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Chroniques d'Irydaë
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Armes et habiletés : Sait faire des poisons (voir fiche tout en bas)
Autres possessions : Illusio-magilithe mineur exquise (taille mandarine)
La Lettre des Griffons [Event St Bolgathin 2019]:
S'il y a bien deux êtres qui ont été les premiers à ressentir ce sentiment qu'est l'amour, c'est bien les deux Architectes Süns et Khugatsaa. Un amour fraternel, certes, mais des plus forts. La "Lettre des Griffons" est donc un artefact spécial, unissant les magies de ces deux Architectes. Cette enveloppe, qui ne quittera jamais son propriétaire, contient du papier vierge sur lequel la personne peut dire le message qu'elle veut, il s'inscrira automatiquement sur la feuille. Une fois ceci fait, l'enveloppe devra être refermée et jetée dans le feu ou brûlée d'une quelconque manière. Ainsi, la personne à qui la lettre est destinée la recevra près d'elle. Cette personne devra obligatoirement partager les mêmes sentiments que l'auteur, que ce soit de l'amour ou de l'amitié. Cela ne fonctionne pas avec la haine mutuelle. L'enveloppe, une fois ouverte, répétera le message prononcé par le propriétaire de l'artefact avec la même intonation et la même voix. Une fois ceci fait, la lettre se transforme en tas de cendres et retourne auprès de son propriétaire, seul apte à en faire usage.
Familier : /
Profil psychologiqueOphélia était autrefois une personne qui craignait les autres, qui les fuyait comme l'on fuit la peste. Elle se cachait derrière un masque d'aggressivité territoriale qui la seyait tout à fait. Bien que ce n'était qu'une illusion, un subterfuge pour dissimuler son incurable peur de l'étranger. Elle ne savait pas comment être humaine, elle ne savait pas ressentir de la compassion, elle ne savait même pas que les autres étaient vivants. A travers son regard, tous ceux qui n'étaient pas elle étaient des moucherons. Pas de remords, pas de regrets, pas de sentiments. Ce qui comptait, c'était elle, sa boutique et ses créations. Pour tout ce que ça lui importait, les autres pouvaient crever et le monde en serait soulagé.
Mais maintenant, les choses ont bien changé dans sa tête. Après avoir goûté au fruit morbide de l'étreinte du vide, Ophélia avait perdu sa personnalité folle, et sa peur des autres. Ce qu'il en restait, ce n'était qu'une feuille blanche. Et, comme les brouillons font souvent office d'erreurs, les hasards voulurent qu'elle devienne plus cruelle encore que ce qu'elle avait autrefois été. Brisée par les événements qu'elle a traversé, la simple folie, le plaisir égoïste de faire souffrir la guidait dans chacun de ses pas. En lieu et place de moucherons, c'étaient bel et bien des jouets qui traversaient son chemin.
Elle jaugeait autrefois la vie selon une valeur matérielle, et les faits étaient là, elle ne la jauge plus désormais. Une existence s'achève lorsque sa lassitude se déclare.
Ressentir de l'amitié, de la sympathie pour une telle personne révélerait une pathologie enfouie. Peut-on aimer une entité qui ne vous considère même pas comme une âme, mais simplement comme une poupée de chaire ? Oh, vous pouvez lui parler, et si vous avez assez de tact pour qu'elle vous endure pendant plus de trente secondes, vous pourrez vous considérer chanceux. Cela étant, vous ne durerez pas plus de quinze, elle n'a rien à vous dire, mais vous avez beaucoup pour la distraire, et vos mots ne font pas partie de ses intérêts. En elle, Ophélia est exactement ce dont elle a l'air, une femme sadique qui n'a plus d'attache humaine.Pourtant, elle ressent.
Mis à part le plaisir que lui procure la douleur, parfois reçue, parfois administrée, la jeune femme recèle en elle une profonde misanthropie, justifiée par le traitement qu'elle a subi lorsqu'elle est, pour la deuxième fois, apparue dans ce monde. Elle se pense victime d'une injustice, celle d'être née vide. Elle jalouse les humains pour cela, leur chance, ils ne la réalisent pas, mais, elle, elle peut leur rappeler à quel point ils sont vivants en ravivant leurs sens. Et, entre deux entailles, elle vous sussurerait que ce n'est pas une torture, mais une renaissance. Cela était lorsqu'elle était à l'asile, bien évidemment.
Au vu d'évènements qui marquèrent pour la jeune femme un tournant décisif, elle a changé ses manières. Non plus la folle meurtrière que les docteurs tentaient de contenir, elle est désormais une femme patiente, dévouée à sa maîtresse qu'elle chérit plus que quiconque sur ces terres. En constant travail sur ses émotions pour ne pas devenir un poids mort, Ophélia neutralise de mieux en mieux les émotions qui pourraient se trahir sur son visage. En temps normal, elle est donc calme, collectée et observatrice. En revanche, ce calme ne peut dissimuler son manque d'humanité. Et si un jour, sa protectrice devait se retrouver en péril ... il est probable que des têtes ne tombent.
PhysiologieOphélia est assez standardisé au niveau de sa taille, par rapport à la norme, ni trop grande, ni trop petite, légèrement sous la barre des 1m70. Elle est néanmoins fine et ne pèse pratiquement rien, si l'on compare à un humain standard. Son visage est propre, ni cicatrice, ni marque. Sa peau est celle d'un bambin, fragile et à peine née. Elle était lisse aussi, pas la moindre défaillance, ni le moindre défaut, simplement de la chaire. Mais, la jeune femme était pâle, blanche comme un cadavre, pour peu qu'il n'y ait pas d'expression plus adaptée à ce qu'elle était. Il serait également pertinent d'appuyer la présence de marques sur ses poignets et ses chevilles, qui parlent d'elle-même quant à leur provenance.
En revenant d'entre les morts, Ophélia avait tout ses membres, et, en plus, elle avait ramené un petit souvenir de sa vie d'auparavant. Des cristaux qui pointaient leurs finissions du milieu de son dos et derrière ses épaules. Ils étaient assez petits, mais, comme des cheveux, ils poussaient. Par ailleurs, ceux de Ophélia étaient autrefois noir comme le jais, et sont désormais blanc comme une opale. Ses fibres descendaient jusqu'au milieu de son dos, si ce n'est un peu plus bas.
Son regard était celui d'une vipère, bien que son visage n'ait rien de triangulaire, au contraire. Des pommettes accentuées et des joues courbes, pour un faciès que d'aucun jugerait comme adorable, bien qu'un peu jeunet. Son expression reste stoïque en permanence, sauf lorsque vient son moment de "frapper". Se dessine alors un charmant sourire qui dévoile, selon votre angle de vue et le plus fréquemment, ses dents supérieures. Ce qui ne devrait pas vous échapper est également son regard joueur. Vous pouvez vous attendre à des yeux illuminés, comme si elle passait le meilleur moment de sa vie, au moment où vous en endurerez le plus désagréable. Tentez de ne pas mirer ses yeux vairons, l'un saphir, l'un vert, car, qui sait ? Si vous êtes assez masochiste vous pourriez tomber amouraché d'elle. Il n'y a pas que ses pupilles enchanteresses qui pourraient vous aspirer, mais simplement la profondeur de ses yeux. Comme si ce qu'elle voyait ne se limitait pas à la chair, mais à quelque chose de bien plus profond, que personne ne saurait comprendre à part elle. Entre ces deux lurons se trouve un nez bien petit, presque timide comparé à son intimidant regard. Ses lèvres dégagent une rougeur naturelle, une teinte qui contraste bien avec la blancheur de sa peau, comme une goutte de sang déposée sur de la neige.
Ses vêtements, pour le peu qu'elle était autorisée à porter, se limitaient à des haillons de vêtements de jute gris, enfin, lorsqu'on ne lui faisait pas enfiler sa camisole. Quant à sa démarche, elle était courbée, cambrée, prête à se rétracter pour mordre les proies qui lui passent entre les doigts. Lorsqu'elle est immobile, le seul signe de vie qu'elle arbore est le mouvement de ses yeux qui suivent fixement ceux qui marchent devant elle. Il n'est pas rare de la voir se mordre la langue en esquissant une fine risette, en particulier en la présence d'autres personnes. Voyez-cela comme un léchage de babines avant un festin, et évidemment, cela n'a rien d'impoli. Une simple formalité qui vous laisse deviner la suite des événements, si vous la laissez s'approcher. Et si vous ne la laissez pas, elle trouvera bien un moyen de toute manière.
Dans la vraie vie ?
Quel âge avez-vous ? 18 ans Comment avez-vous découvert le forum ? J'ai cherché sur Internet un forum de rp steampunk et boom ! Vous voilà La création de votre fiche a-t-elle été fastidieuse ? Compliquée à aborder au début puisque je ne connais rien aux forums rp, mais le personnage n'était pas dur à imaginer. Avez-vous des suggestions pour rendre la validation plus facile ? Hey ! C'est vous les modérateurs ! Code du règlement : [Ok par Amisgal]
Dernière édition par Ophélia Narcisse le Ven 9 Avr - 15:49, édité 70 fois
Bolgokh
Mer 20 Déc - 20:17
Irys : 929949 Profession : Créateur de monde à temps partiel
Liste des réputations d'Ophélia Narcisse
Réputation principale : Nomades d'Amisgal (négative)
L'un des plus désagréables clients qu'il soit, et, l'un des rares qui a su prendre avantage d'Ophélia dans sa propre boutique. Depuis, elle s'était jurée qu'il la reverrait un jour et que ce serait son tour à elle de jouer.
Une des seules personnes adultes qu'Ophélia pouvait supporter à l'époque où elle était encore dans sa boutique. Bien que leur rencontre ne soit qu'un malentendu complet, elle aimait beaucoup son armure mécanique.
Ancien mineur et soldat à en devenir, il était le premier et seul amour d'Ophélia avec lequel elle se serait vu durer. Avec la mort de cette dernière, les choses sont allées de mal en pis et plus jamais elle ne l'a revu.
Un my'tran nomade d'Orshin venu en Daënastre chercher des traces de sa belle-famille. A défaut de trouver des informations chez Ophélia, il a trouvé un couteau aiguisé et la plus mauvaise réputation qui soit.
Un tireur d'élite de l'armée daënare, sur lequel Ophélia comptait pour retrouver un certain contact de l'armée pour faire payer les actes de Flavien. Elle n'y a trouvé que la mort
Un scientifique évertué par sa compétence. Il était l'un des responsables du traitement d'Ophélia durant son séjour à l'asile, ainsi que le principal responsable de sa folie.
Une tenancière d'un pub à Skingrad qui a recueilli Ophélia à son sortir de l'asile et l'a cachée jusqu'à ce que le Régisseur de cette dernière ne vienne mettre à fin à son petit bout de paradis.
Un noble daënar qui a rencontré Ophélia par pur hasard et lui a offert d'étudier ses cristaux d'abord par la voie du chantage puis par celle de l'argent.
Shuudarga de l'Ordre de la Pénitence, elle est la seule personne qui lui est actuellement assez proche pour qu'elle puisse la considérer au moins comme une connaissance courtoise
Fidèle de Mochlög, Ophélia l'apprécie sur autant d'aspects qu'elle ne la déteste sur d'autres. Et puis elle a aussi essayé de la tuer, ce qui n'aide pas.
Dernière édition par Ophélia Narcisse le Mar 6 Nov - 21:01, édité 6 fois
Ophélia Narcisse
Mer 20 Juin - 17:35
Irys : 1609400 Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Liste des poisons utilisables
Scopolamine :
Forme : Poudre soluble Effets : Perte de libre arbitre quelques secondes après consommation, à forte doses. A faible doses, légers vertiges et déconnections avec la réalité. A trop fortes doses, paralysie des voies respiratoires. Voie d'injection : par voie digestive, ou injection par voie intra-veineuse. Durée des effets : <20 mins
Arsenic :
Forme : Poudre très peu soluble Effets à faible dose, maux de ventres, vomissements, nausées et dérèglement du système digestif. A forte dose, impact majeur sur le système digestif avec vomissements sanguins, attaque sur le système nerveux et provoque des délires, fréquemment fatal. Voie d'injection : Digestive et cutanée (à condition que la peau soit écorchée) Durée : Environ une heure pour une injection à faible dose, toute la vie mort à forte dose.
Ophélia Narcisse
Mar 6 Nov - 19:27
Irys : 1609400 Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Evolution comportementale
Période de Juin-mi Août 933
Se référer à la description psychologique, inscrite sur la fiche plus haut. Elle n'est valable que pour cette période-ci, mais erronée pour tous les temps qui suivent.
Période de Mi-Août à Milieu Septembre 933
Plutôt une Ophélia qui essaie de rattraper les horreurs qu'elle a faites dans la période précédente et avec de fortes tendances suicidaires. Bien loin d'être dangereuse, elle devient presque une enfant qui voit la vie comme une injustice et cherche simplement à rattraper ses erreurs, sans savoir comment. Alors, elle vagabonde pour trouver une réponse, mais, souvent rattrapée par son passé, elle désespère de ne jamais pouvoir un jour redevenir une personne normale aux yeux des autres, c'est également à cette période qu'elle s'exerce intensément à l'usage de la magie du vent.
Période de Mi-Septembre à début Octobre
Crise existentielle causée par la retrouvaille de sa mémoire, une Ophélia bien remontée qui décide de se dire qu'elle a encore une chance dans sa vie, plutôt optimiste, sans tomber dans l'exultation, puisque après tout, elle reste une morte en sursis. C'est également à ce moment-ci qu'elle a beaucoup commencé à se rapprocher spirituellement de "l'autre côté" dont elle garde un doux souvenir. La mort ne lui pose plus vraiment de problèmes en matière de craintes, ou d'appréhensions.
Période de mi-Octobre jusqu'à on ne sait quand.
Une Ophélia grandie ! Enfin ! Bien que ce ne soit qu'en quelque sorte, et ce, malgré la pandémie psychologique. Toujours est-il qu'elle gagne en autonomie et comprend, bien qu'il en était plus que temps, toute l'importance du mensonge lorsque l'on est une personne dans sa condition. Plus de parlote, moins de couteaux et peut-être un objectif déjà fixé mais dont elle ne sait rien avec le lien qu'elle compte fonder avec l'Ordre de la pénitence.
Ophélia Narcisse
Mar 7 Mai - 16:52
Irys : 1609400 Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Ophélia Narcisse a écrit:
Liste des poisons utilisables
Scopolamine :
Forme : Poudre soluble Effets : Perte de libre arbitre quelques secondes après consommation, à forte doses. A faible doses, légers vertiges et déconnections avec la réalité. A trop fortes doses, paralysie des voies respiratoires. Voie d'injection : par voie digestive, ou injection par voie intra-veineuse. Durée des effets : Plusieurs heures avec des doses importantes
Arsenic :
Forme : Poudre très peu soluble Effets à faible dose, maux de ventres, vomissements, nausées et dérèglement du système digestif. A forte dose, impact majeur sur le système digestif avec vomissements sanguins, attaque sur le système nerveux et provoque des délires, fréquemment fatal. Voie d'injection : Digestive et cutanée (à condition que la peau soit écorchée) Durée : Environ une heure pour une injection à faible dose, toute la vie mort à forte dose.
Ophélia Narcisse
Jeu 16 Juil - 18:20
Irys : 1609400 Profession : Cible mouvante pour Régisseur
Les trois ans de guerre pour Ophélia, en résumé
Durant son temps à Klumpen, Ophélia fut témoin de nombreuses tentatives de sabotages des différents systèmes mis en place par l'état daenar avec pour objectif de laisser s'échapper un maximum d'anomalies. Cette même période s'accompagna du plus haut taux de châtiments publics et exécutions que la ville avait connu jusqu'alors. Les forcenés étaient toujours plus nombreux à convoiter leur liberté et une vie nouvelle en communauté composée uniquement d'anomalies. Si la vaironne partageait ce rêve, elle n'était absolument pas celle qui l'avait immiscée dans l'esprit des damnés, c'était une femme, du nom de Hailey qui avait rallié en secret les coeurs de la plupart des mineurs de la cité nordique.
Résultat de cette agglomération la défaillance répétée et brutale de plusieurs engins miniers, la disparition de certains soldat et la colère des têtes dirigeantes de la ville. Certaines punitions, fautes de coupables nommés, dérivèrent parfois en simples rétributions adressées à qui aurait la malchance d'être désigné par le hasard. Ophélia avait participé à certaines de ces opérations, en tant qu'informatrice. Un jour, après le meurtre mystérieux de l'un des contremaîtres dans les quartiers militaires, l'on déduit qu'elle était celle qui avait transmise aux autres forcenés les détails de la routine de ce dernier. Sa complicité étant alors affirmée aux yeux de l'organe législatif, on la traîna auprès de ses semblables, avant de lui injecter de l'acide sous les paupières, lui brûlant les rétines et l'aveuglant de manière permanente pour que plus jamais elle ne puisse voir quoi que ce soit de ce qui se passe au "palais". Elle continua le lendemain-même à nettoyer les quartiers supérieurs, du sang coulant encore de ses paupières et sous la contrainte d'un fusil daënar.
Deux nuits plus tard, Ophélia entendit son prénom à son oreille et sentit qu'on la secouait. Se levant de son tas de paille à côté des hangars à bétail, elle suivit la voix familière de Hailey qui la tenait à son épaule. Il y avait plusieurs bruits de pas, ils étaient tous pressés, sous l'urgence. Ils approchaient le rempart, et de leurs manches les anomalies tirèrent des gemmes de magilithe qu'ils lancèrent par-dessus les hauts balcons avec des frondes improvisées.
Les coups de feu se mirent à retentir à cet instant, et alors que la meneuse la pressait de lui donner l'une de ses gemmes, la vaironne se fragmenta jusqu'à celles qu'elle avait laissées avant d'entrer dans cette cité maudite. Elle sauta trois fois, à chaque pierre qu'elle avait laissé dans son sillage deux mois plus tôt. Se retrouvant alors seule, aveugle au milieu de la toundra, elle se mit à hurler les noms de ceux qu'elle avait fréquenté dans la cité. Mais personne ne répondit ... jusqu'à ce qu'elle sente des mains la soulever de la neige et la presser à fuir.
- Allez, la sorcière ! Cours !
Ses oreilles saisirent le bruit de la poudreuse qui se soulevait à chaque balle que les daenars rataient. Dans l'orchestre de plomb, elle avait reconnu la voix de Bérène, qui l'avait ramassée, mais il y avait aussi celles d'autres personnes dont le timbre lui était moins connu ... Hailey était devant eux, aussi. Habillée de lambeaux et ses yeux fermés, l'écarlate se mit à courir vers la voix que le jeune homme qui l'avait relevée n'arrêtait pas de laisser retentit pour qu'elle le suive. Mais tous les cinq pas, elle se prenait le talon dans une roche cachée sous le voile blanc, qu'elle ne pouvait de toute manière pas voir. Le garçon vint à elle, la prit sur son dos et courut avec, tandis que la poudreuse se soulevait derrière eux en rideaux légers, les couvrant de la vue de leurs poursuivants. Même sans voir, Ophélia parvenait à utiliser son don de manière grossière.
Année 935
Après avoir fuit Klumpen avec une dizaine de survivants, le groupe d'anomalies se redirigea vers Zochlom. Avec les rumeurs de la guerre qui se propageaient, aucun ne désirait rester en territoire impliquée, la contrée du sud était devenue une terre promise à atteindre. Le voyage dura plus de six mois. Etant à pied, évitant les villes, prenant les précautions de ne pas se faire dévorer par la faune daënare tout en gardant un cap droit vers le sud, le voyage fut aussi long que pénible. Une fois arrivés à la péninsule, ils cherchèrent un bateau tout le long de la côte, ne trouvant leur bonheur qu'après avoir décelé sur les quais d'humbles pêcheurs, un duo de voiliers assez large spour accueillir leur petit groupe de personnes. Ces navires semblaient être la seule véritable ressource de ce hameau ... mais ils étaient trop occupés à survivre pour s'en soucier.
Dotés du matériel de pêche nécessaire et d'un moyen de transport efficace, ils parvinrent à survivre plus facilement à flot que sur terre. Ils atteignirent les cotes zochs dans les semaines qui suivirent, pour alors immédiatement réaliser qu'il ne fallait pas rester statique, que la protection des murs de Klumpen n'existait plus et que maintenant ils étaient à nouveau des proies pour leurs Régisseurs. Ils mirent en place un système de relais s'organisant ainsi : chaque personne qui sentait son chasseur approcher devait immédiatement partir avec l'un des voiliers ailleurs, avec pour mission de chercher d'autres anomalies et faire connaître le projet de refuge qu'ils comptaient mettre en place. Ils l'appelèrent Haven, installée sur les bordures Est du continent, là où la chaleur est supportable.
Ceux qui restaient étaient quant à eux, chargés de creuser sous les steppes, de construire des cabanons, de cultiver des champs, en bref, de produire de quoi survivre durablement et ce pour longtemps. A la fin de l'année 935, le lieu de repos était devenu presque vivable, la neutralité et l'indifférence de Zochlom permettant un épanouissement sain de populations migrantes telles que la leur. En campagne du moins ... là où aucun des peuples sédentaires installés là-bas ne les dérangerait.
De son côté, Ophélia lutta pendant longtemps contre l'acceptation de sa nouvelle condition. Sa vue ôtée l'avait aussi réduite au silence, et on la gardait volontairement à l'écart de toute compagnie pour éviter tout excès de colère. Seule pratiquante de la magie dans le groupe, elle était un atout précieux pour leur cause, même aveuglée.
Année 936 & 937
Un problème majeur fut rencontré. Les Régisseurs n'étaient pas dupes, certains avaient payé cette négligence de leur vie. Si les traqueurs passaient deux fois par le même endroit et qu'on feignait l'ignorance à chaque fois, alors ils finiraient par se douter que quelque chose ne va pas ici, puisque toutes les traces s'y ramènent. De plus en plus de réfugiés, désormais portés au nombre d'une petite quinzaine, se refusaient de rentrer au domaine constamment entretenu par Rodrigue, à l'époque contremaître pour les esclaves de Klumpen, qui les a suivi hors des murs de la manière la plus légale qu'il soit. Il s'est retiré de son poste de médecin là-bas pour suivre une carrière plus noble, celle de trouver un remède à cette malédiction dont il n'est pas atteint.
Alors, Haven, plus qu'autre chose est devenu un lieu pour que chacun se souvienne qu'ils ne sont pas seuls, les rencontres se firent de plus en plus rare, chacun brouillait les pistes à sa manière pour semer son chasseur. Un jour, Hailey, officiellement élue meneuse de cette troupe de réprouvés, convoqua une réunion, à la date précise du 23 juin, où tout le monde devait être présent. Elle dicta la conduite à suivre, amasser de l'argent par n'importe quel moyen pour pouvoir acheter un navire plus grand et voyager sans jamais s'arrêter, ni se séparer. Anciennement appréciée par la pègre daënare, la cheffe des anomalies avait retrouvé l'un de ses anciens contacts de la grande Alexandria qui était disposée à lui vendre un vaisseau de qualité pourvu que le prix y soit.
Le nouvel objectif s'était rajouté à tous ceux déjà existant, il leur fallait la renommée, l'argent et le nombre, rien n'allait se faire assez vite pour pouvoir se dire qu'ils ne risqueraient pas de mourir avant de voir leur rêve se réaliser.
Ophélia, qui avait fini par outrepasser son malheur de nouvelle aveugle, passa le plus clair de son temps à voyager entre My'tra et le refuge, accompagnée par Bérène, sous ordre d'Hailey. Pour reprendre ses mots "on ne peut pas laisser une aveugle voyager seule, ni à pied, ni en bâteau". Ironiquement, l'amoindrie avait préféré retourner dans la terre des dieux qu'elle haïssait tant pour apprendre à maîtriser plus en profondeur cet art qu'elle possédait. Pendant que Bérène s'occupait de chercher les réprouvés dans les cités, elle, elle s'entraînait à développer son don, à s'en servir pour compenser la vue qu'elle avait perdue.
Elle mena cette routine accompagnée pendant plus d'un et demi, jusqu'à ce que le début de l'année 938 ne se déclare.
Année 938
L'aveugle était revenue au repaire pour parler des avancements de leur côté, à elle et Bérène. Elle avait trouvé, auprès d'Hailey, une conversation sage, intrigante. Si la mutilée pensait toujours aussi ardemment des dieux, la meneuse, elle, semblait persuadée que même les dieux ont des faiblesses et qu'eux, en tant que mortels malchanceux, sont les résultats des erreurs des dieux. "Cela ne prouve rien, à part qu'ils sont peut-être plus comme nous que nous le pensons". Son optimisme arrachait toujours un sourire désabusé à la revenante.
En Mars de cette année, l'une des anomalies nouvellement recrutées fit une entorse aux règles données, s'écartant du refuge trop tard après avoir senti la présence de son Régisseur. Il avait refusé de s'en aller, paralysé par la peur. Hailey, Ophélia, Bérène et Rodrigue étaient les seuls présents à cet instant. Seule la première prit l'initiative d'empêcher la fuite du poursuivi, animée par la ferme intention de le laisser se faire emporter par son traqueur. Ni Ophélia, ni Bérène ne réagirent, ils ne firent qu'acquiescer par le silence. Rodrigue fut le seul à s'indigner, "à quoi bon essayer de sauver les siens si l'on est capable de sacrifier le premier d'entre eux venu ?".
Hailey rétorqua qu'il n'y a pas de connaissance sans expérience et qu'aucuns d'entre eux n'avait jamais su ce qu'il se passait vraiment lorsqu'un Régisseur atteignait son objectif. Traînant son compatriote aux pieds de l'envoyé divin sous le regard avivé de Bérène et les oreilles ouvertes de l'aveugle, elle attendit qu'office soit faite, après avoir pris un pas en arrière.
Ophélia n'entendit rien d'autre que les pleurs de leur semblable, avant qu'une voix éthérée ne prononce des mots incompréhensibles. Une vibration s'évada dans l'air, comme un long soupir poussé par le vent, tandis que lentement, les complaintes s'effacèrent en hoquets légers et que le murmure d'un bruit de vaporisation parvint aux oreilles de la ranimée. Lorsqu'elle demanda à Bérène de lui décrire la scène, il en parla de la même manière que l'écume d'une vague qui s'envole après avoir frappé les rochers d'une baie.
A la fin de cette année, le groupe de réfugiés avait amassé assez de richesses pour pouvoir prétendre à l'offre réalisée par le contact d'Hailey. Plutôt qu'un hameau, Haven devint le nom d'un navire à trois voiles, flottant de port à port à la bonne guise de ses résidents, proies libérées de leurs obligations ... mais avec autant d'anomalies au même endroit, il était parfois impossible d'accoster. Ils étaient vingt-six, dont vingt-trois personnes damnées et trois âmes bénévoles qui souhaitent leur venir en aide. A chaque endroit de ce monde, un des Régisseurs était présent. Alors, de temps à autres, certaines anomalies descendaient à bon port, pour poursuivre leur mission de recrutement et faciliter les trajets des autres.
Devenue une figure reconnue dans le groupe de par sa maîtrise de la magie mais également de par les conditions de sa corruption, Ophélia inspirait certains autant qu'elle en intimidait d'autres. Ayant grandement mûrie depuis son incident qui ne lui a pas laissé d'autre choix que de se faire face à elle-même, sa parole est bien plus celle d'une femme que celle de l'enfant qui avait été abattue cinq ans plus tôt. Mais les cristaux sur son dos devenaient lourds, de plus en plus lourds et sa peur de disparaître restait présente. Toujours aussi vindicative, toujours aussi radicale dans ses idées, elle se défend toutefois d'exécuter elle-même ses idées faute d'être aussi capable qu'auparavant.
Bérène avait toujours été habile de ses mains. Aux Kharaal Ghazar, il s'était aventuré au marché pour acheter une tiare grossière. Il l'avait grossie avec de l'acier, l'avait renforcée par la même occasion et après l'avoir ajustée au contour du crâne d'Ophélia, lui en fit cadeau. L'aveugle eut beau ne jamais en voir la couleur, à chaque matin, porter ce bijou était devenu son premier réflexe.