondanités ni pour voir tout ses gens se pavanaient dans leur beaux atours. Mais comme il suffisait d’aller à un bal pour être invité à d’autre, me voilà là mieux habillé que d’habitude, bien qu’en noir pour ne pas non plus trop attirer les yeux sur moi, et en femme contrairement au bal de charité d’y a quelque jour. Enfin, c’était le commandant Yssaé qui avait été invité mais je doute qu’il déplore la perte de son carton ou qu’il ait compté y aller à un moment donné. Et puis, selon les journaux, il a bien d’autres soucis en tête. J’ai juste eu un peu à modifier le nom pour que personne ne m’associe à lui, ce soir j’étais donc la commandante Yssoé. J’ai même loué une calèche pour donner le change, il aurait été étrange d’arriver à pied.

Tout se passe bien, je me faufile dans un groupe qui s’avance vers l’entrée régulée par un des portiers. Quelques palpitation alors que je tends mon carton mais ça passe sans même que le serviteur snobe sourcille. Quant à l’hôte, Vurkilber, il est bien trop occupé avec ceux qu’il connaît pour prêter attention à ma frimousse ou du moins il l’est à mon passage. Je ne le vois que de dos et lui ne me voit donc pas. C’est nickel. Je remets juste mon manteau au valet insistant tout en faisant attention à bien garder mon petit sac, lui aussi acquis pour l’occasion, où mes outils de travail se trouvent.

« Vous prendrez un verre mademoiselle ? 

-Oui, merci. »

J’attrape un truc aléatoire sur le plateau que le serveur me présente. C’est une bonne façon de se donner contenance tout en observant le monde. Là où je me trouve, le salon, les murs sont lourdement décorés de peinture très prisées, si ne ce sont pas faux cela promet pour le reste de la maison. Je le savais déjà, sinon je ne serais pas venu. Il y a peu de meuble, l’espace a été dégagé pour l’occasion. Je regarde les gens aussi, plus que leur âge c’est la richesse le premier déterminant commun. Ça aussi je m’en doutais même si ce n’est pas eux que je compte dérober.

La fête s’étend sur le premier étage, ce n’est qu’une des nombreuses allouée à l’événement. Je fais bien évidemment le tour de toutes pour me familiariser avec les lieux avant de tenter de m’éclipser discrètement vers les étages silencieux. Et j’essaye d’éviter de me retrouver en présence de l’organisateur qui risque de se rendre compte qu’il ne m’a pas invité. Pour l’instant c’est facile, les gens sont toujours en train d’arriver, il est donc à l’entrée pour les accueillir. Ça veut aussi dire que je dois attendre pour que les esprits s’échauffe et que l’alcool ait été assez versé. Je décide pour passer le temps sans avoir à supporter des conversations ennuyeuses de me mettre non loin du groupe du quatuor de musicien, en bordure de piste de danse.

« M’accorderiez vous une danse mademoiselle ? »

Bon, il y avait ce risque aussi. Un grand blondinet le sourire aux lèvres attend ma réponse. Sûrement n’a-t’il pas l’habitude de se voir refuser ses demandes. Je suppose à son allure et à son assurance que c’est même plutôt l’inverse habituellement. Une plaie en somme. Enfin, je ne peux me contenter de le snober.

« Je préfère observer le jeu de jambes des gens déjà sur la piste. Je suis une bien pitoyable danseuse.

-Laissez moi vous apprendre alors. Il suffit de quelques pas pour entrer dans la danse ! 

-Une autre fois peut-être, je viens de voir passer une connaissance, si vous voulez bien m’excuser. »

C’est un mensonge éhonté bien sûr. Je ne lui laisse pas le temps de réagir que je m’éloigne et passe le palier de porte pour pénétrer dans une autre pièce. Pour le coup, j’aperçois vraiment quelqu’un que je connais, en double. Je fais demi-tour trop prestement pour l’éviter et je renverse mon verre bien coloré, un cocktail quelconque que je n’ai même pas goûté, sur le costume de l’homme qui se tenait derrière moi. Pourvu qu’il ne fasse pas une scène !

HRP:

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMar 20 Fév - 17:19
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Garrett n’avait pas pour habitude de se rendre dans des soirées mondaines, il n’avait nullement le rang pour. Il ne pouvait pas y aller comme ça, vêtue de la sorte, et bien qu’il n’était pas habitué à y aller, cela ne l’empêchait d’avoir des vêtements un peu plus distingués. Sa tenue classique était sobre et efficace, mais il était facile de deviner qu’elle n’était plus de première jeunesse. Ses nouveaux vêtements étaient semblables aux anciennes à l’exception de quelques détails plutôt « voyant ».

Le gilet qu’il portait par-dessus sa chemise avec une teinte noir profonde, les bords finement brodés de fins fils dorés, les boutons quant à eux, étant si brillants qu’il était presque possible de se voir dedans. Sur cela, il portait une veste de couleur sombre, correspondant avec le reste de sa tenue. Des bottes neuves, un pantalon bien coupé. Son nouveau manteau lui aussi avait retrouvé une véritable teinte noire, prenant la place de cette douleur fadasse délavée. Ce manteau était d’ailleurs un peu différent, le col était un peu plus grand, et les épaules disposait d’une doublure extérieure, protégeant mieux de la pluie. Et pour finir le chapeau, qui lui aussi avait eu droit à un petit coup de brosse afin de lui redonner une certaine classe. Pour l’occasion, il avait taillé sa barbe, il aurait presque été possible de croire qu’il s’agissait d’un autre homme. Il ne pouvait pas non plus avoir son revolver à la ceinture comme à son habitude, l’arme serait bien visible une fois son manteau retiré, et bien entendu, cela risquait de soulever des questions sur son identité. Il changea de holster, en prenant un longeant son torse afin que l’arme soit dissimulée sous la veste, tout en étant accessible facilement.

Il grimpa dans un fiacre vers vingt heures, ne souhaitant nullement arriver dans les premiers, ni dans les derniers, il ne savait pas non plus à quelle heure la journaliste comptait se présenter. Dans tous les cas, cela n’avait pas une grande importance puisqu’il finirait par se croiser à un moment ou un autre.

Le trajet dura un peu plus d’une dizaine de minutes, le regard fixe, l’inspecteur avait regardé dehors, perdant son regard dans le ciel étoilé. Sortant du fiacre, il se dirigea vers les domestiques se tenant près de l’entrée, vérifiant les invitations de chaque personne. L’inspecteur tandis son carton d’invitation sans sourciller, l’homme se tenant en face de lui y jeta un bref coup d’œil avant de s’écarter, suivit d’un « Excellente soirée monsieur ».

La demeure était grande, et la grande salle de réception dans laquelle tous les invités se tenaient, était… Bien plus grande que son appartement, bien plus grande que tout ce qu’il pouvait s’offrir d’ailleurs. Rapidement, quelqu’un le débarrassa de son manteau et de son chapeau, il se sentait idiot d’en avoir pris soin alors qu’au final personne n’allait les voir. Il se faufila au milieu des convives, profitant du passage d’un serveur pour s’emparer d’un coup et faire comme tout le monde. D’une main, il réajusta sa veste pour que la forme de son revolver n’apparaisse pas trop sous le tissu, ce n’était pas le moment pour se faire remarquer. Du regard, il cherchait la journaliste, sans vraiment savoir si elle serait là ou non. Il était tout à fait possible qu’elle ne soit pas encore arrivée, et puis de toute manière avec tout ce beau monde présent, il aurait fallu qu’il soit face à elle pour la voir.

Continuant de progresser, il cherchait déjà un moyen de s’éclipser tranquillement dans une pièce afin de… C’est là qu’il reçut un léger coup d’épaule de la part d’un convive sur lequel une jeune femme venait de renverser le contenu de son verre. N’aimant pas vraiment se faire marcher dessus, Garrett le poussa à son tour pour lui montrer qu’il y avait tout de même une certaine présence.

" Non mais pour qui vou… "

La mine dure, autant dire que l’inspecteur n’était nullement impressionné par ce petit sursaut de tension, si bien qu’en croisant son regard, le convive baissa légèrement les yeux, faisant comme s’il ne s’était rien passé. Fut-il aussi troublé qu’il n’en tenu même pas compte à la jeune femme qui lui avait sans doute tâcher sa veste. Le haussement de voix de celui-ci avait d’ailleurs attiré quelques regards.

Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMar 20 Fév - 18:40
Irys : 1011003
Profession : Journaliste / Reporter / Romancière
Pérégrins +2
Bon d’accord, je n’ai jamais eu le sens de la famille. Tout du moins, si une telle chose existe réellement. J’appréciais ma sœur… en un sens. Il paraît que les jumeaux sont forcément proches, question de nature… Toutefois, cela n’a jamais été notre cas. Par ma faute, je l’avoue, ses distractions étaient si loin des miennes… Et ses sujets de conversation… Tellement ennuyeux… Cette fois-ci ne fit pas exception. Gale évoquait la réussite d’Arthur, son époux. Parlait des gazouillis de son fils Aimé, accessoirement mon filleul dont j’oubliais régulièrement le prénom… Pas uniquement, parce que je le trouvais stupide, le prénom hein, pas le nourrisson d’à peine quelques semaines… Bref, je l'écoutais, du mieux que ma sobriété me le permettait. Pour l’heure, j’aurai tué pour une flûte de champagne… Et me demandais d’ailleurs pourquoi étais-je la seule sans verre à la main…

- Oh! s’exclama ma sœur en se penchant légèrement sur le côté pour apercevoir la scène se déroulant derrière moi.

- Tiens donc, poursuivit William en portant sa flûte à ses lèvres. Il semblerait que notre invité vienne d’arriver...

Je me retournais à mon tour, comprenant qu’il ne pouvait s’agir que de Catesby. Probablement occupé à mettre ses pieds dans des plats ou à enfoncer des portes ouvertes. Toutefois, je fus assez surprise de découvrir à ses côtés un autre visage familier. Sourire aux lèvres, je m’approchai du trio, comprenant qu’il était histoire de verre renverser sur une veste hors de prix. Je reconnu également le visage de la “victime” Adreas Fornelli, un directeur d’entreprise quelconque, probablement invité par dépit, cherchant comme les autres à se mettre dans les petits papiers du gouverneur.

-Monsieur Fornelli, en voilà des manières. Le gouverneur est juste là… Vous devriez aller vous changer rapidement, je doute qu’il apprécie votre tenue...Et surtout votre odeur, lançai-je en me pinçant le nez de façon théâtrale volontairement exagérée.

-Mais c’est de la faute de cette gamine! Et cette énergumène m’a ouvertement agressé!

-Allons, allons, ce n’était qu’un regrettable accident, rien de plus. En revanche… Si Vurkilber et ses convives vous voient de la sorte, nul doute que demain vous serez affublé d’un problème d’alcoolisme… La presse est là, monsieur et les nouvelles vont très vite, dans ce monde bien plus que tout autre… A votre place...


-Très bien, je m’en vais, grogna-t-il en me lançant un regard mauvais. Je vous enverrais la note de mon teinturier.

-S’il n’y a que ça pour vous faire plaisir, raillai-je en croisant les bras.

L’homme marmonna quelque chose dans sa barbe avant de disparaître dans la foule. Je m’en retournais ensuite vers la jeune femme maladroite.

-Ça pour une surprise... dis-je en souriant. Si je m’attendais à te croiser dans un endroit pareil...

Je me tournais vers l’inspecteur, étonnée de le voir aussi présentable… Cheveux coiffés, barbe soigneusement taillée… L’on aurait presque pu le prendre pour un autre homme... Enfin, mis à part son regard constamment hargneux...

- Deux surprises devrais-je dire… Vous êtes très élégant inspecteur...

Me retournant à nouveau vers Gwen, je lui lançais un regard inquisiteur, curieuse de savoir ce qu’elle pouvait venir faire dans une fête organisée par le gouverneur. Je ne savais pas grand chose de la jeune fille, mais une chose était sûre, elle ne faisait pas partie de ce monde. Dans le doute, j’aimais mieux éviter de lui poser ce genre de question en étant aussi proches de Catesby, craignant que celui-ci n’apprécirait certainement pas.

-Je n’ai pas encore vu notre ami commun, mais il doit être dans le coin...

Gwen Feien
Gwen Feien
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMer 21 Fév - 9:52
Irys : 1781814
Profession : Voleuse
Guilde +1 (femme)
Voilà, forcément, je le savais ! La journaliste m’a repérée. Au moins, permet-elle de faire partir ce Fornelli bien impoli qui me traite de gamine. On croirait rêver. Quel bonhomme déplaisant, je suis contente de lui avoir gâché son costume ! Enfin, c’est un bien dans un mal. L’idéal eut été évidemment que je ne rentre dans personne que Lauren ne me vit pas et ne me présente pas à cet homme patibulaire qui se révèle être un inspecteur. Mauvaise surprise oui, mais je souris quand même. Je ne suis pas ravie mais je n’ai pas besoin de me forcer beaucoup, je n’ai pas un mauvais souvenir de notre dernière rencontre.

« Je ne m’attendais pas à te croiser non plus, ni un inspecteur. Qui est votre ami, vous travaillez sur une affaire ? »

Certainement pas sur des vols, je n’ai eu le temps d’en faire qu’un avant celui de ce soir. Rien de bien conséquent et je ne suis même pas sûre que ma victime s’en soit déjà rendue compte. La possibilité qu’ils soient ici en couple juste pour se détendre ne me vient même pas à l’esprit. La distance entre les deux, la personnalité de la journaliste aussi bien que la mine revêche du détective semblent clairement exclure cette possibilité.

« Je peux vous aider peut-être ? »

Je n’ai clairement pas envie qu’on discute des raisons de ma présence ici et ça m’arrangerait qu’ils débarrassent le planché pour que je puisse travailler en toute impunité. Enfin, ils peuvent faire une bonne distraction le temps que la soirée soit assez avancée pour que je puisse « disparaître » en toute impunité. Dans tous les cas, ce n’est pas envisageable juste après ce petit éclat même si les gens sont retournés à leur conversation et que je ne serais pour eux qu’une blonde écervelée dans cette histoire.

L’attention de la salle est de nouveau détournée par un net tintement de verre annonçant un discours. Tous les regards se tournent vers l’origine du bruit, un homme avec une flûte de champagne et un grand sourire. L’hôte de la soirée ? Si le silence de fait dans cette pièce, ne n’est pas le cas dans les autres et un doux brouhaha ainsi qu’un fond de musique nous parviennent toujours.

« Je ne vais pas vous faire un discours long et barbant, ne vous inquiétez pas. Je vous remercie d’être présent ici ce soir et j’espère pouvoir discuter avec nombres d’entre vous…. »

Et blablabla, un jeune homme à l’air aussi charmant que détestable. Je poursuivrais bien notre conversation mais je ne veux pas attirer les regards une fois encore et surtout pas celui de l’orateur. Je veux rester une personne dans la masse à ses yeux qui balayent les spectateurs, ses invités. C’est bête je n’ai plus rien dans mon verre sans avoir rien bu et les serviteurs se sont eux aussi mis en pause. Je jette un coup d’œil vers mes deux voisins histoire de voir s’ils trouvent cette situation aussi ennuyeuse que moi.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMer 21 Fév - 21:02
Irys : 739858
Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
C’était tout de même une chose étonnante, Garrett qui pourtant n’était nullement du genre à aimer attirer l’attention sur lui, se retrouvait pourtant toujours dans des situations où plusieurs paires d’yeux se braquaient sur lui. Sans même avoir le temps de cligner des yeux, Lauren se retrouva près d’eux, l’inspecteur ne l’avait même pas vu arriver, certainement trop préoccupé par la splendide tâche qu’arborait le costume de l’illustre inconnu. Garrett lui devait être plus agile, puis qu’il avait été bousculé, puis ensuite avait bousculé, sans même renversé une goûte. Son regard se posa sur la journaliste qui était… Disons particulièrement en beauté, il se demandait presque pourquoi celle-ci ne portait pas ce genre de robe plus souvent, enfin, elle portait celle-ci à merveille de ce qu’il pouvait voir. Si bien qu’il commençât à se demander si en se tenant près d’elle, il ne finirait pas par faire tâche dans le paysage. Plus loin derrière, il remarqua aussi William Hill accompagné d’une deuxième Lauren. Sans doute cette Gale dont Catesby avait entendu parlé, il pensait qu’il s’agissait d’une sœur cadette, mais là, il s’agissait plus de la copie conforme. Passant son regard de l’une à l’autre, il se dit qu’il avait de la chance que la journaliste soit venu à lui, et non l’inverse, car il aurait eu des chances de se tromper. Même si, pour tout avouer, commençant un peu à comprendre le caractère de la journaliste, il l’imaginait mal porter des couleurs aussi criarde.

Énergumène ? Agressé ? L’inspecteur fronça les sourcils, ce qu’il avait fait, c’était tout simplement pousser gentiment en prenant soin de ne pas faire mal. Agresser, c’était une toute autre histoire, il savait d’ailleurs y faire. Finalement, l’homme s’en alla, marmonnant dans les quelques poils de culs lui servant de barbe. Encore un type qui de pas sa naissance et le travail de ses aïeuls, pensait être au-dessus de tout le monde. Ce genre de comportement avait particulièrement la capacité à user le peu de patience dont disposait l’inspecteur, même ici, alors que tous semblaient être au même niveau d’aisance financière, il y avait encore des pauvres types pour bomber le torse et se prendre pour l’on ne sait quoi.


" Je vous retourne le compliment Lauren. "

Lança-t-il en porta la coupe à ses lèvres, et jetant durant une fraction de seconde un regard à l’encolure de la robe, encolure très travaillée d’ailleurs, qui savait mettre en valeur ce qui devait l’être. En tout cas, la journaliste semblait connaître la blondinette maladroite. Étrangement, l’inspecteur avait l’impression de la connaître, sans que la chose soit totalement véridique. Il avait déjà vu cette bouille quelque part, ou alors celle-ci ressemblait à quelqu’un qu’il avait déjà vu par le passé. Il n’arrivait pas à s’en souvenir, et fut rapidement ramener à la réalité par ses questions.

Une affaire ? Les aider ? Mh, Garrett plissa légèrement les yeux. Proposition sans doute noble, mais dont la bonté ne toucha pas vraiment l’inspecteur. La blondinette devait sans doute avoir l’habitude de voir la journaliste se retrouver dans des plans foireux, et celui-ci l’était particulièrement. Par son nom, Lauren était sans nul doute en mesure de justifier sa présence ici, lui, un peu moins. Raison pour laquelle il essayait de faire profil bas, afin d’éviter les questions de courtoisies. Puis le tintement d’un verre lui fit lever la tête.

" Voilà notre ami commun… "

Le légendaire discours du début de réception, pompeux à souhait. Il ne fallut que quelques mots pour que Garrett soit obliger de refouler une envie de bâiller. Des phrases magnifiquement tournées, de manière à se donner bon genre. Mais il faudrait plus que des coupes et des petits fours pour que l’inspecteur oublie la raison de sa présence ici.

" Chaque personne présente ici, est une personne qui compte à mes yeux, des amis de longues dates, ou de jeunes connaissances avec de belles promesses d’avenir commun… "

S’en était presque trop, et tous ces personnes le regardant avec cet air convaincu de n’avoir jamais entendu un discours aussi poignant. S’en était trop pour lui.

" Foutaises. "

Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyMer 21 Fév - 22:21
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Un léger rictus se dessina sur mes lèvres en entendant le compliment de l’enquêteur. Voilà qu’il se mettait à faire des civilités, voyez-vous cela… Son regard, glissant légèrement plus bas que mes yeux ne m’avait nullement échappé, ce à quoi je répondis par un sourire amusé. Pas tant civilisé que ça, finalement, songeai-je en tentant de contenir un petit rire qui n’avait clairement pas sa place pour l’heure.

Ô curieuse petite Gwen...Voilà bien un trait de caractère que j’appréciais, tout particulièrement chez elle, car je la savais tout aussi intelligente qu’observatrice. Deux qualités qui, selon moi, se faisaient de plus en plus rare ...Qu’elle devait exploiter à merveille à en juger son esprit vif, bien trop rusé, rodé pour son jeune âge. Il n’en fallait pas plus pour affirmer que mieux valait avoir la jeune femme dans son camp. Et même si j’aurai été plus que ravie de la mettre dans la confidence, puisque celle-ci se serait indéniablement avérée utile, un simple regard à Catesby suffit à me faire comprendre que ce n’était certainement pas une bonne idée. Dommage...

-Rien de tout cela,dis-je en balayant sa question de la main, à contre-coeur. L’inspecteur est un ami et mon cavalier pour ce soir.

Je ne me faisais guère d’illusion. Gwen verrait parfaitement au-delà du mensonge. Seulement, je n’avais guère le choix, de par ma position, je n’étais qu’un pion dans cette affaire, même si j’apportais mon aide, ou tu du moins, j’essayais...Quand Catesby ne s’amusait pas à me faire tourner en bourrique comme ce matin-là…

Un tintement caractéristique coupa court à notre conversation… Un discours, comme le voulait la coutume, l’hôte se devait de remercier convenablement ses invités de leur venue, leur assurant son amitié sincère… Blablabla Mensonges et faux semblants…

- Je me demande combien de ses “chers amis” cet homme peut nommer sans le roquet présent derrière lui,raillai-je dans un murmure.

Oh, je connaissais bien la manœuvre, chaque grand monsieur traînait dans ses pattes un homme, ou une femme, représentant sa mémoire mondaine. Celui-ci était payé dans le but de tout connaître de l’entourage plus ou moins proche de son employeur… Car celui-ci, trop important et bien trop occupé, n’avait guère de temps à perdre à retenir les noms et prénoms de ses “amis”. J’avais compris cela alors que je ne devais pas avoir plus d’une dizaine d’années… Ces masques méprisables que chacun s’évertuait à porter dans le but de se faire bien voir par les plus puissants.

-Méprisable...grognai-je avant de porter mon attention sur l’entourage proche de notre hôte hypocrite, ne prenant dés lors plus la peine d’écouter les sornettes, qui ne venaient même pas de lui…

Je repérais rapidement le fameux Anston Vurkilber, la raison même qui me poussais à rester dans cet environnement inhospitalier. Grand, blond, des yeux verts bordés de longs cils sombre… L’homme inspirait la confiance par son apparence distinguée, avenante… Mais ce regard émeraude me dérangeait toujours autant… Je me plaçais à côté de l’inspecteur, assez près pour que nos bras se touchent.

" Je vous souhaite donc, mes chers amis, de profiter de cette soirée. Régalez-vous de ces mets qui vous serons servis dans un instant, amusez-vous, dansez, buvez. Vous êtes mes invités ! "

-L’homme à sa droite, légèrement en retrait... chuchotai-je à son oreille avant de m’éloigner tout en applaudissant au même rythme que le reste de l’assistance.

Comme s’il m’avait entendu,Vurkilber se tourna vers moi, m’adressa un sourire amical avant de lever son verre dans ma direction. Je lui souris en retour, essayant de sembler la plus naturelle possible, ce qui n’était certainement pas le cas, puisque je souriais.

" Le dîner est servi! "tona alors le gouverneur, invitant l’assistance à se diriger vers la salle de banquet…


Gwen Feien
Gwen Feien
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyVen 23 Fév - 9:22
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Guilde +1 (femme)
Pourquoi me dit-elle des mots qu’elle ne semble même pas croire elle-même ? À cause des sourcils froncés de l’inspecteur quand je propose mon aide ? Tsss, toujours à ce méfier de tout le monde ceux-là. Qu’il ait tord ou raison n’a pas l’important ici. Je suis un peu déçue même si au final ça ne change pas grand chose pour moi. Je ne pourrais juste pas les aider à partir plus vite. Je ne suis pas audacieuse au point de faire mon vol sous le nez de l’inspecteur ou alors qu'il est encore présent dans la maison !

Ils sont encore moins réceptifs au discours que moi, si c’est possible. Les deux tiennent à peine leur langue et dise tout haut ce que bien d’autres doivent penser. Quoique, il y a quand même beaucoup d’applaudissement. Certains doivent être sincères, non ? J’y crois pas non plus… Devant tant de distraction je remarque forcément les mes-basses de Lauren sans pouvoir les entendre. J’essaye de voir sur qui porte son regard mais c’est peine perdu. Je ne saurais pas qui est leur « ami », informateur ou suspect, pas comme ça. Mais je n'abandonne pas espoir, j'aurai ma réponse.  

Après avoir mollement applaudi ce discours d’entrée dont je n’ai écouté que les deux premières phrases, je questionne la journaliste en me penchant vers elle, du côté opposé à celui où se tient l’inspecteur donc. Pas de raison que ce soit les seuls à faire des cachotteries ! J’ignore totalement le mouvement de foule qui nous entoure suite à l’annonce du début du buffet.

« C’est lui votre ami ? Vous me le présentez ? »

Le type qui vient de lever son verre vers nous, vers Lauren, décide visiblement de venir la saluer en bravant le courant de la foule. Elle n’aura guère le choix ! Mais je suis curieuse de voir sa réponse avant son arrivée. Puisque visiblement, ni son partenaire du soir ni mon interlocutrice ne font mine de l’éviter. Et comme je n'ai rien de mieux à faire, je ne compte pas les laisser. Ça me permet de m'assurer de la localisation de l'inspecteur aussi.

« Lauren quel plaisir de vous voir ici ! C’est si rare de vous croiser lors de réception. Qu’est-ce qui vous a décidé à venir ici ? »

Nous sommes du papier peint, il n’a d’yeux que pour ma voisine. Pourtant nous sommes bien à côté d’elle, un de chaque côté. Cela suffit à le rendre antipathique autant que son sourire charmeur. Bien qu’encore une fois, ce n’est pas vraiment d’importance pour moi, je ne suis pas non plus venue ici pour faire des amis. Mais si on pouvait passer un moment pas trop déplaisant jusqu’à la fin du buffet je ne dirais pas non. J’ai bon espoir de pouvoir m’éclipser à ce moment là.

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyVen 23 Fév - 13:26
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Profession : Ex-Inspecteur
Daënar +2 ~ Alexandria (homme)
Pour l’inspecteur, le discours avait presque duré une éternité. Il était étrange de voir à quel point les choses ennuyantes pouvaient être d’une lenteur sans précédent. Il n’avait toujours aucune idée de l’identité de la blondinette, bien qu’en vérité, cela ne l’intéressait pas vraiment. Il s’agit d’une connaissance de la journaliste après tout ? Pas de quoi s'inquiéter, du moins c’est ce qu’il pensait. Garrett sentit le bras de la jeune femme contre le sien, il ne bougea, suivant son regard, croisant la silhouette de ce dénommé Anston. À vrai dire, à cette distance, celui-ci avait inoffensif. Un grand bloc aux yeux verts, avec une corpulence élancée, pas de quoi effrayer au premier regard, était-ce peut-être pour cela qu’aucune prostituée ne se méfiant de lui, il avait l’air d’un type tout à fait normal.

Le blondinet posa son regard sur leur petit groupe, il ne fait aucun doute qu’il reconnut Lauren en un clin d’oeil, cet élan de sympathie dans un sourire qui se voulait charmeur n’était sûrement pas pour l’inspecteur, et fort heureusement, car la chose risquait d’être très mal interprétée. Il s’approcha d’eux, souhaitant le bonjour à la journaliste, mais visiblement, lui et la blondinette devaient être invisible. Pourtant, Garrett n’avait pas bougé d’un pouce et se tenait toujours debout, bras contre celui de la jeune femme, peut-être n’était-il pas assez imposant pour méritait ne serait-ce qu’un bonjour, ou peut-être était-ce car il ne portait pas de robe avec un décolleté, difficile de le dire. S’il passait si bien aperçu, il commençait à se demander s’il ne ferait pas mieux de s'éclipser tout de suite, maintenant qu’il était devenu invisible. Puis, alors qu’il pensait disparaître tel un fantôme, l’attention du blondinet se reporta sur lui.

" Et vous êtes ? Il ne me semble pas vous connaître, Monsieur ? "

" Damian Martelly, fabricant d’armes, je suis avec madame. "

La chose fut dite sans une once d’hésitation, et pour cause, l’identité de Damian Martelly était plus que vrai, enfin, à moitié. Damian Martelly était le nom d’une fausse identité utilisé pendant plusieurs années pour infiltrer des groupes de trafiquant d’armes. Une fausse entreprise avait même vu le jour, sous le nom de « Martelly et fils », l’on racontait que l’entreprise fournissait les miliciens en armes. Le tout restant à la fois assez vague et précis, personne ne s’était réellement posé de question. Si bien que le nom de Martelly été à la fois connu de certaines personnes, bonne comme mauvaise, mais personne n’avait jamais pu mettre un visage sur ce nom, ni même un siège social pour l’entreprise. Pour donner encore plus de vrai à cette histoire grotesque, l’inspecteur passa son bras autour de celui de la journaliste, espérant qu’elle joue le jeu. Dire sa véritable identité n’aurait sans doute pas été une bonne idée, et puis pour une fois qu’une fausse identité se révélait utile. Le regard du blondinet passa de l’inspecteur, à la journaliste, puis de nouveau sur Garrett.

" Martelly… Martelly… Oui ! J’ai déjà entendu ce nom, vous fournissez les miliciens en armement, c’est bien ça ? "

" Exactement. "

" Et bien Lauren, je suis attristé d’apprendre que vous ayez un compagnon pour cette soirée, je me serais volontiers proposé pour que vous soyez en bonne compagnie... "

Espèce de connard prétentieux

Il avait fallu un certain contrôle pour que la phrase ne lui échappe pas et fuse dans les airs comme une balle. En à peine quelques secondes, Garrett avait déjà envie de lui envoyer son poing dans le coin de la mâchoire, mais la chose n’aurait pas fait très « civilisée ». Il ne prit même pas la peine de sourire, se contenant de tirer sa trogne habituel, à mi-chemin entre l’emmerdement général et l’envie d’en découdre.

" Puis-je vous tenir compagnie durant le buffet ? Cela fait si longtemps que je ne vous ai pas vu. "

Bien, comptait-il aussi la suivre aux commodités pour être sûr qu’elle ne se perde pas ? La question faisait presque sens l’esprit de l’inspecteur. Visiblement, Vurkilber n’avait pas perdu son intérêt pour la journaliste. Pour le plus grand plaisir de l’inspecteur. Garrett posa son regard son regard sur le blondinette se tenant elle aussi près d'eux. Il se demandait si elle allait les suivre, ou choisir d'aller ailleurs.

Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyVen 23 Fév - 15:51
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Pérégrins +2
Je n’en croyais pas mes yeux… Il osait réellement nous rejoindre… Bon sang, voilà bien ma veine… Je jetais un regard inquiet à Gwen, l’implorant silencieusement de ne surtout pas s’approcher de ce monstre… Il était bien délicat de la prévenir de vive voix, attirer vers notre le cher neveu du gouverneur eut le don d’inviter nombre d’oreilles et de regards indiscret. Instinctivement, je me collais un peu plus à l’inspecteur, y cherchant une contenance qui semblait avoir totalement déserté son poste… Traitresse…

- Anston, cela fait longtemps en effet,répondis-je poliment en affichant un sourire de façade. Pas assez toutefois…
Et bien, disons que je n’avais rien de mieux à faire et que je manquais d’excuse pour repousser l’invitation.

Mon sourire s’élargit alors, laissant apparaître une lueur narquoise bien plus naturelle. Bien que polie, ma remarque piquante permit à ce cher Anston de comprendre qu’il ne devait pas insister sur le sujet. Ma manœuvre sembla réussir, car son attention se porta alors sur l’inspecteur.

Une fausse identité… Quelle bonne idée, j’aurais simplement apprécié que cet idiot m’en informe avant. Pour le coup, nous avions eut de la chance, car il avait dû se présenter de lui-même… Mon regard se porta à nouveau sur Gwen… S’il fallait la présenter, je ne savais absolument pas comment m’y prendre… Tout comme je n’avais aucune idée de ce qui l’avait amené à cette soirée… Pour l’heure, ce qui m’inquiétait réellement, était de la savoir aussi proche de cet homme malsain qui semblait mener une sorte de joute verbale avec l’inspecteur.

Ce dernier m’attrapa doucement par le bras, probablement pour donner du corps à son mensonge. Aussi, j’y répondis en me collant légèrement à lui, posant ma main droite sur ton torse tout en offrant un grand sourire hypocrite à l’autre salopard. La manœuvre eut pour but de gentiment gifler le bourgeois que de calme ce pauvre Catesby qui semblait bouillonner sous son costume… Ses yeux bruns furent de parfait témoins.

-Oh, ne vous inquiétez pas Anston, pour ce qui est de la compagnie, bonne qui plus est, je suis servie. Ce cher Damian y veille, faites moi confiance, minaudai-je.

Une autre pique de servie, une. Purement gratuite celle-ci et vu son expression, elle semblait avoir atteint sa cible. J’espérais que celle-ci ait pour effet de le faire abandonner… Mais, hélas pour moi, Vurkilber ne se démonta pas…Mince… Mon instinct m’ordonnait de fuir, loin de lui et de cette soirée… Que répondre à cela? Dîner, ou du moins essayer avec mon estomac dors et déjà retourné rien qu’à l’idée de me retrouver assise près d’un potentiel meurtrier… Quoique… Cela ne semblait pas être une si mauvaise idée. Je pourrais avoir un œil sur lui et essayer de récolter quelques informations… Pas sur les meurtres, évidemment, mais au moins pour connaître les raisons de son retour et la nature de ses occupations…

- Bien sûr, répondis-je souriante tout en serrant un peu plus le bras de l’inspecteur pour lui transmettre mon malaise.

- Vous m’en voyez ravis, puis-je vous escorter jusqu’à notre table ? proposa-t-il en me tendant son bras.

- Allez-y, je vous rejoindrais, rétorquai-je en affichant un sourire pincé.

- Très bien, sembla-t-il grogner tandis que je notais un léger tic à son œil droit qui semblait trembler sous la contrariété contrôlée.

Anston s’éloigna, sans oublier de lancer un regard noir à l’inspecteur. Je me tournais vers Gwen, avant de m’approcher et de lui murmurer à l’oreille.

- Ne le quitte pas des yeux, mais surtout, ne l’approche pas, sous aucun prétexte. Tu comprends ?

Je m’éloignais, assez pour m’assurer que la jeune femme ai bien saisi la nature de mon message, puis m’en retournais vers l’inspecteur.

- Par pitié, ne m’abandonnez pas sur ce coup-là. Cet homme là semble sous pression, et il ne lui en faut peu pour exploser.


Dernière édition par Lauren Hill le Dim 25 Fév - 17:28, édité 2 fois

Garrett Catesby
Garrett Catesby
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 25 Fév - 16:05
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L’inspecteur devait bien avouer que ce blondinet avait… Quelque chose de malaisant… Garrett en avait vu des cinglés, de toutes sortes d’ailleurs, hommes, femmes, même des gamins sinistres. Le truc le plus effrayant était en général le regard, un grand sage avait dit un jour : « les yeux sont les fenêtres de l’âme ». On peut dire que pour une grande majorité des psychopathes et autres tarés en tout genre, il avait raison. Garrett avait essayé plus d’une fois de regarder ce type dans les yeux, il n’y était pas parvenu, ne serait-ce qu’une petite fois, le blondinet avec le regard fuyant d’un gamin ayant fait une connerie. Par chance, la journaliste n’eut aucune réaction étrange, ne serait-ce qu’un sursaut de recul en sentant le bras de l’homme contre le sien. Au lieu de ça, elle se prêta tout à fait au jeu, se portant un peu plus sur lui, mais sur le torse, l’instant était assez incroyable pour être immortalisé, surtout plus lorsque l’on savait que le matin même, elle aurait été capable de lui jeter un vase sur la tête.

Ce petit geste attira l’attention de Vurkilber, ses deux petites émeraudes remontèrent doucement le bras de la demoiselle, avant de s’arrêter sur la mine de l’inspecteur, qui comme à son habitude avait un regard assez noir. Le genre de regard très expressif d’ailleurs, Garrett avait une certaine difficulté à cacher ses émotions dans certaines situations, et donc, n’importe qui disposant de deux neurones fonctionnels aurait été en mesure de dire qu’il ne pouvait pas encadrer la tête blonde qu’il avait devant lui. Et au vu de la manière dont elle s’était encore plus pressée contre lui, Garrett compris qu’il n’était pas le seul à trouver ce type malaisant, ce qui devait être encore pire pour elle, puisqu’elle semblait être la seule personne méritant son attention. Mais, vraisemblablement, ce Vurkilder avait soit un neurone, soit, il aimait jouer avec le feu. Car au lieu de se reculer, celui-ci se contenta sourire comme le dernier des imbéciles, proposant à la journaliste de l’accompagner en lui tendant son bras.

Si Garrett avait été un Roquet, autant dire qu’il aurait mordu, et un Roquet d’un mètre quatre-vingt-dix pour plus de quatre-vingts kilos, autant dire qu’il lui aurait probablement sectionné le bras. Pour lui, il ne s’agissait que d’une simple provocation puérile, dans le but de se faire mousser auprès de la demoiselle. Comme ultime provocation, la position du blondinet. Légèrement de trois-quarts, continuant d’essayer en vain de courtiser la journaliste, il offrait à l’inspecteur un magnifique angle de frappe sur le coin de sa mâchoire. Son poing le démangeait, il aurait bien aimé lui faire sauter quelques dents, pas pour ses crimes, il aurait fallu pire que ça, mais juste pour son manque d’éducation. Depuis quand pouvait-on se permettre de courtiser la compagne d’un autre individu, alors qu’il celui-ci était présent ?! Bien que, la journaliste et l’inspecteur n’étaient pas réellement ensemble, mais c’était l’image qu’ils essayaient de renvoyer pour que l’autre leur lâche la grappe. Était-ce son rang de « neveux du gouverneur » qui l’autorisait à se prendre pour un séducteur né ? Foutaises.

Finalement, l’énième refus de la brunette le fit partir. Garrett soupira faiblement, réjouit de le voir s’éloigner au milieu des convives, gardant son sourire de joyeux lurons… Mais il savait très bien qu’il finirait par revenir à la charge, proposer une danse peut-être ? Visiter les jardins ? Si tel allait être le cas, autant dire qu’un poing rencontrerait une mâchoire avant la fin de la soirée. Le regard noir n’avait aucunement échappé à l’inspecteur, là, il ne pouvait rien faire, mais plus tard, il s’en souviendrait. Reprenant le bras de la jeune femme pour continuer ce petit manège, ils avancèrent lentement, laissant passer la majorité de la plèbe devant eux. Geste que Garrett ne faisait pas au hasard d’ailleurs, il comptait que les invités prennent les places gênantes, il n’avait pas envie de se retrouver près de l’autre gars, encore plus s’il continuait ses petites phrases mielleuses de lèche botte.

" Je suis entré seul, mais je compte bien ressortir d’ici en votre compagnie, et si notre ami commun ne comprends pas vos refus, j’irais lui expliquer. "

La salle du banquet était grande, tout aussi grande que la salle de réception. Il y avait plusieurs tables, certaines permettaient aux invités de s’asseoir, les autres proposaient simplement de déguster des petits amuses bouche pour patienter jusqu’à l’arrivée du véritable repas. Du regard, il balayait la pièce, où était Vurkilber ? Il ne le voyait plus !

" Vous le voyez ? "


Dernière édition par Garrett Catesby le Lun 26 Fév - 7:56, édité 1 fois

Lauren Hill
Lauren Hill
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[Terminé] Affaire sous silence, - Page 2 EmptyDim 25 Fév - 20:45
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Pérégrins +2

Mon instinct me poussait à garder un œil sur le neveu de notre hôte, simplement pour mieux m’assurer de la distance qui nous séparait de lui. Vurkilber avançait devant nous, seulement quelques pas, saluant de son immense sourire mondain chaque messieurs et dames de la haute qu’il croisait. Une fois certaine que l’écart fut aussi raisonnable que sécuritaire, je me permis de regarder ailleurs. Du coin de l’œil, j’avisais mon père discutant avec l’un de ses collègues au nom imprononçable. Je remarquais qu’il tenait bien plus fermement le bras de Gale… Bien plus qu’à son habitude d’ailleurs, car malgré ses grands mots de la veille, le patriarche de la famille Hill n’avait jamais réellement été protecteur. Sévère, sans nul doute, mais il ne s’était jamais comporté en gardien de ses filles. Pourtant, ce soir-là semblait faire exception, peut-être avait-il réellement compris les enjeux de cette soirée et du danger potentiel encouru par Gale si elle approchait de l’homme que nous surveillons. En tout cas, ce dernier semblait veiller à prendre place le plus loin possible de ce cher Anston. Ce constat m’arracha un soupir de soulagement, au moins je n’avais pas à m’inquiéter pour cette idiote écervelée qui avait eut la bonne idée de se jeter dans la gueule du loup simplement pour pouvoir échanger de mots avec moi.

Je n’étais décidément pas à ma place. Partout où mes yeux se posaient, je ne pouvais lire que dédain, hypocrisie, fausse modestie. Des gens brillants, à n’en pas douter, tout du moins en apparence, grâce à cette poudre aux yeux qu’ils lançaient à leurs adversaires. L’amitié, au sein de la haute bourgeoisie n’était qu’une notion abstraite, un mot s’avérant utile lorsque l’un avait besoin de l’appui de l’autre. Rien de plus, rien de moins… Bon sang si cela ne tenait qu’à moi, j’aurais volontiers sauté l’étape du repas. Après tout, mon estomac noué ne permettrait certainement pas de pouvoir déguster tout ces mets, divers et variés, qui passeraient malheureusement directement de mon assiette à la poubelle… Quel gâchis… Il ne s’agissait pas simplement de ce cher Vurkilber, même s’il avait un grand rôle dans la contracture de mon système digestif, il s’agissait plutôt d’un tout… Et il me tardait que tout ceci s’arrête...

Je souris à l’affirmation de l’enquêteur. Étrangement, je trouvais sa réaction plutôt rassurante et quelque peu touchante. Je me sentais donc un peu moins seule, et il faut l’avouer, vulnérable… Sa présence, pourtant pas foncièrement amicale, m’apaisait quelque peu. Il faut dire que la situation ne pouvait guère être plus désagréable pour quelqu’un comme moi. Vurkilber, avec son regard vitreux et son sourire étrangement dérangeant me filait la chair de poule, avec ou sans meurtre sur le dos. Cet homme éveillait bien des instincts chez moi, entre autres, celui de fuir le plus loin possible, chose que je ne pouvais évidemment pas me permettre dans l’immédiat. Si nous nous trouvions ici, dans cette demeure trop grande remplie de convives trop nombreux, c’était pour une bonne raison, même si pour l’instant, celle-ci m’échappait totalement. Je pouvais néanmoins parfaitement ressentir la tension, celle de l’homme à mon bras, en particulier.

Catesby semblait bien plus tendu que d’ordinaire, ce que je pouvais parfaitement comprendre. Anston l’avait volontairement provoqué, jouant de sa position pour traiter mon cavalier comme un vulgaire moucheron. Une attitude plutôt commune dans ce monde méprisable… L’inspecteur n’était pas coutumier de ce genre de pratique. Dans ce monde-ci, l’on n’attaque jamais de front, les puissants gagnent souvent et jamais à la régulière. Et nul doute que si Vurkilber s’intéressait effectivement à moi, celui-ci en viendrait forcément à en jouer… Voir même à en abuser. Mais inutile de penser à cela, pas pour l’instant. Pour l’heure, je devais calmer l’enquêteur, sans quoi toute cette histoire, notre participation à cette soirée ridicule n’aura servi à rien.


-Je vous en remercie Catesby, mais par pitié, évitons de trop attirer l’attention sur nous. Il serait bien bête de griller votre couverture pour une “simple” provocation.

J’espérais que cette remarque de ma part suffise à le calmer, même si j’en doutais fortement. De par ma capacité d’observation, j’avais la réputation de réussir à cerner relativement facilement les personnes que je rencontrais… Du moins, d'ordinaire, mais cet homme-là, restait encore une énigme relativement complexe à résoudre tant il pouvait s’avérer lunatique… La dernière démonstration datait du matin-même et restait encore bien encrée dans ma mémoire, croyez-moi.

A sa question, je portais aussitôt mon regard à l’endroit où je venais d’apercevoir Vurkilber discutant avec un homme que je n’avais jamais vu auparavant. Je retrouvais bien l’inconnu, toujours là, non loin du buffet, mais notre cible, elle, semblait absente. Rapidement, je parcourus la salle du regard à la recherche d’un grand blond à la démarche bien trop assurée à mon goût.

-Je ne le vois pas, déclarai-je tout en sentant l’angoisse monter peu à peu.

Ne le trouvant pas, mon premier réflexe fut de chercher ma sœur. Je ne la voyais pas non plus. Sans réfléchir outre mesure, j’abandonnais Catesby, avançant dans la foule tout en observant partout parmi les convives encore debout visiblement trop occupés à évoquer leur réussite qu’à prendre place à table. Finalement, je la trouvais assise près de Richard mon collègue journaliste. Soulagée, je m’approchai de la table, jetant un regard mauvais à Gale qui n’avait pourtant rien fait de mal. Mais que voulez-vous, je m’étais inquiétée pour elle et la pression n’était pas encore redescendue.

- Tiens donc, Ren. Tu viens t’asseoir avec nous ? Je viens de faire la connaissance de ta sœur. Je ne savais pas que tu avais une jumelle, lança le journaliste avec un air joyeux.

-Plus tard peut-être, répondis-je en continuant d’observer l’assistance. Avez-vous vu Vurkilber par hasard ?

-Non, pourquoi? Quelque chose ne va pas? Tu sembles inquiète Lau.

- Inquiète? Quoi, tu veux dire que c’est lui le suspect dans votre affaire, c’est ça? demanda-t-il avec une mine satisfaite qui m’arracha une grimace de dégoût.

Il commençait à sérieusement me courir sur le haricot avec ses questions celui-là. Je lui lançais donc un regard mauvais, l’intimant par la même de se la fermer. Bon sang, mais quelle manie de mettre son nez partout… Oui bon, d’accord, je faisais pareil, mais là, c’était moi qui me retrouvais face à un journaliste ambitieux et non l’inverse. Inutile de vous dire que cela ne me plaisait pas du tout.

- Rien de tel, Richard. Je déteste simplement les mondanités, de ce fait, je ne suis jamais au mieux de ma forme dans ce genre de situation. Je devais me joindre à Vurkilber pour le repas, mais il a disparu, c’est tout.

- Oh, si ce n’est que ça, soupira Gale avant de poursuivre. Cet homme-là est bien étrange, tu sais. Il s’évapore régulièrement pour revenir plus tard...Encore plus bizarre...

Étrange… C’était donc dans ses habitudes de disparaître de la sorte ? Pourquoi faire ? Une vessie taille enfant ou bien… Ah mais oui! Je m’empressais de faire demi-tour, sans prendre la peine de les saluer. Je cherchais l'inspecteur où je l’avais laissé un peu plus tôt et évidemment, le trouver là aurait été bien trop beau et trop facile. Je me lançais donc à sa recherche empressée de lui exposer ma théorie. Je finis par le retrouver un peu plus loin, à l’écart de l’agitation.

Arrivée à sa hauteur, essoufflée d’avoir pratiquement couru en talons, la poitrine compressée dans un corset atrocement serré, je lui murmurais entre deux inspirations :

- Il se drogue… C’est pour ça… qu’il disparait… et qu’il a un regard vitreux…

Le détail n’était peut-être pas important, mais cela expliquait son éloignement de l’entourage de son oncle durant une paire d’années, sa propension à disparaître régulièrement pour revenir dans un état second. Depuis quelque temps, l’on parle d’une nouvelle substance s’éloignant des effets de l’opium communément consommée. Il paraîtrait que celle-ci pousse les gens à agir de manière bien étrange en leur procurant un sentiment de toute-puissance, ce qui expliquerait son attitude avec Catesby, un peu plus tôt. Cette dernière donnerait également de drôles d’idées aux consommateurs, leur faisant commettre quelques actes sordides comme des lacérations… que ce soit sur des victimes ou sur eux-mêmes.

J’exposais donc tout cela à l’inspecteur. Important ou non, cela restait un détail…Et il ne faut jamais négliger les détails, question de logique.

-Que fait-on? demandai-je finalement.

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